Cetexte examine la diffusion, en NorvĂšge, du tĂ©lĂ©phone mobile, plus prĂ©cisĂ©ment parmi les adolescents, groupe social au taux dâĂ©quipement proche de 100 %. LâintĂ©rĂȘt de cette situation est de pouvoir nous rĂ©vĂ©ler les mĂ©canismes dâune telle adoption. Lâauteur Ă©tudie les travaux de Rogers, ceux de Silverstone et Haddon et leur perspective dâapplications
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5InfirmiĂšre â Sage femme : Le mĂ©tier dâemployĂ©e de maison est exercĂ© par 8 7.7% de femmes pour seulement 12.3% dâhommes (476 000 offres Ă©tudiĂ©es). 6 SecrĂ©taire comptable : Le mĂ©tier de secrĂ©taire comptable est exercĂ© par 84.6% de femmes pour seulement 15.4% dâhommes (283 000 offres Ă©tudiĂ©es). 7 Agent administratif
A la diffĂ©rence des prĂ©cĂ©dents standards Ethernet, les cĂąbles paire torsadĂ©e [...] existants ne sont aujourd'hui plus utilisĂ©s. In contrast to earlier Ethernet standards, [...] existing Twisted Pair cabling cannot be used today. Ce standard est aujourd'hui plus souvent utilisĂ© dans les salles [...]de cinĂ©ma qu'Ă la maison. Even now, this standard is more common in cinemas than in living rooms. Le systĂšme proportionnel est aujourd'hui le plus utilisĂ© en Europe. localhost localhost Proportional systems are currently the most widely used in Europe. localhost localhost Par ailleurs, certains mots ont pu faire l'objet d'une dĂ©cision d'interdiction dans le passĂ©, mais il [...] est clair qu'ils sont [...] devenus politiquement acceptables au fil du temps et sont aujourd'hui plus couramment utilisĂ©s en Chambre. There are rulings of other words that have been made in [...] the past where [...] clearly a word has become more politically acceptable and has been used in the House and is used in the House. L'Ă©lectrode est aujourd'hui le plus utilisĂ© dans la soudure. The electrode is today the most used in welding. Ce dernier est aujourd'hui plus systĂ©matiquement utilisĂ© dans le cadre des ordinateurs portables, [...]ce qui est bien entendu [...]indispensable dĂšs lors qu'on l'utilise pour se connecter Ă des rĂ©seaux ouverts. They are more systematically used today with laptop computers on which they are obviously [...]essential when connecting to open networks. Le vinyle est aujourd'hui le matĂ©riau le plus utilisĂ© pour les revĂȘtements [...]extĂ©rieurs. Vinyl has now become the most frequently used material for exterior siding. La programmation HD s'est rapidement dĂ©veloppĂ©e, et le format HDCAM est aujourd'hui le format le plus utilisĂ© dans ce domaine. HD programming has rapidly entered the mainstream, and the HDCAM format has become the most popular format supporting it. Ce sont aujourd'hui les plus utilisĂ©es dans l' industrie du parfum et de [...]la cosmĂ©tologie. Today, they constitute the most frequently utilized essences for perfumery [...]and cosmetology. A l'origine proposĂ© de maniĂšre [...] ironique, l'indice est aujourd'hui de plus en plus utilisĂ© lors d'Ă©tudes. Originally written [...] in an ironic manner, the index is now increasingly used in reports. Internet est aujourd'hui de plus en plus utilisĂ© dans le civil. Today, the Internet is increasingly used for civil services. SAP est aujourd'hui la solution ERP la plus utilisĂ©e au monde, avec plus [...]de 86 000 clients dans plus de 120 pays. SAP is the most widely used ERP solution in the world today, with more [...]than 86,000 customers in more than 120 countries. Les crĂ©dits ECTS sont aujourd'hui de plus en plus utilisĂ©s comme outil de [...]conception des cursus. ECTS credits today are increasingly used as a tool for designing curricula. Les hydrocarbures fossiles [...] pĂ©trole et gaz continuent d'ĂȘtre aujourd'hui les sources d'Ă©nergie les plus utilisĂ©es. The hydrocarbon fossil fuels [...] oil and gas are still the most versatile and widely used form of energy today. Il n'est plus utilisĂ© aujourd'hui que pour cette [...]derniĂšre application, Ă raison de quelques tonnes par an seulement. Nowadays, it is only used for the latter application, [...]involving very few tonnes per year. Bien que PDC ne soit utilisĂ© aujourd'hui qu'au Japon, c'est le deuxiĂšme systĂšme numĂ©rique avec plus de 48 millions d'abonnĂ©s [...]en juillet 2000 et [...]des opĂ©rateurs d'autres rĂ©gions du monde considĂšrent activement sa mise en œuvre De mĂȘme que GSM, PDC est basĂ© sur la technologie AMRT. Although PDC is currently only used in Japan, it is the world's second-largest digital standard, with over 48 million subscribers [...]by July 2000, [...]and operators in other regions of the world are actively considering PDC. Ce type de purgeur n'est plus utilisĂ© aujourd'hui et a Ă©tĂ© remplacĂ© par les [...]purgeurs Ă bimĂ©tal. This type of trap is no longer used in the present day, having been superceded [...]by bimetal type traps. Le terme [...] rĂ©conciliation » est le plus utilisĂ© aujourd'hui pour dĂ©signer le [...]sacrement, bien que les termes pĂ©nitence [...]» et confession » soient encore en usage; nous emploierons ici de prĂ©fĂ©rence le premier terme. Reconciliation" is the name used most often today for this sacrament, [...]although the terms "Penance" and "Confession" are still also used. Ce site n'est plus utilisĂ© aujourd'hui, mais il n'a pas Ă©tĂ© officiellement fermĂ©. The west quarry site is not presently in use, but the site has not been formally closed. Si ce concept Ă©tait entendu, Ă son origine, comme la libre participation des migrants Ă des actions de [...] dĂ©veloppement, il est aujourd'hui de plus en plus utilisĂ© pour une gestion [...]restrictive des flux migratoires. While at the outset this concept was understood to mean the free involvement of migrants in [...] development initiatives, it is now increasingly used to signify restrictive [...]management of migration. Le format MP3 est un codec avec perte lors de la compression et reprĂ©sente le format de diffusion audio numĂ©rique le plus largement utilisĂ© aujourd'hui. MP3 is a lossy codec, and is the most widely adopted digital audio dissemination format in use today. Le chlore est le biocide industriel le plus utilisĂ© aujourd'hui. Chlorine is the most widely used industrial biocide today. Chacun des modĂšles abordĂ©s [...] dans cet article est encore utilisĂ© aujourd'hui. Each of the types we've [...] touched on in this article is still in use today. Le systĂšme de pliage imaginĂ© Ă [...] cette Ă©poque est utilisĂ© encore aujourd'hui couramment dans [...]le secteur. This pleat system is still the standard in filter technology [...]to this day. Les principes de nano-construction utilisĂ© [...] par la nature sont les mĂȘmes que ceux qu'utilisent aujourd'hui les scientifiques Ils subdivisent ce qui es grand en petits Ă©lĂ©ments ou construisent quelque chose de plus grand Ă partir [...]de ce qui est trĂšs [...]petit comme pour la synthĂšse d'atomes ou de molĂ©cules. The nanoscale [...] building principles used by nature are the same as used by today's researchers Big is divided up into small, and then out of something very small something bigger is built, like for example [...]in the chemical and [...]biological synthesis of atoms and molecules. La question essentielle Ă ce stade est de dĂ©terminer si le bilan doit faire Ă©tat de la juste valeur du marchĂ© [...] en lieu et place ou en sus des coĂ»ts [...] historiques, qui sont gĂ©nĂ©ralement l'indicateur le plus souvent utilisĂ© aujourd'hui. Underlying these are the definitions of reserves and resources. The principal issue at the moment is that of determining whether the fair market value should be reported [...] on the balance sheet in lieu of or in [...] addition to historical costs, which tend to be the measure most often used today. Ce dictionnaire est encore trĂšs utilisĂ© aujourd'hui, en Russie et [...]Ă l'Ă©tranger. English Dictionary of [...] fishery terms. It is still extensively used in Russia and abroad. Cette mĂ©thode [...] d'Ă©chantillonnage n'est pas beaucoup utilisĂ©e aujourd'hui dĂ» au haut coĂ»t [...]de main d'œuvre, mais il peut ĂȘtre [...]utilisĂ© dans les parties Ă©loignĂ©es du monde oĂč les travailleurs compĂ©tents ne sont pas disponibles, ou coĂ»t gĂ©nĂ©ral de labour est relativement bas. This method of sampling is not used much today due to the high cost [...]of labour but it can be effectively used in remote parts [...]of the world where trained labour is not available, or general cost of labour is relatively low.
Aurepos l'aiguille n'est pas fixe si on remue l'appareil. Attention toutes les mesures de résistance se font toujours hors tension, couper l'alimentation générale avant toute mesure. Et comme l'appareil produit 500 V ne pas oublier de débrancher tous les appareils (surtout électroniques) qui pourraient ne pas supporter cette tension.
Le rĂ©seau SIGFOX est un rĂ©seau dĂ©diĂ© aux objets connectĂ©s. RĂ©seau français, câest aujourdâhui un des leaders du marchĂ©. TRAKmy a fait le choix dâutiliser ce rĂ©seau pour notre solution de tracking, qui va nous permettre de transmettre les donnĂ©es enregistrĂ©es sur le traceur GPS Ă lâapplication mobile. Cet article un peu technique va vous permettre de comprendre Ă quoi sert le rĂ©seau SIGFOX et comment il est utilisĂ© par TRAKmy, il vous sera aussi possible Ă la fin de lâarticle dâavoir accĂšs Ă la carte de couverture du rĂ©seau. L' IoT c'est quoi ? Comment ça fonctionne ? Lâ IoT Internet of Things ou internet des objets connectĂ©s utilise des rĂ©seaux spĂ©cifiques, diffĂ©rents de ceux utilisĂ©s pour le tĂ©lĂ©phone ou bien les ordinateurs. Pour faire simple, lâIoT est composĂ© de 5 Ă©lĂ©ments Les objetsLe rĂ©seauLes donnĂ©esLes informationsLes applications dâexploitationSi nous analysons de plus prĂšs, les dispositifs de tracking entrent dans cet ensemble des objets connectĂ©s. Aujourdâhui, nous voyons naĂźtre et se dĂ©velopper dans nos vies une multitude dâobjets connectĂ©s exemple montres, Ă©lectromĂ©nager et e-santĂ©. Une croissance de 33% en volume du marchĂ© des objets connectĂ©s en France en ce qui concerne le marchĂ© des traceurs GPS, il profite lui aussi de la croissance du marchĂ© des objets connectĂ©s. Ces dispositifs Ă disposition des particuliers comme des entreprises sont apprĂ©ciĂ©s par leur facilitĂ© dâinstallation mais aussi leur coĂ»t relativement faible par rapport aux biens surveillĂ©s. SIGFOX, c'est qui ? C'est quoi ? SIGFOX est une sociĂ©tĂ© française, dont le siĂšge social est Ă LabĂšge, proche de Toulouse. Créée en 2009 par deux ingĂ©nieurs, câest un des premiers rĂ©seaux dĂ©diĂ© Ă lâIoT ou lâIdo, autrement dit lâinternet des objets. Aujourdâhui, le rĂ©seau SIGFOX est en capacitĂ© de couvrir 94% de la population française, mais il est aussi trĂšs dĂ©veloppĂ© en Europe et compte bien sâinternationaliser. Aujourdâhui, le rĂ©seau SIGFOX compte un concurrent majeur le rĂ©seau Lora. Comment ça marche ? LâarrivĂ©e du rĂ©seau SIGFOX rĂ©volutionne la communication de machine Ă machine M2M. UtilisĂ© dans la communication Ă bas dĂ©bit, ce rĂ©seau permet de rĂ©duire la consommation dâĂ©nergie des pĂ©riphĂ©riques, via la technologie radio. Cela va Ă©galement impacter le prix, relativement faible des abonnements. Lâobjectif de SIGFOX est de faire communiquer des donnĂ©es de taille rĂ©duite entre diffĂ©rents appareils connectĂ©s, sans passer par un tĂ©lĂ©phone mobile. Lâambition de SIGFOX connecter le monde rĂ©el avec le monde virtuel. SIGFOX dans le monde Aujourdâhui, SIGFOX câest environ 1500 antennes sur le sol français pour alimenter le rĂ©seau. Comme nous lâavons dit prĂ©cĂ©demment, cela permet de recouvrir 94% de la population française. PlutĂŽt bien dĂ©veloppĂ© dans toute lâEurope. En ce qui concerne les Etat-Unis, le rĂ©seau est dĂ©jĂ prĂ©sent dans certaines villes comme dans la baie de San Francisco. Le rĂ©seau du reste de lâAmĂ©rique devrait se dĂ©velopper rĂ©seau SIGFOX est utile et utilisĂ© dans diffĂ©rents secteurs dâactivitĂ©, comme la domotique ou bien la logistique. Ce rĂ©seau va permettre de faciliter la communication, mais surtout de rĂ©cupĂ©rer des donnĂ©es stockĂ©es dans un appareil, via un autre appareil, câest tout lâenjeu de la communication entreprises comme les particuliers vont pouvoir consulter les donnĂ©es et sâadapter en fonction des informations reçues. Pour voir si la zone gĂ©ographique dans laquelle vous vous trouvez est couverte par le rĂ©seau, voici une photo de la carte SIGFOX, pour pourvoir la consulter plus en dĂ©tails cliquez ici. Pourquoi TRAKmy utilise le rĂ©seau SIGFOX ? TRAKmy est une start-up nĂźmoise qui commerciale des traceurs GPS nouvelle gĂ©nĂ©ration. Les traceurs sont sans cĂąblage, sans recharge, longue autonomie et Ă©tanches. Pour offrir une expĂ©rience utilisateur complĂšte, TRAKmy a dĂ©veloppĂ© une application mobile de suivi, avec diffĂ©rentes fonctionnalitĂ©s. Lâambition de TRAKmy est de sĂ©curiser vos biens les plus prĂ©cieux et de lutter contre les vols. Câest autour de cette activitĂ©, que TRAKmy utilise le rĂ©seau SIGFOX. Ce rĂ©seau nous permet de transmettre les positions GPS enregistrĂ©es par le traceur Ă lâapplication mobile, afin que vous puissiez suivre Ă distance vos vĂ©hicules. Les traceurs GPS TRAKmy L'application mobile TRAKmy DĂ©finir une zone de sĂ©curitĂ© ParamĂ©trer une zone de sĂ©curitĂ© Historique des dĂ©placements
PrÚsdes deux tiers de tout le titane métallique produit est utilisé dans les chùssis et les moteurs des avions - l'Airbus A380, par exemple, utilise environ 70 tonnes. Les avions militaires tels
français arabe allemand anglais espagnol français hĂ©breu italien japonais nĂ©erlandais polonais portugais roumain russe suĂ©dois turc ukrainien chinois anglais Synonymes arabe allemand anglais espagnol français hĂ©breu italien japonais nĂ©erlandais polonais portugais roumain russe suĂ©dois turc ukrainien chinois ukrainien Ces exemples peuvent contenir des mots vulgaires liĂ©s Ă votre recherche Ces exemples peuvent contenir des mots familiers liĂ©s Ă votre recherche apparatus which is used device that is used Un autre aspect de l'invention concerne un appareil qui est utilisĂ© dans le procĂ©dĂ©. La prĂ©sente invention concerne un appareil de combinaison pour appareil qui est utilisĂ© pour l'Ă©mission et/ou la rĂ©ception de signaux de donnĂ©es, dans, par exemple, un rĂ©seau de communication sans fil. This invention relates to combining apparatus for apparatus which is used for the transmission and/or receiving of data signals in, for example, a wireless communication network. Ils permettent de reconnaĂźtre l'utilisateur, l'appareil qui est utilisĂ© quels que soient les sites web visitĂ©s. They allow to recognize the user, the device that is used regardless of the websites visited. Il existe plusieurs types de formats vidĂ©o qui sont gĂ©nĂ©rĂ©es en fonction de l'appareil qui est utilisĂ© pour capturer des vidĂ©os. There are several types of video formats which are generated depending upon the device that is used to capture videos. Le dispositif de conception et de fabrication 130 dĂ©tient une information de conception et de fabrication de l'appareil qui est utilisĂ© dans la centrale. The design and manufacturing device 130 maintains design and manufacturing information of the apparatus which is used in the plant. selon un autre aspect, l'invention concerne un microphone auxiliaire sur l'appareil qui est utilisĂ© pour enregistrer des bruits Ă©trangers qui pourraient influer sur la transmission des messages in another aspect, the invention also provides an auxiliary microphone on the apparatus which is used to monitor extraneous noises which could otherwise affect the transmission of messages un dispositif d'Ă©conomie d'Ă©nergie, un systĂšme de chauffage/refroidissement, et un procĂ©dĂ© de commande d'un systĂšme de chauffage/refroidissement commandant l'Ă©tat de marche/arrĂȘt d'un appareil qui est utilisĂ© pour chauffer ou pour refroidir un milieu de travail an energy saving device, a heating/cooling system and a method for controlling a heating/cooling system control the on/off state of an apparatus which is used for heating or cooling a working medium un appareil qui est utilisĂ© pour des opĂ©rations de commande Ă distance, pour des travaux Ă distance ou similaires, et qui Ă©limine la sensation d'inconsistance qu'a l'opĂ©rateur lorsqu'il regarde les Ă©crans du cĂŽtĂ© droit et du cĂŽtĂ© gauche an apparatus which is used for remote control, remote operation, or the like, and can eliminate the sense of inconsistency when the operator visually examines the screens of the left-and right-hand displays L'invention concerne Ă©galement un appareil qui est utilisĂ© dans ce procĂ©dĂ©. un appareil qui est utilisĂ© pour dĂ©shydrater des lames de microscope l'invention porte sur un appareil qui est utilisĂ© pour stocker des champs magnĂ©tiques gĂ©nĂ©rĂ©s par un rĂ©seau tournant d'aimants an apparatus is provided for storing magnetic fields generated by a rotating array of magnets L'appareil de dĂ©saĂ©ration 6 peut ĂȘtre n'importe quel appareil qui est utilisĂ© pour la dĂ©saĂ©ration. Une page responsive est une page qui s'adapte automatiquement en fonction de l'appareil qui est utilisĂ© pour surfer vers la page. A responsive page is a page that adjusts automatically depending on the appliance that is being used to surf on the page. Au final, plusieurs protocoles de diffusion continue peuvent offrir du contenu ayant la mĂȘme provenance et ayant la mĂȘme destination, selon l'appareil qui est utilisĂ©, ce qui constitue encore un autre niveau de complexitĂ© que les testeurs de performance doivent prendre en considĂ©ration. Finally, several protocol streams may be involved in delivering the same content source to the streaming endpoint, depending on the device, which is yet another level of complexity that performance testers must take under consideration. un appareil qui est utilisĂ© pour illuminer une zone de la peau d'un mammifĂšre, ledit appareil comprenant au moins une source lumineuse apparatus for illuminating a zone of mammalian skin which comprises one or more light emitters Chaque fois qu'un individu se rend sur Internet, par exemple pour surfer sur le Web, le Fournisseur d'accĂšs Ă internet FAI » attribue une adresse IP Ă l'appareil qui est utilisĂ©. Every time that an individual goes onto the Internet using an Internet access device, for example to surf the Web, the Internet service provider "ISP" attributes an IP address to the device he is using. on prĂ©voit Ă©galement un Ă©lĂ©ment de rĂ©duction de la pression de l'air permettant de rĂ©duire la pression dans la chambre chauffante. l'invention concerne Ă©galement un appareil qui est utilisĂ© dans ce procĂ©dĂ©. the method also includes an air pressure reduction means to reduce pressure in heating chamber. there is provided an inventive apparatus which functions with the inventive method. Aucun rĂ©sultat pour cette recherche. RĂ©sultats 17. Exacts 17. Temps Ă©coulĂ© 365 ms. Documents Solutions entreprise Conjugaison Synonymes Correcteur Aide & A propos de Reverso Mots frĂ©quents 1-300, 301-600, 601-900Expressions courtes frĂ©quentes 1-400, 401-800, 801-1200Expressions longues frĂ©quentes 1-400, 401-800, 801-1200
LeSystÚme de Positionnement Global (GPS) est devenue une partie intégrante de la vie quotidienne pour beaucoup d'individus et d'entreprises, ainsi que.. Maison Politique de
Aller au contenu Snapchat est la premiĂšre application mobile pour les 15-49 ans en France. / PubliĂ© le 14 avril 2022 Ă 13h38 94 % des 15-24 ans utilisent Snapchat. © guteksk7 - Snapchat atteint les 25 millions dâutilisateurs mensuels en France Certains pouvaient croire que lâapplication Ă©tait passĂ©e de mode, Ă tort Snapchat vient de franchir le cap des 25 millions dâutilisateurs par mois en France ! Selon MĂ©diamĂ©trie, 47 % des internautes français ont consultĂ© lâapplication au moins une fois durant le mois de janvier dernier. Au quotidien, ce sont 18 millions dâutilisateurs qui utilisent Snapchat chaque jour, soit 40 % des internautes français. Des chiffres impressionnants, dâautant plus quâils sont en Ă©volution entre 2020 et 2022 les visiteurs uniques mensuels ont augmentĂ© de 26 %, les visiteurs uniques quotidiens ont signĂ© une croissance de 32 %. Ainsi, Snapchat est dĂ©sormais la premiĂšre application mobile la plus visitĂ©e au quotidien chez les 15-49 ans, et le 3e rĂ©seau social le plus utilisĂ© sur le territoire français. Depuis sa crĂ©ation, Snapchat a pour mission dâoffrir un espace authentique oĂč sa communautĂ© peut sâexprimer naturellement en toute sĂ©curitĂ©. Lâouverture de lâapplication directement sur la camĂ©ra permet une communication visuelle rapide et aide Ă tisser des liens plus Ă©troits. Cet environnement sĂ©curisĂ©, ajoutĂ© aux contenus riches que nous proposons Ă notre communautĂ©, entraĂźnent une croissance continue de notre audience en France, a expliquĂ© David Sourenian, Head of Marketing Science Europe, chez Snap Inc. Quel usage de Snapchat ? Snapchat est une plateforme sociale conviviale, oĂč la bonne humeur, lâauthenticitĂ© est le naturel sont maĂźtres, notamment aprĂšs ces deux derniĂšres annĂ©es dans un contexte difficile liĂ© Ă la pandĂ©mie mondiale. Selon lâĂ©tude, 5 Ă©motions sont associĂ©es au rĂ©seau social, Ă savoir la joie, la tolĂ©rance, la crĂ©ativitĂ©, la cohĂ©sion, la spontanĂ©itĂ©. Ainsi, 9 utilisateurs sur 10 indiquent aimer partager et cĂ©lĂ©brer des moments de leur vie sur la plateforme, et 54 % dâentre eux confirment que sâamuser est devenu une valeur primordiale. Et pour Ă©changer avec leurs proches, rien de tel que lâappareil photo ! Sans surprise, Snapchat est le rĂ©seau social le plus utilisĂ© pour crĂ©er du contenu avec sa camĂ©ra, et 3 utilisateurs sur 5 utilisent la communication visuelle pour Ă©changer avec leurs proches. RĂ©alitĂ© augmentĂ©e la technologie phare de la plateforme Concernant les filtres, Snapchat a Ă©tĂ© pionner avec lâintĂ©gration des Lens sur sa plateforme. Par ailleurs, la technologie employĂ©e a bien Ă©voluĂ© depuis le filtre chien » ou oreilles de lapin ». DĂ©sormais, la rĂ©alitĂ© virtuelle fait partie intĂ©grante de lâusage du rĂ©seau social et ce, jusque dans les expĂ©riences dâachat. Ainsi, 86 % des utilisateurs de Snapchat indiquent vouloir utiliser cette technologie pour faire des achats, et 77 % dâentre eux seraient prĂȘts Ă lâutiliser pour essayer du maquillage ou des vĂȘtements, notamment pour rĂ©duire leur impact environnemental. LâĂ©tude rapporte Ă©galement que les utilisateurs de Snapchat ont 1,5x plus de chance dâavoir dĂ©jĂ utilisĂ© la rĂ©alitĂ© augmentĂ©e pour faire leur shopping, que les non-utilisateurs. Les Snapchatters français ont adoptĂ© lâusage quotidien de la rĂ©alitĂ© augmentĂ©e, qui fait aujourdâhui partie intĂ©grante de Snapchat. Au fil des annĂ©es, celle-ci est passĂ©e du divertissement Ă lâutilitĂ©, avec un potentiel incroyable pour amĂ©liorer notre façon de vivre, dâapprendre, dâexplorer, de crĂ©er ou de faire du shopping, confirme David Sourenian. Aidez-nous Ă amĂ©liorer BDM Nous souhaitons mieux vous connaĂźtre pour mieux vous servir ! RĂ©pondre aux 10 questions Les meilleurs outils social media Une solution de modĂ©ration complĂšte pour protĂ©ger vos communautĂ©s en ligne DĂ©couvrir Une solution française de rĂ©fĂ©rence pour gĂ©rer tous ses rĂ©seaux sociaux DĂ©couvrir Agorapulse Une plateforme de veille en temps rĂ©el sur les rĂ©seaux sociaux, presse en ligne et blogs DĂ©couvrir Visibrain Recevez par email toute lâactualitĂ© du digital Trouver une formation social media Community manager devenez CM freelance ou salariĂ© La Fabrique Ă Clients Une formation pour devenir community manager Apprendre Ă gĂ©rer ses rĂ©seaux sociaux Allokom Une formation individuelle pour devenir autonome sur les rĂ©seaux sociaux Community manager, indĂ©pendant ou salariĂ© LiveMentor BĂ©nĂ©ficiez d'un suivi personnalisĂ© pour devenir community manager Voir toutes les formations social media Recevez par email toute lâactualitĂ© du digital
Centrede formations sur Metz, Strasbourg, Saint-Nazaire, Fontainebleau, Valence et Arras. ImplantĂ© en Moselle sur le site de Metz ActipĂŽle en 2014 pour de la formation avec des techniciens de diffĂ©rentes entreprises de diagnostics immobiliers.. 2017, ouverture des formations au public extĂ©rieur.. 2018, crĂ©ation dâun partenariat pour dispenser une formation
ĂŹĂ - >..'âąâą"> Ăą. âą âą.&âą**>* âą'V*'^*?â ! ';*;. cipe qui est commun Ă toutes, & dâun principe particulier propre Ă chacune nous avons du Ă©galement les classer fous un nom gĂ©nĂ©rique dĂ©rivĂ© du principe commun, & le nom que nous avons, adoptĂ© est celui d 'oxide; nous les avons, ensuite diffĂ©renciĂ©es les unes des autres par ĂŹe nom particulier du mĂ©tal auquel elles appartiennent. Les substances combustibles qui, dans les acides ĂŽc dans les oxides mĂ©talliques , font un principe spĂ©cifique & particulier, sont susceptibles de devenir Ă leur tour un principe commun Ă un grand nombre PRĂLIMINAIRE* Xxfij ĂĄe substances. Les combinaisons sulfureuses ont Ă©tĂ© long-temps les seules connues en CL genre on fait aujourdâhui, dâaprĂšs les expĂ©riences de MM. Vander- monde, Monge & Berthollet, que le charbon se combine avec le fer, ĂČc peut- ĂȘtre avec plusieurs autres mĂ©taux ; quâil en rĂ©sulte, suivant les proportions , de lâacierde. la plombagine, &c. On fait Ă©galement, dâaprĂšs les expĂ©riences de M. Pelletier, que le phosphore se combine avec un grand nombre de substances mĂ©talliques,. Nous avons encore rassemblĂ© ces diffĂ©rentes combinaisons fous des noms gĂ©nĂ©riques dĂ©rivĂ©s- de celui de la substance commune , avec une. terminaison qui rappelle cette analogie & nous les avons spĂ©cifiĂ©es par un autre nom dĂ©rivĂ© de leur substance propre,. La nomenclature des ĂȘtres composĂ©s de trois substances, simples,. prĂ©fentoit un peu plus, de difficultĂ©s en raison de leur nombre., ĂŽc sur-tout parce. quon ne peut exprimer la nature de leurs principes cons- tituans, fans employer des noms plus com- b iv xxiv- Discours poses, Nous avons eu Ă considĂ©rer dans les corps qui forment cette classe, tels que les sels neutres, par exemple, i°. le principe acidifiant qui est commun Ă tous ; 2°. Ăc principe acidifiable qui constitue leur acide propre ; 3 0 . la base saline, terreuse, ou mĂ©tallique qui dĂ©termine ses- pÚçe particuliĂšre de sel. Nous avons em- pruntĂ© le nom de chaque classe de sels de. celui du principe acidifiable , commun Ă tous lçs individus de la classe ; nous. avons ensuite distinguĂ© chaque espĂšce par le nom de la base saline, terreuse, ou mĂ©tallique, qui lui est particuliĂšre. Un sel, quoique composĂ© des trois mĂȘmes principes , peut ĂȘtre cependant dans des Ă©tats trĂšs-diffĂ©rens, par la feule diffĂ©rence de leur proportion. La no-, menclature que nous avons adoptĂ©e au- aroit Ă©tĂ© dĂ©fectueuse si elle n eĂ»t pas expri- mĂ© ces diffĂ©rons Ă©tats, ĂŽt nous y sommes principalement parvenus par des change- mens de terminaison que nous avons rendu uniformes pour un mĂȘme Ă©tat des diffĂ©rons sels, XXV PRĂLIMINAIRE. Enfin nous sommes arrivĂ©s au point que par le mot seul, on reconnoĂźt sur le champ quelle est la substance combustible qui entre dans la combinaison dont il est question ; fi cette substance combustible est combinĂ©e avec le principe acidifiant, & dans quelle proportion ; dans quel Ă©tat est cet acide ; Ă quelle base il est uni ; sâil y a saturation exacte ; si câest saçide, ou bien la base qui est en excĂšs. On conçoit quâil nâa pas Ă©tĂ© possible de remplir ces diffĂ©rentes vues fans blesser quelquefois des usages reçus , & fans adopter des dĂ©nominations qui ont paru dures ĂŽc barbares dans le premier moment ; mais nous avons observĂ© que lâoreille sâaccoutumoit promptement aux mots nouveaux , sur tout lorsqu ils se trou- voient liĂ©s Ă un systĂšme gĂ©nĂ©ral & raisonnĂ©. Les noms, au surplus , qui s'em- ployoiçnt avant nous , tels que ceux de fdudre dâalgaroth , de sel alanbrotk, de pompholix, Ă "eau pkagĂ©dĂ©nique , de turbith minĂ©ral , de colccthar 3 & beaucoup d'au- trss, ne font ni moins durs, ni moins ex- XXV Discours traardinaires ; il faut une grande habitude & beaucoup de mĂ©moire pour se rappeller les substances qu ils expriment, & surtout pour reconnoĂźtre Ă quel genre de combinaison ils appartiennent. Les. noms d 'huile de tartre par dĂ©faillance , dâ huile de vitriol, de beurre d'arsenic & d 1 antimoine, de fleurs de fine , &c. font plus impropres encore, parce quâils font naĂźtre des, idĂ©es fausses ; parce quâil n existeĂ proprement parler, dans le rĂšgne minĂ©ral, & sur-tout dans le rĂšgne mĂ©tallique, m beurres, ni huiles , ni fleurs ; enfin parce que les substances qu o n dĂ©signe fous ces. noms trompeurs , font de violens poisons.. On nous a reprochĂ© lorsque nous avons publiĂ© notre Estai de Nomenclature chimique, dâavoir changĂ© la langue que nos maĂźtres ont parlĂ©e, quâils ont illustrĂ©e & qu ils nous ont transmise ; mais on a oubliĂ© que câĂ©toient Bergman & Macquer qui avoient eux-mĂȘmes sollicitĂ© cette rĂ©forme. Le savant Professeur dâUpfal , M. Bergman, Ă©crivoit Ă M. de. Morveau % dans les derniers temps de fa vie ne faites PRĂLIMINAIRE. XXvĂźj grĂące Ă aucune dĂ©nomination impropre ceux qui savent dĂ©jĂ entendront toujours ; çeux qui ne savent pas encore , entendront plus tĂŽt. Peut-ĂȘtre seroit-on plus fondĂ© Ă me reprocher de n avoir donnĂ© dans lâOu- vrage que je prĂ©sente au Public, aucun historique de lâopinion de ceux qui mâont prĂ©cĂ©dĂ© ; de nâavoir prĂ©sentĂ© que la mienne sans discuter celle des autres. II en est rĂ©sultĂ© que je nai pas toujours rendu Ă mes confrĂšres, encore moins aux Chimistes Ă©trangers, la justice qu'il Ă©toit dans mon intention de leur rendre mais je prie le Lecteur de considĂ©rer que si lâon accumuloit les citations dans un ouvrage Ă©lĂ©mentaire, si l'on sây livroit Ă de longues discussions fur lâhistorique de la science & sur les travaux de ceux qui Pont professĂ©e, on perdrcit de vue le vĂ©ritable objet qu on sâest proposĂ© , & lâon fonneroit un ouvrage dâĂčne lecture tout- Ă -fait fastidieuse pour les commençans. Ce nâest ni lâhistoire de la science, ni celle 4ç lâesprit humain qu çn doit faire dans xxviij Discours un traitĂ© Ă©lĂ©mentaire on ne doit y chercher que la facilitĂ©, la clartĂ© ; on en doit soigneusement Ă©carter tout ce qui pour- roit tendre Ă dĂ©tourner lâattention. Câest un chemin qu il faut continuellement ap- planir, dans lequel il ne faut laisser subsister aucun obstacle qui puisse apporter le moindre retard. Les sciences prĂ©sentent dĂ©jĂ par elles-mĂȘmes assez de difficultĂ©s, fans e nappeller encore qui leur font Ă©trangĂšres. Les Chimistes sâappercevront facilement dâailleurs que je n ai presque fait usage dans la premiĂšre partie que des expĂ©riences qui me font propres. Si quelquefois il a pu mâĂ©chapper dâadopter, fans les citer, les expĂ©riences ou les opinions de M. Berthollet, de M. de Fourcroy, de M. de la Place , de M. Monge , & de ceux en gĂ©nĂ©ral qui ont adoptĂ© les mĂȘmes principes que moi, câest que lâhabitude de vivre ensemble , de nous communiquer nos idĂ©es, nos observations, notre maniĂšre de voir , a Ă©tabli entre nous une forte de communautĂ© dâopinions dans laquelle il nous est souvent difficile Ă nous- PrĂ©liminaire. xxlâĂ© mĂȘmes de distinguer ce qui nous appartient plus particuliĂšrement. Tout ce que je viens dâexposer fui* Tordre que je me fuis efforcĂ© de suivre dans la marche des preuves & des idĂ©es, aâeĂl applicable qu Ă la premiĂšre partie de cet ouvragĂ© câest ellĂ© feule qui contient Ten- femble de la doctrine que jâai adoptĂ©e ; câest Ă elle feule que jâai cherchĂ© Ă donner la forme vĂ©ritablement Ă©lĂ©mentaire. La seconde partie est principalement formĂ©e des tableaux de la nomenclature des sels neutres. Jây ai joint seulement des explications trĂšs - sommaires , dont T objet est de faire connoĂźtre les procĂ©dĂ©s les plus simples pour obtenir les diffĂ©rentes espĂšces dâacides connus cette seconde partie ne contient rien qui me soit pre ; elle ne prĂ©sente quâun abrĂ©gĂ© trĂšs- concis de rĂ©sultats extraits de diffĂ©rons ouvrages. Enfin jâai donnĂ© dans la troisiĂšme partis une description dĂ©taillĂ©e de toutes les opĂ©rations relatives Ă la Chimie moderne* Un ouvrage de ce genre paroiĂfoit dĂ©sirĂ© xxx Discours depuis long-temps, ĂŽt jĂ© crois quâil serĂĄ de quelquâutilitĂ©. En gĂ©nĂ©rai la pratique des expĂ©riences, ĂŽt fur tout des expĂ©riences modernes, nâest point assez rĂ©pandue ; ĂŽt peut-ĂȘtre Ăl, dans les diffĂ©rens MĂ©moires que jâai donnĂ©s Ă lâAcadĂ©mie, je me fusse Ă©tendu davantage fur le dĂ©tail des manipulations, me ferois-je fait plus facilement entendre, ĂŽt la science auroit- elle fait des progrĂšs plus rapides* Lâordre des matiĂšres dans cette troisiĂšme partie mâa paru Ă -peu-prĂšs arbitraire , & je me fuis feulement attachĂ© Ă classer dans chacun des huit chapitres qui la composent, les opĂ©rations qui ont ensemble le plus dâanalogie. On sâappercevra aisĂ©ment que cette troisiĂšme partie nâa pu ĂȘtre extraite dâaucun ouvrage , 6c que dans les articles principaux, je nâai pu ĂȘtre aidĂ© que de ma propre expĂ©rience. Je terminerai ce Discours prĂ©liminaire en transcrivant littĂ©ralement quelques passages de M. lâAbbĂ© de Condillac, qui me paraissent peindre avec beaucoup de vĂ©ritĂ© f Ă©tat oĂč Ă©toit la Chimie dans des prĂ©liminaire. XXX temps trĂšs-rapprochĂ©s du nĂŽtre i k Ces passages qui nâont point Ă©tĂ© faits exprĂšs, n en acquerront que plus de force, st ^application en paroĂźt juste. Au lieu dâobferver les choses que » nous voulions connoĂźtre, nous avons » voulu les imaginer. De supposition » fausse en supposition fausse, nous nous » sommes Ă©garĂ©s parmi une multitude » dâerreurs ; & ces erreurs Ă©tant deve- » nues des prĂ©jugĂ©s, nous les avons prises » par cette raison pour des principes » nous nous sommes donc Ă©garĂ©s de plus » en plus. Alors nous n avons su raisonner » que dâaprĂšs les mauvaises habitudes que » nous avions contractĂ©es. Lâart dâabuser » des mots fans les bien entendre a Ă©tĂ© pour » nous fart de » les choses font parvenues Ă ce point, » quand les erreurs se sont ainsi accumu- \ lĂ©es , il n y a quâun moyen de remettre » lâordre dans la facultĂ© de penser ; c'est » d oublier tout ce que nous avons ap- i Partie z, Chapitre I. ScxxĂźj Discours , &cĂŹ » pris, de reprendre nos idĂ©es Ă leur ori- » gine, dâen suivre la gĂ©nĂ©ration, & da » refaire, comme dit Bacon, Ăâentende- » ment humain. » Ce moyen est dâautant plus difficile , » qu on se croit plus instruit. AuĂfi des » Ouvrages oĂč les sciences seroient trai- » tĂ©es avec une grande nettetĂ©, une » grande prĂ©cision, un grand ordre, ne >> seroient-ils pas Ă la portĂ©e de tout le » monde. Ceux qui nâauroient rien Ă©tu- » diĂ© les entendroient mieux que ceux » qui ont fait de grandes Ă©tudes , ĂŽt sur- » tout que ceux qui ont Ă©crit beaucoup D sur les sciences M. f AbbĂ© de Condillac ajoute Ă la fin du chapitre V Mais enfin les sciences » ont fait des progrĂšs , parce que les » Philosophes ont mieux observĂ©, & qu ils ĂŹ> ont mis dans leur langage la prĂ©cision, » & f exactitude qu'ils avoient mises dans » leurs observations ; ils ont corrigĂ© la » langue, & l'on a mieux raisonnĂ© ». TABLE xxxiij TABLE DES CHAPITRES, DU TOME PREMIER. Discours prĂ©liminaire , page v PREMIERE PARTIE. De lĂ formation des fluides aĂ©riforrnes & de leur dĂ©composition ; de la combuf non des corps fimples & de la formation des acides'. Chap. I. Des combinaisons du calorique & de la formation des fluides Ă©lafliques aĂ©rifor- mes, x Chap. II. Vues gĂ©nĂ©rales fur la formation & la conflĂŻtutioh de CatmosphĂšre de la terre -, CHAP. III. Analyse de Vair de VatmosphĂšre ĂŹ fa rĂ©solution en deux fluides Ă©lafliques , sud refpirable , Vautre non respirable , Z J k xxxiv Table Chap. IV. Nomenclature des diffĂ©rentes parties constitutives de Pair de PatmosphĂšre , $ I Chap. V. De la dĂ©compofition duga ^ oxiygĂšne par le soufre , le phosphore & le charbon , & de la formation des acides en gĂ©nĂ©ral , j"7 ChaP. VI. De la nomenclature des Acides en gĂ©nĂ©ral , & particuliĂšrement de ceux tirĂ©s du salpĂȘtre & du sel marin , 70 ChaP. VII. De la dĂ©compofition du Ga ^ oxygĂšne par les mĂ©taux , & de la formation des Oxidet mĂ©talliques , 82 Chap. VIII. Du principe radical de P Eau, & de fa dĂ©compofition par le charbon & par le fer . 87 HAP. IX. De la quantitĂ© de Calorique qui se dĂ©gage des diffĂ©rentes espĂšces de combustion , IOJ CombuJUon Ăąu Charbon , icS Combustion du Ga$ hydrogĂšne, IOP Formation de VAcide nitrique. ibid. Combustion de la Bougie, il u Combustion de VHuile d'Ăłlu/e , ĂŻiĂź Chap. X. De la combinaison des Substances combustibles les unes avec les autres, 116 XXXV DES CHAPITRES. CHAP. XI. ConsidĂ©rations fur les Oxides & le s Acides Ă plufieurs bases , & fur la composition des matiĂšres vĂ©gĂ©tales & animales , 12Z CHAP, XII. De la dĂ©composition des matiĂšres vĂ©gĂ©tales & animales par Paclion du feu ,132 Chap, XIII. De la dĂ©composition des Oxides vĂ©gĂ©taux par la fermentĂ tion vineuse , 139 ChaP. XIV. De la fermentation putride, iyj ChaP. XV. De la fermentation acĂ©teufe , ijp Chap. XVI. De la formation des Sels neutres , & dĂ©s diffĂ©rentes bases qui entrent dans leur cĂČmpofition * 162 De la Votasse, 164. De li Soude , t ^ 9 De VAmmoniaque , 170 De la Chaux , de la MagnĂ©sie, le la Baryte O de V Alumine, ĂŹ7i Des Substances mĂ©talliques, 173 Chap. XVII. Suite des rĂ©flexions fur les bases jalifiables , & fur la formation des Sels neu- 179 tres, XXXVj TablĂ© SECONDE PARTIE. / Te la Combinaison des 'Acides avec les bases falifiables , & de la Formation des Sels neutres . Avertissement, 189 Tableau des Subjlances JĂŹinples , 192 Observations, 19 j Tabjeau des Radicaux ou bases oxidables & acidifiables, composes, qui entrent daris les combinaisons Ă la maniĂšre des subsances simples , 196 Obfervatoris , Observations fur lĂ©s combinaisons de la lumiĂšre Ăąu -calorique avec diffĂ©rentes subjlances , 200 j Tableau des combinaisons binaires de ToxygĂšne avec les subjlances mĂ©talliques & non mĂ©talliques oxidables & acidifiables, 203 Observations, Jbid. Tableau des combinaisons de V OxygĂšne avec les radicaux composĂ©s , 208 Observations , Ăźo 9 des Chap ĂŻ t r e s. x^xvi? Tableau des combinaisons binaires, de F Agote avec les jlibjlances simples , 212 Observations , aĂŻ; Tableau des combinaisons binaires de FUydro- gĂšne. avec les subflances simples, Observations., viq Tableau des combinaisons binaires du Soufre non oxygĂ©nĂ© avec les subflances simples , 220 Observationszn Tableau des combinaisons binaires du Phosphore non oxygĂ©nĂ© avec les subflances simples, 222 Observations % 11 j Tableau des combinaisons binaires du Charbon, non oxygĂ©nĂ© avec les subflances simples , 226. Observations, zvj Observations fur les radicaux muriatĂŹque , jhiorique 0 â loracique, &* fur leurs combinaisons, zi? Observations fur la combinaison des mĂ©taux les uns- avec les autres , rzo Tableau des - combinaisons de F Argue ou Radical nitrique, portĂ© Ă F Ă©tat diacide nitreux par la combinaison Fune susssĂĄnte quantitĂ© oxygĂšne , avec les bases shlifiablĂ©s , dans F ordre de lepr assnsnĂ© avec. cet acide, 231- e iij xxxviij T Ă B t B Tableau des combinaisons de t Asçott complette* ment saturĂ© dloxigĂšne , & portĂ© Ă PĂ©tĂąt diacide nitrique , avec les bases salifiables , dans Vordre de leur affinitĂ© avec cet acide, 232 Observations , Tableau des combinaisons de C Acide sulsurique ou Soufre oxygĂ©nĂ© avec les bases salifiables. dans lâordre de leur affinitĂ© avec cet acide , par la voie humide , 238 Observations , » 4 » Tableau des combinaisons de V Acide sulfureux avec les bases salifiables dans tordre de leur affinitĂ© avec cet acide, 243 Observations , 244 Tableau des combinaisons du Phosphore qui q reçu un premier degrĂ© d'oxygĂ©nation, & qui a Ă©tĂ© portĂ© Ă tĂ©tai d'Acide phosphoreux, avec les bases salifiables dans tordre de leur affinitĂ© avec cet acide , 246 Tableau des combinaisons du Phosphore saturĂ© d oxygĂšne, ou Acide phosphorique avec les subfiances salifiables dans tordre de leur affinitĂ© avec cet acide, 2 qrf Observations, * 1 * des Chapitres, xxxĂź* Tableau des combinaisons du Radical carbonĂŹ- que oxygĂ©nĂ©s ou Acide carbonique avec les bases faisables dans l'ordre de leur affinitĂ© avec cet acide , 2^0 Observations ., ĂŹ JI Tableau des combinaisons du Radical muriatique oxygĂ©nĂ©, ou Acide muriatique avec les bases salifiables , dans tordre de leur affinitĂ© avec cet acide , 2J3 Tableau des combinaisons de VAcide muriatique oxigĂ©nĂ© avec les diffĂ©rentes bases salifiables avec lesquelles il efisusceptible de sâunir , 2J suivant L' ordre de leur affinitĂ© avec cet acide , 295 Observations , Tableau, des combinaisons dĂ» Radical acĂ©teux oxygĂ©nĂ© par un second degrĂ© dĂ© OxygĂ©nation , ou Acide acĂ©tique , avec les bases faisables , dans Vordre de leur affinitĂ© avec cet acide, 298 Observationt , Tableau des combinaisons du Radical succini- que oxygĂ©nĂ© s ou Acide succinique , avec les bases faisables i dans Ăordre de leur affinitĂ© avec cet acides ZOO Observations , Tableau des combinaisons du Radical ben^oique oxygĂ©nĂ©, ou Acide bençoĂŹque , avec les diffĂ©rentes bases faisables , rangĂ©es j>ar ordre alphabĂ©tique , 3 02 Observations 3°i Tableau des combinaisons du Radical carnpho- rique oxygĂ©nĂ© , ou Acide camphorique, avec les bases faisables ,par ordre alphabĂ©tique, 304 Observations , ß°à des Chapitres. xĂźiij Tableau des combinaisons du Radical gal- lique oxygĂ©nĂ© , ou Acide gallique , avec les bases salifiables rangĂ©es par ordre alpha* bĂ©tique , 306 Observations, 30/ Tableau des combinaisons du Radical lactique oxygĂ©nĂ© , ou Acide lactique , avec les bajes salifiables , par ordre alphabĂ©tique , 308 Observations , 309 Tableau des combinaisons du Radical saccko- ladique oxygĂ©nĂ© , ou Acide saccholaĂąique , avec les bases salifiables , dans Vordre de leur affinitĂ© avec cet acide , 310 Observations , 311 Tableau des combinaisons du Radical sormique oxygĂ©nĂ© , ou Acide sormique , avec les bases salifiables , dans tordre de leur affinitĂ© avec cet acide t 312 Observations, 31; Tableau des combinaisons du Radical bom- bique oxygĂ©nĂ©, ou Acide bombique, avec les substances salifiables , par ordre alphabĂ©tise, Z14 Observations s 315 I xlĂv T Able, &c. Tableau des combinaisons du Radical fĂ©bĂ - cique oxygĂ©nĂ© , ou Acide fĂ©bacique , avec les bases falifĂŹablĂ©s, dans l'ordre de leur affinitĂ© avec cet acides 3 16 Observations , 317 Tableau des combinaisons du Radical Ethique oxygĂ©nĂ©, ou Acide Ethique, avec les bajes j'alifiables , rangĂ©es par ordre alphabĂ©tique 318 Observations -, Zi- Tableau des combinaisons du Radical pruffi- que oxygĂ©nĂ©, ou Acide pruffique , avec les bases jâalifiables , dans tordre de leur affinitĂ© avec 'cet acide , Observations , 3 »* TRAITĂ TRAITĂ ĂLĂMENTAIRE DE CHIMIE. PREMIERE PARTIE. De ia formation des fluides aĂ©rifotmes & dĂ© leur dĂ©composition , de la combustion des corps fimples & dĂ© la formation des acides . CHAPITRE PREMIER. Des combinaisons dĂ». calorique & de la forma 1 don des suides Ă«lafliques aĂ©riformes. CâEst un phĂ©nomĂšne constant dans la nature & dont la gĂ©nĂ©ralitĂ© a Ă©tĂ© bien Ă©tablie pat* Boerhaave, que lorsquâon Ă©chauffe un corps A 2 Effets gĂ©nĂ©raux de la Chaleur, quelconque, solide ou fluide, il augmente de dimension dans tous les sens. Les faits fur lesquels on sâeĂt fondĂ© pour restreindre la gĂ©nĂ©ralitĂ© de ce principe, ne prĂ©sentent que des rĂ©sultats illusoires, ou du moins dans lesquels se compliquent des circonstances Ă©trangĂšres qui en imposent mais lorsquâon est parvenu Ă sĂ©parer les effets, & Ă les rapporter chacun Ă la cause Ă laquelle ils appartiennent, on sâap- perçoit que lâĂ©cartement des molĂ©cules par la chaleur, est une loi gĂ©nĂ©rale & constante de la Nature. Si aprĂšs avoir Ă©chauffĂ© jusquâĂ un certain point un corps solide, Sc en avoir ainsi Ă©cartĂ© de plus en plus toutes les molĂ©cules, on le laisse refroidir, ces mĂȘmes molĂ©cules se rapprochent les Unes des autres dans la mĂȘme proportion, suivant laquelle elles avoient Ă©tĂ© Ă©cartĂ©es ; le corps repasse par les mĂȘmes degrĂ©s dâextension quâil avoit parcourus ; Sc si on le ramĂšne Ă la mĂȘme tempĂ©rature quâil avoir en commençant lâexpĂ©rience, il reprend sensiblement le volume quâil avoit dâabord. Mais comme nous sommes bien Ă©loignĂ©s de pouvoir obtenir un degrĂ© de froid absolu, comme nous ne connoissons aucun degrĂ© de refroidissement que nous ne puissions supposer susceptible d etre augmentĂ©, il en rĂ©sulte que nous nâavons Attraction et RĂ©vulsion, z jpas encore pu parvenir Ă rapprocher le plus quâil est possible, les molĂ©cules dâaucun corps, & que par consĂ©quent les molĂ©cules dâaucun corps ne se touchent dans la Nature ; conclusion trĂšs-singulicre & Ă laquelle cependant il est impossible de se refuser. On conçoit que les molĂ©cules des corps Ă©tant ainsi continuellement sollicitĂ©es par la chaleur Ă sâĂ©caner les unes des autres, elles nâau- roient aucune liaison entrâelles, & quâil nây auroit aucun corps solide, si elles nâĂ©roient retenues par une autre force qui tendĂźt Ă les rĂ©unir, 8c pour ainsi dire Ă les enchaĂźner ; & cette force, quelle quâen soit la cause, a Ă©tĂ© nommĂ©e attraction Ainsi les molĂ©cules des corps peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme obĂ©issant Ă deux forces, lâune rĂ©pulsive, lâautre attractive, entre lesquelles elles font en Ă©quilibre. Tant que la derniĂšre de ces forces, lâattraction, est victo' rieuse, le corps demeure dans lâĂ©tat solide ; Ăt ku contraire lâattraction est la plus foible, si la chaleur a tellement Ă©cartĂ© les unes des autres les molĂ©cules du corps , quâelles soient hors de la sphĂšre dâactivĂtĂ© de leur attraction, elles perdent l'adhĂ©rence quâelles avoient entrâelles & le corps cesse dâĂȘtre un solide. Lâeau nous prĂ©sentĂ© continuellement un A ij 4 Trois Ă©tats naturels des Cores; exemple de ces phĂ©nomĂšnes au-dessons de zĂ©ro du thermomĂštre françois, elle est dans Ăź Ă©tat solide, & elle porte le nom de glace ; au- dessus de ce mĂȘme terme , ses molĂ©cules cessent dâĂȘtre retenues par leur attraction rĂ©ciproques elle devient ce quâon appelle un liquide enfin , au-dessus de 80 degrĂ©s, ses molĂ©cules obĂ©issent Ă la rĂ©pulsion occasionnĂ©e par la chaleur ;Peau prend PĂłtat de vapeur ou de gaz, & elle se transforme en un fluide aĂ©riforme. On en peut dire autant de tous les corps de la Nature ; ils font ou solides, ou liquides, ou dans lâĂ©tat Ă©lastique Sc aĂ©riforme, suivant le rapport qĂ»i existe entre la force attractive de leurs molĂ©cules & la force rĂ©pulsive de la chaleur , ou, ce qui revient au mĂȘme, suivant le degrĂ© de chaleur auqttel ils sont exposĂ©s. II est difficile de concevoir ces phĂ©nomĂšnes fans admettre quâils font lâesset dâune substance rĂ©elle & matĂ©rielle, dâun fluide trĂšs-subtil qui sâinsinue Ă travers les molĂ©cules de tous les corps Sc qui les Ă©carte Sc en supposant mĂȘme que lâexistence de ce fluide fĂ»t une hypothĂšse, on verra dans la fuite quâelle explique dâune maniĂšre trĂšs-heureuse les phĂ©nomĂšnes de la Nature. Cette substance , quelle quâelle soit, Ă©tant la cause de la chaleur ; ou en dâautres termes Du Calorique; 5 k sensation que nous appelions chaleur, Ă©tant PeĂFet de lâaccumulation de cette substance, on ire peut pas, dans un langage rigoureux, la dĂ©signer par le nom de chaleur ; parce que la mĂȘme dĂ©nomination ne peut pas exprimer la cause & lâefset. Câest ce qui mâavoit dĂ©terminĂ©, dans le MĂ©moire que jâai publiĂ© en 1777, Recueil de V AcadĂ©mie , page 42O, Ă la dĂ©signer fous le nom de- fluide ignĂ© & de matiĂšre de la chaleur. Depuis, dans le travail que nous avons fait en commun M. de Morveau, M. Berthollet , M. de Fourcroy & moi, fur la rĂ©forme du langage chimique, nous avons cru devoir bannir ces pĂ©riphrases qui allongent le discours, qui le rendent plus traĂźnant , moins prĂ©cis, moins clair, & qui souvent mĂȘme ne comportent pas des idĂ©es suffisamment justes» Nous avons en consĂ©quence dĂ©signĂ© la cause de la chaleur , le fluide Ă©minemment Ă©lastique qui la produit, par le nom de calorique. IndĂ©pendamment de ce que cette expression remplie notre objet dans le systĂšme que nous avons adoptĂ© , elle a encore un autre avantage , câest de pouvoir sâadapter Ă toutes sortes dâopinions; puisque rigoureusement parlant, nous ne sommes pas mĂȘme obligĂ©s de supposer que le calorique soit une matiĂšre rĂ©elle il suffit, comme on le sentira mieux par la lecture de ce qui. A iij 6 Bu Calorique et ee la LumiĂšre. va suivre, que ce soit nue cause rĂ©pulsive quelconque qui Ă©carte les molĂ©cules de la matiĂšre, & on peut ainsi en envisager les effets dâune maniĂšre abstraite & mathĂ©matique. La lumiĂšre est-elle une modification du calorique , ou bien le calorique est-il une modification de la lumiĂšre ? Câesl fur quoi il est impossible de prononcer dans lâĂ©tat actuel de nos connaissances. Ce quâil y a de certain, câesl que dans un systĂšme oĂč lâon sâesl fait une loi de nâadmettre que des faits, & oĂč l'on Ă©vitĂ© autant quâil est possible de rien supposer au-delĂ de ce quâils prĂ©sentent, on doit provisoirement dĂ©signer par des noms diffĂ©rons, ce qui produit des effets diffĂ©rons. Nous distinguerons. donc la lumiĂšre du calorique ; mais nous nâen conviendrons pas moins qne la lumiĂšre & le calorique ont des qualitĂ©s qui leur font communes , & que dans quelques circonstances ils. se combinent Ă peu prĂšs de la nrĂȘme maniĂšre, & produisent une partie des mĂȘmes essets. Ce que je viens de dire suĂEroit dĂ©jĂ pour bien dĂ©terminer lâidĂ©e quâon doit attacher au mot de calorique . Mais il me reste une tĂąche plus difficile Ă remplir, câest de donner des idĂ©es justes de la maniĂšre dont le calorique agit fur les corps. Puisque cette matiĂšre subtile pĂ©nĂštre Ă travers les pores de toutes Ăźe$ Effet bu poids de lâAtmosphĂšre. 7 substances que nous connoiĂTons , puisquâil nâexiste pas de vases Ă travers lesquels elle ne sâĂ©chappe, & quâil nâen est par consĂ©quent aucun qui puisse la contenir sans perte; on ne peut en connoĂźtre les propriĂ©tĂ©s que par des effets qui , la plupart , font fugitifs & difficiles Ă saisir. Câest sur les choses quâon ne peut ni voir, ni palper, quâil est sur-tcut important de se tenir en garde contre les Ă©carts de Pimagination , qui tend toujours Ă sâĂ©lancer au-delĂ du vrai, & qui a bien de la peine Ă se renfermer dans le cercle Ă©troit que les faits lui circonscrivent. Nous venons de voir que le mĂȘme corps devenoit solide ou liquide, ou fluide aĂ©riforme , suivant la quantitĂ© de calorique dont il Ă©toit pĂ©nĂ©trĂ© , ou , pour parler dâune maniĂšre plus rigoureuse, suivant que la force rĂ©pulsive du calorique Ă©toit Ă©gale Ă lâattraction de ses molĂ©cules, ou quâelle Ă©toit plus forte, ou plus foible quâelle. Mais sâil nâexistoit que ces deux forces, les corps ne seroient liquides quâĂ un degrĂ© indivisible du thermomĂštre, & ils paĂferoient brusquement de fĂ©tat de solide Ă celui de fluide Ă©lastique aĂ©riforme. Ainsi lâeau , par exemple, Ă Pi estant mcme oĂč elle cesse dâĂȘtre glace, com- menceroit Ă bouillir ; elle se transformeroit en un fluide aĂ©riforme, & ses molĂ©cules sâĂ©carte- A A EFFET DU POIDS DE lâAtMOSPHĂRE, roient indĂ©finiment dans lâespace sâil nâen est pas ainsi, câest quâune troisiĂšme force, la pression de lâatmofphĂšre, met obstacle Ă cet Ă©carter ment, & câest par cette raison que lâeau demeure dans ĂâĂ©tat fluide depuis zĂ©ro jufquâĂ 80 degrĂ©s du thermomĂštre françois ; la quantitĂ© de calorique quâelle reçoit dans cet intervalle est insuffisante pour vaincre lâefFort occasionnĂ© par la pression de lâatmosphĂšre. On voit donc que, sans la pression de lâat* mospbĂšre , nous nâaurions pas de liquide constant ; nous ne verrions les corps dans cet Ă©tat quâau moment prĂ©cis oĂč ils se fondent la moindre augmentation de chaleur quâils recevraient ensuite, en Ă©carterait fur le champ les parties oc les disperserait. II y a plus , fans la pression de lâatmofphĂšre, nous nâaurions pas Ă proprement parler, de fluides aĂ©riformes. En effet, an moment oĂč la force de lâatiraction seroit vaincue par la force rĂ©pulsive du calorique 3 les molĂ©cules sâĂ©loigneroient indĂ©finiment, fans que rien limitĂąt leur Ă©cartement, si ce nâest leur propre pesanteur qui les rastemble- rciit pour former une atmosphĂšre. De simples rĂ©flexions fur les expĂ©riences les plus connues, suffisent pour faire appercevoir- !a vĂ©ritĂ© de ce que je viens dâĂ©noncer. Elle fe trouve dâailleurs confirmĂ©e dâune maniĂšre Ă©yi-. Suppression bu poids de lâAtmosph. 9 deme par lâexpĂ©rience qui suit, dont jâai dĂ©jĂ donne le dĂ©tail Ă lâAcadĂ©mie en 1777. Voye% MĂ©m. page 426. On remplit dâĂ©ther sulfurique 1 un petit vase de verre Ă©troit, A , planche VII,fig. ij » montĂ© sur son pied P. Ce vase ne doit pas avoir plus de douze Ă quinze lignes de diamĂštre & environ deux pouces de hauteur. On couvre ce vase avec une vessie humectĂ©e, quâon asĂŻu- jettit autour du col du vase par un grand nombre de tours de gros fil bien serrĂ©s pour plus grande sĂ»retĂ©, on remet une seconde vessie par-dessus la premiĂšre, & on lâassujettit de la mĂȘme maniĂšre. Ce vase doit ĂȘtre tellement rempli dâĂ©ther quâil ne relie aucune portion dâair entre Sa liqueur 8 c la vessie ; on le place ensuite sous le rĂ©cipient B C D, dâune machine pneumatique dont lg haut B doit ĂȘtre garni dâune boĂšte Ă cuir, traversĂ©e par une tige E F, dont lâextrĂȘmitĂ© F se termine en une pointe ou lame trĂšs-aigue Ă ce mĂȘme rĂ©cipient doit ĂȘtre adaptĂ© un baromĂštre G H. 1 Je donnerai ailleurs la dĂ©finition de la liqueur quâon nomme Ă©ther , & jâen dĂ©veloperai les propriĂ©tĂ©s. Je me contenterai de dire dans ce moment, quâon designe par ce nom une liqueur inflammable trĂšs-volatile, dâune pesanteur spĂ©cifique beaucoup moindre que lâeau , Sc piĂȘnie que iâesprit-Ă e-vin. ib Vaporisation de lâĂthek. Lorsque touc est ainsi disposĂ©, on fait se vuide sous le rĂ©cipient ; puis en faisant descendre la tige pointue E F, on crcve la vessie. Aussi-tĂŽt lâĂ©ther commence Ă bouillir avec une Ă©tonnante rapiditĂ©, il se vaporise & se transforme en un fluide Ă©lastique aĂ©riforme , qui occupe tout le rĂ©cipient. Si la quantitĂ© dâĂ©ther est aflĂšz considĂ©rable pour que , la vaporisation finie, il en reste encore quelques goĂ»tes dans la fiole, le fluide Ă©lastique qui sâest produit est susceptible de soutenir le baromĂštre adaptĂ© Ă la machine pneumatique Ă huit ou dix pouces environ pendant lâhiver, & Ă vingt & vingt- cinq pendant les chaleurs de lâĂ©tĂ©. On peut , pour rendre cette expĂ©rience plus complette, introduire un petit thermomĂštre dans le vase A qui contient PĂ©cher, & on sâapperçoit quâiĂ descend considĂ©rablement pendait tout le teins que dure la vaporisation. On ne fait autre chose, dans cette expĂ©rience , que de supprimer le poids de Patmos- phĂšre, qui, dans PĂ©tat ordinaire, pĂšse sur la surface de lâĂ©ther, & les effets qui en rĂ©sultent prouvent Ă©videmment deux choses la premiĂšre, quâau degrĂ© de tempĂ©rature dans lequel nous vivons , PĂ©cher seroit constamment dans PĂ©tat dâun fluide aĂ©riforme , si la pression de Patmos- phcre nây mettoit obstacle. La seconde. que- Vaporisation de lâĂther. ijt ce passage de sĂ©rac liquide Ă sĂ©rac aĂ©riforme, est accompagnĂ© dâun refroidissement considĂ©rable , par la raison que pendant la vaporisation , une partie du calorique", qui Ă©toit dans un Ă©tat de libertĂ©, ou au moins dâĂ©quilibve dans les corps environnans, se combine avec lâĂ©ther pour le porter Ă sĂ©tat de fluide aĂ©riforme. La mcme expĂ©rience rĂ©ustĂŹt avec tous les fluides Ă©vaporables , tels que sesprit-de-vin ou alkool, seau & le mercure mĂȘme ; avec cette diffĂ©rence cependant que s atmosphĂšre dâal- kool qui se forme sous le rĂ©cipient, ne peut soutenir le baromĂštre adaptĂ© Ă la machine pneumatique, en hiver, quâĂ un pouce au dessus de son niveau, & Ă quatre ou cinq en Ă©tĂ© ; que seau ne le soutient quâĂ quelques lignes, & le mercure Ă quelques fractions de ligne. II y a donc moins de fluide vaporisĂ© lorsquâon opĂšre avec salkool, que lorsquâon opĂšre avec lâĂ©ther ; moins encore avec seau , & surtout avec le mercure par consĂ©quent moins de calorique employĂ© & moins de refroidissement ; ce qui cadre parfaitement avec le rĂ©sultat des expĂ©riences. Un autre genre dâexpĂ©rience prouve encore dâune maniĂšre aussi Ă©vidente que sĂ©tat aĂ©riforme est une. modification des corps & quâelle 12 Vaporisation de lâĂther. dĂ©pend du degrĂ© de tempĂ©rature & de pression quâils Ă©prouvent. Nous avons fait voir , M. de la Place & moi, dans un MĂ©moire que nous avons lu Ă P AcadĂ©mie en 1777, mais qui nâa pas Ă©tĂ© imprimĂ©, que lorsque lâĂ©ther Ă©toit soumis Ă une- pression de 28 pouces de mercure, câest-Ă -dire, Ă une pression Ă©gale Ă celle de lâatmosphĂšre, il entroit en Ă©bullition Ă 32 ou 33 degrĂ©s du thermomĂštre de mercure. M. de Luc, qui a fait des recherches analogues fur lâesprit-de-vin, a reconnu quâil entroit en Ă©bullition Ă 67 degrĂ©s. Enfin , tout le monde fait que lâeau commence Ă bouillir Ă 80 degrĂ©s. LâĂ©bulli- tion nâĂ©tant autre chose que la vaporisation dâun fluide, ou le moment de son passage de lâĂ©tat liquide Ă celui dâun fluide Ă©lastique aĂ©ri- forme, il Ă©toit Ă©vident quâen tenant constamment de lâĂ©ther Ă une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă 33 degrĂ©s & au degrĂ© habituel de pression de lâatmosphĂšre, on devoit lâobtenir dans PĂ©tĂąt dâun fluide aĂ©riforme ; que la mĂȘme chose devoit arriver Ă lâesprit-de-vin au-dessiis de 67 degrĂ©s, & Ă lâeau au - dessus de 80 , câesl ce qui sâest trouvĂ© parfaitement confirmĂ© par les expĂ©riences suivantes *âą..- * MĂ©m, AcadĂ©mi 1780 , page j Vaporisation de lâĂther. rz Jâai rempli avec de lâeau Ă 35* ou 36 degrĂ©s du thermomĂštre un grand vase ABCD,/>/sl/z- che VII, figure i 5 ; je le suppose transparent pour mieux faire sentir ce qui se passe dans son intĂ©rieur ; on peut encore tenir les mains assez long-temps dans de seau Ă ce degrĂ© fans sâincommoder. Jây ai plongĂ© des bouteilles Ă gouleau renversĂ© F 3 G, qui sây font emplies, aprĂšs quoi je les ai retournĂ©es de maniĂšre quâelles eussent leur gouleau en en bas , &- appliquĂ© contre le fond du vase. Les choses Ă©tant ainsi disposĂ©es, j'ai introduit de lâĂ©ther sulfurique dans un trcs-petit matras, dont le col abc Ă©toit doublement recourbĂ© ; j'ai plongĂ© ce matras dans Peau du vase A B C D , & jâai engagĂ© , comme on le voit reprĂ©sentĂ© dans la figure i 5 , s extrĂ©mitĂ© de son col abc , dans le gouleau dâune des bouteilles F dĂšs que lâĂ©ther a commencĂ© Ă ressentir lâimpressjon de la chaleur, il est entrĂ© en Ă©bullition ; & le calorique qui sâest combinĂ© avec lui, lâa transformĂ© en un fluide Ă©lastique aĂ©riforme, dont jâai rempli successivement plusieurs bouteilles F, G. Ce nâest point ici le lieu dâexaminer la nature 6c les propriĂ©tĂ©s de ce fluide aĂ©riforme, qui est trĂšs-infĂammable ; mais fans anticiper fur des connoiffances que je ne dois pas sup~ r-Ă Vaporisation de LâĂlkooĂ©. poser ati lecteur, jâobserverai, en me fixant fui lâobjet qui nous occupe dans cĂ« moment, que lâĂ©ther. dâaprĂšs cette expĂ©rience , est tout prĂȘt de ne pouvoir exister dans la planette que nous habitons que dans lâĂ©tat aĂ©riforme ; que si la pesanteur de notre atmosphĂšre nâĂ©quivaloit quâĂ Une colonne de 20 ou 24 pouces de mercure au lieu de 28, nous ne pourrions obtenir lâĂ©ther dans lâĂ©tat liquide, au moins pendant PctĂ© ; que la formation de lâĂ©ther seroit par consĂ©quent impossible sur les montagnes un peu Ă©levĂ©es, & quâil se convertiroit en gaz Ă mesure quâil seroit formĂ©, Ă moins quâon rĂ©employĂąt des ballons trĂšs-forts pour le condenser & quâon ne joignĂźt le refroidissement Ă la pression. Enfin j que le degrĂ© de la chaleur du sang Ă©tant Ă peu prĂšs celui oĂč lâĂ©ther passe de lâĂ©tat liquide Ă lâĂ©tat aĂ©riforme,il doit se vaporiser dans les premiĂšres voies, & quâil est trĂšs-vraisemblable que les propriĂ©tĂ©s de ce mĂ©dicament tiennent Ă cet esset, pour ainsi dire, mĂ©canique. Ces expĂ©riences rĂ©ussissent encore mieux avec lâĂ©ther nitreux, parce quâil se vaporise Ă un degrĂ© de chaleur moindre que lâĂ©ther sulfurique. A lâĂ©gard de lâalkĂłol ou esprit-de-vin , lâexpĂ©- rience pour lâobtenir dans lâĂ©tat aĂ©riforme, prĂ©sente un peu plus de difficultĂ©, parce que ce fluide nâĂ©tant susceptible de fe vaporiser quâĂ Vaporisation de lâĂau. ij 67 degrĂ©s du thermomĂštre de RĂ©aumur, il faut que Peau du bain soit entretenue presque bouillante , & quâĂ ce degrĂ© il nâest plus possible dây plonger les mains. II Ă©toit Ă©vident que la mĂȘme chose devoir arriver Ă lâeau ; que ce fluide devoit Ă©galement se transformer eh gaz en lâexposant Ă un degrĂ© de chaleur supĂ©rieur Ă celui qui Je fait bouillir ; mais quoique convaincus de cette vĂ©ritĂ© , nous avons cru cependant, M. de la Place & moi, devoir la confirmer par une expĂ©rience directe, & en voici le rĂ©sultat. Nous avons rempli de mercure une jarre de verre A , planche VU, figure 5 , dom lâouverture Ă©toit retournĂ©e en en bas, & nous avons passĂ© dessous une soucoupe B, Ă©galement remplie de mercure. Nous avons introduit dans cette jarre environ deux gros dâeau, qui ont gagnĂ© le haut C D de la jarre, & qui se sont rangĂ©s au - dessus de la surface du mercure ; puis nous avons plongĂ© le tout dans une grande chaudiĂšre de fer E F G H, placĂ©e fur un fourneau G HI K cette chaudiĂšre Ă©toit remplie dâeau salĂ©e en Ă©bullition, dont la tempĂ©rature excĂ©doit 87 degrĂ©s du thermomĂštre ; on fait , en effet , que Peau chargĂ©e de sels est susceptible de prendre un degrĂ© de chaleur supĂ©rieur de plusieurs degrĂ©s Ă celui i 6 Vaporisation de lâEait. de lâeau bouillante. DĂšs que les 2 gros dâeau , placĂ©s dans la partie supĂ©rieure C D de la jarre ou tube, ont eu atteint la tempĂ©rature de 80 degrĂ©s ou environ, ils font entrĂ©s en Ă©bullition, & au liĂȘu dâoccitper, comme ils le faisoient, le petit espace A C D , ils se sont convertis en un fluide aĂ©riforme , qui lâa remplie toute entiĂšre le mercure eĂl mĂȘme descendu un peu au-dessous de son niveau, & la jarre auroit Ă©tĂ© renversĂ©e si elle nâavoit Ă©tĂ© trĂšs-Ă©paisse, par consĂ©quent fort pesante , & si elle nâavoit d'ailleurs Ă©tĂ© assujettie Ă la soucoupe par du sil de fer. Si-tĂŽt quâon retiroit la jarre du bain dâeau salĂ©e, seau se condensait & le mercure remontoir; mais elle reprenoit lâĂ©tat aĂ©riforme quelques inĂtans aprĂšs que lâappareil avoit Ă©tĂ© replongĂ©. VoilĂ donc un certain nombre de substances qui se transforment en fluides aĂ©riformes Ă des degrĂ©s de chaleur trĂšs-voisins de ceux dans lesquels nous vivons. Nous verrons bientĂŽt quâil en est dâautres, tels que lâacide marin ou mu- ria tique, lâalkali volatil ou ammoniaque, lâacide carbonique ou air ĂĂŹxe , lâacide sulfureux, &c. qui demeurent constamment dans lâĂ©tat aĂ©riforme , au degrĂ© habituel de chaleur & de pression de lâatmosphĂšre. .Tous ces faits particuliers, dont il me se roi t facile SĂšns donnĂ© au mot Gaz. 17 facile de multiplier les exemples j mâautorĂŹfent Ă faire un principe gĂ©nĂ©ral de ce que jâai dĂ©jĂ annoncĂ© plus haut , que presque tous les corps de la Nature font susceptibles dâexis- ter dans trois Ă©tats diffĂ©rens ; dans lâĂ©tat de soliditĂ©, dans lâĂ©tat de liquiditĂ©, & dans lâĂ©tat aĂ©riforme, & que ces trois Ă©tats dâun mĂȘme corps dĂ©pendent de la quantitĂ© de calorique qui lui est combinĂ©e. Je dĂ©signerai dorĂ©navant ces fluides aĂ©riformes fous le nom gĂ©nĂ©rique de ga^ ; & je dirai en consĂ©quence que j dans toute espĂšce de gaz, on doit distinguer le calorique , qui fait en quelque façon lâofsice dĂš dissolvant - & la substance qui est combinĂ©e avec lui & qui forme sa base. Gâest Ă ces bases des difiĂ©rens gaz qui font encore peu connues , que nous avons Ă©tĂ© obligĂ©s de donner des noms. Je les indiquerai dans le Chapitre IV de cet Ouvrage, aprĂšs que jâaurai rendu compte de quelques phĂ©nomĂšnes qui accompagnent lâĂ©chauffement & le rĂ©froi dissement des corps, & que jâaurai donnĂ© des idĂ©es plus prĂ©cises suc la constitution de notre atmosphĂšre. , Nous avons vu que les molĂ©cules de tous les corps de la Nature Ă©toient dans un Ă©tat dâĂ©quilibre entre lâattraction, qui tend Ă les rapprocher & Ă les rĂ©unir, & les efforts dit caĂźo- B 18 Arrang. des molĂ©cules des Corps, rique qui tend Ă les Ă©carter. Ainsi non-seulement le calorique environne de toutes parts les corps , mais encore i! remplit les intervalles que leurs molĂ©cules laissent entrâelles. On se formera une idĂ©e de ces dispositions, si lâon se figure un vase rempli de petites balles de plomb & dans lequel on verse une substance en poudre trĂšs-fine , telle que du sablon on conçoit que cette substance se rĂ©pandra uniformĂ©ment dans les intervalles que les balles laissent entrâelles & les remplira. Les balles , dans cet exemple > font au sablon ce que les molĂ©cules des corps sont au calorique ; avec cette diffĂ©rence que, dans lâexemple citĂ© , les balles se touchent, au lieu que les molĂ©cules des corps ne se touchent pas, & quâelles font toujours maintenues Ă une petite distance les unes des autres par Teffort du calorique. Si Ă des balles dont la figure est ronde , on substituoit des hexaĂšdres, des octaĂšdres, ou des corps dâune figure rĂ©guliĂšre quelconque & dâtine Ă©gale soliditĂ©, la capacitĂ© des vuides quâils laisseroient entrâeux ne seroit plus la mĂȘme Sc lâon ne pourroit plus y loger une auĂsi grande quantitĂ© de sablon. La mĂȘme chose arrive Ă lâĂ©gard de tous les corps de la Nature ; les intervalles que leurs molĂ©cules laissent entrâelles ne font pas tous dâune Ă©gale capacitĂ© cette capacitĂ© LfeUR CAPACITĂ ĂPOUR LE CALORIQUE. JĂ 'dĂ©pend de la figure de ces molĂ©cules, de leuf grosseur, & dĂš lĂ distance les unes des autres Ă laquelle elles font maintenues, suivant le rapport qui existe entre leur force dâattraction, & la force rĂ©pulsive quâexerce le calorique. Câest dĂ ns ce sens quâon doit entendre cette expression capacitĂ© des corps pour contenir lĂ matiĂšre de la chaleur \ expression fort juste-, introduite pat les Physiciens Anglois, qui ont eu les premiers des notions exactes Ă cet Ă©gard. Un exemple de ce qui fe passe dans Peau & quelques rĂ©flexions fur la maniĂšre dont ce fluide mouille & pĂ©nĂštre les corps, rendra ceci plus intelligible on ne fauroit trop sâaider dans les choses abstraites de comparaisons sensibles. Si lâon plonge dans Peau des morceaux de dissĂ©rens bois , Ă©gaux en volume, dâun pied cube, pĂĄr exemple; ce fluide sâintroduira peu Ă peu dans leurs pores ; ils fe gonfleront Sc augmenteront de poids mais chaque espĂšce de bois admettra dans fes pores une quantitĂ© dâeau diffĂ©rente ; les plus lĂ©gers & les plus poreux en logeront davantage ; ceux qui seront compactes & ferrĂ©s, nâen laisseront pĂ©nĂ©trer .quâune trĂšs-petite quantitĂ© enĂĂŹn , la proportion dâeati quâils recevront dĂ©pendra encore de la nature des molĂ©cules constituantes du bois, de lâaffinitĂ© plus ou moins grande quâelles au- B ij 20 ExemjpjlĂš Tire dĂŻ lâEĂĄu. ront avec Jâeau, Sc les bois trcs-rĂ©sineux, paf exemple , quoique trĂšs-poreux, en admettront trcs-peu. On pourra donc dire que les diffĂ©rentes espĂšces de bois ont une capacitĂ© diffĂ©rente pour recevoir de Peau ; on pourra mĂȘme connoĂźtre , par Paugmentation de poids , la quantitĂ© quâils en auront absorbĂ©e ; mais comme on ignorera la quantitĂ© d'eau quâils contenoient avant leur immersion , il ne sera pas possible de connoĂźtre la quantitĂ© absolue quâils en contiendront en en sortant. Les mĂȘmes circonstances ont lieu Ă PĂ©gard des corps qui font plongĂ©s dans le calorique ; en observant cependant que Peau est un fluide incompressible , tandis que le calorique est douĂ© dâune grande Ă©lasticitĂ©, ce qui signifie en dâautres termes que les molĂ©cules du calorique ont une grande tendance Ă sâĂ©carter les unes des autres , quand une force quelconque les a obligĂ©es de se rapprocher, & lâon conçoit que cette circonstance doit apporter des change- mens trĂšs-notables dans les rĂ©sultats. Les choses amenĂ©es Ă ce point de clartĂ© Sc de simplicitĂ© , il me fera aisĂ© de faire entendre quelles font les idĂ©es quâon doit attacher Ă ces expressions ; calorique libre , & calorique combinĂ©, quantitĂ© spĂ©cifique de calorique contenue dans les diffĂ©rons corps, capacitĂ© pour Sens divers du mot Calorique. 21 contenir le calorique , chaleur latente , chaleur sensible , toutes expressions qui ne font point synonimes ; mais qui, dâaprĂšs ce que je viens ĂŹ'expofex, ont un sens strict & dĂ©terminĂ©. Câest ce sens que je vais chercher encore Ă fixer par quelques dĂ©finitions. Le calorique libre est celui qui nâest engagĂ© dans aucune combinaison. Comme nous vivons au milieu dâun systĂšme de corps avec lesquels le calorique a de lâadhĂ©rence, il en rĂ©sulte que nous nâobtenons jamais ce principe dans ĂâĂ©tat de libertĂ© absolue-. Le calorique combinĂ© est celui qui est enchaĂźnĂ© dans les corps par la force dâaffinitĂ© ou dâat- traction , & qui constitue une partie de leur substance , mĂȘme de leur soliditĂ©. On entend par cette expression calorique spĂ©cifique des corps, la quantitĂ© de calorique respectivement nĂ©cessaire pour Ă©lever dâun mĂȘme nombre de degrĂ©s la tempĂ©rature de plusieurs corps Ă©gaux en poids. Cette quantitĂ© de calorique dĂ©pend de la distance des molĂ©cules des corps, de leur adhĂ©rence plus ou moins grande; & câest; cette distance, ou plutĂŽt lâespaee qui en rĂ©sulte, quâon a nommĂ©, comme je lâai dĂ©jĂ observĂ© % capacitĂ© pour contenir le calorique. La chaleur, considĂ©rĂ©e comme sensation % Ăttl eu dâaut-res termes , la chaleur sensible â B iij 22 Acception du mot Cbabsub, nâest que lâesset produit sur nos organes parle passage du calorique qui se dĂ©gage des corps, environnans. jan gĂ©nĂ©ral nous nâĂ©prouvons de sensation que par un mouvement quelconque, A lâon pourroit poser comme un axiome, point de mouvement , point de sensation. Ce principe gĂ©nĂ©ral sâapplique naturellement au sentiment du froid & du chaud lorsque nous touchons, un corps froid , le calorique qui tend. Ă se mettre en Ă©quilibre dans tous les corps, passe de notre main dans le corps que nous touchons , & nous Ă©prouvons la sensation du froid. Lâesset contraire arrive lorsque nous touchons, un corps chaud ; le calorique passe du corps Ă notre main, & nous avons la sensation-de la chaleur. Si le corps & la main font du mĂȘme degrĂ© de tempĂ©rature, ou Ă peu prĂšs, nous RĂ©prouvons aucune sensation , ni de froid, ni de chaud, parce quâalors il nây a point de mouvement, point de transport de calorique, & quâencore une fois il nây a pas de sensation sans. pn mouvement qui lâoccalionne. Lorsque le thermomĂštre monte, câest une preuve quâil y a du calorique libre qui se rĂ©pand dans les corps environnans le thermomĂštre , qui est au nombre de ces corps , en reçoit fa part , en raison de sa masse » & de la capacitĂ© quâil a lui-mĂȘme pour contenir le ManiĂšre de mesurer le Calorique. 23 calorique. Le changement qui arrive dans le thermomĂštre , 'annonce donc quâun dĂ©placement de calorique, quâun changement arrivĂ© Ă un systĂšme de corps dont il fait partie ; il nâin- dique tout an plus que la portion de calorique quâil a reçue, mais il ne mesure pas la quantitĂ© totale qui a Ă©tĂ© dĂ©gagĂ©e, dĂ©placĂ©e ou absorbĂ©e. Le moyen le plus simple & le plus act pour remplir ce dernier objet est celui imaginĂ© par M. de la Place, & qui est dĂ©crit dans les MĂ©moires de lâAcadĂ©mie, annĂ©e 1780, page 364. On en trouve aussi une explication sommaire Ă la fin de cet Ouvrage. II consiste Ă placer le corps , ou la combinaison dâoĂč se dĂ©gage le calorique, au milieu d\me sphĂšre creuse de glace la quantitĂ© de glace fondue est une expression exacte de la quantitĂ© de calorique qui sâest dĂ©gagĂ©e. On peut, Ă Paide de lâappareil que nous avons fait construire dâaprĂšs cette idĂ©e, connoĂźtre, non pas comme on lâa prĂ©tendu , la capacitĂ© quâont les corps pour contenir le calorique , mais le rapport des augmentations ou diminutions que reçoivent ces capacitĂ©s, par des nombres dĂ©terminĂ©s de degrĂ©s du thermomĂštre. II est facile,, avec le mĂȘme appareil, & par diverses combinaisons dâexpĂ©riences, de connoĂźtre la quantitĂ© de calorique nĂ©cessaire pour convertir les B iv 24 De ^Ă©lasticitĂ© des Corps. corps solides en liquides & ceux-ci en fluides aĂ©riformes, & rĂ©ciproquement, ce que les fluides Ă©lastiques abandonnent de. calorique quand ils redeviennent liquides , & ceux-ci quand ils redeviennent solides. On pourra donc parvenir un jour , lorsque les expĂ©riences auront Ă©tĂ© assez multipliĂ©es , Ă dĂ©terminer le rapport de calorique qui constitue chaque espĂšce de gaz. Je rendrai compte, dans un Chapitre particulier , des principaux rĂ©sultats que nous avons pbtenus en ce genre. II me reste , en finissant cet article, Ă dire un mot fur la cause de lâĂ©lasticitĂ© des gaz & des fluides en vapeurs. II nâest pas difficile dâapper- oevoir que cette Ă©lasticitĂ© tient Ă celle, du calorique , qui paroĂźt ĂȘtre le corps Ă©minemment Ă©lastique de la nature. Rien de plus simple que de concevoir quâun corps devient Ă©lastique en Ăe combinant avec un autre qui est lui-mĂȘme. clouĂ© de cette propriĂ©tĂ©. Mais il faut convenir, que câest expliquer lâĂ©lasticitĂ© par lâĂ©lasticitĂ© ; quâon ne fait par-lĂ que reculer la difficultĂ© , & quâil reste toujours Ă expliquer ce que câest cjue lâĂ©lasticitĂ© , & pourquoi le calorique est Ă©lastique. En considĂ©rant lâĂ©lasticitĂ© dans un sens abstrait, elle nâest autre chose que la propriĂ©tĂ©, quâont les molĂ©cules dâun corps de sâĂ©lcigner. les unes des autres, lorquâon les a forcĂ©es de. De lâĂ©easticitĂ© des Cores, ajf sâapprocher. Cette tendance quâont les molĂ©^ cules du calorique Ă sâĂ©carter, a lieu mĂȘme Ă de fort grandes distances. On en fera convaincu fĂ lâon considĂšre que lâair est susceptible dâun grand degrĂ© de compression ; cç qui suppose que ses molĂ©cules font dĂ©jĂ trĂšs-Ă©loignĂ©es les unes des autres car la possibilitĂ© de se rapprocher, suppose une distance au moins Ă©gale Ă la quantitĂ© du rapprochement. Qr ces molĂ©cules de lâair qui font dĂ©jĂ trĂšs-Ă©loignĂ©es en- trâelles tendent encore Ă sâĂ©loigner davantage en effet, si on fait le vuide de Boyle dans un trĂšs-vaste rĂ©cipient, les derniĂšres portions dâair qui y restent se rĂ©pandent uniformĂ©ment dans toute la capacitĂ© du vase, quelque grand quâil soit, elles le remplissent en entier & pressent contre ses parois or cet effet ne peut sâexpli- quer quâen supposant que les molĂ©cules font- un effort en tout sens pour sâĂ©carter , A lâon ne connoĂźt point la distance Ă laquelle ce phĂ©nomĂšne sâarrĂȘte. II y a donc une vĂ©ritable rĂ©pulsion entre les molĂ©cules des fluides Ă©lastiques; ou du moins les choses se passent de la mĂȘme maniĂšre que si cette rĂ©pulsion avoit lieu, & on auroit quelque droit dâen conclure que les molĂ©cules du calorique se repoussent les unes les autres. tCette force de rĂ©pulsion une fois admise, les 26 De lâĂ©lasticitĂ© des CoetĂź. explications relatives Ă la formation des fluides aĂ©riformes ou gaz deviendroient fort simples mais il faut convenir en mĂȘme temps quâune force rĂ©pulsive, entre des molĂ©cules trĂšs-pe- tites, qui agit Ă de grandes distances est difficile Ă concevoir. II paroĂźtroit peut-ĂȘtre plus naturel de supposer que les molĂ©cules du calorique sâattirent plus entrâelles que ne le font les molĂ©cules des corps, & quâelles ne les Ă©cartent que pour obĂ©ir Ă la force dâattraction qui les oblige de se rĂ©unir. II se passe quelque chose dâanalogue Ă ce phĂ©nomĂšne , quand on plonge une Ă©ponge sĂšche dans de lâeau elle se gonfle ; ses molĂ©cules sâĂ©cartent les unes des autres, & lâeau remplit tous les intervalles. II est clair que cette Ă©ponge en se gonflant a acquis plus de capacitĂ© pour contenir de Peau , quâelle nâen avoit. auparavant. Mais peut-on dire que lâintroduc- tion de Peau entre ses molĂ©cules leur ait communiquĂ© une force rĂ©pulsive qui tende Ă les. Ă©carter les unes des autres ? Non, fans doute ilnây a au contraire que des forces attractives qui agissent dans ce cas , 8c ces forces font,. r°. la pesanteur de Peau 8c Faction quâelle exerce en tout sens, comme tous les fluides ; 2 °. la force attractive des molĂ©cules de lâeaut Içs vues Ă PĂ©gard des autres ; 3 0 . la force De râĂEASTieiTĂ vZs Corps. 27 attractive des molĂ©cules de lâĂ©ponge entrâelles; enfin, lâattraction rĂ©ciproque des molĂ©cules de l'eau & de celles de lâĂ©ponge. II est aisĂ© de conceyoir que câest de FintensitĂ© & du- rapport de routes ces forces, que dĂ©pend F explication du phĂ©nomĂšne. II est probable que FĂ©carte- ment des molĂ©cules des corps par le calorique , tient de mĂȘme Ă une combinaison de diffĂ©rentes forces attractives, & câest le rĂ©sultat de ces forces que nous cherchons Ă exprimer dâune maniĂšre plus concise & plus conforme Ă lâctat dâimperfection de nos çonnoiffances , lorsque nous disons que le calorique communique wne force rĂ©pulsive aux molĂ©cules des corps, CHAPITRE II. Vues genĂ©rales fur la formation & la oonfli-*- tutiori de VatmosphĂšre de la terre. JLi e S considĂ©rations que je viens de prĂ©senter sur la formation des fluides Ă©lastiques aĂ©riformes ou gaz, jettent un grand jour fur la maniĂšre dont se sont formĂ©es, dans lâorigine des choses, les atmosphĂšres des. planĂštes , & notamment celle de la terre. On conçoit que cette derniĂšre doit ĂȘtre le rĂ©sultat & le mĂ©lange i°. de toutes les, substances, susceptibles de se vaporiser ou plutĂŽt de rester dans lâĂ©tat aĂ©riforme, yu degrĂ© de tempĂ©rature dans lequel nous vst vons, & Ă une pression Ă©gale au poids dâune colonne de mercure de 28 pouces de hauteur; 2°. de toutes les substances fluides ou concrĂštes susceptibles de se dissoudre dans cet assemblage de dissĂ©rens gaz. Pour mieux fixer nos idĂ©es relativement Ă cette- matiĂšre fur laquelle on nâa point encore assez, rĂ©flĂ©chi, considĂ©rons un moment ce qui arriveroit aux diffĂ©rentes substances qui composent le globe, si la tempĂ©rature en Ă©toit brusquement changĂ©e. Supposons, par exemple, que la terre se trouvĂąt transportĂ©e tout Ă coup dans une rĂ©-. Limite des AtmosphĂšres. 29 gĂŹon beaucoup plus chaude du systĂȘmĂ« solaire; dans la rĂ©gion de mercure, par exemple, oĂč lĂ chaleur habituelle est probablement fort supĂ©rieure Ă celle de Peau bouillante bientĂŽt Peau , tous les fluides susceptibles de se vaporiser Ă des degrĂ©s voisins de Peau bouillante, & 1c mercure lui-mĂȘme, entreroient en expansion ; ils se transformeraient en fluides aĂ©riformes ou gaz , qui deviendraient parties de Patmofphcre. Ces nouvelles espĂšces dâair se mĂȘleraient avec celles dĂ©jĂ existantes, & il en rĂ©sulterait des dĂ©compositions rĂ©ciproques , des combinaisons nouvelles , jusquâĂ ce que les diffĂ©rentes affinitĂ©s se trouvant satisfaites, les principes qui composeraient ces diffĂ©rens airs ou gaz, arrivassent Ă un Ă©tat de repos. Mais une considĂ©ration qui ne doit pas Ă©chapper, câest que cette vaporisation mĂȘme auroit des bornes en ester Ă mesure que la quantitĂ© des fluides Ă©lastiques augmenterait , la pesanteur de PatmosphĂšre 'accroĂźtrait en proportion or , puisquâune pression quelconque est un obstacle Ă la vaporisation , puisque les fluides les plus Ă©va- porables peuvent rĂ©sister, fans se vaporiser, Ă une chaleur trĂšs-forte, quand on y oppose une pression proportionnellement plus forte encore ; enfin, puisque lâqau elle-mĂȘme & tous les liquides , peuvent Ă©prouver dans la machine de 50 Formation des AtmosphĂšre Ă ; Papin , une chaleur capable de les faire rougir* on conçoit que la nouvelle atmosphĂšre arriver oi t Ă un degrĂ© de pesanteur tel, que lâeaĂč qui nâauroit pas Ă©tĂ© vaporisĂ©e jusquâalors, ces- seroit de bouillir, & resterait dans lâctat de liquiditĂ© ; en forte que mĂȘme dans cette sup-i position , comme dans toute autre de mĂȘme genre , la pesanteur de l'atmosphĂšre seroit limitĂ©e & ne pourroi pas excĂ©der Un certain ferme. On pourroit porter ces rĂ©flexions beaucoup plus loin, & examiner ce qui arriverait aux pierres, ĂĄux sels, & Ă la plus grande partie des substances fusibles qui composent le globe on conçoit quâelles se ramolliroient, quâelles entreraient en fusion & formeraient des fluides; mais ces derniĂšres considĂ©rations sortent de mon objet, comme on le voit reprĂ©sentĂ©, planche Iss", figure %, de maniĂšre quâil pĂ»t ĂȘtre placĂ© dans un fourneau M M N N , tandis que FextrĂȘmitĂ© E de son col irdit sâengager fous la cloche FG, placĂ©e dans un bain de mercure R R S S. Jâai introduit dans ce matras quatre onces de mercure trĂšs-pu r, puis en suçant avec un siphon que jâai introduit sous la cloche FG, jâai Ă©levĂ© le mercure jufquâen L L jâai marquĂ© soigneusement cette hauteur avec une bande de papier collĂ© , & jâai observĂ© exactement le baromĂštre & le thermomĂštre! Les choses ainsi prĂ©parĂ©es , jâai allumĂ© du feu dans le fourneau M M N N , & je lâai entretenu presque continuellement pendant douze jours, de maniĂšre que le mercure fut Ă©chauffĂ© prefquâau degrĂ© nĂ©cessaire pour le faire bouillir. II ne sâest rien passĂ© de remarquable pendant tout le premier jour le mercure quoique non bouillant, Ă©toit dans un Ă©tat dâĂ©vapora- tion continuelle ; il tapissoit lâintĂ©riei tr des vaisseaux de goutelettes, dâabord trĂšs,-fines, qui alloient ensuite en augmentant,& qui ,lorsquâeĂŹĂes avoient acquis uu certain volume, retomboient C, ij 3E lâAiR DE lâAtMOSPH. Jâai annoncĂ© quâoii pouvoit dĂ©terminer dĂ© deux maniĂšres la nature dĂ©s parties constituantes de Pair dĂš lâatmosphĂšre ; par voie de dĂ©composition & par voie de composition. LĂ calcination dit mercure nous ĂĄ fourni Pexemple de lâune & de lâautre, puifquâaprĂČs avoir enlevĂ© Ă la partie respirabĂźe sa bĂĄse par le mercure , nous la lui avons rendue pour rĂ©former de Pair eil tout semblable Ă cĂ©lĂ»i de Patmos- phĂšre. Mais on peut Ă©galement opĂ©rer cette composition de Pair en empruntant de diffĂ©rons rĂšgnes les matĂ©riaux qui doivent IĂ« former. On verra dans la fuite que lorsquâĂłn dissout des matiĂšres animales dans de iâacide nitrique, iĂ se dĂ©gage tine grande quantitĂ© dâun air quĂŻ Ă©teint les lumiĂšres , qui est nuisible pouf les animaux, & qui est en tout semblable Ă la partie non respirabĂźe de Pair de PatmĂłsphĂšre. Si Ă 75 parties de ce fluide Ă©lastique on en ajoute 27 dâair Ă©minemment respirabĂźe tirĂ© du mercure, rĂ©duit en chaux rouge par la calcination , ĂČĂŹĂ forme un fluide Ă©lastique parfaitement semblable Ă celui de PatmĂłsphĂšre & qui en a toryes les propriĂ©tĂ©s. II y a beaucoup dâautres moyens de sĂ©parer la partie respirĂĄble de Pair de la partie non respirabĂźe ; mais je ne pourrois les exposer ici sans emprunter des notions, qui , dans D yo Dissolution de lâEau par lâAir. Tordre des connoissances, appartiennent aux Chapitres suivans. Les expĂ©riences dâailleurs que jâai rapportĂ©es , suffisent pour un TraitĂ© ElĂ©mentaire; & dans ces sortes de matiĂšres, le choix des preuves est plus important que leur nombre. Je terminerai cet article en indiquant une propriĂ©tĂ© quâa T air de lâatmosphĂšre & quâont en gĂ©nĂ©ral tous les fluides Ă©lastiques ou gaz que nous connoistons ; câest celle de dissoudre lâeau. La quantitĂ© dâeau qiĂ©un pied cube dâair de PatmosphĂšre peut dissoudre, est suivant les expĂ©riences de M. de Saussure, de 12 grains; dâautres fluides Ă©lastiques, tels que lâacide carbonique , paroissent en dissoudre davantage ; mais on nâa point fait encore dâexpĂ©riences exactes pour en dĂ©terminer la quantitĂ©. Cette eau que contiennent les fluides Ă©lastiques aĂ©ri- formes, donne lieu dans quelques expĂ©riences Ă des phĂ©nomĂšnes particuliers qui mĂ©ritent beaucoup dâattention , & qui ont souvent jette les Chimistes dans de grandes erreurs. Noms des ĂlĂ©mens de i/Atmosphere. 5 - CHAPITRE IV. Nomenclature des diffĂšreiftes parties conflitu* tĂŻves de l'air de ĂźatmosphĂšre.. Jusquâici jâai Ă©tĂ© forcĂ© de me servir de pĂ©riphrases pour dĂ©signer la nature des diffĂ©rentes substances qui composent notre atmosphĂšre, & jâai adoptĂ© provisoirement ces expressions , partie refpirable , partie non refpirable de Vair. Les dĂ©tails dans lesquels je vais entrer, exigent que je prenne une marche plus rapide, & quâaprĂšs avoir cherchĂ© Ă donner des idĂ©es simples des diffĂ©rentes substances qui entrent dans la composition de lâair de lâatmosphĂšre, je les exprime Ă©galement par des mots simples. La tempĂ©rature de la planette que nous habitons se trouvant trĂšs - Voisine du degrĂ© oĂč Peau passe de lâĂštat liquide Ă lâĂ©tat solide, & rĂ©ciproquement , Sc ce phĂ©nomĂšne sâopĂ©rant frĂ©quemment fous nos yeux, il nâest pas Ă©tonnant que dans toutes les langues, au moins dans les climats oĂč lâon Ă©prouve une forte dâhiver, on ait donnĂ© un nom Ă lâeau devenue solide par Pabsence du calorique. Mais il nâa pas dĂ» en ĂȘtre de mĂȘme de lâ.eau rĂ©duite Ă lâĂ©tat de vapeur par une plus grande! Dij 52 Noms des ĂlĂ©mens de lâAtmospherĂ«; addition de calorique. Ceux qui nâont pas fait une Ă©tude particuliĂšre de ces objets, ignorent encore,' quâĂ un degrĂ© ĂŻin peu supĂ©rieur Ă celui de lâeau bouillante, lâeau se transforme en un fluide Ă©lastique aĂ©riforme , susceptible comme tous les gaz, dâĂȘtre reçu 8c contenu dans des Vaisseaux, 8c qui conserve sa Forme gazeuse tant quâil Ă©prouve une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă 80 degrĂ©s, jointe Ă une pression Ă©gale Ă celle dâune colonne de 28 pouces de mercure. Ce phĂ©nomĂšne ayant Ă©chappĂ© Ă la multitude , aucune langue nâa dĂ©signĂ© lâeau dans cet Ă©tat par un nom particulier ; 6c il en est de mĂȘme de tous les fluides, & en gĂ©nĂ©ral, de toutes les substances qui ne font point susceptibles de le vaporiser au degrĂ© habituel de tempĂ©rature & de pression dans lequel nous vivons. Par une fuite de la mĂȘme cause on nâa point donnĂ© de nom Ă la plupart des fluides aĂ©riformes dans IâĂ©tat liquide ou concret ; on ignoroit que ces fluides fussent le rĂ©sultat de la combinaison dâune base avec le calorique; 8c comme on ne les avoit jamais vus dans PĂ©tĂąt de liquide ni de solide, leur existence sous cette forme Ă©toit inconnue mĂȘme des Physiciens. Nous nâavons pas jugĂ© quâil nous fĂ»t permis de changer des noms reçus 8c consacrĂ©s dans la sociĂ©tĂ© par un antique usage. Nous avons Noms des ĂlĂ©mens de l'AtmosphĂšre. y-3 donc attachĂ© au mot d 'eau & de glace , leur lignification vulgaire ; nous avons de mĂȘme, expritnĂ© par le mot d âair la collection des fluides Ă©lastiques qui composent notre atmosphĂšre; mais nous ne nous sommes pas cru obligĂ©s au mĂȘme respect pour des dĂ©nominations trĂšs- modernes nouvellement proposĂ©es par Ies-Phy- siciens. Nous avons pensĂ© que nous Ă©tions en droit de les rejetter Sc de leur en substituer dâautres moins propres Ă induire en erreur ; & lors mĂȘme que nous nous sommes dĂ©terminĂ©s Ă les adopter, nous nâavons fait aucune difficultĂ© de les modifier & dây attacher des idĂ©es mieux arrĂȘtĂ©es & plus circonscrites. Câest principalement du Grec que noirs avons tirĂ© les mots nouveaux , Sc nous avons fait en forte que leur Ă©tymologie rappelĂąt AidĂ©e des choses que nous nous proposons dĂŻndiquer ; nous nous sommes attachĂ©s sur-tout Ă 11âad- mettre que des mots courts , & autant quâil Ă©toit possible, qui fussent susceptibles de former des adjectifs Sc des verbes» DâaprĂšs ces principes, nous avons conservĂ© Ă Aexemple de M. Macquer, le nom de ga^ employĂ© par Vanhe'mont, & nous avons rangĂ© fous cette dĂ©nomination . la classe nombreuse des fluides Ă©lastiques aĂ©riformes, en faisant ce* pendant une exception pour flair de flatmo- J4 Noms gĂ©nĂ©riques et particuliers sphĂšre. Le mot ga^ est donc pour nous un nom gĂ©nĂ©rique, qui dĂ©signe le dernier degrĂ© de saturation d'une substance quelconque par le calorique ; câest PexprdTĂŹon dâune maniĂšre dâĂȘtre des corps. II sâagiĂToit ensuite de spĂ©cifier chaque espĂšce de gaz, Sc nous y sommes parvenus en empruntant un second nom de celui de sa base. Nous appellerons donc gaz aqueux , lâeau combinĂ©e avec le calorique, Sc dans lâĂ©tat de fluide, Ă©lastique aĂ©riforme la combinaison de lâĂ©ther avec le calorique, sera le gaz Ă©thĂ©rĂ© ; celle de lâesprit-de-vin avec le calorique , sera le gaz alkoolique ; nous aurons de mĂȘme le gaz acide muriatique, le gaz ammoniaque, Sc ainsi de tous les autres. Je nvĂ©tendrai davantage fur cet article quand il fera question de nommer les diffĂ©rentes bases. On a vu que lâair de lâatmosphĂšre Ă©toit principĂąlement composĂ© de deux fluides aĂ©ri- formes ou gaz, lâun respirable , susceptible dâentretenir la vie des animaux , dans lequel les mĂ©taux se calcinent Sc les corps combustibles. peuvent brĂ»ler ; lâautre qui a des propriĂ©tĂ©s absolument opposĂ©es, que les animaux ne. peuvent respirer, qui ne peut entretenir 1% combustion, &c. Nous avons donnĂ© Ă la base de la portion respirable de Pair le nom dâoxy- gĂšne en le dĂ©rivant de deux mots Grecs efyĂŹi des Fluides aĂ©ri formĂ©s. pp acide , & ydvofxaĂ, j engendre , parce quâen effet une des propriĂ©tĂ©s les plus gĂ©nĂ©rales de cette base est de former des acides, en se combinant avec la plupart des substances. Nous appellerons donc gaz oxygĂšne la rĂ©union de cette base avec le calorique sa pesanteur dans cet Ă©tat est a fiez exactement dâun demi-grain poids de marc, par pouce cube , ou dâune once & demie par pied cube, le tout Ă 10 degrĂ©s de tempĂ©rature, Ă 28 pouces du baromĂštre. Les propriĂ©tĂ©s chimiques de la partie non respirable de lâair de lâatmosphĂšre nâĂ©tant pas encore trĂšs-bien connues, nous nous sommes contentĂ©s de dĂ©duire le nom de fa base de la propriĂ©tĂ© quâa ce gaz de priver de la vie les animaux qui le respirent nous Pavons donc nommĂ© azote , de lâ privatif des Grecs, & de "Cm, vie , ainsi la partie non respirable de Pair fera le gaz azotique. Sa pesanteur est dâune once, 2 gros , 48 grains Je pied cube, ou de o, 8 âą" 4444 le pouce cube. Nous ne nous sommes pas dissimulĂ© que ce nom prĂ©sentoir quelque chose dâextraordinairej mais câest le fort de tous les noms nouveaux ; ce nâest que par lâusage quâo n se familiarise avec eux. Nous en avons dâailleurs cherchĂ© long-temps un meilleur, fans quâil nous ait Ă©tĂ© possible de le rencontrer nous avions Ă©tĂ© D iy j$ D. u Gaz azotique, tentĂ©s dâabord de le nommer gaz alkajigĂšne » pnree cjuâil elt prouvĂ©, par les expĂ©riences de M. BertholĂet , comme on le verra dans lu fuite , que ce gaz entre dans la composition de lâalkali volatil ou ammoniaque mais dâun autre cĂŽtĂ©, nous nâavons point encore la preuvq quâil soit un des principes constitutifs des autres alkalis il est dâailleurs prouvĂ© quâil entre Ă©galement dans la combinaison de iâacidc nitrique ; on auroit donc Ă©tĂ© tout aussi sondĂ© Ă le nommer principe nitrigĂšne. Enfin nous avons dĂ» rejetter un nom qui comportoit une idĂ©e systĂ©matique, & noys nâavons pas risquĂ© de nous tromper en adoptant celui ĂĄ'a^ote Sc de gaz azotique, qui nâ quâiin fait ou plti-, tĂŽt quâune propriĂ©tĂ©, celle de priver de la vie. les animaux qui respirent ce gaz. Jâanticiperois fur des notions rĂ©servĂ©es pour des articles subsĂ©quens, si je mâĂ©tendois davantage fur la nomenclature des diffĂ©rentes espĂšces de gaz. II me suffit dâavoir donnĂ© ici, non la dĂ©nomination de tous , mais la mĂ©thode de les nommer tous. Lç mĂ©rite de la nomenclature que nous avons adoptĂ©e , consiste principalement en ce que la substance simple Ă©tant nommĂ©e , le nom de tous fes composĂ©s dĂ©coule nĂ©cessairement de ce premier mot. Pbincipes » uft les ExpĂ©riences. CHAPITRE V. D,e la dĂ©composition d-u ga ^ oxygĂšne par le soufre , le phosphore & le charbon , 6* de la formation des acides en gĂ©nĂ©ral. Un des principes quâon ne doit jamais per-i dre de vue dans lâart de faire des expĂ©riences, est de les simplifier le plus quâil est possible 8c dâen Ă©carter toutes les circonstances qui peuvent en compliquer les effets. Nous rĂ©opĂ©rerons donc pas , dans les expĂ©riences qui vont faire Iâobjet de ce Chapitre , fur de l'air de f atmosphĂšre , qui nâest point une substance simple. II est bien vrai que le gaz azotique, qui fait une partie du mĂ©lange qui le constitue, paroĂźt ĂȘtre purement passif dans les calcinations 6c les combustions mais , comme il les ral- lentit, 6c comme il nâest pas impossible mĂȘme quâil en altĂšre les rĂ©sultats dans quelques circonstances , il niâa paru nĂ©cessaire de bannir cette cause dâincertitude. l'exposerai donc, dans les expĂ©riences dont je vais rendre compte, le rĂ©sultat des combustions tel quâil a lieu dans lâair vital ou gaz oxigĂšne pur, & jâavertirai seulement des diffĂ©ren- 5*8 DĂ©composition du Gaz oxygĂšne ces quâelles prĂ©sentent quand Je gaz oxygĂšne est mĂȘlĂ© de diffĂ©rentes proportions de gaz azotique. Jâai pris une cloche de cristal A , planche IV figure 3 , de cinq Ă six pintes de capacitĂ© ; je lâai emplie de gaz oxygĂšne fur de l'eau , aprĂšs quoi je lâai transportĂ©e sur le bain de mercure au moyen dâune capsule de verre que jâai passĂ©e par dessous ; jâai ensuite sĂ©chĂ© la surface du mercure & jây ai introduit 61 grains * de phosphore de Kunkel, que jâai divisĂ©s dans deux capsules de porcelaine, semblable Ă celle quâon voit en D , figure 3 , sous la cloche A ; Sc pour pouvoir allumer chacune de ces deux portions sĂ©parĂ©ment, & que lâinfĂŻammation ne se communiquĂąt pas de lâtine Ă lâautre, jâai recouvert Tune des deux avec un petit carreau de verre. Lorsque tout a Ă©tĂ© ainsi prĂ©parĂ© , jâai Ă©levĂ© le mercure dans la cloche Ă la hauteur EF, en suçant avec un siphon de verre GHI, mĂȘme figure , quâon introduit par - dessous la cloche pour quâil ne se remplisse pas en passant Ă travers le mercure, on tortille Ă son extrĂ©mitĂ© I, un petit morceau de papier. Puis avec un fer recourbĂ© rougi au feu, reprĂ©sentĂ© figure iG, jâai allumĂ© successivement le phosphore des. deux capsules , en commençant par celle qut n etoit point recouverte avec un carreau de- verre. ĂŻ>ak le Phosphore. yp La combustion sâest faite avec une grande rapiditĂ©, avec une flamme brillante & un dĂ©gagement considĂ©rable de chaleur & de lumiĂšre. II y a eu dans le premier instant une dilatation considĂ©rable du gaz oxygĂšne, occasionnĂ©e par la chaleur ; mais bientĂŽt le mercure a remontĂ© au-dessus de son niveau, & il y a eu une absorption considĂ©rable en mĂȘme temps tout ĂŻâintĂ©rieur de la cloche sâest tapissĂ© de flocons blancs, lĂ©gers, qui uâĂ©toient autre chose que de lâacide phosphorique concret. La quantitĂ© de gaz oxygĂšne employĂ©e, Ă©toit, toutes corrections faites, au commencement de inexpĂ©rience , de 162 pouces cubiques ; elle sâest trouvĂ©e Ă la fin seulement de 23 pouces la quantitĂ© de gaz oxygĂšne absorbĂ©e avoit donc Ă©tĂ© de 138 pouces ou de 69, La totalitĂ© du phosphore nâĂ©toit pas brĂ»lĂ©e ; il en restoit dans les capsules quelques portions, qui, lavĂ©es, pour en sĂ©parer lâacide, & lĂ©chĂ©es , se sont trouvĂ©es peser environ 16 grains - ce qui rĂ©duit Ă peu prĂšs Ă H,y grains la quantitĂ© de phosphore brĂ»lĂ©e je dis Ă peu prĂšs, parce quâil ne feroit pas impossible quâil nây eĂ»t eu un ou deux grains dâerreur fur le poids du phosphore restant aprĂšs la combustion. Ainsi dans cette opĂ©ration, 4s grains de 6 o DĂ©composition du Gaz oxvgĂšne phosphore se sont combinĂ©s avec dp, 8 âą 11 â 375" dâoxygĂšne ; & comme rien de pesant ne pallir Ă travers le verre, on a droit dâen conclure que le poids de la subĂlance quelconque qui a rĂ©sultĂ© de cette combinaison Sc qui sâĂ©toit rassemblĂ©e en flocons blancs, devoit sâĂ©lever Ă la somme du poids de lâoxygcne Sc de celui du. phosphore, c'est-Ă -dire , Ă uq,* rainS 37p. On verra bientĂŽt que ces flocons blancs ne sont autre chose quâun acide concret. En rĂ©duisant ces quantitĂ©s au quintal, on trouve quâil faut employer 154. liv. dâoxygĂšne pour saturer IOO liv. de phosphore , & quâil en rĂ©sulte 234 liv. de flocons blancs ou acide phosphorique concret. Cette expĂ©rience prouve dâune manicre Ă©vidente , quâĂ un certain degrĂ© de tempĂ©rature, lâoxygĂšne a plus dâaffinitĂ© avec le phosphore quâavec. le calorique ; quâen consĂ©quence le phosphore dĂ©compose le gaz oxygĂšne, quâil; sâempare de fa base , dr quâalors le calorique » qui devient libre, sâĂ©chappe & se dissipe eu se rĂ©parti liant dans les corps environnans. Mais quelque concluante que fĂ»t cette expĂ©rience , elle nâĂ©toit pas encore suffisamment rigoureuse en effet, dans lâa p pareil que j'ai employĂ© Sc que je viens de dĂ©crire, il nâest, pas poflible de vĂ©rifier le poids des flocons par Rfe Phosphore. 6r blancs ou de lâacide concret qui sâcst fotmĂš ; on ne peut le conclure que paĂ voie de calcul & en le supposant Ă©gal Ă la somme du poids de lâoxygĂšne & du phosphore ĂŽr quelqiiâĂ©vi- dente que fĂ»t cette conclusion, il nâest jamais permis en Physique & en Chimie, de supposer ce quâon peut dĂ©terminer par des expĂ©riences directes. Jâai donc cru devoir refaire cette expĂ©rience un peu plus en grand, & avec un appareil diffĂ©rent. Jâai pris un grand ballon de verre A, planche IF*, figure q, dont lâouverture EF avoit trois pouces de diamĂštre. Cette ouverture se recou- vroit avec une plaque de cristal usĂ©e Ă lâĂ©meril, laquelle Ă©toit percĂ©e de deux trous pour le passage des tuyaux yyy , xxx. Avant de fermer le ballon avec fa plaque, jây ai introduit un support B C surmontĂ© dâune capsule de porcelaine D , qui contenoit iyo grains de phosphore tout Ă©tant ainsi disposĂ© ; jâai adaptĂ© la plaque de cristal sur lâouverture du uiatras, & jâai luttĂ© avec du lut gras, que jâai recouvert avec des bandes de linge imbibĂ©es de chaux & de blanc dâĆuf lorsque ce lut a ctĂ© bien sĂ©chĂ©, jâai suspendu tout cet appareil au bras dâune balance, & jâen ai dĂ©terminĂ© le poids Ă un grain ou un grain 8c demi prcs. Jâai enĂuite adaptĂ© le tuyau xxx, 62 DĂ©composiĂiĂłn vv Gaz oxygĂ©ns Ă une petite pompe pneumatique, & jâai fait le vuĂde ; aprĂšs quoi ouvrant un robinet adaptĂ© au tuyau yyy , jâai introduit, du gaz oxygĂšne dans le ballon. Jâobserverai que ce genre d'expĂ©rience fe fait avec assez de facilitĂ© 6c surtout avec beaucoup dâexactitude , au moyen de la machine hydro-pneumatique dont nous avons donnĂ© la description, M. Meusnier 8c moi, dans les MĂ©moires de lâAcadĂ©mie, annĂ©e 1782, page 466, 8c dont on trouvera une explication dans la derniĂšre Partie de cet Ouvrage ; quâon peut Ă lâaide de cet instrument , auquel M. Meusnier a fait depuis des additions 8c des corrections importantes, connoĂźtre dâunemaniĂšre rigoureuse, la quantitĂ© de gaz oxygĂšne introduite dans le ballon, 8c celle qui sâest consommĂ©e pendant le cours de ĂâopĂ©ration. Lorsque tout a Ă©tĂ© ainsi disposĂ©, jâai mis le feu au phosphore avec un verre ardent. La combustion a Ă©tĂ© extrĂȘmement rapide, accompagnĂ©e dâune grande flamme & de beaucoup de chaleur Ă mesure quâelle sâopĂ©roit, il fe formoit une grande quantitĂ© de flocons blancs qui sâattachoient fur les parois intĂ©rieures du vase, 6c qui bientĂŽt lâont obscurci entiĂšrement. Lâabondance des vapeurs Ă©toit mĂȘme telle, que quoiquâil rentrĂąt continuellement de nouveau gaz oxygĂšne qui auroit dĂ» entretenir la par le Phosphore. 6z combustion, le phosphore sâest bientĂŽt Ă©teint. Ayant laissĂ© refroidir parfaitement tout lâappa- reil, jâai commencĂ© par mâassurer de la quantitĂ© de gaz oxygĂšne qui avoit Ă©tĂ© employĂ©e, & par peser le ballon avant de lâouyrir. Jâai ensuite lavĂ©, sĂ©chĂ© & pesĂ© la petite quantitĂ© de phosphore qui Ă©toit restĂ©e dans la capsule, & qui Ă©toit de couleur jaune dâocre , aĂĂŹn de la dĂ©duire de la quantitĂ© totale de phosphore employĂ©e dans lâexpĂ©rience. II est clair quâĂ lâaide de c,es diffĂ©rentes prĂ©cautions, il mâa Ă©tĂ© facile de constater, i°. le poids d u phosphore brĂ»lĂ© ; 2 °. celui des flocons blancs obtenus par la combustion ; le poids du gaz oxygĂšne qui sâĂ©toit combinĂ© avec le phosphore. Cette expĂ©rience mâa donnĂ© Ă peu prĂšs les mĂȘmes rĂ©sultats que la prĂ©cĂ©dente il en a Ă©galement rĂ©sultĂ© que le phosphore en brĂ»lant, absorboit vin peu plus dâune fois 8c demie son poids dâoxygĂšne, 8c jâai acquis de plus la certitude que le poids de la nouvelle substance .produite Ă©toit Ă©gal Ă la somme du poids du phosphore brĂ»lĂ© & de lâoxygcne quâil avoit absorbĂ© ce quâil Ă©toit au surplus facile de prĂ©voir Ă prĂŹorĂŻ. Si le gaz oxygĂšne quâon a employĂ© dans cette expĂ©rience Ă©toit pur , le rendu qui reste- aprĂšs la combustion est Ă©galement pur ; ce qui prouve quâil ne sâĂ©chappe rien du phosphore 6q. Calorique dĂ©gagĂ© de la Combust. qui puisse altĂ©rer la puretĂ© de Pair, & quâil nâagit quâen enlevant att calorique sa base , câest-Ă -dire , PĂłxygĂšne qui y Ă©toit uni. Jâai dit plus hĂĄut que si on brĂ»loir un corps combustible quelconque dans une sphĂšre creusĂ© de glace bu d'att's rĂŽtit a titre appareil construit fur le mĂȘme principe, la quantitĂ© dĂ© glace fondue pendant la combustion, Ă©toit tine mesurĂ© Ă©xacte de la quantitĂ© de calorique dĂ©gagĂ©. Ăti peut consulter Ă Cet Ă©gard le MĂ©moire iquĂ« lĂŹous avons donnĂ© Ă©n commun Ă PAcadéÏnie, M. de la Place & moi, annĂ©e ij>8Ăł, page zyy. Ayant soumis la combustion dti phosphore Ă cette Ă©preuve , notis avons reconnu quâune livrĂ© de phosphore en brĂ»lant, fondoit Un peu plus de i oC liv. de glace. La combustion dit phosphore rĂ©ussit Ă©galement dahs Pair de PatmosphĂšrĂ©, avec cĂ«s deux diffĂ©rences feulement, i°. quĂš lĂ combustion est beaucoup moins rĂĄpide, attendu quâclle est rallentiĂ« par la grande proportion de gaz azotique qui se trouve mĂȘlĂ© avec le gaz oxygĂšne 2 °. que le cinquiĂšme de Pair, todt au plus, est seulement absorbĂ©, parce que cette absorption se faisant toute aux dĂ©pens du gaz oxygĂšne, lĂĄ proportion du gaz azotique devient telle' Vers la fin de lâopĂ©ratĂźon, que la combustion ne peut plus avoir lieu* Le du PbosphokĂŻj 6 y Le phosphore par sa combustion, soit dans Pair ordinaire > soit dans le gaz oxygĂšne, se transforme, comme je lâai dĂ©jĂ dit, en une matiĂšre blanche floconneuse trcs-lĂ©gĂšre, & il acquiert des propriĂ©tĂ©s toutes nouvelles. dâin- soluhĂŹe quâil Ă©toit dans Peau, non-ĂeuĂźement il devient soluble , mais il attire lâhumiditĂ© contenu e dans Pair avec une Ă©tonnante rapiditĂ© , & il se rĂ©sout en une liqueur beaucoup plus dense que Peau , & dâune pesanteur spĂ©cifique beaucoup plus grandei Dans Pctat de phosphore , & avant sa combustion , il nâavoit pref- quâaucun goĂ»t ; par sa rĂ©union avec PoxygĂšne il prend un goĂ»t extrĂȘmement aigre Sc piquant enfin, de la classe des combustibles, il passe dans celle des substances incombustibles, & il devient ce quâon appelle un acide. Cette conversibiiitĂ© dâune substance combustible en un acide par Paddition de PoxygĂšne, est, comme nous le verrons bientĂŽt, une propriĂ©tĂ© commune Ă un grand nombre de corps or en bonne logique, on ne peut se dispenser de dĂ©signer sous un nom commun toutes les opĂ©rations qui prĂ©sentent des rĂ©sultats analogues ; câest le seul moyen de simplifier, l'Ă©tude des Sciences, & il seroit impossible dâen retenir tous les dĂ©tails , si on ne sâattachoit Ă les classer. Nous nommerons donc oxygĂ©nation la E L6 Combustion du Soufre. conversion du phosphore en Un acide, & erĂŹ gĂ©nĂ©ral la combinaison dâun corps combustible quelconque avec lâoxygĂšne. Nous adopterons Ă©galement lâexpression d' oxygĂ©ner, & je dirai en consĂ©quence quâen oxygĂ©nant le phosphore , on le convertit en un acide. Le soufre est Ă©galement un corps combustible, câest-Ă -dire, qui a la propriĂ©tĂ© de dĂ©composer lâair, & dâenlever lâoxygĂšne an calorique. On peut sâen assurer aisĂ©ment par des expĂ©riences toutes semblables Ă celles que je viens de' dĂ©tailler pour le phosphore ; mais j c dois avertir quâil est impossible, en opĂ©rant de la mĂȘme maniĂšre fur le soufre , dâobtenir des rĂ©sultats aussi exacts que ceux quâon obtient avec le phosphore; par la raison que lâacide qui se forme par la combustion du soufre est difficile Ă condenser , que le soufre lui-mĂȘme brĂ»le avec beaucoup de difficultĂ©, & quâil est susceptible de se dissoudre dans les diffĂ©rons gaz. Mais ce que je puis .assurer, dâaprĂšs mes expĂ©riences, câest que le soufre en brĂ»lant, absorbe de lâair ; que lâacide qui se forme est beaucoup plus pesant que nâĂ©toit le soufre ; que son poids est Ă©gal Ă la somme du poids du soufre, & de lâoxygĂšne quâil a absorbĂ© ; ensin , que cet acide est pesant, incombustible, susceptible de se combiner avec Combustion vu Charbon. 67 Peau en toutes proportions il ne reste dâin- certicude que fur la quantitĂ© de soufre & dâoxygcne qui constituent cet acide. Le charbon , que tout jusquâĂ prĂ©sent porte Ă faire regarder comme une substance combustible simple , a Ă©galement la propriĂ©tĂ© de dĂ©composer le gaz oxygĂšne & dâenlever sa base au calorique mais lâacide qui rĂ©sulte de cette combustion ne se condense pas au degrĂ© de pression & de tempĂ©rature dans lequel nous vivons ; il demeure dans lâĂ©tat de gaz , 8c il faut une grande quantitĂ© dâeau pour Pabsorber. Cet acide, au surplus, a toutes les propriĂ©tĂ©s communes aux acides , mais dans un degrĂ© plus foible, & il sâunit comme eux Ă toutes les bases susceptibles de former des sels neutres. On peut opĂ©rer la combustion du charbon, comme, celle du phosphore, sous une cloche de verre A, planche IV, figure 3 , remplie de gaz oxygĂšne, & renversĂ©e dans du mercure mais comme la chaleur dâun fer chaud & mĂȘme rouge, ne suffiroit pas pour lâallumer, on ajoute par-deĂĂŹus le charbon, un petit fragment dâa- madoue & un petit atome de phosphore. On allume facilement le phosphore avec un fer rouge ; lâinflammation se communique ensuite a lâamadoue, puis au charbon. On trouve le dĂ©tail de cette expĂ©rience, Eij 68 Combustion Charbon. MĂ©moires de lâAcadĂ©mie, annĂ©e 1781, page 448. On y verra quâil faut 72 parties dâoxygĂšne en poids, pour en saturer 28 de charbon, & que lâacide aĂ©riforme qui est produit, a une pesanteur justement Ă©gale Ă la somme des poids du charbon & de l'oxygĂšne qui ont servi Ă le former. Cet acide aĂ©riforme a Ă©tĂ© nommĂ© air fixe, ou air fixĂ© par les premiers Chimistes qui l'on t dĂ©couvert ; ils ignoroient alors si câĂ©toit de lâair semblable Ă celui de lâatmosphĂšre ou un autre fluide Ă©lastique, viciĂ© & gĂątĂ© par la combustion ; mais puisqu'il est constant aujourdâhui que cette substance aĂ©riforme est un acide, quâil se forme comme tous les autres acides , par lâoxygĂ©nation dâune base, il est aisĂ© de voir que le nom dâair fixe ne lui convient point. Ayant essayĂ©, M. de la Place & moi, de brĂ»ler du charbon dans {'appareil propre Ă dĂ©terminer la quantitĂ© de calorique dĂ©gagĂ©e, nous avons trouvĂ© quâune livre de charbon en brĂ»lant, fondoit 96 liv. 6 onces de glace 2 liv. 9 onces, 1 gros, 10 grains dâoxygĂšne se combinent avec le charbon dans cette opĂ©ration, & il se forme 3 liv. 9 onces, 1 gros, 10 grains de gaz acide ce gaz pĂšse o, gram 693° le pouce cube, ce qui donne 34242 pouces cubiques pour le volume total de gaz acide qui se De la formation des Acides. 69 forme par la combustion dâune livre de charbon. Je pourroĂŹs multiplier beaucoup plus les exemples de ce genre, & faire voir par une fuite de faits nombreux, que la for^nion des acides sâopĂšre par lâoxygĂ©nation dâune substance quelconque; mais la marche que je me fuis engagĂ© Ă suivre & qui consiste Ă ne procĂ©der que du connu Ă lâinconnu , & Ă ne prĂ©senter au Lecteur que des exemples puisĂ©s dans des choses qui lui. ont Ă©tĂ© prĂ©cĂ©demment expliquĂ©es , roâempĂȘche. dâanticiper ici fur les faits. Les trois exemples, dâailleurs que je viens de citer, suffisent pour donner une idĂ©e claire & prĂ©cise de la maniĂšre dont fe forment les acides. On voit que lâoxi- gĂšne est un principe commun Ă tous, & que câest lui qui constitue leur aciditĂ© ; quâils font ensuite diffĂ©renciĂ©s les uns des autres par la. nature de la substance acidifiĂ©e. U faut donc distinguer dans tout acide , la base acidisiable Ă laquelle M. de Morveau a donnĂ© le nom det radical, & le principe acidifiant, câest-Ă -dire* tfoxigĂšne. 7 Nomenclature p es Acides. CHAPITRE VI. De la nomenclature des Acides en gĂ©nĂ©ral , & particuliĂšrement de ceux tirĂ©s du salpĂȘtre & dit sel marin, Rien nâest plus aifĂ©, dâapçÚs les principes posĂ©s dans le Chapitre prĂ©cĂ©dent, que dâĂ©ta- blir une nomenclature mĂ©thodique des acides le mot acide fera le nom gĂ©nĂ©rique; chaque acide, fera ensuite diffĂ©renciĂ© dans le langage comme, il Test dans la nature, par le nom de fa base, on de son radical. Nous nommerons donc acides çn gĂ©nĂ©ral, le rĂ©sultat de la combustion ou de, lâoxygĂ©nation du phosphore, du soufre & du charbon. Nous nommerons le premier de ees rĂ©sultats acide phosphorique, le sçcond acide, sulfurique, le troisiĂšme acide carbonique. De mĂȘme, dans toutes les occasions qui pourront se prĂ©senter, nous emprunterons du nom de la base la dĂ©signation spĂ©cifique de çhaque acide. Mais une circonstance remarquable que prĂ©sente lâoxygĂ©nation des corps combustibles, & en gĂ©nĂ©ral, dâune partie des corps qui se transforment en acides, câest quâiĂs font susceptr» DlFFĂRENS DEGRĂS dâoxiGĂNATION. 7I blĂ©s de diffĂ©rens degrĂ©s de saturation ; & les acides qui en rĂ©sultent, quoique formĂ©s de la combinaison des deux mĂȘmes substances, ont des propriĂ©tĂ©s fort diffĂ©rentes, qui dĂ©pendent de la diffĂ©rence de proportion. Lâacide phosphorique , & sur - tout lâacide sulfurique, en fournissent des exemples. Si le soufre est combinĂ© avec peu dâoxygĂšne, il forme Ă ce premier degrĂ© dâoxigĂ©nation un acide volatil, dâune odeur pĂ©nĂ©trante , & qui a des propriĂ©tĂ©s toutes particuliĂšres. Une plus grande proportion dâoxygcne le convertit en un acide fixe , pesant, sans odeur, & qui donne dans les combinaisons des produits fort diffĂ©rons du premier. Ici le principe de notre mĂ©thode de nomenclature sembĂźoit se trouver en dĂ©faut, & il paroiĂsoit difficile de tirer du nom de la base acidisiable deux dĂ©nominations qui exprimassent, fans circonlocution & fans pĂ©riphrase , les deux degrĂ©s de saturation. Mais la rĂ©flexion , & plus encore peut-ĂȘtre la nĂ©cessitĂ©, nous ont ouvert de nouvelles ressources , & nous avons cru pouvoir nous permettre dâexprimer les variĂ©tĂ©s des acides, par de simples variations dans les terminaisons. Lâacide volatil du soufre avoit Ă©tĂ© dĂ©signĂ© par Stahl sous le nom dâacide sulfureux nous lui avons conservĂ© ce nom , & nous avons donnĂ© celui- de sulfurique Ă lâacide du soufre Eiv 72 Acides en eux et en j qu es* çomplettement saturĂ© dâoxygĂšne. Nous dirons donc , en nous servant de ce nouveau langage, que le soufre, en se combinant avec lâoxygĂČne, est susceptible de. deux degrĂ©s de saturation j le premier constitue l'acide sulfureux , qui eĂl pĂ©nĂ©trant & volatil ; le second constitue lâacide fui su tique , qui est inodore & fixe. Nous adopterons ce mĂȘme çhangement de terminaison, pour tous les acides qui prĂ©senteront plusieurs degrĂ©s de saturation ; nous aurons donc Ă©galement un acide phofphoretix & un acide phosphorique , un acide açéteux & un acide acĂ©tique , & ainsi dçs autres. Toute cette partie de la chimie atiroit Ă©tĂ© extrĂȘmement simple , & la nomenclature des acides nâauroit rien prĂ©sentĂ© dâembarrassant, si , lors de la dĂ©couverte de chacun dâeux , on çut connu son radical ou sa base acidiĂiable. Lâa- çide phosphorique, par exemple, nâa Ă©tĂ© dĂ©couvert que postĂ©rieurement Ă la dĂ©couverte, du phosphore, & le nom qui lui a Ă©tĂ© donnĂ© 3 Ă©tĂ© dĂ©rivĂ© en consĂ©quence de celui de la base açidisiable dont il est formĂ©. Mais lorlquâau contraire lâacide a Ă©tĂ© dĂ©couvert avant la base, ou plutĂŽt lorsquâĂ IâĂ©poque oĂč lâacide a çtĂ© dĂ©couvert, on ignoroit quelle Ă©toit la base acidisia- ble Ă laquelle il appartenoit, alors on a donnĂ©, Ă lâacide & Ă la base des npms qui qâavoiepç Radicaux inconnus. 73 aucun rapport entrâeux , & non- seulement on a surchargĂ© la mĂ©moire de dĂ©nominations inutiles , mais encore on a portĂ© dans lâesprit de$ commençans & mĂȘme des Chimistes consommĂ©s* des idĂ©es fausses que le tems seul & la rĂ©flexion peuvent effacer. Nous citerons pour exemple lâacide du soufre. Câest du vitriol de fer quâon a retirĂ© cet acide dans le premier Ăąge de la Chimie ;& on lâa nommĂ© acide vitriolique , en empruntant son nom de celui de la substance dont il Ă©toit tirĂ©. On ignoroit alors que cet acide fĂ»t le mĂȘme que celui quâon obtenoit du soufre par la combustion. II en est de mĂȘme de lâacide aĂ©riforme au- quel on a donnĂ© originairement le nom dâair fixe ; on ignoroit que cet acide fĂ»t le rĂ©sultat de la combinaison du carbone avec lâoxygĂšne. De-lĂ une infinitĂ© de dĂ©nominations qui lui ont Ă©tĂ© donnĂ©es & dont aucune ne transmet des filĂ©es justes. Rien ne nous a Ă©tĂ© plus facile que de corriger Ă de modifier lâancien langage Ă lâĂ©gard de ces acides nous avons converti le nom dâacide vitriolique en celui dâacide sulfu- rique, & celui dâair fixe en celui dâacide carbonique ; mais il ne nous a pas Ă©tĂ© possible de suivre le mĂȘme plan Ă lâcgard des acides dont U base nous ctoit inconnue. Nous nous som- Jzi. Acr-BE M U R I A T I- J ĂJ- J. mes trouves alors forcĂ©s de prendre une mar- che inverse ; & au lieu, de conclure le nonv de Facide de celui de la base » nous avons, nommĂ© au contraire la base dâaprĂšs la dĂ©nomination de 1acide. Câest ce qui nous est arrivĂ© pour Facide quâon retire du. sel marin ou, fĂšl de cuisine. II suffit, pour dĂ©gager cet acide,, de verser de Facide sulfurique sur du sel marin t aussitĂŽt il se fait une vive effervescence, iĂ sâĂ©lcve des vapeurs blanches dâune odeur- tres-pĂ©nĂ©trante , & en faisant lĂ©gĂšrement chausser, on dĂ©gage tout Facide. Comme il est naturellement dans FĂ©tat de gaz au degrĂ© de- tempĂ©rature & de pression dans lequel rious vivons, il faut des pour le retenir. Lâappareil. le plus commode & le plus simple pour les expĂ©riences en petit,consiste en une petite cornue G, planche ts,fig- 5,, dans laquelle on introduit du sel marin bien. sec ; on verse dessus de Facide sulfurique concentrĂ© , & auĂsi-tĂŽt on engage le bec de la cor- uuĂ© sous de petites jarres ou cloches de verre A , meme figure , quâon a prĂ©alablement rem-, plies de mercure. A mesure que le gaz acide se dĂ©gage , il passe dans la jarre & gagne le haut en dĂ©plaçant le mercure. Lorsque le dĂ©n. gagement se rallentit, on chauffe lĂ©gĂšrement & on augmente le feu jusquâĂ ce quâil ne passe- Base mĂ»ri a-tiquĂ©. plus rien. Cet acide a une grande affinitĂ© avec lâeau , & cette derniĂšre en absorbe une Ă©norme quantitĂ©. On peut sâen assurer en introduisant une petite couche dâeau dans la jarre de verre qui le contient; en un instant l'acide se combine avec elle & disparoĂźt en entier. On pro- ĂĂŹte de cette circonstance dans les laboratoires & dans les arts, pour obtenir lâacide du sel marin sous la forme de liqueur. On se sert Ă cet esse t de Iâappareil reprĂ©sentĂ© planche. IV , figure premiere. II consiste i°. dans une cornue A, oĂč lâon introduit le sel marin, & dans laquelle on verse de lâacide sulfurique par la tubulure H ; 2°. dans un ballon e destinĂ© Ă recevoir la petite quantitĂ© de liqueur qui se dĂ©gage ; 3 0 . dans une fuite de bouteilles Ă deux gouleaux L L' L" L'", quâon remplit dâeau Ă moitiĂ©. Cette eau est destinĂ©e Ă absorber le gaz acide qui se. dĂ©gage pendant la distillation. Cet appareil est plus amplement dĂ©crit dans la derniĂšre partie de cet Ouvrage. ne soit encore parvenu ni Ă composer , ni Ă dĂ©composer lâacide quâon retire du sel marin, on ne peut douter cependant quâiĂ ne soit formĂ©, comme tous les autres, de la rĂ©union dâune base acidisiable avec lâoxygĂšne. Nous avons nommĂ© cette base inconnue baje muria- tique^ radical miinaĂĄqiie , en empruntant ce 75 Acide murtatique. nom , Ă lâexemple de M. Bergman & de M. dĂš Morveau, du mot latin murĂŹa , donnĂ© anciennement an sel marin. Ainsi, sans pouvoir dĂ©^ terminer quelle est exactement la composition de lâacide muriatiqite , nous dĂ©signerons fous cette dĂ©nomination un acide volatil, dont lâĂ©tat naturel est dâĂ©tre fous forme gazeuse au degrĂ© de chaleur & de pression que nous Ă©prouvons,, qui fe combine avec lâeau en trĂšs-grande quantitĂ© & avec beaucoup de facilitĂ© ; enfin dans. lequel le radical acidisiable tient si fortement Ă lâoxygĂšne , quâon ne connoĂźt jufquâĂ prĂ©sent aucun moyen de les sĂ©parer. Si un jour on vient Ă rapporter le radical muriatique Ă quelque substance connue , il faudra. bien alors changer fa dĂ©nomination & lui donner un nom analogue Ă celui de la base dont la nature aura Ă©tĂ© dĂ©couverte. Lâacide muriatique prĂ©sente au surplus une circonstance trcs-remarquable ; il est , comme lâacide du soufre & comme plusieurs autres, susceptible de diffĂ©rons degrĂ©s dâoxj^Ă©nation ; mais lâexccs dâoxygĂšne produit en lui un effet- tout contraire Ă celui quâil produit dans l'acide du soufre. Un premier degrĂ© dâoxygĂ©nation transforme le soufre en un acide gazeux volatil, qui ne fe mĂȘle quâen petite quantitĂ© avec Feau ; câest celui que nous dĂ©signons avec Stahl Acide muriĂ tiquĂš oxygĂ©nĂ©. 77 sons le nom dâacide sulfureux. Une dose plus forte dâoxygĂšne le convertit en acide sulfuri- que, câest-Ă -dire en un acide qui prĂ©sente des qualitĂ©s acides plus marquĂ©es, qui est beaucoup plus fixe, cjui ne peut exister dans PĂ©tat de gaz quâĂ une haute tempĂ©rature, qui nâa point dâo- deur & qui sâunit Ă Peau en tres-grande quantitĂ©. CâeĂt le contraire dans Pacide muriatique* Paddition dâoxygĂšne le rend plus volatil, dâune odeur plus pĂ©nĂ©trante, moins miscible Ă Peau, & diminue ses qualitĂ©s acides. Nous avions dâa- bord Ă©tĂ© tentĂ©s dâexprimer ces deux degrĂ©s de saturation, comme nous PĂźivions fait pour Pacide du soufre , en faisant varier les terminaisons. Nous aurions nommĂ© Pacide le moins saturĂ© dâoxygĂšne acide murĂŹateux, Sc le plus saturĂ© acide muriatique ; mais nous avons cru que cet acide qui prĂ©sente des rĂ©sultats particuliers , Sc dont on ne connoĂźt aucun autre exemple en Chimie, demandoit une exception, Sc nous nous sommes contentĂ©s de le nommer acide muriatique oxygĂ©nĂ©. II est un autre acide que nous nous contenterons de dĂ©finir , comme nous Pavons fait pour Pacide muriatique , quoique fa base soit mieux connue câest celui que les Chimistes ont dĂ©signĂ© jusquâici sous le nom dâacide nitreux. Cet acide se tire du nitre ou salpĂȘtre par des 78 Acide nitrique; proccdĂ©s analogues Ă ceux quâon emploie pont obtenir [âacide nniriatique. Câest Ă©galement par lâintermcde de lâacide sulfurique quâon le chaise de la base Ă laquelle il est uni, & lâon se sert de mĂȘme Ă cet effet de lâappareil reprĂ©sentĂ© planche IV, fig . i. A mesure que lâacide passe il est absorbĂ© par seau des bouteilles L L' V L'" qui devient dâabord verte , puis bleue, & enfin jaune, suivant le degrĂ© de concentration dĂ« lâacide. II se dĂ©gage pendant cette opĂ©ratioii une grande quantitĂ© de gaz oxygĂšne mĂȘlĂ© dâun peu de gaz azotique. Lâacide quâon tire ainsi du salpĂȘtre , est composĂ© , comme tous les autres , dâoxygĂšne uni Ă une base acidisiable, & câest mĂȘme le premier dans lequel lâexistence de lâoxygĂšne ait Ă©tĂ© bien dĂ©montrĂ©e. Les deux principes qui le constituent tiennent peu ensemble , & ĂČn les sĂ©pare aisĂ©ment en prĂ©sentant Ă lâoxygĂšne une substance avec laquelle il ait plus dâaffinitĂ© quâil nâen a avec la base acidisiable qui constitue lâacide du nitre. Câest par des expĂ©riences de ce genre quâon est parvenu Ă reconnoĂźtre que lâa- zote ou base de la mofĂšte entroit dans fa composition , quâelle Ă©toit fa base acidisiable. Lâa- zote est donc vĂ©ritablement le radical nitrique, ou lâacide du nitre est un vĂ©ritable acide azotique. On voit donc que pour ĂȘtre dâaccord ĂCIDĂ NITRIQUE; 79 Ă vec nous-mĂȘmes & avec nos principes, nous aurions cĂŹĂą adopter Pune 011 lâautre de ces maniĂšres de nous Ă©noncer. Nous en avons Ă©tĂ© dĂ©tournĂ©s cependant par diflerens motifs ; d's- bord iĂź nous a paru difficile de changer ĂŹe nom de nitre ou de salpĂȘtre gĂ©nĂ©ralement adopte dans les arts, dans la sociĂ©tĂ© & dans la Chimie. Nous nâavons pas cru, dâun autre cĂŽte» devoir donner Ă lâazote le nom de radical nitrique , parce que cette substance est Ă©galement ĂŹa base de Palkali volatil ou ammoniaque , comme Pa dĂ©couvert M. Berthoilet. Nous continuerons donc de dĂ©signer fous le nom dâazote la base de la partie non respirable de Pair atmosphĂ©rique, qui est en mĂȘme teins le radical nitrique & le radical ammoniaque. Nous conserverons Ă©galement ĂŹe nom de nitreux & de nitrique Ă lâacide tirĂ© du nitre ou salpĂȘtre. Plusieurs Chimistes dâun grand poids ont dĂ©sapprouvĂ© notre condescendance pour les ancien*- nĂ©s dĂ©nominations ; ils auroient prĂ©fĂ©rĂ© qus nous eussions dirigĂ© uniquement nos efforts vers 3 a perfectiotr de la nomenclature , que nous eussions reconstruit PĂ©disice du langage chimique de fond en comble, fans nous embarrasser de le raccorder avec dâanciens usagĂ©s dont le teins effacera insensiblement Ie souvenir Sc câest ainsi que nous nous sommes 80 Acide nitrique. trouves exposĂ©s Ă la fois Ă la critique Sc aux plaintes des deux partis opposĂ©s. Lâacide dti nitre est susceptible de se prĂ©senter dans un grand nombre dâĂ©tats qui dĂ©pendent du degrĂ© dâoxygĂ©nation quâil a Ă©prouvĂ©, câest-Ă -dire, de la proportion dâazote Sc dâoxy- gĂšne qui entre dans fa composition. Un premier degrĂ© .dâoxygĂ©nation de lâazote constitue un gaz particulier que nĂČuS continuerons de dĂ©signer fous le nom de gaz nitrĂ«ux il est composĂ© dâenviron 2 parties en poids dâoxygcne Sc dâune dâazote, & dans cet Ă©tat il est immisci- ble Ă seau. II sâen faut beaucoup que lâazote dans ce gaz soit saturĂ© dâoxygcne, il lui reste au contraire une grande affinitĂ© pour ce principe, & il sattire avec une telle activitĂ© , quâil lâenlcve mĂȘme Ă Pair de lâatmosphĂšre sitĂŽt quâil est ert contact avec lui. La combinaison dil gaz ni- treux avec Pair de lâatmosphĂšre est mĂȘme devenue un des moyens quâon emploie pour dĂ©terminer la quantitĂ© dâĂ»xigĂšne contenu dans ce dernier, & pour juger de son degrĂ© de salubritĂ©. Cette addition dâoxygcne convertit le gaz nitreux en un acide puissant qui a une grande affinitĂ© avec seau , & qui est susceptible lui- mĂȘme de dissĂ©rens degrĂ©s dâoxygĂ©nation. Si la proportion de IâoxygĂšne & de lâazote est au- destous de trois parties contre une, lâacide est rouge ĂDiffĂ©rens Ă©tats de tâAcĂŻde nĂŻtri'qi>e. Si rouge & fumant dans cet Ă©tat nous le nommons acide nitreux ; on peut en le faisant lĂ©gĂš- âą rement chauffer > en dĂ©gager du gaz nitreux. Quatre parties dâoxygĂšne contre une rĂŹâazote donnent un acide blanc & fans couleur, plus fixe au feu que Je prĂ©cĂ©dent, qui a moins dâo- deur , & dont les deux principes constitutifs plus solidement combinĂ©s nous lui avons donnĂ©, dâaprĂšs les principes expofĂ©s ci-delĂus* Ăźe nom dâacide nitrique. Ainsi lâacide nitrique est lâacide du nitrĂš surcha'-gĂ© dâoxygĂšne 5 Pacide nitreux est lâacide du nitre surchargĂ© dâazote , ou , ce qui est la mĂȘme chose , de gaz nitreux ; ensin le gaz nitreux est lâazote qui nâest point assez saturĂ©e dâoxygĂšne pour avoir les propriĂ©tĂ©s des acides. Câest ce que nous nommerons plus bas urt bxide. S2 CalcĂnation des MĂ©taux. CHAPITRE VII. De la dĂ©composition du Ga ç oxygĂšne par les mĂ©taux , & de la formation des Oxtdes me- tdlliques. Lorsque les substances mĂ©talliques font Ă©chauffĂ©es Ă un certain degrĂ© de tempĂ©rature, lâoxygĂšne a plus dâastinitĂ© avec elles quâavec le calorique en consĂ©quence toutes les substances mĂ©talliques, ĂĂŹ on en excepte 1 or, f argent & le platine, ont la propriĂ©tĂ© de dĂ©composer le ga z oxygĂšne, de sâemparer de fa base & dâen dĂ©gager le calorique. On a dĂ©jĂ vu plus haut comment sâopĂ©roit cette dĂ©composition de ' lâair par le mercure & par le fer ; on a observĂ© j que la premiĂšre ne pouvoir ctre regardĂ©e que , comme une combustion lente; que la derniĂšre 2 u contraire Ă©toit trĂšĂ-rapide & accompagnĂ©e dâune flamme brillante. Sâil est nĂ©cessaire dâem- j ployer un certain degrĂ© de chaleur dans ces j opĂ©rations , câest pour Ă©carter les unes des autres les molĂ©cules du mĂ©tal , & diminuer i leur affinitĂ© dâaggrĂ©gation, ou ce qui est la mĂȘme 1 chose, lâattraction quâelles exercent les unes fur ! les autres. j Les substances mĂ©talliques pendant leur calci- Leur combinaison avec lâoxygĂšne. 8z nation augmentent de poids Ă proportion de Poxygcne quâelles absorbent ; en mĂȘmetems elles perdent leur Ă©clat mĂ©tallique & se rĂ©duisent en une poudre terreuse. Les mĂ©taux dans cet Ă©tat ne doivent point ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme entiĂšrement saturĂ©s dâoxygĂšne , par la raison que leur action sur ce principe est balancĂ©e par la force dâattraction quâexerce sur lui le calorique. Lâoxygcne dans la calcination des mĂ©taux, obĂ©it donc rĂ©ellement Ă deux forces, Ă celle exercĂ©e par le calorique, Ă celle exercĂ©e par le mĂ©tal ; il ne tend Ă sâunir Ă ce dernier quâen raison de la diffĂ©rence de ces deux forces, de lâexccs de Pu ne fur lâautre, Sc ce; excĂšs en gĂ©nĂ©ral nâest pas fort considĂ©rable. Audi les substances, mĂ©talliques , en sâoxygĂ©nant dans Pair & dans le gaz oxygĂšne , ne se convertissent - elles point en acides, comme le soufre, le phosphore & le charbon il se forme des substances intermĂ©diaires qui commencent Ă sc rapprocher de PĂ©tĂąt salin , mais qui nâont pas encore acquis toutes les propriĂ©tĂ©s salines. Les anciens ont donnĂ© le nom de chaux, non-seulcment aux mĂ©taux amenĂ©s Ă cet Ă©tat, mais encore Ă toute substance qui avoit Ă©tĂ© exposĂ©e long-tems Ă Paction du feu fans se fondre. Ils ont fait en consĂ©quence du mot chaux un nom gĂ©nĂ©rique, Sc ils ont confondu sous ce nom , & la pierre calcaire, Fij 84 DxS OXIĂES MĂTALLIQUES, qui dâun sel neutre quâelle Ă©toit avant la calcĂŹ- nation, se convertit au feu en un alkali terreux, cn perdant moitiĂ© de son poids , & les mĂ©taux qui sâaĂTocient par la mĂȘme opĂ©ration une nouvelle substance dont la quantitĂ© excĂšde quelquefois moitiĂ© de leur poids , Sc qui les rapproche de lâĂ©tat dâacide. 11 auroit Ă©tĂ© contraire Ă nos principes de 'classer fous un mĂȘme nom des substances si diffĂ©rentes, & fur - tout de conserver aux mĂ©taux une dĂ©nomination si propre Ă faire naĂźtre des idĂ©es fausses. Nous avons en consĂ©quence proscrit lâexprestion de chaux mĂ©talliques , & nous y 'avons substituĂ© celui d 'oxides y du grec cĂŻuç. On voit dâĂ prĂšs cela combien le langage que nous avons adoptĂ© est fĂ©cond Sc expressif ; un premier degrĂ© dâoxygĂ©nation constitue les oxi- des ; un second degrĂ© constitue les acides terminĂ©s en eux , comme lâacide nitreux, lâacide sulfureux ; un troisiĂšme degrĂ© constitue les acides en ique , tels que Ăâacide ni nique , lâacide sulfurisĂ© i enfin nous pouvons exprimer un quatriĂšme degrĂ© dâoxigĂ©uation des substances, en ajoutant lâcpithĂšte Ă 'oxygĂ©nĂ© , comme nous lâavons admis pour lâacide muriatique oxygĂ©nĂ©. Nous ne nous sommes pas contentĂ©s de dĂ©signer fous le nom cYox 'cdes la combinaison des mĂ©taux avec soxygĂšne ; nous nâavons fait au- Des Oxides mĂ©talliques. 85 curie difficultĂ© de nous en servir pour exprimer le premier degrĂ© dâoxygĂ©nation de toutes les substances, celui qui, fans les constituer acides, les rapproche de lâĂ©tat salin. Nous appellerons, donc oxĂŹde de soufre , Je soufre devenu mou par un commencemqjp-de combusti'cÂŁi ; nous appellerons oxide de phosphore la substance jaune que laisse, le phosphore quand il a brĂ»lĂ©. Nous dirons, de mĂȘme que le gaz nitreux, qui est le premier degrĂ© dâoxygĂ©nation de l'a- zote, est un oxide dâazote. EniĂŹn le rĂšgne vĂ©gĂ©tai 8c le rĂšgne animal auront leurs oxides, 8c je ferai voir dans la fuite combien ce nouveau langage jettera de lumiĂšres fur toutes les. opĂ©rations de sart 8c de la nature. Ăłri parvient Ă continuer trĂšs-long-tems la combustion. Jâai donnĂ© ailleurs la description des appareils que jâai employĂ©s pour cette expĂ©rience, & jâai expliquĂ© comment ĂŽn parvient Ă mesurer! les quantitĂ©s de gaz consommĂ©s avec une rigoureuse exactitude. Voye^ la troisiĂšme partie dĂš icet Ouvrage. Effet. A mesure qĂșe la combustion sâopĂšre, il se dĂ©pose de iâĂšan sur les parois intĂ©rieures du ballon oĂč matras la quantitĂ© de cette eau augmente peu Ă peu ; elle se rĂ©unit en grosses goĂ»tes qui coulent & se rassemblent dans le fond dĂč vase. En pesant le matras avant & aprĂšs lâopĂ©ration» il est facile de connoĂźtre lĂĄ quantitĂ© dâeau qui Ăąâest ainsi rassemblĂ©e. On a donc dans cette expĂ©- G Sj roc Recomposition de lâEùßt; rience une double vĂ©rification ; dâune part le poids des gaz employĂ©s , de lâautre celui de Peau formĂ©e, & ces deux quantitĂ©s doivent ĂȘtre Ă©gales. Câest par une expĂ©rience de ce genre que nous avons reconnu, M. M enfui er 8Ă moi , quâil falloit 8y parties en poids dâoxy- gĂšne, & is parties Ă©galement en poids dâhy- drogĂšne , pour composer ioo parties dâeau. Cette expĂ©rience qui nâa point encore Ă©tĂ© publiĂ©e , a Ă©tĂ© faite en prĂ©sence dâune Commission nombreuse de lâAcadĂ©mie ; nous y avons apportĂ© les attentions les plus scrupuleuses, & nous avons lieu de la croire exacte Ă un deux- centiĂšme prĂšs tout au plus. Ainsi, soit quâon opĂšre par voie de dĂ©composition ou de recomposition , on peut regarder comme constant & aussi bien prouvĂ© quâon puisse le faire en Chimie & en Physique , que lâeau nâest point une substance simple ; quâelle est composĂ©e de deux principes, lâoxygĂšne & Phy- drogĂšne , & que ces deux principes sĂ©parĂ©s Iâun de 1âautre, ont tellement dâaffinitĂ© avec le calorique , quâils ne peuvent exister que fous forme de gaz, an degrĂ© de tempĂ©rature & de pression dans lequel nous vivons. Ce phĂ©nomĂšne de la dĂ©composition de la recomposition de Iâeau sâopĂšre continuellement fous nos yeux, Ă la tempĂ©rature de lâatmosphĂšrç Fermentation et VĂ©gĂ©tation, ioi & par lâesset des affinitĂ©s composĂ©es Câest Ă cette dĂ©composition que font dus, comme nous le verrions bientĂŽt, au moins jufquâĂ un certain point, les phĂ©nomĂšnes de la fermentation spiritueuse , de la putrĂ©faction , & mĂȘme de la vĂ©gĂ©tation. II est bien extraordinaire quâelle ait Ă©chappĂ© jufquâici Ă l'Ćil attentif des Physiciens & des Chimistes, & on doit en conclure quĂ© dans les sciences comme dans la morale il est difficile de vaincre les prĂ©jugĂ©s dont on a Ă©tĂ© originairement imbu , & de suivre une autre route que celle dans laquelle on est accoutumĂ© de marcher. Je terminerai cet article par une expĂ©rience beaucoup, moins probante que celles que jâai prĂ©cĂ©demment rapportĂ©es , mais qui mâa paru cependant faire plus dâimpreffion quâaucune autre fur un grand nombre de personnes. Si on brĂ»le une livre ou seize onces dâefprit-de- vin ou alkool dans un appareil propre Ă recueillir toute lâeau qui fe dĂ©gage pendant la combustion , on en obtient 17 Ă 18 onces i. Or une matiĂšre quelconque ne peut rien fournir dans une expĂ©rience au-delĂ de la totalitĂ© de 1 Voyez la description de cet appareil dans la, troisiĂšme partie de cet Ouvrage,. Giij Ăźq2 Combustion de lâAikooi. son poids; il faut donc quâil sâajouteune autre substance Ă Fesprit-de-vin pendant sa combustion or jâai fait voir que cette autre substance Ă©toit la base de Fair, FoxygĂšne. Lâesprit-de- vin contient donc un des principes de lâeau , l âhydrogĂšne ; & câest Pair de FatmofphĂšre qui fournit Fautre, Y oxygĂšne nouvelle preuve que âeau est unç substance composĂ©e, Mesure de la quant, de Calorique, ioj CHAPITRE IX. De la quantitĂ© de Calorique qui se dĂ©gage des diffĂ©rentes ejpĂšces de combustion . -Nous avons vu quâen opĂ©rant nne combustion quelconque dans une sphĂšre de glace creuse, 8c en fournissant pour sentretenir de lâair Ă zcro du thermomĂštre, la quantitĂ© de glace fondue dans lâintĂ©rieur de la sphĂšre , donnoit une mesure , sinon absolue, dn moins relative des quantitĂ©s de calorique dĂ©gagĂ©. Nous avons donnĂ©, M. de la Place & moi, la description de lâappareil que nous avons employĂ© dans ce genre dâexpĂ©riences. f'oye* MĂ©moires de lâAcad. des Sciences, annĂ©e 1780, page 3J5'. Voye^ aussi la s partie de cet Ouvrage. Ayant essayĂ© de dĂ©terminer les quantitĂ©s de glace qui se soudoient par la combustion de trois des quatre substances combustibles simples, savoir, le phosphore, le carbone & lâhydrogĂšne, nous avons obtenu les rĂ©sultats qui suivent. Pour la combustion dâune livre de phosphore ..100 livres de glace. Pour la combustion dâune livre de carbone , ..§6 liv- - - 8 onces. G iv 'G4 Mesure de la quant, de Calorique, Pour la combustion daine livre de gaz hy-j flrogĂšne, 295 livres § onces 3 gros & demi, La substance qui se forme par le rĂ©sultat de la combustion du phosphore, Ă©tant un acide concret, il est probable quâil reste trcs-peu de Calorique dans cet acide , & que par consĂ©quent cette combustion fournit un moyen de connpxtre , Ă trĂšs-peu de chose prĂšs , la quantitĂ© de calorique contenue dans le gaz oxygĂšne. Mais quand on voudroit supposer que lâacide phosphorique retient encore une quantitĂ© considĂ©rable de calorique , comme le phosphore en comenoit aussi une portion avant la çombustion , lâerreur ne pourroit jamais ĂȘtre que de la diffĂ©rence , & par consĂ©quent de peu d'impprtance. Jâai fait voir , page 60, quâune livre de phosphore en brĂ»lant absorboit x livre 8 onces dâoxygĂšne ; & puisquâil y a en mĂȘme tems 100, livres de glace fondue , il en rĂ©sulte que la quantitĂ© de calorique contenue dans une livre de gaz oxygĂšne , est capable de faire fondre 66 livres 10 onces y gros 24 grains de glace. Une livre de charbon en brĂ»lant ne fait fondre que 96 livres 8 onces de glace ; mais il en mĂȘme tems 2 livres 9 onces 1 gros. 10 grains de gaz oxygĂšne. Or, en partant des, rĂ©sultats obtenus dans la combustion du phoft Mesure de la quant, de Calorique, ioy phore, 2 liv. 9 onc. 1 gros 10 grains de gaz oxygĂšne, devroient abandonner assez de calorique pour fondre 171 livres 6 onces y gros de glace. II disparoĂźt donc dans cette expĂ©rience une quantitĂ© de calorique qui auroit Ă©tĂ© suffisante pour faire fdlidre 74 liv. 14 onc, y gros de glace ; mais comme lâacĂŹde carbonique nâest point , comme le phosphorique , dans lâĂ©tat concret aprĂšs la combustion , quâil est au contraire dans lâĂ©tat gazeux , il a fallu nĂ©cessaire^ ment une quantitĂ© de calorique pour le porter Ă cet Ă©tat, & câest cette quantitĂ© qui se trouve uranquante dans la combustion cirdessus. En la divisant par le nombre de livres dâacide car-, bonique qui se forment par la combustion dâune livre de charbon , on trouve que la quantitĂ© de calorique nĂ©cessaire pour porter une livre dâacide carbonique de lâĂ©tat concret Ă lâĂ©tat gazeux j feroit fondre 20 liv. iy onces y gros de glace, On peut faire un semblable calcul sur la combustion de lâhydrogĂšne & sur la formation de lâeau ; une livre de ce fluide Ă©lastique abr sorbe en brĂ»lant y liv. jaone. y gros 24grains dâoxygçne , & fait fondre 2§y livres 9 onces, 3 gros & demi de glace. - Qr , y liv, 10 onces y gros 24 grains de gaz , en passant dç lâĂ©tat aĂ©riforme Ă lâĂ©tat io 6 Mesure de la quant, de Calorique. solide, perdroient, dâaprĂšs les rĂ©sultats obtenus dans la combustion du phosphore, allez de calorique pour faire fondre une quantitĂ© de glace Ă©gale Ă 11 ne sâen dĂ©gage dans la combustion du gaz hydrogĂšne, liv. 377 onc. 12 gro, 3 que 295 . 2 3 i 11 en reste donc dans lâeau qui se forme, lors mĂȘme quâelle efĂjamenĂ©e Ă zĂ©ro du thermo- mĂštre, 82 9 7 ; Or, comme il se forme 6 liv. 10 onc. y gros 2 J. grains dâeau dans la combustion dâune livre de gaz hydrogĂšne , il en rĂ©sulte quâil reste dans chaque livre dâeau , Ă zĂ©ro du thermomĂštre » une quantitĂ© de calorique Ă©gale Ă celle nĂ©cessaire pour fondre 12 liv. y onc. 2 gros 48 grains de glace. fans parler mĂȘme de celui- contenu dans le gaz hydrogĂšne , dont il est impossible de tenir compte dai s cette expĂ©rience, parce que nous nâen connoissons pas la quantitĂ©. DâoĂč lâon voit que lâeau , mĂȘme dans lâĂ©tat de glace , contient encore beaucoup de calorique, & que lâoxygĂšne en conserve une quantitĂ© trĂšs-considĂ©rable en passant dans cette combinaison. De ces diverses tentatives on peut rĂ©sumer les rĂ©sultats qui suivent. Dans ea oombust. bu Phosphore, *07 Combustion du Phosphore. liv. onc» gros gr. QuantitĂ© de phosphore brĂ»lĂ© , i » » » QuantitĂ© de gaz oxygĂšne nĂ©cessaire pour la combustion, r 8 » QuantitĂ© dâacide. phosphorique obtenu, 2 8 » n QuantitĂ© de calorique dĂ©gagĂ© par la combustion dâune livre de phosphore, exprimĂ© par la quantitĂ© de livres de glace quâil peut fon-r dre, 100,00000 QuantitĂ© de calorique dĂ©gagĂ© de chaque livre de gaz oxygĂšne dans la combustion du phosphore, 66,66667 QuantitĂ© de calorique qui se dĂ©gage dans la formation dâune livre dâacide phosphorique , 40,00000 QuantitĂ© de calorique restĂ© dans chaque livre dâacide phosphorique , ĂŹ 0,00000 On suppose ici que lâacide phosphorique ne conserve aucune portion de calorique, ce qui nâest pas rigoureusement vrai mais la quantitĂ© comme on lâa dĂ©jĂ observĂ© plus haut en est probablement trĂšs-petite, & on ne la suppose Mile que faute de la pouvoir Ă©valuer. ĂŻoS Dans la combustion du Charbon» Combustion du Charbon. I,v. onc. gros gr. QuantitĂ© de charbon brĂ»lĂ©, l » » -» QuantitĂ© de gaz oxygĂšne absorbĂ© pendant la combustion, 2 9 1 10 QuantitĂ© dâacide carbonique formĂ©, 5 9 1 10 QuantitĂ© de calorique dĂ©gagĂ© par la combustion dâune livre de charbon , exprimĂ© par la quantitĂ© de livres de glace quâil peut fondre , 96,70000 QuantitĂ© de calorique dĂ©gagĂ© de chaque livre de gaz oxygĂšne, 37,72823 QuantitĂ© de calorique qui se dĂ©gage dans la formation dâune livre de gaz. acide carbonique , 27,02024. QuantitĂ© de calorique que conserve une livre dâoxygĂšne dans cette combustion , 29,13844 QuantitĂ© de calorique nĂ©cessaire pour porter une livre dâacide carbonique Ă lâĂ©tat de gaz, 20,97962 Dans la coms. du Gaz hvdrogĂšne* iop Combujlion du Gaq_ hydrogĂšne . » \ a *' Vi onc s ros ĂȘ r * QuantitĂ© de gaz hydrogĂ©nĂ© brĂ»lĂ©, i » â ,, QuantitĂ© de gaz oxygĂšne employĂ© pour la combultion , 5 10 5 2^ QuantitĂ© dâeau formĂ©e, 6 io ; 2^ QuantitĂ© de calorique dĂ©gagĂ© par la combustion dâune livre de gaz hydrogĂšne, 295,589^0 QuantitĂ© de calorique dĂ©gagĂ© par chaque livre de gaz oxygĂšne , QuantitĂ© de calorique qui se dĂ©gage pendant la formation dâune livre dâeau, QuantitĂ© de calorique que conserve une livre dâoxygĂšne dans fa combustion avec lâhydrogĂšne, QuantitĂ© de calorique que conserve une livre dâeau Ă zĂ©ro, De la Formation de VAcide nitrique Lorsque lâon combine du gaz nitreux avec du gaz oxigĂšne pour former de lâacide nitrique ou nitreux, il y a une lĂ©gĂšre chaleur produite; mais elle est beaucoup moindre que celle qui 44 - 33 %° 14,50386 12,32823 Ăź io Dans la format, de lâAcide nitriq. a lieu dans les autres combinaisons de lâoxy- gĂšne ; dâoĂč il rĂ©sulte par une consĂ©quence nĂ©cessaire que le gaz oxygĂšne, en se fixant dans lâacide nitrique , retient une grande partie dii calorique qui lui Ă©toit combinĂ© dans TĂ©tĂąt dĂ© gaz. II nâest point impossible fans doute de dĂ©terminer la quantitĂ© de calorique qui se dĂ©gage pendant la rĂ©union des deux gaz, & on en concluroit facilement ensuite celle qui demeure engagĂ©e dans la combinaison. On par- Viendroit Ă obtenir la premiĂšre de ces donnĂ©es* en opĂ©rant la combinaison du gaz nitreux & dii gaz oxygĂšne dans un appareil environnĂ© dĂ© glacĂ© mais comme il sĂ© dĂ©gage peu de calorique dans cette combinaison , on ne poĂčrroit rĂ©ussir Ă en dĂ©terminer la quantitĂ© , quâaĂștant quâon opĂ©reroit trĂšs en grand avec des appareils embarrassans & compliquĂ©s ; & câest cĂ© qui nous a empĂȘchĂ©s jusquâici, M. de la Place & moi, de la tenter. En attendant , on peut dĂ©jĂ y supplĂ©er par des calculs qui ne peuvent pas sâĂ©carter beaucoup de la vĂ©ritĂ©. Nous avons fait dĂ©tonner, M. de la Place & moi, dans un appareil Ă glace une proportion convenable de salpĂȘtre & de charbon , & nous avons observĂ© quâune livre de salpĂȘtre pouvoitj en dĂ©tonant ainsi, fondre 12 livres de glace. Mais une livre de salpĂȘtre > comme oĂi Dans la FormaĂ. de lâAcide nitriq. m le verra dans la fuite , contient ; onc. gror grains grainĂ* PotaOTe 7 6 31,84 - 4513,84. Acide sec 8 1 20,16 â 4720,16. Ft les 8 onces x gros 20 grains Ăź6 dâacide» font eux-mĂȘmes composĂ©s de onc, gros grains grains. OxygĂšne 6 3 66,34 â 373 8 > 34 * MofĂšte 1 5 23,82 â §61,82. On a donc rĂ©ellement brĂ»lĂ© dans cette opĂ©ra» lion 2 gros 1 grain j de charbon, Ă lâaide de 3738, graĂBS 34, ou 6 onces 3 gros 66,8^34 dâoxygĂČne ; & puisque la quantitĂ© de glace fondue dans cette combustion a Ă©tĂ© de 12 livres, il en rĂ©sulte qu'u ne livre de gaz oxygĂšne brĂ»lĂ© de la mĂȘme maniĂšre, fondroit 2§,38320 A quoi ajoutant pour la quantitĂ© de calorique que conserve une livre dâoxygĂšne dans sa combinaison aveç le charbon, pour constituer lâacide carbonique dans lâĂ©tat de gaz, & qui est, comme on lâa vu plus haut, de 29,13844 On a pour la quantitĂ© totale de calorique que contient une livre dâoxygĂšne, lorsquâil est combinĂ© dans lâacide nitrique. 38,72164 txa Dans la fokmat. dĂ© lâAcĂdĂš ĂŹxitriqĂŹ On a vu par le rĂ©sultat de la combuĂlion du phosphore , que dans lâĂ©tat de gaz oxygĂšne il en contenoit au moins Ăč6,6b66j Doue > en se combinant avec lâa- zote pour former de lâacide nitrique , il nâen perd quĂ© Des expĂ©riences ultĂ©rieures apprendront fi ce ĂĂ©sultat dĂ©duit par le calcul, sâaccorde aved des opĂ©rations plus directes. Cette Ă©norme quantitĂ© de calorique que lâoXy- gĂšne porte avec lui dans lâacide nitrique, ex^ plique pourquoi dans toutes les dĂ©tonations du nitre , ou pour mieux dire , dans toutes les occafions oĂč lâacide nitrique se dĂ©compose, il y a tin fi grand dĂ©gagement de calorique. CĂČmbujlion de la Bougiei AprĂšs avoir examinĂ© quelques cas de combustions simples, je vais donner des exemples de combustions plus composĂ©es ; je commence par la cire. Une livre de cette substance, Ăšn brĂ»lant paisiblement dans lâĂ pparĂšil Ă glace destinĂ© Ă rĂče- Ăurer les quantitĂ©s de calorique, fond 133 IĂŹVj 2 onces p gros de glacĂ©. Or une livre de bougie, suivant les expĂ©riences Dans rĂ Combustion de la Cire. nz TĂences que jâai rapportĂ©es, MĂ©m. de lâAcadi ahnĂ©e 1784, page 606, contient onc. gros grains. Charbon 13 1 23 HydrogĂ©nĂ© 2 6 49 Les 13 onces 1 gros 23 grains de charbon s dâaprĂšs les expĂ©riences ci - dessus rapportĂ©es * dĂ©voient fondre Les 2 onces 6 gros 49 grains dâhydrogĂšnĂ©, dĂ©voient fondre Total, IĂźv. de glace» 7 9 > 3939 ° J2, 3760? On voi't par ces rĂ©sultats, que la quantitĂ© de fcalorique qui fe dĂ©gage de la bougie qui brĂ»le*, est assez exactement Ă©gale Ă celle qu'on ob tien- droit en brĂ»lant sĂ©parĂ©ment un poids de charbon 8c dâhydrogĂšne Ă©gal Ă celui qui entre dans fa combinaison. LĂšs expĂ©riences fur la combustion de la bougie ayant Ă©tĂ© rĂ©pĂ©tĂ©es plufieurs Fois, jâai lieu de prĂ©sumer quâelles font exactesr Combustion do PHuile dâolives. Nous avons enfermĂ© dans lâappareil ordinaire une lampe qui contenait une quantitĂ© dâhĂșile dâolivĂ©s bien connue ; 8c lâexpĂ©rience finie , nous avons dĂ©terminĂ© exactement le poids de lâhuile qui avoir Ă©tĂ© consommĂ©e, & celui de H ii4 Dans la combustion de lâHuile la glace qui avoit Ă©tĂ© fondue ; le rĂ©sultat a Ă©tĂ© quâune livre dâhuile dâolives en brĂ»lant pou- voit fondre 148 livr. 140110. 1 gros dĂ©glacĂ©. Mais une livre dâhuile dâolives, dâaprcs les expĂ©riences que jâai rapportĂ©es , MĂ©moires de lâAcad. annĂ©e 1784, & dont on trouveia un extrait dans le chapitre suivant, contient One» gros grain». Charbon 12 y y HydrogĂšne 3 2 67 La combustion de 12 onces y gros y grains glaeat de charbon, ne devoit fondre que 76,18723 Et celle de z onces 2 gros 67 grains dâhydrogĂšne , 62,iyoyz Total, 138,33776 II sâen est fondu 148,88330 Le dĂ©gagement de calorique Ăą donc Ă©tĂ© plus considĂ©rable quâil ne devoit lâĂȘtre dâune quantitĂ© Ă©quivalente Ă 10,34334 Cette diffĂ©rence qui nâest pas au surplus trĂšs- considĂ©rable peut tenir ou Ă des erreurs inĂ©vitables dans les expĂ©riences de ce genre, ou Ă ce que la composition de lâhuile nâest pas encore affez rigoureusement connue. Mais il en PlJVN tsExPĂ©lUENC. SUR LE Caloriq. h s rĂ©sulte toujours quâil y a dĂ©jĂ beaucoup dâen- semble & dâaccord dans la marche des expĂ©riences relatives Ă la combinaison & au dĂ©gagement du calorique. Ce qui reste Ă faire dans ce moment & dont nous sommes occupĂ©s, est de dĂ©terminer ce que lâoxygĂšne conserve de calorique dans fa combinaison avec les mĂ©taux pour les convertir en oxides ; ce que lâhydrogĂšne en contient dans les diffĂ©rons Ă©tats dans lesquels il peut exister ; ensin de cĂłnnoĂtre dâune maniĂšre plus exacte la quantitĂ© de calorique qui se dĂ©gage dans la formation de Peau. II nous reste fur cette dĂ©termination une incertitude assez grande quâil est nĂ©cessaire de lever par de non* velles expĂ©riences. Ces dissĂ©rens points bien connus , & nous espĂ©rons quâils le seront bientĂŽt , nous nous trouverons vraisemblablement obligĂ©s de faire des corrections, peut-ĂȘtre mĂȘme astez considĂ©rables, Ă la plupart des rĂ©sultats que je viens dâexposef ; mais je nâai pas cru que ce fĂ»t une raison de diffĂ©rer dâen aider ceux qui pourront se proposer de travailler sur le mĂȘme objet. II est difficile quand on cherche les Ă©lĂ©mens dâune science nouvelle , de ne pas commencer par des Ă -peu-prĂšs ; & il est rare quâil soit possible de la porter dĂšs le pr» mier jet Ă son Ă©tat de perfection» tlĂj xi 6 Des Combustibles comtĂŽsĂ©s* CHAPITRE X. De la combinaison des Subjlances combuftibles les unes avec les autres. JLes substances combustibles Ă©tant est gĂ©nĂ©ral celles qui ont une grande appĂ©tence pour lâoxygĂČne, il en rĂ©sulte quâelles doivent avoir de IâaffinitĂ© entrâelles, quâelles doivent tendre Ă se combiner les unes avec les autres quĆsunt eadern uni tertio sunt eadem inter se ; Sc câest ce quâon observe en effet. Presque tous les mĂ©taux, par exemple, font susceptibles de se combiner les Uns avec les autres, & il en rĂ©sulte un ordre de composĂ©s quâon nomme alliage dans les usages de la sociĂ©tĂ©. Rien ne sâoppose Ă ce que nous adoptions cette expression ainsi nous dirons que la plupart des mĂ©taux sâailient les uns avec les autres ; que les alliages , comme toutes les combinaisons, font susceptibles dâun ou de plusieurs degrĂ©s de saturation que lĂ©s substances mĂ©talliques dans cet Ă©tat font en gĂ©nĂ©ral plus cassantes que les mĂ©taux purs , sur-tottt lorsque les mĂ©taux alliĂ©s diffĂšrent beaucoup par leur degrĂ© de fusibilitĂ© ; enfin nous ajouterons que câest Ă cette diffĂ©rence des degrĂ©s de su- Des Alliages mĂ©talliques. 117 ĂĂŹbilitĂ© des mĂ©taux que font dus une partie des phĂ©nomĂšnes particuliers que prĂ©sentent les alliages , tels, par exe-m pie, que la propriĂ©tĂ© quâonc quelques espĂšces de fer dâctre caftans Ă chaud. Ces fers doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme un alliage de fer pur, mĂ©tal presquâinfnsible, avec une petite quantitĂ© dâun autre mĂ©tal, quel quâil ne font point susceptibles dâĂȘtre dĂ©composĂ©es Ă un degrĂ© de Hiv IĂźĂo Des Combinaisons huileuses. chaleur supĂ©rieur Ă lâeau bouillante ; les deux principes qui les constituent demeurent unis ; ils fiĂ© combinent avec le calorique pour former un gaz. , Sc câest dans cet Ă©tat que çes huiles passent dans la distillation. JâaĂŹ donnĂ© la preuve que les huiles Ă©toient ainsi composĂ©es dâhydrogĂšne Sc de carbone dans un mĂ©moire fur la combinaison de ? esprit de. vin Sc des huiles avec lâoxygĂšne, imprimĂ© dans, ĂŻe recueil de lâAcadĂ©mie, annĂ©e 1784, page 79z. On y verra que les huiles fixes en brĂ»lant dans. le gaz oxygĂšne se convertissent en eau Sc en acide carbonique S Sc quâen appliquant le calcul; Ă lâexpĂ©rience , elles font composĂ©es de 21 parties dâhydrogĂšne & de 79 parties de carbone. Reut-ĂȘtre les substances huileuses solides, telles que la cirç, contiennent-elles eu outre tin peu dâoxigĂšne auquel elles doivent leur Ă©tat solide. Je suis au surplus occupĂ© dans ce moment InexpĂ©riences qui donneront un grand dĂ©velop-, peinent Ă toute cette thĂ©orie. Câest une question bien digne dâĂȘtre examinĂ©e , de savoir si lâhydrogĂšne est susceptible de. se combiner avec le soufre, le phosphore Sc mĂȘme avec les mĂ©taux dans IâĂ©tat concret. Rien nâindique fans doute Ă priori que ces combinaisons soient impossibles; car puisque les corps combustibles font en gĂ©nĂ©ral susceptibles de stz Des Combin. hydkogeno-mĂȘtaiziq. ĂŹzĂŻĂŻ combiner les uns avec les autres, on ne voie pas pourquoi lâhydrogĂšne feroit exception. Mais en mĂȘme-tems aucune expĂ©rience directe- na prouve encore ni la poĂTibilitĂ© ni lâimpoffibilitĂ© de cette union. Le fer & le zinc font de tous les mĂ©taux ceux dans lesquels on feroit le plus çn droit de soupçonner une combinaison dâhy- drogĂšne mais en mĂȘme-tems ces mĂ©taux ont la propriĂ©tĂ© de dĂ©composer beau ; & comme dans les expĂ©riences chimiques il est difficile de fe dĂ©barrasser des derniers vestiges dâhumi-. ditĂ©, il nâest pas facile de sâassurer si les petites, portions de gaz hydrogĂšne qsson obtient dans. quelques expĂ©riences fur ces mĂ©taux leur Ă©toient combinĂ©es , ou bien si elles proviennent de la dĂ©composition de quelques molĂ©cules dâeau. Ce quâil y a de certain, câesl que plus on prend foin dâĂ©carter lâeau de ce genre dâexpĂ©rience, plus la quantitĂ© de gaz hydrogĂšne diminue, & quâavec de tres-grandes prĂ©cautions on parvient Ă nâen avoir que des quantitĂ©s presque infen-» fibles. Quoi quâil en soit, que les corps combustibles, notamment le soufre, le phosphore & les mĂ©taux , soient susceptibles ou non dâabsorber de 1 hydrogĂšne, on peut assurer au moins quâil ne sây combine quâen trĂšs-petite quantitĂ© ; & que çette combinaison loin dâĂȘtre essentielle Ă leur 122 Combinaisons hydrogeno-mĂȘtali,. constitution, ne peut ĂȘtre regardĂ©e que comme une addition Ă©trangĂšre qui en altĂšre la puretĂ©. Câest au surplus Ă ceux qui ont embrassĂ© ce systĂšme Ă prouver par des expĂ©riences dĂ©cisives lâexistence de cet hydrogĂšne, & jusquâĂ prĂ©sent ils nâont donnĂ© que des conjectures appuyĂ©es fur des suppositions. Dls Acide* a plusieurs bases. 123 C H A^I T R E XI. ConsidĂ©rations far les Oxides & les Acides Ă plujieurs bases , & fur la composition des matiĂšres vĂ©gĂ©tales & animales, N^ous avons examinĂ© dans le chapitre cinquiĂšme & dans le chapitre huitiĂšme quel Ă©toit le rĂ©sultat de la combustion & de lâoxygĂ©nation des quatre substances combustibles simples, le phosphore, le soufre, le carbone 8c lâhydro- gcne nous avons fait voir dans le chapitre dixiĂšme que les substances combustibles simples croient susceptibles de se combiner les unes avec les autres, pour former des corps combustibles composĂ©s, 8t nous avons observĂ© que les huiles en gĂ©nĂ©ral, principalement les huiles fixes des vĂ©gĂ©taux, appartenoient Ă cette classe,& quâelles Ă©toient toutes composĂ©es dâhydrogĂšne & de carbone. II me reste Ă traiter dans ce chapitre de lâoxygĂ©nation des corps combustibles composĂ©s , Ă faire voir quâil existe des acides & des oxides Ă base double & triple, que la nature nous en fournit Ă chaque pas des exemples, & que câest principalement par ce genre de combinaisons cpstelle est parvenue Ă former ayec 124 Acide niteo-muriatique. un auflĂź petit nombre dâĂ©tĂ©mens ou de corps simples une aussi grande variĂ©tĂ© de rĂ©sultats. On avoit trĂšs-anciennement remarquĂ© quâen mĂȘlant ensemble de Facidejmuriatique & de iâacide nitrique, il en rĂ©suftoit un acide mixte qui avoit des propriĂ©tĂ©s fort diffĂ©rentes de celles des deux acides dont il Ă©toit composĂ©. Cet acide a Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ© par la propriĂ©tĂ© quâil a de dissoudre For , le Roi des mĂ©taux dans le langage alchimique, & câest de-lĂ que lui a Ă©tĂ© donnĂ©e la qualification brillante d?eau rĂ©gale . Cet acide mixte , comme Fa trĂšs - bien prouvĂ© M. Berthollet, a des propriĂ©tĂ©s particuliĂšres dĂ©pendantes de Faction combinĂ©e de ses deux bases acidisiables, & nous avons cru par cette raison devoir lui conserver un nom particuliers Celui dâacide nitro-muriatique nous a paru le plus convenable, parce quâil exprime la nature des deux substances qui entrent dans fa composition. Mais ce phĂ©nomĂšne qui nâa Ă©tĂ© observĂ© que pour lâacide nitro-muriatique se prĂ©sente continuellement dans le rĂšgne vĂ©gĂ©tal' il est infiniment rare dây trouver un acide simple » câest- Ă -dire qui ne soit composĂ© que dâttne seule base acidisiable. Tous les acides de ce rĂšgne ont pour base FhydrogĂšne & le carbone, quelquefois FhydrogĂšne , le carbone & le phosphore , Acides vĂ©gĂ©taux et animaux. 12/ le touc combinĂ© avec une proportion plus ou moins considĂ©rable dâoxygĂšne. Le rĂšgne vĂ©gĂ©tal a Ă©galement des oxides qui font formĂ©s des mĂȘmes bases doubles 6c triples, mais moins oxygĂ©nĂ©s. Les acides & oxides du rĂšgne animal font encore plus composĂ©s ; il entre dans la combinaison de la plupart quatre bases acidisiables * lâhydrogĂšne,le carbone, le phosphore & lâĂĄzote* Je ne mâctendrai pas beaucoup ici fur cette matiĂšre fur laquelle il nây a pas long-tems que je me fuis formĂ© des idĂ©es claires & mĂ©thodiques je la traiterai plus Ă fond dans des MĂ©moires que je prĂ©pare pour lâAcadĂ©mie. La plus grande partie de mes expĂ©riences sont faites, mais il est nĂ©cessaire que je les rĂ©pĂšte & que je les multiplie davantage, aĂĂŹn de pouvoir donner des rĂ©sultats exacts pour les quantitĂ©s. Je me contenterai en consĂ©quence de faire une courte Ă©numĂ©ration des oxides & acides vĂ©gĂ©taux & animaux, & de terminer cet article par quelques rĂ©flexions fur la constitution vĂ©gĂ©tale 6c animale. Les oxides vĂ©gĂ©taux Ă deux bases font le sucre, les diffĂ©rentes espĂšces de gomme que nous avons rĂ©unies fous le nom gĂ©nĂ©rique de muqueux, & lâamidon. Ces trois substances ont pour radical lâhydrogĂšne & le carbone com- 1 26 ĂXIDES HYDRO-CĂRBONEtĂX. binĂ©s ensemble, de maniĂšre Ă ne former quâunĂ© seule base, & portĂ©s Ă lâĂ©tat dâoxide par unĂ© portion dâoxygĂšne ; ils ne diffĂšrent que par Ăźa proportion des principes qui composent la base. On peut de lâĂ©tat dâoxide les faire passer Ă celui dâacide en leur combinant une nouvelle quantitĂ© dâoxygĂšne, & on forme ainsi, suivant le degrĂ© dâoxygĂ©nation & la proportion de lâhydrogĂšne & du carbone , les diffĂ©rens acides vĂ©gĂ©taux. II ne s J agiroit plus pour appliquer Ă la âho- menclature des acides Sc des oxides vĂ©gĂ©taux les principes que nous avons prĂ©cĂ©demment Ă©tablis pour les oxides Sc les acides minĂ©raux, que de leur donner des noms relatifs Ă la nature des deux substances qui composent leur base. Les oxides & les acides vĂ©gĂ©taux seroient alors des oxides 6c des acides hydro-carboneux bien plus on auroit encore dans cette mĂ©thode lâavantage de pouvoir indiquer fans pĂ©riphrases quel est le principe qui est en excĂšs , comme M. Rouelle lâavoit imaginĂ© pour les extraits vĂ©gĂ©taux il appeloit extracto-rĂ©sineux celui oĂč lâextrait dominoit , 6c rĂ©sino-extractif celui qui participoit davantage de -la rĂ©sine. En partant des mĂȘmes principes, 6c en variant tes terminaisons pour donner encore plus dĂ©tendue Ă ce langage, on auroit pour dĂ©signer Nomenclature. 127 les acides & les oxides vĂ©gĂ©taux, les dĂ©nominations suivantes Oxide hydro-carboneux. Oxide hydro-carbonique. Oxide carbone-hydreux. * Oxyde carbone-hydrique. Acide hydro-carboneux. Acide hydro-carbonique. Acide hydro-carbonique oxygĂ©nĂ©. Acide carbone-hydreux. Acide carbone-hydrique. Acide carbone-hydrique oxygĂ©nĂ©. II est probable que cette variĂ©tĂ© de langage fera suffisante pour indiquer toutes les variĂ©tĂ©s que nous prĂ©sente la nature , & quâĂ mesure que les acides vĂ©gĂ©taux seront bien connus , ils se rangeront naturellement & pour ainsi dire dâeux-mĂȘmes dans le cadre que nous venons de prĂ©senter. Mais il sâen faut bien que nous soyons encore en Ă©tat de pouvoir faire une claffisication mĂ©thodique de ces substances nous savons quels font les principes qui les composent, & il ne me reste plus aucun doute a cet Ă©gard ; mais les proportions font encore inconnues. Ce font ces considĂ©rations qui nous ont dĂ©terminĂ©s Ă conserver provisoirement les *28 Nomenclature provisoire. homs anciens; & maintenant encore que je suiĂĄ un peu plus avancĂ© dans cette carriĂšre que je ne TĂ©tois Ă TĂ©poque oĂč notre essai de nomenclature a paru , je me reproeherois de tirer des consĂ©quences trop dĂ©cidĂ©es dâexpĂ©riences qui ne font pas encore assez prĂ©cises mais en convenant que cette partie de la Chimie reste en souffrance, je puis y ajouter lâespĂ©rance quâelle sera bientĂŽt Ă©claircie. Je me trouve encorĂ© plus impĂ©rieusement forcĂ© de prendre le mĂȘme parti Ă lâĂ©gard des oxides & des acides Ă trois & quatre bases, dont lĂ© rĂšgne animal prĂ©sente un grand nombre d exemples , tSc qui se rencontrent mĂȘme quelquefois dans le rĂšgne vĂ©gĂ©tal. Lâazote, pĂĄr exemple, entre dans la composition dĂ© lâacide prussiquej il sây trouve joint Ă ThydrogĂšne & au carbone, pour former une base triple ; il entre Ă©galement, Ă ce quâon peut croire - dans lâacide gallique. Enfin presque tous les acides animaux ont pour base sazote, le phosphore S lâhydrogĂšne & le carbone. Une nomenclature qui entreprendroiE dâexprimer Ă la fois ces quatre bases , seroit mĂ©thodique sans doute ; elle auroit lâavantage dâexprimer des idĂ©es claires & dĂ©terminĂ©es mais cette cumulation de substantifs & dâadjectifs grecs & latins, dont les Chimistes mĂȘme nâont point encore admis gĂ©nĂ©ralement Tissage , semblerait prĂ©senter NOMENCLATURE PROVISOIRE. 125 prĂ©senter un langage barbare, Ă©galement difficile Ăą retenir & Ă prononcer. La perfection dâailieurs de la science doit prĂ©cĂ©der celle du langage -, 6c il sâen faut bien que cette partie de la Chimie soit encore parvenue au point auquel elle doit arriver un jour. II est donc indispensable de conserver, au moins pour Ășn terns , les noms anciens pour les acides & oxides animaux. Nous nous sommes seulement permis dây faire quelques lĂ©gĂšres modifications ; par exemple, de terminer en eux la dĂ©nomination de cetix dans lesquels nous soupçonnons qne le principe açidifĂźa- ble est en excĂšs, & de terminer au contraire eir ique le nom de ceux dans lesquels nous avons lieu de croire que lâoxygĂšne est prĂ©dominant. Les acides vĂ©gĂ©taux quâon connoĂźt jusquâĂ prĂ©sent, sont au nombre de treize ; savoir ; L'acide acĂ©teux. Lâacide acĂ©t ique, Lâacide oxalique. Lâacide tĂ rtarewx. Lâacide pyro - tartarezc. Lâacide citrique* Lâacide mal ique. Lâacide pyro-muqueaX» Lâacide pyro - ligneux. Lâacide gaWique. Lâacide benzole. I 150 EquilibrĂ© entrĂ© les prinCipĂS, Lâacide camphori^ue. Lâacide succin ique. Quoique tous ces acides soient, comme je Pai dit , principalement & presquâuniquement composes dâhydrogĂšne , de carbone & dâoxy- gĂšne , ils ne contiennent cependant, Ă proprement parler, ni eau , ni acide carbonique, ni huile , mais seulement les principes propres Ă les former. La force dâattraction quâexercent rĂ©ciproquement lâhydrogĂšne, le carbone & lâoxy- gĂšne, est dans ces acides dans un Ă©tat dâĂ©qui- libre qui ne peut exister quâĂ la tempĂ©rature dans laquelle nous vivons pour peu quâon les Ă©chauffe au-delĂ du degrĂ© de Peau bouillante, PĂ©quilibre est rompu ; PoxygĂšne& lâhydrogĂšne se rĂ©unissent pour former de Peau ; une portion du carbone sâunit Ă PhydrogĂšne pour produire de Phuile ; il se forme aussi de lâacide carbonique par la combinaison du carbone & de lâoxy- gĂČne ; enfin il se trouve presque toujours une quantitĂ© excĂ©dente de charbon qui reste libre. Câest ce que je me propose de dĂ©velopper un peu davantage dans le Chapitre suivant. Les oxides du rĂšgne animal font encore moins connus que ceux du rĂšgne vĂ©gĂ©tal, & leur nombre mĂȘme est encore indĂ©terminĂ©. La partie rouge du sang , la lymphe, presque toutes les sĂ©crĂ©tions font de vĂ©ritables oxides ; & câest Acides animaux- 13 i sĂŽus ce point de vue quâil est important de les Ă©tudier. QuĂĄnt Ăąux acides animaux , le nombre de ceux qui font connus fe borne actuellement Ă six ; encore est-'il probable que plusieurs de ces acides rentrent les uns dans les autres, ou au moins ne diffĂšrent que dâtĂŹne maniĂšre peu sensible. Ces acides font Lâacide lactique. Lâacide fĂ cclio-lactique. LâĂĄcide bombique. Lâacide fĂłrmique. Lâacide fĂ©bacique. * Lâacide pruffique, Je ne place pas lâacide phosphorique aĂș rĂąng des acides animaux, pĂĄrce quâil appartient Ă©galement aux trois rĂšgnes. La connexion des principes qui constituent les acides & les oxides animaux , nâest pas plus solide que celle des acides & des oxides vĂ©gĂ©taux ; Un trĂšs-lĂ©ger changement dans lĂą tempĂ©rature suffit pour la troubler, & câest ce quĂš fespĂšre rendre plus sensible par les observations que je vais rappoher dans le Chapitre suivant. 132 BĂšcomfĂŽsitĂon des VĂ©gĂ©taux. CHAPITRE XII. De la dĂ©composition des MatiĂšres vĂ©gĂ©tales & animales par Vaction du feu. PouR bien concevoir ce qui se passe dans ]a dĂ©composition des substances vĂ©gĂ©tales par le feu, il faut non-seulement considĂ©rer la nature des principes qui entrent dans leur composition , mais encore les diffĂ©rentes forces dâattraction que les molĂ©cules de ces principes exercent les unes fur. les autres, & en mĂȘme- tems celle que le calorique exerce fur eux. Les principes vraiment constitutifs des vĂ©gĂ©taux fe rĂ©duisent Ă trois , comme je viens de Pexpofer dans le Chapitre prĂ©cĂ©dent ; lâhydro- gĂšne , ĂźâoxygĂšne & le carbone. Je les appelle constitutifs , parce quâils font communs Ă tous les vĂ©gĂ©taux, quâil ne peut exister de vĂ©gĂ©taux fans eux ; Ă la diffĂ©rence des autres substances qui ne font essentielles quâĂ la constitution de tel vĂ©gĂ©tai en particulier , mais non pas de tous les vĂ©gĂ©taux en gĂ©nĂ©ral. De ces trois principes, deux, lâhydrogĂšne& IâoxygĂšne , ont une grande tendance Ă sâunir au calorique St Ă fe convertir en gaz; tandis DĂCOMPOSITION DE5 VĂGĂTAUX. que le carbone au contraire est un principe fixe & qui a trĂšs-peu dâaffinitĂ© avec le calorique. Dâun autre cĂŽtĂ© , lâoxygĂšne qui tend avec un degrĂ© de force Ă peu prĂšs Ă©gale Ă sâunir, soit avec ĂŹâhydrogĂšne , soit avec Je carbone , Ă la tempĂ©rature habituelle dans laquelle nous vivons , a au contraire plus dâ avec le carbone Ă une chaleur rouge ; lâoxygĂšne quitte en consĂ©quence Ă ce degrĂ© {'hydrogĂšne , Sc sâunit au carbone pour former de lâacide carbonique. Je me servirai quelquefois de cette expreĂlĂŹon chaleur rouge , quoiquâeile nâexprime pas un degrĂ© de chaleur bien dĂ©terminĂ©e, mais beaucoup supĂ©rieure cependant Ă celle de ĂŹâean bouillante. Quoique nous soyons bien Ă©loignĂ©s de con- noitre la valeur de toutes ces forces , & de pouvoir en exprimer lâcnergie par des nombres, au moins sommes-nous certains par ce qui se passe journellement sous nos yeux, que quelque variables quâelles soient en raison du degrĂ© de tempĂ©rature , ou , ce qui est la mĂȘme chose, en raison de la quantitĂ© de calorique avec lequel elles font combinĂ©es, elles font toutes Ă peu prĂšs en Ă©quilibre Ă la tempĂ©rature dans laquelle nous vivons ; ainsi les vĂ©gĂ©taux ne contiennent ni huile, ni eau, ni acide carbonique; mais ils Iiij 134 'DĂ©composition des VĂ©gĂ©taux contiennent les Ă©lĂ©mens de toutes ces substances, LâhydrogĂšne nâeĂt point combinĂ©, ni aveç lâoxy- gĂšne 5 ni avec le carbone, & rĂ©ciproquement; mais les molĂ©cules de ces trois substances forment une combinaison triple , dâoĂč rĂ©sultent le repos & lâĂ©quilibre. Un changement trçs-lĂ©ger. dans la tempĂ©rature suffit pour renverser tout cet Ă©chassaudage. de combinaisons , sâil est permis de se servir de cette expression. Si la tempĂ©rature Ă laquelle le vĂ©gĂ©tal est exposĂ© n'excĂšde pas beaucoup celle de lâeau bouillante , lâhydrogcne & Pox-ygĂšne se rĂ©unissent & forment de Iâeau qui paste dans la, distillation ; une portion dâhydrogĂšne & de carbone sâunissent ensemble pour former de Phuifa volatile , une autre portion de carbone devient fibre, Sc comme le principe le plus fixe, il reste dans la cornue. Mais si au lieu dâune chaleur voisine de Peau bouillante on applique Ă une substance vĂ©gĂ©tale une chaleur rouge, alors çe nâeĂt plus de Peau qui se forme, ou plutĂŽt mĂȘme celle qui pouvoit sâĂȘtre formĂ©e par la premiĂšre impression de la chaleur se dĂ©compose ; PoxygĂšne sâunit au carbone avec lequel il a plus dâaffinitĂ© Ă ce degrĂ© ; il se forme de. lâacide carbonique, & lâhydrogĂšne devenu libre sâĂ©chappe sous La forme de gaz , en sâunissant au calorique. Non-seul entent à çe dçgrç il YL DĂ©composition des VĂ©gĂ©taux. 13s se forme point dâhuile , mais sâil sâen ctoit sonnĂ©, elle seroit dĂ©composĂ©e. On voit donc que la dĂ©composition des matiĂšres vĂ©gĂ©tales se fait Ă ce degrĂ© , en vertu dâun jeu dâaffinitĂ©s doubles & triples , & que tandis que le carbone attire lâoxygĂšne pour former de sacide carbonique, le calorique attire lâhydrogcne pour former du gaz hydrogĂšne. II nâest point de substance vĂ©gĂ©tale dont la distillation ne soumisse la preuve de cette thĂ©orie , si toutefois on peut appeler de ce nom un simple Ă©noncĂ© des faits. Qu on distille du sucre; ^ant quâon ne lui fera Ă©prouver quâune chaleur infĂ©rieure Ă celle de seau bouillante, il ne perdra quâun peu dâeau de cristallisation ; il fera toujours du sucre & il en conservera toutes les propriĂ©tĂ©s mais sitĂŽt quâon lâexpofe Ă une chaleur tant soit peu supĂ©rieure Ă celle de lâeau bouillante , il noircit ; une portion de carbone se sĂ©pare de la combinaison, en mĂȘme tems il passe de lâeau lĂ©gĂšrement acide, & un peu dâhuile ; le charbon qui reste dans la cornue, forme prĂšs dâun tiers du poids originaire. Le jeu des affinitĂ©s est encore plus compliquĂ© dans les plantes qui contiennent de lâazote, comme les crucifĂšres , & dans celles qui contiennent du phosphore; mais comme ces subst, tances nâentrent quâen petite quantitĂ© dans leur liv 1 JjĂł BĂGOMP. DES MATIERES ANIMALES, çombiuaison , elles n'apportent pas de grands changemcns , au moins en apparence, dans les phĂ©nomĂšnes de la distillation il paroĂźr que le phosphore demeure combinĂ© avec le charbon * qui lui communique de la fixitĂ©. Quant Ă lâazote , il sâunit Ă l'hydrogcne. pour former de lâammo-. iliaque ou alkali volatil. Les matiĂšres animales Ă©tant composĂ©es Ă peu prĂšs des mĂȘmes principes que les plantes CrucifĂšres, leur distillation donne le mĂȘme rĂ©sultat ; mais comme elles contiennent plus dâhy-, drogcne Sc pins dâ , elles fournisient plus dâhuile Sc plus dâammoniaque. Pour faire con-,. -RoĂźtre avec quelle ponctualitĂ© cette thĂ©orie rend çompte de tous les phĂ©nomĂšnes qui ont lieu dans la distillation des matiĂšres animales , je ne citerai quâun fait ; câest la rectification Sc la dĂ©-, composition totale des huiles volatiles animales, appelĂ©es vulgairement huiles de Dippcl. Ces, huiles, lorfquâon les obtient par une premiĂšre .distillation Ă feu nud , font brunes, parce quâelles contiennent un peu de charbon presque libre j mais, elles deviennent blanches par la rectification. Le carbone tient si peu Ă ces combinat sons, quâil sâen sĂ©pare par leur simple expofi-, tion Ă Pair. Si on place une huilĂ© volatile animale bien rectifiĂ©e & par consĂ©quent blanche , limpide Sc transparente, sous une cloche rem- Huiles 157 plie de gaz. oxygĂšne, en peu de rems le volume du gaz diminue & il est absorbĂ© par lâhuile. LâoxygĂšne se combine avec lâhydrogcne de lâhuile , pour former de seau qui tombe au fond ; en mĂȘme tems la portion de charbon qui Ă©toit combinĂ©e avec lâhydrogĂšne, devient libre & f'e manifeste par fa couleur noire. CâeĂt par cette raison que ces huiles ne se conservent blanches & claires, quâautant quâon les enferme dans des flacons bien bouchĂ©s, & quâclles noircissent dĂšs quâelles ont le contact de sair. Les rectifications successives de ces mĂȘmes huiles prĂ©sentent un autre phĂ©nomĂšne con st r- rnatif de cette thĂ©orie. A chaque fois quâon les distille, il reste un peu de charbon au fond de la cornue, en mĂȘme tems il se forme un peu dâeau par la combinaison de lâoxygĂšne de iâair des vaisseaux avec lâhydrogĂšne de lâhuile. Comme ce mĂȘme phĂ©nomĂšne a lieu Ă chaque distillation de la mĂȘme huile., il en rĂ©sulte quâau bout dâun grand nombre de rectifications successives , fut-tout si on opĂšre Ă un degrĂ© de feu un peu fort & dans des vaisseaux dâune capacitĂ© un peu grande, la totalitĂ© de lâhuile fe trouve dĂ©composĂ©e , & lâon parvient Ă la convenir entiĂšrement en eau & en charbon, Ăepe dĂ©composition totale de lâhuile par des iz8 Huiles animales. rectifications rĂ©pĂ©tĂ©es, est beaucoup plus longue & beaucoup plus difficile , quand on opĂšre avec des vaisseaux dâune petite capacitĂ© , & sur-tout Ă un degrĂ© de feu lent & peu supĂ©rieur Ă celui de Jâeau bouillante. Je rendrai compte Ă lâAcadĂ©mie, dans un MĂ©moire particulier, du dĂ©tail de mes expĂ©riences fur cette dĂ©composition des huiles ; mais ce que jâai dit me paroĂźt suffire pour donner des idĂ©es prĂ©cises de la constitution des matiĂšres vĂ©gĂ©tales & animales » & de leur dĂ©composition par le feu.. Fermentation vineuse. izK 3 CHAPITRE XIII. De la dĂ©composition, des Oxides vĂ©gĂ©taux par la fermentation vineuse. T out le monde sisit comment se fait Ăźe vin, le cidre, lâhidromel & en gĂ©nĂ©ral toutes les. boissons fermentĂ©es spiritueuses. Qn exprime le jus des raisins & des pommes; on-Ă©tend dâeau ce dernier ; on met la liqueur dans de grandes cuves, & on la tient dans un lieu dont la tempĂ©rature soit an moins de 10 degrĂ©s du thermomĂštre de RĂ©aumur. BientĂŽt il sây excite un mouvement rapide de fermentation, des bulles, dâair nombreuses viennent crever Ă la surface, & quand la fermentation est Ă son plus haut pĂ©riode, la quantitĂ© de ces bulles est si grande, la quantitĂ© de ga? qui se dĂ©gage est si considĂ©rable , quâon croiroit que la liqueur est sur -un brasier ardent qui y excite une violente Ă©bullb tion. Le gaz qui se dĂ©gage est de Ăâacide carbonique , & quand on 1 e recueille avec soin , il est parfaitement pur & exempt du mĂ©lange de toute autre espĂšce dâair ou de gaz. Le suc des raisins, de doux & de sucrĂ© quâil Ă©toit, se change dans cette opĂ©ration en une li- Fermentation vineuse. queur vineuse qui, lorsque la fermentation eÂŁE complette, ne contient plus de sucre, & dont on peut retirer par distillation une liqueur inflammable qui est connue dans le commerce & lans les arts fous le nom d'cfprit de vin. On sent que cette liqueur Ă©tant Ășn rĂ©sultat de la fermentation dâune matiĂšre sucrĂ©e quelconque suffisamment Ă©tendue dâeau, il auroit Ă©tĂ© contre les principes de notre nomenclature de la nommer plutĂŽt esprit de vin quâesprit de cidre, ou esprit de sucre fermentĂ©. Nous avons donc Ă©tĂ© forcĂ©s dâadopter un nom pins gĂ©nĂ©ral, & celui Ă âalkool qui nous vient des arabes .nous. a paru propre Ă remplir notre objet. Cette opĂ©ration est une des plus frappantes Sc des plus extraordinaires de toutes celles que la Chimie nous prĂ©seĂTĂe, 8c nous avons Ă examiner dâoĂč vient le gaz acide carbonique qui se dĂ©gage, dâoĂŹi vient F esprit inflammable, qui se forme, & comment un corps doux, un oxide vĂ©gĂ©tal peut fe transformer ainsi en deux substances si diffĂ©rentes, dont lâune est combustible, lâautre Ă©minemment incombustible. que pour arriver Ăą la solution de ces deux questions, il falloit d'abord bien connaĂźtre lâanalyfe & la nature du corps susceptible de fermenter, & les produits de la fermentation ; car rien ne fe crĂ©e, ni dans les opĂ©rations de lâart, ni dans. 'Fermentation vineuse. 141 celles de la nature, & lâon peut poser en principes que dans toute opĂ©ration , il y a une Ă©gale quantitĂ© de matiĂšre avant & aprĂšs l'oaĂ©ration ; que la qualitĂ© & la quantitĂ© des principes est la mĂȘme , & quâil nây a que des changemens , dĂ©s modifications. Câesl fur ce principe quâest fondĂ© tout lâart de faire des expĂ©riences en Chimie on est obligĂ© de supposer dans toutes une vĂ©ritable Ă©galitĂ© ou Ă©quation ent\e les principes rĂŹu corps quâon examine , & ceux quâon en retire par Ăâanalyfe. Ainsi puisque du moĂ»t de raisin donne du gaz acide carbonique & de lâalkool, je puis dire que le moĂ»t de raisin = acide carbonique 4- alkool. II rĂ©sulte de-lĂ quota peut parvenir de deux maniĂšres Ă Ă©claircir ce qui fe passe dans la fermentation vineuse ; la premiĂšre, en dĂ©terminant bien la nature & les principes du corps fermentefcible ; la seconde , en observant bien les produits qui en rĂ©sultent par la fermentation , & il est Ă©vident que les connois- sauces que lâon peut acquĂ©rir sur lâun conduisent Ă des consĂ©quences certaines fur la nature des autres, & rĂ©ciproquement. II Ă©toit important dâaprĂšs cela que je mâat- tachasse Ă bien connoĂźtre les principes cons- tituans du corps fermentefcible. On conçoit que pour y parvenir je nâai pas Ă©tĂ© chercher les ĂŹqĂ Analyse d u Sucre; sucs de fruits trĂšs-compofĂ©s, & dont une analyse rigoureuse seroit peut-ĂȘtre impossible. Jâai choisi de tous les corps susceptibles de fermenter le plus simple ; le sucre dont lâanalyfe est facile, & dont jâai dĂ©jĂ prĂ©cĂ©demment sait con- noĂźtre la nature. On se rappelle que cette substance est un vĂ©ritable oxide vĂ©gĂ©tal, un oxĂŹdĂ« Ă deux bases ; quâil est composĂ© dâhydrogĂšnĂ© & de carbone portĂ© Ă IâĂ©tat dâoxide par une certaine proportion dâoxygĂšne, & que ces trois principes font dans un Ă©tat dâcquilibre quâunĂ« force trcs-IĂ©gĂšre suffit pour rompre une longue suite dâexpĂ©riences faites par diffĂ©rentes voies & quĂš jâai rĂ©pĂ©tĂ©es bien des fois , mâĂĄ appris que les proportions des principes qui entrent dans la composition du sucre sont Ă -peu-prĂšs les suivantes. HydrogĂ©nĂ© j 8 partieĂĄ * OxygĂšne j 64 CarbonĂ© , 28 Total, joĂČ Pour faire fermenter le sucre il faut dâabĂłrd lâĂ©tendre dâenviron quatre parties dâeau. Mais de lâeati & du sucre mĂȘlĂ©s ensemble j dans quelque proportion que ce soit j ne fermente- roient jamais sents, & lâĂ©quilibre subsistĂšrent toujours entre les principes .de cette combinai- Fermentation d u SĂșckĂ«. son, si on ne le rompoit par un moyen quelconque. Un peu de levure de bierre suffit pont produire cet effet & pour donner le premier mouvement Ă la fermentation elle se continue ensuite dâelle-mĂȘme jusquâĂ la fin. Je rendrai compte ailleurs des effets de la levure & de ceux des fermens en gĂ©nĂ©ral. Jâai communĂ©ment employĂ© dix livres de levure en pĂąte pour un quintal de sucre, & une quantitĂ© dâeau Ă©gale Ă quatre fois le poids du sucre ainsi la liqueur fermentescible se trouyoit composĂ©e ainsi quâil suit je donne ici les rĂ©sultats de mes expĂ©riences tels que je les ai obtenus, & en conservant mĂȘme jusquâaux fractions que mâa donnĂ©es le calcul de rĂ©duction. MatĂ©riaux de la fermentation pour un quintal de sucre . Eau.».... Sucre...... Levufe de biere en pĂąte Eau.. 7 composĂ©e de j Levure sĂšche,. To r ai,. 10 Uv. onc. gc- 8- 400 » 100 » » » . 7 Ăź 6 44 % la I 28 m N » » r 44 Fermentation d u. Sucre* DĂ©tail des principes confiituans des matĂ©riaux de la fermentation. ĂŹm onc. gt. grains* . liv. onc. gr. grains; 407 3 6 44 r composĂ©es de fĂ©es de liv. onc. gr. gr> z iz i z8 dĂ© levure seche composĂ©es d ^HydrogĂšne, t OxygĂšne,, ... 6 l I ...346 * ^ HydrogĂšne d OxygĂšne. . ... 8 » ... 64 » f Carbone... J Azote. ».. » ... » » j HydrogĂšne OxygĂšne.. ... » 4 59,00 Z,P 4 9 , 3 ° 28 , 7 s T O T AI, ... 1... ». .5 IO RĂ©capitulation des principes confiituans des matĂ©riaux de la fermentation. f de lâeau ^de lâeau de la levure. !iv. on. gr. griinSi 340 » » » 1 ^ iiv. OxygĂšne..* 69 s » 8,70 /du lucre. .. 8 » » 1 [ de la levure, n 4 5 9,3° fdu sucre... . z8 i> » » -> L de la levure. xi 4 59,003 ri 4 5?> Ăč0 de la levure. >> » 5 2,94 T q T a 1 v 10 »» AprĂšs \ ĂâtfODUITS RE LĂ FERMENTATION; 14s Apres avoir bien dĂ©terminĂ© quelle est la nature & la quantitĂ© des principes qui constituent les matĂ©riaux de la fermentation, il reste Ă examiner quels en font les produits. Pour parvenir ĂĄ les connoĂźtre , jâai commencĂ© par renfermer les s 10 livres de liqueur ci-dessus dans un appareil , par le moyen duquel je pouvois -, non-seulement dĂ©terminer la qualitĂ© & la quantitĂ© des gaz Ă mesure quâils fe dĂ©ga- geoient, mais encore peser chacun des produits sĂ©parĂ©ment, Ă telle Ă©poque de la fermentation que je le jugeois Ă propos. II feroit trop long de dĂ©crire ici cet appareil , qui fe trouve ail surplus dĂ©crit dans la troisiĂšme partie de cet Ouvrage. Je me bornerai donc Ă rendre compte des effets. Une heure Ăłu deux aprĂšs qste le mĂ©langĂ© st fait, fur-tout si la tempĂ©rature dans laquelle on opĂšre est de 1 y Ă 18 degrĂ©s, on commence Ă appercevoir les premiers indices de la fermentation la liqueur fe trouble & devient Ă©cumeuse ; il sâen dĂ©gage des bulles qui viennent crever Ă la surface bientĂŽt la quantitĂ© dĂ© ces bulles augmente, & il se fait un dĂ©gagement abondant & rapide de gaz acide carbo-» hique trĂšs-pur accompagnĂ© dâĂ©cume qui nâest autre chose que de la levure qui se sĂ©pare. Au bout de quelques jours > suivant lĂ« degrĂ© de K s4'6 Produits de eĂ FermentĂ TĂĂŽk., chaleur , le mouvement & le dĂ©gagement de gaz diminue, mais il ne ceĂTe pas entiĂšrement j & ce nâest quâaprĂšs un intervalle de tems assez long que la fermentation est achevĂ©e» Le poids de lâacide carbonique sec qui se dĂ©gage dans cette opĂ©ration est de z p livres j onces 4 gros 19 grains. Ce gaz. entraĂźne en outre avec lui une portion assez considĂ©rable dâeau quâii tient en dissolution, & qui est environ de 13 livres 14 onces 5 gros. II reste dans le vase dans lequel on opĂšre une liqueur vineuse lĂ©gĂšrement acide, dâabord trouble, qui sâĂ©claircit ensuite dâelle-mĂȘme, & qui laisse dĂ©poser une portion de levure. Cette liqueur pĂšse en totalitĂ© 357 livres p onces grains. Enfin en analysant sĂ©parĂ©ment toutes ces substances j & en les rĂ©solvant dans leurs parties constituantes, on trouve aprĂšs un travail trcs- pĂ©nible les rĂ©sultats qui suivent, qui seront dĂ©taillĂ©s dans les mĂ©moires de lâAcadĂ©mie. Produits de ĂŻA Fermentation. 147 Tableau des rĂ©sultats obtenus par la fermentation. \\% on. . - , zy f 4 ij dâacide f dâoxygĂšne.. carbonique composĂ©es 5 de carbone '408 15 y 14 dâeaul dâoxygĂšne.. . . J lr composĂ©es dâhydrogĂšne.... 6r y dâoxygĂšne combinĂ©s avec lâhydrogĂšne. â .^'hydrogĂšne combinĂ© - » y8 dâalkocl^ z f c y^ygĂšne. _ Z dâhydrogĂšne combinĂ©s avec le carbone, $ de carbone 57 n r ĂźlĂšc, composĂ©es a 8 dâĂĄcide acĂ©-, teux sec composĂ©es 'dâhydrogĂšne. dâoxygĂšne.., [de carbone.. 4 i 4 z de du sucrĂ© composĂ©es -r C d â .W d*. ees de dâhydrogĂšne. oxygĂ©nĂ©., de carbone. s dâhydrogĂšne r 6 w yo de le-jdâoxygĂšne.. vure seche composĂ©es^ de carbone, fĂ». iĂŹZQtĂ^ i * s f p 1 10 t»-â> ll>. on. g r - gr. '-5 7 I 3 4 9 14 % Ă7 3 47 10 N y- 6l 5 4 17 âą Zi d I §4 - 5 8 5 Z . 4 » 5 » 16 II 5 2 . 4 » 1 II 4 » 10 » », 5 I 6-f 2 . 9 7 27 X L L 5Z L r 41 1 3 I 14 6 r 3° A L 37 yio yy » » K ij RĂ©capitulation des rĂ©sultats obtenus par la fermentation. Ăźiv. gr. 409 10 » 54 gĂšne. z8 zz bone. 7ĂŻ 8 6 66 drogĂšne. dâoxy- dâhy- i 3 7 dâazote, lir. on. g r - gr* f de lâeau.. 3 47 10 » 55> *de l'acide carbonique 15 7 I 3 4 Jde lâalkool. ....... 3 1 6 I 64 "\de lâacide acĂ©teux.. I I I 4 » idu rĂ©sidu sucrĂ©. z 9 7 17 f de la levure... 1 3 X 14 r de lâacide carbonique 9 14 2 57 Vde iâalkool. 16 I X 5 s 3 .âą'de lâacide acĂ©teux.. 10 » N ĂŹdu rĂ©sidu sucrĂ©. I 2 53 f de la levure.. 6 2 3° f de lâeau.. 6l 5 4 17 Vde lâeau de lâalkool. icombinĂ© avec le car 5 ĂŹ 8 5 3 jde lâacide acĂ©teux.. 2 , 4 » /du rĂ©sidu sucrĂ©. 5 I 67 f de la levure. Z 2 2 41 37 yĂŻo » » » 5 I o » » » Quoique dans ces rĂ©sultats jâaye portĂ© jus- quâaux grains la prĂ©cision du calcul, il sâen faut bien que ce genre dâexpĂ©riences puisse comporter encore une aussi grande exactitude ; mais comme je nâai opĂ©rĂ© que fur quelques livres de sucre, 8c que pour Ă©tablir des comparaisons jâai Ă©tĂ© obligĂ© de les rĂ©duire au quintal, jâai cru RĂ©sultat ce la Fermentation. 145? devoir laisser subsister les fractions telles que le calcul me les a donnĂ©es. En rĂ©flĂ©chissant fur les rĂ©sultats que prĂ©sentent les tableaux ci-dessus, il est aisĂ© de voir clairement ce qui se passe dans la fermentation vineuse. On remarque dâabord que sur les cent livres de sucre qu'on a employĂ©es, il y en a eu 4 livres 1 once 4 gros 3 grains qui font restĂ©es dans TĂ©tĂąt de sucre non-dĂ©composĂ© , en sorte cjuâon nâa rĂ©ellement opĂ©rĂ© que sur 95 livres 14 Onces 3 gros 69 grains de sucre; câest- Ă -dire, sur 61 livres 6 onces 45" grains dâoxy- gĂšne , fur 7 livres 10 onces 6 gros 6 grains d'hydrogĂšne, & fur 26 livres 13 onces y gros 19 grains de carbone. Or en comparant ces quantitĂ©s on verra quâelles font suffisantes pour former tout lâesprit de vin ou alkool, tout Ta- cĂŹde carbonique & tout lâaeide acĂ©teux qui a Ă©tĂ© produit par lâesset de la fermentation. II nâest donc point nĂ©cessaire de supposer que Peau se dĂ©compose dans, cette opĂ©ration Ă moins quâon ne prĂ©tende que- T oxygĂšne & lâhydrogĂšne font dans lâctat dâeau dans le sucre; ce que je ne crois pas, puisque jâai ctabli au contraire quâen gĂ©nĂ©tal les trois principes constitutifs des. vĂ©gĂ©taux , PhydrogĂšne, PoxygĂšne & le carbone Ă©ioient entrâeux dans un Ă©tat dâĂ©quilibre ; que cet Ă©tat dâĂ©quilibre subsistoit tant quâil nâĂ©tait K iij jyo RĂ©sultat de la FeementatioĂĂ; point troublĂ©, soit par tin changement de tempĂ©rature , soit par une double affinitĂ©, & que ce nâĂ©toit quâalors que les principes se combinant deux Ă deux formoient de Peau & de lâa- cide carbonique. Les essets de la fermentation vineuse se rĂ©duisent donc Ă sĂ©parer en deux portions le sucre qui est un oxide ; Ă oxygĂ©ner Pune aux dĂ©pens de lâautre pour en former de lâacide carbonique ; Ă dĂ©soxygĂ©ner lâautre en faveur de la premiĂšre pour eu former une substance combustible qui est lâalkco! en sorte que sâil Ă©toit possible de reçombiner ces deux substances, lâal- kool & lâacide carbonique, on relormeroir d u, sucre. II est -Ă remarquer au surplus que Phy- drogĂšne & le carbone ne font pas dans lâĂ©tat dâhuile dans lâalkool ; ils font combinĂ©s avec. une portion dâoxygĂšne qui les rend miscibles Ă , lâeau les trois principes, lâoxygĂšne, lâhydrogĂšne. & le carbone , font donc encore ici dans une espĂšce dâĂ©tat dâĂ©quilibre ; & en effet., en les faisant passer Ă travers un tube de verre ou de porcelaine rougi au feu, on les recombine deux Ă deux, & on retrouve de lâeau, de Phydro-, gĂšne , de lâacide carbonique & du carbone. Jâavois avancĂ© dâune maniĂšre formelle dans mes premiers MĂ©moires fur la formation de. lâeau, que cette substance regardĂ©e comme un RĂ©sultat de la Fermentation, r^r Ă©lĂ©ment, se dĂ©composoit dans un grand nombre dâopĂ©rations chimiques , notamment dans la fermentation vineuse je fuppofois alors quâU existoit de lâeau toute formĂ©e dans le sucre, tandis que je fuis persuadĂ© aujourdâhui quâil contient seulement les matĂ©riaux propres Ă la former. On conçoit quâil a dĂ» mâen coĂ»ter pourâ abandonner mes premiĂšres idĂ©es ; aussi nâest-ce quâaprĂšs plusieurs annĂ©es de rĂ©flexions > & dâa- prĂšs une longue fuite dâexpĂ©riences & dâobfer- vations fur les vĂ©gĂ©taux, que je mây fuis dĂ©terminĂ©. Je terminerai ce que jâai Ă dire fur la fermentation vineuse, en observant quâelle peut fournir un moyen dâanalyfe du sucre & en gĂ©nĂ©ral des substances-vĂ©gĂ©tales susceptibles de fermenter. En effet , comme je lâai dĂ©jĂ indiquĂ© au commencement de cet article , je puis considĂ©rer les matiĂšres mises Ă fermenter & le rĂ©sultat obtenu aprĂšs la fermentation , comme une Ă©quation algĂ©brique ; & en supposant successivement chacun des Ă©lĂ©mens de cette Ă©quation inconnus, j.âcn puis tirer une valeur, & rectifier ainsi lâex- pĂ©ricncc par le calcul & le calcul par lâexpĂ©- rience. Jâai souvent profitĂ© de cette mĂ©thode pour corriger les premiers rĂ©sultats de mes expĂ©riences , & pour me guider dans lĂšs prĂ©cautions Ă prendre pour les recommencer r K iv ij-a Plan bâE x p Ă© r i e n ge s. mais ce nâest pas ici le moment dâentrer dans, ces dĂ©tails fur lesquels je me fuis au surplus Ă©tendu fort au long dans le MĂ©moire que jâai, donnĂ© Ă lâAcadĂ©mie fur la Fermentation yb yeuse, & qui fera incessamment imprimĂ©. De la PutrĂ©faction. *fĂź CHAPITRE XIV, De l,a Fermentation putride Je viens de faire voir comment le corps sucre se dĂ©composait , Jorsquâil Ă©toĂt Ă©tendu dâune certaine cjuamitĂ© dâeau & Ă lâaide dâune douce chaleur âą comment les trois principes qui le constituent, 1âoxygĂšn-e , lâhydrogĂšne & le carbone , qui Ă©toient dans un Ă©tat dâĂ©quilibre qui ne formoient dans PĂ©tĂąt de sucre ni de seau , ni de lâhuile, ni de lâacide carbonique., se. sĂ©paroient pour se combiner dans un autre ordre ; comment une portion de carbone fĂš rĂ©uniĂToit Ă lâoxygĂšne pour former de lâacide carbonique. ; comment une autre portion de carbone se combinoit avec de lâhydrogĂšne Se avec de lâeau pour former de lâalkool. Les phĂ©nomĂšnes de la putrĂ©faction sâopcrent de mĂȘme en vertu dâaffinitĂ©s trĂšs-compliquĂ©es. Les trois principes constitutifs du corps cessent Ă©galement, dans, cette opĂ©ration , dâĂȘtre dans un Ă©tat dâĂ©quilibre art lieu d'une combinaison ternaire, il se forme des combinaisons binaires; mais le rĂ©sultat de ces combinaisons est bien diffĂ©rent de celui que donne la fermentation ipq Ce PutrĂ©faction 1 . vineuse. Dans cette derniĂšre , une partie des. principes, de la substance vĂ©gĂ©tale , PhydrogĂšne par exemple, reste uni Ă une portion dâeau & de carbone pour former de Palkool. Dans la fermentation putrideau contraire, la totalitĂ© de PhydrogĂšne se distĂŹpe sous la forme de gaz hydrogĂšne en mĂȘme tems PoxygĂšne & le carbone se rĂ©unissant au calorique, sâĂ©chappent- sous la forme de gaz acide carbonique. Enfin quand lâopĂ©ration est entiĂšrement achevĂ©e , surtout fi la quantitĂ© dâeau nĂ©cestaire pour la putrĂ©faction nâa pas manquĂ©, il ne reste plus que la terre du. vĂ©gĂ©tal mĂȘlĂ©e dâun peu, de carbone & de fera La putrĂ©faction des vĂ©gĂ©taux ssest donc autre chose quâune analyse complctte des substances vĂ©gĂ©tales dans laquelle la totalitĂ© de leurs principes constitutifs fe dĂ©gage fous forme de gaz , Ă Pexception de la terre qui reste dans PĂ©tat de ce quâon nomme terreau. Je donnerai dans la troisiĂšme partie de cet Ouvrage , une idĂ©e des appareils quâon peut employer pour ce genre dâexpĂ©riences. Tel est le rĂ©sultat de la putrĂ©faction, quand, le corps quâon y soumet ne contient que de lâoxygĂšne , de PhydrogĂšne , du carbone 6c ui* peu de terre mais ce cas est rare, & il parort mĂȘme que ces substances, lorsquâelles font, feu- FckmaTion. de e'Ammoniaque. 15s les , fermentent difficilement ; quâelĂŹes fermentent mal, & quâil faut un tems considĂ©rable pour que la putrĂ©faction soit complette. II nâen çĂl pas de mĂȘme quand la substance mise Ă fermenter contient de ? azote ; 8c câest ce qui a, lieu Ă lâĂ©gard de toutes les matiĂšres animales. & mĂȘme dâun assez grand nombre de matiĂšres vĂ©gĂ©tales. Ce nouvel ingrĂ©dient favorise merveilleusement la putrĂ©faction eâest pour cette raison quâon mĂ©lange !es matiĂšres animales avec les vĂ©gĂ©tales, lorĂ'quâon veut hĂąter la putrĂ©faction ; & c'est dans ce mĂ©lange que consiste presque toute la science des amendemens & des fumiers. Mais lâitnroduction de Pazote dans les matĂ©-, ctaux de la putrĂ©faction , ne produit pas seulement Peffet d en accĂ©lĂ©rer les phĂ©nomĂšnes ; elle forme , en fe combinant avec ĂâhydrogĂČne,. une nouvelle substance connue fous le nom dâalkali volatil ou ammoniaque, Tes rĂ©sultats quâon obtient en analysant les matiĂšres animales, par dissĂ©rens procĂ©dĂ©s , ne laissent aucun doute fur la nature des principes qui constituent lâam- moniaque. Toutes les fois quâon sĂ©pare prĂ©alablement lâazote de ces matiĂšres , elles ne donnent plus dâammoniaque , & elles nâen don-, nent quâautant quâelles contiennent de lâazote. Ăette composition de lâammoniaque est dâailleurs *5 6 Des Odeurs putrides. confirmĂ©e par des expĂ©riences analytiques, qu M. Berthollet a dĂ©taillĂ©es dans les MĂ©moires de PAcad.. annĂ©e 178s , page zi6; il a donnĂ© diffĂ©rens moyens de dĂ©composer cette substance & dâobtenir sĂ©parĂ©ment les deux principes , Pazote & Phydrogcne , qui. entrent, dans fa combinaison.. Jâai dĂ©jĂ annoncĂ© plus hamvcye^ Chapitre dixiĂšme que les corps combustibles Ă©toient presque tous susceptibles de se combiner les tins avec les autres. Le gaz hydrogĂšne a Ă©minemment cetre propriĂ©tĂ©; il dissout le carbone, le soufre. & le phosphore, &. il rĂ©sulte de ces combinaisons ce que jâai appelĂ© plus haut, ga\ hydrogĂšne carbonisĂ©, ga^_ hydrogĂšne sulfurisĂ©, ga ^ hydrogĂšne phojp/ionsĂ©. Les deux derniers de ces gaz ont une odeur particuliĂšre & trcs- dcsagrĂ©able celle du gaz hydrogĂšne sulfurisĂ© a beaucoup de rapport avec celle des Ćufs gĂątes Sc corrompus ; celle du gaz hydrogĂšne phos- phorisĂ© est absolument la. mĂȘme que celle du poisson pourri ; enfin lâammoniaque a une odeur qui nâest ni moins pĂ©nĂ©trante, ni moins, dĂ©sagrĂ©able que les prĂ©cĂ©dentes. Câest de la combinaison de ces diffĂ©rentes odeurs que rĂ©sulte celle qui sâexhale des matiĂšres animales en putrĂ©faction , & qui est si fĂ©tide. TantĂŽt câest Pudeur de lâammoniaque qui est prĂ©dominante* Des Graisses Animales. Ăf? & on la reconnoĂźt aisĂ©ment Ă ce quâelle pique les yeux ; tantĂŽt câest celle du soufre , comme dans les matiĂšres fĂ©cales ; tantĂŽt enfin, câest celle du phosphore, comme dans le hareng pourri* Jâai supposĂ© jusquâici que rien ne dĂ©rangeoit le cours de la fermentation, & nâen troubloit les effets. Mais M. de Fourcroy & M. Thouret ont observĂ© , relativement Ă des cadavres en-* terrĂ©s Ă une certaine profondeur 6c garantis jusqu a un certain point du contact de lâair» des phĂ©nomĂšnes particuliers. Ils ont remarquĂ© que souvent la partie musculaire se converti ffbit en une vĂ©ritable graisse animale. Ce phĂ©nomĂšne tient Ă ce que , par quelque circonstance particuliĂšre , lâazote que contenoient ces matiĂšres animales aura Ă©tĂ© dĂ©gagĂ©, 6cĂ ce quâil nâest restĂ© que de lâhydrogĂšne 6c du carbone , câest-Ă -dire, les matĂ©riaux propres Ă faire de la graisse. Cette observation sur la possibilitĂ© de convertir en graisse les matiĂšres animales, peut conduire un jour Ă des dĂ©couvertes importantes fur le parti quâon en peut tirer pour les usages de la sociĂ©tĂ©. Les dĂ©jections animales , telles que les matiĂšres fĂ©cales, font principalement composĂ©es de carbone 6c dâhydro- gĂšne ; elles se rapprochent donc beaucoup de ĂâĂ©tat dâhuile , 5c en esset elles en fournissent beaucoup par la distillation Ă feu nud. Mais i5-8 Des MatiĂšres Animales. lâocĂźeur insoutenable qui accompagne tous leĂŹ> produits quâon en retire, ne permet pas dâes- pĂ©rer de long-tems quâon, puisse les employer Ă autre chose quâĂ sakĂ© des engrais. Je nâai donnĂ© dans ce Chapitre que dĂšs ĂĄp- perçus, parce que la composition des matiĂšres animĂąleĂ nâest pas encore trĂšs-exactement connue. On fait quâelles font composĂ©es dâhydro- gĂšne, de carbone, dâazotĂ© , de phosphore ; dĂ© soufre ; le tout portĂ© Ă lâĂ©tat dâoxide par unĂ© quantitĂ© plus ou moins grande dâoxygĂšne mais on ignore absolument quelle est la proportion de ces principes. Le tems complĂ©tera cette partie de lâanalyse chimique , comme il en Ă complĂ©tĂ© dĂ©jĂ quelques autres. Fermentation acEteuse. iyp CHAPITRE XV, De la Fermentation, acĂ©teuse. Xi A fermentation acĂ©teuse nâest autre chose que lâaciciisication du vin qui se fait Ă Pair libre par lâabsorption de lâoxygĂšne. Lâacide qui etĂŹ rĂ©sulte est lâacide acĂ©teux , vulgairement appelĂ© vinaigre il est composĂ© dâune proportion qui nâa point encore Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©e , dâhydrogĂšnĂą & de carbone combinĂ©s ensemble, & portĂ©s Ă lâĂ©tat dâacide par PoxygĂšne. Le vinaigre Ă©tant un acide, lâanalogie con- duisoit seule Ă conclure quâil contenoit de lâoxygĂšne ; mais cette vĂ©ritĂ© est prouvĂ©e de plus par des expĂ©riences directes. PremiĂšrement le vin ne peut lĂ© convertir en vinaigre quâautant quâil a le contact de Pair, & quâautant que cet air contient du gaz oxygĂšne. Secondement cette opĂ©ration est accompagnĂ©e dâune diminution du Volume de Pair d?ns lequel elle se fait, & cette diminution de volume est occasionnĂ©e par lâab* sorption du gaz oxygĂšne. TroisiĂšmement on peut transformer le vin en vinaigre, en lâoxy- gĂȘnant par quelquâautre moyen que ce soit. IndĂ©pendamment de ces faits qui prouvent âltĂČ Fermentation a cĂštevs'Ă©. que lâacide acĂ©teux est un rĂ©sultat de lâoxygĂ©- Ăiation du vin , une expĂ©rience de M. Chaptal, professeur de Chimie Ă Montpellier, fait voir clairement ce qui se passe dans cette opĂ©ration» II prend du gaz acide carbonique dĂ©gagĂ© de lĂ biĂšre en fermentation ; il en imprĂšgne de Peau jufquâĂ saturation, câest-Ă -dire, juscjuâĂ cĂ© quâelle en ait absorbĂ© environ une quantitĂ© Ă©gale Ă son volume ; il met cette eau Ă la cave dan s des vaisseaux qui ont communication avec Pair, & au bout de quelque tems le tout se trouvĂ© converti en acide acĂ©teux. Le gaz acide carbonique des cuves de biĂšre en fermentation -, nâest pas entiĂšrement pur ; il est mĂȘlĂ© dâun peu dâalkool quâil tient en dissolution il y a donc dans Peau imprĂ©gnĂ©e dâacidĂ« carbonique dĂ©gagĂ©- de la fermentation vineuse, tous les matĂ©riaux nĂ©cessaires pour former de lâacide acĂ©teux» Lâalkool fournit PhydrogĂšne & une portion de carbone ; lâacide carbonique fournit du carbone & de PoxygĂšne ; enfin Pair de lâatmosphĂšre doit fournir ce qui manque dâoxygĂšue pour porter le mĂ©lange Ă lâĂ©tat dâacide acĂ©teux. On voit par-lĂ quâil ne faut quâajouter ds lâhydrogĂšne Ă l.âacide carbonique pour le constituer acide acĂ©teux, ou pour parler plus gĂ©nĂ©ralement , pour le transformer en un acide vĂ©gĂ©tal quelconque, suivant le degrĂ© dâoxygĂ©na- tion, Fermentation ĂcĂšrEtrsr. i6t tion ; quâil ne faut au contraire que retrancher de {'hydrogĂšne aux acides vĂ©gĂ©taux pour les ^convertir ten acide carbonique. Je nĂ© mâĂ©tendrai pas davantage fur Ja fermentation ĂącĂ©teuse Ă 1*Ă©gard de laquelle nous nâĂ vons pas encore dâexpĂ©riences exactes ; les faits principaux font connus , mais {'exactitude numĂ©rique manque. On voir dâailleurs que la thĂ©orie de lâacĂ©tisication eĂĂŹ Ă©troitement liĂ©e Ă celle de la constitution de tous les acides & oxides vĂ©gĂ©taux, & nous ne connoiĂĂŻbns point encore la proportion des principes dont ils font composĂ©s. II est aisĂ© de s'ap percevoir cependant que toute cette partie de la chimie marche rapidement comme toutĂ©s les autres, vers fa perfection , & quâelle est beaucoup plus simple quâon ne lâavoit cru jufqu'icĂș iCz SimplicitĂ© de la Nature CHAPITRE XVT De la formation des Sels neutres , & des diffĂ©rentes bases qui entrent dans leur eompojitĂŹon. JNsous avons vu comment un petit nombre de substances simples, ou au moins qui nâont point Ă©tĂ© dĂ©composĂ©es jusquâici, telles que lâa- zote, le soufre, le phosphore , le carbone, le radical muriatique & lâhydrogĂšne, formoient en se combinant avec PoxygĂšne tous les oxides & les acides du rcgne vĂ©gĂ©tal & du rĂšgne animal nous avons admirĂ© avec quelle simplicitĂ© de moyens la nature multiplioit les propriĂ©tĂ©s & les formes , soit en combinant en* semble jusqtiâĂ trois & quatre bases acidisiables dans diffĂ©rentes proportions, soit en changeant la dose dâoxygĂšne destinĂ© Ă les acidifier. Nous re la trouverons ni moins variĂ©e, ni moins simple, ni fur-tout moins fĂ©conde dans Porche de choses que nous allons parcourir. Les substances acidisiables en se combinant avec PoxygĂšne, & en se convertissant en acides, acquiĂšrent une grande tendance Ă la combinaison ; elles deviennent susceptibles de sâunĂźr avec des substances terreuses & mĂ©talliques, & câesl Des PkinCipes SĂLIFIANS, i6z 'de cette rĂ©union que rĂ©sultent les sels neutres. Les acides peuvent donc ĂȘtre regardĂ©s comme de vĂ©ritables principes salifians, & les substances auxquelles ils sâunissent pour former des sels neutres, commĂš des bases salisiables câest prĂ©cisĂ©ment de lĂ combinaison des principes salifians avec les bases salisiables dont nous allons noĂșs occuper dans cet article. Cette maniĂšre dâenvisager les acides ne me permet pas de les regarder comme des sels , quoiqustls aient quelques-unes de leurs propriĂ©tĂ©s principales, telles que la solubilitĂ© dans Iâeau, &c. Les acides, comme je lâai dĂ©jĂ fait observer, rĂ©sultent dâun premier ordre dĂ« combinaisons ; ils font formĂ©s de la rĂ©union de deux principes simples, ou au moins qui se comportent Ă lĂą maniĂšre des principes simples, & ils font par consĂ©quent pour me servir de Pexprestion de Stahl, dans lâordrĂ© des mixtes. Les sels neutres, au contraire, font dâun autre ordre de combinaisons , ils font formĂ©s de la rĂ©union de deux mixtes, & ils rentrent dans la classe des composĂ©s. Je ne rangerai pas non plus, par la mĂȘme cause, les alkalis a ni les substances terreuses, telles que la chaux, la magnĂ©sie, &c. dans la sl On regardera peu'-ĂȘĂre comme un dĂ©faut de la Ricthode que jâaĂź adoptĂ©e, de m âavoir contraint Ă rejette* L ij 1^4 VLS Bases salxfiaeles. classe des sels, & je ne dĂ©signerai par ce nom que des composĂ©s sonnĂ©s de la rĂ©union dâune substance simple oxygĂ©nĂ©e avec une base quelconque. se me suis suffisamment Ă©tendu dans les chapitres prĂ©cĂ©dens fur la formation des acides, & je nâajouterai rien Ă cet Ă©gard; mais je nâaĂŹ rien dit encore des bases qui font susceptibles de se combiner avec eux pour former des sels neutres; ces bases que je nomme salisiables, font La potasse. La soude. Lâammoniaque. La chaux. La magnĂ©sie. La baryte. Lâalumine, Et toutes les substances mĂ©talliques. Je vais dire un mot de Porigiue & de la nature de chacune de ces bases en particulier. De la PotaJJe, Nous Ăąvons dĂ© j a fait observer que lorsquâon lĂšs alkalis de la classe des sels , & je conviens que câeĂ UN reproche quâon peut lui faire ; m ah cet inconvĂ©nient le rouve compensĂ© par de si grands avantages, que je n'ai pas cru qu ii dĂ»t jnâarrĂȘter. CoMBirsTroN des lĂłs echanĂFoit une substance vĂ©gĂ©tale dans un ap- pareil distillatoire, les principes qui la composent , Poxygcne , lâhydrogĂšne & le carbone, Azote. Azote. 91 Nitrique oxigĂ©nĂ©... ios Carbonique ....... Carbone, EnumĂ©ration des Acides connus. j Si II ' AcĂ©teux. I I AcĂ©tique..... ... 13 Oxalique. 14 I Tartareux...... I ?to-tartareux.. 16 Citrique. 17 Malique. 18 Pjro-ligneux. .. 19 Pjro-muqueux. ... . 10 GĂąllique. u Pruffique. 2i Benzoique....... 1 23 Succinique.. 14 Camphorique.... j is j Lactique. 26 I Saccho-lactique .. 17 28 29 3° 3i 3i 33. 34 35 3 ; LumiĂšre; Chaleur. Principe de lĂ chaleur. Fluide ignĂ©. Feu. MatiĂšre du feu & de la chaleur Air dĂ©phlogistiquĂ©; Air empirĂ©al. ,Air vital. Eafe de Pair vital. Gaz phlogistiquĂ©. Mofete. Base de la mofete. Gaz inflammable. Base du gaz inflammable; Soufre; Phosphore. Charbon pur; Inconnu. Inconnu. Inconnu. Antimoine; Argent. Arsenic. Bismuth; Cobolt. Cuivre. Etain. Fer. ManganĂšse. Mercure. MolybdĂšne; N ickel. Or. Platine; Plomb. TungstĂšne; Zinc. Terre calcaire, chaux. MagnĂ©sie, base du sel dâEpsĂŽm. Barote, terre pesante. Argile , terre de lâalun, bade lâalum Te;re siliceuse, terre vitn Sable. ĂDjes Substances simples, ipj OBSERVATIONS Sur le Tableau des Substances Jlmples, ou du moins de celles que PĂ©tĂąt actuel de nos connaissances nous oblige Ă considĂ©rer comme telles. La Chimie en soumettant Ă des expĂ©riences les diffĂ©rens corps de la nature, a pour objet de les dĂ©composer & de se mettre en Ă©tat d 'examiner sĂ©parĂ©ment les diffĂ©rentes substances qui entrent dans leur combinaison. Cette Ăcience a fait de nos jours des progrĂšs trĂšs-rapides. II fera facile de sâen convaincre si lâon conĂulte les diffĂ©rens auteurs qui ont Ă©crit fur PenfĂ©mble de la Chimie on verra que dans lĂ©s premiers te m s on regardoĂt lâhuile & le sel comme les principes des corps ; que lâexpĂ©rience & Inobservation ayant arĂŹienĂ© de nouvelles connois- sances * on sâapperçut ensuite que les sels nâĂ©- toient point des corps simples , qUâils Ă©toienĂ composĂ©s dâun acide & dâune base , & queĂ câĂ©toit de cette rĂ©union que rĂ©sultoit leur Ă©tat de neutralitĂ©. Les dĂ©couvertes modernes ont encore reculĂ© de plusieurs degrĂ©s les bornes de lâanalyse a , elles nous ont Ă©clairĂ©s fur la for- Ăi Voyez. MĂ©moires de 1 *AcadĂ©mie, annĂ©e 1776 , page 671 , & 1778 , page sz y. N *24 ProgrĂšs de la Chimie. mation des acides, & nous ont fait voir quâils croient formĂ©s par la combinaison dâun principe acidifiant commun Ă tous, lâoxygĂšne, 8c dâun radical particulier pour chacun, qui les diffĂ©rencie & qui les constitue plutĂŽt tel acide ijue tel autre. Jâai Ă©tĂ© encore plus loin dans cet ouvrage, puisque jâai fait voir, comme M. Has- senfratz,au surplus lâavoit dĂ©jĂ annoncĂ©, que les radicaux des acides eux-mĂȘmes ne font pas toujours des substances simples, mĂȘme dans le sens que nous attachons Ă ce mot ; quâils font ainsi que le principe huileux, un composĂ© dâhydrogĂšne& de carbone. Enfin M. Berthollet a prouvĂ© que les bases des sels nâĂ©toient pas plus simples que les acides eux-mĂȘmes, & que lâam- moniaque Ă©toit un composĂ© dâazote & dâhy- drogĂšne. La Chimie marche donc vers son but & vers fa perfection, en divisant, subdivisant, 8c resubdiyisant encore, & nous ignorons quel fera le terme de ses succĂšs. Nous ne pouvons donc pas aĂfurer que ce que nous regardons comme simple aujourdâhui le soit en effet tout ce que nous pouvons dire , câest que telle substance est le terme actuel auquel arrive lâanalyse chimique , & quâelle ne peut plus se subdiviser au-delĂ dans lâĂ©tat actuel de nos connoissances. II est Ă prĂ©sumer que les terres cesseront IdĂ©e sur les Terres, ipy bientĂŽt dâĂȘtre comptĂ©es au nombre des substances simples ; elles font les seules de toute cette classe qui n aient point de tendance Ă sâunir Ă lâoxygĂšne , & je fuis bien portĂ© Ă croire que cette indiffĂ©rence pour lâoxygĂšne, sâil mâest permis de me servir de cette expression, tient Ă ce quâelles en font dĂ©ja saturĂ©es. Les terres, dans cette maniĂšre de voir, seroient des substances simples, peut-ĂȘtre des oxides mĂ©talliques oxygĂ©nĂ©es jufquâĂ un certain point. Ce nâest au surplus quâune simple conjecture que je prĂ©sente ici. JâespĂšre que le lecteur voudra bien ne pas confondre ce que je donne pour des vĂ©ritĂ©s de fait & dâexpĂ©rience avec ce qui nâest encore quâhypothĂ©tique. Je nâai point fait entrer dans ce tableau les alkalis fixes, tels que la potasse & la soude , parce que ces substances font Ă©videmment composĂ©es , quoiquâon ignore cependant encore la nature des principes qui entrent dans leur combinaison. NĂj ĂŻcyS Des Radicaux composĂ©s, T A B ZE A U des Radicaux ou bases oxidables & acidi- fiables , composĂ©s , qui entrent dans les combinaisons Ă la maniĂšre des subflances simples. r Noms des Radicaux. Observations. Radicaux o-riĂĄa-sRadĂźcal nitro-muriatĂque bhs m acidifia - olĂ ra dical de iâeau rĂ©- btes composes , du\ , rĂšgne minĂ©ral» / * Radical tartatique. Radical malique. Radical citrique. Radical pyro-iignique. Radical pyro-mucique. Radical pyro-rartarique. "Radicaux hydro- carbonetix ,ou car- boncâhydretix du rĂš- gne vĂ©gdtal fus x R dk j oxaliqtie ceptibles d etre o xi* i * dĂ©s fir acidifiĂ©s . RadicauĂŻ hydro- carboncitx ou car- bone-hydreux Ă u rĂš gne animal dans la composition def- quels entre presque & câest Ă©galement de lui que nous tirons principalement tout lâoxygĂšne que nous employons dans nos expĂ©riences. Lâattraction rĂ©ciproque qui sâexerce entre ce principe & les diffĂ©rentes substances est telle, quâil est impossible de sobtenir seul Sc dĂ©gagĂ© de toute combinaison. Dans notre atmosphĂšre, il est uni au calorique qui le tient en ctat de gaz , & il est mĂȘlĂ© avec environ deux tiers en poids de gaz azote. II faut, pour quâun corps sâoxygĂšne, rĂ©unir un certain nombre de conditions la premiĂšre est que les molĂ©cules constituantes de ce corps nâexercent pas fur elles-mĂȘmes une attraction plus forte que celle quâelles exercent fur lâoxygcne ; car il est Ă©vident quâalors il ne peut plus y avoir de combinaison. Lâart dans çe cas peut 2Q4 De lâQxygĂ©nation eh gĂ©nĂ©ral. venir au secours de la nature , & iâon peut diminuer presqujĂ volontĂ© lâattraction des molĂ©cules des corps, en les Ă©chauffant, câest-Ă - dire, en y introduisant du calorique. Echauffer un corps, câest Ă©carter les unes des autres les molĂ©cules qui le constituent; & comme fattraction de ces molĂ©cules diminue suivant une certaine loi relative Ă la distance, il se trouve nĂ©cessairement un instant oĂč les molĂ©cules exercent une plus forte attraction fur PoxygĂšne, quâelles nâen exercent fur eĂŹles- mĂ©mes ; câest alors que lâoxygĂ©nation a lieu. On conçoit que le degrĂ© de chaleur auquel commence ce phĂ©nomĂšne, doit ĂȘtre diffĂ©rera; pour chaque substance. Ainsi, pour oxygĂ©ner la plupart des corps & en gĂ©nĂ©ral presque toutes les substances simples, il ne sâagit que de les exposer Ă faction de f air de f atmosphĂšre, & de les Ă©lever Ă une tempĂ©rature convenable. Cette tempĂ©rature pour le plomb , le mercure, lâĂ©tain , nâest pas fort supĂ©rieure Ă celle dans laquelle nous vivons. 11 faut an contraire un degrĂ© de chaleur assez grand pour oxygĂ©ner Ăźe fer, le cuivre , &c. du moins par la voie sĂšche & lorsque f oxygĂ©nation nâest point aidĂ©e par faction de lâhumiditĂ©. Quelquefois lâoxygĂ©nation se fait avec une extrĂȘme rapiditĂ© , & alors elle est accompagnĂ©e de chaleur , de lumiĂšre & Page 20Z. Tableau des Combinaisons binaires de P oxygĂšne avec les Jubjlances mĂ©talliques & non mĂ©talliques oxldabUs & acidis ables. Premier degrĂ© dâoxigĂšnation. Second degrĂ© dâoxigĂ©nation. TroisiĂšme degrĂ© dâoxigĂ©nation. QuatriĂšme degrĂ© dâoxigĂ©natioâ 1 ' Noms nouveaux. Noms anciens. Noms nouveaux. Noms anciens. Noms nouveaux. Noms anciens . Noms nouveaux. Noms anciens. Le calorique âą L'hydrogĂšne* i L'azote.. Le g oxygĂšne. Air viral ou dcphlogistiquĂ©* * j On ne connou quâun degrĂ© de combinaison, de l'oxygĂšne & de lâhydrogĂšne", 5c cecre combinaison forme de lâeau. Combinai- i Le carbone.» sons de 103 y~ gĂšne mec / L , S ; Le soufre» ». » substances \ simples non Le phosphore. mĂ©talliques t I telles que ; fJLe radical mu- riatique. Le radical duo* rique. ^ Le radical bora- C Oxide nitreux ou hase du gazl r \ nitreux....J' J az nitreux.' Oxide de carbone* Oxide de soufre* ⹠» cique. Lâantimoine âą Lâargent. ». Lâarsenic* âą âą Le bismuth» Le cobalt » âą l Homberg. Oxide blanc dâarsenic. âą âą Oxide blanc de bismuth. Oxide blanc dâ Chaux blanche dâĂ©tain ou po-' ĂŹ tee d etam. Oxide jaune Sc rouge de fer... ] Ocre & rouille. Oxide blanc de manganĂšse. .. Chaux blanche de manganĂšse.» ifOxide jaune fc rouge de mer- rTutbith ruinerai, prĂ©cipitĂ© rou- cure * S ge, prĂ©cipite perse. Oxide vert & bleu de c Chaux blanche dâarsenic. âą âą âą. Chaux blanche de bismuth.*âą Chaux verte & bleue de cuivre. K Chaux rouge d'or*..... \ PrĂ©cipitĂ© pourpre de Cassius.* âą Acide ancimonique* Acide argentique» * * Acide arsenique» * * âą Acide bismutique* ⹠ß°. par le nombre des principes acidi- ĂĂŹans qui constituent leur base ; 2 °. par la diffĂ©rente proportion de ces principes; par le diffĂ©rent degrĂ© cf oxygĂ©nation; ce qui suffit 8c au-delĂ pour expliquer le grand nombre de variĂ©tĂ©s que nous prĂ©sente la nature. II nâest pas Ă©tonnant, dâaprĂšs cela, quâon puiĂle convertir presque tous les acides vĂ©gĂ©taux les uns dans les antres; il nĂ© sâagit, pour y parvenir, que de changer la proportion dĂč carbone & de lâhydrogĂšne, ou de les oxygĂ©ner plus ou moins. Câest ce qnâa fait M. Crell dans des expĂ©riences trĂšs-iugĂ©nieuses, qui ont Ă©tĂ© confirmĂ©es & Ă©tendues depuis par M. Haffenfratz. Il en rĂ©sulte que le carbone & lâhydrogĂšne donnent par un premier degrĂ© cfoxygĂ©nation de lâacide tartareux, par un second de 1 acide oxalique , par un troisiĂšme de lâacide acĂ©teux ou acĂ©tique. II paroĂźtroit seulement que le carbone entre dans une proportion un peu moindre dans la combinaison des acides acĂ©teux & acĂ©tique. Lâacide citrique & lâacide malique diffĂšrent trĂšs-peu des prĂ©cĂ©dens. Doit-on conclure de ces rĂ©flexions, que les huiles soient la base , quâelĂźes soient le radical des acides vĂ©gĂ©taux & animaux ĂŻ Jâai dĂ©jĂ ex- OxygĂ©nĂąt. bEs Radicaux composĂ©s, 2ĂŹi posĂ© mes doutes Ă 'cet Ă©gard. PremiĂšrement, quoique les huiles paroiĂĂź'ent nâĂȘtre uniquement composĂ©es que dâhydrogĂšne & de carbone , nous ne savons pas si ia proportion quâelles en contiennent est prĂ©cisĂ©ment celle nĂ©cestaire pour constituer les radicaux des acides. Secondement , puisque les acides vĂ©gĂ©taux & animaux ne font pas seulement composĂ©s dâhydrogĂšne, & de carbone, mais que lâoxygĂšne entre Ă©galement dans leur combinaison , il nây a pas de raison de conclure quâils contiennent plutĂŽt de lâhuile que de lâacide carbonique & de lâeau. Ils contiennent bien, il est vrai, les matĂ©riaux propres Ă chacune de ces combinaisons; mais ces combinaisons ne font point rĂ©alisĂ©es Ă JĂ tempĂ©rĂĄture habituelle dont nous jouissons, & les trois principes font dans Un Ă©tat dâĂ©quilibre ; quâun degrĂ© de chaleur Un peu supĂ©rieur Ă celui de Peau bouillante suffit pour troubler. On peut consulter ce que jâai dit Ă cet Ă©gard t page 132 & Privantes de cet Ouvrage, 2i2 Combinaisons dĂŻ l'Ă zote, Tableau des combinaisons binaires de VA^ote avec les ftbjlances impies. Ă .RĂ©sultat des combinaisons. Nomenclature nouvelle. Nomenclature atic. Le calorique. LâhydrogĂšne.. LâoxigĂšne. .. s-Le Carbone . Le gaz. azote.... Lâaminoniaque... COxide nitreux. 1 Acide nitreux. Acide nitrique. Ă Ăzcture de carbone...-. \ 1 Combinaison inconnue. On f saie seulement que le carbone. x 'âą w ' inconnue. r Air phlogistiquĂ©, tno- l fĂȘte. Alkali volatil. Base du gaz nitreux. Acide nitreux fumant. Acide nitreux blanc. .' ell susceptible de se difsouy /cire dans lâazore , Sc il en rc-\ / fuite un gaz azotique carbo 1 - 1 ttifĂ©. $ ?Le phosphore.; Az ° ÂŁur K e de r phosphore.. > Inconnue . o a x v Combinaison inconnue. / j I j Ă Azoture de soufre... . > 2 » ĂŹ Combinaison inconnue. On / J }sait seulement que le soufres- Ăź soufre* **\Ă©Ăl susceptible de se dissou-^ "Connue, ^ j jdre dans le gaz azotique, &i _ / /il en rĂ©sulte un gaz azotique* V sulfurisĂ©. ° Lâazote se combine avec le n . carbone 6c lâhydrogĂšne, 6c J Iquelquefois avec le phos-f Jphore, pour former des ra-/ âdicaux composĂ©s, qui font!. IncotmĂ»es , Les radicaux compotes. susceptibles, comme on l'a vu plus haut, de sâoxider &[ de sâacĂdifier. Ce principe* entre gĂ©nĂ©ralement dans tous 1 les radicaux du rĂšgne anima!. 1 f Ces combinaisons font ab- \ Les ĂĂčbĂĂźances y° Iu â j? c inĆnnues - si. elles/ , ... nues possibles, elles feront J nommĂ©es azocuresdechaux, Vazotures magnĂ©lßÚnes, Lee, Combinaisons de lâAzote. 21^ OBSERVATIONS Sur VA^ote & sur ses combinaisons, avec le& Jubsances simples.. LâAzote est un des principes les plus abondamment rĂ©pandus dans la nature. CombinĂ© avec le calorique, il forme le gaz azote ou la mofĂšte, qui entre environ pour deux tiers dans le poids, de Pair de. ^atmosphĂšre. II demeure constamment dans lâĂ©tat de gaz au degrĂ© de pression & de tempĂ©rature dans lequel nous vivons ; aucun degrĂ© de compression froid nâont encore pu le rĂ©duire Ă . lâĂ©tat liquide on solide. Ce principe est aussi un des éß'Ă©mens qui constitue essentiellement les matiĂšres animales il y est combinĂ© avec le carbone & lâhy- drogĂšne, quelquefois avec le phosphore, & le tout est liĂ© par une certaine portion dâoxy- gĂšne qui les met on Ă lĂ© ta t dâoxide, ou Ă celui dâacide , suivant le degrĂ© dâoxygĂ©nation. La nature des matiĂšres animales peut donc varier comme celles des matiĂšres, animales , de trois maniĂšres, 1. parle nombre des. substances qui entrent dans la combinaison du radical, 2. par leur prĂłportion, f. par le degrĂ© dâoxygĂ©natioru, Qiij 214 Combinaisons dz ĂŻ-âAzot s .Lâazote combinĂ© avec iâoxygĂšne forme les pxides & acides nitreux & nitrique ; combinĂ© avec lâhydrogĂšne, il forme lâammoniaque ses autres combinaisons aye c les substances simples font peu connues. Nous leur donnerons le nom dâazotures, pour conserver lâidentitĂ© de terminaison en ure que nous avons affectĂ©e Ă toutes les substances non-oxygĂ©nĂ©es. 11 est assez probable que toutes les substances alkalines appartiennent Ă ce genre de combinaisons. II y a plusieurs maniĂšres dâobtenir le gaz azote la premiĂšre, de le tirer de Pair commun en absorbant par le sulfure de potasse ou de chaux dissous dans lâeau, le gaz oxygĂšne quâil contient. II faut douze ou quinze jours., pour que ^absorption soit complette ; en supposant mĂȘme quâon agite & quâon renouvelle les surfaces, & quâon rompe la pellicule qui sây forme. La seconde, de le tirer des matiĂšres animales en les dissolvant dans de lâacide nitrique astbibli A presquâĂ froid. Lâazote, dans cette opĂ©ration , se dĂ©gage sous forme de gaz, & on le reçoit fous des cloches remplies dâeau dans l'appareil pneumato - chimique mĂȘlĂ© avec un tiers en poids de gaz oxygĂšne , il reforme de lâaijç atmosphĂ©rique. Une troisiĂšme maniĂšre dâobtenir le gaz azote 3 Combinaisons be lâAzote. 215* est de le retirer du nitre par la dĂ©tonation , soit avec le charbon , soit avec quelques autres corps, combustibles. Dans le premier cas, le gaz azote se dĂ©gage mĂȘlĂ© avec du gaz acide carbonique, quâon absorbe ensuite par de salkali caustique ou de seau de chaux, & le gaz azote reste pur. Enfin un quatriĂšme moyen dâobtenir le gaz azote , est de le tirer de la combinaison de sammoniaque avec les oxides mĂ©talliques. Lâhy- drogĂšne de sammoniaque se combine avec so- xygĂšne de lâoxide ; il se forme de seau , comme sa observĂ© M. de Fourcroy en mĂȘme teins lâazote devenu libre, se dĂ©gage sous la forme de gaz. 11 nây a pas long-tems que les combinaisons, de lâazote sont connues en Chimie. M. Caven- dish est le premier qui fait observĂ© dans le gaz & dans sacide nitreux. M. Berthollet sa ensuite dĂ©couvert dans sainmoniaque 6c dans sacide prustĂŹque. Tout jusquâici porte Ă croire que cette substance est un ĂȘtre simple 6c Ă©lĂ©mentaire ; rien ne prouve an moins qiselle ait encore Ă©tĂ© dĂ©composĂ©e, 6c ce motif suffit pour justifier la place que nous lui avons assignĂ©e. Qiv 3 15 Combinaisons lâHydrogĂŹNe. Tableau des combinaisons binaires de ĂHydrogĂšnt, avec les jubflances simples. ĂŹ Noms, RĂ©sultat des combinaisons. des Subjlances - â-mil - - 1 jĂŹmples. NĂČmencLmure nouvelle. Kob/ervatĂŹons. / Le calorique. Lâazote. LâoxigĂšne .... Le soufre .... Le phosphore. Le carbone... Gaz hydrogĂšne. Ă Ammoniaque ou alkali vo- X latil. [ Eau. jCombinaissn inconnue.* ĂRadical hydro-carboneux, t ou carbone-hydreux. Oq Lâantimoine. Lâargent . .. L'arsenic. .. Le bismuth. Le cobalt.. jLe cuivre.. ^sLâĂ©tain .... 'Le fer. Le manganĂšse. Le mercure. Le molybdĂšne Le nickel... Lâor. ĂLe platine.. Le plomb.. Le tungstĂšne. [ Le zinc... La potasse., [ La soude.. Lâammoniaque. La chaux. La magnĂ©sie La baryte. ^ L'alumine. Cette co m K- naifon de ĂŹâoxy- gĂšne Sc d u car* hone comprend. Ăźes huiles iodes & volatiles , & for- jmc le tac ical dâu- Ăt»c partie des oxĂ* 'des &c acides vĂ©- getaux 5c ani- t niaux>lorfqu'elle ,a lieu dans PĂ©tĂąt Ide gaz, il en rĂ© fuite du paz hy- drogĂČne carbo- nisĂ©. Hydrure dâanttmoine. Hydrure dâargent. Hydrure dâarsenic. Hydrure de bismuth. de cobalt. Hydrure de cuivre. Hydrure dâctain. H , , H drtn e de fer. ^ combinaisons ne Hydrpre de manganĂšse. I sonr Hydrure de mercure. il y 3 tome ap Hydrure de molybdĂšne, f P arence kali fixe vĂ©gĂ©tal. CFoie de soufre Ă base dâal- > kali fixe minerai. ^ . CFoie de soufre volatil, b* } queur fumante de Boyl e f Foie-de soufre Ă base cal- } caire. ĂFoie de soufre- Ă âą base de 7 magnĂ©sie, r Foie de soufre Ă base de ĂŹ terre pesante. . 1 Combinaison inconnue.. Observations sur lĂ« Soufre. ±zĂŻ OBSERVATIONS Sur le Soufre & sur le tableau de ses combinaisons avec leS substances simples. L E soufre est une rĂŹe$ substances combustibles qui a le plus de tendance Ă la combinaison. II est naturellement dans lâĂ©tat Concret Ă la tempĂ©rature habituelle dans laquelle nous vivons, & ne se liquĂ©fie quâĂ une chaleur supĂ©rieure de plusieurs degrĂ©s Ă celle de lâeau bouillante. La nature nous prĂ©sente le soufre tout formĂ© » & Ă -peu-prĂšs portĂ© au dernier degrĂ© de puretĂ© dont il est susceptible dans le produit des volcans ; elle nous le prĂ©sente encore, & beaucoup plus souvent dans lâĂ©tatdâacide sulfurique, câest^ Ă -dire combinĂ© avec lâoxygĂšne , 8c câest dans cet Ă©tat quâil se trouve dans les argiles, dans les gypses, &c. Pour ramener Ă lâĂ©tat de soufre ĂâacĂŹde sulfurique de ces substances, il faut lui enlever lâoxygĂšne, & on y parvient en le combinant Ă une chaleur rouge avec du carbone» II se forme de lâacide carbonique qui se dĂ©gage dans lâĂ©tat de gaz, & il reste un sulfure quâon dĂ©compose par un acide lâacide sâunit Ă la base & le soufre se prĂ©cipite, Combinaisons da phosphore avec 222 Combinaisons bu Phosphore-. TaELEAU des combinaisons binaires da Phosphore hon oxygĂ©nĂ© avec les substances simples. Noms RĂ©sultat des Combinaisons. des Substances ' -*ââ-â-'âą simples. Nomenclature nouvelle. 1 Observations. /Le calorique. LâoxigĂšne LâhydrogĂšne .. Lâazote. Le soufre .... Le carbone... Gaz du phosphore. Oxide de phosphore. . i Acide phosphoreux. 'Acide phosphorique. Phosphure lâhydrogĂšne. Phosphure dâazote. Phosphure de soufre. Phosphure de carbone. LâĂąntimoine... Lâargent...... Lâarsenic. Le bismuth.... Le cobalt.... Le cuivre .... LâĂ©tain.,...... Le fer... /Le manganĂšse. 1 Le mercure... Le molybdĂšne. Le nickel.... Lâor......... Le platine.... Le plomb..... Le tungstĂšne.. Le zinc ...... La potasse.... La soude..... Lâammoniaque. La chaux .... La baryte. La magnĂ©sie... ^Lâalumine.... Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure dâantimoine. dâargent. dâarsenic. de btsiduth. de cobalt, de cuivre, dâĂ©tain. de fer. de manganĂšse; de mercure, de molybdĂšne, de nickel, dâor. dĂ© platine, de plomb, de tungstĂšne, de zinc. 0e toutes ces cbm- Ibitiaisoiis, ĂČn ne connaĂźt encore que le phosphate de fer, auquel on a donnĂ© le nom trĂȘs- impropre de sidĂ©rite; ' etlcore est-iĂ incertain f le phosphore est oxigĂ©- , nĂ© au non oxigĂ©nĂ©dans I certe combinaison. Phosphure de potaiĂŻĂš, J Phosphure de soude. f Ccs com bmaisonsne Phosphure csammonĂaqutfif sont point encore con- V nues. II y a apparence C r* \ t 1' / sAn, rmnAlĂt' Phosphure de chaux. Phosphure de baryte. Phosphure de magnĂ©sie Phosphure dâalumine. /quâelles sont impofli Ă blĂ©s, dâaprĂšs les expĂ©- fiĂšnces de M. Gen- âjgembre. DĂ©couverte vu Phosphore, 22$ OBSERVATIONS Sur le Phosphore & sur le Tableau de ses combinaisons Ă vec les subjlances simples. Le phosphore est une substance combustible simple, dont lâexistence avoĂt Ă©chappĂ© aux recherches des anciens Chimistes. Câest en i 66 j que la dĂ©couverte en fut faite par L rancit, qui sit mystĂšre de son procĂ©dĂ© bientĂŽt aprĂšs Kunc- kel dĂ©couvrit le secret de Brandt ; il le publia, 6 c le nom de phosphore de Kunckel qui lui a Ă©tĂ© conservĂ© jusquâĂ nos jours, prouve que la reconnoiĂTance publique se porte sur celui qui publie, plutĂŽt que sur celui qui dĂ©cou-» vre, quand il fait mystĂšre de sa dĂ©couverte» Câest de burine seule quâon tiroit alors le phosphore quoique la mĂ©thode de le prĂ©parer eĂ»t Ă©tĂ© dĂ©crite dans plusieurs ouvrages, & notamment par M. Homberg, dans les mĂ©moires de lâAcadĂ©mie des Sciences, annĂ©e 1692, lâAngle- terre a Ă©tĂ© long-tems en poĂTestĂŹon dâen fournir feule aux savans de toute PEurope. Ce fut en 1737 Huâil fut fait pour la premiĂšre fois en France, au Jardin Royal des Plantes, en prĂ©sence des commĂistaires de lâAcadĂ©mie des Sciences. Maintenant on le tire dâ maniĂšre plus 22H Movens dâobtenĂr le PhosphoeĂš. commode , & sur-tout plus Ă©conomique, des oĂš des animaux, qui font un vĂ©ritable phosphate calcaire. Le procĂšde le plus simple consiste, dâaprĂšs MM. Gahn , SchĂ©ele, Rouelle, &c. Ă calciner des os dâanimaux adultes, jusquâĂ ce quâils soient presque blancs. On les pile & on les pasie au tamis de foie ; on verse ensuite dessus de lâacide fulfurique Ă©tendu dâeau, mais en quantitĂ© moindre quâii nâen faut pour dissoudre la totalitĂ© dĂ«s os. Cet acide s unit Ă la terre des os; pour former du sulfatĂ© de chaux en mĂȘme tems lâacide phosphorique est dĂ©gagĂ© Ă reste libre dans la liqueur. On dĂ©cante alors, on lave le rĂ©sidu , & on rĂ©unit lâeau du lavage Ă la liqueur dĂ©cantĂ©e ; on fait Ă©vaporer , afin de sĂ©parer du sulfate de chaux qui se cristallise en filets soyeux , & on finit par obtenir lâacide phosphorique sous forme dâun verre blanc & transparent qui, rĂ©duit en poudre & mĂȘle avec Un tiers de son poids de charbon , donne de bon phosphore. Lâacide phosphorique quâon obtient par ce procĂ©dĂ©, nâest jamais aussi pur que celui retirĂ© du phosphore, soit par la com, bustion, soit par lâacide nitrique ; il ne doit donc point ĂȘtre employĂ© pour des expĂ©riences de recherches* Le phosphore se rencontre dans presque toutes les substances animales, & dans quelque Moyens ĂȘâoĂŹbtenĂŹr t e Phosphore. 225 fiues plantes qui ont, dâaprĂšs ĂŹâanalyfe chi- mique, un caractĂšre animal. II y est ordinairement combinĂ© avec le carbone , lâazote & lâhy. drogĂšne, & il en rĂ©sulte des radicaux trĂšs- composĂ©s. Ces radicaux font communĂ©ment portĂ©s Ă 1 Ă©tat dâoxide par une portion dâoxy- gĂšne. La dĂ©couverte que M. HassenFratz a faite de cette substance dans le charbon de bois, feroit soupçonner quâil est plus commun quâon ne pense dans le rĂšgne vĂ©gĂ©tal ce quâil y ĂĄ de certain -, câest que des familles entiĂšres de plantes Ăšn fournissent quand on les traite convenablement. Je range le phosphore au rang des corps combustibles simples, pĂąrce quâau- cune expĂ©rience ne donne lieu de croire quâon puisse le dĂ©composer. II sâallume Ă S 2 degrĂ©s du thermomĂštre. 226 Combinaisons tdv Carbone. T A B L e A U des combinaisons binaires da Carbone non oxygĂ©nĂ© avec les fubjlances simples. RĂ©sultat des combinaisons. Nomenclature nouvelle . Observations. j t LâoxigĂšne. 'Oxide de carbone. -Acide carbonique. > Le soufre. Carbure de soufre. Le phosphore.. Carbure de phosphore. L azote. Carbure dâazote. 1 rRadical carbonĂ© - hy- LâhydrogĂšne... s dreux. * Huiles fixes & volatiles. LâantimoĂŻne... Carbure dâantimoine. \ 1 Lâargent. Carbure dâargent. S"! LâarlĂšnic. Carbure dâadenic. Le bismuth... Carbure de bismuth. B Le cobalt. Carbure de cobalt. Ă Le cuivre .... Carbure de cuivre. 'LâĂ©tain. Carbure dâĂ©tain. ft s Le fer . Carbure de fer. 1 R Le manganĂšse. Carbure de manganĂšse. g- Le mercure... Carbure de mercure. / Le molybdĂšne. Carbure de molybdĂšne. k Le nickel. Carbure de nickel. E Lâor. Carbure dâor. Le platine.... Carbure de platine. Le plomb .... Carbure de plomb. [Le tungstĂšne.. Carbure de tungstĂšne. Le zinc. Carbure de aine. ; La potasse.... Carbure de potasse. -j La soude. Carbure de soude. Lâammoniaque. Carbure dâammoniaque. C L? chaux .... Carbure de chaux. J La magnĂ©sie... Carbure de magnĂ©sie, v La bar te. Carbure de barvtc s \ L'alumine .... Carbure dâalumine. Inconnu. Air fixe des angĂźois , acide crayeux de M. Bucquer Sc de M, de Fouuroy. Combinaifonsin- connues. De toutes ces combinaisons, on ne connoĂźt que les carbures de fer & de zinc , auxquels on a donnĂ© le nom de plombagine j les autres nâont encore Ă©tĂ© ni faites ni observĂ©es. Combinaifonsin- connues. Combinaisons inconnues. Origine pu Carbone. 227 OBSERVATIONS Sur le Carbone & sur le Tableau de ses co'mbinaisons . Comme aucune expĂ©rience ne nous a indiquĂ© jusquâicila possibilitĂ© de dĂ©composer le carbone, nous ne pouvons quant Ă prĂ©sent le considĂ©rer que comme une sub'ĂĂŹance simple. 11 paroĂźt prouvĂ© par les expĂ©riences modernes , quâil eĂt tout formĂ© dans les vĂ©gĂ©taux, Sc jâai dĂ©jĂ fait observer quâil y Ă©toit combinĂ© avec lâhydro- gĂšne , quelquefois avec lâazote & avec le phosphore , pour former des radicaux composĂ©s ; enfin que ces radicaux Ă©toient ensuite portĂ©s Ă lâĂ©tat dâoxides ou dâacides , suivant la proportion dâoxvgĂšne qui y Ă©toit ajoutĂ©e. Pour obtenir le carbone contenu dans les matiĂšres vĂ©gĂ©tales ou animales, il ne faut que les faire chausser Ă un degrĂ© de feu dâabord mĂ©diocre & ensuite trĂšs-fort, afin de dĂ©composer les derniĂšres portions 'dâeau que le charbon retient obstinĂ©ment. Dans les opĂ©rations chimiques on se sert ordinairement de cornues de grĂšs ou de porcelaine , dans lesquelles on introduit le bois ou autres matiĂšres combustibles , Si on pousse Ă grand seu dans uix bon kii 228 Moyens de lâobtenis; fourneau de rĂ©verbĂšre la chaleur volatilise, ou, ce qui est la mĂȘme chose , convertit en gaz toutes lĂšs substances qui en font susceptibles, 6c le carbone , comme le plus fixe , reste combinĂ© avec un peu de terre & quelques fiels fixes. Dans les arts la carbonisation du bois se fait par un procĂ©dĂ© moins coĂ»teux on dispose le bois en tas, on le recouvre de terre, de manicre quâil nây ait de communication avec lâair que ce quâil en faut pour faire brĂ»ler le bois & pour en chasser lâhuile & lâeau ; on Ă©touffe ensuite le feu , en bouchant les trous quâon avoit mĂ©nagĂ©s Ă la terre du fourneau. 11 y a deux maniĂšres dâanalyfier le carbone, sa combustion par le moyen de lâair ou plutĂŽt du gaz oxygĂšne, & son oxygĂ©nation par lâacide nitrique. On le convertit dans les deux cas en acide carbonique , & il laisse de la chaux, de la potasse & quelques fiels neutres. Les Chimistes fie font peu occupĂ©s de ce genre dâana- lyse, 8c il nâest pas mĂȘme rigoureusement dĂ©montrĂ© que la potasse existe dans le charbon avant la combustion. Radicaux mueiatiq. ĂŻxuorĂŻq. & c. 229 OBSERVATIONS Sur les Radicaux muriatique , fluorique & boracĂŹque , & fur leurs combinaisons. O N nâa point formĂ© de Tableau pour prĂ©senter le rĂ©sultat des combinaisons de ces substances , soit entrâelles, soit avec les autres corps combustibles ; parce quâelies font toutes absolument inconnues. On fait seulement que ces radicaux ssoxygĂšnent ; qnâils forment les acides muriatique , fluorique SĂ boracique, §La magnĂ©sie i a v, & C Nitrate d . âą ĂŹ saturne. Nitrate dâĂ©tain. Nitre dâĂ©tain. Nitre de cuivre, nitre de VĂ©nus. Nitrate de cuivre -f Nitrate de bismuth, . Nitrate dâantimoine.. Nitrate dâarsenic... Nitre de bismuth. Nitre dâantimoine. C Nitre dâarsenic. ' LNitre arsenical. Nitrate de mercure,. y^ rre rnetcurieL ^Nitre de mercur'e. r Nitre dâargenr. Nitrate dâargenc. , . ./Nitre de lune, pierre. 4- f fernale* Nitrate dâor.,, Nitrate de platine... Nitre dâor. Nitre de platine* Origine du-Nitre, m OBSERVATIONS Sur les Acides nitrtux & nitrique , & fur le Tableau de leurs combinaijons. LâAcide nitreux & Pacide nitrique se tirent; dâun sel connu dans les arts fous le nom de salpĂȘtre. On extrait ce sel par lixiviation des dĂ©combres des vieux bĂ timens & de la terre des caves , des Ă©curies , des granges , & en gĂ©nĂ©ral des lieux habitĂ©s. Lâacide nitrique ell Ăźe plus souvent uni dans ces terres Ă la chaux & Ă la magnĂ©sie, quelquefois Ă la potasse & plus rare^ ment Ă sa!Ăčmine. Comme tous ces sels, Ă Fex- ception de celui Ă base de potasse, attirent Phu- pniditĂ© de lâair, & quâils seroient dâune ccnserva- pon difficile dans les arts, on profite de la plus, grande affinitĂ© quâa la potasse avec Pacide nitrique , & de la propriĂ©tĂ© quâelle a de prĂ©cipiter la chaux , la magnĂ©sie Si Pulumine, pour ramener ainsi dans le travail du saĂŹpĂȘtrier & dans le rasinage qui se fait ensuite dans les magasins du Roi, tous les sels nitriques Ă lâĂ©tat de nitrate de potasse ou de salpĂȘtre. Pour obtenir Pacide nitreux de ce sel , on met dans une cornue tubulĂ©e trois parties de salpĂȘtre trĂšs- pur, & une dâacide sulfurique concentrĂ© on 25-} Moyeks eâodten. lâacide du Nitre. y adapte un ballon Ă deux pointes, auqueĂ e> joint Fanpareil de Woulfe , câest-Ă -dire , des lia- cons Ă plusieurs gouleaux Ă moitiĂ© remplis dâeau & rĂ©unis par des tubes de verre. On voit cet appareil reprĂ©sentĂ© pi. IV, fig. x. On lutte exactement toutes les jointures, & on donne un feu graduĂ© il passe de Facide nitreux en vapeurs, rouges., câest-Ă -dire, surchargĂ© de gaz nitreux, ou autrement dit, qui nâest point oxygĂ©nĂ© autant quâil le peut ĂȘtre. Une partie de cet acide fc condense dans le ballon , dans lâĂ©tat dâune liqueur dâun jaune- rouge trĂšs-foncĂ© ; le surplus se combine avec lâeau des bouteilles. U se dĂ©gage en mĂȘme-tems une grande quantitĂ© de gaz oxvgĂšne . par la raison une tempĂ©rature un peu Ă©levĂ©e FoxvgĂšne a plus dâaffi-ukĂ© avecle calorique quâavec Foxide nitreux, tandis que le- contraire arrive Ă la tempĂ©rature habituelle dans laquelle nous vivons. Câest parce quâune partie dâoxvgĂšne a quittĂ© ainsi Facide nitrique , quâil se trouve converti en acide nitreux. On peut ramener cet acide de lâĂ©tat nitreux Ă lâĂ©tat nitrique , en le faisant chausser Ă une chaleur douce ; le gaz nitreux qui Ă©toit en excĂšs sâĂ©chappe , & il reste de Facide nitrique mais on nâobtient par cette voiequâunacide nitrique tres-Ă©tendu-dâeau, & ii y a dâailleurs une perte considĂ©rable» On se procure de Facide nitrique beaucoup Acides nitr^jx et nitrique. 235* plus concentrĂ© & avec infiniment moins de perte , en mĂȘlant ensemble du salpĂȘtre & de Pargile bien sçche , & en les pouffant au feu dans une cornue de grĂšs. Lâargile se combine avec la potasse pour laquelle elle a beaucoup dâaffinitĂ© en mĂȘme-tems il passe de lâacide nitrique trĂšs- lĂ©gĂšrement fumant, & qui ne contient quâune trcs-petite portion de gaz nitreux. On Peu dĂ©barrasse aisĂ©ment, en faisant chausser foiblement lâacide dans une cornue on obtient une petite portion dâacide nitreux dans le rĂ©cipient, & il relie de Iâacide nitrique dans la cornue. O11 a vu dans le corps de cet Ouvrage , que lâazote Ă©toit le radical nitrique si Ă vingt parties Sc dernje .en poids dâazote on ajoute quarante-trois parties & demie d'oxygĂšne, cette proportion conllituera Poxide ou le gaz nitreux ; si 011 ajoute Ă cette premiĂšre combinaison 36 autres parties dâoxygĂšne , on aura de Pacide nitrique, b>'intermĂ©diaire entre la premiĂšre Sc la. derniĂšre de ces proportions, donne diffĂ©rentes espĂšces dâacides nitreux , câeĂt-Ă -dire , de Pacide nitrique plus ou moins imprĂ©gnĂ© de gaz nitreux. Jâai dĂ©terminĂ© ces proportions par voie de dĂ©composition, & je ne puis pas assurer quâelles soient rigoureusement exactes ; mais elles 11e peuvent pas sâĂ©carter beaucoup de !a vĂ©ritĂ©. M. Ăavcndish, qui a prouvĂ© le premier & par 2Z 2 ai zi i/t> n .r tla Z" t z a'JeZa lâAcide sulfurique, 2Z9 Soufre oxygĂ©nĂ© avec les bases faisables dans Vordre de leur far la voie humide. Nomenclature ancienne. N°. Noms des bases. Sels neutres qui m rĂ©sultent. La terre Vitriol de terre pesante .spath i pelant. Lâalkali fixe vĂ©gĂ©tal... J TarÂŁre vitr * olÂŁ > sel de duobus ' 9 10 II I 2 G H if 16 17 18 19 20 21 ; 22 Ă VitriolbĂŹanc,vitriol deGoflard. j j La chaux de zinc. jLâoxide de plomb,... iLâoxide d'Ă©tain .. Sulfite de plomb. Sulfite dâĂ©tain. Lâoxide de cuivre.... Sulfite de cuivre. Lâoxide de bismuth... Sulfite de bismuth. 5 j 'Lâoxide dâantitnoine. . Sulfite dâ L J Lâoxide dâarsenic ..... Sulfite dâarsenic. Lâoxide de mercure .. Sulfite de mercure. Lâoxide dâargent. . ,. . Lâoxide dâor.. . . ^Lâoxide de platine ... Sulfite dâargent. Sulfite dâor. Sulfite de platine. \ Nota. Les anciens iTonr connu Ă proprement parler de ces sels que le sulfite de potasse , qut,jufqifi ces derniers rems , a conservĂ© le nom de sel sulfureux de Stalh. Avant la nouvelle nomenclature que nous avons proposce , on dĂ©signoit les sels tulsureux comme i! suit Sel sulfureux de Stalh Ă base dâalkĂąli fixe vipĂ©utl , sel sulfureux de Stalh Ă base d'alkali fixe minĂ©ral , sel sulfureux de Stalh Ă base de terre calcaire. On a suivi dans ce tableau Tordre des affinitĂ©s indiquĂ© par M. Bergman pour Tacide Ăulfurique, parce qu'en effet Ă TĂ©ga _ d des alkalis & dec terres , Tordre est le mĂȘme pour Tacide sulfureux ; mais il n'elĂź pas certain qu'ij en soit de pour les oxideS mĂ©talliques. 844 Moyens dâobteniR lâAcide observations Sur P Acide sulfureux , & sur le Tableau de ses combinaisons . Lâ Acide sulfureux est formĂ©, comme sacide sulfurique , de la combinaison du soufre avec lâoxygĂšne, mais avec une moindre proportion de ce dernier. On peut lâobtenir de diffĂ©rentes maniĂšres, i°. en faisant brĂ»ler du soufre lentement, 8°. en distillant de lâacide sulfurique sur de lâargent, de lâantimoine, du plomb, du mercure ou du charbon une portion dâoxy- gĂšnĂ© sâunit au mĂ©tal, & lâacide passe dans lâĂ©tat dâacide sulfureux. Cet acide existe naturellement dans lâĂ©tat de gaz au degrĂ© de tempĂ©rature & de pression dans lequel nous vivons âą mais il pardĂźt, dâaprĂšs des expĂ©riences de M. Clouet, quâĂ un trĂšs-grand degrĂ© de refroidissement, il se condense & devient liquide seau absorbe beaucoup plus de ce gaz acide quâelle nâabforbe de gaz acide carbonique ; mais elle en absorbe beaucoup moins que de gaz acide muriatique. Câest une vĂ©ritĂ© bien Ă©tablie, & que je nâai peut-ĂȘtre que trop rĂ©pĂ©tĂ©e, que les mĂ©taux en gĂ©nĂ©ral ne peuvent se dissoudre dans les acides, quâautant quâils peuvent sây oxider or lâacide sulfureux Ă©tant dĂ©jĂ dĂ©pouillĂ© dâune grande Dissolutions far lâAcide sulp. 24,5 partie de lâoxygĂšne nĂ©cessaire pour le constituer acide sulfurique, il est plutĂŽt disposĂ© Ă en reprendre quâĂ en fournir Ă la plupart des mĂ©taux, & câest pour cela quâil ne peut les dissoudre, Ă moins quâils nâaient Ă©tĂ© prĂ©alablement oxidĂ©s. Par une fuite du mĂȘme principe, les oxides mĂ©talliques fe diĂlĂČlvent dans lâacide sulfureux fans effervescence & mĂȘme avec beaucoup de facilitĂ©. Cet acide a mĂȘme , comme lâacide muriatique, la propriĂ©tĂ© de dissoudre des oxides mĂ©talliques qui font trop oxygĂ©nĂ©s, Sç qui feroient par cela mĂȘme indissolubles dans, Pacide sulfurique ; il forme alors avec eux de vĂ©ritables sulfates. On pourroit donc soupçonner quâil nâexiste que des sulfates mĂ©talliques & non des sulfites , si les phĂ©nomĂšnes qui ont lieu dans la dissolution du fer, du mercure, & de quelques autres mĂ©taux, ne nous appre- noient que ces substances mĂ©talliques font susceptibles de sâoxider plus ou moins en fe dissolvant darts les acides. DâaprĂšs cette observation le sel dans lequel le mĂ©tal fera le moins oxidĂ© devra porter le nom de sulfite , & celui dans, lequel le mĂ©tal fera le plus oxidĂ© devra porterie nom de sulfate. On ignore- encore fi cette distinction, tiĂ©cestĂ ire pour le fer &. pour le mercure, est applicable, Ă tous les autres sulfate^ mĂ©talliques* Q U 246 Combinaisons de lâAcide fhosphoreux. Table a u des combinaisons du Pkojphore qui a reçu un premier degre d'oxygĂ©nation , & qui a Ă©tĂ© portĂ© Ă l'Ă©tat d'Acide phofphoreux , avec les hases sali fiables dans C ordre de leur affinitĂ© avec cet acide. n Nomenclature tt 0 u v e l l e. Noms des bases. Noms des sels neutres. f La chaux. Pnotphite de chaux. I La baryte. PhoĂphite de baryte. S La magnĂ©sie. Phosphite de magnĂ©sie. c 0 a La potasse. PhoĂphite de potasse. 3 A La Ăoude. Phosphite de soude. A aLâammoniaque. Phosphite dâ oigc/ahimine.. Phosphite dâalumine. ĂLoxide de zinc. Phosphite de zinc. * j'l.âoxid; de fer..... PhoĂphite de fer. ? Lâcxide de manganĂšse... Phosphite de manganĂšse - /Lâoxide de cobalt. Phosphite de cobalt. ^Lâoxide de nickel. Phosphite de nickel. âą1 ILâoxide de plomb. Phosphite de plçmb. O ILâoxide dâĂ©tain. Phosphite dâĂ©tain. n» JLâ de cuivre. Phosphite de cuivre. X SLâoxide de bismuth .... Phosphite de bismuth. dâantiinoine.... Phosphite dâantimoine. SLâoxide dâarsenic. Phosphite dâarsenic. L'oxide de mercure. PhoĂphite de mercure. Lâoxide d'argent. Phosphite d'argent. Lâoxide dâor. Phosphite dâor. L'oxide de platine. Phosphite de platine. * inexistence Hes phosphĂtes mĂ©talliques n'est pas encore absolument certaine, elle suppose que les mĂ©taux font susceptibles de se difloudrc dans l'acide phosphorique , Ă distĂ©rcns degrĂ©s dâoxygĂłnation , ce qui nâest paf encore prouvĂ©. Aucuns de ces sels nâavoicnr Ă©tç nommĂ©s. Combinaisons de lâAcide phosphorique. 247 Tasleaxj des combinaisons du Phosphore saturĂ© d'oxygĂšne , ou Acide phosphorique avec Les sub- slances falifiables dans L'ordre de leur affinitĂ© avec cet acide * . fr- No U E N C L A T U P. E NOUVELLE. Nonu des bases. ' j Noms des sels neutres. La chaux .. Phosphate de chaux. La baryte. Phosphate de baryte. La magnĂ©sie.. Phosphate de magnĂ©sie; La potasse. Phosphate de potasse. cm ^ 1 La soude. Phosphate de soude. Lâammoniaque......... Phosphate dâammoniaque. Ă' Lâalumine...... Phosphate dâalumine. * Lâoxide de zinc ....... Phosphate de zinc o 4 Lâoxide de fer. Phosphate de fer. ^3 Lâoxide de manganĂšse., Phosphate de manganĂšse. thj'Lâoxide de cobalt...... Phosphate de cobalt. -w Lâoxide de nickel....,. Phosphate de nickel. ĂŻr* L Lâoxide de plomb. Phosphate de plomb. g- Lâoxide dâĂ©tain. Phosphate dâĂ©tain. jLâoxide de cuivre. Phosphate de cuivre. Lâoxide de bismuth .... Phosphate de bismuth. tĂŹ Lâoxide dâantimoine .... Phosphate dâantimoine. s Lâoxide dâarsenic. Phosphate dâarsenic. Lâoxide de mercure.... Phosphate de mercure. Lâoxide dâargent.. Phosphate dâargent. Lâoxide dâor. Phosphate dâor. l 1 Lâoxide de platine. Phosphate de platine. .J * La plupart de ces sels ne font connus que depuis de rems.» 8c nâavoienc point encore Ă©tĂ© nommĂ©s, Q ve 248 Moyens dâoetenir LâAcrbE phosp. OBSERVATIONS Sur les Acides phosphoreux & phosphorique , & sur les Tableaux de leurs combinaijons. Q N A vu, Ă lâarticle Phosphore , un prĂ©cis historique de la dĂ©couverte de cette singuliĂšre substance , & quelques observations fur ia maniĂšre dont il existe dans les vĂ©gĂ©taux & dans les animaux. Le moyen le plus sĂ»r pour obtenir lâacide phosphorique pur & exempt de tout mĂ©lange, ç-st de prendre du phosphore en nature, & de le faire brĂ»ler sous des cloches de verre , dont on a humectĂ© lâintĂ©rieur en y promenant de lâeaĂč distillĂ©e. 11 absorbe dans cette opĂ©ration 2 fois ~ son poids dâoxygcne. On peut obtenir cet acide concret en faisant cette mĂȘme combustion sur du mercure au lieu de la faire sur de Peau il se prĂ©sente, alors dans lâĂ©tat de fĂoc- cons blancs qui attirent lâhumiditĂ© de Pair avec une prodigieuse activitĂ©. Pour avoir ce mĂȘme acide dans lâĂ©tat dâacide phosphoreux, câest-Ă - dire , moins oxygĂ©nĂ© , il faut abandonner le phosphore Ă une combustion extrĂȘmement lente, Si le laisser tomber en quelque façon en dĂ©li- quium Ă Pair dans un entonnoir placĂ© fur un Acide phospbor. eĂŹar lâAcide nitr. 249 flacon de cristal. Au bout de quelques jours on trouve le phosphore oxygĂ©nĂ© ; lâacide phos- phoreux, Ă mesure quâil sâest formĂ©, sâest emparĂ© dâune portion dâhumiditĂ© de lâair, & a coulĂ© dans le flacon. Lâacide phofphoreux se convertit au surplus aisĂ©ment en acide phosphorique par une simple exposition Ă lâair long-tems continuĂ©e. Comme le phosphore a une assez grande affinitĂ© avec lâoxygcne pour soulever Ă lâacide nitrique & Ă sacide muriatique oxygĂ©nĂ© , il en rĂ©sulte encore un moyen simple & peu dispendieux dâobtenir lâacide phosphorique. veut opĂ©rer par lâacide nitrique, on prend une cornue tubulĂ©e bouchĂ©e avec un bouchon de cristal ; on lâemplit Ă moitiĂ© dâacide nitrique concentrĂ© , on fait chausser lĂ©gĂšrement, puis. on par la tubulure de petits morceaux de phosphore. Ils se dissolvent avec effervescence -, en mĂȘme tems le gaz nitreux sâĂ©chappe fous la forme de vapeurs rutilantes. On continue ainsi dâajouter du phosphore jusqu'Ă ce quâil; refuse de se dissoudre. On pousse alors le feu un peu plus fort pour chasser les derniĂšres, portions dâacide nitrique, 5c on trouve lâacide phosphorique dans la cornue , en partie fous forme concrĂšte , & en partie fous forme liquide. sfo Combinaisons de lâAcide carbonique. Tableau des combinaisons du Radical carbonique oxygĂ©nĂ©, ou Acide carbonique avec les bajes sali fiables } dans Vordre de leur affinitĂ© avec cet acide * , 1 â .. it Noms des sels neutres. > Noms des bases. Nomenclature 1 Nommdature mcĂŹcnnt , nouvelle, j La baryte» La chaux,» L ammoniaque» Lâalumine» de zinc, de fer.. de manga- oxĂźde Lâoxide Lâoxide nĂšse.. > Lâoxide de Cobalt» âą Lâoxide de nickel.» Lâoxide de plomb.» ĂLâoxide j Lâoxide j Lâoxide ! Lâoxide J L'oxide Lâoxide Lâoxide , Lâoxide L Lâoxide Carbonate de baryte. de chaux âą âą de potasse. cente. f Terre calcaire, spath, calcaire, 1 craie. f Alkali fixe vĂ©gĂ©tal effervescent, ' ' Ăą mĂ©phite de potaffĂš. s AlkaĂźl fixe minĂ©ral effervescent, I â ^ mĂ©phite- de soude. âąĂ MagnĂ©sie effervescente, base du sel dâÂŁpsom effervescente*, mĂ©- phite. de magnĂ©sie. CAlkali volatil effervescent, naĂ©- II phite dâammoniaque. çMĂ©phite argileux , terre dâalun * * ĂŹ aĂ©rĂ©e*. de cuivre.» de bismuth, dâantĂŹmoine. d'arsenic » » de mercure, dâargent» âą. dâor. de platine.» de zinc .âąâąÂ»Â».» de set» » » » l.âde manganĂšse > de ». * * de nickel » » » de plomb» » » -, dâctain... de cuivre» * » . de bismuth. . dâantinioine âą âą dâarfenic* » .. de mercure? ». dâargent . . .. dâor.» » âą âą. âąÂ».. de platine âą âą âą Zinc spathĂźque, mĂ©phite de zinc. Fer spathĂźque t mĂ©phite de fer. MĂ©phite de manganĂšse. MĂ©phite de cobalt, MĂ©phite de nickel» ^ Plomb spachique ou mĂ©phite de plomb. MĂ©phite dâĂ©tain. MĂ©phite de cuivre* Mcphito de bi'murh. MĂ©phite dâancimoine» MĂ©phite dâarscnic. MĂ©phite de .mercure. MĂ©phite dâargent. Mcphite dâor. MĂ©pliite de platine. =J * Ces seds nâĂ©tant connus & dĂ©linis que depuis quelques annĂ©es, il nâcxistĂ© pas» ĂĄ parler, pour eux dĂ© nomenclature ancienne. On a cru cependant devoir les dĂ©signer ici fous les noms que M, de Morveau leur a dormes dans Ion prunier volume de lâEticyclopcdĂŹe. jM. Bergman dĂ©signoir les bases saturĂ©es de cet aide par lâcpithĂšte aĂ©rĂ©s', ainsi, la terre calcaire aĂ©rĂ©e exprimoit la terre calcaire saturĂ©e dâacide carbonique. M. de Foutcroy avoir donnĂ© 3e nom dâacide crayeux ĂĄ iâacide carbonique , & le nom de craie Ăą tous les sels qui rĂ©sultent de la combinaison de cet acide, avec les bases saĂisiabies. Origine de lâAcide carbonique. 2^1 OBSERVATIONS Sur C Acide carbonique & Jur le Tableau, de sçs combinaisons . I E tous les acides que nous connoissons , lâacide carbonique est peut-ĂȘtre celui qui est le plus abondamment rĂ©pandu dans la nature. II est tout formĂ© dans les craies , dans les marbres, dans toutes les pierres calcaires, & il y est neutralisĂ© principalement par une terre particuliĂšre connue fous le nom de chaux. Pour le dĂ©gager de ces substances , il ne faut que verser dessus de lâacide sulfurique , ou tout autre acide qui ait plus dâastĂŹnitĂ© avec. la chaux que 11âen a lâacide carbonique il se fait une vive effervescence , laquelle n'est produite que par le dĂ©gagement de cet acide, qui prend la forme de gaz dĂšs quâil est libre. Ce gaz nâest susceptible de se condenser paraucun des degrĂ©s de refroidissement & de pression il a Ă©tĂ© exposĂ© jusquâici il nesâunit avec Peau qu a peu prĂšs Ă volume Ă©gal, & il en rĂ©sulte un acide extrĂȘmement foible. On peut encore obtenir l'acide carbonique allez pur, en le dĂ©gageant de la matiĂšre sucrĂ©e en fermentation ; mais alors il tient une petite portion dâalkool en dissolution. Le carbone est le radical de lâacide carbonique, On peut en consĂ©quence former artificiel- 2J2 MoYESS dâoST. lâAc» CARBONIQUE, lement cet acide, en brĂ»lant du charbon dans dtĂŻ gaz oxygĂšne , ou bien en combinant de la poudre de charbon avec un oxide mĂ©tallique dans de justes proportions. LâoxygĂšne de lâoxide fe combine avec le charbon , forme du gaz acide carbonique , & le mĂ©tal devenu Hbrç reparoĂźt fous fa forme mĂ©tallique. Câest Ă M. Black que nous devons les premiĂšres connoiTances quâon ait eues fur cet acide. La propriĂ©tĂ© quâil a de nâexiste-r que fous forme de gaz au degrĂ© de tempĂ©rature 8c de pression dans lequel notas vivons, lâavoit soustrait aux recherches des anciens Chimistes, Si on pouvoit parvenir Ă dĂ©composer cet acide par des moyens peu dispendieux, on suroĂźt fait une dĂ©couverte bien prĂ©cieuse pour- ThnmanitĂ© , puisquâon pourroit obtenir libres, les masses imrgenfes de carbone que contiennent les terres calcaires , les marbres, & c. On ne le peut pas par des affinitĂ©s simples, puisque le corps quâil faudroit employer pour dĂ©composer lâacide carbonique , devroit ĂȘtre au moins aussi combustible que lç charbon mĂȘme,. & quâalors on ne se roi t que changer un combustible contre un autre mais il nâest pas impossible dây parvenir par des, affinitĂ©s doubles ; 8c ce qui porte Ă le croire , câest que la complĂštement ce problĂšme, 8c avec des matĂ©riaux- qui ne lui coĂ»tent rien danslâaĂ©k; de ,1a vĂ©gĂ©tation». Combinaisons de lâAcidĂȘ mĂșriatique. Tableau des combinaisons da Radical miiriaĂ queoxygĂ©nĂ© , ou Acide muriatique avec les basessalifiables , dans Tordre de leur affinitĂ© avec cet acide. =â========^ 1 Noms des bases . La baryte . . La potasse. . de potasse . . La soude....... La chaux r- o Z La magnĂ©sie..... de magnĂ©sie,. . .^ ft Lâammoniaque , .. dâamrnoniaque.. . Ă3 Lâalumine . . . f . , r LâoxĂźde de zinc. . ^ 1/. 1 ft" ÂŁ iLâoxide de fer, .. de fer . JLâoxide de manga- . nĂšfe. ..- *de manganĂšse., , Nom S DES SELS NEUTRES. Nomenclature nouvelle. Nomenclature ancienne. Muriate Lâoxide de cobalt. Lâoxide de nickel. Lâoxide de plomb. Lâoxide dâĂ©tain, de cobalt. de nickel. de plomb. rdâĂ©cain fumant. . ÂŁ dâĂ©tain solide.., Lâoxide de cuivre. Ide cuivre..,. .. Lâoxide de bismuth. J de bismuth.... Lâoxide dâantimoi~i dâantĂźmoine.. . ne ...i Lâoxbie dâarsenic,, lâoxide de mercure., Lâoxide dâargenc., Lâoxide dâor. . . . . ; ^ Lâoxide de platine. f Sel matin Ăą base de terre pesante. ["Sel fĂ©brifuge He SylvĂus. 'Sel marin, Ă base dâ fixe vĂ©gĂ©tal. [ Sel marin. rSel marin Ă base terreuse. Huile de chaux. Sel dâEpfom marin , sel marin a base de sel dâEpfom ou de magnĂ©sie, Sel ammoniac. Alun marin , se! marin Ă base de terre dâalun. Sel marin de zinc. fer , sel marin martial. Sel marin de manganĂšse. Sel marin de cobalt. Sel marin de nickel. Plomb cornĂ©. Liqueur fumante de Libavius. Beurre dâccain solide. Sel marin de cuivre. Sel marin de bismuth. Sel marin dâancimoine. dâarseme ...... de mercure doux. Sel matin dâarfenic. Mercure sublimĂ© doux, aguĂŹĂŹa . alba, de mercure cor- roĂ ^ ^Mercure sublime corrosif. dâargenc. ...... [ Argent cornĂ©. dâor. ......... I Sel marin dâor. de platine,. ... Sel marin de platine. â 4 2^4 Combinaisons de lâAcide muriĂ tĂque oxygĂ©nĂ©. Tableau des combinaisons de l 1 Acide muruuique oxigĂni avec les diffĂ©rentes bases JaUfiables avec lesquelles il ejl susceptible de s unir. r Noms des bases. ^La baryte.. , La potasse. . La soude. .. La chaux. .. La magnĂ©sie. N o sis de s sels Neutres. Nomenclature nouvelle. Nomenclature ancienne, Lâammoniacpie. Lâalumine Lâoxide de zinc.. Lâoxide de fer... Muriate oxygĂ©nĂ© de baryte. Muriate oxygĂ©nĂ© dĂš potasse. Muriate oxygĂ©nĂ© de soude. Muriate oxygĂ©nĂ© de chaux, f Muriate oxigĂ©nĂ© de magnĂ©- 1 sie. c Muriate oxygĂ©nĂ© dâammonia. I que. Muriate oxygĂ©nĂ© dâalumine. Muriate oxygĂ©nĂ© de zinc. Muriate oxygĂ©nĂ© de fer. CĂšt ordre de I fris r. vL ĂŻf Acide absenique. 26- OBSERVATIONS Sur Ăź Acide arsehiqĂ»e , & sur le Tableau de ses combinaisons. Dans un MĂ©moire imprimĂ© dans le recueil de l'AcadĂ©mie, annĂ©e 1746, M. Macquer a fait voir quâen' poussant au feu un mĂ©lange dâoxide blanc dâarfenic & de nitre, on obtenoit un sel neutre, quâii a nommĂ© sel neutre arsenical. On ignoroit entiĂšrement, Ă lâĂ©poque ou M. Macquer a publiĂ© ce MĂ©moire, la cause de ce singulier phĂ©nomĂšne, & comment une substance mĂ©tallique pouvoit jouer le rĂŽle d'un acide. Des expĂ©riences plus modernes nous ont appris que lâarsenic sâoxygĂ©noit dans cette opĂ©ration; quâil enlevoit lâoxygĂšne Ă lâacide nitrique , & quâĂ laide de ce principe il se convertissoit en un vĂ©ritable acide, qui se combinoit ensuite avec la potasse. On connoĂźt aujourdâhui dâautres moyens, non - seulement -'oxygĂ©ner lâarsenic , mais encore dâobtenir lâacide arsenique libre ĂĄc dĂ©gagĂ© de toute combinaison. LĂ© plus simple est de dissoudre lâoxide blanc dâarsenic dans trois fois son poids dâacide muriatique r on ajoute dans cette dissolution , pendant quâelle est encore bouillante, une quantitĂ© dâacide ni- MoVens bâoET. iâAcibe AESENĂQUĂ. trique double du poids de lâarsenic, & on Ă©vĂą- pore jusquâĂ siccitc. Lâacide nitrique fe dĂ©compose dans cette opĂ©ration ; son oxygĂšne sâuni't Ă lâoxide dâarsenic pour lâacidisier ; le radical nitrique fe dissipe fous forme de gaz nitreux. A lâĂ©gard de lâacide muriatique , il se convertit en gaz muriatique, & on peut le retenir par voie de distillation. On sâasĂŻiĂșe qtiâil ne restĂ© plus dâacide Ă©tranger, en calcinant lâacide concret jusquâĂ ce quâil commence Ă rougir cĂ© qui reste ainsi dans le creuset est de lâacidĂ© arsenique pur. 11 y a plusieurs autres maniĂšres dâoxygĂ©ner lâarsenic & de le convertir en un acide. Le procĂ©dĂ© que SchĂ©elea employĂ© & que M. de Mor- veau a rĂ©pĂ©tĂ© avec un grand succĂšs dans le laboratoire de Dijon , consiste Ă distiller de lâacidĂ© hiuriatique oxygĂ©nĂ© fur de la manganĂšse. Cet acide sâoxygĂšne, comme je lâai dit ailleurs, & passe fous la forme dâacide muriatique sur-oxy- gĂ©nĂ©. On lĂ© reçoit danĂ un rĂ©cipient dans lequel oii a mis delâoxide blanc dâarsenic recouvert dâun peu dâeau distillĂ©e. Lâarsenic blanc dĂ©compose lâacide muriatique oxygĂ©nĂ©, il lui enlĂšve lâoxygĂšne surabondant ; dâune part, il se convertit en acide arsenique, & de b autre lâacide muriatique oxygĂ©nĂ© redevient acide mst- riatique ordinaire. On sĂ©pare ces deux acides Moyens dâobt. l*Agi»e arsenĂque. 271 en distillant Ă une chaleur douce, quâon augmente cependant sur la sin lâacidĂ© muriatique passe & lâacĂŹde arsenique reste sous forme blanche & concrĂšte. Dans cet Ă©tat il est beaucoup moins Volatil que lâoside blanc dâarsenic» TrĂšs-souvent iâacide arsenique tient en dissolution une portion dâoxide blanc dâarsenic qui nâa pas Ă«tĂ© suffisamment oxygĂ©nĂ©. On nâest point exposĂ© Ă cet inconvĂ©nient, quand on a opĂ©rĂ© par lâacide nitrique, Sc quâon en ajoute de nou* veau, jusquâĂ ce quâil ne passĂąt plus de gaz nitreux. DâaprĂšs ces diffĂ©rentes observations , je dĂ©finirai lâacide arsenique , un acide mĂ©tallique blanc , concret fixe au degrĂ© de fe* qui le sait rougir , formĂ© par la combinaison de lâarsenic avec lâoxygĂšne , qui se dissout dans lâeau , Sc qui est susceptible de se combiner ayetĂ un grand nombre de bases salifiables, 272 Combinaisons de lâAĂČide mĂlybĂjique. T A B T, e A u des combinaisons da MolybdĂšne oxygĂ©nĂ©, ou Acide- molybdique avec les bajcs salifiables , par ordre alphabĂ©tique *. Ir Noms des bases salifiables. - Noms des sels neutres. Lâalumine t......... Molybdate dâĂĄlumine. Lâantmoniar[ue. Molybdate dâammoniayue. Lâoxide dâantimoine . Molybdate dâantimoine. 53 \ Lâoxide dâargent .... Molybdate dâargent. Lâoxide dâarsenic.... Molybdate dâarsenic. La baryte. Molybdate de baryte. f » [Lâoxide de bismuth. Molybdate de bismuth. La chaux 11... ĂŹ_ MolybdĂĄte de chaux. Lâoxide de cobalt. .. Molybdate de cobalt. Ăź-Ăź Lâoxide de cuivre.>. Molybdate de cuivre. Lâoxide dâĂ©tain...... Molybdate dâĂ©tain. Lâoxide de fer...... Molybdate de fer; Z O La magnĂ©sie. Molybdate de magnĂ©sie. Lâoxide de manganĂšse. Molybdate dĂ© manganĂšse. Ă'* ILâoxide de mercure. Molybdate de mercure; [Lâoxide de nickel... Molybdate de nickel. ? Lâoxide dâor.. Molybdate dâor. ? Lâoxide de platine... Molybdate de platine. Lâoxide de plomb... Molybdate de plomb. La potasse. ;,.. Molybdate de potasse. La soude... Molybdate de soude. sLe zinc ;. Molybdate de zinc; 1 ... -J * On a suivi dans le tabieau Tordre alphabĂ©tique, parce que lâon ne connoĂźc pas bien les affinitĂ©s de cet acide avec les diffĂ©rentes bases. CâeĂt Ă M. SchĂ©ele quâon doit la dĂ©couverte de cet acide, comme dĂ© beaucoup d'autres. Nota. Toute cette classe de sels a Ă©tĂ© nouvellement dĂ©couverte , & nâavoit point encore Ă©tĂ© nommĂ©e. Moyens sâobt. eâAcide moeybdĂq. 275 OBSERVATIONS Sur P Acide mofybd'ique , & sur le Tableau, de jes conĂŻbina'sons. x "f- AjE molybdĂšne est une substance mĂ©tallique M particuliĂšre , qui est susceptible de sâoxygĂ©ner Ă u point de se transformer en un vĂ©ritable acide concret. Pour y parvenir, . dans une cornue une partie de mine de^riolybdĂšn'e-, telle que la nature nous la prĂ©ferige , & qui est un vĂ©ritable sulfure de molybdĂšne ; on y ajoute cinq ou six parties dâun acide nitrique affaibli dâun quart dâeau environ, & on distille. Lâoxy- gĂČne de lâacide nitrique se porte sur le molybdĂšne & fur le soufre ; il transforme lâun en un oxidĂš mĂ©tallique , & lâautre en acide sulfurique. On repasse de nouvel acide nitrique dans la mĂȘme proportion & jusquâĂ quatre ou cinq fois; & quand il nây a plus de vapeurs rouges, le molybdĂšne est oxygĂ©nĂ© autant quâil le peut ĂȘtre, du moins par ce moyen, & oĂŻl le trouve au fond de la cornue fous forme blanche, pulvĂ©rulente , comme de la craie. Cet acide est peu soluble, 8c on peut, sans risquer d'en perdre beaucoup, le laver, avec de Peau chaude. Cette prĂ©caution est nĂ©cessaire pour le dĂ©barrasser des derniĂšres portions dâacide sulfurique, qui pourvoient y adhĂ©rer, S. 274 Combinaisons de lâAcide tĂ»NGstiqUe. Tableau des combinaisons du "TungfĂŹĂšne oxygĂ©nĂ©, ou Acide tungsique avec les bases salĂŹfiables. Noms des bases salĂŹfiables. Noms des sels neutres. - /La chaux. Tungstate de chaux. La baryte. Tungstate de baryte. La magnĂ©sie. Tungstate de magnĂ©sie. La potasse.......... Tungstate de potasse. La soude. Tungstate de soude. o q Z iLâammoniacue...... Tungstate dâammoniaque' >âą! LâalumĂźne. p Tungstate dâalumine. j & ^ f Lâoxide d'antimoine? Tungstate dâantimoine. ILâoxide dâargent. Tungstate dâargent. Lâoxide dâarsenic.... Tungstate dâarsenic. ? /Lâoxide de bismuth.. Tungstate de bismuth. oMLâoxide de cobalt.'.. Tungstate de cobalt. Lâoxide' de cuivre... Tungstate de cuivre. f Lâoxide dâĂ©tain. Tungstate dâctain. Lâoxide de fer. Tungstate de fer. * Lâoxide de manganĂšse. Tungstate de manganĂšse. Lâoxide de-mercure.. Tungstate dĂ© mercure. *⊠i Lâoxide de molybdĂšne. Tungstate de molybdĂšne. Lâoxide de nickel... Tungstate de nickel. Lâoxide dâor. Tungstate dâor. Lâoxide dĂȘ platine... Tungstate de platine. Lâoxide de plomb... Tungstate de plomb. 'Lâoxide de zinc. Tungstate de zinc. - =, Origine de lâAcide tungstique, 27s OBSERVATIONS Sur P Acide tungjlique , & sur le Tableau de ses combinaisons, O N donne le nom de tungstĂšne Ă un mĂ©tal particulier dont la mine a Ă©tĂ© souvent confondus avec celles dâĂ©tain ; dont la cristallisation a du rapport aveo celle des grenĂĄts ; dont la pesanteur spĂ©cifique eKecde 6000, celle de seau Ă©tant supposĂ©e 1000 ; ehfin qui varie du blanc perlĂ© au rougeĂątre & au jaune. On le trouve en plusieurs endroits de la Saxe & en BohĂȘme Le volfram est ausiĂŹ une vĂ©ritable mine de tungstĂšne, qui se rencontre frĂ©quemment dans les mines de Cornouailles. Le mĂ©tal qui porte le nom de tungstĂšne, est dans lâĂ©tat dâoxide dans ces deux espĂšces de mines. 11 paroĂźtroit mĂȘme quâii est portĂ©, dans la mine de tungstĂšne, au-delĂ de lâĂ©tat dâoxide ; quâil y fait fonction dâacide il y est uni Ă la chaux. Pour obtenir cet acide libre , on mĂȘle une partie de mine de tungstĂšne avec quatre parties de carbonate de potasse, & on fait fondre lĂŽ mĂ©lange dans un creuset. Lorsque la matiĂšre Sij '27 6 Moyens dâobt. lâActde tungstiq. est refroidie , on la met en poudre & on versĂ© dessus douze parties dâeau bouillante ; puis on ajoute de Tacidc nitrique qui sâunit Ă la potasse avec laquelle il a plus dâaffinitĂ©, & en dĂ©gage lâacide tungstique cet acide se prĂ©cipite aussitĂŽt sous forme concrĂšte. On peut y repasser de ĂŹâacide nitrique quâon Ă©vapore Ă siccitĂ© , & continuer ainsi jusquâĂ ce quâil ne se dĂ©gage plus de vapeurs rouges ; on est assurĂ© pour lors quâil est complĂštement oxygĂ©nĂ©. Si on veut obtenir lâacide tungstique pur, il faut opĂ©rer la fusion de la mine avec le carbonate de potasse dans tin creuset de platine; autrement la terre Ă ' creuset se mĂȘlĂšrent avec les produits , & altĂ©- reroit la puretĂ© de lâacide. Les affinitĂ©s de lâacide tungstique avec les oxides mĂ©talliques ne font point dĂ©terminĂ©es, & câest pour cette raison quâon les a rangĂ©es par ordre alphabĂ©tique ; Ă lâĂ©gard des autres substances falisiables , on les a rangĂ©es dans lâordre de leur affinitĂ© aVec lâacide tungstique. Toute cette classe de sels nâayoit Ă©tĂ© ni connue ni nommĂ©e par les anciens. Combinaisons de lâAcidĂ© tartareux. 277 Tableau du Radical tartareux oxygĂ©nĂ©, ou Acide tartareux avec les basĂ©s. JalifĂŹables, dans Vordre de leur affinitĂ© avec cet acide. Noms des bases filifiables. Noms des sels neotres. Nomenclature nouvelle. ^ La chaux .. Tartrite de chaux-. La baryte. Tartrite de baryte. La magnĂ©sie. Tartrite de magnĂ©sie. La potasse. Tartrite de potasse. sN j La soude. Tartrite de soude. j Lâammoniaque. Tartrite dâammonĂaque. f Lâalumine. Tartrite dâalumine. SLâoxide de zinc. Tartrite de zinc. Lâoxide de fer. Tartrite de fer. j Lâoxide de manganĂšse. Tartrite de manganĂšse. » Lâoxide de cobalt... Tartrite de cobalt. j Lâoxide de nickel.. . Tartrite de nickel. s I Lâoxide de plomb .. . Tartrite de s ! Lâoxide de cuivre... Tartrite de cuivre. ? ! Lâoxide de bismuth.. Tartrite de bismuth. I Lâoxide d'antimoine.. Tartrite dâantimoine. Lâoxide d'arsenic.... Tartrite ĂĄâarsenic. Lâoxide dâargent..... Tartrite dâargent. Lâoxide de mercure.. Tartrite de mercure-. Lâoxide dâor. Tartrite dâor. \ Lâoxide de platine... Tartrite de platine. âąt! S. iij -Ă 278 Moyens dâc 13 T. lâAoide tart'areow. OBSERVATIONS $nr VAcide tartareux , & sur le Tableau de ses combinaisons. Tout le monde connoĂźt le tartre qui sâatta- che amour des tonneaux dans lesquels la fermentation du vin s'esĂŹ achevĂ©e. Ce sel est composĂ© dâun acide particulier fui generis , combinĂ© avec la potasse , mais de maniĂšre que lâacide est dans un excĂšs considĂ©rable. Ce st encore M. SchĂ©ele qui a enseignĂ© aux Chimistes le moyen dâobtenir lâacide tartareux pur. .11 a observĂ© dâabord que cet acide avoit plus dâaffinitĂ© avec la chaux quâĂąvec la potasse; il prescrit en consĂ©quence de commencer par dissoudre du tartre purifiĂ© dans de lâeau bouillante , & dây ajouter de la chaux jusquâĂ ce que tout lâacide soit saturĂ©. Le tartrite de chaux qui se forme, est un sel presquâinsoĂŹuble qui tombe an fond de la liqueur, sur-tout quand elle est refroidie ; on lâen sĂ©pare par dĂ©cantation , on le lave avec de lâeau froide & on le sĂšche ; aprĂšs quoi on verse dessus de lâacide sulfurique Ă©tendu de 8 Ă 9 fois son poids dâeau, on fait digĂ©rer pendant douze heures, Ă une chaleur Moyens dâobtenir lâAc. tartareux. 279 douce, en observant de remuer de tems en rems lâacĂŹde fui su ri que sâempare de la chaux , forme du sulfate de chaux , & Pacide tartareux se trouve libre. 11 se dĂ©gage pendant cette digestion une petite quantitĂ© de gaz qui nâa pas Ă©tĂ© examinĂ©. Au bout de douze heures on dĂ©cante la liqueur , on lave le sulfate de chaux avec de Peau froide pour emporter les portions dâacide tartareux dont il est imprĂ©gnĂ© ; on rĂ©unit tous les lavages Ă la premiĂšre liqueur, on filtre, on Ă©vapore & on obtient Pacide tartareux concret. Deux livres de tartre purifiĂ© , donnent environ onze onces dâacide. La quantitĂ© dâacide sulfurique nĂ©cessaire pour cette quantitĂ© de tartre, est de 8 Ă 10 onces dâacide concentrĂ© quâon Ă©tend , comme je viens de le dire, de 8 Ă 9 parties dâeau. Comme le radical combustible est en excĂšs dans cet acide , nous lui avons conservĂ© la terminaison en eux, 8c nous avons nommĂ© tarirĂŹtes ]e rĂ©sultat de sa combinaison avec les substances salifiablçs. La base de Pacide tartareux est le radical carbone - hydreux ou hydro - carboneux, & il paraĂźt quâil y est moins oxygĂ©nĂ© que dans Pacifie oxalique. Les expĂ©riences de M. Hasten- fratz paraissent prouver que lâazote entre austi dans la combinaison de ce radical, mcme en S iv 2Ho Moyens, dâobt. lâAcide tartarĂux. jiĂTez grande, quantitĂ©. En. oxygĂ©nant lâacide tar* tareux, ortie convertit en acide, oxalique , enr acide malique & en acide acĂ©teux mais il est probable, que la proportion de. lâhydrogĂšne 8c du carbone change dans ces conversions, &que la diffĂ©rence du degrĂ© dâoxygĂ©nation nâest pas la feule qui. constitue, la diffĂ©rence de çes acides. Lâacide tartareux, en se combinant avec les alkalis fixes, est susceptible de deux degrĂ©s de. saturation le premier constitue, un sel avec excĂšs dâacide, nommĂ© trĂšs-im proprement crĂšme de tartre, & que nous avons nommĂ© tar/rite. acidule de potasse. La mĂȘme combinaison donne, par un de saturation un sel parfaitement neutre, que nous nommons simplement tartrĂŻte de potasse , & qui est connu eu pharmacie fous le nom de sel vĂ©gĂ©tal. Le mĂȘme acide combinĂ© avec la soude jusqu a saturation, donne un tendue de soude, connu sous le nom, de sel de seiguette, ou de. sel pelyereste de, la Rochelle, Combinaisons jde lâAcidĂš mauqns., 281 Tableau des combinaisons du Radical tndlĂŹquĂ oxygĂ©nĂ©, ou Acide malique avec les bases falifiables par ordre alphabĂ©tique. Noms des bases Noms des sels neutres. falifiables. Nomenclature nouvelle. L'alumine. Malate d'alumine. Lâammoniacjue. Malate dâammoniaque. Lâoxide dâantimoine. Malate dâantimoine. Lâ dâargent. ... Malate dâargent. ^Lâoxide dâarĂĂšnic.... Malate dâarĂenic. D" 3 * La baryte. Malate de baryte. ĂLâoxide de bismuth . Malate, de bismuth. d ĂŻLa chaux. Malate de chaux. w jLâoxide de cobalt... Malate de cobalt. ILâoxide de Malate de cuivre. f ^Lâoxide dâĂ©tain. Malate dâĂ©tain. s. Lâoxide de fer. Malate de fer. S La magnĂ©sie. i Malate de magnĂ©sie. > âąLâoxide de manganĂšse. Malate de manganĂšse. *Nà çLâ de mercure. Malate de mercure. i' ^Lâoxide de nickel... Malate de nickel. ^Lâoxide dâor,. Malate dâor. âą ; ! Lâoxide de platine... Malate de platine. 'Lâoxide de plomb... Malate de plomb. La potasse. Malate de potaĂse. Malate de soude. ^Lâoxide de zinc. Malate de zinc. Nota. Toutes ces combinaisons ctoienc inconnues aux ancien». 282 Moyens dâobt. lâAcipe malique. OBSERVATIONS Sut ĂAcide malique , & sur le Tableau de ses combinaisons. LâAcipe malique se trouve tout formĂ© dans le jus des pommes acides, mĂ»res ou non mĂ»res, A dâun grand nombre dâautres fruits. Pour lâob- tenir , on commence par saturer le jus de pommes avec de la potasse ou de la soude. On verse ensuite sur la liqueur saturĂ©e, de sacĂ©tite de plomb dissoute dans seau. II se fait un Ă©change de bases ; lâacide malique se combine avec le plomb, & se prĂ©cipite. On lave bien ce prĂ©cipitĂ©, ou plutĂŽt ce sel qui est Ă -peu-prcs insoluble; aprĂšs quoi on y verse dĂš lâacide sulfurique assoibli qui chasse lâacide malique , sâempare du plomb , forme avec lui un sulfate qui est de mĂȘme trĂšs-peu soluble 8c quâon sĂ©pare par siĂźtration ; il reste lâacide malique libre & en liqueur. Ăet acide sc trouve mĂȘlĂ© avec lâacide citrique & avec lâacide tartareux dans un grand nombre de fruits ; il tient Ă -peu-prcs le milieu entre lâacide oxalique 8c lâacide acĂ©teux ; & câest ce qui a portĂ© M. Hernibstadt Ă lui donner le nom de vinaigre Moyens dâobt. eâAcide malique. 283 imparfait. II est plus oxygĂšne que lâacide oxalique , mais il Test moins que lâacide acĂ©teux. II diffĂ©rĂ© austĂŹ de ce dernier par la nature de son radical, qui contient un pen plus de carbone & un peu moins dâhydrogĂšne. On peut le former artificiellement, en traitant du sucre avec de lâacide nitrique. Si on sâest servi dâun acide Ă©tendu dâeau, il ne se forme point de cristaux dâacide oxalique ; mais la liqueur contient rĂ©ellement deux acides, savoir lâacide oxalique, lâacide malique, & probablement mĂȘme un peu dâacide tartareux. Pour sâen assurer, il ne sâagit que de verser de lâeau de chaux sur la liqueur; il se forme du tartrite & de lâoxalate de chaux, qui se dĂ©posent au fond commeinsolubles ; il se forme en mĂȘme tems du malate de chaux qui reste en dissolution. Pour avoir lâacide pur & libre on dĂ©compose le malate de chaux par lâacĂ©tite de plomb , & on enlĂšve le plomb Ă lâacide malique par lâacide sulfurique, de la mĂȘme manicre que quand on opĂšre directement sur le jus des pommes. ÂŁ84 Combinaisons de lâAgide citrique. Tableau des combinaisons du Radical citrique oxygĂ©nĂ© » ou Acide citrique avec les bases jalifiables a dans d ordre de Leur affinitĂ© avec cet acide*. s' Observation No/n s de s bases salifiables. Noms des sels. neutres. La baryte ... La chaux ... ĂŹ La magnĂ©sie. Da potasse.. D 4 La soude ... ammoniaque .... jLâoxide de zinc... Lâoxide de manganĂšse. Lâoxide de fer.... r\Lâoxide de plomb. 5. . !Lâ de cobalt. 6. ĂŻLâ de cuivre >5' fLâoxide. dâarsenic.. p; I . Lâoxide de mercure, E I 1 Lâoxide dâantimoine H Lâoxide dâargent... Lâoxide dâor,.. J Lâoxide de platine. iLâalumine... Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate de baryte, de chaux, de magnĂ©sie, de potasse, de dâammoniaque. de zinc. de manganĂšse, de fer. de plomb., de cobalt, de cuivre., dâarsenic. de mercure., dâantimoine. dâargent. dâor. de platine, dâalumine. Toutes ces combinaisons ^croient inconnues aux anciens chimistes. ' Lâ affinitĂ©s fie cct acide ont 6 tc dĂ©terminĂ©es par M» Bergman & par M. Lâoxide d'Ă©tain... Pyro-lignite dâĂ©tain. K. iLâoxide de'cobalt. Pyro-lignite de cobalt. S Lâoxide de cuivre. Pyro-lignite de cuivre. o Lâoxide de nickel. Pyro-lignite de nickel. o? S Lâbxide dâarsenic. Pyro-lignite dâarfĂšnic. r Ă H ĂĄ Lâoxide de bismuth.... Pyro-lignite de bismuth. ft 1 Lâoxide de mercure.... Pyro-lignite de mercure. ?. Lâoxide dâantimoine.... Pyro-lignite dâantimoine. Lâoxide dâargent. Pyro-lignite dâargent. Lâoxide dâor.. Pyro-lignite dâor. Lâoxide de platine. Pyro-lignite de platine. { Lâalumine ... Pyro-lignite dâalumine. -__ J Nota. Toutes ces combinaisons Ătoient inconnues aux anciens Chimistes. dâobt. lâAcide PYRO-UGNEUX. 287 OBSERVATIONS Sur l'Ăcide pyro-ligneux , & sur le Tableau de ses combinaisons . Les anciens Chimistes avoient observĂ© que la plupart des bois, & sur-tout ceux qui sont lourds & compactes , donnoient par la distillation Ă feu nud un esprit acide dâune nature particuliĂšre; niais personne, avant M. Goet- tĂźing, ne sâĂ©toit occupĂ© dâen rechercher la nature. Le travail quâil a donnĂ© fur ce sujet, se trouve dans le Journal de Crell , annĂ©e 177p. Lâacide pyro-ligneux quâon obtient par la distillation du bois Ă feu nud, est de couleur brune;il est trĂšs-chargĂ© dâhuile & de charbon ; pour iâobtenir plus pur, on le rectifie par une seconde distillation. II paroĂźt quâiĂź est Ă peu prĂšs le mĂȘme, de quelque bois quâil ait Ă©tĂ© tirĂ©. M. de Morveau 8c M. Eloi Boursier de Clervaux se sont attachĂ©s Ă dĂ©terminer les affinitĂ©s de cet acide avec les diffĂ©rentes bases falifiables ; 8c câest dans lâordre quâils leur ont assignĂ©, quâon les prĂ©sente ici. Le radical de cet acide est principalement formĂ© dâhydrogĂšne & de carbone. 288 Combinaisons bĂšlâAcide ptffto-TARTAREtm T A S X E A u des combinaisons du Radical pyro- tartareux oxygĂ©nĂ© , ou Acide pyro-tartareu'x avec les diffĂ©rentes 'bases jaĂifiables dans Vordre de leur affinitĂ© avec cet acide * . fr ' ... " Noms des lafei. â-==jl Noms des sels neutres . / La potasse.. Pyro-tartrite de potasse. ; { La soude .. Pyro-Ăartrite de soude. o' , La chaux.. Pyro-tartrite d'e cbatĂŹx. Sis La magnĂ©sie.. Pyro-tartrite de magnĂ©sieâ. L. iLâamnioniaque. Pyro-tartrite dâammoniaijue. S PTĂŻ t âą . Pvro-tĂĄrtrĂte dâalumine^ * âą R, Lsexide de zinc....... PyrO-tartrite de zinc. jLâoxidĂ© de manganĂšse.. Pyro-tartrite de manganĂšse. gVyLâoxtde ds fer......... Pyro-tartrite de fer. -ta ^ Lâoxide de plomb...... Pyro-tartrite de plomb. Z jLâbxide Ă âĂ©tain........ Pyro-tartrite dâĂ©tain. 5 JjLsoxide de cobalt. Pyro-tartrite de cobalt. 5 fLâoxide de cuivre.. ... Pyro-tartrite da cuivre. S gLsexide de nickel. ..... Pyro-tartrite de nickel. ÂŁ k Lâoxidç dâarĂenĂźc. Pyro-tartrite dâarfenic. s; f LâoxĂde de bismuth.... Pyro-tartrite. de bismuth. I Lâoxid'e d'e mercure.... Pyrc-taĂtrite de mercure. ! , { Lâoxide dâantimoine.,.. Pyro-tartrite dâantimoine. VLâoxide dâargent. Pyro-tartrite dâargent. JSĂota. Toutes ces combinaisons Ă©toient inconnues aux anciens Chimistes. * On ne connoĂźt pas encore les astĂŹnicĂ©s de cet acide mais comme >> ĂĄ beaucoup de rapport avec l'acide pyto-muqucux, on les a supposĂ©es les inĂȘmes. OBSERVATIONS. MĂČye'ns dâobĂ. lâAc, pyro-taĂŹitĂ 'rĂ©Ăčx. 289 OBSERVATIONS Sur VAcide pyro-tartareux , & sur le Tableau de ses combinaisons. O N donne le nom de pyro-tartarenx Ă un acide empyreumatique peu concentrĂ© quâon retire du tartre purifiĂ© par voie de distillation. Pour lâobtenir, on remplit Ă moitiĂ© de tartrite acidule de potasse ou tartre en poudre , une cornue de verre -, on y adapte lin rĂ©cipient tubulĂ© auqĂșel on ajoute un tufcâe qui sâengagç fous une cloche dans lâappareil pneumatc- chimique. En graduant le feu , on obtient Une liqueur acide empyreumatique mĂȘlĂ©e avec de lâhuile Ăłn sĂ©pare ces deux produits au moyen dânn entonnoir, & câest la liqueur acide quâon a nommĂ©e acide pyro-tartareux. II se dĂ©gage dans cette distillation une prodigieuse quantitĂ© de gaz acide carbonique. Lâacide pyro-tartareux quâon obtient, nâesl pas parfaitement pur ; il contient toujours de lâhuile quâil feroit Ă souhaiter quâon en pĂ»t sĂ©parer. Quelques auteurs ont conseillĂ© de le rectifier; mais les AcadĂ©miciens de Dijon ont constatĂ© que cette opĂ©ration Ă©toit dangereuse, & quâil y avoit explosion. T 2 vinaigre de Saturne, sel de r * * * voyez tome III des Savans Etrangers. On doit principalement 4 M. Wenzel, aux AcadĂ©miciens de Dijon, Ă M. de Lassonne & ĂĄ M, Proust, la connaissance que nous avons des propriĂ©tĂ©s des autres acĂ©tues. 11 feroit possible que le radical acĂ©teux, outre lâhydrogĂšne 8c le carbone, contĂźnr encore un peu dâazote. U y a lieu» de le soupçonner dâaprer la propriĂ©tĂ© quâa lâacĂ©cite de potasse de donner de lâammoniaque par la-distillation,, ĂĄ moins cependant que lâazote qui concoure * la formation de certe ammoniaque > ne soit dl3 Ă la dĂ©composition de la porafĂe elle-mĂȘme.; Moyens dâobtenir jâAc. agĂteux. 29F tempĂ©rature & de pressoir dans lequel nous ; vivons, 8c que nous ne pouvons le retenir quâeit le combinant avec une grande quantitĂ© dâeau. 11 est dâautres procĂ©dĂ©s plus chimiques pour obtenir lâacide acĂ©teux ils consistent Ă oxygĂ©ner lâacide du tartre , lâacide oxalique ou lâacide malique par lâacide nitrique ; mais il y a lieu de croire que la proportion des bases qui composent le radical, change dans cette opĂ©ration. Au surplus M. Hassenfratz est occupĂ© dans ce moment Ă rĂ©pĂ©ter les expĂ©riences dâaprcs lesquelles on a prĂ©tendu Ă©tablir la possibilitĂ© de ces conversions. La combinaison de lâacide acĂ©teux avec les dissĂ©rentes bases salisiables, se fait avec assez de facilitĂ© ; mais la plupart des sels qui en rĂ©sultent ne sont pas cristallisables ; Ă la diffĂ©rence des sels formĂ©s par lâacide tartareux & lâacide oxalique, qui font en gĂ©nĂ©ral peu solubles. Le tarante & lâoxalate de chaux ne le font pas mĂȘme sensiblement. Les malates tiennent un espĂšce de milieu entre les oxalates & les acĂ©tates pour la solubilitĂ© , comme lâacide qui les forme en tient un pour le degrĂ© dâoxigĂ©nation. II faut, comme pour tous les autres acides , que les mĂ©taux soient oxygĂ©nĂ©s, pour pouvoir ctre dissous dans lâacide acĂ©teux. 2 L â A c t d e succinique se retire du suocĂŹn j karabĂ© ou ambre jaune, par distillation. II suffit de mettre cette substance dans une cornue, &de donner une chaleur douce ; lâacide succinique se sublime sous forme concrĂšte dans le coi de la cornue. II faut Ă©viter de pousser trop loin la distillation , pour ne pas faire passer lâhuiĂŹei LâopĂ©rdtion finie , on met le sel cgoutter sur du papier gris ; aprĂšs quoi on le puriste par des dissolutions & cristallisations rĂ©pĂ©tĂ©es. Cet acide exige 24 parties dâeau froide pour ĂȘtre tenu en dissolution , mais il est beaucoup plus diĂfoluble dans lâeau chaude ; il nâaltĂšre que faiblement les teintures bleues vĂ©gĂ©tales * & il nâa pas dans un degrĂ© trĂšs-Ă©minent ies qualitĂ©s dâacide. M. de Morveau est le premier des Chimistes qui ait essayĂ© de dĂ©terminer ses diffĂ©rentes affinitĂ©s , 8c câest dâaprĂšs lui quâelles font indiquĂ©es dans le Tableau joint Ă ces observations. 302 Combinaisons de lâAcide benzoĂŻqUeĂŹ Tableau des combinaisons da Radical ben- nsique oxygĂ©nĂ©, ou Acide ben^oĂŻque, avec les differĂštites bases falifiables , rangĂ©es par ordre alphabĂ©tique. Noms des bases. J Noms des sels neutres. ^Lâalumine;.. Lâammonlaque La baryte... La chaux. Benzoate dâalumine. Benzoate dâammoniaque. Benzoate de baryte. Benzoate de chaux. r o La magnĂ©sie... Benzoate de magnĂ©sie. 3 \ S" [La potasse. . ... BehzoatĂ« de potasse. S Q 1 jLĂ soude.......... Benzoate de soude. § iLâoxide dâantimoine . Benzoate dâantimoine. Ci. iLâoxide dâargent.... Benzoate dâargent. ILâoxide dâarsenic. . . Benzoate dâarsenic. /Lâoxide de bismuth . Benzoate de bismuth. \Lâoxide de cobalt... Benzoate de cobalt. s> Lâoxide de cuivre... Benzoate de cuivre. rX O Lâoxide dâĂ©tain. Benzoate dâĂ©tain. R Lâoxide de fer. Benzoate de fer. Ci iLâoxide de manganĂšse. Benzoate de manganĂšse. jLâoxide de plomb... Saccholate de plomb. o" Lâoxide dâĂ©tain. Saccholate dâĂ©tain. jLâoxide de cobalt... Saccholate de cobalt. S Lâoxide de cuivre... Saccholate de cuivre. j & Lâoxide de nickel... Saccholate de nickel. j ÂŁ 1 Lâoxide dâarscnic.... Saccholate dâarscnic. Lâoxide de bismuth.. Saccholate de bismuth. s Lâoxide de mercure. Saccholate de mercure. j 1 Lâoxide dâantimoine. Saccholate d'antimoine. y Lâoxide dâargent.... Saccholate dâargent. ib=s J Nota Toutes ces combinaisons ont Ă©tĂ© inconnues Ăąes anciens CIiimHïçs. Moyens dâobt. lâAc. saccho-eact. zrr OBSERVATIONS Sur VAcide saccholaBique , & sur le TaĂleaĂi de ses çombinaijons. O N peut extraire du petit lait par Ă©vaporation , une espĂšce de sucre qui a beaucoup de rapports avec celui des cannes Ă lucre, & qui est trĂšs-anciennement connu dans la pharmacie» Ce sucre est susceptible, comme le sucre ordinaire , de sâoxygĂ©ner par diffĂ©rens moyens » & principalement par fa combinaison avec lâa- cide nitrique; on repasse Ă cet effet plusieurs fois de nouvel acide ; on concentre ensuite la liqueur par Ă©vaporation ; on met Ă cristalliser & on obtient de lâacide oxalique en mĂȘme tems il se sĂ©pare une poudre blanche ti Ăšsâ sine, qui est susceptible de se combiner avec les alkalis , avec lâammoniaque , avec les terres , mĂȘme avec quelques, mĂ©taux. Câcst Ă cet acide concret dĂ©couvert par SchĂ©ele, quâon a donnĂ© le nom dâacide saccho-lactique. Son action sur les mĂ©taux est peu connue ; on sait seulement quâil forme avec eux des sels trĂšs-peu solubles. Lâordre des affinitĂ©s qnâon a suivi dans le Tableau, est celui indiquĂ© par M.» Bergman. v V iv 312 Combinaisons de l\Acide formĂŻque; Tableau des combinaisons du Radical fornique oxĂŹgĂ©nĂ© , ou Acide fornique , avec les bases jdlifiables , dans fordre de leur affinitĂ© avec cet acide. râ Noms des bases falifiables. .-.-*.~! Noms des sels neutres. Nomenclature nouvelle. La baryte.. La potasse.......... La soude..... Formiate d baryte. , Formiate de potasse. 1 Formiate de soude. j iLa chaux.â Formiate de chaux. La magnĂ©sie. Formiate de magnĂ©sie, j JLâammoniaque. Formiate dâammoniaque. 'LâĂ»xide de zinc. Formiate de zinc. ! Ă Lâoxide de manganĂšse. Formiate de manganĂšse. Lâoxide de fer. Formiate de fer. ! ^ ' Lâoxide de plomb... Formiate de plomb. j Ă Z Lâoxide dâĂ©tain. Formiate dâĂ©tain. - Lâoxide de cobalt... Formiate de cobalt. ! ^ ĂLâoxide de cuivre... Formiate de cuivre. i! [Lâpxide de nickel... Formiate de nickel. Lâoxide de bismuth.. Formiate de bismuth. i Lâoxide dâargent.... Formiate dâargent. i! ^ Lâalumine. Formiate dâalumine. 4 âą 1 Nota» Toute? ces combinaisons ont Ăšre inconnues - .- ... â OBSERVATIONS Sur P Acide bombique , & fur le Tableau de ses combinaisons. Lorsque le ver Ă soie se change en c ri saisie , ses humeurs paroissent prendre un carac-. tore dâaciditĂ©. II laisse mĂȘme Ă©chapper au moment oĂč il se transforme en papillon, une liqueur rousse trĂšs - acide , qui rougit le papier bleu , & qui a fixĂ© Inattention de M. Chausser* membre de lâAcadĂ©mie de Dijon. AprĂšs plusieurs tentatives pour obtenir cet acide pur, voici le procĂ©dĂ© annuel il a cru devoir sâarrĂȘter. On fait infuser des crifalides de vers Ă foie dans de lâalcohol ; ce dissolvant se charge de lâacide, sans attaquer les parties muqueuses ou gommeuses ; & en faisant Ă©vaporer lâesprit-de-vin, on a lâacide bombique assez pur. On nâa pas encore dĂ©terminĂ© avec prĂ©cision les propriĂ©tĂ©s Sc lĂ©s affinitĂ©s de cet acide. II y a apparence que la famille des insectes en fourniroit beaucoup dâanalogues. Son radical , ainsi que celui de tous les acides du rĂšgne animal, paroĂźt ĂȘtre composĂ© de carbone , dâhydrogcne , dâazoxe & peut-ĂȘtre de phosphore, 31 6 Combinaisons de lâAcide sĂ©bacique. Tableau des combinaisons du Radical sĂ©b Nota* Toutes ces combinaisons ont Ă©tĂ© aux anciens. Moyens dâobt. lâAcide lithiquĂ©. 519 OBSERVATIONS Sur lâAcide llthĂŹque , & sur le Tableau de ses combinaijons. Le calcul de la vessie, dâaprĂšs les derniĂšres expĂ©riences de Bergman & deSchĂ©ele,paroĂźtroit ĂȘtre une espĂšce de sel concret Ă base terreuse, lĂ©gĂšrement acide , qui demande une grande quantitĂ© dâeau pour ĂȘtre dissous. Mille grains dâeau bouillante en dissolvent Ă peine trois grains, & la majeure partie recritĂŹallise par le refroidissement. Câest cet acide concret auquel M. de Morveau a donnĂ© le nom dâacide lithiasique, & que nous nommons acide lithique. La nature Sc les propriĂ©tĂ©s de cet acide font encore peu connues. II y a quelquâapparence que câeĂi un sel acidule dĂ©jĂ combinĂ© Ă une base , & plusieurs raisons me portent Ă croire que câeĂt un phosphate acidule de chaux. Si cette prĂ©somption se confirme , il faudra le rayer de la classe des acides particuliers, 320 Combinaisons de l'Acide prnssiçue; Tableau des combĂŹnaijons du Radical prufsi* que oxygĂ©nĂ©, ou Acideprujsique , avec les bases JahjiabLes , dans l ordre de leur affinitĂ© avec cet acide. Noms des buses salifiables. Noms des sels neutres. ; La potaiie. i La soude, L'ammoniaque .. La chaux...... ^ La baryte.....;.. 3^ ;La magnĂ©sie.... § JLâoxide de zinc. d~- i iLâoxide de fer.. K "S 4 Lâoxide de manganĂšse. Lâoxide de cobalt... Lâoxide de nickel. .. Lâoxide de plomb... Lâoxide dâĂ©tain..... Lâoxide de cuivre;.. ft SLâoxide de biĂhiuth.. Lâoxide dâantimoine. Lâoxide dâarsenic;.;. Lâoxide dâargent Lâoxide de mercure. Lâoxide dâor... ^Lâoxide de platine.. PruĂĂŻiate PruffĂŹate Prussiate PruffĂŹate Prussiate PrussiĂĄte Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate de potaiie. de Ăbude. dâammoniaque. de chaux, de baryte. > de magnĂ©sie, de zinc. de fer. de manganĂšse, de cobalt, de nickel, de plomb, dâĂ©tain. de cuivre, de bismuth, dâantimoine; dâarsenic; dâargent. de mercure, dâor. de platine. Jfota, Toutes ces combinaisons ont Ă©tĂ© inconnues aux anciens. OBSERVATIONS Moyens, dâobt. lâAcide tkussique. 321 OBSERVATIONS Sur T Acide pruffique, & sur le Tableau de ses combinaisons .. Je ne mâĂ©tendrai point ici sur les propriĂ©tĂ©* de Pacide pruĂlĂŹque , ni fur les procĂ©dĂ©s quâon emploie pour Pobtenir pur & dĂ©gagĂ© de toute combinaison.. Les expĂ©riences qui ont Ă©tĂ© faites Ă cet Ă©gard, me paraissent laisser encore quelques, nuages fur la vraie nature de cet acide. It me suffira de dire quâii se combine avec le fer, 5c quâil lui donne la couleur bleue ; quâil est Ă©galement susceptible de sâunir avec presque tous les mĂ©taux, mais que les alkalis, Pammonia- que & la chaux le leur enlĂšvent en vertu de leur plus grande force cPaffinitĂȘ. On ne connoĂźt point le radical de Pacide pruffique; mais les expĂ©riences de M. SchĂ©ele & sur-tout celles de . M. Berthollet, donnent lieu de croire-quâil est composĂ© de carbone & dâazote; câest donc un acide Ă base double quant Ă Pacide phosphorique qui sây rencontre, il paraĂźt, dâaprĂšs les expĂ©riences de M. Hassenfratz, quâil y est accidentel. Quoique Pacide pruffique sâunisse avec les X z 22 M OVENS DâoRT. lâĂcIDE PEUSSIQUE. mĂ©taux, avec les aĂźkalis & avec les terres, Ă la maniĂšre des acides, il nâa cependant quâune partie des propriĂ©tĂ©s quâon a coutume dâ buer aux acides. II seroit donc possible que ce. fĂ»t improprement quâon lâeĂ»t rangĂ© dans cette, dalle. Mais, comme je lâai dĂ©jĂ fait observer, rl me. paroĂźt difficile de prendre une opinion dĂ©terminĂ©e sur la nature de cette substance, jusquâĂ ce que. la mrtiĂšre ait Ă©tĂ© Ă©claircie par çle nouvelles expĂ©riences. Ăin. du Tome premier* MM Jllplpljl HM^M WMW ff^WWWK i ;i^p^c*^ !> ! K. .'- T' 1 LĂąK' LLM -5.. -» Jbf Ă'-A f*'*/ 8WN iV-7 \ .S, /; ÂŁ$*?ÂŁ â-V^ * / ' âą c\ - ' *&?* Wj & 7 'If-WWĂLjJI V^e-U' 4 ' EKĂ WWW TRAITE Ă L ĂMEN TAIRE DE CHIMIE. TOME SECOND. TRAITĂ ĂLĂMENTAIRE DE CHIMIE, PRĂSENTĂ DAN'S UN ORDRE NOUVEAU. ET DâAPRĂS TES DĂCOUVERTES MODERNES J Avec Figures ; Par M. L A v o i s i E R , de V AcadĂ©mie des Sciences , de la SociĂ©tĂ© Royale de MĂ©decine , des SociĂ©tĂ©s d'Agriculture de Paris & d'OrlĂ©ans , de la SociĂ©tĂ© Royale de Londres , de P institut de Bologne , de la SociĂ©tĂ© HelvĂ©tique de Bajle , de celles de Philadelphie , Hurlent , Manchester , Padoue , &c. TOME SECOND. A PARI S > Chez. Cuchet, Libraire , rue & hĂŽtel Serpente. M. D C C. L X X X I X. Sous le PrivilĂšge de VAcadĂ©mie des Sciences & de la SociĂ©tĂ© Royale de MĂ©decine . t V TABLE DES CHAPITRES DU TOME SECOND. TROISIEME PARTIE. jPeseription des Appareils & des OpĂ©rations manuelles de la Chimie. Introduction , 323 Chap. I. Des inflrumens propres Ă dĂ©terminer le poids absolu & la pesanteur spĂ©cifique des corps solides & liquides, 327 Chap. II. De la GazpmĂštrie, ou de la mesure du poids & du volume des subfiances aĂ©ri- formes , 342 §. I. Description des Appareils pneumato - chim!-, guĂ©s , ibid. 34 * § II. Du GazomĂštre , âąvj Table §. III. De quelques autres maniĂšres de mesurer le volume des Gaç, 360 §. IV. De la maniĂšre de sĂ©parer les mes des autres les diffĂ©rentes espĂšces de Ga 3, 3 6 f §. V. Des corrÚélions d faire au volume des Gaç obtenus dans les expĂ©riences , relativement Ă la prejjion. de VatmosphĂšre , 370 §. VI. Des correĂąions relatives aux dffĂ©rens degrĂ©s du ThermomĂštre , 378 §. VII, ModĂšle de calcul pou,r les comblions relar tives au degrĂ©'de prejjĂŹ'on & de tempĂ©rature, 380 §. VIII. De la maniĂ©rĂ© de dĂ©terminer le poids alsolu des dffĂ©rens Gai, 384 Chap. III. Des Appareils relatifs Ă la mesure du Calorique , 387 Description du CalorimĂštre , Ăźbid; Chap. IV. Des opĂ©rations purement mĂ©caniques qui ont pour objet de diviser les corps, 403 §. I. De la Trituration, de la Porpliirisation , & de la PulvĂ©risation , ibid. §. II. Da Tamisage & du. Lavage > 405» §. III. De la Filtration, 411 §. IV. De la DĂ©cantation- » 41A des Chapitres* vĂŹj ChAP. V. Des moyens que la Chimie emploie pour Ă©carter les unes des autres les molĂ©cules des corps fans les dĂ©composer , & rĂ©ciproquement pour les rĂ©unir , yi'i §. I. De la Solution des Sels , 413 §. II. De la Lixiviation * 418 §. III. De 1 Evaporation , 431 §. IV. De la Cristallisation, 436 §. V. De la Distillationstmple , 441 §. VI. De la Sublimation * 448 Chap, VI. Des D filiations pneumato-chimi- ques, des Dissolutions mĂ©talliques, & de quelques autres opĂ©rations qui exigent des Appareils trĂšs-compliquĂ©s, §. I. Des Distillations composĂ©es , & des Distillations pneumato-chbniques, 449 §,. II. Des dissolutions mĂ©talliques, 458 §. III. Da Appareils relatifs aux fermentations vineuse & putride , 4Ăr §. IV. Appareil particulier pour la dĂ©composition de l'eau , 46s §. V. De la prĂ©paration ÂŁ? de lâemploi ies Luts , 4L8 vu j Table, &c. Chap. VII. Des OpĂ©rations relatives Ă la combustion proprement dite & Ă la dĂ©tonation , §. I. De la CombuJUon du Phosphore & du Charbon , 48a §. II. De la Combustion des Huiles , 49$ §. III. De la Combustion de VEsprit - de -vin ou AlkoĂłl, 5 °l §. IV. De la Combustion de lâEther , yoj §. V. De la Combustion du Gai hydrogĂšne y tr de la Formation de lâEau , foĂĄ §. VI. De lâOxidation des MĂ©taux , Ăź 15 §. VII. De la DĂ©tonation , 514 Chap. Vin. Des Instrumens nĂ©cessaires pour opĂ©rer fur les corps Ă de trĂšs - hautes tempĂ©ratures , S 34 §. I. De lĂ Fuston, §. II. Des Fourneaux , 5 Z 7 §. III. Des moyens dâaugmenter considĂ©rablement lâaĂłlion du feu , en substituant le ga\ oxygĂšne i . iâair de lâatmosphĂ©re , J j a TROISIEME MW TROISIĂME PARTIE Description des appareils & des opĂ©rations Manuelles de la Chimie. . -_ INTRODUCTION. C^E nâest pas fans dessein que je ne me fuis pas Ă©tendu davantage dans les deux premiĂšres parties de cet Ouvrage , fur les opĂ©rations manuelles de la Chimie. Jâai reconnu, dâa- prĂšs ma propre expĂ©rience, que des descriptions minutieuses , des dĂ©tails de procĂ©dĂ©s & des explications de planches, figuroient mal dans un ouvrage de raisonnement ; quâelles interrompoient la marche des idĂ©es, & quâelles rendoient la lecture de lâouvrage fastidieuse & difficile. Dâun autre cĂŽtĂ©, fi je mâen fuffe tenu aux simples descriptions sommaires que pai donnĂ©es jufquâici, les commçnçans nâauroient pu prendre Xij Z24 Plan ce cettĂš III tf PartiĂ«; dans cet Ouvrage que des idĂ©es trcs-vagues de la Chimie-pratique. Des opĂ©rations quâil leur aur-oit Ă©tĂ© impossible de rĂ©pĂ©ter, ne leur au- roĂent inspirĂ© ni confiance ni intĂ©rĂȘt ils nâau- roient pas mĂȘme eu la ressource de chercher dans dâautres ouvrages de quoi supplĂ©er Ă ce qui auroit manquĂ© Ă celui-ci. IndĂ©pendamment de ce quâil nâen exiĂĂŹe aucun oĂč les expĂ©riences modernes se trouvent dĂ©crites avec assez dâĂ©- tendue* U leur auroit Ă©tĂ© impossible de recourir Ă des traitĂ©s oĂč les idĂ©es nâauroient point Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es dans le mĂȘme ordre, oĂč lâon nâau- roit pas parlĂ© le mĂȘme langage ; en forte que le but dâutilitĂ© que je me fuis proposĂ© n'auroit pas Ă©tĂ© rempli. Jâai pris, dâaprĂšs ces rĂ©flexions, la rĂ©solution de rĂ©server pour une troisiĂšme partie la description sommaire de tous les appareils & de toutes les opĂ©rations manuelles qui ont rapport Ă la Chimie Ă©lĂ©mentaire. Jâai prĂ©fĂ©rĂ© de placer ce traitĂ© particulier Ă la fin plutĂŽt quâau commencement de cet Ouvrage, parce quâil mâauroit Ă©tĂ© impossible de nây pas supposer des connoissances que les commençans ne peuvent avoir, & quâils ne peuvent acquĂ©rir que par la lecture de lâOu- vrage mĂȘme. Toute cette troisiĂšme partie doit ĂȘtre en quelque façon considĂ©rĂ©e comme lâex- piication des figures quâona coutume de rejettes Division des OpĂ©rations chimiques. 32ÂŁ Ă la fin des MĂ©moires, pour ne point en couper le texte par des descriptions trop Ă©tendues. Quelque foin que jâaye pris pour mettre de la clartĂ© & de la mĂ©thode dans cette partie de mon travail, Sc pour nâomettre la description dâaucun appareil essentiel, je suis loin de prĂ©tendre que ceux qui veulent prendre des connoissances exactes en Chimie , puissent se dispenser de suivre des cours, de frĂ©quenter les laboratoires & de se familiariser avec les insirumens quâon y emploie. Nihil eflĂŹnintel- leĂąu quod non prius fuerit in fensu grande & importante vĂ©ritĂ© que ne doivent jamais oublier ceux qui apprennent comme ceux qui enseignent , & que le cĂ©lĂšbre Rouelle avoit fait tracer en gros caractĂšres dans le lieu le plus apparent de son laboratoire. Les opĂ©rations chimiques se divisent naturellement en plusieurs classes , suivant lâobjet quâelles se proposent de remplir les unes peuvent ĂȘtre regardĂ©es comme purement mĂ©caniques ; telle eĂĂŹ la dĂ©termination du poids des corps, la mesure de leur volume, la trituration » la porphyrisation, le tamisage, le lavage, la filtration les antres font des opĂ©rations vĂ©ritablement chimiques , parce quâeiles emploient des forces Sc des Ăąge n s chimiques , telles que la dissolution, la fusion, &c. Enfin les unes X iij Z26 Division des OeĂ©raxions chimiques. ont pour objet de sĂ©parer les principes des çorps , les autres de les rĂ©unir ; souvent mĂȘme elles ont ce double but, & il nâest pas rare que dans une mĂȘme opĂ©ration, comme dans la combustion, par exemple, il y ait Ă la fois dĂ©composition & recomposition. Sans adopter particuliĂšrement aucune de ces. divisions , auxquelles il seroit difficile de sâas- treindre , du moins dâune maniĂšre rigoureuse , je vais prĂ©senter le dĂ©tail des opĂ©rations çhi^ iniques , dans Tordre qui mâa paru le plus propre Ă en faciliter Pintelligence. ^'insisterai particuliĂšrement fur les appareils relatifs Ă la Chimie moderne , parce quâils font encore peu, connus , mĂȘme de ceux qui font une Ă©tude particuliĂšre de cette science, je pourrois presque, dire, dâune partie de ceux qui la protestent. De la Pesanteur absolue. 527 CHAPITRE PREMIER. Des injlnirnens propres Ă dĂ©terminer le poids absolu & la pesanteur spĂ©cifique des corps solides & liquides , On ne connoĂźt jusquâĂ prĂ©sent aucun meilleur moyen pour dĂ©terminer les quantitĂ©s de matiĂšres quâon emploie dans les opĂ©rations chimiques, & celles quâ011 obtient par le rĂ©sultat des expĂ©riences , que de les mettre en Ă©quilibre avec dâautres corps quâon est convenu de prendre pour terme de comparaison. Lors, par exemple, que nous voulons allier ensemble douze livres de plomb & six livres dâĂ©- tain , nous nous procurons un levier de sec allez fort pour quâil ne fiĂ©cnfĂle pas; nous le suspendons dans son milieu & de maniĂšre que sĂšs deux bras soient parfaitement Ă©gaux ; nous attachons Ă lâune de ses extrĂ©mitĂ©s un poids de douze livres; nous attachons Ă lâautre du plomb» & nous en ajoutons jusquâĂ ce quâil y ait Ă©quilibre , câest-Ă -dire jusquâĂ ce que le levier demeure parfaitement horisontal. AprĂšs avoir ainlĂź opĂ©rĂ© fur le plomb , on opĂšre fur IâĂ©tain ; & on en use de la mĂȘme maniĂšre pour tontes, les autres matiĂšres, dont on veut dĂ©terminer la X zZ8 De la Pesanteue absolue; quantitĂ©. Cette opĂ©ration se nomme peser j lâins- p'ument dont on se sert se nomme balance il est principalement composĂ©, comme tout le monde le sait, dâun flĂ©au, de deux bassins & rĂŹâune aiguille. Quant au choix des poids & Ă la quantitĂ© de piatiĂšre qui doit composer une unitĂ©, une livre, par exemple, c'efl une chose absolument arbitraire; aussi voyons-nous que la livre diffĂ©rĂ© d'un royaume Ă un autre, dâune province & souvent mĂȘme dâune ville Ă une autre. Les sociĂ©tĂ©s ssiont mĂȘme dâautre moyen de conserver V'initĂ© quâel'es se sont choisie , & dâempccher quâeilç ne varie & ne sâaltĂšre par la rĂ©volution des tems, qu'en formant ce quâon nomme des. Ă©talons, qui font dĂ©posĂ©s & soigneusement conservĂ©s dans les greffes des jurisdictions. II nâest point indiffĂ©rent fans doute dans !e commerce & pour les usages de la sociĂ©tĂ©, de se servir dâune livre ou dâune autre, puisque la quantitĂ© absolue de matiĂšre nâçll pas la mĂȘme, Ă©v que les diffĂ©rences, mĂȘme fout trcs-confidĂ©- ĂŹ,ables. Mais il nâen efl pas de mĂȘme pour les physiciens & pour les Chimistes. Peu impĂłrte dans la plupart des expĂ©riences, quâils ayent employĂ© une quantitĂ© A ou une quantitĂ© B de matiĂšre, pourvu quâils expriment clairement les produits, quâils ont obtenus de lâune ou de faut te De la Pesanteur absolue', z29 de ces quantitĂ©s, en fractions dâun usage cotm- mode, & qui rĂ©unies toutes ensemble fastent un produit Ă©gal au tout. Ces considĂ©rations mâont fait penser quâen attendant que les hommes , rĂ©unis, en sociĂ©tĂ©, se soient dĂ©terminĂ©s Ă nâadopter quâun seul poids & quâune feule mesure , les Chimistes, de toutes les parties du monde , pourroient fans inconvĂ©nient se servir de la livre de leur pays , quelle quâelie fut, pourvu quâau lieu de la diviser, comme on lâa fait jusquâici, en fractions arbitraires, on se dĂ©terminĂąt par une convention gcnĂ©rale Ă la diviser en dixiĂšmes , en centiĂšmes, en milliĂšmes , en dix - milliĂšmes, &c. câest-Ă -dire , en fractions dĂ©cimales de livres. On sâentendroĂt alors dans tous les pays , comme dans toutes les langues on ne seroit pas sĂ»r, il est vrai, de la quantitĂ© absolue de matiĂšre quâon auroit employĂ©e dans une expĂ©rience ; mais on con- noĂźtroit fans difficultĂ© , fans calcul , le rapport des produits entrâeux ; ces rapports seroient les mĂȘmes pour les savans du monde entier , & lâon auroit vĂ©ritablement pour cet objet un langage universel. FrappĂ© de ces considĂ©rations , jâai toujours eu le projet de faire diviser la livre poids de marc en fractions dĂ©cimales, & ce u'est que depuis peu que jây fuis parvenu. 53° DIVISION DĂCIMALE DE LA LlVEE, M. FourchĂ© , Balancier, successeur de M, Chemin , rue de la Ferronnerie, a rempli cet objet avec beaucoup dâintelligence & dâexactitude, & jâinvite tons ceux qui sâoccupent dâexpĂ©riences, a se procurer de semblables divisons de la livre pour peu quâils ayent dâusage du calcul des dĂ©cimales, ils seront Ă©tonnĂ©s de la simplicitĂ© & de la facilitĂ© que cette division apportera dans toutes leurs opĂ©rations. Je dĂ©taillerai dans un MĂ©moire particulier destinĂ© pour lâA- cadĂ©mie, les prĂ©cautions & les attentions que cette division de la livre exige. En attendant que cette mĂ©thode soit adoptĂ©e par les savans de tous les pays , il est un moyen simple, sinon dâatteindre au mĂȘme but , au moins dâen approcher 8c de simplifier les calculs. II consiste Ă convertir Ă chaque pesĂ©e les onces, gros & grains quâon a obtenus , en fractions dĂ©cimales de livre ; 8c pour diminuer la peine que ce calcul pourroit prĂ©senter , jâai formĂ© une table oĂč ces calculs se trouvent tous faits ou au moins rĂ©duits Ă de simples additions. Elle se trouve Ă la sin de cette troisiĂšme partie voici la maniĂšre de sâen servir. Je suppose quâon ait employĂ© dans une expĂ©rience 4 . livres de matiĂšres, 8c que par le rĂ©sultat de PopĂ©ration on ait obtenu quatre produits dissĂ©rens A, B, C , D, pesant lavoir, Division dĂ©cimale de la Livre; 331 Produit A Produit B Produit C Produit D liy. onc. gros grains. 2 5 3 6z 1 2 7 if » 3 1 37 4 Z 29 Total 4 33 33 33 Ou transformera , au moyen de la table, ces fractions vulgaires en dĂ©cimales , comme il fuit Total Pour le prodnit A. Fractions dĂ©cimales Fractions vulgaires. correspondantes. Iiv. onc. gros gr, liv. 2 ?3 32 » c= 2,0000000 5 33 » ÂŁ= 0,3127000 Z = 0,0234377 63 - 0,0068379 2 5 3 6 Z - 2,3427734 Pour le produit B. Iiv. onc» gros g r - Iiv. 2 33 33 33 - 1,0000000 2 -» 33 = 0,1270000 7 33 5 = 0,0746877 IT - 0,0016276 Tqtal 1 2 7 - 1,1813171 332 Division* dĂ©cimale de la Livre. Pour le produit C. Fractions vulgaires. Fractions dĂ©cimales correspondantes. Total Total onc. gros g r - IiV. 3 . â 33 = 0,1875000 I 33 â 0,0078125 37 0,0040148 » z I 37 = 0,1993273 Pour le produit D. onc. gros g r - IlV. 4 33 33 = 0,2500000 3 33 â 0,0234375 29 == 0,0031467 -r 4 3 29 = 0,2765842 Eu rĂ©capitulant ces rĂ©sultats, on aura en fractions dĂ©cimales Pour le produit A Pour le produit B Pour le produit C Pour le produit D 2,3427734 1,1813131 0,1993273 . Pour les transporter dâun appareil Ă un autre , ou mĂȘme pour les mettre en rĂ©serve quand la cuve est trop embarrassĂ©e , on se sert de plateaux Appareils au Mercure. 345* B C , mĂȘme figure , garnis dâun rebord & de deux anses D E , pour les transporter. A lâĂ©gard de Pappareil pneumato-chimique au mercure, aprĂšs avoir essayĂ© dâen construire de diffĂ©rentes matiĂšres , je me fuis arrĂȘtĂ© dĂ©finitivement au marbre. Cette substance est absolument impermĂ©able au mercure ; on 11âa pas Ă craindre, comme avec le bois, que les assemblages se dĂ©j oignent, ou que le mercure sâĂ©- chappe par des gerçures ; on n'a point non plus lâinquiĂ©tude de la cassure, comme avec le verre , la fayence & la porcelaine. On choisĂźt donc un bloc de marbre BCDE, planche V, figures 3 & 4 , de deux pieds de long , de ry Ă 18 pouces de large, & de jo pouces dâĂ©paisseur ; on le fait creuser jusquâĂ une profondeur m n , figure 5 , dâenviron quatre pouces, pour former la fosse qui doit contenir le mercure & pour qu'on puisse y remplir plus commodĂ©ment les cloches ou jarres, on y fait creuser en outre une profonde rigole T V, figures 3 , 4 & 5 , de quatre autres pouces au moins de profondeur enfin , comme cette rigole pourroit ĂȘtre embarrassante dans quelques expĂ©riences, il est bon quâon puisse la boucher & la condamner Ă volontĂ© , & lâon remplit cet objet au moyen de petites planches qui entrent dans une rainure x y, figure 5 . Je me fuis 34 Sc ce cas nâest pas rare , puifquâil a lieu gĂ©nĂ©ralement dans toutes les combustions, Ă lâexception de celle des mĂ©taux. §. 11. Du GazomĂštre. Je donne le nom de gazomĂštre Ă un instrument dont jâai eu la premiĂšre idĂ©e , Sc que jâavois fait exĂ©cuter dans la vue de former un soufflet qui pĂ»t fournir continuellement Sc uni- Description du GazomĂštre. 347 formĂ©ment nn courant de gaz oxygĂšne pour des expĂ©riences de fusion. Depuis, nous avons fait, M. Meusnicr & moi, des corrections & des additions considĂ©rables Ă ce premier essai, S nous lâavons transformĂ© en un inlĂŹrument pour ainsi dire universel, dont il sera difficile de Ăe passer toutes les fois quâon voudra faire des expĂ©riences exactes. Te nom seul de cet inflrument indique assez cjuâil est delĂŹinĂ© Ă mesurer le volume des gaz. 11 consiste en un grand flĂ©au de balance, de trois pieds fie longueur D E, planche. FUI, fig. t, construit en fer & trĂšs-fort. A chacune de fes extrĂ©mitĂ©s DE, est solidement sixĂ©e une portion dâarc de cercle Ă©galement en fer. Ce flĂ©au ne repose pas , comme dans les balances ordinaires, fur un couteau ; on y a substituĂ© un tourillon cylindrique dâacier „qui porte sur des rouleaux mobiles on est parvenu ainsi Ă diminuer considĂ©rablement la rĂ©sistance qui pouvoir mettre obstacle au libre mouvement de la machine , puisque le frottement de la premiĂšre espĂšce se trouve converti en un de la seconde. Ces rouleaux font en cuivre jaune & dâun grand diamĂštre on a pris de plus la prĂ©caution de garnir les points qui supportent Taxe ou tourillon du flĂ©au, avec des bandes de cristal de roche. Toute cette suspen- 24 s Description du GazomĂštre. sion eĂt Ă©tablie far une colonne solide, de bois B C ,fig. i. A lâextrĂȘmitĂ© D de Fan des bras du flĂ©au, est suspendu un plateau de balancĂ© P, destinĂ© Ă recevoir des poids. La chaĂźne qui est plate sâapplique contre la circonfĂ©rence de lâarc /z Do, dans une rainure pratiquĂ©e Ă cet estet. A lâex- trcmitĂ© E de Faune bras du levier, est attachĂ©e une chaĂźne Ă©galement plate i k m , qui par fa construction nâest pas susceptible de Rallonger ni de fe raccourcir, lorfquâeĂŹle est plus ou moins chargĂ©e. A cette chaĂźne est adaptĂ© solidement en i un Ă©trier de fer Ă trois branches ai, ci, hi, qui supporte une grande cloche A de cuivre battu, de 18 pouces de diamĂštre fur environ 20 pouces de hauteur. On a reprĂ©sentĂ© toute cette machine en perspective dans la planche VIII, fig. 1 , on lâa supposĂ©e au contraire, planche IX, fig. % & 4, partagĂ©e en deux par un plan vertical, pour laisser voir FintĂ©rieur. Tout autour de la cloche dans le bas , planche IX, fig. L, est un rebord relevĂ© en-dehors & qui forme une capacitĂ© partagĂ©e en dillĂ©rentes cases i, 2 , z, 4, &c. Ces cases font destinĂ©es Ă recevoir des poids de plomb reprĂ©sentĂ©s sĂ©parĂ©ment 1 ,2, z. Ils servent Ă augmenter la pesanteur de la cloche dans les cas oĂč l'on a besoin dâune pression. DlscĂuption du GazomĂštre. b 49 considĂ©rable, comme on le verra dans la fuite; ces cas au surplus font extrĂȘmement rares. La cloche cylindrique A est entiĂšrement ouverte par son fond d e, plane. IX , fig. q j elle est fermĂ©e par le haut au moyen dâune calotte de cuivre abc, ouverte en b f, & fermĂ©e par le moyen d'un robinet g. Cette calotte, comme on le voit par lâinfpection des figures, nâest pas placĂ©e tout-Ă -fait Ă la partie supĂ©rieure du cylindre ; elle est rentrĂ©e en-dedans de quelques pouces, afĂŹn que la cloche ne soit jamais plongĂ©e en entier sous seau, & quâelle nâen soit pas recouverte. Si jâĂ©tois dans le cas de faire reconstruire un jour cette machine, je desircrois que la calotte fĂ»t beaucoup plus surbaistĂ©e, de maniĂšre quâelle ne formĂąt presque quâun plan. Cette cloche ou rĂ©servoir Ă air est reçue dans un vase cylindrique L M N O , planche b r lll, figure i , Ă©galement de cuivre & qui est plein dâeau. Au milieu de ce vase cylindrique L M NO, planche IX, fig. 4 , sâĂ©lĂšvent perpendiculairement deux tuyaux j t, xy, qui se rapprochent un peu lâun de sature par leur extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure t y. Ces tuyaux se prolongent jusquâun peu au-dessus du niveau du bord supĂ©rieur L M du vase LMNO. Quand la cloche abc de touche le fond NO, ils entrent dâun demi- 3p Description mr GazomĂštre. pouce environ dans la capacitĂ© conique b, qui conduit au robinet g. La figure j , pi. IX , reprĂ©sente le fond du vase L M N O. On voit au milieu une petite calotte sphĂ©rique creuse en-dessous , assujettie Si soudĂ©e par ses bords au fond du vase. On peut la considĂ©rer comme le pavillon dâun petit entonnoir renveriĂ©, auquel sâadaptent en s Sc en * les tuyaux st, xy , fig. q. Ces tuyaux se trouvent par ce moyen en communication avec ceux m m , n n , o o , p p , qui sont placĂ©s hori- sontalement sur le fond de la machine ,fig. j, Sc qui, tous Quatre, se rĂ©unissent dans la calotte sphĂ©rique s x. De ces quatre tuyaux, trois sortent en-dehors du vase L M N O, & on peut les suivre planche VIII , fig- i. Lâun dĂ©signĂ© par les chiffres arabes i, 2, 3, sâajuste en 3 avec la partie supĂ©rieure dâune cloche V , Sc par lâintermĂšde du robinet q>. Cette cloche est posĂ©e sur la tablette dâune petite cuveGHIK., doublĂ©e de plomb & dont FintĂ©rieur se voit pi. IX, fig. 1. Le second tuyau est appliquĂ© contre le vase L M N O , de 6 en 7 il le continue ensuite en 7 , 8 , 9 & 10, & vient sâengager cn 11 fous la cloche V. Le premier de ces deux tuvaux est destinĂ© Ă introduire le gaz dans la machine ; le second Ă en faire passer des essais Description du GazomĂštre, zyi sous des cloches. O11 dĂ©termine le gaz Ă entrer ou Ă sortir, suivant le degrĂ© de pression quâon donne , 6c on parvient Ă faire varier cette pression en chargeant plus ou moins le bassin P. Lors donc quâon veut introduire de Pair, on donne une pression nulle & quelquefois mĂȘme nĂ©gative. Lorsquâau contraire on veut en faire sortir, on augmente la pression jusquâau degrĂ© oĂč on le juge Ă propos. Le troisiĂšme tuyau 12 , 13 , 14, iy est destinĂ© Ă conduire Pair ou le gaz Ă telle distance .quâon le juge Ă propos pour les combustions, combinaisons ou autres opĂ©rations de ce genre. Pour entendre Iâusage du quatriĂšme tuyau, il est nĂ©cessaire que jâentre dans quelques explications. Je suppose que le vase LMN O, fig~ 1 , soit rempli dâeau , & que la cloche A Ăoit cn partie pleine dâair & en partie pleine dâeau il est Ă©vident quâon peut proportionner tellement les poids placĂ©s dans le bassin P, quâil y ait un juste Ă©quilibre & que Pair ne tende ni Ă rentrer dans la cloche A, ni Ă en sortir ; Peau dans cette supposition sera an mĂȘme niveau en-dedans & au-dehors de la cloche. II nâen fera plus de mĂȘme , sitĂŽt quâon aura diminuĂ© le poids placĂ© dans le bassin P , & quâil y aura pression du cĂŽtĂ© de la cloche alors le niveau de Peau fera plus bas dans PintĂ©rieur quâĂ Iâex- 3P Description bu GAzoMĂšTRR. tĂ©rieur de la cloche, & lait de PintĂ©rieur se trouvera plus chargĂ© que celui du dehors, dâune quantitĂ© qui fera mesurĂ©e exactement par le poids dâune colonne dâeau dâune hauteur Ă©gale Ă la diffĂ©rence des deux niveaux. M. Meusnier, en partant de cette observation , a imaginĂ© dâen dĂ©duire un moyen de reconnoĂźtre dans tous les instans le degrĂ© de pression quâĂ©prouveroit Pair contenu dans la capacitĂ© de la cloche A , planche FUI, fig. / . II sâest servi Ă cet effet dâun siphon de verre Ă deux branches 15, 20, 21, 22 Sc 23 , solidement mastiquĂ© en 19 8c en 23. LâextrĂȘmitĂ© 19 de ce siphon communique librement avec Peau de la cuve ou vase extĂ©rieur, LâextrĂȘmitĂ© 23 au contraire communique avec le quatriĂšme tuyau dont je me suis rĂ©servĂ© il nây a quâ1111 moment dâexpliquer Pu sage, 8c par consĂ©quent avec Pair delâintĂ©rieur de la cloche, par le tuyau s t , pi. IX, fig. q. Enfin M. Meusnier a mastiquĂ© en 16, planche FUI, fig. 1, un autre tube droit de verre 16 , 17,18, qui communique par son extrĂ©mitĂ© 16 avec Peau du vase extĂ©rieur il est ouvert Ă Pair libre par son extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure 18. II est clair, dâaprĂšs ces dispositions, que lâeau doit se tenir dans le tube 16, 17 8c 18, constamment au niveau de celle de la cuve* ou vase Description bu 'GazomĂštre* zpz Vase extĂ©rieur ; quĂš lâeau au contraire dans la branche 19 , 20 & 21 , doit se tenir plus haut ou plus bas , suivant que lâair de iâintĂ©rieur de la cloche est plus ou moins pr,este que lâair extĂ©rieur , & que la distĂ©rence de hauteur entre tes deux colonnes, observĂ©e dans le tube 16, 17 Sc 1 8 , & dans celui 19,20 & 21 , doit don» her exactement la mesure de la diffĂ©rence de pression. On a fait placer en consĂ©quence entre ces deux tubes une rcgle de cuivre graduĂ©e ctc divisĂ©e en pouces A lignes , pour mesurer ceZ diffĂ©rences. On conçoit que lâair & en gĂ©nĂ©ral tous les fluides Ă©lastiques aĂ©rifĂłrmes Ă©taiit dâautant plus lourds quâils son t plus comprimĂ©s , il Ă©toit nĂ©cessaire pour en Ă©valuer les quantitĂ©s & pour convenu les volumes en poids, dâen conhoĂźtrĂ© lâĂ©tat de compression câ qĂșâon sâest proposĂ© de remplir par le mĂ©chanisme qtiâon vient dâexposer. Mais ce nâest pas encore assez pour conhoĂźtrĂČ la pesanteur spĂ©cifique de lâair ou des gaz & pour dĂ©terminer leur poids fous un volume connu * que de savoir quel est le degrĂ© de compression quâils Ă©prouvent, il faut encore en connoĂźtre lĂĄ tempĂ©rature , & câest Ă quoi nous sommĂ©s par* venus Ă lâaide dâun petit thermomĂštre dont la boule plonge dans la cloche A » & dont ia Z z 54 Description du GazomĂštre. graduation sâĂ©lĂšve en-dehors il eĂl solidement mastiquĂ© dans une virole de cuivre qui se visse Ă la calote supĂ©rieure de la cloche A. Voye^ 24 & 25 , planche VILI , fig . 1 , & pi . IX , fig. q. Ce mĂȘme thermomĂštre est reprĂ©sentĂ© ĂĂ©parĂ©ment, pi. VLU , fig. 10. Lâusage du gazomĂštre auroit encore prĂ©sentĂ© de grands embarras & de grandes difficultĂ©s , si nous nous sellions bornĂ©s Ă ces seules prĂ©cautions. La cloche en sâenfonqant dans lâeau du vase extĂ©rieur L M N O , perd de son poids, & cette perte de poids est Ă©gale Ă celui de lâeau quâelle dĂ©place. II en rĂ©sulte que la preffion quâĂ©prouve lâair ou le gaz contenp dans la cloche , diminue continuellement Ă mesure quâelle sâensonce ; que le gaz quâelle a fourni dans le premier instant, nâest pas de la mĂȘme densitĂ© que celui quâelle fournit Ă la fin ; que fa pesanteur IpĂ©cisique va continuellement en dĂ©croissant; éÚ, quoiquâĂ la rigueur ces diffĂ©rences puissent ĂȘtre dĂ©terminĂ©es par le calcul, on auroit Ă©tĂ© obligĂ© Ă des recherches mathĂ©matiques qui au roient rendu lâusage de cet appareil embarrassant & difficile. Pour remĂ©dier Ă cet inconvĂ©nient, M. Meusnier a imaginĂ© dâĂ©lever perpendiculairement au milieu du flĂ©au une tige quar- rĂ©e de fer 2 68c 27 , pi. VIll , fig. 1, qui traverse une lentille creuse de cuivre 28, quâon Description dĂč GazomĂštre. ouvre & quâon peut remplir de plomb. Cette lentille glisse le long de la tige 26 8c 27-, elle se meut par le moyen dâun pignon deniĂ© qui engraĂźne dans une crĂ©maillĂšre, & elle se fixe Ă lâendroit quâon juge Ă propos. II est clair que quand le levier DE est hon- sontal, la lentille 28 ne pĂšse ni dâun cĂŽtĂ© ni dâun autre ; elle nâaugmerite donc ni ne diminue la pression. II nâen est plus de mĂȘme quand la cloche A sâenfonce davantage & que le levier s'incline dâun cĂŽtĂ© , comme on le vcit fig. 1. Alors le poids 28 qui nâest plus dans la ligne verticale qui passe par le centre de suspension, pĂšse du cĂŽtĂ© de la cloche & augmente sa pression. Cet effet est dâautant plus grand, que ia lentille 28 est plus Ă©levĂ©e vers 27 , parce que le mĂȘme poids exerce une action dâautant plus forte, qiĂâil est appliquĂ© Ă lâextrĂȘmitĂ© dâun levier plus long. On voit donc quâen promenant le poids 28 le long de la tige 26 8c 27 , suivant laquelle il est mobile , on peut augmenter ou diminuer lâesset de la correction quâil opĂšre ; 8c le calcul comme lâexpĂ©rience , prouvent quâon peut arriver au point de compenser fort exactement la perte de poids que la cloche Ă©prouve Ă tous les degrĂ©s de pression. Je nâai encore rien dit de la maniĂšre dĂ©valuer les quantitĂ©s dâair ou de gaz fournies par Zij DhSCRlPTlON DU GazomĂštre. la machine, & cet article est de tous le plus important. Four dĂ©terminer avec une rigoureuse exactitude ce qui sâest dĂ©pensĂ© dans le cours dâune expĂ©rience , & rĂ©ciproquement pour savoir cc qui en a Ă©tĂ© fourni, nous avons Ă©tabli fur Parc de cercle qui termine le levier TiE y fig. i, nn limbe de cuivre l m divisĂ© en degrĂ©s & demi- degrĂ©s; cet arc est fixĂ© au levier DE , & il est emportĂ© par un mouvement commun. On mesure les quantitĂ©s dont il sâabaisse, au moyen tiâun index fixe 29 , zo, qui se termine en zo parun nontĂștis qui donne les centiĂšmes de degrĂ©. On voit > -planche f^III , les dĂ©tails des diffĂ©rentes parties que nous venons de dĂ©crire. i°. Figure L, la chaĂźne plate qui soutient le bassin de balance P ; câest celle de M. Vaucan- son mais comme elle a IâinconvĂ©nient de Rallonger ou de se raccourcir suivant qu'elle est plus ou moins chargĂ©e, il y auroit eu de Fi inconvĂ©nient Ă lâemployer Ă la suspension de la cloche A. 2°. Figure 5 , la chaĂźne i k m , qui, dans la figure 1 porte la cloche A elle est toute formĂ©e de plaques de fer limĂ©es, enchevĂȘtrĂ©es les unes dans les autres, & maintenues par des chevilles de fer. Quelque fardeau quâon faste supporter Ă ce genre de chaĂźne , elle ne sâalonge pas sensiblement. Description du GazomĂštre. 337 3 e . Figure 6, lâĂ©trier Ă trois branches, par le moyen duqnel est suspendue la cloche A avec des vis de rappel, pour la Axer dans une position bien verticale. 4. 0 . Figure 3, la tige 26, 27 , cpĂ» sâĂ©lĂšve perpendiculairement au milieu du flĂ©au, & qui porte la lentille 28. j°. Figures 7 Sc 8 , les rouleaux avec la bande; 3; de cristal de roche , fur laquelle portent les contacts , pour diminuer encore le frottement. 6°. Figure q , la piĂšce qui porte Taxe des rouleaux. 7 0 . Figure A, le milieu du flĂ©au avec le tourillon fur lequel il est mobile. 8°. Figure 10 , le thermomĂštre qui donne le degrĂ© de lâair contenu dans la cloche. Quand on veut fe servir du jĂ^zomĂštre quâon vient de dĂ©crire, il faut commencer par remplir dâeau le vase extĂ©rieur L M N-O , planche L 717 , fig. x, juĂquâĂ une hauteur dĂ©terminĂ©e , qui doit toujours ĂȘtre la mĂȘme dans toutes les expĂ©riences. Le niveau de Peau doit ĂȘtre pris quand le flĂ©au de la machine est horifontal. Ce niveau , quand la cloche est Ă fond , fe trouve augmentĂ© de toute la quantitĂ© dâeau quâelle a dĂ©placĂ©e ;il diminue au contraire Ă mesure que la cloche approche de son plus haut point dâĂ©lĂ©yation. On cherche ensuite par tĂątonne- Z iij 358 Graduation du GazomĂštre. mens quelle est lâĂ©lĂ©vrtion Ă laquelle doit ĂȘtre fixĂ©e la lentille 28 , pour que la prestlon soit Ă©gale dans toutes les positions du flĂ©au. Je dis Ă peu prĂšs , paree que la correction n'est pas rigoureuse , & que des diffĂ©rences dâun quart de ligne & mĂȘme dâune demi-ligne ne font dâaucune consĂ©quence. Cette hauteur Ă laquelle il faut Ă©lever la lentille , n'est pas la mĂȘme pour tous les degrĂ©s de prestlon ; elle varie suivant que cette prestlon est de 1 pouce , 2 pouces , 3 pouces, &c. Toutes ces dĂ©terminations doivent etre Ă©crites Ă mesure sur un registre avec beaur ccup dâordre, Ces premiĂšres dispositions faites , on prend une bouteille de huit Ă dix pintes , dont on dĂ©termine bien la capacitĂ© en pesant exactement la quantitĂ© dâeau quâelle peut contenir. On renverse 'cette bouteille ainsi pleine dans la cuve GHIK,^o-. 1 . On en poselegcuĂźeau sur la tablette Ă la place de la cloche V , en engageant lâex- trĂȘmitĂ© ri du tuyau 7 , 8 , p , 10 , 11 dans son gouleau. On Ă©tablit la machine Ă ?Ă©ro de pression, & on observe bien exactement le degrĂ© - marquĂ© par lâindex sur le limbe puis ouvrant le robinet 8 & appuyant un peu fur la cloche A , on fait paffer autant dâair quâil en faut poux ^emplir entiĂšrement la bouteille. Alors on observe de nouveau le limbe , & on est en Ă©t?I? Graduation vu GazomĂštre, jyp de calculer le nombre de pouces cubes qui rĂ©pondent Ă chaque degrĂ©. AprĂšs cette premiĂšre bouteille on en remplit une seconde, une troisiĂšme , &c. on recommence mĂȘme plusieurs fois cette opĂ©ration , & mĂȘme avec des bouteilles de difi'Ă©rentes capacitĂ©s ; & avec du tems & une scrupuleuse attention on parvient Ă jauger la cloche A dans toutes ses parties. Le mieux est de faire en forte quâelĂe soit bien tournĂ©e & bien cylindrique , asin dâĂ©viter les Ă©valuations & les calculs. Lâinstrument que je viens de dĂ©crire & que jâai nommĂ© gazomĂštre, a Ă©tĂ© construit par M. MeigniĂ© le ingĂ©nieur, constructeur dâinf- trumens de physique , brĂ©vetĂ© du Roi. II y a apportĂ© un foin , une exactitude & une intelligence rares. Câest un instrument prĂ©cieux par le grand nombre des applications qnâon en peut faire, & parce quâil est des expĂ©riences Ă peu prĂšs impossibles fans lui. Ce qui le renchĂ©rit , câest quâun seul ne suffit pas , il le faut double dans un grand nombre de cas, comme dans la formation de lâeau , dans celle de lâacide nitreux , &e. Câest un effet inĂ©vitable de lâĂ©tat de perfection dont la Chimie commence Ă sâapprocher, que dâexiger des instrit- mens & des appareils dispendieux Sc compliquĂ©s il faut sâattacher fans doute Ă les sirnpli- Ziv 5'Ăg DU VOLUME DES GAZ. fier, mais il ne faut pas que ce soit aux dĂ©pens de leur commoditĂ© & Ăur-tout de leur exactitude. . §. III. De quelques autres maniĂšres de mesurer le volume de s Ga^. te gazomĂštre dĂ»nt je viens de donner la inscription dans le paragraphe prĂ©cĂ©dent, est un instrument trop complique & trop cher, pour qu on puifFe lâemployer habituellement Ă ]a mesure des gaz dans les laboratoires ; il sâeii faut mĂȘme beaucoup quâil soit applicable Ă routes les circonstances. II faut pour une multitude dâexpĂ©riences courantes , des moyens plus simples & qui soient, fi lâon peut se permettre cette expression, plus Ă la main. Je vais dĂ©tailler ici ceux dont je me fuis servi jusquâau moment oĂč jâai eu un gazomĂštre Ă ma disposition, Sc dont je me sers encore aujourdâhui cte prĂ©fĂ©rence dans le cours ordinaire de mes expĂ©riences, Jâai dĂ©crit dans le paragraphe premier de ce chapitre les appareils pneumato - chimiques Ă Teau & au mercure. Ils consistent, comme on jâa vu, en cuves plus ou moins grandes fur la ^blptte desquellçs se posent les çloçhes defii- Mesure r»u volume des Gaz. z6r nĂ©es Ă recevoir les gaz. Je suppose cjuâĂ la suite dâuue expĂ©rience quelconque , on ait dans un appareil de cette espĂšce un rĂ©sidu de gaz qui nâcst absorbable ni par Palpali ni par Peau, qui est contenu dans le haut dâune cloche A ÂŁ F, planche , fig. j, & dont on veut connoĂźtre le volume, On commence par marquer avec une grande exactitude par le moyen de bandes de papier la hauteur EF de Peau ou du mercure, 11 ne faut pas se contenter dâappliquer une seule marque dâun des cĂŽtĂ©s de la cloche, parce quâil pourroit rester de Pincertitude fur le niveau du liquide il en faut au moins trois ou mĂȘme quatre en opposition les unes aux autres. On doit ensuite, si câest sur du mercure quâon opĂšre , faire palier sous la cloche de Peau pour dĂ©placer le mercure. Cette opĂ©ration se fait facilement avec une bouteille qu'on emplit Peau Ă rase on en bouche Porisice avec le doigt, on la renverse & on engage son col sous la cloche ; puis retournant la bouteille, on en fait sortir Peau qui sâĂ©lcve au-dessus de la colonne de mercure & qui la dĂ©place. Lors? i que tout le mercure est ainsi dĂ©placĂ© , on verse de Peau sur la cuve A_B C D, de maniĂšre que le mercure en soit couvert dâun pouce environ. On passe une astĂŹĂšte ou un vase quelconque ^rçs-plat fous la cloche, & on Penlcye pour la JĂ2 Graduation des Cloches. transporter sur tine cuve Ă eau, plane. V , figures x & z. Alors on transvase Pair dans une cloche qui a Ă©tĂ© graduĂ©e de la maniĂšre dont je vais Pexpiiquer, & on juge de la quantitĂ© du gaz par les graduations de la cloche. A cette premiĂšre maniĂšre de dĂ©terminer le volume du gaz , on peut en substituer une autre quâil est bon dâemployer comme moyen de vĂ©rification. Lâair ou le gaz une fois transvase, on retourne la cloche qui ie contenoit, & on y verse de Peau jusquâaux marques E F ; on pĂšse cette eau , & de son poids on en conclut le volume , dâaprĂšs cette donnĂ©e quâun pied cube ou 1728 pouces dâeau pĂšsent 70 li'v. On trouvera Ă la fin de cette troisiĂšme partie tine Table oĂč ces rĂ©ductions se trouvent toutes faites. La maniĂšre de graduer les cloches est extrĂȘmement facile, & je vais en donner le procĂ©dĂ© asm que chacun ptiiste sâen procurer. II est bon Peu avoir de plusieurs grandeurs , & mĂȘme un certain nombre de chaque grandeur, pour y avoir recours en cas dâaccident. On prend une cloche de cristal un peu forte, longue 6 c Ă©troite ; on Pemplit dâeau dans la cuve reprĂ©sentĂ©e planche V, fĂŹg. 1, & on la pose sur la tablette A B C D. O11 doit avoir une place dĂ©terminĂ©e qui serve constamment Ă Graduation des Cloches. z6z ce genre dâopĂ©ration , asin que le niveau de lĂĄ tablette sur laquelle on pose la cloche soit toujours le mĂȘme ; on Ă©vite par-lĂ presque la seule erreur dont ce genre dâopĂ©ration soit susceptible. Dâun autre cĂŽtĂ©, on choisit une bouteille Ă gouleau Ă©troit qui , pleine Ă rase , contienne juste 6 onces z gros 6i grains dâeau, ce qui rĂ©pond Ă un volume de io pouces cubiques. Si on ne trouvoit pas de bouteille qui eĂ»t prĂ©cisĂ©ment cette capacitĂ© , on en prendroit une un peu plus grande , & on y coulçroit un peu de cire fondue avec de la rĂ©sine , pour en diminuer la capacitĂ© cette bouteille sert dâĂ©talon pour jauger la cloche, & voici comme on y procĂšde. On fait passer iâair contenu dans cette bouteille dans la cloche quâon se propose de graduer,, puis on fait une marque Ă la hauteur jusquâĂ laquelle est descendue lâeau. On ajoute une seconde mesure dâair & on sait une nouvelle marque ; on continue ainsi jusquâĂ ce que toute lâeau de la cloche ait Ă©tĂ© dĂ©placĂ©e. II est important pendant le cours de cette opĂ©ration, que la bouteille & la cloche soient maintenues constamment Ă la mĂȘme tempĂ©rature , & que cette tempĂ©rature dissere peu de celle de lâeau de la cuve. On doit donc Ă©viter rappliquer les mains fur la cloche, ou au 3-5j. Graduation des Cloches. moins de les y tenir long-tems , pour ne la pas Ă©chauffer si mĂȘnfe on craignoit quâelle nc lâeĂșt Ă©tĂ©, il faudroit verser dessus de seau de la cuve pour la rafraĂźchir. La hauteur du baromĂštre & du thermomĂštre est indiffĂ©rente pour cette opĂ©ration , pourvu quâelle ne varie pas pendant quâelle dure. Lorsque les marques ont Ă©tĂ© ainsi placĂ©es de 10 pouces en io pouces fur la cloche, on y trace une graduation avec une pointe de diamant emmanchĂ©e dans une petite tige de fer. On trouve des diamans ainsi montĂ©s pour un prix modique au Louvre , chez le successeur de Passement. On peut graduer de la mcme maniĂšre des tubes de cristal pour le mercure on les divise alors de pouce en pouce & mĂȘme de dixiĂšmes de pouce en dixiĂšmes de pouce. La bouteille qui sert de jauge doit contenir juste 8 onces 6 gros 2y grains de mercure; câest le poids Ă©quivalent Ă un pouce cubique. Cette maniĂšre de dĂ©terminer les volumes dâair, au moyen dâune cloche graduĂ©e, comme on vient de lâexpofer, a lâavantage de nâexigcr aucune correction pour la diffĂ©rence de hauteur qui existe entre le niveau de lâeau dans lâintĂ©- rieur de la cloche, & celui de lâeau de la cuve; mais il 11e dispense pas des corrections relatives Ă la hauteur du baromĂštre &, du ther» De la sĂ©paration des Gaz. z6p momĂštrc. Loriqtiâon dĂ©termine au contraire le volume de lâair par le poids de lâeau contenue jusquâaux marques E F , on a une correction de plus Ă faire pour la diffĂ©rence des niveaux dn fluide en-dedans cn-dehors de la cloche , comme je l'expliquerai dans le H. V de ce chapitre. §. IV. De la maniĂšre de sĂ©parer les unes des autres les diffĂ©rentes espĂšces de Gaç. O11 nâa prĂ©sentĂ© dans le paragraphe prĂ©cĂ©dent quâun cas des plus simples, celui oĂč lâon se propose de dĂ©terminer le volume dâun gaz pur non absorbable par lâeau les expĂ©riences conduisent ordinairement Ă des rĂ©sultats plus compliquĂ©s, & il nâest pas rare dâ Ă la fois trois ou quatre espĂšces de gaz diffĂ©rentes. Je vais essayer de donner une idĂ©e de la maniĂšre dont on parvient Ă les sĂ©parer. Je suppose que j'aye sous la cloche A, pi. IV^ fiĂ©' 3 , une quantitĂ© A E F de diffĂ©rens gaz , mĂȘlĂ©s ensemble & contenus par du mercure on doit commencer par marquer exactement avec des bandes de papier, comme je lâai prescrit dans le paragraphe prĂ©cĂ©dent, la hauteur du mercure on fait enlĂčite passer fous la cloche une trĂšs-petite quantitĂ© dâeau, dâun pouce z 66 De la sĂ©paration bes Gaz. cubique, par exemple st le mĂ©lange de gaz contient du gaz acide muriatique ou du gaz. acide sulfureux , il y aura sur-le-champ une absorption trĂšs-considĂ©rable, parce que câest une propriĂ©tĂ© de ces gaz dâĂȘtre absorbĂ©s en grande quantitĂ© par seau, sur-tout le gaz acide muriatique. Si le pouce cube dâeau qui a Ă©tĂ© introduit ne produit quâune trĂšs-lĂ©gĂšre absorption & Ă peine Ă©gale Ă son volume, on en conclura que le mĂ©lange ne contient ni gaz acide muriatique j ni gaz acide sulfureux , ni mĂȘme de gaz ammoniaque ; mais on commencera dĂČs- lors Ă soupçonner quâil est mĂ©langĂ© de gaz acide carbonique, parce quâen effet lâeau nâabforbe de ce gaz quâurt volume Ă peu prĂšs Ă©gal au sien. Pour vĂ©rifier ce soupçon , on introduira fous la cloche de lâalkali caustique en liqueur sâil y a du gaz acide carbonique, on observera une absorption lente & qui durera plusieurs heures ; lâacide carbonique fe combinera avec lâalkali caustique ou potasse , & ce qui restera ensuite nâen contiendra pas sensiblement. On nâoubliera pas Ă la fuite dç chaque expĂ©rience de coller des marques de papier fur ]a cloche, Ă lâendroit oĂč rĂ©pondra la surface du mercure, & de les vernir dĂšs quâelles feront sĂšches, afin quâon puisse plonger la cloche De tA SĂPARATION DES GaZ. Z6? dans lâeau fans risquer de les dĂ©coller. II fera Ă©galement nĂ©cessaire de tenir note de la diffĂ©rence de niveau entre le mercure de la cloche & celui de la cuve , ainsi que de la hauteur du baromĂštre & du degrĂ© du thermomĂštre. Lorsquâon aura ainsi absorbĂ© par lâeau & par la potasse tous les gaz qui en sont susceptibles, on fera passer de lâeau sous la cloche pour eu dĂ©placer tout le mercure ; on couvrira j comme je Ăâai prescrit dans le paragraphe prĂ©cĂ©dent, le mercure de la cuve dâenviron deux pouces dâeau ; puis passant par-dessous la cloche une aĂlĂŹĂšte plate, on la transportera sor la cuve pneumato-chimique Ă Peau lĂ on dĂ©terminera la quantitĂ© dâair ou de gaz restant, en la faisant passer dans nue cloche graduĂ©e. Cela fait, on en prendra diffĂ©rons essais dans de petites jarres , & par des expĂ©riences prĂ©liminaires on cherchera Ă reconnoĂŻtre quels sont Ă peu prĂšs les gaz auxquels on a affaire. On introduira par exemple dans une des petites jarres remplie de ce gaz une bougie allumĂ©e, comme on le voit reprĂ©sentĂ© planche K, fig. 8. Si la bougie ne sây Ă©teint pas, on en conclura quâil contient du gaz oxygĂšne, & mĂȘme, suivant que la flamme de la bougie sera plus ou moins Ă©clatante , on pourra juger sâil en contient plus ou moins que Pair de lâatmosphĂšre. Dans le cas au contraire Z§8 De lA. sĂPARATrĂN des Gaz. ou la bougie sây Ă©teindroit , on auroit unĂ© forte raison de prĂ©sumer que ce rĂ©sidu est, pour la plus grande partie, du gaz azote. Si Ă Rapproche de la bougie le gaz sâenflamme & brĂ»lĂ© paisiblement Ă la surface avec une Ălamme de couleur blanche , on en conclura que câest du gaz hydrogĂšne pur; si elle est bleue, on aurĂ lieu dâen conclurç que ce gaz est carbonisĂ© Ă©nfin sâil brĂ»le avec bruit & dĂ©tonation, câest un mĂ©lange de gaz oxygĂšne & de gaz hydrogĂ©nĂ©; On peut Ă©ncore mĂȘler une portion dil mĂȘme gaz avec du gaz oxygĂšne ; sâil y a vapeurs rouges & absorption , on en conclura quâil contient du gaz rtitrcux. Ces connoistances prĂ©liminaires donnent bien une idĂ©e de la qualitĂ© du gaz & de la nature du mĂ©lange ; mais elles ne suffisent pas pour dĂ©terminer les proportions Sc les quantitĂ©s. II faut alors avoir recours Ă toutes les ressources de lâanalyse, & câest beaucoup que de savoir Ă peu prĂšs dans quel sens il faut diriger ses efforts. Je suppose que lâon ait reconnu que lĂ© rĂ©sidu fur lequel on opĂšre soit un mĂ©lange de gaz azote & de gaz oxygĂšne pour en recon- noĂźtre la proportion , on en fait passer une quantitĂ© dĂ©terminĂ©e, 100 parties par exemple, dans un tube graduĂ© de 10 Ă 12 lignes de diamĂštre Ă De lĂ sĂ©paration des Gaz. z 69 mĂštre on y introduit d'u sulfure de potasse dissous dans seau, & on laisse le gaz en contact avec cette liqueur 5 elle absorbe tout le gĂĄz oxygĂšne, & au bout de quelques jours il ne relie que du gaz azote. Si au contraire on a reconnu quâon avoir affaire Ă du gaz hydrogĂšne , on en fait passer Une quantitĂ© dĂ©terminĂ©e dans un eudiomĂštre de Volta; on y joint une premiĂšre portion dĂ© gaz oxygĂšne'j quâon fait dĂ©toner avec lui par lâctincelle Ă©lectrique on ajoute tine seconde portion du mĂȘme gaz oxygĂšne , & on sait dĂ©toner dĂš noĂșveaĂč , & ainsi jusquâĂ cĂ© quâon ait obtĂšnĂș la plus grande diminution possible de vol'umĂ©. II se formĂ©, comme on sait, dans cetâ.* dĂ©tonation , dĂ© lâeau qui est absorbĂ©e sur-le- champ ; mais si le gaz hydrogĂšne contenoit dit carbone , il se forme en mĂȘme tems de lâacide carbonique qui ne sâabsorbe pas aussi prompt tentent, & dont on peut reconnoĂźtrĂ© la quĂĄn» titĂ© en Facilitant son absorption par lâagitation de lâeaui Enfin si on a du gaz nitreux , on peut encdrĂ© en dĂ©terminer la quantitĂ©, du moins Ă peu prĂšs, par une addition de gaz OxygĂšne , & dâaprĂšs la diminution du volume qui en rĂ©sulte. Je mâen tiendrai Ă ces exemples gĂ©nĂ©raux qui suffisent pour donnĂ©e unĂ© idĂ©e de ce genre Ă a 570 De ia sĂ©paration des Gaz. dâopĂ©rations. Un volume entier ne suffirĂČit pas, si l'on vouloir prĂ©voir tous les cas. Lâanalyfe des gaz est. un art avec lequel il faut le familiariser; mais comme ils ont la plupart de lâaffi- nitĂ© les uns avec les autres, il faut avouer quâon n'eĂl pas toujours sĂ»r de les avoir complĂštement sĂ©parĂ©s. C'cst alors quâil faut changer âąde marche & de route, refaire d'autres expĂ©riences fous une autre forme , introduire quelque nouvel agent dans la combinaison , en âąĂ©carter dâautres , jusquâĂ ce quâon soit sur dâa- -voir saisi la vĂ©ritĂ©. 5. V. Des corrections Ă faire au volume des Ga% obtenus dans les expĂ©riences , relativement Ă la pression de VatmosphĂšre. Câest une vĂ©ritĂ© donnĂ©e par lâexpĂ©rience, que les fluides Ă©lastiques en gĂ©nĂ©ral font compressibles en raison des poids dont ils font chargĂ©s. H est possible que cette loi souffre quelquâaltĂ©ration aux approches du degrĂ© de âącompression qui seroit suffisant pour les rĂ©duire Ă lâĂ©tat liquide, & de mĂȘme Ă un degrĂ© de dilatation ou de compression extrĂȘme mais nous ne sommes pas prĂšs de ces limites pour la plupart des gaz que nous soumettons Ă des expĂ©riences. Quand je dis que les fluides Ă©lastiques font / Corrections RĂ rĂłmĂĂŻtriqßÏeS; 571 Compressibles en raison des poids dont i!s font chargĂ©s, voici comme il Faut entendre cette proposition. Tout le monde fait cĂ© que câest quâun baromĂštre. Câest , Ă proprement parler , un siphon .ABCD ,pl. XII,fig. iS, plein de mercure dans la branche AB, plein dâair dans la branche B C D. Si l'on supposĂ© mentalement cette branche BCD prolongĂ©e indĂ©finiment jusquâau haut dĂ© notre atmosphĂšre, on verra clairement que ĂŹe baromĂštre 11âest autre chose quâune sorte dĂ© balance, un instrument dans lequel on met une Colonne de mercure en Ă©quilibre avec une colonne dâair. Mais il est facile de sâappercevoir ĂŹquejpĂłur que cet effet ait lieu,il est parfaitement inutile de prolonger lĂ branche BCD Ă utleauĂli grande hauteur, & que comme le baromĂštre est plongĂ© dans lâair, la colonne A B de mercure fera Ă©galement en Ă©quilibre avec une colonne de mĂȘme diamĂštre dâair de lâatmosphĂšre , quoique la branche dti siphon BCD soit coupĂ©s Ăšn C 8 c quâon en retranche la partie C D. La hauteur moyenne dâune colonne de mercure capable de faire Ă©quilibre avec le poids dâune colonne dâair prise depuis le haut de lâat- mosphĂšre jusquâĂ la surface de la terre, est dĂ© 28 pouces de mercure , du moins Ă Paris 8 c mĂȘme dans les quartiers bas. de la ville ce qui- Ă a ij 372 Corrections baromĂ©triques. signifie en cfautres termes que lâair Ă la surface de la terre Ă Paris , est communĂ©ment preste par un poids Ă©gal Ă celui dâune colonne de mercure de 28 pouces de hauteur. Câest ce que âai voulu exprimer dans cet Ouvrage, lorsque jâai dit en parlant des dissĂ©rens gaz , par exemple du gaz oxygĂšne, qu'il pesoit 1 once 4 gros le pied cube, fous une pression de 28 pouces. La hauteur de cette colonne de mercure diminue Ă mesure que l'on sâĂ©lĂšve & quâon sâĂ©- loigne de la surface de la terre, ou , pour parler plus rigoureusement, de la ligne de niveau formĂ©e par la surface de la mer; parce quâil nây a que la colonne dâair supĂ©rieure au baromĂštre qui fasse Ă©quilibre avec le mercure, 8 c que la pression de toute la quantitĂ© dâair qui est au-dessous du niveau oĂč il est placĂ©, est nulle par rapport Ă lui. JVlais, suivant quelle loi le baromĂštre baisse* t-il Ă mesure que lâon sâĂ©lĂšve; ou, ce qui revient au mĂȘme, quelle est la loi suivant laquelle les diffĂ©rentes couches de lâatmosphĂšre dĂ©croissent de densitĂ© f Câest ce qui a beaucoup exercĂ© la sagacitĂ© des Physiciens du dernier siĂšcle. InexpĂ©rience suivante a dâabord jettĂ© beaucoup de lumiĂšre sur cet objet. Si lâon prend un siphon de verre AB C D E , planche XII, fig. ij , fermĂ© en E & ouvert Du VOLUME DES GAZ. Z 7 Z en A, & quâon y introduise quelques gouttes de mercure pour intercepter la communication entre la branche A B & la branche BE, il eĂl clair que lâair contenu dans la branche B C D E fera pressĂ© comme tout Pair environnant par une colonne Ă©gale au poids de 28 pouces de mercure. Mais si on verse du mercure dans la branche A B , jusquâĂ 28 pouces de hauteur, il est clair que iâair de la branche B C D E fera pressĂ© par un poids Ă©gal Ă deux fois 28 pouces de mercure ; or lâexpĂ©rience a dĂ©montrĂ© quâa- lors au lieu dâoccuper le volume total B E, il nâoccupera plus que celui C E qui en est prĂ©cisĂ©ment la moitiĂ©. Si Ă cette premiĂšre colonne de 28 pouces de mercure, on en ajoute deux autres Ă©galement de 28 pouces dans la branche A C, Pair de la branche B C D E fera comprimĂ© par quatre colonnes citadine Ă©gale au poids de 28 pouces de mercure, & il nâoccupera plus que lâefpace D E , câest-Ă -dire, le quart du volume quâil occupoit au commencement de lâexpĂ©rience. De ces rĂ©sultats quâon peut varier dâune infinitĂ© de maniĂšres, on en a dĂ©duit cette loi gĂ©nĂ©rale qui paroĂźt applicable Ă tous les fluides Ă©lastiques, que leur volume dĂ©croĂźt proportionnellement aux poids dont ils font chargĂ©s ; ce qui peut austĂŹ sâĂ©noncer en ces termes , que lc volume, de tout fluide Ă©lastique efl en raison r/r- A a iij 57 s Corrections baromĂ©triques. ve>J'; des poids doru il ejĂŹ comprimĂ©. Les expĂ©riences raites pour la mesure des hautes montagne* oni pleinement confirme l'exactitude 4e ces relu!-, pus,& en supposant qu ils sâĂ©cartent de la vĂ©ritĂ©, les diffĂ©rences sont fi excessivement petites quâel- les peuvent erre regardĂ©es comme rigoureusement nulles dans les expĂ©riences chimiques. Cette loi de la compression des fluides Ă©lastiques une fois bien entendue, il est aisĂ© dâen faire lâappliration aux corrections quâil est indispensable de faire a u volume des airs ou gaz z, Je passe Ă un cas un peu plus compliquĂ©. Je suppose que la cloche A, planche XII t fig* j8 , contienne un gaz quelconque dans fa partie supĂ©rieure A C D ; que le reste de cette mĂȘme cloche soit rempli de mercure au-dessous de ĂD, & que le tout soit plongĂ© dans un baĂlĂŹn contenant du mercure jusquâen E F. Enfin, je suppose encore que la dissĂ©rence C E de la hauteur du mercure dans la cloche A' dans le baĂfin soit de 6 pouces , & que la hauteur du baromĂštre soit de 27 pouces 6 lignes. II est clair que dâaprĂšs ces donnĂ©es, lâair contenu dans la capacitĂ© A C D est pressĂ© par le poids de lâatmosphcre, diminuĂ© du poids de la colonne de mercure C E. La force qui pouces le presse est donc Ă©gale Ă 37,y â 6/°""â = 5- Cet air est donc moins pressĂ© que ne lâest lâair de lâatmosphcre Ă la hauteur moyenne dju baromĂštre il occupe donc plus dâespace quâil nâen devroit occuper, & la dissĂ©rence est prĂ©cisĂ©ment proportionnelle Ă la dissĂ©rence des poids qui le compriment. Si donc aprĂšs avoir prĂ©sure lâcspace A B Ă , on lâa trouvĂ©, par exemple, de 120 pouces cubiques , i! faudra DU VOLUME DES G A Z. 377 pour ramener le volume du gnz Ă celui quâil occuperoit, Ă une pression de 28 pouces , faire la proportion suivante 120 pouces est au volume cherchĂ© que Rappellerai x y comme âą>- est Ă âdâoĂč lâon dĂ©duira x 21,j 28 110 XII,j - poucts âTt -= On a le choix dans ces sortes de calculs, çu de rĂ©duire en lignes la hauteur du baromĂštre , ainsi que la diffĂ©rence du niveau du mercure en-dedans & en-dehors de la cloche, ou de Pexprimer en fractions dĂ©cimales de pouces. Je prĂ©fĂšre ce dernier parti, qui rend le calcul plus court & plus facile. On ne doit point nĂ©gliger les mĂ©thodes dâabrĂ©viations pour les opĂ©rations qui se rĂ©pĂštent souvent Rai joint en consĂ©quence Ă la suite de cette troisiĂšme partie, sous le NIV, une table qui exprime les fractions dĂ©cimales de pouces correspondantes aux lignes & fractions de lignes. Rien ne fera plus aisĂ©, dâaprĂšs cette table, que de rĂ©duire en fractions dĂ©cimales de pouces les hauteurs du mercure quâon aura observĂ©es eu ligues. On a des corrections semblables Ă faire lors- quâon opĂšre dans lâappareil pneumato-chimique Ă lâcau. II faut Ă©galement, pour obtenir des rĂ©sultats rigoureux, tenir compte de la dif- 578 Corrections t-hermomĂ©tr-iques. fĂ©rencç de hauteur de lâeau en-dehors & en- dedans de la cloche. Mais, comme câest en pouces 8c lignes du baromĂštre, & par consĂ©quent en pouces & lignes de mercure , que sâexprime la pression de lâatmosphĂšre , 8c quâon ne peut additionner ensemble que des quantitĂ©s homogĂšnes, on est obligĂ© de rĂ©duire les distĂ©- rences de niveau exprimĂ©es en pouces 8c lignes dâeau , en une hauteur Ă©quivalente de mercure. On part, pour cette conversion , de cette donnĂ©e, que le mercure est 1^,5681 aussi pesant que l'eau. On trouve Ă la fin de cet Ouvrage sous le N°. V,une table Ă lâaide de laquelle on peut faire promptement 8c facilement cette xĂ©duĂ©fion, §. V I. Des Comblons relatives aux diffĂ©rons degrĂ©s d u ThermomĂštre . De mĂȘme que pour avoir le poids de lâair ĂȘc des gaz il est nĂ©cessaire de les rĂ©duire Ă une pression constante, telle que celle de 28 pouces de mercure ; de mĂȘme aussi il est nĂ©cessaire de les rĂ©duire Ă une tempĂ©rature dĂ©terminĂ©e car puisque les fluides Ă©lastiques font susceptibles de Ib dilater par la chaleur & de se condenser par le froid, il en rĂ©sulte nĂ©cessairement cjuâils changent de densitĂ© , & que leur p Ă©lan- Du v'oiumh dĂ©s Gaz. 379 teur nâest plus la mĂȘme fous un volume donné» La tempĂ©rature de IQ degrĂ©s Ă©tant moyenne entre les chaleurs de PĂ©tĂ© & les froids de lâhi» ver, cette tempĂ©rature Ă©tant celle des foute» rains, S N°t V. Ă . .... - -**.*.*.*' fiĂ©' 3 > pi' , est formĂ©e d'un grillage de fil de fer, soutenu par quelques montans du mĂȘme mĂ©tal ; câest dans cette capacitĂ© que lâon place les corps soumis Ă lâexpĂ©rience fa partie supĂ©rieure L M se ferme au moyen dâun couvercle G H reprĂ©sentĂ© sĂ©parĂ©ment , figure q. 11 est entiĂšrement ouvert par-dessus, & le deĂ- du CalorimĂštre. 391 sous est formĂ© dâun grillage de fil de fer. La capacitĂ© moyenne b b b b b, figures 2. &. 3, est destinĂ©e Ă contenir la glace qui doit environner la capacitĂ© intĂ©rieure , & que doit fondre le calorique du corps mis en expĂ©rience cette glace est supportĂ©e & retenue par une grille m m sous laquelle est un tamis n n-, lâun 6c lâautre font reprĂ©sentĂ©s sĂ©parĂ©ment, figures 5 & 6. A mesure que la glace est fondue par le calorique qui se dĂ©gage du corps placĂ© dans la capacitĂ© IntĂ©rieure, seau coule Ă travers la grille 8 & se rassemble dans le vase F, figure 1 , placĂ© au- dessous de la machine ; u est un robinet au moyen duquel on peut arrĂȘter Ă volontĂ© IâĂ©- coulement de lâeau intĂ©rieure. Enfin la capacitĂ© extĂ©rieure aaaaa, fig. 2. & 3 est destinĂ©e Ă recevoir la glace qui doit arrĂȘter lâestet de la chaleur de lâair extĂ©rieur & des corps environnans IâeaU que produit la fonte de cette glace , coule le long du tuyau s T que l'on peut ouvrir ou fermer au moyen du robinet r . Toute la machine est recouverte par le couvercle F F , fig . 7 , entiĂšrement ouvert dans fa partie supĂ©rieure , 6 c fermĂ© dans fa patrie infĂ©rieure; elle est composĂ©e de ser-blanc peint Ă lâhuiie pour le garantir de la rouille. B b iv Description 59 * Pour mettre le calorimĂštre en expĂ©rience* on remplit de glace pilce la capacitĂ© moyenne b b b b b , & le couvercle G H de la capacitĂ© intĂ©rieure, la capacitĂ© extĂ©rieure aaaa, Si le couvercle F F , figure j , de toute la machine. On la preste fortement pour quâil ne relie point de parties vukles , puis on laisse Ă©gouter la glace intĂ©rieure ; aprĂšs quoi on ouvre la machine pour y placer le corps que lâon veut mettre en expĂ©rience , & on la referme fur le champ. On attend que le corps soit entiĂšrement refroidi, & que la glace qui a fondu soit suffisamment Ă©goutĂ©e ; ensuite on pĂšse lâeau qui sâest rassemblĂ©e dans le vase F ,fig, i son poids est une mesure exacte de la quantitĂ© de calorique dĂ©gagĂ©e du corps, pendant quâil sâest refroidi ; car il est visible que ce corps est dans la mĂȘme position quâati centre de la sphĂšre dont nous venons de parler, puisque tout le caloiiqne qui sâen dĂ©gage est arrĂȘtĂ© par la glace intĂ©rieure, & que cette glace est garantie de lâimprestĂŹon de toute autre chaleur, par la glace renfermĂ©e dans le couvercle & dans la capacitĂ© extĂ©rieure. Les expĂ©riences de ce genre durent quinze, dix-huit Sc vingt heures ; quelquefois pour les accĂ©lĂ©rer, on place de la glace bien Ă©goutĂ©e dans la capacitĂ© intĂ©rieure, & on en couvre les corps que lâon veut refroidir. nu CalorimĂštre. La figure 8 reprĂ©sente un seau de tĂŽle destinĂ© Ă recevoir les corps fur lesquels on veut opĂ©rer ; il est garni dâun couvercle percĂ© dans son milieu , & FermĂ© avec un bouchon de liĂšge, traversĂ© par le tube dâun petit thermomĂštre. La figure § de la mĂȘme planche reprĂ©sente un marras de verre dont le bouchon est Ă©galement traversĂ© par le tube dâun petit thermomĂštre , dont la boule & tine partie âu tube plonge dans la liqueur ; il faut se servir de semblables matras tontes les ibis que lâon opcre fur les acides , & en gĂ©nĂ©ral fur les substances qui peuvent avoir quelque action fur les mĂ©taux. R S, figure 10 , est un petit cylindre creux que lâon place an fond de la capacitĂ© intĂ©rieure pour soutenir les matras. II est essentiel que dans cette machine, il nây ait aucune communication entre la capacitĂ© moyenne & la capacitĂ© extĂ©rieure ; ce que lâon Ă©prouvera facilement en remplissant dâeau la capacitĂ© extĂ©rieure. Sâil existoit une communication entre ces capacitĂ©s, la glace fondue par lântmofphĂšre dont la chaleur agit fur Penveloppe de la capacitĂ© extĂ©rieure, pourroit passer dans la capacitĂ© moyenne, SĂ alors lâeau qui sâĂ©cou- leroit de cette derniĂšre capacitĂ©, ne scroit plus la mesure du calorique perdu par le corps mis en expĂ©rience- 5P4 Description Lorsque la tempĂ©rature de latmosphĂšrĂ© nâeĂl que de quelques degrĂ©s au-dessus de zĂ©ro , fa chaleur ne peut parvenir que trĂšs-difficilement jusque dans la capacitĂ© moyenne, puifquâeĂŹle est arrĂȘtĂ©e par la glace du couvercle 8c de la capacitĂ© extĂ©rieure ; mais si la tempĂ©rature extĂ©rieure ctoit au-defious de zĂ©ro, lâatmosphĂČre pourroit refroidir la glace intĂ©rieure; il est donc essentiel dâopcrer dans une atmosphĂšre dont la tempĂ©rature ne soit pas au-dessous de zĂ©ro ainsi dans un tems de gelĂ©e, il faudra renfermer la machine dans un appartement dont on aura foin dâĂ©chausser ^intĂ©rieur. II est encore nĂ©cessaire que la glace dont on fait usage, ne soit pas au-dessous de zĂ©ro ; si elle ctoit dans ce cas, il faudroit la piler, lâĂ©tendre par couches fort minces, & la tenir ainsi pendant quelque tems dans un lieu dont la tempĂ©rature fĂ»t au-dessus de zĂ©ro. La glace intĂ©rieure retient toujours une petite quantitĂ© dâeau qui adhĂšre Ă fa surface, & l'on pourroit croire que cette eau doit entrer dans le rĂ©sultat des expĂ©riences mais il faut observer quâatt commencement de chaque expĂ©rience, la glace est dĂ©ja imbibĂ©e de toute la quantitĂ© dâeau quâelĂŻe peut ainsi retenir ; en sorte que si une petite partie de la glace fondue par le corps, reste adhĂ©rente Ă la glace intĂ©rieure, du Cal o k -i mĂštre. 39/ la mĂȘme quantitĂ©, Ă trcs-peu prcs, dâeau primitivement adhĂ©rente Ă la surface de la glace, doit sâcn dĂ©tacher & couler dans le vase car la surface de la glace intĂ©rieure change extrĂȘmement peu dans lâexpĂ©rience. Quelques prĂ©cautions que nous ayons prises, il nous a ctĂ© impossible dâempĂ«cher lâair extĂ©rieur de pĂ©nĂ©trer dans la capacitĂ© intĂ©rieure , lorsque la tempĂ©rature ctoit Ă 9 ou 10 degrĂ©s, au-dessus de la congĂ©lation. Lâair renfermĂ© dans cette capacitĂ© Ă©tant alors spĂ©cifiquement plus pesant que lâair extĂ©rieur, Ă! sâĂ©coule par le tuyau xy , fig. 3 , & il est remplacĂ© par lâair extĂ©rieur qui entre dans le calorimĂštre, & qui dĂ©pose une partie de son calorique sur la glace intĂ©rieure il sâĂ©tablit ainsi dans la machine un courant dâair dâautant plus rapide , que la tempĂ©rature extĂ©rieure est plus Ă©levĂ©e , ce qui fond continuellement une portion de la glace intĂ©rieure; on peut arrĂȘter en grande partie lâesset de ce courant, en fermant le robinet; mais il vaut beaucoup mieux nâopĂ©rcr que lorsque la tempĂ©rature extĂ©rieure ne surpasse pas 3 ou 4 degrĂ©s ; car nous avons observĂ© quâalors la fonte de la glace intĂ©rieure , occasionnĂ©e par lâatmof- phĂšre, est insensible , en sorte que nous pouvons a cettĂš tempĂ©rature, rĂ©pondre de lâexactitude de nos expĂ©riences fur les chaleurs spĂ©cifiques des corps, Ă un quarantiĂšme prĂšs. 5p couvercle EF, & dâun fond GH on voit ces. trois parties assemblĂ©es, fig., i/f. II est un autre moyçn plus exact que le tamisage , dâobtenir des poudres de grosseur uniforme , câesl le lavage ; mais il nâest praticable quâĂ PĂ©gard des matiĂšres qui ne sont point susceptibles dâĂȘtre attaquĂ©es & altĂ©rĂ©es par Peau. On dĂ©laye & on agite dans Peau ou dans quel- cjnâautre liqueur les matiĂšres broyĂ©es quâon veut. obtenir en poudres de grosseur homogĂšne ; oi> laisse reposer un moment la liqueur , puis on la dĂ©cante encore trouble ; les parties les plus grossĂšres restent au fond du vase. On dĂ©cante une seconde sois, & on a un second dĂ©pĂŽt Do Lavage. 411 moins greffier cjue le premier. On dĂ©cante une troisiĂšme fois pour obtenir un troisiĂšme dĂ©pĂŽt, qui est au second pour la finesse ce que le second est au premier. On continue cette manĆuvre jusquâĂ ce que lâeau soit Ă©claircie ; & la poudre grossiĂšre & inĂ©gale quâon avoir originairement , se trouve sĂ©parĂ©e en une suite de dĂ©pĂŽts qui , chacun en particulier, font dâtin degrĂ© de finesse Ă peu prĂšs homogĂšne. Le mĂȘme moyen, le lavage, ne sâemploie pas feulement pour sĂ©parer les unes des autres les molĂ©cules de matiĂšres homogĂšnes, & qui ne diffĂšrent que par leur degrĂ© plus 011 moins grand dç division ; il fournit une ressource non moins utile pour sĂ©parer des matiĂšres du mĂȘme degrĂ© de finesse, mais dont la pesanteur spĂ©cifique est diffĂ©rente câest principalement dans le travail des mines quâon fait usage de ce moyen. On se sert pour le lavage dans les laboratoires , de vaisseaux de diffĂ©rentes formes , de terrines de grĂšs , de bocaux de verre , &c. quelquefois pour dĂ©canter la liqueur fans troubler le dĂ©pĂŽt qui sâest formĂ© , on emploie le siphon. Cet instrument consiste en un tube de verre ABC, planche II , fig, 11, recourbĂ© en B , & dont la branche B C doit ĂȘtre plus longue de quelques pouces que celle AB. Pour D u Siphon. nâctre point oblige de le tenir Ă la main , cq qui pourroit ĂȘtre fatiguant dans quelques expĂ©riences , on le passe dans un trou pratiquĂ© au milieu dâune petite planche DE. LâextrĂ©mite A du siphon doit ĂȘtre plongĂ©e dans la liqueur du bocal FG, Ă la profondeur jusquâĂ laquelle on se propose de vuider le vase. DâaprĂšs les principes hydrostatiques fur lesquels est fondĂ© Pesset du siphon , la liqueur ne peut y couler quâautant quâon a chassĂ© Pair contenu dans son intĂ©rieur câest ce qui fe pratique au moyen dâun petit tube de verre HI, soudĂ© hermĂ©tiquement Ă la branche B C. Lors donc quâon veut procurer par le moyen du siphon PĂ©coulement de la liqueur du vase F G dans celui L M , on commence par boucher avec le bout du doigt lâextrĂ©mitĂ© C de la branche B C du siphon ; puis on suce avec la bouche , jusquâĂ ce quâon ait retirĂ© tout Pair du tube & quâil ait Ă©tĂ© remplacĂ© par de la liqueur alors on ĂŽte le doigt ,'la liqueur coule & continue Ă passer du vase F G dans celui L M. §. I I I. De la FĂltraĂčosU On vient de voir que le tamisage Ă©toit une opĂ©ration par laquelle on sĂ©paroit les unes des De la ChaiĂssEĂŹ, 413 autres des molĂ©cules de diffĂ©rentes grosseurs ; que les plus fines paffoient Ă travers le tamis , tandis que les plus grossiĂšres festoient dessus. Le filtre nâest autre chose quâun tamis trĂšs» fin & trĂšs - ferrĂ© , Ă travers lequel les parties solides , quelque divisĂ©es quâelles soient , ne peuvent passer , mais qui est cependant permĂ©able pour les fluides; le filtre est donc, Ă proprement parler , lâespĂšce de tamis quâon employĂ© pour sĂ©parer des molĂ©cules solides qui sont trcs-fines , dâun fluide dont ies molĂ©cules sont encore pins fines. On se sert Ă cet effet, principalement en pharmacie , dâĂ©toffes Ă©paisses & dâun tissu trĂšs ferrĂ© Ăź celles de laine Ă poils sont les plus propres Ă remplir cet objet. On leur donne ordinairement la forme dâun cĂŽne , planifie II,fig. z cette espĂšce de filtre porte le nom de chaussĂ© qui est relatif Ă sa figure. La forme conique a lâavantage de rĂ©unir toute la liqueur qui coule, en un seul point A , & on peut alors la recevoir dans un vase dâune ouverture trĂšs-petite ; ce qui ne pourroit pas avoir lieu > si la liqueur couloir rie plusieurs points. Dans les grands laboratoires de pharmacie , on a un chĂąssis de bois reprĂ©sentĂ© planche II, fig. i, dans le milieu duquel on attache la chausse. La filtration Ă la chausse ne peut ctre appĂi- 4»4 Tes Filtres de papier. cable qu'Ă quelques opĂ©rations de pharmacie ; mais comme dans la plupart des opĂ©rations chimiques un mĂȘme iĂŹĂŹtre ne peut lervir quâa une mĂȘme nature dâexpĂ©riences , comme il faudroit avoir un nombre de chauffes considĂ©rables & les laver avec un grand foin Ă chaque opĂ©ration , on y a substituĂ© une Ă©toffe trĂšs-commune, Ă trcs-bon marchĂ©, qui est Ă la vĂ©ritĂ© trĂšs-mince j mais qui j attendu quâelle est feutrĂ©e, compense par le serrĂ© de son tissu ce qui pourroit lui manquer en Ă©paisseur cette Ă©toffe est du papier non collĂ©. II nâest aucun corps solide j quelque divisĂ© quâil soit, qui paffe Ă travers les pores des filtres de papier; les fluides ati contraire les traversent avec beaucoup de facilitĂ©. Le seul embarras que prĂ©sente le papier employĂ© comme filtre , consiste dans la facilitĂ© avec laquelle il se perce & se dĂ©chire, surtout quand il est mouillĂ©. On remĂ©die Ă cet inconvĂ©nient, en le soutenant par le moyen de diverses espĂšces de doublures. Si on a des quantitĂ©s considĂ©rables de matiĂšres Ă filtrer, on se sert d'un chĂąssis de bois ABCD, plane. Il, fig, 3 , auquel font adaptĂ©es des pointes de fer ou crochets on pose ce chĂąssis fur deux petits traiteaux , comme on le voit fig. 4. O11 place fur le quartĂ© une toile grossiĂšre , quâon DĂšs Filtres de papier. 415- tend mĂ©diocrement & quâon accroche aux pointes ou crochets de Fer. On Ă©tend ensuite unt* ou deux Feuilles de papier fur la toile, & on verse dessus le mĂ©lange de matiĂšre liquide & de matiĂšre solide dont on veut opĂ©rer la sĂ©paration. Le fluide coule dans la terrine ou autre vase quelconque F , quâon a mis sous le filtre. Les toiles qui ont servi Ă cet usage, se lavent, ou bien on les renouvelle, si on a lieu de crain-» dre que les molĂ©cules dont elles peuvent reflet imprĂ©gnĂ©es , ne soient nuisibles dans des opĂ©rations subsĂ©quentes. Dans tontes les opĂ©rations ordinaires & lors* quâon nâa quâune mĂ©diocre quantitĂ© de liqueur Ă filtrer , on se sert dâentonnoirs de verre, planche 11 , fig. 5 , pou contenir & soutenir le papier ; on le plie alors de manicre Ă former un cĂŽne de mĂȘme figure que lâentonnoir. Mais alors on tombe dans un autre inconvĂ©nient ; le papier, lorsquâil est mouillĂ© , sâapplique tellement fur les parois du verre, que la liqueur ne peut couler & quâil ne sâopĂšre de siltration que par la pointe du cĂŽne alors lâopĂ©ratĂon devient trĂšs-longue ; les matiĂšres hĂ©tĂ©rogĂšnes dâailleurs que contient la liqueur Ă©tant communĂ©ment plus lourdes que lâeau , elles se rassemblent Ă la pointe du cĂŽne de papier, elles lâobstruent, & la siltration ou sâarrĂȘte, ou de- Hl6 ĂES FILTRES tĂŹE PAPIER, vient excessivement lente. On a imaginĂ© diĂfĂ©- rcns procĂ©dĂ©s pour remĂ©dier Ă ceĂą incĂłnvĂ©- niens, qui font plus graves quâon ne le croirait dâabord ? parce quâiis fe rĂ©pĂštent tons les jours dans le cours des opĂ©rations chimiques. Uh premier moyen a Ă©tĂ© de multiplier les plis dit papier, comme on le voit fig. ni Peau nâĂ©prouvent aucune dĂ©composition, & on peut les retrouver lâun & 1âautre en mĂȘme quantitĂ© quâavant lâopĂ©ration. On peut dire la mĂȘme chose de la dissolution des rĂ©sines dans lâalkool & dans les dissolvans D d iv 42i Solution des Sels par le caloriq. spiritueux. Dans la dissolution des mĂ©taux, au contraire, il y a toujours ou dĂ©composition de lâacide , ou dĂ©composition de Peau le mĂ©tal sâoxygĂšne, il passe Ă lâĂ©tat dâoxide ; une substance gazeuse se dĂ©gage ; en sorte, quâĂ proprement parler, aucune des substances Ăąpres la dissolution nâest dans le mĂȘme Ă©tat oĂč elle Ă©toit auparavant. Câest uniquement de la solution dont il sera question dans cet article. Pour bien saisir ce qui se passe dans la solution des sels, il faut lavoir quâil se complique deux essets dans la plupart de ces opĂ©rations solution par Peau , & solution par le calorique; & comme cette distinction donne Pexplication de la plupart des phĂ©nomĂšnes relatifs Ă la solution , je vais insister pour la bien faire entendre. De nitrate de potasse, vulgairement appelĂ© salpĂȘtre, contient trĂšs-peu dâeau de cristallisation; une foule dâexpĂ©riences le prouvent ; peut- ĂȘtre mĂȘme nâen contient-il pas cependant il se liquĂ©fie Ă un degrĂ© de chaleur qui surpasse Ă peine celui de Peau bouillante. Ce nâest donc point Ă lâaide de son eau de cristallisation quâil se liquĂ©fie, mais parce quâil est trcs-fnsible de fa nature, & quâil passe de lâĂ©tat solide Ă PĂ©tat liquide, un peu au-dessus de la chaleur de Peau bouillante. Tous les sels font de mĂȘme susceptibles dâĂȘtre liquĂ©fiĂ©s par le calorique ; mais Ă Solution des Sels par le caloriq. ' q,2p tine tempĂ©rature plus ou moins haute. Les uns, comme les acĂ©tites de potasse & de soude, se fondent & se liquĂ©fient Ă une chaleur trĂšs-mĂ©- diocre ; les autres , au contraire, comme le sulfate de chaux , le sulfate de potasse, &c. exigent une des plus sortes chaleurs que nous puissions produire. Cette liquĂ©faction des sels par le calorique prĂ©sente exactement les mĂȘmes phĂ©nomĂšnes que la liquĂ©faction de la glace. PremiĂšrement elle sâopĂšre de mĂȘme Ă un degrĂ© de chaleur dĂ©terminĂ© pour chaque sel, & ce degrĂ© est constant pendant tout le tems que dure la liquĂ©faction du sel. Secondement, il y a emploi de calorique au moment oĂč le sel se fond, dĂ©gagement lorsquâil se fige; tons phĂ©nomĂšnes gĂ©nĂ©raux, & qui ont lieu lors du passage dâun corps quelconque de lâĂ©tat concret Ă IâĂ©tat fluide & rĂ©ciproquement. Ces phĂ©nomĂšnes de la solution par le calorique se compliquent toujours plus ou moins avec ceux de la solution par Peau. On en sera convaincu si Pon considĂšre qitâon ne peut verser de Peau sur un sel pour le dissoudre, sans employer rĂ©ellement un dissolvant mixte , Peau & le calorique or on peut distinguer plusieurs cas dissĂ©rens, suivant la nature & la manicre dâctre de chaque sel. Si par exemple un sel est trĂšs-peu soluble par Peau, & quâil le soit beau- 426 Difffr degrĂ©s de solub, des Sels. coup par le calorique , il est clair que ce sel sera trĂšs-peu soluble Ă seau froide, & quâil le sera beaucoup , au contraire , Ă lâeau chaude ; 'te! est le nitrate de potasse, Sc sur-tout le mu- riate oxigĂ©nĂ© de potasse. Si un autre sel au contraire est Ă la fois peu soluble dans seau, & peu soluble dans le calorique, il fera peu soluble dans lâeau froide comme dans seau chaude, Sc la diffĂ©rence ne sera pas trcs-con- sidĂ©rable ; câest ce qui arrive au sulfate de chaux. On voit donc quâil y a une relation nĂ©cessaire entre ces trois choses ; solubilisĂ© dâun sel dans lâeau froide, solubilitĂ© du mĂȘme sel dans seau bouillante, degrĂ© auquel ce mĂȘme sel se liquĂ©fie par le calorique seul & sons le secours de seau ; que la solubilitĂ© dâun sel Ă chaud Sc Ă froid est dâautant plus grande quâil est plus soluble par le calorique , ou , ce qui revient au mĂȘme, quâi! est susceptible de se liquĂ©fiera un degrĂ© plus infĂ©rieur de sĂ©chelle du thermomĂštre. Telle est en gĂ©nĂ©ral la thĂ©orie de la solution des sels. Mais je 11âai pu me former encore que des apperçus gĂ©nĂ©raux, parce que les faits particuliers manquent, & quâil nâexiste point assez dâexpĂ©riences exactes. La marche Ă suivre pour completter cette partie de la chimie est simple; elle consiste Ă rechercher pour chaque sel ce DlFFĂR. DEGRĂS DE SOLDE. DES SeDS. 427 qui sâen dissout dans une quantitĂ© donnĂ©e d'eau Ă dissĂ©rens degrĂ©s du thermomĂštre or comme on fait aujourdâhui avec beaucoup de prĂ©cision, dâaprĂšs les expĂ©riences que nous avons publiĂ©es M. de la Place & moi, ce quâune livre dâeau contient de calorique Ă chaque degrĂ© du thermomĂštre , il fera toujours facile de dĂ©terminer par des expĂ©riences simples la proportion de calorique & dâeau quâexige chaque sel pour ĂȘtre tenu en dissolution, ce qui sâen absorbe au moment oĂč le sel se liquĂ©fie, ce qui sâen dĂ©gage au moment oĂč il cristallise. On ne doit plus ĂȘtre Ă©tonnĂ© dâaprĂšs cela de voir que les sels mĂȘme qui font dissolubles Ă froid Ăe dissolvent beaucoup plus rapidement dans seau chaude que dans lâeau froide. II y a toujours emploi de calorique dans la dissolution des sels ; & quand il faut que le calorique soit fourni de proche en proche par les corps environnans, il en rĂ©sulte un dĂ©placement qui ne sâopĂšre que lentement. LâopĂ©ration au contraire se trouve tout dâun coup facilitĂ©e & accĂ©lĂ©rĂ©e quand le calorique nĂ©cessaire Ă la solution fe trouve dĂ© j a tout combinĂ© avec lâeau. Les sels, en gĂ©nĂ©ral, en fe dissolvant dans lâeau, en augmentent la pesanteur spĂ©cifique, mais cette rĂšgle nâest pas absolument fans exception. 428 Travail a faire sur les Sels neut. Un jour Ă venir on connoĂźtra la quantitĂ© de radical, dâoxigĂšne & de base qui conslituent chaque sel neutre ; on connoĂźtra la quantitĂ© dâeau & de calorique nĂ©cessaire pour le dissoudre , saugmentation de pesanteur spĂ©cifique quâil communique Ă seau, la figure des molĂ©cules Ă©lĂ©mentaires de ses cristaux ; on expliquera les circonstances & les accidens de fa cristallisation , & câest alors feulement que cette partie de la chimie fera complette. M. SĂ©guin a formĂ© le prospectus dâun grand travail en ce genre, quâil est bien capable dâexĂ©cuter. La solution des sels dans seau nâexige aucun appareil particulier. On se sert avec avantage dans les opĂ©rations en petit de phioles Ă mĂ©decine de diffĂ©rentes grandeurs, planche II, figures 16 & i'j ; de terrines de grĂšs , mĂȘme planche A , fig. i & 2. ; de matras Ă col allongĂ© , figure i/f ; de casseroles ou bassines de cuivre & dâargent , figures ij & i5. §. II. De la LexivĂŹation, La Iexiviation est une opĂ©ration des arts & de la chimie, dont lâobjet est de sĂ©parer des substances solubles dans Peau dâavec dâautres substances qui font insolubles. On a coutume de se servir pour cette opĂ©ration dans les arts De la Lexiviation. 429 & dans les usages de la vie dâun grand envier AB C D , planche II , figure iz , percĂ© en D prĂšs de son fond dâun trou rond dans lequel on introduit une champlure de bois D E ou un robinet de mĂ©tal. On met dâabord au fond du cuvier une petite couche de paille, & ensuite par-dessus la matiĂšre quâon se propose de lessiver; on la recouvre dâune toile, & on verse de lâeau froide ou chaude, suivant que la substance est dâune solubilitĂ© plus ou moins grande. Lâeau sâimbibe dans la matiĂšre, & pour quâelle la pĂ©nĂštre mieux, on tient pendant quelque tems fermĂ© le robinet D E. Lorsquâon juge quâelle a eu le tems de distendre toutes les parties salines, on la laisse couler par le robinet D E ; mais comme il reste toujours Ă la matiĂšre insoluble une portion dâeau adhĂ©rente qui ne coule pas , comme cette eau est nĂ©cessairement auss chargĂ©e de sel que celle qui a coulĂ©, on perdroit une quantitĂ© considĂ©rable de parties salines, si on ne repasspit Ă plusieurs reprises de nouvelle eau Ă la fuite de la premiĂšre. Cette eau sert Ă Ă©tendre celle qui est restĂ©e ; la substance saline se partage & se fractionne , & au troisiĂšme ou quatriĂšme relavage, lâeau passe presque pure ; on sâen assure par le moyen du pĂšĂ'e-liqueur dont il a Ă©tĂ© parlĂ©, page 338. Le petit lit de paille quâon met au fond da vase sert Ă procurer des interstices pour lâĂ©- coulement de lâeau ; on peut lâaĂlĂźmiler aux pailles ou aux tiges de verre dont on se sert pour filtrer dans Iâentonnoir, & qui empĂȘchent lâapplication trop immĂ©diate du papier contre le verre. A lâĂ©gard du linge quâon met pardessus la matiĂšre quâon se propose de lessiver, il nâest pas non plus inutile ; il a pour objet dâempĂȘcher que lâeau ne fasse un creux dans la matiĂšre Ă lâendroit oĂč on la verse, & quâelle ne sâouvre des issues particuliĂšres qui empĂȘche- roient que toute la masse ne fĂ»t lessivĂ©e. Ăn imite plus ou moins cette opĂ©ration des arts dans les expĂ©riences chimiques; mais attendu quâon se propose plus dâexactitude , 8c que Ăźorsquâil est question, par exemple, dâune analyse, il faut ĂȘtre sĂ»r de ne laisser dans le rĂ©sidu aucune partie saline ou soluble, on est obligĂ© de prendre quelques prĂ©cautions particuliĂšres. La premiĂšre est dâemployer plus dâeau que dans les lessives ordinaires, & dây dĂ©layer les matiĂšres avant de tirer la liqueur Ă clair; autrement toute la masse ne seroit pas Ă©galement lessivĂ©e, & il pourroit mĂȘme arriver que quelques portions ne le fussent aucunement. II faut aussi avoir soin de repasser de trĂšs-grandes quantitĂ©s dâeau, & on ne doit en gĂ©nĂ©ral regar- De u Lexiviation. 431 der lâopĂ©ration comme terminĂ©e , que quand lâeau passe absolument dĂ©pouillĂ©e de sel, & que lâarĂ©omĂštre indique , quâelle nâaugmente plus de pesanteur spĂ©cifique en traversant la matiĂšre contenue dans le envier. Dans les expĂ©riences trĂšs en petit, on se contente communĂ©ment de mettre dans des bocaux ou des inatras de verre la matiĂšre quâon se propose de lessiver; on verse dessus de lâeau bouillante, & on filtre au papier dans un entonnoir de verre. Voy .planche 11 , figure 7. O11 relaye ensuite avec de lâeau bouillante. Quand on opĂšre sur des quantitĂ©s un peu plus grandes , on dĂ©laie les matiĂšres dans un chaudron dâeau bouillante, & on filtre avec le quartĂ© de bois reprĂ©sentĂ©, planche II, figures g & q quâoh garnit de toile & dâun papier Ă filtrer. Enfin dans les opĂ©rations trĂšs en grand, on emploie le baquet ou envier que jâai dĂ©crit au commencement de cet article, & qui est reprĂ©sentĂ© , iz. tz. III. De V'Evaporation. LâĂ©vaporation a pour objet de sĂ©parer Iâune de lâautre deux matiĂšres , dont lâune au moins est liquide , & qui ont un degrĂ© de volatilitĂ© tres-diffĂ©rent. 4Z 2 De lâEĂź apokatiom. Câest ce qui arrive lorsquâon veut obtenir dans lâĂ©tat concret un sel qui a Ă©tĂ© dissous dans lâeau on Ă©chauffe lâeau & on la combine avec le calorique qui la volatilise ; les molĂ©cules de sel se rapprochent en mĂȘme tems, & obĂ©issant aux loix de lâattraction, elles se rĂ©unissent pour reparaĂźtre sous leur forme solide. On a pensĂ© que Faction de Iâair influoit beaucoup sur la quantitĂ© de fluide qui sâĂ©vapore , & on est tombĂ© Ă cet Ă©gard dans des erreurs quâil est bon de faire connoĂźtre. II est fans doute une Ă©vaporation lente qui se fait continuellement dâelle-mĂȘme Ă lâair libre, 6c Ă la surface des fluides exposĂ©s Ă la simple action de Fat- mosphcre. Quoique cette premiĂšre espĂšce dâĂ©- vaporation puisse ĂȘtre jusquâĂ un certain point considĂ©rĂ©e comme une dissolution par lâair, il nâen est pas moins vrai que le calorique y concourt , puisquâelle est toujours accompagnĂ©e de refroidissement on doit donc la regarder comme une dissolution mixte, faite en partie par lâair, & en partie par le calorique. Mais il est un autre genre dâĂ©vaporation , câest celle qui a lieu Ă lâĂ©- garddâun fluide entretenu toujours bouillant ;FĂ©- vaporation qui se fait alors par Faction de lâair nâest plus que dâun objet trĂšs-mĂ©diocre en comparaison de celle qui est occasionnĂ©e par Faction du calorique ce nâest plus, Ă proprement parler , ĂCTIĂN DU CALOR. DANS lâEvAĂŻOR. 433 ĂŹer, Tevaporation qui a lieu, mais la vaporisation ; or cette derniĂšre opĂ©ration ne sâactĂ©lĂšrĂ© pas en raison des surfaces Ă©vaporantes , mais en raison des quantitĂ©s de calorique qui se combinent avec le liquide. Un trop grand courant d'air froid nuit quelquefois dans ces occasions Ă la rapiditĂ© de lâĂ©vaporation, par la raison quâil enlĂšve du calorique Ă I eau, & quâil ralentit par consĂ©quent sa conversion en vapeurs. II nây a donc nul inconvĂ©nient Ă couvrir jusquâĂ un certain point le vase oĂč lâon fait Ă©vaporer un liquide entretenu toujours bouillant, pourvĂi que le corps qui couvre soit de nature Ă dĂ©rober peu de calorique , quâil soit, pour me servir dâune expression du docteur Francklin, mauvais conducteur de'chaleur; les vapeurs sâĂ©chapnent alors par lâouverture qui leur est laissĂ©e, & il sâen Ă©vapore au moins autant & souvent plus que quand on laisse un accĂšs libre Ă Pair extĂ©rieur. Comme dans lâĂ©vaporation , le liquide que le calorique enlĂšve est absolument perdu , comme on le sacrifie pour conserver la substance fixe avec laquelle il Ă©toir combinĂ© , on nâĂ©vapore jamais que des matiĂšres peu prĂ©cieuses, telles par exemple que Peau. Lbrsquâelles ont plus de valeur, on a recours Ă la distillation i autre opĂ©ration dans laquelle on conserve Ă la Ee 4Z4 Bes Vaisseaux Ă©vaforatoirĂȘs. ibis & le corps fixe & le corps volatil. Les vaisseaux dout on se sert pour les Ă©vaporations , font des bassines de cuivre ou dâar- gent, quelquefois de plomb, telles que celle reprĂ©sentĂ©e planche II, fig. Jj , des casseroles Ă©galement de cuivre ou dâargent, Jzg. i5. Des capsules de verre , pi. lll , fig. 3 & q. Des jattes de porcelaine. Des terrines de grĂšs A, planche 11, fig. I & ». Mais les meilleures de toutes les capsules Ă Ă©vaporer, font des fonds de cornue & des portions de matras de verre. Leur minceur qui est Ă©gale par-tout, les rend plus propres qtie tout autre vaisseau Ă se prĂȘter, sans se casser, Ă une chaleur brusque & Ă des alternatives subites de chaud & de froid. On peut les faire foi-mĂȘme dans les laboratoires, & elles reviennent beaucoup moins cher que les capsules quâon achĂšte chez les fayancicrs. Cet art de couper le verre ne se trouve dĂ©crit nulle part , & je vais en donner une idĂ©e. On se sert dâanneaux de fer kC , pi. III, fig. 5 , que lâon soude Ă une tige de fer A B , garnie dâun manche de bois D. On fait rougir Tanneau de fer dans un fourneau , puis on pose dessus le matras Q, fig. 6 , quâon se propose de couper lorsquâon juge que le verre a Ă©tĂ© suffi- Des Vaisseaux Ă©vaporĂĄtĂłires, 43^ Ăźamment Ă©chauffe par lâanneau de fer rouge ; on jette quelques gouttes dâeau deffiis, & le marras se casse ordinairement juste dans la lignĂ© circulaire qui Ă©toit en contact avec lâanneau ds fer. Dâautres vaisseaux Ă©vĂĄporatoires, dâun excellent usage , sont de petites fioles de verre t quâon dĂ©signe dans le commerce fous le nom de fioles Ă mĂ©decine. Ces bouteilles qui font de verre mince & commun , supportent le feu avec une merveilleuse facilitĂ©, & sont Ă trĂšs- bon marchĂ©. II ne faut pas craindre que leu* figure nuise Ă lâĂ©vaporation de la liqueur. Jâai dĂ©jĂ sait voir que toutes les fois qitâon Ă©vapo- foit le liquide au degrĂ© de lâcbullition , la figure du vaisseau contribuoit ou nuisoit peu Ă la cĂ©lĂ©ritĂ© de lâopĂ©ration, sur-tout quand les parois supĂ©rieures du vaisseau Ă©toient mauvais conducteurs de chaleur, comme le verre. On place fine oti plusieurs de ces fioles fur une secondĂ© grille de fer FG, planche ĂLI, fig. a, quâon' pose sur lĂ partie supĂ©rieure dâun solirneau , & sous laquelle on entretient un feu doux. Oil peut suivre de cette maniĂšre un grand nombre dâexpĂ©riences Ă la fois. Un autre appareil Ă©vaporatoire assez commode & assez expĂ©ditif consiste dans une cornue de verre quâon met au bain de fable, comme E e ij 436 Des Vaisseaux Ă©vaporaĂŻoires, on le voit planche III, fig. i , & quâon recouvre avec un dĂŽme de terre cuite mais lâopĂ©- ration est toujours beaucoup plus lente , quand on fe sert du bain de sable; elle nâeĂt pasdâail- leurs exempte de dangers, parce que le fable sâĂ©chaufiant inĂ©galement, tandis que le verre ne peut pas se prĂȘter Ă des degrĂ©s de dilatation locale', le vaisseau est souvent exposĂ© Ă casser. II arrive mĂȘme quelquefois que le fable chaud fait exactement l'office des anneaux de fer reprĂ©sentĂ©s p/a/rc/rs fig Ă© & 6 , fur - tout lorsque le vase contient un fluide qui distille. Une goutte de fluide qui sâĂ©cĂźabousse & qui vient tomber fur les parois du vaisseau Ă lâen- droit du contact de Panneau de fable, le fait casser circulairement en deux parties terminĂ©es par une ligne bien tranchĂ©e. Dans les cas oĂč lâcvaporation exige une grande intensitĂ© de feu , on fe sert de creusets de terre ; mais en gĂ©nĂ©ral on entend le plus communĂ©ment par le mot Ă©imporatĂŹon une opĂ©ration qui fe fait au degrĂ© de lâeau bouillante , ou trĂšs- peu au-dessus. §. I V. De la CrĂŹfiallĂŹfation. La cristallisation est une opĂ©ration dans laquelle les parties intĂ©grantes dâun corps fĂ©pa- De la Cristallisation. 437 rces les unes des autres par lâinterposition dâun fluide, font dĂ©terminĂ©es par la force dâattraction quâelles exercent les unes fur les autres, Ă fe rejoindre pour former des malles solides. Lorsque les molĂ©cules dâun corps font simplement Ă©cartĂ©es par le calorique , & quâen vertu de cet Ă©cartement ce corps eĂt portĂ© Ă lâĂ©tat de liquide , il ne faut, pour le ramener Ă lâĂ©tat de solide, câest-Ă -dire pour opĂ©rer Ăa cristallisation , que supprimer une partie d u calorique logĂ© entre ses molĂ©cules , autrement dit le refroidir. Si le refroidissement est lent Sc fi en mĂȘme tems il y a repos , les molĂ©cules prennent un arrangement rĂ©gulier, 8c alors il y a cristallisation proprement dite si au contraire le refroidissement est rapide , ou si en supposant un refroidissement lent on agite le liquide au moment oĂč il va passer Ă lâĂ©tat concret, il y a cristallisation confuse. Les mĂȘmes phĂ©nomĂšnes ont lieu dans les solutions par lâeau ; ou pour mieux dire , les solutions par lâeau font toujours mixtes, comme je lâai dĂ©jĂ fait voir dans le paragraphe premiqr rie ce chapitre elles sâopĂšrent en partie par faction de lâeau, en partie par celle du calorique. Tant quâil y a suffisamment dâeau & de calorique pour Ă©carter les molĂ©cules du sel, .au point quâelles soient hors de leur sphĂšre Ee iij q,;3 De la Cristallisation dans lâeau» riâattraction, le sel demeure dans 1 Ă©tat fluide. Lâeau & le calorique viennent-ils Ă manquer, 8c lâattraction des molĂ©cules salines les unes par ^apport aux autres deyient-elle. victorieuse, le sel reprend la forme concrĂšte, & la figure des criss taux est dâautant plus rĂ©guliĂšre , que lâçvapo- ration a Ă©tĂ© plus lente & faite dans un lieu plus tranquille. Tous les phĂ©nomĂšnes qui ont lieu dans la solution des sels se retrouvent Ă©galement dans Içur cristallisation, mais dans un sens inverse, 11 y a dĂ©gagement de calorique au moment oĂč le sel se rĂ©unit & reparoĂźt sous fa forme concrĂšte & solide, & il en rĂ©sulte une nouvelle preuve que les sels font tenus Ă la fois en dissolution par seau ctc par le calorique. Câest par çette raison quâil ne suffit pas pour faire cristalliser les sels qui se liquĂ©fient aisĂ©ment par Ăźe calorique, de leur enlever seau qui les tenoiç çn diĂĂŻoĂźution ; il faut encore leur enlever le calorique , 8c le sel ne cristallise quâautant que ces deux conditions font remplies. Le salpĂȘtre * je muriate oxygĂ©nĂ© de potasse, lâalun, le sulfate de spude, &c. en fournissent des exemples. IL pâen est pas de mĂȘme des sels qui exigent peu de calorique pour ĂȘtre tenus en dissolution, 8c qui par cela mĂȘme font Ă peu prĂšs Ă©galement solubles dans lâeau chaude 8c dans lâeau froide ; il Raffinage bu SalpĂȘtre. 43^ suffit de leur enlever lâeau qui les tenoit en dissolution pour les faire cristalliser, & ils reparaissent sous forme concrĂšte dans lâeau bouillante mĂȘme, comme on lâobserve relativement au sulfate de chaux , aux muriates de soude 6c de potasse, 6c Ă beaucoup dâautres. Câest fur ces propriĂ©tĂ©s des sels 8c fur leue diffĂ©rence de solubilisĂ© Ă chaud 6c Ă froid, quâeĂt fondĂ© le raffinage du salpĂȘtre. Ce sel, tel quâiĂŹ est retirĂ© par une premiĂšre opĂ©ration , 6c tel quâil est livrĂ© par les salpĂȘtriers, est composĂ© de sels dĂ©liquefcens qui ne sont pas susceptibles, de cristalliser, tels que le nitrate 6c le muriate de chaux ; de sels qui sont presquâĂ©galement solubles Ă chaud Sc Ă froid , tels que les muriates de potasse Sc de soude ; enfin de salpĂȘtre , qui est. beaucoup plus soluble Ă chaud quâĂ froid. On commence par verser sur tous ces sels confondus ensemble une quantitĂ© dâeau suffi-», santĂ© pour tenir en dissolution les moins solubles de tous , 8c ce sont les muriates de soude Sc de potasse. Cette quantitĂ© dâeĂĄu tient facilement en dissolution tout le salpĂȘtre , tant quâelle est chaude ; mais il nâen est plus de mĂȘme lorsquâelle se refroidit la majeure partie du salpĂȘtre cristallise, il nâen reste quâenviron un sixiĂšme tenu en dissolution, 6c qui se trouve Ee iv '440 Raffinage du SalpĂŹtef. confondu avec le nitrate calcaire A avec Ăźe& muriates. Le salpĂȘtre quâon obtient ainsi est un peu imprĂ©gnĂ© de sels Ă©trangers, parce quâiĂ a cristallisĂ© dans une eau qui elle - mĂȘme en Ă©tcit chargĂ©e âą mais on iâen dĂ©pouille complĂštement par une nouvelle dissolution Ă chaud avec trĂšs-, peu dâeau & par une nouvelle cristallisation. A 1 Ă©gard des eaux surnageantes Ă la cristallisation d u salpĂȘtre, & qui contiennent un mĂ©lange de salpĂȘtre & de distĂ©rens sels, on les fait Ă©vaporer pour en tirer du salpĂȘtre brut, quâon puriste ensuite Ă©galement par deux nouvelles dissolutions & cristallisations. Les sels Ă base terreuse qui sont incnslalli- sables , font rejettes sâils ne contiennent point de nitrates; fi au cĂłntraire ils en contiennent, on les Ă©tend avec de lâean, on prĂ©cipite fa terre par le-mĂČyen de la potasse, on laisse dĂ©poser, on dĂ©cante, on sait Ă©vaporer & on met Ă crit talliser. - Ce-qui sâobserve dans le raffinage du salpĂȘtre, peut servir de rĂšgle toutes les fois quâil est question' par voie de cristallisation plusieurs sels mĂȘlĂ©s ensemble. 11 faut alors Ă©tudier la rature de chacun , la proportion qui sâen dissout H-ahs des quantitĂ©s donnĂ©es dâeau, lette diffĂ©rence de solubilitĂ© Ă chaud & Ă froid. Si Ă Vaisseaux pour la CristallisĂąt. 44? ççs propriĂ©tĂ©s principales on joint celle quâont quelques sels de se dissoudre dans lâalkool ou dans un mĂ©lange dâalkool & dâeau , on verra quâon a des ressources trĂšs multipliĂ©es pour opĂ©rer la sĂ©paration des sels par voie de cristallisation. Mais il faut convenir en mĂȘme tems quâil est difficile de rendre cette sĂ©paration complĂšte & absolue. Les vaisseaux quâon emploie pour la cristallisation des sels, font des terrines de grĂšs A, plane. II , figures 1 & % , Sc de grandes capsules applaties , planche III, fig. 7. Lorsqyâon abandonne une saline Ă une Ă©vaporation lente , Ă Pair libre & Ă la chaleur de ĂŹâatmosphĂšre, on doit employer des vases un peu Ă©levĂ©s , tels que celui reprĂ©sentĂ© pi. III, fig. 3 , alĂŹn quâil y ait une Ă©paisseur un peu considĂ©rable de liqueur ; on obtient par ce moyen des cristaux beaucoup plus gros & austĂŹ rĂ©guliers quâon puisse lâespĂ©rer. Non-seulemenr tous les sels cristallisent sous diffĂ©rentes formes , mais encore la cristallisation de chaque sel varie suivant les circonstances de la cristallisation. II ne faut pas en conclure que la figure des molĂ©cules salines ait rien dâin- dĂ©terminĂ© dans chaque espĂšce rien nâest plus constant au contraire que la figure des molĂ©cules pnmiĂiyçs des corps s sur-toqiĂ lâĂ©gard. 442 De la Cristallisation, des Sels, des sels. Mais les cristaux qui se forment sous dos yeux, font des aggrĂ©gations de molĂ©cules, & ces molĂ©cules, quoique toutes parfaitement Ă©gales en figure 8c en grosseur , peuvent prendre des arrangemens diffĂ©rĂ©es , qui donnent lieu Ă une grande variĂ©tĂ© de figures toutes rĂ©guliĂšres, & qui paraissent quelquefois nâavoir aucun rapport , ni entrâelles, ni avec la figure du cristal originaire. Cet objet a Ă©tĂ© savamment traitĂ© par M. lâAbbĂ© Hauy , dans plusieurs MĂ©moires prĂ©sentĂ©s Ă lâAcadcmie , & dans un Ouvrage fur ia structure des cristaux. II ne reste plus mĂȘme quâĂ Ă©tendre Ă la classe des sels ce a fait plus particuliĂšrement pour quelques pierres, cristallisĂ©es. §. V, De la DiflillatĂŹon fimple. La distillation a deux objets bien dĂ©terminĂ©s t je distinguerai en consĂ©quence deux espĂšces de distillation, la distillation simple & la distillation composĂ©e. Câest uniquement de la premiĂšre dont je rn'occuperai dans cet article, Lorsquâon soumet Ă la distillation deux corps dont lâun est plus volatil, câest-Ă -dire, a plus dâaffinitĂ© que l'autre avec le calorique, le but qu'on se propose est de les sĂ©parer le plus De ea Distillation simple. 444 yolatil prend la forme de gaz , & on le condense ensuite par refroidissement dans des appareils propres Ă remplir cet objet. La distillation nâest alors, comme lâĂ©vaporation, quâune opĂ©ration en quelque façon mĂ©canique qui fĂ©-, pare lâune de lâautre deux substances , fans les. dĂ©composer & sans en altĂ©rer la nature. Dans lâĂ©vaporation câĂ©toit le produit fixe quâon cher- choit Ă conserver, sans sâembarrasser de conserver le produit volatil ; dans la distillation au, contraire on sâattache le plus communĂ©ment Ă recueillir le produit volatil, Ă moins quâon ne se propose de les conserver tous deux. Ainsi la, distillation simple bien analysĂ©e ne doit ĂȘtre considĂ©rĂ©e que comme une Ă©vaporation en vaisseaux clos. Le plus simple de tous les appareils distilla- toires est une bouteille A , plane. III, fig. 8 , dont on courbe , dans la verrerie mente , le col B C en B D. Cette bouteille ou fiole porte alors le nom de cornue ; on la place ou dans un fourneau de rĂ©verbĂšre, comme on le voit planche X111, fig-z, ou au bain de fable fous une couverture de terre cuite, comme on le voit planche III , fig. 1 . Pour recueillir A pour condenser les produits, on adapte Ă la cornue un rĂ©cipient E , planche III, fig. L , quâon lutte avec elle quelquefois, fiu-iout dans les opĂ©- '444 D L la Cornue et DE lâAlambic. rations de pharmacie, on se sert dâune cucur- bite de verre ou de grĂšs A, planche III , fig. i% , surmontĂ©e de son chapiteau B, ou bien dâun alambic de verre auquel tient un chapiteau dâune seule piĂšce, figure ij. On mĂ©nage Ă ce dernier une tubulure, câest-Ă -dire une ouverture T, quâon bouche avec un bouchon de cristal usĂ© Ă sĂ©meril. On voit que le chapiteau B de lâalambic a une rigole r r, destinĂ©e Ă recevoir la liqueur qui se condense, & a la conduire au bec r S par lequel elle sâĂ©coule. Mais, comme dans presque toutes les distillations il y a une expansion de vapeurs qui pourroit faire Ă©clater les vaisseaux, on est obligĂ© de mĂ©nager au ballon ou rĂ©cipient Ă , fig. A, y dans lequel .on entretient toujours de seau fraĂźche. On la laisse Ă©couler par le moyen du robinet R , quand on sâapperçoit quâelle devient trop chaude, & on la renouvelle avec de la fraĂźche. II est aisĂ© de concevoir quel est fustige 4 e cette eau ; Tobjet de la distillation est de ^6 Du RĂ©frigĂšrent et u Serpentin* convertir en gaz la matiĂšre quâon veut distiller & qui est contenue dans la cucurbite-, & cette conversion se sait Ă lâaide du calorique fourni par le feu du fourneau mais il nây auroit pas de distillation , si ce mĂȘme gaz ne fe condensoit pas dans le chapiteau, sâil nây perdoit pas la forme de gaz & ne redĂ©venoit pas liquidĂ©. 11 est donc nĂ©cessaire que la substance que lâon distille dĂ©pose dans lĂ© chapiteau tout le calorique qui sây Ă©toit combinĂ© dans la cucurbite * & par consĂ©quent que les parois dtl chapiteau soient toujours entretenues Ă une tempĂ©rature plus basse que celle qui peut maintenir la substance Ă distiller dans lâĂ©tat de gaz. Lâeau du rĂ©frigĂšrent est destinĂ©e Ă remplir cet office. On fait que lâeau fe convertit en gaz Ă 80 degrĂ©s du thermomĂštre françois, lâesprit - de-vin oti alkool Ă 67 , lâĂ©ther Ă 32 ; on conçoit donc que ces substances ne distilleroiem pas, ou plutĂŽt qnâelles sâĂ©chapperoient en vapeurs aĂ©riformes, si la chaleur du rĂ©frigĂšrent nâĂ©toit pas entretenue au-dessous de ces degrĂ©s respectifs. Dans la distillation des liqueurs spiritueuses & Ă©n gĂ©nĂ©ral des liqueurs tres-expansives, le rĂ©frigĂšrent ne suffit pas pour condenser toutes les vapeurs qui sâĂ©lĂšvent de la cucurbite alors ait lieu de recevoir directement la liqueur du bec T U de lâalapabie dans un rĂ©cipient, on inter-» tu RĂ©frigĂšrent et du Serpentin. 447 pose entre deux un serpentin. On donne ce nom Ă un instrument reprĂ©sente fig. 18. 11 consiste en nn tuyau tournĂ© en spirale, & qui fait un grand nombre de rĂ©volutions dans un seau de cuivre Ă©tamĂ© BCDE. On entretient toujours de lâeau dans ce seau, Sc on la renouvelle quand elle sâĂ«chaufle. Cet instrument est en usage dans tous les atteliers de fabrication dâeau-dĂ©viĂ© ; on nây emploie pas mĂȘme de chapiteau proprement dit ni de rĂ©frigĂšrent, & toute la condensation sâopĂšfe dans le serpentin. CeluĂŻ reprĂ©sentĂ© dans la figure 18 , a un tuyau double dont l'un est spĂ©cialement destinĂ© Ă la distillation des matiĂšres odorantes. Quelquefois, mĂȘme dans la distillation simple, on est obligĂ© dâajotiterune allonge entre la cornu* Sc le rĂ©cipient, comme on le voit fig. n. Cette disposition peut avoir deux objets ; ou de sĂ©parer sun de lâaĂștre des produits de diffĂ©rens degrĂ©s de volatilisĂ©, ou dâcloigner le rĂ©cipient du four* neau, asin que la matiĂšre qui doit y ĂȘtre contenue Ă©prouve moins de chaleur. Mais ces appareils Sc plusieurs autres plus compliquĂ©s qui ont Ă©tĂ© imaginĂ©s par les anciens, font bien Ă©loignĂ©s de rĂ©pondre aux vues de la Chimie moderne on en jugera par les dĂ©tails dans lesquels jâentrerai Ă Iâartide de la distillation composĂ©e. 448 DĂȘ LA SlsBLiMAâriĂfn §. V I. De la SublĂŹmĂ iiĂłn, On donne le nom de sublimation Ă la dis-» filiation des matiĂšres qui se condensent dan» tin Ă©tat concret ainsi on dit la sublimation du soufre , la sublimation du sel ammoniac ou mu- riate ammoniacal, &c. Ces opĂ©rations nâexi- gent pas dâappareils particuliers ; cependant on a coutume dâcmpĂŹoyer pour la sublimation du soufre, ce quâon nomme des aludeis. Ce font des vaisseaux de terre on de sayance qui sâa- les uns avec les autres, & qui fe placent fur une cucurbite qui contient le soufre. Undes meilleurs appareils fublimatoires pour Ăes matiĂšres qui ne font point trĂšs-volatiles, eĂl une fiole Ă mĂ©decine quâon enfonce aux deux tiers dans un bain de fable ; mais alors on perd une partie du produit. Toutes les fois quâon veut les conserver tous, i! faut se rapprocher des appareils pneumato - chimiques , dont je vais donner la description clans le Chapitre suivant. CHAPITRE Dp ÂŁA Distiliation COMPOSĂE, q&p CHAPITRE VI. Des DijĂŹillatiorĂŹs pneumdto - chimiques , des Dissolutions mĂ©calliques , & de quelques autres 'opĂ©rations qui exigent des Appareils trĂšs~ 'compliquĂ©s . §. PREMIER. Des Dijlillations composĂ©es > & des DijhllationĂŹ pneumato-chimiqucs. J E nâai prĂ©sentĂ© dans ĂŹe tz. p da Chapitre prĂ©cĂ©dent, la distillation, que coinme une opĂ©ration simple, dont lâobjet est de sĂ©parer iâune de PĂąture deux substances de volatiĂźitĂ© distĂ©- ĂŹ'ente mais le plus souvent la distillation fait plus ; elle opĂšre une vĂ©ritable dĂ©composition du corps qui y est soumis elle fort alors de la classe des opĂ©rations simples, & elle rentrĂ© dans Tordre de celles qtsion peut regarder comme des plus compliquĂ©es de la chimie. II est fans doute de l'estence dĂ© toute distillation, que la substance que lâon distille soit rĂ©duite Ă lâĂ©tat de gaz dans la cucurbite par fa combinaison avec le calorique ; mais dans la distillaâ F f HfO Des Ap. de Hales, Rouelle, WoulĂše. tion simple ce mĂȘme calorique se dĂ©pose dans le rĂ©frigĂšrent ou dans le serpentin, & la mĂȘme substance reprend son Ă©tat de liquiditĂ©. II nâen est pas ainsi dans la distillation composĂ©e; il y a dans cette opĂ©ration dĂ©composition absolue de la substance soumise Ă la distillation une portion telle que le charbon demeure fixe dans la cornue, tout le reste se rĂ©duit en gaz dâun grand nombre dâespĂšces. Les uns font susceptibles de se condenser par le refroidissement , & de reparoĂźtre sous forme concrĂšte & liquide ; les autres demeurent constamment dans lâĂ©tat aĂ©rifontĂŹe ; ceux-ci font absorbables par lâeau , ceux-lĂ le font par les alkalis ; quelques-uns ne font absorbables par aucune substance. Un appareil distillatoire ordinaire, & tel que ceux que jâai dĂ©crits dans le chapitre prĂ©cĂ©dent, ne suffiroit pas pour retenir & pour sĂ©parer des produits avrĂsi variĂ©s on est donc obligĂ© d'avoir recours Ă des moyens beaucoup plus compliquĂ©s. Je pourrois placer ici un historique des tentatives qui ont Ă©tĂ© successivement faites pour retenir les produits aĂ©riformes qui se dĂ©gagent des distillations ; ce seroit une occasion de citer Hales, Rouelle, Woulfe & plusieurs autres chimistes cĂ©lĂšbres ; mais comme je me fuis fait une loi dâĂȘrre aussi concis quâil se- DĂ© la Distillation composĂ©e, 4pi roit possible, jâai pensĂ© quâii valoir mieux dc> crire tout dâun coup lâappareil le plus parfait, plutĂŽt que de fatiguer le lecteur par le dĂ©tail de tentatives infructueuses faites dans un tems oĂč lâon nâavoit encore que des idĂ©es trĂšs-in - parfaites fur la nature des gaz en gĂ©nĂ©ral. Lâaj- pareil dont je vais donner la description est destinĂ© Ă la plus compliquĂ©e de tontes les distillations on pourra le simpliste! enĂuite suivant la nature des opĂ©rations. A , planche 1F , figure i , reprĂ©sente une cornue de verre tubulĂ©e en H , dont le col B sâajuste avec un ballon G C Ă d eux pointes. A la tubulure supĂ©rieure D de ce ballon sâajuste un tube de verre DE f g qui vient plonger par son extrĂ©mitĂ© g dans la liqueur contenue dans la bouteille L. A la fuite de la bouteille L qui est tubulĂ©e en xxx font trois autres bouteilles L', L", L'", qui ont de mĂȘme trois tubulures ou gouleaux x, x\ x; x", x", x' 1 ; x'", x' !> , x'". Chaque bouteille est liĂ©e par un tube de verre x y x'y'fi, xy"fi' ; en tin Ă la derniĂšre tubulure de la bouteille Lest adaptĂ© un tube x"'R M qui aboutit fous une cloche de verre, laquelle est placĂ©e fur la tablette de lâappareil pneumato- chimique. CommunĂ©ment on met dans la premiĂšre bouteille un poids bien connu dâçau distillĂ©e, 8c dans les trois autres de la potasse F f ij H52 DĂš la DlSTILLAflON COMPOSĂE» caustique Ă©tendue dâeau la tarre dĂ© ces bouteilles & le poids de la liqueur alkaline quâelles contiennent doivent ĂȘtre dĂ©terminĂ©s avec un trĂšs-grand foin. Tout Ă©tant ainsi disposĂ©, on lute toutes les -jointures , savoir celle B de la cornue au ballon, Sc celle D de la tubulure supĂ©rieure du ballon avec du lut gras recouvert de toile imbibĂ©e de chaux & de blanc dâĆuf, âą& toutes les autres avec un lut de tĂ©rĂ©benthine cuite & de cire fondues ensemble. On volt dâaprĂšs ces dispositions que lorfquâon a mis le feu fous la cornue A, & que la substance quâelle contient a commencĂ© Ă se dĂ©composer-, les produits les moins volatils doivent se condenser 8c se sublimer dans le col mĂȘme de la cornue, & que câest principalement-lĂ que -doivent se rastembler les substances concrĂštes que les matiĂšres plus volatiles telles que les huiles lĂ©gĂšres , Pammoniaque & beaucoup dâau- tres substances, doivent fe condenser dans le marras GC; que les gaz , au contraire, qui ne peuvent ĂȘtre condensĂ©s par le froid, doivent bouillonner Ă travers les liqueurs contenues dans les bouteilles LL/L/'L/"; que tout ce qui est abĂbrbable par Peau doit relier dans la bouteille L ; que tout ce qui est susceptible dâĂȘtre absorbĂ© par lâalkaii doit rester dans les bouteilles , L' L" \J", enfin que les gaz qui ne font De la Distillation composĂ©e. 433 sbsorbables ni par Peau. , ni par les alkalis doivent sâĂ©chapper par le tube- R M, Ă la sortie duquel ils peuvent ĂȘtre reçus dans des cloches de verre. Enfin ce quâon appelok autrefois le caput mortuum , le charbon & la terre'comme absolument fixes, doivent rester dans la cornue». On a toujours dans cette maniĂšre dâopĂ©rer une preuve matĂ©rielle de du rĂ©sultat; car le poids des. matiĂšres en total doit ĂȘtre le mĂȘme avant & aprĂšs PopĂ©ration6 donc on a opĂ©rĂ© par exemple fur 8 onces de gomme arabique ou. dâamidon, le poids du rĂ©sidu charbonneux qui restera dans la cornue A aprĂšs, lâopĂ©ration, plus celui des produits rassemblĂ©s dans son col & dans le matras G C , plus celui du gaz rassemblĂ© dans la cloche M , plus enfin Paugmentation de poids acquise par les bouteilles L,L',L",L"'; tous ces poids, dis-je, rĂ©unis doivent former, un total de 8 onces. Sâil y a plus ou moins, il y a erreur, & il faut recommencer PexpĂ©rience jusquâĂ ce quâon ait un rĂ©sultat dont on soit satisfait, & qui diffĂšre Ă peine de 6 ou 8 grains par livre de matiĂšre mise en expĂ©rience. Jâai rencontrĂ© long-tems dans ce genre dâex- pĂ©riences des difficultĂ©s presquâinsurraontables.», & qui meuroient obligĂ© dây renoncer, fi je ne fusse parvenu enfin Ă - les lever par un moyen. F f iij. 4yp DĂš la Distillation composĂ©e, trĂšs-simple, & dĂČnt. M, HassenĂratz mâa Fourni AidĂ©e. Le moindre ralentissement dans ie degrĂ© de feu du fourneau, & beaucoup dâautres circonstances insĂ©parables de ce genre dâexpĂ©rien- çes occasionnent souvent des rĂ©absorptions de gAa lâeau de la cuye rentre rapidement dans 'la bouteille Lpar le tube M la mĂȘme. chose arrive dâune bouteille Ă lâautre, & souvent la liqueur remonte jusques dans le ballon C. On prĂ©vient ces accidens en employant des, ^bouteilles Ă trois tubulures, & en adaptant Ă Aune dâelles un tube capillaire S t , si', st", s' !l i ", dont le bout doit plonger dans la liqueur des, bouteilles. SâiĂ y a; absorption soit dans la cornue, soit dans quelques-unes des bouteilles , il rentre par ces tubes de Pair extĂ©rieur qui remplace le vuide qui sâesl formĂ©, & on en est -quitte pour avoitr un petit mĂ©lange dâair commun dans les produits; mais au moins lâexpĂ©- rience nâest pas entiĂšrement manquĂ©e. Ces tubes peuvent bien admettre de lâair extĂ©rieur, mais ils rie peuvent en laisser Ă©chapper, parçe quâils font toujours bouchĂ©s dans leur partie infĂ©rieure 11' t" t'"- par le fluide des bouteilles. On conçoit que pendant le cours de lâexpĂ©- lieuce, la liqueur des bouteilles doit remonter dans chacun de cĂšs tubes Ă une hauteur relative Ă la pression quâcprouve lâair ou le De ta Distillation composĂ©e. gaz contenu dans la bouteille; or cette pression est dĂ©terminĂ©e par la hauteur & par le poids de la colonne de liquide contenu dans toutes les bouteilles subsĂ©quentes. En supposant donc quâil y ait trois pouces de liqueur dans chaque bouteille, que la hauteur de lâeau de la cuve soit Ă©galement de trois pouces au-deĂĂus de l'orifice du tuyau R M» enfin que la pesanteur spĂ©cifique des liqueurs contenues dans les bouteilles ne diffĂ©rĂ© pas sensiblement de celle- de seau ; lâair de la bouteille L sera comprimĂ© par un poids Ă©gal Ă celui dâune colonne d'eau de 12 pouces. Lâeau sâĂ©levera donc de 12 pouces dans le tube S t , dâoĂč il rĂ©sulte qu'il faut donner Ă ce tube plus de 12 pouces de longueur au-destus du niveau du liquide Ă b. Le tube s't' doit par la mĂȘme raison avoir plus de p pouces, le tube A* plus de six, 6c le tube s"c m plus de trois. On doit au surplus donner Ă ces tubes plus que moins, de longueur Ă cause des oscillations qui ont- souvent lieu. On est obligĂ© dans quelques cas dâimroduire un semblable tube entre la cornue & le ballon ; mais. comme ce tube ne plonge point dans lâeau » comme il nue st point; bouchĂ© par un liquide, au moins jusquâĂ ce quâil en ait passĂ© par le progrĂšs de la distillation , il faut en boucher Couverture supĂ©rieure avec un peu de lut, Sc. FÂŁiv 4 ' E LĂ DĂCOMPOSITION DE lâEau. qĂłs ?. I V. Appareil particulier pour la dĂ©compofitĂŻoti de Veau. Jâai dĂ©jĂ exposĂ©, dans la premiĂšre Partie dĂ© cet Ouvrage, Chapitre VIII, page 87, les expĂ©riences relatives Ă la dĂ©composition de Peau; jâĂ©viterai donc des rĂ©pĂ©titions inutiles , & je me bornerai Ă des observations trĂšs-fommaires. Les matiĂšres qui ont la propriĂ©tĂ© de dĂ©composer Peau , sont principalement le fer 8c ĂŹe charbon; mais il faut pour cela qtiâils soient portĂ©s Ă une chaleur rouge fans cette condition lâeau fe rĂ©duit simplement en vapeurs , & elle fe condensĂ© ensuite par le refroidissement, sans avoir Ă©prouvĂ© la moindre altĂ©ration Ă sine chaleur rouge au contraire , le fer & le charbon enlĂšvent lâoxy- gĂšne Ă {'hydrogĂšne; dans le premier cas il siĂš forme de lâoxide noir de fer , & {'hydrogĂšne fe dĂ©gage libre 8c pur fous la forme de gaz ; dans le second il se forme du gaz acide carbonique qui se dĂ©gage mĂȘlĂ© avec le gaz hydrogĂšne , & ce dernier est communĂ©ment carbonisĂ©. On se sert avec avantage, pour dĂ©composer lâeau par le fer, dâuu canon de fusil dont 011 ĂŽte la culasse. Oh trouve aisĂ©ment de ces sortes 466 De la dĂ©composition de lâEad. de cations chez les marchands de fcrailĂźe. On doit choilir les plus longs & les plus forts loisquâils ont trop courts & quâon craint que les luts ne sâĂ©chaussent trop, on y fait souder en soudure forte un bout de tuyau de cuivre. On place ce tuyau de fer dans un fourneau allongĂ© CDEF, planche f^Il,fig. ij , en lui donnant une inclinaison de quelques degrĂ©s de E en F cette inclinaison doit ĂȘtre un peu plus grande quâelle nâeĂt prĂ©sentĂ©e dans la fig. n. On adapte Ă la partie supĂ©rieure E de ce tuyau, une cornue de verre qui contient de lâeau 8c qui est placĂ©e sur un fourneau VVXX. On le lu te par son extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure F avec un serpentin SS', qui sâadapte lui-mĂ©me avec un flacon tubulĂ© H, oĂč se rassemble lâeau qui a Ă©chappĂ© Ă la dĂ©composition. Enfin le gaz qui se dĂ©gage est portĂ© Ă la cuve oĂč il est reçu sous des cloches par le tube KK adaptĂ© Ă la tubu* Jure K d u flacon H. Au lieu de la cornue A, on peut employer un entonnoir fermĂ© dâun robinet par le bas, & par lequel on laisse couler lâeau goutte Ă goutte. Si-tĂŽt que cette eau est parvenue Ă la partie oĂč le tube est Ă©chauffĂ©, elle se vaporise , 8c lâexpĂ©rience a lieu de la mĂȘme maniĂšre que si elle Ă©toit fournie en vapeurs par le moyen de la cornue A. Dans lâexpĂ©rience que nous avons faite , De la dĂ©composition de lâEa'ct. 467 M. Meusnier & moi, en prĂ©sence des Com- tnissaires de lâAcadĂ©mie , nous nâavions rien nĂ©gligĂ© pour obtenir la plus grande prĂ©cision possible dans les rĂ©sultats ; nous avions mĂȘme portĂ© le scrupule jusquâĂ faire le vnide dans les vaisseaux avĂąnt de commencer lâexpĂ©rience , asin que le gaz hydrogĂšne que nous obtiendrions fĂ»t exempt de mĂ©lange de gaz azote; Nous rendrons compte Ă lâAcadĂ©mie , dans un trĂšs-grand dĂ©tail, des rĂ©sultats que noiis avons obtenus. Dans un grand nombre de recherches oiĂŻ est obligĂ© de substituer an canon de fusil des tubes de verre , de porcelaine ou de cuivre. Mais les premiers ont lâiriconvĂ©nient dâĂȘtre faciles Ă fondre pour peu que InexpĂ©rience nĂ© soit pas bien mĂ©nagĂ©e, le tube sâapplatit & fĂ© dĂ©forme. Les tubes de porcelaine font la plupart percĂ©s dâune infinitĂ© de petits trous imperceptibles par lesquels le gaz sâĂ©chappe , surtout sâil est comprimĂ© par une colonne dâeaĂș. Câest ce qui rnâa dĂ©terminĂ© Ă me procurer un tubĂ© de cuivre rouge, que M. de la L riche ĂĄ bien voulu faire couler plein & faire forer fous ses yeux Ă Strasbourg. Ce tube est trĂšs-commode pour opĂ©rer la dĂ©composition de lâal* kool on fait en essec quâexposĂ© Ă une chaleur rouge, il se rĂ©sout en carbone, en gaz acide Gg >j 468 Des L u T ĂĄ. carbonique & en gaz hydrogĂšne. Ce mĂȘme tube peut Ă©galement servir Ă la dĂ©composition de seau par le carbone, 6c Ă un grand nombre dâexpĂ©riences. §. V. De la prĂ©paration & de V emploi des Lut S. Si dans un teins oĂč lâon perdoit une grande partie des produits de la distillation, oĂč lâon ne tenoit aucun compte de tout ce qui se sĂ©parait sous forme de gaz, en un mot oĂč lâon ne faisoit aucune expĂ©rience exacte & rigoureuse , on sentoit dĂ©jĂ la nĂ©cessitĂ© de bien luter les jointures des appareils distillatoires ; combien cette opĂ©ration manuelle & mĂ©canique nâest-elle pas devenue plus importante, depuis quâon ne se permet plus de rien perdre dans les distillations & dans les dissolutions, depuis quâon exige quâun grand nombre de vaisseaux rĂ©unis ensemble se comportent comme sâils nâĂ©toient que dâune feule piĂšce , & comme sâils Ă©toient hermĂ©tiquement fermĂ©s ; enfin depuis quâon nâest plus satisfait des expĂ©riences, quâau- tant que la somme du poids des produits obtenus est Ă©gale Ă celui des matĂ©riaux mis en expĂ©rience. La premiĂšre condition quâon exige de tout Des Luts rĂ©sineux. q6§ lut destinĂ© Ă fermer les jointures des vaisseaux , est dâĂȘtre aussi impermĂ©able que le verre luĂŹ- mĂȘme , de maniĂšre quâaueune matiĂšre , si subtile qirelle soit, Ă lâexception d u calorique , ne puisse le pĂ©nĂ©trer. Une livre de cire fondue avec une once & demie ou deux onces de tĂ©rĂ©benthine , remplissent trĂšs-bien ce premier objet; il en rĂ©sulte un lut facile Ă manier, qui sâattache fortement au verre & qui ne se laisse pas facilement pĂ©nĂ©trer on peut lui donner plus de consistance & le rendre plus ou moins dur, plus ou moins sec , plus ou moins souple , en y ajoutant diffĂ©rentes rĂ©sines. Cette classe de luts a lâavancage de pouvoir se ramollir par la chaleur, ce qui les rend commodes pour fermer promptement les jointures des vaisseaux mais , quelque parfaits quâiĂŹs soient pour contenir les gaz & les vapeurs , il sâen faut bien quâils puissent ĂȘtre dâun usage gĂ©- itĂ©rai. Dans presque tomes les opĂ©rations chimiques, les luts sont exposĂ©s Ă une chaleur considĂ©rable & souvent supĂ©rieure au degrĂ© de lâeau bouillante or Ă ce degrĂ© les rĂ©sines se ramollissent, elles deviennent presque liquides, & les vapeurs expansives contenues dans les. vaisseaux se font bientĂŽt jour & bouillonnent Ă travers. On a donc Ă©tĂ© obligĂ© dâayoir recours Ă des O 8 ss. 47Q D u Lut gras. matiĂšres plus propres Ă rĂ©sister Ă la chaleur, & voici le lut auquel les Chimistes se sont arrĂȘtĂ©s aprĂšs beaucoup de tentatives ; non pas quâĂl pâaĂŹt quelques inconyĂ©niens, comme je le dirai bientĂŽt, mais parce quâĂ tout prendre câeĂt encore celui qui rĂ©unit le plus dâavantages. Je vais donner quelques dĂ©tails fur fa prĂ©paration A sur-tout sur son emploi une longue expĂ©rience en ce genre mâa mis en Ă©tat dâapplanir aux autres un grand nombre de difficultĂ©s. LâefpĂšce de lut dont je parle dans ce mo- t,nent, est connue des Chimistes fous le nom de. lut gras. Pour le prĂ©parer on prend de lâargile non cuite, pure & trĂČs-scche ; Ăłn la rĂ©duit en poudre fine , & on la passe au tamis de foie. On la met ensuite dans un mortier de fonte, & on la bat pendant plusieurs heures Ă coups, yedoublĂ©s avec un lourd pilon de fer , en f arrosant peu Ă peu avec de lâimile de. lin cuite , çâest-Ă -dire , avec de lâhuile de lin quâon a oxygĂ©nĂ©e & rendue siccative, par lâaddition dâun, peu de litharge. Ce lut est encore meilleur & plus tenace , il sâattache mieux au verre quand, au lieu dâhuile grasse ordinaire, on emploie d u vernis gras au fuccin. Ce vernis nâest autre chose quâune dissolution de fuccin ou ambre jaune dans de lâhuile de lin ; mais cette dissolution nâa lieu quâautant que le fuccin a Ă©tĂ© prĂ©alablement D u Lut gras. 471 fondu seul il perd dans cette opĂ©ration prĂ©alable un peu dâacide succinique & un peu dâhuile. Le lut fait avec le vernis gras est, comme je lâai dit, un peu prĂ©fĂ©rable Ă celui fait avec de lâhuile de lin seul; mais il est beaucoup plus cher , & lâexcĂ©dent de qualitĂ© quâon acquiert nâeĂt pas en proportion de lâexcĂ©dent du prix t austĂŹ est-il rarement employĂ©. Le lut gras rĂ©lĂŹste trĂšs-bien Ă un degrĂ© de chaleur mĂȘme assez violent il est impermĂ©able aux acides & aux liqueurs spiritueuses; il prend bien fur les mĂ©taux, fur le grĂšs, fur la porcelaine & fur le verre, mais pourvu quâils a yen t Ă©tĂ© prĂ©alablement bien fĂ©chĂ©s. Si par malheur dans le cours dâune opĂ©ration la liqueur en distillation sâest fait jour & quâil ait pĂ©nĂ©trĂ© quelque peu dâhumiditĂ©, soit entre le verre & le lut, soit entre diffĂ©rentes couches mĂȘme du lut , il est dâune extrĂȘme difficultĂ©- de reboucher les ouvertures qui se sont formĂ©es ; Sc câest un des principaux ineonvĂ©niens, peut-ĂȘtre le seul, que prĂ©sente lâusage du lut gras. La chaleur ramollit ce lut, & mĂȘme au point de le faire couler ; il a besoin en consĂ©quence . dâĂȘtre contenu. Le meilleur moyen est de le recouvrir avec des bandes de vessie , quâon mouille & quâon tortille tout autour. On fait Ggiv 473 Du Lut de Chaux ensuite une ligature avec de gros fil au-dessus. & au-dessous du lut, puis on passe par-dessus- le lut mĂȘme & par consĂ©quent par-destiis la, veille qui le recouvre , un grand nombre de. tours de fil un lut arrangĂ© avec ces prĂ©cautions , est Ă lâabri de tout accident. TrĂšs-souvent la figure des jointures des vaisseaux ne permet pas dây faire une ligature , Sc c-est ce qui arrive au col des bouteilles Ă trois gouleaux il faut dâailleurs beaucoup dâadresse pour ferrer, suffisamment le fil sans Ă©branlçr lâappareil, & dans les expĂ©riences oĂč les kits font trĂšs- multipliĂ©s, on en dĂ©rangerait souvent plusieurs pour en arranger un seul. Alors on substitue Ă la vessie & Ă la ligature. des bandes de toile imbibĂ©es de blanc dâceuf dans lequel on a dĂ©layĂ© de la chaux. On applique fur le lut gras les bandes de toile encore humides ; en peu de tems elles Ăe sĂšchent Sc RequiĂšrent une assez grande duretĂ©. On peut appliquer ces mĂȘmes bandes fur les hits de cire & dc rĂ©sine. De la colle forte dĂ©layĂ©e dans de. âeau , peut supplĂ©er au blanc dâoeuf. La premiĂšre attention quâon doit avoir avant dâappliquer un lut quelconque sur les jointures des vaisseaux, est de les alßÚoir & de les assujĂ©tir solidement, de. maniĂšre quâils ne puissent fe prĂȘter Ă aucun mouvement. Si câcsl le col st de Blanc dâ u f, ^75 d ! une cornue quâon veut luter Ă celui dâun rĂ©cipient , il faut quâil y entre Ă peu prĂšs juste ; sâil y a un peu de jeu, il faut assujĂ©tir les deux vaisseaux en introduisant entre leurs cols de petits morceaux, fort courts dâaluinettes ou de bouchon. Si la disproportion des deux cols est trop grande, on choisit un bouchon qui entre juste dans le col du marras ou rĂ©cipient ; on fait au milieu de ce bouchon un trou rond de la grosseur nĂ©cessaire pour recçvoir le col de la cornue. La mĂȘme prĂ©caution est nĂ©cessaire Ă lâĂ©gard 1 des tubes recourbĂ©s , qui doivent ĂȘtre lutĂ©s Ă des gouleaux de bouteme , comme dans la planche IV, fig. 1. On commence par choisir un bouchon qui entre juste dans le gouleau ; puis on le perce dâun trou avec une lime dâune efpcce nommĂ©e queue de rat. Voye^ une de ces limes reprĂ©sentĂ©e plane. I, fig. 16. Quand un mĂȘme gouleau est destinĂ© Ă recevoir deux tubes, ce qui arrive trĂšs - souvent, fur-tout Ă dĂ©faut de bouteilles Ă deux §c Ă trois gouleaux, on perce le bouchon de deux & de trois trous, pour quâil puisse recevoir deux ou trois tubes. On voit un de ces bouchons reprĂ©sentĂ© pi. IV, fig- § - Ce nâest que lorsque lâappareil est ainsi solidement assujetti & de maniĂšre Ă ce quâaucune 474 De Remploi des Luts, partie nâen puisie jouer, quâon doit commencer Ă inter. On ramollit dâabord Ă cet effet le lut, en le pĂ©trissant,- quelquefois mĂȘme, fur-tout en hiver, on eĂĂŹ obligĂ© de le faire lĂ©gĂšrement chauffer on le roule ensuite entre les doigts, pour le rĂ©duire en petits cylindres quâon applique fur les vases quâcn veutluter, en ayant, foin de les appuyer & de les applatir fur le verre, afĂŹn quâils y contractent de lâadhĂ©rence. A un premier petit cylindre on en ajoute un second , quâon applatit Ă©galement , mais de maniĂšre que son bord empiĂšte fur le prĂ©cĂ©dent, & ainsi de fuite. Quelque simple que soit cette opĂ©ration, il nâefl pas donnĂ© Ă tout le monde de la bien faire , & il nâest pas rare de voir les personnes peu an fait, recommencer un grand nombre de fois des luts fans succĂšs, tandis que dâautres y rĂ©ussifient avec certitude & dĂšs la. premiĂšre sois. Le lut fait, on le recouvre, comme je lâai dit, avec de la vessie bien ficelĂ©e & bien ferrĂ©e,. ou avec des bandes de toile imbibĂ©es de blanc dâocuf & de chaux. Je rĂ©pĂ©terai encore quâi! faut bien prendre garde, en faisant un lut & sur - tout en le ficelant, dâĂ©- branler tous les autres ; autrement on dĂ©truiroit son propre ouvrage, & on ne parviendroit jamais Ă clore les vaisseaux. On ne doit jamais commencer une expĂ©-> De lâemploi des Luts. 475â rĂŹence , sans avoir essayĂ© prĂ©alablement les luts. II suffit pour cela, ou de chausser trĂšs-lĂ©gĂšrement la cornue A , plane. IF, fig. 1 , ou de foufrlcr de lâair par quelques - uns des tubes s s's" s "â4 le changement de pression qui en jĂ©suite, doit changer le niveau de la liqueur dans tous les tubes ; niais fi lâappareil perd air de quelque part, la liqueur se remet bientĂŽt Ă son niveau ; elle relie au contraire constamment , soit au dessus, soit au-dessous , si {appareil est bien fermĂ©. On ne doit pas oublier que câest de la maniĂšre de Inter, de la patience, de FexaĂ©litude quâon y apporte , que dĂ©pendent tous les succĂšs de la Chimie moderne il nâest donc point dâopĂ©ration qui demande foins & dâattention. Ce seroit un grand service Ă rendre aux Chimistes & sur-tout aux Chimistes pneumatiques , que de les mettre en Ă©tat de se passer de luts, ou du moins dâen diminuer considĂ©rablement le nombre. J'avois dâabord pensĂ© Ă faire construire des appareils dont toutes les parties fussent bouchĂ©es Ă frottement, comme les flacons bouchĂ©s en cristal ; mais lâexĂ©cution mâa prĂ©sentĂ© dâassez grandes difficultĂ©s. II mâa paru prĂ©fĂ©rable de supplĂ©er aux luts par le moyen de colonnes de mercure , de quelques lignes 47- vons, toutes les oxygĂ©nations possibles ont eu lieu. II ne peut donc y avoir de nouvelles com* bussions ou oxygĂ©nations, quâautant quâon fort de cet Ă©tat dâĂ©quilibre & quâon transporte les substances combustibles dans tine tempĂ©rature plus Ă©levĂ©e. Eclaircissons par un exemple ce que cet Ă©noncĂ© peut prĂ©senter dâabstrait. Supposons que la tempĂ©rature habituelle de la terre changeĂąt-dâune trĂšs-petite quantitĂ©, & quâelle devĂźnt feulement Ă©gale Ă celle de lâeau bouillante il est Ă©vident que le phosphore Ă©tant combustible beaucoup au-dessous de ce degrĂ©, cette substance nâexisteroit plus dans la nature dans son Ă©tat de puretĂ© & de simplicitĂ© , elle se prĂ©senteroit toujours dans lâĂ©tat dâacide, câest- Ă -dire oxygĂ©nĂ©e, & son radical seroit au nombre des substances inconnues. II en seroit successivement de mĂȘme de tous les corps com* bussibies, si la tempĂ©rature de la terre deve- 480 Conditions nĂ©cessaires noit de plus en plus Ă©levĂ©e ; & on arrivcroit fensin Ă un point oĂč toutes les combultions possibles seroient Ă©puisĂ©es , oĂč il ne pourroit plus exister de corps combustibles, oĂč tous seroient oxygĂ©nĂ©s & par .consĂ©quent incombustibles. Revenons donc Ă dire quâil ne peut y avoir pour nous de corps combustibles, que ceux qui font incombustibles au degrĂ© de tempĂ©rature dans lequel nous vivons ; ou ce qui veut dire la mĂȘme chose en dâautres termes , quâil est de lâessence de tout corps combustible de ne post- voir jouir de la propriĂ©tĂ© combustible , quâau- tant quâon rĂ©chauffe & quâon le transporte au degrĂ© de chaleur oĂč sâopcre fĂĄ combustion; Ce degrĂ© une fois atteint la combustion commence* & le calorique qui se dĂ©gage par lâefiĂȘt de la dĂ©composition du gaz oxygĂšne , entretient le degrĂ© de tempĂ©rature nĂ©cessaire pour la continuer. Lorsquâil en est autrement j câesl-Ă - dire, lorsque le calorique fourni par la dĂ©composition du gaz oxygĂšne nâest pas suffisant pour que le degrĂ© de chaleur nĂ©cessaire Ă la combustion se continue, elle cesse câest ce quâon exprime lorsquâon dit que le corps brĂ»le mal * quâil est difficilement combustible. Quoique la combustion ait quelque chose dĂ© commun avec la distillation, sur-tout avec la distillation composĂ©e, elle en diffĂšre cependant en Ă©n nn point essentiel. II y a bien dans la distil- lation sĂ©paration dâune partie dĂšs principes du corps que lâon y soumet , & combinaison de ces mĂȘmes principes dans u n autre ordre; dĂ©terminĂ© par les affinitĂ©s qui ont lieu Ă la tempĂ©rature Ă laquelle sâest opĂ©rĂ©e la distillation ; mais il y a plus dans la combustion , il y a addition dâun nouveau principe , lâoxygĂšne , & dissipation dâun autre principe , le calorique. Lâest cette nĂ©cessitĂ© dâemployer IâoxygĂšne dans lâĂ©tat de gaz & dâen dĂ©terminer rigoureusement les quantitĂ©s, qui rend si embarrassantes les expĂ©riences relatives Ă la combustion. Une autre difficultĂ© insĂ©parable de ces opĂ©rations , tient Ă ce que les produits quâĂšlles fournissent se dĂ©gagent presque toujours dans TĂ©tĂąt dĂ© gaz si donc il est difficile dĂ© retenir & de rassembler les produits de la distillation, il lâest bien davantage de recueillir ceux de la combustion; auffi auctirĂŹ des anciens Chimistes nâen a-t-il en la prĂ©tention , & ce genre dâexpĂ©riençÚ appartient-il absolument Ă la Chimie-moderne; AprĂšs avoir rappelĂ© dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale ĂŹe but quâon doit se proposer dans les dissĂ©- rentes expĂ©riences relatives Ă la combustion', jĂ© passe Ă la description des diffĂ©rens appareils quĂ« j'ai imaginĂ©s dans cette vue. Je nâadĂłpterai dans les articles qui composeront ce Chapitre, au- Hh 482 Combustion vu Phosphore cune division relative Ă la nature des combustibles ; je les dallerai relativement Ă la nature des apparais qui conviennent Ă leur combustion. §- I. De la Combujlion du Phosphore & da Charbon. Jâai dĂ©jĂ dĂ©crit, page 77 de cet Ouvrage , les appareils que jâai employĂ©s pour la combustion du charbon & du phosphore. Cependant , comme j'a vois alors plutĂŽt en vue de donner une idĂ©e du rĂ©sultat de ces combustions , que dâenfeigner le dĂ©tail des procĂ©dĂ©s nĂ©cessaires pour les obtenir, je ne me fuis peut- ĂȘtre pas assez Ă©tendu fur la manipulation relative Ă ce genre dâexpĂ©riences. On commence , pour opĂ©rer la combustion du phosphore qu du charbon, par remplir de gaz oxygĂšne dans FappareĂl pneumato-chimique Ă Peau, pi. P">fig* J, une cloche de six pintes su moins de capacitĂ©. LorĂâquâelle est pleine Ă rase & que le gaz commence Ă dĂ©gorger par- dessous, on transporte cette cloche A sur lâap- pareil au mercure , planche IV , fig. 3, Ă lâaide dâun vaisseau de verre ou de fayance trĂšs-plat, quâon ptjsse pĂ rrdessous. Cette opĂ©ration faite, on sĂšche bien avec du papier gris la surface ds et cti Charbon. 4^ mercure, tant dans ^intĂ©rieur quâĂ lâextĂ©rieur de la cloche. Cette opĂ©ration demande quelques prĂ©cautions si on nâavoit pas lâattĂ©mion de plonger le papier gris pendant quelque tems entiĂšrement fous le mercure avant de Pintroduire fous la cloche, ĂČn y feroit passer de Pair commun qui sâattĂĄche avec beaucoup de tĂ©nacitĂ© au papier. Orra dâun autre cĂŽtĂ© une petite capsule D -, de fer ou de porcelaine plate & Ă©vafcĂȘ, sur laquelle on place le corps quâon veut brĂ»ler, aprĂšs en avoir trĂšs - exactement dĂ©terminĂ© lĂ© poids Ă Ja balance dâesiaĂ ; ĂČn recouvre ensuite cette capsule dâune autre un peu plus grande P, qui fait cĂ son Ă©gard Poffice de la cloche du plongeur, & on fait palier le tout Ă travers le mercure aprĂšs quoi on retire Ă travers le mercure la capsule P qui ne servoit en quĂȘlque façon que de couvercle. On peut Ă©viter lâembarras & la difficultĂ© de faire passer les matiĂšres Ăą travers le mercure, en soulevant un des cĂŽtĂ©s de la cloche pendant un instant prefqu'iindivisible i tal gL , Ă lâextrĂ©mitĂ© duquel Ă©toit adaptĂ©e une petite boule L de cuivre-, asin quâon pĂ»t tirer une Ă©tincelle Ă©lectrique de L en d!, & allumer ainsi le gaz hydrogĂšne amenĂ© par le tuyau dDd*. Pour que les deux gaz arrivassent aussi secs quâil Ă©toit possible , on avoir rempli deux tubes M M , N N, dâun pouce & demi de diamĂštre environ, & dâun pied de longueur , avec de la potasse concrĂšte bien dĂ©pouillĂ©e dâacide carbonique & concassĂ©e en morceaux asse? gros pour que les gaz pussent passer libremçnf r>u Gaz hydrogĂšne. yo E B 0 ĂŻ L Ei rienccs que jâai faites avec cet appareil dans mes opuscules physiques & chimiques, imprimĂ©es en 1773 , pages 283,284 , 287 & 286. On peut substituer le mercure Ă seau , & lâex- pĂ©rience nâen est que plus concluante. Un autre procĂ©dĂ© dont jâai exposĂ© le rĂ©sultat dans les MĂ©moires de lâAcadĂ©mie , annĂ©e 1774, .page 371 , & dont la premiĂšre idĂ©e appartient Ă Boyle , consiste Ă introduire le mĂ©tal fur lequel on veut opĂ©rer dans une cornue A , pi, IIl,fig. dont on tire Ă la lampe lâextrĂ©mitĂ© du col , & quâon ferme hermĂ©tiquement en C. O11 oxide ensuite le mĂ©tal } en tenant la cornue sur un feu de charbon , & en la chaussant avec prĂ©caution. Le poids du vaisseau & des matiĂšres cjtiâil contient, ne change pas tant quâon nâa pas rompu lâextrĂ©mitĂ© C du bec de la cornue; mais sitĂŽt quâon procure Ă Pair extĂ©rieur une issue pour rentrer, il le fait avec sifflement. Cette opĂ©ration ne feroit pas fans quelque danger, si on fcelloit hermĂ©tiquement la cornue fans avoir fait sortir auparavant une portion de Pair quâelie contenoit ; la dilatation occasionnĂ©e par la chaleur pourroit faire Ă©clater le vaisseau, avec risque pour ceux qui le tiendroient ou qui seroient dans le voisinage. Pour prĂ©venir ce danger, on doit faire chauffer la cornue avant de la sceller Ă la lampe & en faire sortir une, O xi d ati o N iDU Mercure. 517 portion dâair quâon reçoit sous une cloche dans [appareil pneumato-chimique , asin de pouvoir en dĂ©terminer la quantitĂ©. ' Je nâai point multipliĂ©, autant que je Maurois dĂ©sirĂ©, ces , & je nâai obtenu de rĂ©sultats satisfaisons qu avec lâĂ©tain le plomb ne mâa pas bien rĂ©ussi. II seroit Ă souhaiter que quelquâun voulĂ»t bien reprendre ce travail & tenter lâoxidation dans dissĂ©rens gaz; il seroit, je crois, bien dĂ©dommage des peines attachĂ©es- Ă ce genre dâexpĂ©riences. Tous les oxides de mercure Ă©tant suscepti- blĂ©s de se revivifier sans addition , & de reili- tuer dans son Ă©tat de puretĂ© lâoxygĂšne quâils ont- absorbĂ© , aucun mĂ©tal nâĂ©toit- plus propre Ă devenir le su jet dâexpĂ©riences trĂšs-coocluantes fur la calcination & lâoxidation des mĂ©taux. Jâavois dâabord tentĂ© , pour opĂ©rer lâoxidation dti mercure dans les vaisseaux fermĂ©s , de remplir- une cornue de gaz oxygĂšne, dây introduire une petite portion de mercure & dâadapter Ă son col une vessie Ă moitiĂ© remplie de gaz oxygĂšne,, comme on le voit reprĂ©sentĂ© plancha IV, fig. iz. Je faisois ensuite chausser le mercure de la cornue-; & en continuant trĂšs-lĂČng-tems lâopĂ©ration , jâĂ©tois parvenu Ă en oxider une petite portion , & Ă former de lâoxide ronge- qui nageoit Ă la surface mais la quantitĂ© de- K k iij pS Oxidation du Mercure, mercure que je suis parvenu Ă oxider de cette maniĂšre, Ă©toit si petite , que la moindre erreur commise dans la dĂ©termination des quantitĂ©s de gaz oxygĂšne ayant & aprĂšs lâoxida- tion, auroit jette la plus grande incertitude fur mes rĂ©sultats. JâĂ©tois toujours inquiet dâailleurs, Sc non fans de justes raisons, quâil ne se fĂ»t Ă©chappĂ© de lâair Ă travers des pores de la vessie, sautant plus quâelie se racornit pendant lâopĂ©- ration par la chaleur du fourneau dans lequel on opĂšre , Ă moins quâon ne la recouvre de linges entretenus toujours humides. On opĂšre dâune maniĂšre plus sĂ»re avec lâap- pareil reprĂ©sente plane. , figure L. Voyeg MĂ©m. Acad. annĂ©e 1775 , page yoo. II con- siĂle en une cornue A, au bec de laquelle ou soude Ă la lampe dâĂ©mailleur un tuyau de verre, recourbĂ© BCDE, de 10 Ă \i lignes de diamĂštre, qui sâengage fous une cloche F G contenue & retournĂ©e dans un bassin plein dâeaii ou de mercure. Cette cornue est soutenue sur les barres dâun fourneau MMNN onpeutaustĂŹ se servir dâun bain de sable. On parvient avec cet appareil Ă oxider en plusieurs jours un peu de mercure dans lâair ordinaire, & Ă obtenir un peu dâoxide rouge qui nage Ă la surface on peut mĂȘme le rassembler, le revivifier & comparer les quantitĂ©s de gaz obtenu avec lâabsorp- Oxidation du Fer. yip tion qui a eu lieu pendant la calcination ; voye^ page 3p les dĂ©tails que jâai donnĂ©s fur cette expĂ©rience mais ce genre dâopĂ©rations ne pouvant se faire que trĂšs en petit, il reste toujours de 1 incertitude fur les quantitĂ©s. La combustion du fer dans le gaz oxygĂšne ctant une vĂ©ritable oxidation , je dois en faire mefttion ici. Lâappareil quâemploie M. Ingen- Houfz pour cette opĂ©ration . est reprĂ©sentĂ© pi. IV , fig. ij. Jâen ai dĂ©jĂ donnĂ© la description page 41 , & je ne puis quây renvoyer. On peut austĂŹ brĂ»ler & oxider du fer fous des cloches de verre remplies de gaz oxygĂšne, de la mĂȘme maniĂšre quâon brĂ»le du phosphore ou du charbon. On fe sert Ă©galement pour cette opĂ©ration de lâappareil reprĂ©sentĂ© planche IF ', fig. j , & dont jâai donnĂ© la description , p. 6i. II faut dans cette expĂ©rience, comme dans la combustion , attacher Ă lâune des extrĂ©mitĂ©s du fil de fer , ou des copeaux de fer quâon fe propose de brĂ»ler, un petit morceau dâamadoue 8 c un atome de phosphore le fer chaud quâon passe sous la cloche allume le phosphore ; celui- ci allume lâamadoue , & finflammation fe communique au fer. M. Ingen-Hcufz nous a appris quâon pouvoit brĂ»ler ou oxider de la mĂȘme maniĂšre tous les mĂ©taux, Ă lâexception de lâor, de Pargent & du mercure, II ne sâagit que de K k iv OxiDATION DU sc procurer ces mĂ©taux en fils trĂšs-sins ou err feuilles minces coupĂ©es par bandes ; on les. tortille avec du fil de fer , & ce dernier mĂȘlas communique aux autres la propriĂ©tĂ© de sâen- flammer & de sâoxider. Nous venons de voir comment on parvenoit Ă oxider de trĂšs-petites quantitĂ©s de mercure dans les vaisseaux fermĂ©s & dans des volumes d'air limites ce. nâess de mĂȘme quâavec beaucoup de peine quâon parvient Ă oxider ce mĂ©tal , meure Ă libre. On fe sert ordinairement dans les laboratoires pour cette opĂ©ration dâun mat ras A , planche, lis-, sig. lo , Ă cul trĂšs- pĂŹat , qui a un col B C trĂšs-allongĂ© & terminĂ© par une trĂšs-petite ouverture ce vaisseau porte, le nom d 'enfer de Boyle. On y introduit aĂlĂšz dc mercure pour couvrir son fond, & on le pilace fur un bain de fable quâon entretient Ă un degrĂ© de chaleur foi t approchant du mercure bouillant. En continuant ainsi pendant plusieurs mois, avec cinq ou six de ces matras, & cn renouvellant de te m s en tems le mercure , t-n parvient Ă obtenir quelques onces de cet oxide. Cet appareil a un grand inconvĂ©nient , câess que Pair ne sây renouvelle pas assez; mais, dâun, aime cĂŽtĂ© , si on donnoit Ă Pair extĂ©rieur une u Mercure. 52* du mercure en dissolution , & au bout de quelques jours on nâen retrouverait plus dans le vaisseau. Comme de toutes les expĂ©riences que lâon peut faire fur Ăâoxidation des mĂ©taux, celles furie mercure font les plus concluantes, il feroit Ă souhaiter quâon pĂ»t imaginer un appareil- simple au moyen duquel on pĂ»t dĂ©montrer cette oxidation & les rĂ©sultats quâon en obtient dans les cours publics. On y parviendrait, ce me semble, par des moyens analogues Ă ceux que jâai dĂ©crits pour la combustion des huiles, ou du charbon ; mais je nâai pu reprendre encore ce genre dâexpĂ©riences. Lâoxide de mercure fe revivifie, comme je Fai dit, fans addition ; il ĂuflĂŹt de le faire chauffer Ă un degrĂ© de chaleur lĂ©gĂšrement rouge, ^'oxygĂšne Ă ce degrĂ© a plus dâaffinitĂ© avec le calorique quâavec le mercure, & il fe forme du gaz oxygĂšne ; mais ce gaz est toujours mclĂ© dâun peu de gaz azote , ce qui indique que le mercure en absorbe une petite portion pendant ion oxidation. II contient aussi presque toujours un peu de gaz acide carbonique; ce quâon doit lans doute attribuer aux ordures qui sây mĂȘlent, qui fe charbonnent & qui convertissent ensuite une portion de gaz oxygĂšne en gaz acide carbonique. Si les Chimistes Ă©toient rĂ©duits Ă tirer de f 22 . Gaz oxigĂšne lâoxide de mercure fait par voie de calcination, tout le gaz oxygĂšne quâils emploient dans leurs expĂ©riences , le prix excessif de cette prĂ©paration rendroit absolument impraticables les expĂ©riences un peu en grand. Mais on peut Ă©galement oxygĂ©ner le mercure par lâacide nitrique, & on obtient un oxide rouge plus pur que celui mĂȘme qui a Ă©tĂ© fait par voie de calcination. On le trouve tout prĂ©parĂ© dans le commerce & Ă un prix modĂ©rĂ© il faut choisir de prĂ©fĂ©rence celui qui est en morceaux solides Sc formĂ© de lames douces au toucher & qui tiennent ensemble. Celui qui est en poudre est quelquefois mĂ©langĂ© dâoxide rouge de plomb il ne paroĂźt pas que celui en morceaux solides, soit susceptible de la mĂȘme altĂ©ration. Jâai quelquefois essayĂ© de prĂ©parer moi-mĂȘme cet oxide par lâacide nitrique la dissolution du mĂ©tal faite , jâĂ©vaporois jusquâĂ ĂĂŹccitĂ©, & je calcinois le sel, ou dans des cornues, ou dans, des capsules faites avec des fragmens de rnatras coupĂ©s par la mĂ©thode que jâai indiquĂ©e; mais jamais je n'ai pu parvenir Ă savoir aussi beau que celui du commerce. On le tire, je crois,, de Hollande. Pour obtenir le gaz oxygĂšne de lâoxide de mercure , jâai coutume de me servir dâune cornue de porcelaine Ă laquelle jâadapte un long / EETIPJĂ DE LâOXIDE DE MERCURE. J23 tube de verre qui sâengage fous des cloches, dans lâappareil pneumato-chimique Ă seau. Je place au bout du tube un vase plongĂ© dans lâeau, dans lequel se rassemble le mercure Ă mesure quâil se revivifie. Le gaz oxygĂšne ne commence Ă passer que quand la cornue devient rouge. Câest un principe gĂ©nĂ©ral que M, Berthollet a bien Ă©tabli, quâune chaleur obscure ne suffit pas pour former du gaz oxygĂšne 3 il faut de la lumiĂšre ce qui semble prouver que la lumiĂšre est un de ses principes consti- tuans. On doit dans la revivisication de lâoxide rouge de mercure rejeter les premiĂšres portions de gaz quâon obtient , parce quâeiles font mĂȘlĂ©es dâair commun cn raison de celui contenu dans le vuide des vaisseaux mais avec cette prĂ©caution mĂȘme , on ne parvient pas Ă obtenir du gaz oxygĂšne parfaitement pur; il contient communĂ©ment un dixicme de gaz azote , 8c presque toujours une trĂšs petite portion de gaz acide carbonique. On se dĂ©barrasse de ce dernier, au moyen dâune liqueur alkaline caustique Ă travers laquelle on fait passer le gaz quâon a obtenu. A lâĂ©gard du gaz azote , on ne connoĂźt aucun moyen de lâen sĂ©parer ; mais on peut en connoĂźtre la quantitĂ© , en laissant le gaz oxygĂšne âą pendant une quinzaine de jours en çontact avec du sulfure de soude ou de potasse. f2^ Gaz oxygĂšne, Scc. Le gaz. oxygĂšne est absorbĂ© ; il forme de lâacid'e fulfurique avec le soufre, & il ne reste que le gaz azote seul. II y a beaucoup dâautres moyens de se procurer du gaz oxygĂšne on peut le tirer de lâoxide noir de manganĂšse ou du nitrate de potasse par une chaleur rouge, & lâappareil quâon emploie est Ă peu prĂšs le mĂȘme que celui que jâai dĂ©ait pour lâoxide rouge de mercure. 11 faut seulement un degrĂ© de chaleur plus fort & au moins Ă©gal Ă celui qui est susceptible de ramollir le verre on ne peut en consĂ©quence employer que des cornues de grĂšs ou de porcelaine. Mais le meilleur de tons , câest-Ă -dire le plus pur, est celui quâon dĂ©gage du muriate oxygĂ©nĂ© de potasse par la simpl'e chaleur. Cette opĂ©ration peut se faire dans une cornue de verre, & le gaz quâon obtient est absolument pur, pourvu toutefois que lâon rejette les premiĂšres portions qui font mĂȘlĂ©es dâair des vaisseaux, §. VII. De la DĂ©tonation. Jâai fait voir , Chapitre IX, page 103 Sc suiv. que lâoxygĂšnc, en se combinant dans les. dissĂ©rens corps, ne fe dĂ©pouilloit pas toujours de tout le calorique qui le constituoit dans lâĂ©tat, De la DĂ©tonation. $25 de gaz ; quâil entroit, par exemple, avec presque tout son calorique dans la combinaison qui forme lâacide nitrique & dans celle qui forme lâacide muriatique oxygĂ©nĂ© ; en forte que lâoxy- gĂšne dans le nitre Sc fur-tout dans le muriate oxygĂ©nĂ©, Ă©toit jusquâĂ un certain point dans lâĂ©tat de gaz oxygĂšne condensĂ© Sc rĂ©duit au plus petit volume quâil puisse occuper. Le calorique dans Ces combinaisons exerce un effort continuel fur iâoxygĂšne, pour le ramener Ă lâĂ©tat de gaz lâoxigĂšne en consĂ©quence y tient peu ; la moindre force suffit pour lui rendre la libertĂ© , Sc il reparoĂźt souvent dans un instant presque indivisible dans lâĂ©tat de gaz. Câest ce passage brusque de lâĂ©tat concret Ă lâĂ©tat aĂ©riforme quâon a nommĂ© dĂ©tonation, parcs quâcn effet il est ordinairement accompagnĂ© de bruit Sc de fracas. Le plus communĂ©ment ces dĂ©tonations sâopĂšrent par la combinaison du charbon i soit avec le nitre, soit avec le muriate oxygĂ©nĂ©. Quelquefois pour faciliter encore lâinflammation, on y ajoute du soufre; & câest ce mĂ©lange fait dans de justes proportions & avec des manipulations convenables , qui constitue la poudre Ă canon. LâoxygĂšne par la dĂ©tonation avec le charbon change de nature, Sc il se convertit en acide carbonique. Ce nâest donc pas du gaz oxygĂšne §26 DĂ©tonation du SalpĂȘtre qui se dĂ©gage, mais du gaz acide carbonique, du moins quand le mĂ©lange a Ă©tĂ© fait dans de justes proportions; II se dĂ©gage en outre du gaz azote dans la dĂ©tonation du nitre, parce que iâazote est un des principes constituans de lâacide nitrique. Mais lâexpansion subite & instantĂĄnĂ©e de ces gaz ne suffit pas pour expliquer tous les phĂ©nomĂšnes relatifs Ă la dĂ©tonation. Si cette cause y influoit seule * lĂ poudre serait dâau- tant plus forte que la quantitĂ© de gaz dĂ©gagĂ© dans un tems donnĂ© feroit plus considĂ©rable } ce qui ne sâaccorde pas toujours ĂĄvec lâexpĂ©rience. Jâai eu occasion dâĂ©prouver des espccĂ©s de poudre Ă tirer qui produifoient un effet presque double de la poudre ordinaire, quoi- quâelles donnassent un sixiĂšme de gaz de moins par la dĂ©tonation. II y a apparence que la quantitĂ© de calorique qui se dĂ©gage au moment de la dĂ©tonation, contribue beaucoup Ă en augmenter lâeffet , & on peut en concevoir plusieurs raisons. PremiĂšrement, quoique le calorique pĂ©nĂštre assez librement Ă travers les pores de tous les corps, il ne petit cependant y passer que successivement & en un tems donnĂ© lors donc qiie la quantitĂ© qui se dĂ©gage Ă la fois est trop considĂ©rable, & quâelle est beaucoup plus granste que celle qui peut se dĂ©biter, sâil est DĂ©tonation idu SalpĂȘtre. $27 permis de se servir de ceue expression , par les pores des corps , il doit ag'n Ă la maniĂšre des fluides Ă©lastiques ordinaires & renverser tout ce qui sâoppose Ă son passage. Une partie de cet effet doit avoir lieu , lorsquâon allume de la poudre dans un canon quoique le mĂ©tal qui le compose soit permĂ©able pour le calorique, !a quantitĂ© qui sâen dĂ©gage Ă la fois est tellement grande, quâelle ne trouve pas une issue assez prompte Ă travers les pores du mĂ©tal ; elle fait donc un effort en tous sens, & Ă st cet effort qui est employĂ© Ă chaster le boulet. . Secondement, le calorique produit nĂ©cessairement un second effet qui dĂ©pend Ă©galement de la force rĂ©pulsive que ses molĂ©cules paroisse n t exercer les unes fur les autres il dilate les gaz qui se dĂ©gagent au moment de lâinstamma- tion de la poudre, & cette dilatation estdâautani plus grande que la tempĂ©rature est plus Ă©levĂ©e. TroisiĂšmement , il est possible quâil y ait dĂ©composition de lâeau dans lâinflammation de la poudre, & quâelle fournisse de PoxygĂšne au charbon pour former de Pacide carbonique. SĂź les choses se passent ainsi , il doit se dĂ©gager rapidement, au moment de la dĂ©tonation de la poudre, une grande quantitĂ© de gaz hydrogĂšne qui se dĂ©bande & qui contribue Ă augmenter la force de lâexplosion. On sentira com- 528 DĂ©tonation du SalpĂȘtre. bien cette circonstance doit contribuer Ă augmenter lâeflâet de la poudre , si lâon considĂšre que le gaz hydrogĂšne ne pĂšse quâun grain deux tiers par pinte ; qu'il nâen faut par consĂ©quent quâune trĂšs-petite quantitĂ© en poids pour occuper un trĂšs-grand espace, & quâil doit exercer une force expansive prodigieuse , quand il passe de lâĂ©tat liquide Ă lâĂ©tat aĂ©riforme. QuatriĂšmement enfin une portion dâeau non dĂ©composĂ©e doit se rĂ©duire en vapeurs dans ĂŹâinfĂammation de la poudre, & lâon fait que dans lâĂ©tat de gaz elle occupe un volume 17 Ă 18 cent fois plus grand que lorsquâelle est dans lâĂ©tat liquide. Jâai dĂ©jĂ fait une assez grande fuite dâexpĂ©- riences Ătir la nature des fluides Ă©lastiques qui se dĂ©gagent de la dĂ©tonation du nitre avec le charbon & avec le soufrĂ© ; jâen ai fait austĂŹ quelques-unes avec le muriate oxygĂ©nĂ© de po* tasse; Câest un moyen qui conduit Ă des con- noissances assez prĂ©cises fur les parties conflit tuantes de ces sels, &' jâai dĂ©jĂ donnĂ©, Tome XI du recueil des MĂ©moires prĂ©sentĂ©s Ă lâAca- dĂ©mie par des savaiis Ă©trangers z page 625 - t quelques rĂ©sultats principaux de mes expĂ©riences & des coulĂ©quences auxquelles elles nTont coiU- duit relativement Ă lâanalyse de lâacide nitrique» Maintenant que je me suis procurĂ© des appareils plus DĂ©tonation du SalpĂȘtre. pop plus commodes, je me prĂ©parĂ© Ă rĂ©pcter les mĂȘmes expĂ©riences un peu plus en grand , & jâob- tiendrai plus de prĂ©cision dans lĂ©s rĂ©Ăiiltats en attendant, je vais rendre compte des procĂšdes que jâai adoptĂ©s & employĂ©s jufquâĂ prĂ©sent. Je recommande avec bien de lâinstance Ă ceint qui voudront rĂ©pĂ©ter quelques-unes de ces expĂ©riences , dây apporter tine extrĂȘme prudence ; de se mĂ©fier de tout mĂ©lange oĂč il entrĂ© du salpĂȘtre, du charbon & du soufre , & plus tencorĂ© de ceux dans lesquels il entre du sel muriatique oxygĂ©nĂ© de potasse combinĂ© & mĂ©langĂ© avec ces deux matiĂšres. Je me fuis prĂ©muni dĂ© cations de pistolets de six pouces de longueur environ Sc de cinq Ă six lignes de diamĂštre. Jâen ai bouchĂ© la lumiĂšre avec une pointe de clou frappĂ©e Ă force» calsĂ©e dans le trou mĂȘme, Sc fur laquelle jâai fait couler un peu de soudure blanche de ferblantier -, asm quâil ne restĂąt aucune issue Ă fuir par cette ouverture. On charge ces canons avec une pĂąte mĂ©diocrement humectĂ©e, faite avec des quantitĂ©s bien connues de salpĂȘtre Sc de charbon rĂ©duits en poudre impalpable, ou de tout autre mĂ©lange susceptible de dĂ©toner. A chaque portion de matiĂšre quâon introduit dans le canon , on doit bourer avec un bĂąton qui soit du mĂȘme calibre, Ă peu prĂšs comme on L1 S 3° DĂ©tonation vv SalpĂȘtre. charge les fusĂ©es. La matiĂšre ne doit pas emplir le pistolet tout-Ă -fait jusquâĂ sa bouche ; il est bon quâil reste quatre ou cinq lignes de vuide Ă lâextrĂ©mitĂ© alors on ajoute lin bout de 2 pouces de long environ de mĂšche nommĂ©e Ă©toiipĂŹlle. La feule difficultĂ© de ce genre dâexpĂ©riences, fur-tout si lâon ajoute du soufre au mĂ©lange , est de saisir le point dâhu- mectation convenable si la matiĂšre est trop humide, elle nâest point susceptible de sâallu- mer, si elle est trop sĂšche, la dĂ©tonation est trop vive & peut devenir dangereuse. Quand on nâa pas pour objet de faire une expĂ©rience rigoureusement exacte, on allume la mcche, & quand elle est prĂšs de communiquer rinflampnation Ă la matiĂšre, on plonge le pistolet fous une grande cloche dâeau dans lâappareil pneumato-chimique. La dĂ©tonation commencĂ©e, elle se continue sous seau, & le gaz se dĂ©gage avec plus ou moins de rapiditĂ©, suivant que la matiĂšre est plus cu moins sĂšche. 11 faut,tant que la dĂ©tonation dure , tenir le bout du pistolet inclinĂ© , afĂŹn que seau ne rentre pas dans fin» tĂ©rieur. Jâai quelquefois recueilli ainsi le gaz produit par la dĂ©tonation dâune once & demie ou de deux onces de nitre. II nâest pas possible , dans cette maniĂšre dâo- pĂ©rer, de connoĂźtre la quantitĂ© de gaz acide DĂ©tonation nu SalpĂȘtkĂ©. 5-31 carbonique qui f'e dĂ©gage, parce quâune partie est absorbĂ©e par Peau Ă mesure quâil la traverse; mais lâacide carbonique une fois absorbĂ© , il reste le gaz azote ; & si on a la prĂ©caution de lâagiter pendant quelques minutes dans de la potasse caustique en liqueur, on lâobtient pur * & il est aisĂ© dâen dĂ©terminer le volume & le poids. II est mĂȘme possible dâarriver par cette mĂ©thode Ă Une coniioissance assez prĂ©cise de la quantitĂ© de gaz acide carbonique, en rĂ©pĂ©tant lâexpĂ©rience un grand nombre de fois Sc en faisant varier les doses du charbon , jusqu'Ă ce qu'on soit arrivĂ© Ă la juste proportion qui fait dĂ©toner la totalitĂ© dil nitre. Alors , dâaprĂšs le poids du charbon employĂ©, on dĂ©termine celui dâoxygcne qui a Ă©tĂ© nĂ©cessaire pour lĂ© saturer, Sc on en conclut la quantitĂ© dâoxygĂšne contenu dans une quantitĂ© donnĂ©e de nitre. Il est au surplus un autre moyen que jâai pratiquĂ© & qui conduit Ă des rĂ©sultats plus surs; câest de recevoir dans des cloches remplies de mercure le gaz qui se dĂ©gage. Le bain de mercure que jâai maintenant , est assez grand pour quâon puisse y placer des cloches de douze Ă quinze pintes de capacitĂ©. De pareilles cloches , comme lâon sent , ne sont pas trĂšs- maniables quand elles font remplies de mercure ; ausiĂŹ faut-il employer pour les remplir L 1 i/ 5 z 2 DĂrONATsON DU SALPĂȘTRE, des moyens particuliers que je vais indiquer» On place la cloche fur le bain de mercure; on passe par-dessous un siphon de verre dont on a adaptĂ© lâextrĂ©mitĂ© extĂ©rieure Ă une petite pompe pneumatique on fait jouer le piston, Sc on Ă©lĂšve le mercure jusquâau haut de la cloche. Lorsquâelle est ainsi remplie , on y fait passer le gaz de la dĂ©tonation de la mĂȘme maniĂšre que dans une cloche qui feroit remplie dâeau. Mais, je le rĂ©pĂšte, ce genre dâexpĂ©riences exige les plus grandes prĂ©cautions. Jâai vu quelquefois, quand le dĂ©gagement du gaz Ă©toit trop rapide, des cloches pleines de mercure pesant plus de ryo livres, sâenlever par la force de lâexplosion le mercure jaillissoit au loin , & la cloche Ă©toit brisĂ©e en un grand nombre dâĂ©clats. Lorsque lâexpĂ©rience a rĂ©ussi Sc que le gaz est rassemblĂ© sous la cloche , on en dĂ©termine le volume comme je lâai indiquĂ© pages 361 6 362. On y introduit ensuite un peu dâeau, de puis la potasse dissoute dans lâeau & dĂ©pouillĂ©e dâacide carbonique, Sc on parvient Ă en faire une analyse rigoureuse, comme je lâai enseignĂ© pages 3Sc suivantes. II me tarde dâavoir mis la derniĂšre main Lux expĂ©riences que jâai commencĂ©es fur les dĂ©tonations , parce quâelles ont un rapport DĂ©tonation du SalpĂȘtre. immĂ©diat avec les objets dont je fuis chargĂ©, & quâelles jetteront, Ă ce que j'espĂšre, quelques lumiĂšres fur les opĂ©rations relatives Ă la fabrication de la poudre. Fes Injlrumens nĂ©cessaires pour opĂ©rer fur JeSr corps Ă de trĂšs-hautes tempĂ©ratures. ?. P R E M I E R. De la Fusion. X-4oksquâon Ă©carte les unes des autres^ par le moyen de lâeau , les. molĂ©cules dâun sel 3 çette opĂ©ration , comme nous Pavons vu plus, haut, se nomme, solution. Ni le dissolvant, ni, le corps tenu en dissolution ne sont dĂ©composĂ©s dans çette opĂ©ration ; ausii dĂšs lâinstant que la, cause qui tenoit les molĂ©cules Ă©cartĂ©es cesse, elles se rĂ©unissent, la substance saline reparoĂźi Ăelle quâelle Ă©toit avant la solution. On opĂšre auiĂŻi de vĂ©ritables solutions par le feu , câest-Ă -dire , en introduisant & en accumulant entre les molĂ©cules dâun corps une grande quantitĂ© de calorique. Cette solution des corpst par le feu se nomme fufion. Les fusions en gĂ©nĂ©ral se font dans des vases, qu'e lâon nomme creusets , & Pu ne des premiĂšres conditions est quâils soient moins fusibles que De la Fusion. la substance quâils doivent contenir. Les Chimistes de tous les Ăąges ont en consĂ©quence attachĂ© une grande importance Ă se procurer des creusets de matiĂšres trĂšs-rĂ©fractaires, câest- Ă -dire , qui eussent la propriĂ©tĂ© de rĂ©sister Ă un trĂšs-grand degrĂ© de feu. Les meilleurs font ceux qui font faits avec de lâargile trĂšs - pure ou de la terre Ă porcelaine. On doit Ă©viter dâem- ployer pour cet usage les argiles mĂ©langĂ©es de silice ou de terre calcaire, parce quâeĂźles font trop fusibles. Toutes celles quâon. tire aux environs de Paris font dans ce cas; aussi les creusets quâon fabrique dans cette ville fondent-ils Ă une chaleur assez mĂ©diocre , & ne peuvent- ils servir que dans un trcs-petit nombre dâo- pĂ©rations chimiques. Ceux qui viennent de Hesse font assez bons , mais on doit prĂ©fĂ©rer ceux de terre de Limoges qui paroissent ĂȘtre absolument infusibles. 11 existe en France un grand nombre dâargiles propres Ă faire des creusets; telle est celle, par exemple, dont on se sert pour les creusets de la glacerie de Saint- Gobin. On donne aux creusets diffĂ©rentes formes, suivant les opĂ©rations auxquelles on se propose de les employer. On a reprĂ©sentĂ© celles qui font le plus usitĂ©es dans les fig. j , 8 , A & 10 de ĂŹa planche VIL Ceux reprĂ©sentĂ©s 9 > T 1 * L1 iv P3 6 Des Creusets, sont presque fermĂ©s par en haut, fe nomment tĂ»tes. Quoique la fusion puiste souvent avoir lieu sans que le corps qui y est soumis change de nature & se dĂ©compose , cette opĂ©ration est cependant austĂŹ un des moyens de dĂ©composition & de recomposition que la Chimie emploie. Câest par la fusion quâon extrait tous les. mĂ©taux de leurs mines , quâon les revivifie * quâon les moule, quâon les allie les uns aux ; câest par elle que lâon combine lâalkalĂ, & le fable pour former du verre , que fe fabriquent les pierres colorĂ©es, les Ă©maux, &c. Les anciens. Chimistes employoient beau-, çoup plus frĂ©quemment faction dâun feu violent , que nous ne le faisons aujourdâhui. Depuis qnâoii a introduit plus de rigueur dans la marbre de faire des expĂ©riences, on prĂ©fĂšre !a voie humide Ă la voie sĂšche , & on nâa recours Ă la fqfion que lorfquâon a Ă©puisĂ© tous les aqtres, moyens dâanalyse. Pour appliquer gux corps Faction du feu, on, fe sert de fourneaux , & il me reste Ă dĂ©crire ceux quâon emploie pour les diffĂ©rentes opĂ©ra-, pons de la Chimie., Des Fourneaux. J37 §. I I. Des Fourneaux , Les fourneaux font les instrumens dont on fait le plus dâufage en Chimie câest de leur bonne ou de leur mauvaise construction que dĂ©pend le fort dâun grand nombre dâopĂ©rations ; en forte quâil est dâune extrĂȘme importance de bien monter un laboratoire en ce genre. Un fourneau est une espĂšce de-tour cylindrique creuse A B C D , quelquefois un peu Ă©vasĂ©e par le haut, planche XIII, fig. 1. Elle doit avoir au moins deux ouvertures latĂ©rales, une supĂ©rieure F qui est la porte du foyer , une infĂ©rieure G qui est la porte du cendrier. Dans lâintervalle' de ces deux portes le fourneau est partagĂ© en deux par une grille placĂ©e horifontalement, qui forme une efpcce de diaphragme & qui est destinĂ©e Ă soutenir le charbon. Qn a indiquĂ© la place de cette grille par la ligne H I. La capacitĂ© qui est au-dessus de la grille , câest-Ă dire au-dessus de la ligne HI, fe nomme foyer , parce quâen effet câest dans cette partie que lâon entretient le feu ; la capacitĂ© qui est au-dessous porte le qom de cendrier , par la raison que câest dans cette partie que fe rassemblent les cendres Ă mesure quâelles fe forment* f ]8 Du Fourneau simple. Le fourneau reprĂ©sentĂ© planche Xlll, fig. r » est le moins compliquĂ© de tous ceux dont on se sert en Chimie , & il peut ĂȘtre employĂ© cependant Ă un grand nombre dâusages. On peut y placer des creusets, y fondre du plomb, de lâĂ©tain, du bismuth , 8c en gĂ©nĂ©ral toutes les matiĂšres qui n'exige n t pas pour ĂȘtre fondues» un degrĂ© de feu trĂšs - considĂ©rable. On peut y faire des calcinations mĂ©talliques, placer dessus, des bassines, des vaisseaux Ă©vaporatoires, des capsules de fer pour former des bains de fable, comme on le voit reprĂ©sentĂ© pi. III, fig. i & L. Câest pour le rendre applicable Ă ces diffĂ©rentes opĂ©rations, quâon a mĂ©nagĂ© dans le haut des Ă©chancrures mmmm-, autrement la bassine quâon auroit posĂ©e sur le fourneau auroit interceptĂ© tout passage Ă Pair, & Je charbon se seroit Ă©teint. Si ce fourneau ne produit quâun degrĂ© de chaleur mĂ©diocre , câest que la quantitĂ© de- charbon quâil peut consommer est limitĂ©e par la quantitĂ© dâair qui peut passer par lâouver-' turc G du cendrier. On augmenteroit beaucoup son effet, en aggrandiĂsant cette ouverture ; mais le grand courant dâair qui conviendroit dans quelques expĂ©riences, auroit de lâincon- vĂ©nient dans beaucoup dâautres, 8c câest ce qui oblige de garnir un laboratoire de fourneaux de diffĂ©rentes formes & construits fous diffĂ©rens Du Fourneau de rĂ©verbĂšre. points de vue. II en faut Ăur-tout plusieurs semblables Ă celui que je viens de dĂ©crire, & de, diffĂ©rentes grandeurs. Une autre espĂšce de fourneau, peut - ĂȘtre çncore plus nĂ©cessaire, est le fourneau de rĂ©verbĂšre reprĂ©sentĂ© planche XIII , figure a. Il est composĂ© , comme le fourneau simple , dâun cendrier HIKL dans fa partie infĂ©rieure, dâun foyer KLMN , dâun laboratoire MNOP , dâun dĂŽme RSRS ; enfin le dĂŽme est surmontĂ© dâun tuyau TTVV, auquel on peut en ajouter plusieurs autres, suivant le genre des expĂ©riences. Câest dans la partie MNOP nommĂ©e le laboratoire , que fe place la cornue A quâon a indiquĂ©e par une ligne ponctuĂ©e; elle y est soutenue fur deux barres de fer qui traversent le fourneau. Son col sort par une Ă©chancrure latĂ©rale faite partie dans la picce qui forme le laboratoire , partie dans celle qui forme le dĂŽme. A cette cornue sâadapte un rĂ©cipient B, Dans la plupart des fourneaux de rĂ©verbĂšre qui fe trouvent tout faits chez les potiers de terre Ă Paris , les ouvertures tant infĂ©rieures que supĂ©rieures font beaucoup trop petites ; elles ne donnent point passage Ă un volume dâair aĂfez considĂ©rable ; & comme la quantitĂ© de çharbon consommĂ©e, ou , ce qui revient au mĂȘme, comme la quantitĂ© de calorique dĂ©ga- 5-1-0 Du Fourneau i>e rĂ©verbĂšre. gĂ©e est Ă peu prĂšs proportionnelle Ă la quantitĂ© dâair qui passe par le fourneau , il en rĂ©sulte que ces fourneaux ne produisent pas tout lâeflet quâon pourroit deĂĂŹrer dans un grand nombre dâopĂ©rations. Pour admettre dâabord par le bas un volume dâair suffisant, il faut, au lieu dâune ouverture G au cendrier, en avoir deux GG r on en condamne une lorsquâon le juge Ă propos , & alors on nâobtient plus quâun degrĂ© de feu modĂ©rĂ© ; on les ouvre au contraire lâune & Pautre, quand on veut donner le plus grand coup de feu que le fourneau puisse produire. Lâouverture supĂ©rieure 88 du dĂŽme, ainsi que celle des tuyaux VVXX, doit ĂȘtre aussi beaucoup plus grande quâon nâa coutume de la faire. II est important de ne point employer des cornues trop grosses relativement Ă la grandeur du fourneau. II faut quâil y ait toujours un espace suffisant pour le passage de Pair entre les parois du fourneau & celles du vaisseau qui y est contenu. La cornue A dans la figure z ^ un peu trop petite pour ce fourneau, & je trouve plus facile dâen avertir, que de faire rectifier la figure. Le dĂŽme a pour objet dâobliger la flamme & la chaleur Ă environner de toutes parts la. cornue & de la rĂ©verbĂ©rer ; câest de-lĂ quesl. Des Luts appliquĂ©s aĂșx Cornues» yqi venu ie nom de fourneau de rĂ©verbĂšre. Sans cette rĂ©verbĂ©ration de la chaleur , la cornue ne seroit Ă©chauffĂ©e que par son fond ; les vapeurs qui s'en Ă©lĂšveroient se condenseroient dans la partie supĂ©rieure, elles se recohobe- roient continuellement sans paffer dans le rĂ©cipient niais au moyen du dĂŽme j la cornue se trouve Ă©chauffĂ©e de toutes parts ; les vapeurs ne peuvent donc se condenser que dans le col & dans le rĂ©cipient , & elles font forcĂ©es dĂ© sortir de la cornue. Quelquefois , pour empĂȘcher que le fond dĂ© la cornue ne soit Ă©chauffĂ© ou refroidi trop brusquement, & pour Ă©virer que ces alternatives de chaud & de froid nâen occasionnent la fracture , on place fur les barres une petite capsule de terre cuite dans laquelle on met un peu de-fable, & on pose fur ce fable le fond de la cornue. Dans beaucoup dâopĂ©rations on enduit lesĂŹ cornues de diffĂ©rons luts. Quelques-uns de ces luts nâont pour objet que de les dĂ©fendre des alternatives de chaud & de froid ; quelquefois ils ont pour objet de contenir le verre , ou plutĂŽt de former une double cornue qui fu;- plĂ©e Ă celle de verre dans les opĂ©rations oĂč le degrĂ© de feu est assez fort pour le ramolli'» Le premier de ces luts fe fait avec de lĂ y42 Des Luts afptiquĂ©s aux Cornues. terre a four Ă laquelle on joint un peu de bourre ou poil de vache on fait une pĂąte de ces matiĂšres , & on IâĂ©tend fur les cornues de verre ou de grĂšs. Si au lieu de terre Ă four qui est dĂ©jĂ mĂ©langĂ©e , on nâavoit que dĂ© lâargile ou de la glaise pure , il faudroit y ajouter du fable. A lâĂ©gard de la bourre, elle est utile pour mieux lier ensemble la terre elle brĂ»le Ă la premiĂšre impression du feu ; mais les interstices quâelle laisse empĂȘchent que lâeau qui est contenue dans la terre , en fe vaporisant, ne rompe la continuitĂ© du lut & quâil nĂ© tombe en poussiĂšre. Le second lut est composĂ© dâargile & de frag- Ănens dĂ© poteries de grĂšs grossiĂšrement pilĂ©s. On en fait une pĂąte afi'ez ferme , quâon Ă©tend fur les cornues. Ce lut fe dessĂšche & fe durcit par le feu, & forme lui-mĂȘme une vĂ©ritable cornue supplĂ©mentaire, qui contient les matiĂšres quand la cornue de verre vient Ă fe ramollir; Mais ce lut nâest dâaucune utilitĂ© dans les expĂ©riences oĂč on a pour objet de recueillir les gaz, parce quâil est toujours poreux & que les fluides ĂĄĂ©riformes passent au travers. Dans un grand nombre dâopĂ©rations , & eri gĂ©nĂ©ral toutes les fois quâon nâa pas besoin de donner aux corps quâon traite un degrĂ© de chaleur trĂšs-violent j le fourneau de rĂ©verbĂšre DĂș Fourneau dĂš fusion. ÂŁ43 peut servir de fourneau de fusion. On supprime alors le laboratoire MNOP z & on Ă©tablit Ă la place le dĂŽme , comme on le voit reprĂ©sentĂ© planche XIII , fig. Z. Un fourneau de fusion trĂšs - commode est celui reprĂ©sentĂ© figure, 4. II est composĂ© dâun foyer ABC D , dâun cendrier sans porte & dâun dĂŽme ABGH. II est trouĂ© en E pdur recevoir le bout dâun soufflet quâon y jute solidement. Ă1 doit ĂȘtre proportionnellement moins haut quâil nâest reprĂ©sentĂ© dans la figure. Ce fourneau ne procure pas un degrĂ© de feu trĂšs - violent ; mais il suffit pour toutes les opĂ©rations courantes. II a de plus lâavantage dâĂȘtre transportĂ© commodĂ©ment, & de pouvoir ĂȘtre placĂ© dans tel lieu du laboratoire quâon le juge Ă propos. Mais ces fourneaux particuliers ne dispensent pas dâavoir dans un laboratoire une forge garnie dâun bon soufflet S & ce qui est encore plus important, un bon fourneau de fusion. Je vais donner la description de celui dont je me sers , & dĂ©tailler les principes dâaprĂšs lesquels je lâai construit, Lâair ne circule dans un fourneau que parce quâil sâĂ©chauffe en passant Ă travers les charbons alors il se dilate ; devenu plus lĂ©ger que lâair environnant, il est forcĂ© de monter par la pression des colonnes latĂ©rales, A il est Du Fourneau de fusion. remplace par de nouvel air qui arrive de toutĂ©s parts, principalement par-dessous. Cette circulation de lâair a lieu lorsque lâon brĂ»le du charbon mĂȘme dans un simple rĂ©chaut mais il e!t aisĂ© de concevoir que la malle dâair qui passe par un fourneau ainsi ouvert de toutes parts , ne peut pas ĂȘtre, toutes choses dâailleurs Ă©gales , aussi grande que celle qui eĂt contrainte de passer par un fourneau formĂ© en tour creuse, comme le sont en gĂ©nĂ©ral les fourneaux chimiques , & que par consĂ©quent la combuĂlion ne peut pas y ĂȘtre aussi rapide. Soit supposĂ©, par exemple , un fourneau ABCDEF, planche XIII, figure 5, ouvert par le haut & rempli de charbons Ă rdeiis ; la force avec laquelle lâair fera obligĂ© de passer Ă travers les charbons , fera mesurĂ©e par la diffĂ©rence de pesanteur spĂ©cifique de deux colonnes AC, lâune dâair froid pris en - dehors du fourneau , lâautre dâair chaud pris en-dedansi Ce nâest pas quâil nây ait encore de lâair Ă©chauffĂ© au-dessus de lâonverture A B du fourneau, 8c il est certain que son excĂšs de lĂ©gĂšretĂ© doit entrer aussi pour quelque chose dans le calcul ; mais comme cet air chaud est continuellement refroidi & emportĂ© par lâair extĂ©rieur , cette portion ne peut pas faire beaucoup dâesset. Mais si Ă ce mĂȘme fourneau on ajoute un grand Du Fourneau de fusion; grand tuyau creux de inĂȘmc diamĂštre que lui G H A B , qui dĂ©fende lâair qui a Ă©tĂ© Ă©chauffĂ© par les charbons nrdens, dâĂȘtre refroidi, dispersĂ© & emporte par lâĂ ir environnant, la diffĂ©rence de pesanteur spĂ©ciĂĂŹque en vertu de laquelle sâopĂ©rera la circulation de l'air, nĂš fera plus Celle de deux colonnes A C, Tune extĂ©rieure, lâautre intĂ©rieure; ce fera celle de deux colonnes Ă©gales Ă G C. Or, Ă chaleur Ă©gale, si lĂ colonne GOâZAO, la circulation de lâair se fera en raison dâune forte triple, il est vrai que je suppose ici que lâair contenu dans la capacitĂ© GHCD est autant Ă©chauffĂ© que TĂ©toit lâair contenu dans la capacitĂ© ABCD, ce qui nâest pas rigoureusement vrai ; car la chaleur doit dĂ©croĂźtre de AB Ă GH mais Comme il est Ă©vident que lâĂĄir de la capacitĂ© G H A B est beaucoup plus chaud que lâair extĂ©rieur, il en rĂ©sulte toujours que lâaddition dĂ© la totĂŹr creuse GHAB augmente la rapiditĂ© du courant dâair, quâĂl en passe plus Ă travers les charbons, & que par consĂ©quent il y aura plus de combustion. Conclurons-nous de ces principes quâil faille augmenter indĂ©finiment la longueur du tuyau GHAB ? Non fans doute ; car puisque la chaleur de lâair diminue de AB en GH, ne fut- ce que par le refroidissement causĂ© Ă cet air M m 546 Du Fourneau de rusfoN. par le contact des parois du tuyau , il en rĂ©* fuite que la pesanteur spĂ©cifique de lâair qui le traverse diminue graduellement, & que si le tuyau Ă©toit prolongĂ© Ă un certain point , on arriveroit Ă un terme oĂč la pesanteur spĂ©cifique de lâair seroit Ă©gale en-dedans & en-dehors du tuyau ; & il est Ă©vident quâalors cet air froid qui ne tendroit plus Ă monter, seroit une masse Ă dĂ©placer qui apporteroit une rĂ©sistance Ă lâas- cension de lâair infĂ©rieur. Bien plus , comme cet air est nĂ©cessairement mĂȘlĂ© de gaz acide carbonique, & que ce gaz est plus lourd que lâair atmosphĂ©rique, il arriveroit, si ce tuyau Ă©toit assez long pour que Fair avant de parvenir Ă son extrĂ©mitĂ© pĂ»t se rapprocher de la tempĂ©rature extĂ©rieure, quâil'tendroit Ă redescendre ; dâou il faut conclure que la longueur des tuyaux quâon ajoute fur les fourneaux est limitĂ©e par la nature des choies. Les consĂ©quences auxqueĂźles nous conduisent ces rĂ©flexions, font i°. que le premier pied de tuyau quâon ajoute fur le dĂŽme dâun fourneau, fait plus dâesset que le sixiĂšme, par exemple ; que le sixiĂšme en fait plus que le dixiĂšme mais aucune expĂ©rience ne nous a encore fait connoĂźtre Ă quel terme on doit sâarrĂȘter ; 2 °, que ce terme est dâautant plus Ă©loignĂ© que le tuyau est moins bon conducteur de chaleur , puisque ; Du Fourneau de fusion. 5-47 lâair sây refroidit dâautant moins ; en forte que la terre cuite est beaucoup prĂ©fĂ©rable Ă la tĂŽle pour faire des tuyaux de fourneaux, & que si mĂȘme on les formoit dâune double enveloppe, si on remplissoit lâintervalle de charbon pilĂ©, qui est une des substances la moins propre Ă transmettre la chaleur , on retarderoit le refroidissement de lâair, & on augmenterait par consĂ©quent la rapiditĂ© du courant & la possibilitĂ© dâemployer un tuyau plus long ; 3 0 . que le foyer du fourneau Ă©tant Tendrait le plus chaud & celui par consĂ©quent oĂč lâair qui le traverse' eĂ» le plus dilatĂ©, cette partie du fourneau doit ĂȘtre aussi la plus volumineuse , & quâil est nĂ©cessaire dây mĂ©nager un renflement considĂ©rable. II est dâune nĂ©cessitĂ© dâautant plus indispensable de donner beaucoup de capacitĂ© Ă cette partie du fourneau , quâelle nâest pas feulement destinĂ©e au passage de Tair qui doit favoriser, ou pour mieux dire, opĂ©rer la combustion ; elle doit encore contenir le charbon & le creuset; en sorte quâon ne peut compter pour le passage de Tair que Tintervalle que laissent en- trâeux les charbons. Câest dâaprĂšs ces principes que jâai construit mon fourneau de fusion, 8c je ne crois pas quâil en existe aucun qui produise un esset plus violent. Cependant je nâofe pas encore me flatter M mi j 5-48 Du Fourneau de eus ion. dâĂȘtre arrivĂ© Ă la plus grande intensitĂ© de cha- ^ leur quâ011 puiĂTe produire dans les fourneaux chimiques. On nâa point encore dĂ©terminĂ© par des expĂ©riences exactes lâaugmentation de volume que prend lâair en traversant un fourneau de fusion ; en sorte quâon ne connoĂźt point le rapport quâon doit observer entre les ouvertures infĂ©rieures & supĂ©rieures dâun fourneau on connoĂźt encore moins la grandeur absolue quâil convient de donner Ă ces ouvertures. Les donnĂ©es manquent donc, & On ne peut encore arriver au but que par tĂątonnement. Ce fourneau esi reprĂ©sentĂ© p L XIII fig. S. Je lui ai donnĂ©, dâaprĂšs les principes que je viens dâexposer, la forme dâun sphĂ©roĂŻde elliptique ABCD , dont les deux bouts font coupĂ©s par un pian qui paĂseroit par chacun des foyers perpendiculairement au grand axe. Au moyen du renflement qui rĂ©sulte de cette figure, le fourneau peut tenir une masse de charbon considĂ©rable , & il relie encore dans lâintervalle assez dâespace. pour le passage du courant dâair. Pour que rien ne sâoppose au libre accĂšs de l'air extĂ©rieur , je lâai laissĂ© entiĂšrement ouvert par-dessous, Ă lâexemple de M. Macquer, qui avoit dĂ©jĂ pris cette mĂȘme prĂ©caution pour son fourneau de fusion , & je lâai posĂ© sur un trĂ©pied. La grille dont je me sers eĂl Ă claire-voie Du Fourneau de fusion. 749 & en fer mĂ©plat ; & pour q,ue les barreaux opposent moins dâobĂĂŹacle au passage de lâair, je les ai fait poser non sus leur cĂŽtĂ© plat, mais fur le cĂŽtĂ© le plus Ă©troit, comme on le voit figure 7. Enfin jâai ajoutĂ© Ă la partie supĂ©rieure A B un tuyau de 18 pieds de long en terre cu te , & dont le diamĂštre intĂ©rieur est presque de moitiĂ© de celui du fourneau. Quoique jâob- ticnne dĂ©jĂ avec ce fourneau un feu supĂ©rieur Ă celui quâaucun Chimiste se soit encore procurĂ© jusquâici , je le crois susceptible dâĂȘtre sensiblement augmentĂ© par les moyens simples que jâai indiquĂ©s & dont le principal consiste Ă rendre le tuyau FGAB le moins bon conducteur de chaleur quâil soit possible. II me reste Ă dire un mot du fourneau de coupelle ou fourneau dâestai. Lorsquâon veut connoĂźtre si du plomb contient de lâor ou de lâargent, on le chauffe Ă grand feu dans de petites capsules faites avec des os calcinĂ©s, & qui, en termes dâessai, fe nomment coupelles . Le plomb sâoxide , il devient susceptible de se vitrifier, il sâimbibe & sâincorpore avec la coupelle. On conçoit que le plomb ne peut sâoxi- der quâavec le contact de lâair ; ce ne peut donc ĂȘtre, ni dans un creuset- oĂč le libre accĂšs de lâair extĂ©rieur est interdit , ni mĂȘme au milieu dâim fourneau Ă travers les charbons ardens, puisque M m iij yyo Du Fourneau de coupelle. lâair de PintĂ©rieur dâun fourneau altĂ©rĂ© par la combustion & rĂ©duit pour la plus grande partie Ă lâĂ©tat de gaz azote & de gaz acide carbonique, nâest plus propre Ă la calcination & Ă l'oxida- tion des mĂ©taux. II a donc fallu imaginer un appareil particulier oĂč le mĂ©tal fĂ»t en mĂȘme tems exposĂ© Ă la grande violence du feu, 8ç garanti du contact de Pair devenu incombustible par son passage Ă travers les charbons. Le fourneau destinĂ© Ă remplir ce double objet, a Ă©tĂ© nommĂ©, dans les arts, fourneau de coupelle. II est communĂ©ment de forme quarrĂ©e , ainĂĂŹ quâil est reprĂ©sentĂ© planche XIII, fig. 8. Voyez aussi fa coupe , fig. i o. Comme tous les fourneaux bien construits, il doit avoir un cendrier A AB B, un foyer BBCC, un laboratoire ĂCDD, un dĂŽme DDEE. Câest dans le laboratoire quâon place ce quâon nomme la mousse. Câest une espĂšce de petit four GH, Jz gares g & io, fait de terre cuite & fermĂ© par le fond. On le pose sur des barres qui traversent le fourneau, il sâajuste avec lâou- vĂ©rture G de la porte , Sc on lây lute avec de Pargile dĂ©layĂ©e avec de Peau. Câest dans cette espĂšce de four que se placent les coupelles. On met du charbon dessus & dessous la mousse par les portes du dĂŽme & du foyer Pair qui est entrĂ© par les ouvertures du cendrier, aprĂšs avoir Du Fourneau de cĂČupeleb. yyi servi Ă la combustion , sâĂ©chappe par lâouverture supĂ©rieure EE. A PĂ©gard de la mouffle, Pair extĂ©rieur y pĂ©nĂštre par la porte G G, & il y entretient la calcination mĂ©tallique. En rĂ©flĂ©chissant sux cette construction, on sâapperçoit aisĂ©ment combien este est vicieuse. Elle a deux inconvĂ©niens principaux quand la porte G G est fermĂ©e, Poxidation se fait lentement & difficilement Ă dĂ©faut dâair pour Peu- tretenir; lorsquâelle est ouverte, le courant dâair froid qui sâintroduit fait figer le mĂ©tal & suspend lâopĂ©raiion, 11 ne seroit pas difficile de remĂ©dier Ă ces inconvĂ©niens, en construisant la mouffle & le fourneau de maniĂšre quâil y eĂ»t un courant dâair extĂ©rieur toujours renouvellĂ© qui rasĂąt la surface du mĂ©tal. On seroit passer cet air Ă travers un tuyau de terre qui seroit entretenu rouge par le feu mĂȘme du fourneau , asio que. lâintĂ©rieur de la mouffle ne fĂ»t jamais, refroidi ; & on seroit en quelques minutes ce qui demande souvent un tems considĂ©rable. M. Sage a Ă©tĂ© conduit par dâautres principes, Ă de semblables consĂ©quences. U place la coupelle qui contient le plomb alliĂ© de fia dans un fourneau ordinaire Ă travers les charbons ; il la recouvre avec une petite mouffle de porcelaine, & quand le tout est suffisamment chaud, il dirige sur le mĂ©tal le courant dâair dâun souf- Mm iy y %2 Eaiploi du Gaz oxygĂšne, flet ordinaire, Ă main la coupellation de cetta maniĂšre se fait avec une grande facilitĂ©, & Ă ce quâil paroĂźt, avec beaucoup dâexactitude. §. III; D&s moyens, d!augmenter considĂ©rablement du feu , en fubjlituant le ga^. oxygĂšne q C air, de VatmosphĂšre. On a obtenu avec les grands verres ardens qui ont Ă©tĂ© construits jufquâĂ ce jour, tels que. çcux de Tchirnaufen & celui de M. de Tru- daine , une intensitĂ© de chaleur un peu plus grande que celle qui a lieu dans les fourneaux chimiques , & mĂȘme dans les fours oĂč l'on cuit la porcelaine, dure. Mais ces instrumens font extrĂȘmement chers , & ils ne vont pas mĂȘme jufquâĂ fondre 1a platine brute ; en forte que leur avantage, relativement Ă flefĂŹĂšt quâils produisent , nâest presque dâaucune considĂ©ration, Si quâil est plus que compensĂ© par k difficultĂ© de se les procurer & mĂȘme dâen faire usage. Les miroirs concaves Ă diamĂštre Ă©gal font un peu plus dâesset que les verres ardens ; on en a la preuve par les expĂ©riences faites par. MM. Macquer & Baume, avec le miroir 1 de M. lâAbbĂ© Bouriot niais comme k direction des rayons rĂ©flĂ©chis est de bas en haut, il faut opĂ©rer en flair & fans support; ce qui, rend Emploi du Gaz oxygĂšne. yyy absolument impossible le plus grand nombre des expĂ©riences chimiques. Ces considĂ©rations mâavoient dĂ©terminĂ© dâa-, bord Ă essayer de remplir de grandes vessies de gaz oxygĂšne, Ă y adapter un tube susceptible dâĂȘtre fermĂ© par un robinet , & Ă mâen servir pour animer avec ce gaz le feu des charbons allumĂ©s. LâintensitĂ© de chaleur fut telle, mĂȘme dans mes premiĂšres tentatives , que je parvins Ă fondre une petite quantitĂ© de platine brute avec assez de facilitĂ©. Câest Ă ce premier succĂšs que je dois IâidĂ©e du gazomĂštre dont jâai donnĂ© la description , page 34 6 & suivantes. Je lâai substituĂ© aux vessies ; & comme on peut donner au gaz oxygĂšne le degrĂ© de pression quâon juge Ă propos, on peut non-seulement sâen procurer un Ă©coulement continu , mais lui donner mĂȘme un grand degrĂ© de vitesse. Le seul appareil dont on ait besoin pour ce genre inexpĂ©riences, consiste en une petite table A B C D, pi. XII,fig. i p, percĂ©e dâun trou en F, Ă travers lequel on fait passer un tube de cuivre ou dâargent FG , terminĂ© en G par une trĂšs-petite ouverture quâon peut ouvrir ou fermer par le moyen du robinet H. Ce tube se continue par dessous la table en l m no , & va Adapter au gazomĂštre avec lâintĂ©rieur duquel il Emploi du Gaz oxygĂšne, communique. Lorsquâon veut opĂ©rer , on commence Ă faire avec le tourne-vis KI un creux de quelques lignes de profondeur dans un gros charbon noir. On place dans ce creux le corps que lâon veut fondre on allume ensuite le charbon avec un chalumeau de verre , Ă la flamine dâune chandelle ou d'une bougie; aprĂšs quoi on lâexpofe au courant de gaz oxygĂšne qui fort avec rapiditĂ© par le bec ou extrĂ©mitĂ© G du tube F G. Cette maniĂšre d*opĂ©rer ne peut ĂȘtre employĂ©e que pour les corps qui peuvent ĂȘtre mis fans inconvĂ©nient en contact avec les charbons , tels que les mĂ©taux, les terres simples , &c. A lâĂ©gard des corps dont les principes ont de IâaffinitĂ© avec le charbon & que cette substance dĂ©compose , comme les sulfates , les phosphates, & en gĂ©nĂ©ral presque tous les sels neutres, les verres mĂ©talliques, les Ă©maux, &c,. on fe sert de la lampe dâĂ©mailleur, Ă travers de laquelle on fait passer un courant de gaz oxygĂšne. Alors, au lieu de lâajutage recourbĂ© EG, on fe sert de celui coudĂ© S T , quâon visse Ă la place & qui dirige le courant de gaz oxygĂšne Ă travers la flamme de la lampe» LâintensitĂ© de chaleur que donne ce second moyen nâest pas aussi forte que celle quâon obtient par le premier, & ce nâeil quâavec beau- Emploi du Gaz oxygĂšne. 55L çoupde peine quâon parvient Ă fondre la platine. Les supports dont on se sert dans cette seconde maniĂšre dâopĂ©rer, sont ou des coupelles dâos calcinĂ©s , ou de petites capsules de porcelaine , ou mĂȘme des capsules ou cuillers mĂ©talliques. Pourvu qqe ces derniĂšres ne soient pas trop petites , elles ne fondent pas , attendu que les mĂ©taux font bons conducteurs de chaleur , que le calorique se rĂ©partit en consĂ©quence promptement & facilement dans toute la masse, & nâen Ă©chauffe que mĂ©diocrement chacune des parties. On peut voir dans les volumes de lâAcadĂ©- mie , annĂ©e 1782 , page 476, & 178;, page 573, la fuite dâexpĂ©riences que jâaĂ faites avec cet appareil. II en rĂ©sulte, i°. que le cristal de roche, câest-Ă -dire la terre siliceuse pure, est infusible; mais quâelle devient susceptible de ramollissement & de fusion , dĂšs quâelle est mĂ©langĂ©e. 2 0 . Que la chaux, la magnĂ©sie & la baryte ne font fusibles ni seules, ni combinĂ©es ensemble; mais quâelles facilitent, sur-tout la chaux, la fusion de toutes les autres substances. 3 0 . Que lâalumine est complĂštement fusible feule , A quâil rĂ©sulte de sa fusion une substance vitreuse opaque trĂšs-dure, qui raye le verre comme les pierres prĂ©cieuses. Emploi du Gaz oxygĂšne.. 4 °. Que toutes les terres & pierres composĂ©es fç fondent avec beaucoup de facilitĂ©, & forment un verre brun. 5°. Que toutes les substances salines , mĂ©mo lâalkali fixe, fe volatilisent en peu dâinslans. 6°. Que lâor , lâargent, SĂc. Sc probablement la platine, fe volatilisent lentement Ă ce degrĂ© de feu, & fe dissipent fans aucune circonstance particuliĂšre. 7 °. Que toutes les autres substances mĂ©talliques , Ă f exception du mercure, sâo-xident quoique placĂ©es fur un charbon; quâelles y brĂ»lens avec une flamme plus ou moins grande & diversement colorĂ©e, &, finissent par fe dissipes çnticrement. 8°. Que les oxides mĂ©talliques brĂ»lent Ă©galement tous avec flamme; ce-qui semble Ă©tablir un caractĂšre distinctif de ces substances, Sc ce qui me porte Ă croire , comme Bergman lâavoit soupçonnĂ©, que la baryte est un oxide mĂ©tallique, quoiquâon ne soit pas encore parvenu Ă en obtenir le mĂ©tal dans son Ă©tat do puretĂ©, 9 °. Que parmi les pierres prĂ©cieuses, les unes» çomme le rubis, font fe ramollit Si de fe souder , fans que leur couleur & mĂȘme que leur poids soient altĂ©rĂ©s ; que dâautres » çomme lâhyacinthe dont la fixitĂ© est presque, Emploi nĂș Saz oxygĂ©nĂ©, jf'f Ă©gale Ă celle da rubis , perdent facilement leur couleur; que la topase de Saxe, la topase & le rubis du BrĂ©sil non-seulement se dĂ©colorent promptement Ă ce degrĂ© de feu, mais qĂșâils perdent mĂȘme un cinquiĂšme de leur poids , & quâil reste , lorfquâils ont subi cette altĂ©ration, une terre blanche semblable en apparence Ă dti quartz blanc ou Ă du biscuit de porcelaine; ensin que lâĂ©meraude , la chrysolite & le grenat fondent presque sĂșr-le-champ en un verre opaque & coloré» io°. QuâĂ FĂ©gard du diamant , il prĂ©sente une propriĂ©tĂ© qui lui est toute particuliĂšre , celle de se brĂ»ler Ă la maniĂšre des corps combustibles & de se dissiper entiĂšrement. 11 est un autre moyen dont je nâai point encqre fait usage , pour augmenter encore davantage lâactivitĂ© du feu par le moyen du gaz oxygĂšne; c'est de lâemployer Ă souffler un feu de forge. M. Achard en a eu la premiĂšre idĂ©e ; mais les proeĂ©dĂ©s quâil a employĂ©s & au moven defquels il croyois dĂ©phĂźogiĂĂŹiquer Pair de Pat- nrofphĂšre, ne Pont conduit Ă rien de satisfaisant. Lâappareil que je me propose de faire construire, fera trĂšs-simple il consistera dans un fourneau ou espĂšce de forge dâune terre extrĂȘmement rĂ©fractaire ; sa ligure sera Ă peu prĂšs semblable Ă celle du fourneau reprĂ©sentĂ© j-j8 Emploi du Gaz oxygĂšne. planche Xlll , figure /f. ; il sera seulement moins Ă©levĂ© & en gĂ©nĂ©ral construit fur de plus petites dimensions. II aura deux ouvertures, lâune en E Ă laquelle sâadaptera le bout dâun soufflet, 8c une seconde toute semblable Ă laquelle Rajustera un tuyau qui communiquera avec le gazomĂštre, je pousserai dâabord le feu aussi loin quâil sera possible par le vent du soufflet; & quand je serai parvenu Ă ce point, je remplirai entiĂšrement le fourneau de charbons embrasĂ©s ; puis interceptant tout Ă -coup le vent du soufflet, je donnerai par lâouverture dâun robinet accĂšs au gaz oxygĂšne du gazomĂštre, & je le ferai arriver avec quatre ou cinq pouces de pression. Je puis rĂ©unir ainsi le gaz oxygĂšne de plusieurs gazomĂštres, de maniĂšre Ă en faire passer jusquâĂ huit Ă neuf pieds cubes Ă travers le fourneau, 8c je produirai une intensitĂ© de chaleur certainement trĂšs-supĂ©rieure Ă tout ce que nous connoissons. Jâaurai foin de tenir lâouverture supĂ©rieure du fourneau trĂšs- grande, afin que le calorique ait une libre issue , & quâune expansion trop rapide de ce fluide si Ă©minemment Ă©lastique ne produise jpoint une explosion. FIN* TABLES t A LâUSAGE DES CHIMISTES. TABLES sĂźiii- 56l TABLES A LâUS AGE DES CHIMISTES, Nâ. I. Table pour convertir les onces , gros & grains en fractions dĂ©cimales de livre , poids de marc. TablĂ© pour les grains. Grains poids de marc. Fraciions dĂ©cimales de Uvre correspondantes. Grains poids de marc. Fraciions dĂ©cimales de livre correspondantes. 1 livre. 0,0001085-07 13 livre. 6,001410591 2 0,000217014 14 0,001519098 3 0,0003 25" J2I 0,001627605 4 0,000434028 16 0,001736112 S 0,000542535 *7 0,001844619 6 0,000651042 18 0,001953125 7 0,0007551549 19 0,002001633 8 0,000868056 20 0,002170140 9 0,000976563 21 0,002278647 ĂO 0,001085070 22 0,002387154 1 11 0,001193577 2Z 0,002495661 1 12 0,001302084 24 0,002 04168 N n T A H I S, 562 Grains poids de marc. Fradiions dĂ©cimales de Uvre correspondantes . Grains poids de marc. i 7 raclions dĂ©cimales de livre correspondantes. 2 / 0,002712675' 51 0,00s 5 3 38 57 26 0,002821182 52 0,005642364 27 0,002929685 53 0,005750871 28 0,003038196 54 0,005859378 29 0,003146703 55 0,005967885 30 0,0032/7210 56 0,006076372 3 1 0,0033637x7 57 0,006184899 32 0,003472224 58 0,006293406 - 33 0,0035-8073 I 59 0,006401913 34 0,003689238 60 0,006510420 35 o,003797745 61 °, 006618927 36 0,003906252 62 0,006727434 37 0,004014759 63 0,006835941 38 0,004123266 64 0,006944448 39 0,004251773 65 0,007052955 40 0,004340280 66 0,007161462 41 0,004448787 67 0,007269969 42 0,004557294 68 âą 0,007378456 43 0,004665 8oi 69 0,007486983 44 0,004774308 70 0,007595490 45 0,004882815 7 0,00770997 46 0,004591322 72 0,007812504 47 0,005099829 73 0,007921011 48 0,005208336 74 0,008029518 49 0,005316843 75 0,008138025 50 0,005425350 76 0,008246532 T A B L K S. stj Grains pouls de marc. Fractions dĂ©cimales de livre correspon dames. Grains poids de marc. 4 Fractions dĂ©cimales de livre correspondantes. 77 0,008355039 89 0,009657123 78 0,008463546 90 0,009765630 19 0,008572053 PI 0,0 9274137 80 0,608680560 92 0,005902644 81 0,008789067 93 0,010091151 82 0,008897574 94 0,010199658 83 0,009006081 95 0,010308165 84 0,005114588 96 0,0 672 85 0,00Ă 22 ^09 5 97 0,010525179 86 0,009 3 3 U 02 98 0,010633686 87 OĂOO944OIO9 99 0,010742153 88 0,009548616 100 0 .0 b" co O O 6 Pour les Gros. Pour les Onces. gros. livre. livre. Ă 0,0078125 1 0,ot25000 2 0,0156250 0,1250000 3 0,0234375 3 0,1875000 4 0,0312500 4 0,2500000 5 0,0390625 5 0, 125000 6 0,0468750 6 > 0,3-750 000 7 0,0546875 7 0,4375000 8 0,0625000 8 0,5000000 9 0,070 3 i 25 9 0,5025000 10 0,0781250 10 0,625 0000 11 0,0859375 u 0,6875000 12 0,0937500 12 0,7500000 lZ 0,1015625 J 3 0,8125000 x 4 0,1093750 14 0,8750000 r 5 0,1171875 *5 0,9375000 16 0,1250000 16 1,0000000 ĂŹ\ II ij 564 Tables, N°. II. Table pour convertir les fractions dĂ©cimales de livre en f radions vulgaires. Pour les dixiemes Pour les milliĂšmes DE LIVRE. DE LIVRE. Fractions dĂ©cimales de livre. . Fractions vulgaires de Uvre correspondantes. Fraisions dĂ©cimales de livre. Fractions vulgaires de Livre cor rejpondantes. livre. onces. gros. grains. livre. gros. grains J 1 . .4..57,60 0,001 33 . , 33 % âą âą r 0,2 3.. 1 . .43,20 0,002 33 âą .» . . .18,43 j o,Z 4.. 6 . .28,80 0,003 33 . . .» . . .27,65 0,4 . 14,40 0,004 33 . , .». » .36,86 o,5 8..8. .0 0,005 33 . , .» . . .46,08 0,6 9 - - 4 - - 51 f 0 0,006 33 . ,33 , âą o .7 I X âą * I âą âą 5 3 0,07 1. . 0. . 69,12 0,0007 6,45 0,08 1. .2. . 17,28 0,0008 7,37 0,09 * âą âą 3 âą âą Z 7,14 0,0009 8,29 0,10 1. .4. . 57,60 0,0010 9,22 T A I t E S, 565 POLTR LES CENT MILLIEMES POUR LĂS MILLIONIEMES DE LIVRE. DE LIVRE. Fractions ilĂ©ci - Fractions vul - Fractions vul- - gaires de li- gaires de li- malts de livre. vre cor r es- vre correspon- pondantes. vre dantes. lĂŹurp. grain?. livte. grains. 0,00201 0,09 0,000001 0,01 0,00002 0,18 0,000002 0,02 0,00003 0,28 0,000003 0,03 ojoooo4 o ,37 0,000004 0,04 0,0000$ 0,46 0,00000$ 0,0$ 0,00006 0,55 O',000006 0,06 0,00007 0,64 0,000007 0,07 0,00008 o ,74 0,000008 0,08 0,00009 0,8 z 0,000009 0,09 0,00010 0,92 0,000010 0,10 S 66 Tables. N°. IIL TĂ BLE du nombre de Pouces cubes correspondons Ă un poids dĂ©terminĂ© d?eau. Table pour les Grains, Grains d'eau. poids de marc Nombre de pouces cubes correspondons. Grains seau, poids de marc. Nombre de pouces cubes correspondons. I 0,003 2? 0,062 2 0,005 24 0,065 3 0,008 25 0,067 4 0,011 26 0,070 5 . 0,01 Z 2? 0,073 6 0,016 28 0,076 7 0,019 29 0,078 8 0,022 ZO 0,081 9 0,024 3 1 0,084 IO 0,027 32 0,086 il 0,030 33 0,089 12 0,032 54 0,092 13 ' 35 14 0,038 36 0,097 0,040 37 0,100 l6 0,043 38 0,103 17 0,046 39 0,105 18 0,049 40 0,108 19 0,051 41 0,111 1 20 0,054 42 0,113 1 21 0,057 43 0,116 22 0,059 44 0,119 Tables. 567 1 Grains dâeau, Nombre des Grains d'eau, Nombre des I poids pouces cubes corref- poids pouces cu -. corref- j de marc- pondans. de marc , pondans. 4 5 0,12 ĂŻ 59 0,159 46 0,124 60 0,162 47 0,127 61. 0,165 48 0,130 62 0,167 49 0,132 63 0,170 50 o,rZ 5 64 0,173 5i 0,138 0,175 52 0,140 66 0,178 53 0,143 67 0 ,l 8 l 54 0,146 68 0,184 55 0,148 69 o,i 8 6 56 0,151 70 0,189 57 0,154 7i 0,152 58 o,i 57 72 0,194 Table pour les Gros. Table pour les Onces. pou. cub. 1 0,193 i, i ,543 2 0,386 2 3,086 3 0,579 3 4,629 4 5 0,772 0,965 4 5 6 6,172 7 , 7'5 9,258 6 1,158 7 10,801 7 i ,3 51 8 12,344 13,887 8 i ,543 9 10 15,430 u 16,973 12 18,516 r; 20,059 14 21,602 »5 23,145 16 24,687 Tables. Table pour les Livre?. 568 Livres d.âeau., poids de marc. Nombre de pouces cubes correspondant. r pou. cub. 24,087 2 49 -Z 74 3 74,061 4 98,748 5 125,420 6 148,122 7 172,809 8 197,496 9 222,180 10 246,870 11 271,557 12 296,244 13 320,931 I 4 345,618 15 370,305 16 394,992 17 419,676 18 444» 360 19 469,050 Livres d'eau , poids de marc. Nombre de pouces cubes corres- pondans. 20 pou. cub. 493 , 74 ° 21 518,427 22 543,â4 23 567,801 24 592,448 25 617,175 26 641,862 27 666,549 28 691,236 29 715-923 30 740,610 40 987,480 50 1234,200 60 1481,220 70 1728,000 80 1974,960 90 2221,800 IOO 2328,700 I T A B L E S, N°. IV. 569 T A s L E pour convertir les lignes & f raclions de lignes en fractions dĂ©cimales de ponce. Table POUR LES FRACTIONS TABLE DE LIGNE. POUR LES LIGNES. DouziĂšmes de lignes. Fractions dĂ©cinfales de pouce correspondantes. X pouces. 0,00694 2 0,01389 3 0,02083 4 0,02778 S 0,03472 6 0,04167 7 0,04861 8 0,05556 9 0,062 sO 10 0,06944 11 0,07639 12 0,08333 Lignes. Fractions dĂ©cimales de pouce correspondantes. pouces. I 0,08333 2 0,16667 3 0,25000 4 o ,33333 5 0,41667 6 0,50000 7 0,78333 8 0,66667 9 0,75000 10 0,83333 11 0,91667 12 1,00000 Tables. N°. V. 57° Table pour convertir les hauteurs d'eau observĂ©es dans les cloches-ou jarres , Ăšre hauteurs correspondantes de mercure exprimĂ©es en fractions dĂ©cimales de pouce. Hauteur de lâeau exprimĂ©e en Lignes. Hauteur correspondante du mercure exprimĂ©e en fractions dĂ©cimales de pouce. Hauteurs de ĂŹâeau exprimĂ©e en lignes. Hauteur correspondante du mercure exprimĂ©e en fractions dĂ©cimales de pouce. lignes. pouce». POU- â liR- pouces. i 0,00614, 20 0,12284 2 0,01228 21 0,12898 Z 0,01845 22 0,13512 4 0,0245-7 28 0,14126 5 0,03071 2 0,14741 6 0,03687 3 0,22m 7 0,04299 4 0,29481 8 0,04914 r 0,36872 9 0,05728 6 0,44222 IO 0,06142 7 0,71595 j ii 0,06776 8 0,78963 j 12 0,07370 9 0,66333 I 3 0,07987 10 0,73704 *4 0,08799 11 0,81074 i; . 0,09213 12 0,88444 16 0,09827 rZ 0,97815 n 0,10441 14 18 0,11077 1 ; 1,10776 19 0,11670 16 1,17926 Tables, N°. VI. 5?r Table des quantitĂ©s de pouces cubiques françois correspondons Ă une once , mesure de M. PriesUey. Onces , mesure de M. Priejllej. Pouces cubiques françois correspondons. pou. cub. 1 1,567 2 Z,iZ 4 3 4,701 4 6,268 ! 7,835 9,402 7 10,969 L 12,536 *9 14,103 IO 15,670 ii 17,237 12 18,804 rZ 20,371 14 21,938 ĂŻy 23-505 16 27,072 17 26,639 18 28,206 -9 29,773 Onces, mesure de M. Priesley. Pouces cubiques françois correspondons. 20 31,34° 3 ° 47,010 40 62,680 JO po 0 60 94,020 70 100,690 80 127,360 90 141,030 IOO 176,700 200 313,400 ZOO 470,100 4CO 626,800 700 783,500 600 940,200 700 1096,900 800 1273,600 900 1410,300 IOOO 1767,000 51 2 Tables. N°. VII. Tas le des pesanteurs des diffĂ©rons ga ^ Ă pouces de pression & Ă 10 degrĂ©s du thermomĂštre. Noms des airs ou gai. Poids du pouce cube. Poids du pied cube. 0 BS ERVAT ION S. Air atmosphĂ©rique.... 0,46005 on. gro. gta. 1..;.. 3 > 00 DâaprĂšs mes expĂ©r. Gaz azote..... i. .r. .48,00 DâaprĂšs mes expĂ©r. Gaz oxigĂšne.... 0,50694 I . .4. 12,00 DâaprĂšs mes expĂ©r. Gaz hydrogĂšne.. 0,03539 6 1,1 5 DâaprĂšs mes expĂ©r. Gaz acide carbonique. 0,68985 2. .40,00 DâaprĂšs mes expĂ©r. Gaz 0,54690 1..;.. .9,04 DâaprĂšs M. Kirwan. Gaz ammoniaque.... 0,2,7488 » * âą 6 âą âą 43,00 DâaprĂšs M. Kirwan. Gaz acide sulfureux... 1,03810 3..». .66,00 DâaprĂšs M. Kirwan.! Tables, 573 N°. VIII. Tas LE des Pesanteurs spĂ©cifiques des /absences minĂ©rales , extraite de Vouvrage de M. B ri s s on. Substances mĂ©talliques. IVothx des 1 subfian- I c ex mĂ- 1 talliques. V A R I Ă T Ă S. Pesanteur spĂ©cifique. Poids du pouce cube. Po'ds du pied cube . ,0r Ă 14 karats, fondu & non forgĂ©. 191581 onc. g. gra. livres, on. g, gr. 1348. Le mĂȘme fondu St forgĂ©* 193617 1355. Or au titre de Paris, ou Ă 2i karats , fondu & nsnforgĂ©. 17486*, 1114. Ot . > Le mĂȘme fondu & j forgĂ©. 175894 il-z-15 I1ZI. - 'Or au titre de la mo- noie de France , ou Ă ir ßÏ karats, fondu & non forgĂ©. I74OZZ 1118. Le mĂȘme monoyĂ©. 176474 1135. Orau titre des bijoux, ou Ă 10 karats , fondu & non forgĂ©. 157290 l Le mĂȘme, fondu & forgĂ©. 157746 1104. Argent,... Argent Ă iz deniers t fondu & non forgĂ©. 104743 6 . 6 . 11 733 - 3 - 1 . 5 - .Le mĂȘme fondu & for gĂ©. 105107 S 7i Tables. Substances mĂ©talliques. j/V owĂ des E subjlar- ces mĂ©talliques. V AR I ĂTĂS. Pesanteur spĂ©cifique. Poids du pouce cube. Poids du pied cube. 1 ĂŹ Argent au titre de Paris, oU ĂĄ 1 1 de- l niers r o grains 35 27821 26913 35489 27227 8 188. I 248. 190. O o T A B I E S, Pierres siliceuses, * 7 * 1 Noms PefĂirt- Poids Poids â.des pierres Va ri Ă©t Ă© sĂŹ teur fpĂ©- du pouce du ! JiliceuJ'es. cifique. cube. pied cube. 'Cristal de Roche iim- 1 . pide de Madagas- on. g. gr. livres, on. g. gr. Cristal 1 car. 26530 /Cristal de Roche du tĂe Rocks? \ BrĂ©sil. jCrislal de Roche gĂ©- 26526 i ' latineux ou dâEu- rope. 2,6548 1 Quarte. . Quarte cristallisĂ©. 26546 1 -, 5 âą 5 5 Quartz en niaise. 16471 185. 1 GrĂšs des Paveurs. 24158 Z8 169. GrĂšs des RĂ©mouleurs. 21429 8 150. iGrĂšs des Couteliers. GrĂšs luisant de Fon- 1111$ GrĂšs. .. .^ ' tainebleau. .Pierre Ă faux Ă grain 25616 179. j , moyen d'Auver- ! Zne. 25638 179. 'Pierre Ă faux de Lor- raine. 25298 8 177. 1 Agathe, . Agathe Orientale. 25901 181. Agathe Onix. 26375 0 Calccdoi. CalcĂ©doine limpide. 26640 1 . 5 - 5 S 186. Cornaline 26137 26023 181. Sardoine. Sardoine pure. PrasĂȘ.... 25805 25941 1 - 5-17 Pierre. 1 Pierre Ă fusil blonde. 181. Ă fusil. ^Pierre Ă fusil noirĂątre. 1 579 Tables. Pierres siliceuses. Noms des pierres JĂiiceuses. Va m ĂŻi Ă r. Pesan- teurspĂ©- cifique. Poids du pouce cube. Poids du pied cube. Caillou. . Caillou OnĂźx. 16644 oh. g. gr. 1 -US 9 livres, on. g. gr. 186. 1 Caillou de Rennes. 16538 r-5-55 ; Pierre meuliers. . I7Z-1Z -4-" Jade.. ,.P ade blanc - L 9502 . L. 106. l Jade verd. 19660 1 - 7 . 1-7 107. 'Jaspe rouge. 166 11 186. jaspe brun l ĂSp Ă I 1 8 S . JaĂpe., . grasses. JHuile de pavot. t Huile de faĂźne, v Huile de baleine. Liqueurs animales. 'Lait de femme, t Lait de jument. vLait dâĂąnesse. JLait de chĂšvre. ^Lait de brebis. ILait de vache, etit - lait de va clarifiĂ©. âą Urine humaine. Pesanteur spĂ©cifique. Poids iu pouce cube. Poids iu pied cube. 8697 on. g. gr. 0.. liv. on. g. gr. 7 99 10 0.. 5 . 10 49. 8938 0. . 4 r. 10363 0.. 72. 0.. 73. 9 i;Z 0 .. 4-54 4 4. 4 9170 0.. 64. 3-0-23 9403 0.. 4 9188 0. . 9176 0.. 44- ;., 214. - Dans la dĂ©composition des vĂ©gĂ©taux & des matiĂšres animales, il sâunit Ă PhydrogĂšne pour former Pammoniaque, 136, 1;;. Câest un des principes cons, -tituans de lâacide prussique , 21;.-Ses combinaisons avee les substances simples font peu connues. Elles portent fe nom dâazotures ,214. B alances. Instrumens dont lâobjet est de dĂ©terminer le poids absolu des bien il en faut dans un laboratoire. - De leur prĂ©cautions pour les conserver, 333 & fiuiv , âHydrostatique. Moyen de sâen servir. - Ses usages, ZZ6 , 337. BaromĂštre. Corrections baromĂ©triques du volume des gaz, relativement Ă la diffĂ©rence de prestĂŹon de lâat-ĂŻ mosphĂšre , 371 &* fiuiv . ModĂšle de calcul pour ces corrections, 380 & fiuiv. Bases salifĂŹables. II en excite 24 ; savoir , 3 alkalis, 4 terres, & 17 substances mĂ©talliques, 182. Baryte. La composition de cette terre est encore inconnue , 172. - II est probable que câest un oxide mĂ©talU- des Ma que , 174. - Mais qui nâest pas rĂ©ductible vĂŹr les moyens que nous employons, ĂŹbid. Elle est peu abondante ; on ne la trouve que dans le rĂšgne minĂ©ral, 173. - Ester que produit fur elle le feu le plus violent, alimentĂ© par le gaz oxigcne. Borax. Sel concret avec excĂšs de baie qui est la soude. Son origine est inconnue. Sa purification est encore un mystĂšre , 2,65 , 2 66 . Bougie. Sa combustion, 112. C alcul de la vessie fournit l'acide lithique , z 19. CalorimĂštre. Sa description ,387 &âą suiv. - Principes de fa construction, ĂŹbid. ManiĂšre de sâen servir, 396 bsuiv. Calorique. Cause de la chaleur , 5. - Peut ĂȘtre considĂ©rĂ© dâune maniĂšre abstraite, 6 . - Comment il agit sur les corps, 6 , 7. Paroit ĂȘtre le plus Ă©lastique de la nature , - Tous les corps y sont plongĂ©s , & il remplit les intervalles que laissent en- trâelles leurs molĂ©cules. - II se fixe quelquefois de maniĂšre Ă constituer leurs parties solides. - Câest de son accumulation que dĂ©pend lâĂ©tat aĂ©riforme , 200. - II fait Poffice de dissolvant dans toute espĂšce de gaz , 17. On appelle du nom gĂ©nĂ©ri- I Ă R E S. 60 1 que de gaz toute substance portĂ©e Ă i'Ă©tat aĂ©riforme par une addition suffisante de calorique , 200. - Le soufre & le charbon en brĂ»lant lui enlĂšvent PoxigĂšne, 66 . - II en est de mĂȘme du gaz hydrogĂšne , 95. - Moyen de melurer la quantitĂ© quisâen dĂ©gage des corps pendant leur combustion, 23, 103 & suiv. - Appareil imaginĂ© pour remplir cet objet , 387. - Plan dâexpĂ©riences pour dĂ©terminer la quantitĂ© que la plupart des corps en contiennent, 115. - Son dĂ©gagement dans la combustion du fer, la combinaison des mĂ©taux avec la base du gazoxigĂšne, la combustion du charbon , 66 & 108. Dans la combustion du phosphore , la combustion de la cire , u;. Dans la combustion de lâhuile dâolives, ibid. -Dans la combustion du gaz hydrogĂšne , 109. - 11 reste uni Ă PoxigĂšne , dans la formation de lâacide nitrique, 110. II entre dans la composition des nitrates & des muriates, en quantitĂ© prefquâĂ©gale Ă celle qui est nĂ©ceĂfoire pour constituer le gaz oxigĂšne, 207. - II se dĂ©gage avec une telle abondance dans la combinaison de PoxigĂšne avec les corps combustibles, que rien ne peut rĂ©sister Ă son expansion , 207. - S 602 T a b dĂ©compose Ăźes substances vĂ©gĂ©tales & animales, 132, Calorique combinĂ©. Tient aux corps par lâattraction & constitue une partie de leur substance, 21. -â Libre. Test celui qui nâest engagĂ© dans aucune combinaison, 21. .â SpĂ©cifique des corps. Test le rapport des quantitĂ©s de calorique, nĂ©cessaires pour Ă©lever dâun mĂȘme nombre de degrĂ©s , la tempĂ©rature de plusieurs corps cgaux en poids, 21. Camphre. EspĂšce d'huileconcrĂšte quâon retire par sublimation dâun laurier du japon, 305. Catsules de porcelaine, fervent de support aux substances dans la fusion par le gai oxigĂšne, 555. Carbone ou charbon pur. Substance simple combustible , 67 & 227. - ManiĂšre dâopĂ©rer fa combustion, 67. DĂ©compose le gaz. oxigĂšne Ă une certaine tempĂ©rature, 67 , 153 , 227 & 228 ; appareil pour sa combustion, 483 & fdv. - QuantitĂ© de calorique qui se dcgage dans cette opĂ©ration, 67, ic 3 . -EnlĂšve fa base au calorique, 67. - DĂ©compose iâeau Ă une chaleur rouge & enlĂšve lâoxigĂšne Ă lâhy- drogĂšne, pi , 218. - II sâen dissout une portion dans le gaz hydrogĂšne , 92 & 118. II est contenu dans le Ăer L E & dans Parier- , 48. - II existe dans ies vĂ©gĂ©taux antĂ©rieurement Ă la combustion, & forme avec le phosphore , lâhydrogĂšne & lâazote, des radicaux composĂ©s, 227. - Moyens dâob- tenir celui qui est contenu dans les matiĂšres vĂ©gĂ©tales & animales , 227 & 228. Ses combinaisons avec les substances simples, a trĂšs-peu dâattĂŹnitĂ© avec le calorique, 133. â II forme une des parties constituantes des huiles, 119. - Et en gĂ©nĂ©ral de tous les acides vĂ©gĂ©taux , 124. - 11 tient trcs-peu aux huiles volatiles animales , 136. - II fait partie du radical des gommes , du sucre & de l'amidon, 125. - II est combinĂ© dans ces substances avec lâhydrogĂšne , de maniĂšre Ă ne former quâune feule base portĂ©e Ă iâĂ©tat dâoxide par une portion dâoxigĂšne, 12 6. QuantitĂ© quâen contient le sucre, 142. Carbures , nom donnĂ© aux combinaisons du carbone avec les mĂ©taux, 118. Cendres, elles forment ordi-. nairement la vingtiĂšme portion du poids dâun vĂ©gĂ©tal brĂ»lĂ© , 1 66 . - il paroĂźt quâelles existent dans les vĂ©gĂ©taux avant leur incinĂ©ration. Câest la terre qui forme la partie osseuse ou la carcasse des vĂ©gĂ©taux, 168. Chaleur dilate les corps, 1* des Ma Ses causes. - NĂ©cessaire Ă lâoxigĂ©nation. - DiffĂ©rente pour lâoxigĂ©nation des diffĂšre n s corps , 2,03 & suiv. Ce quâon entend par cette expression, 133, Voy. Calorique. Chaleur sensible. Nâest que lâeflet produit sur nos organes par le dĂ©gagement du calorique des corps envi-, ronnans, 11. Charbon de bois. Lâon croĂźt quâil contient du phosphore, Sert de support aux substances simples tondues au feu alimentĂ© par le gaz oxigĂšne , 334 - Chaux. Câest de toutes les bases fĂąlifiables la plus abondamment rĂ©pandue dans la âą rature , 172. - Sa composition est absolument inconnue, il'ĂŹd. - Elle est presque toujours saturĂ©e dâacide carbonique, & forme alors la craie, les spaths calcaires & une partie des marbres, ĂŹbui. - Les anciens ont appelĂ© de ce nom gĂ©nĂ©rique, toutes les substances long- tcms exposĂ©es au feu fans se fondre, 83. - Effet que produit sur elle le feu le plus violent alimentĂ© par le gaz oxigĂšne, 5 3 3* Chr ysolyte. Se fond presque sur le champ au feu ali_ mente par le gaz oxigĂšne 337 . Ci re. QuantitĂ© de calorique qui se dĂ©gage pendant ĂĂ combustion, 113. T I Ă R E S, 6vZ Clarification. Moyen pour mettre une liqueur en Ă©tat dâĂštre filtrĂ©e, 417. Cloches. ManiĂ©rĂ© de les graduer , 362, 363. Combustion du fer, 41 & suiv. - Du phosphore, 37 & sĂiv. - Du soufre. - Du charbon, 67 & suiv. - Du gaz hydrogĂšne , 97 & suiv. Voyez ces mots, - ThĂ©orie de la combustion des vĂ©gĂ©taux , 165. - La plus grande portion du vĂ©gĂ©tal est rĂ©duite en eau 8r en acide carbonique, relatives Ă la combustion , 478 & suiv. - Conditions nĂ©cessaires pour lâopĂ©- rer, 480 L- suiv. Creusets , tnstrumens propres Ă la fusion ,333. Cristal de roche. Effet que produit fur lui le feu le plus violent alimentĂ© par le gaz oxigĂšne ,533. Cristallisation. OpĂ©ration par laquelle les parties intĂ©grantes dâun corps qui Ă©toient sĂ©parĂ©es par un fluide , font rĂ©unies par la force dâattraction , 437. - Calorique qui se dĂ©gage pendant cette opĂ©ration, ibid. Vaisseaux dans lesquels on lâopĂšre , 441 & 442. D Ăcantation, Peut supplĂ©er Ă la filtration , 419. Elle est prĂ©fĂ©rable dans les opĂ©rations qui exigent une Table 604 prĂ©cision rigoureuse, 410. DĂ©tonnation. Explication de ses phĂ©nomĂšnes , z & 98. - Oxide de fer qui en rĂ©sulte, 93. PhĂ©nomĂšnes de la fermentation spiritueuse & de la putrĂ©faction dus Ă la dĂ©composition de lâeau, dĂ©composition sâopĂ©re continuellement dans la nature, 100. - Les principes qui la constituent sĂ©parĂ©s Pun de Pautre ne peuvent exister que fous forme de gaz, ibid. Sa rĂ©composition , 96 & suiv. 506 & suiv. - 8f Parties en poids dâoxigĂšne & 1; en poids dâhydrogĂšne, composent 100 parties dâeau , 100. - Se combine avec le gaz acide carbonique, 67. - Se combine en toutes proportions avec Pa- cide sulfurique, Avec Pacide muriatique ttĂšs-facilement , 75. - Nâest pas toute formĂ©e dans le sucre , 150. Eau rĂ©gale. Nom ancien donnĂ© Ă un acide composĂ© qui dissout Por, 114. Voy. jlvĂŹdi nitro-m uriatique. Ebullition , nâesl autre chose que la vaporisation dâun fluide ou sa combinaison c iĂŹ s Ma avec le calorique , iz. Effervescence, est produite par le pastĂ ge rapide dâun corps solide ou liquide Ă sĂ©rac gazeux, 177. ElasticitĂ©. Comment on doit la concevoir, & suiv. Emeraude , fond sur le champ en un verre opaque au feu alimentĂ© par le gaz oxigĂšne, 557 - Ether , Ă^roit habituellement dans lâetat aĂ©rifcrme fans la pression de lâatmosphĂšre, p. - Se vaporise Ă 33 degrĂ©s , 13 & suiv. - Appareil pour ĂĂą combustion, 3 & suiv. Evaporation. OpĂ©ration pour sĂ©parer deux substances qui ont un degrĂ© de volatilisĂ© distĂ©rent, 431 & suiv. Action du calorique dans cette opĂ©ration, 433. F Fer. II dĂ©compose lâair atmosphĂ©rique , augmente de poids dans la cal- cination dâune quantitĂ© Ă©gale Ă celle que lâair a perdue, 47. - Appareil pour son oxi- dation , 5 ip. - Sa combustion dans le gaz oxigcne, 41. - II dĂ©compose lâeau Sc sâoxide Ă un degrĂ© de chaleur rouge, pi, p3 & iĂŹ 8. II est moins attirable Ă satinant aprĂšs quâil a dĂ©composĂ© seau; câest de soxidenoir de fer, 41 & § Ce mĂ©tal T I E R E S. âNitro-murintique. Se dĂ©gage pendant la dissolution de l'or dans lâacide nitro- nmriatique -Nâa pas encore Ă©tĂ© dĂ©crit. - Son odeur est ^plĂ grĂ©able. - 11 est funeste aux animaux qui le respirent. - L'eau en absorbe une grande quantitĂ©, 1,59. âNitreux. Premier degrĂ© de combinaison de lâazote avec lâoxigĂšne , 80. - Câest une elpece dâoxidc dâazote, 81- Preportions d'azote & dâoxĂ- gĂšne qui le constituent, 80. SurchargĂ© dâoxi^Ăšne , compose un acide tres-puissant, lâacide nitrique, ibid. - EnlevĂ© lâoxigĂšne Ă Pair delâat- mofphĂšre, ibid. - Sert dâeu- diomĂštre pour connoĂźtre la quantitĂ© dâoxigĂšne contenue dans Pair atmosphĂ©rique , ibid. - Il est immiscible Ă Peau , ibid. âOxigĂšne. Combinaison de lâoxigĂšne avec le calorique, 6o8 T a 5y. - Moyen de sâafsurer sâil ne contient point dâacide carbonique , 98. - Le calorique & la lumiĂšre qui se dĂ©gagent dans la combustion ion tâils fournis par le corps qui brĂ»le, ou par le gaz oxigĂšne qui se fixe dans les opĂ©rations? 219. - Est dĂ©composĂ© par le charbon, 67. Par le phosphore, 58 Ăfsuiv. Perd son calorique dans cette combinaison, 5 a dĂ©composition par les mĂ©taux , 8s. - Par le fer 41. Par le soufre, 66 . - Entre dans la dĂ©composition de Pair atmosphĂ©rique, ^ de lâoxide de mercure, 523. - RetirĂ© de lâoxide de manganĂšse ou du nitrate de potasse, de nature par la dĂ©tonnaĂšsh avec le charbon, & se convertit en acide carbonique, 525. - Moyen de sâen servir pour augmenter PintensitĂ© du feu, 552. - Son emploi dans les fusions , ibid. GazomĂštre. Instrument propre Ă mesurer le volume des substances aĂ©riformes, description, 346 Ăł-suiv. Sa graduation, 3y8 suiv. - ExpĂ©riences qui ont donnĂ© lâidĂ©e de Ă construction , y y z. - On peut avec cet instrument donner un grand degrĂ© de vitesse an gaz oxigĂšne , yyz ; & Remployer Ă augmenter Faction du feu, yyz & suiv. GazomĂštrie. Câest Part de BLE mesurer le poids & le volume des substances aĂ©riformes , 342. Gommes. Oxides vĂ©gĂ©taux Ă deux bases, 11 y. - RĂ©unies sous le nom gĂ©nĂ©rique de muqueux, ibid. Graisse animale. FormĂ©e par la partie musculaire de cadavres enterrĂ©s Ă une certaine profondeur & privĂ©s du contact de Pair, 137. Le suif fournit lâacide sĂ©- bacique, 317. Grlnat. Fond presque sur le champ au feu alimentĂ© par le gaz oxigĂšne , yyy H VUES. Elles sont composĂ©es de carbone & d'hydrogĂšne , sont de vĂ©ritables radicaux carbone- hdreux, 198. - Proportion des principes qui les constituent , 120. - Sont-elles base ou radical des acides vĂ©gĂ©taux & qui font pencher pour la nĂ©gative , 211. - Appareil pour leur combustion, 493 St xo. Puzvhrisatiok. Instrumens propres Ă P opĂ©rer , 403. PutrĂ©faction. Ses phĂ©nomĂšnes sent dus en partie Ă la dĂ©composition de Peau, roi. - Est trĂšs-lente lorsque le corps qui P'Ă©prouve nç contient pas dâazote, BLE 155. - Câest dans le mĂ©lange des substances vĂ©gĂ©tales & animales que consiste toute la science des amendemens & des fumiers, , . â Des vĂ©gĂ©taux , nâest autre choie que lâanalyse des se b f tances vĂ©gĂ©tales dans laquelle la totalitĂ© de leurs principes ĂĂš dĂ©gage fous U forme de gaz, 154. Pyrites, nom que les anciens donnoient Ă la combinaison du soufre St des niĂ© tau x , 117. R adical acĂ©teux, Tableau de ses combinaisons, 294, Acide Ă deux bases. - Câest le plus oxigĂ©nĂ© des acides vĂ©gĂ©taux. -Contient un peu dâazote. - Moyens de lâobte- nir & de iâavoir pur. - Libre de toute combinaison , il est dans PĂ©tĂąt de gaz au degrc de tempĂ©rature dans lequel nous vivom. - La plupart des sels quâii forme avec les bases salifiables ne sont pas cristaliĂables, tpy fy suiv. t Boracique. Sa nature est inconnue, 219. â Fluorique. Sa nature est inconnue , 229. -7 Se s com» binaisons avec PoxigĂšne , ibid. Radical malique, Tableau de ses combinaisons, 281. -â Muriatique. Sa nature est encore inconnue, 229. Ăd e s Ma â Tartareux. Tableau de ses combinaisons, ti 7. Radicaux des acides , leur tableau, 1 96. - Combinaisons des radicaux simples avec roxigcne,ioj Ifjuiv. Combinaison des radicaux composĂ©s avec lâoxigcfie , z 08 & fuiv. -â & Car- bone-hydreux, 198. -â Oxidabies Sc Acidifiables. Sont simples dans le rĂšgne minĂ©ral. - Sont composĂ©s dans les deux autres, ros. RĂąpe. Sert Ă diviser les substances pulpeuses, 405. RĂ©ductions mĂ©talliques. Ne sont autre chose que des oxigcnations du charbon par lâoxigĂšne contenu dans les oxides mĂ©talliques, zc>6. Respiration. Raisons qui ont empĂȘchĂ© dâen parler dans cet ouvrage, roz. Rubis. Se ramollit, se soude & se fond fans altĂ©ration de fa couleur, par faction du feu alimentĂ© par le gaz oxigĂšne , 556. â du BrĂ©sil. Se dĂ©colore & perd un cinquiĂšme de son poids au feu alimentĂ© par le gaz oxigĂšne, §57. SalpĂȘtre. Combinaisons de lâacide nitrique & de la potasse, Moyens dâob- tenir ce sel, ilnd. - Son rafinage fondĂ© fur la diffĂ©rente solubilise des sels » 439 , 440. Sang. La partie rouge est u» oxide animal, 130. T I Ă R E S. 615 SĂ©crĂ©tions animales. Sont de vĂ©ritables oxides, 130. Sel marin. Combinaison de iâacide muriatique & de la soude, âMuriatique oxigĂ©nĂ© de potasse. Fournit un gaz oxigĂšne absolument pur, 507. âSĂ©datif. Voy. Acide Bora- cĂŹque , 16 y. >âNeutres. Leur formation, 1 61 & 189. - Ils rĂ©sultent de la rĂ©union, dâune substance simple exigence avec une base quelconque, 164. Ou, ce qui est la raeme chose, de lâunion des acides avec les substances mĂ©talliques terreuses & alkaiines, 16r. -Quelles font les bases salifiables susceptibles de se combiner avec les acides , 1& 164. - Le nombre des sels connus a augmentĂ© en raison des acides qui ont Ă©tĂ© dĂ©couverts, Dans FĂȘtĂąt actuel de nos comtoise sances, il est de nyz, i8r. Mais il est probable que toutes ces combinaisons salines ne sont pas possibles, 183. - Combinaisons salines prĂ©sentĂ©es sous la forme de tableaux. - On a suivi pout les. classer les mĂ©mes principes que pour les substances simples, 183 & s uiv Leur nomenclature, 183. On les- distingue par le nom de leur base Ăalifiable, 184 &suiv. - Plan dâexpĂ©- riences fur les sels neutres , 187. - De leur. solution , Q q iy Ă 5 ĂŻsi T a 403. - Par le calorique, 414 & 438. - On confondoit autrefois la solution & la dissolution , 413 & 42,4. Des difierens degrĂ©s de ĂolubilitĂ© des sels , 4 Ă6 & suiv. - Travail Ă faire fur les sels neutres , 418. Siphon. Sa description, 412. Soufre. Substance combustible qui est dans lâĂ©tat concret Ă la tempĂ©rature de l'atmosphĂšre , & qui se liquĂ©fie Ă une chaleur supĂ©rieure Ă l'eau bouillante, 221. -Sa combinaison avec les substances simples, ibid. - Avec le gaz hydrogĂšne , 118. Avec diffĂ©rens autres gaz , $6. - Avec le charbon, 6 7. II dĂ©compose lâair, 66. - EnlevĂ© lâoxigĂšne au calorique, ibid. - II est susceptible de plusieurs degrĂ©s de saturation en sc combinant avec lâoxigĂšne, -/ citer la combustion pour la formation de lâacide solfuri- que , 141. Sublimation. - Distillation des matiĂšres qui sc condensent fous forme concrĂšte , 448. SuESTANCESanimales son t composĂ©es dâhydrogĂšne, de carbone , de phosphore, dâazote & de soufre, le tout portĂ© Ă l'Ă©tat dâoxide par une portion dsoxigĂšne, distillation donne les mĂȘmes rĂ©sultats que les plantes crucifĂšres , donnent feulement plus dâhuil* B L E & plus dâammoniaque, en raison de l'azote Sc de Ăâhy- drogĂšne quâelles contiennent dans une plus. grande proportion, 13 g. - Eiles favorisent la putrĂ©faĂ©lion , parce quâelles contiennent de lâazote, 155. -Elles peuvent varier en raison de la proportion de leurs principes constituans & de leur degrĂ© dâoxigĂ©nation ,213. Sont dĂ©composĂ©es par le feu 5 132. Subtances combustibles. Ce font celles qui ont une grande appĂ©tence pour lâoxigĂšne, 1 16. Peuvent sâoxĂŻ- gĂ©ner par leur combinaison avec les nitrates & les mĂ»ri a tes oxigĂ©nĂ©s , 206 & 207. râMĂ©talliques. A lâexception de Iâof Sc quelquefois de Pargent, elles se prĂ©sentent rarement dans la nature sous la forme mĂ©tallique, 173. Celles que nous pouvons rĂ©duire fous forme mĂ©tallique sont au nombre de 17 , 174. Celles qui ont plus dâaflinitc avec lâoxigĂšne quâavec le carbone ne sont pas susceptibles dâĂȘtre amenĂ©es Ă cet Ă©tat, 174. ConsidĂ©rĂ©es comme bases selifiables , 173. Ne peuvent sc dissoudre que lorsquâelles sâoxident, 176 & 177. E'effervescence qui a lieu pendant leur dissolution dans les acides prouve quâelles sâoxident, ibid. Se dissolvent sens effervescence danç les acides lai C- des MatiĂšres. quâelles ont Ă©tĂ© prĂ©alablement oxidĂ©es , 178. - Se dissolvent ĂĂ ns effervescence dans Pacide muriatique oxi- gĂ©nĂ© , ĂŹbid. - Dans Ăâaçide sulfureux, 24y. - Celles qui font trop oxigĂ©nĂ©es sây dissolvent & forment des sulfates mĂ©talliques , DĂ©composent toutes le gaz oxigĂšne, exceptĂ© For & lâar- gent , 81 , 203 & suiv. Elles sâoxident & perdent leur Ă©clat mĂ©tallique, 8. Pendant cette opĂ©ration elles augmentent de poids Ă proportion de lâoxigĂšnequâelĂes absorbent, ĂŹbid. - Les anciens donnoient improprement le nom de chaux aux mĂ©taux calcinĂ©s ou oxides mĂ©talliques, 83. - Appareils pour accĂ©lĂ©rer Foxidation , y 14 & suiv. - Nâont pas toutes le mĂ«me degrĂ© d'ĂĄffi- nitĂ© pour lâoxigĂšne , f 13. LorĂquâon ne peut en sĂ©parer lâoxigĂšne , elles demeurent constamment dans lâĂ©tat dâoxides & se confondent pour nous avec les terres , 174. - DĂ©composent lâacide Ăulfurique en lui enlevant une portion de son oxigĂšne, & alors elles sây dissolvent, 2,41. - Leurs combinaisons les unes avec lesautres, 230. Les alliages qui en rĂ©sultent sont plus cafians que les mĂ©taux alliĂ©s, iiĂt. - Câest Ă leurs diflĂ©rens degrĂ©s de fusibilitĂ© que sont dus une paritĂ© des phĂ©nomĂšnes que prĂ©- 6l 7 sentent' ces combinaisons , 117. - BrĂ»lent avec flamme colorĂ©e & se dissipent entiĂšrement au feu alimentĂ© par le gaz oxigĂšne. yyĂ. - Toutes , exceptĂ© le mercure, sây oxidentsurun charbon, ĂŹb'ul. Subtances salines se volatilisent au feu alimentĂ© par le gaz oxigĂšne, yyr ; _ âSimples. Leur dĂ©finition. Ce sont celles que la chimie nâa pas encore pu parvenir Ă dĂ©composer, 193 & suiv. Leur tableau , 192. - Leurs combinaisons avec le soufre, le phosphore, 223. - Avec le carbone , 227. - Avec FhydrogĂšne , 2 17. - Avec Fazote , 213. âVĂ©gĂ©tales, Leurs principes constitutifs sont FhydrogĂšne & le carbone, 132. - Contiennent quelquefois dn phosphore & de Fazote, i 3 S. ManiĂšre dâenvisager leur composition & leur dĂ©composition , 132. - Leur dĂ©composition se fait en vertu dâafsinitĂ©sdoubles & triples, 13 y. Tous les principes qui les composent sont en Ă©quilibre entrâeux au degrĂ© de tempĂ©rature dans lequel nous vivons, 133. - Leur distillation fournit la preuve de cette thĂ©orie, 13y. A un degrĂ© peu supĂ©rieur Ă Feau bouillante , une partie du carbone devient libre , 1 34. - LâhydrogĂšne & lâoxi- gĂšne e rĂ©unifient pour former de lâeau , ib id, - Une 6i8 Ta portion dâhydrogĂšne & de carbbne sâunitĂŹcnt & for- > ment de lâhuiie volatiie , ibid. - A une chaleur rouge lâhuile formĂ©e scroit dĂ©composĂ©e , i;y. - D'oxigĂšne alors sâunitau carbone avec lequel il a plus dâaffinitĂ© Ă ce degrĂ©, 134. - Lâhydro- gĂšne sâĂ©chappe softis la forme de gai en sâuniĂĂŻ'ant au calorique, ib id. Sucre. Oxide vĂ©gĂ©tal Ă deux bases, analyse, 142 &âą suiv. - En lâoxigĂ©- nant on forme de l'acide oxalique, de lâacide inali- que , de lâacide acĂ©teux , ielon la proportion dâoxigĂš- ne , 294. - Moyens de rompre lâĂ©quilibre de ses principes par la fermentation, 142. - RĂ©capitulation des rĂ©sultats obtenus par la fermentation , 148. - Contient les substances propres Ă former de lâeau, mais non de lâeau toute formĂ©e , 1 y 1. âde lait oxigĂ©nĂ© forme lâacide saccholactique, ; 11. Sulfates. Combinaisons de lâacide sulfurique avec les distĂ©rentes bases, 245. â MĂ©talliques. Combinaisons des mĂ©taux avec lâacide sulfurique , 245. Sulfites. Combinaisons de lâacide sulfureux avec les diffĂ©rentes bases, 24y. âMĂ©talliques pourroientbien ne pas exister , 24y. Sulfures. Combinaisons du soufre avec les mĂ©taux, 118. L L T ableau des acides & de leurs bases salisianles, 180 Ăč" suiv. - Des substances simples, radicaux composĂ©s, Des combinaisons de lâoxigcne, 203 , 208. - Des combinaisons de l'azote , l'hydrogĂšne, 216. Du soufre, 220. - Du phosphore , 222. - Du carbone, 22 6. De lâacide nitrique, 232. De lâacide sulfurique, 238. De lâacide sulfureux , 243. De lâacide phosphoreux , 246". De lâacide phosphorique , 247. - De lâacide carbonique , 2 y o. - De lâacide muriatique, lâacide muriatique oxigĂ©nĂ©, 234. De lâacide nitro-muriatique, 2y De lâacide fluorique, 261. De lâacide boracique, lâacide arsenique , 268. - De lâacide molybdi- que, 272. De lâacide tunsti- que , lâacide tarta- reux, 277,-De lâacide mali- que, De lâ citrique, pyro- ligneux , 286. - De lâacide pyro- tartareux, 288. - De lâacide pyro-muqueux, 290. De lâacide oxalique, 292. De lâacide acĂ©tique , 298. De lâacide succitiique, 300. De lâacide benzoique , 302. De lâacide' camphorique , lâacide gallique, 3otĂ>De lâacide lactique, 308 -De lâacide saccholaĂ©tt» des Ma que,$ lâacide formi- que, j que,j que , j lâacide lithi- que, j prusli- que,jio. Tamisage. Moyen de sĂ©parer les corps en molĂ©cules de grosseurs Ă -peu-prĂšs uniformes , Tartre elĂŹ composĂ© de lâacide appelĂ© tanarum , & de potasse. - Mo en de le dĂ©composer pour en obtenir lâacide pur, 378 , z79. Tartrite acidule de potasse. Combinaison de la potasse & de lâacide tarta- reux , avec excĂšs dâacide, 2S0. âde potasse. Sel parfaitement neutre, rĂ©sultant de la combinaison de lâacide tartareux & de la potasse, i8o. Tfrre ou terreau. Principe fixe qui reste aprĂšs lâanalyse des substances vĂ©gĂ©tales segmentĂ©es, t 54. âOn les regarde comme des ĂȘtres impies , 171. - 11 y a quelques raisons de penser quâelles contiennent de lâo- xigcne, 180, peut- Ă©tre quâelles font des mĂ©taux oxidĂ©s, ib 'ul. - Elles ont une grande tendance Ă la combinaison ,171. Terres composĂ©es. Se fondent au feu alimentĂ© par le T I Ă R E S. 619 gaz oxigĂšne sous la forme dâun verre blanc, 55 ThermomĂštre. Corrections du volume des gaz relatives aux diffĂ©rens degrcs du thermomĂštre. - ModĂšle de calv cul pour ces corrections , j80 Ep su 'iv. Topaze de Saxe. Se dĂ©colore & perd un cinquiĂšme de son poids au feu alimentĂ© par le gaz oxigĂšne, 757. Trituration. Instrumens propres Ă lâopĂ©rer, 40$, TunstĂšne. MĂ©tal particulier souvent confondu avec PĂ©tai n. - Sa pesanteur spĂ©cifique. - II se trouve naturellement dans PĂ©tĂąt dâoxide. - 11 fait fonction dâacide. - II y est uni Ă la chaux, 177, V aisseaux Ă©vaporatoires» Leur forme, 454 Ep suiv. Vaporisation. Passage dâun fluide liquide Ă lâĂ©tat aĂ©ri- forme , j z, VERRES ardens. Ne produisent pas dâausii grands esters quâon avoit lieu de lâatten- dre, *51. Vers Ă soie. Sa c r sali de , fournit lâacide bombique, 3 ' 5 - , Wolfram. Substance mctallt- que. - VĂ©ritable tunstĂšne , 175- Fin de la Table des MatiĂšres , EXTRAIT des Registres de t AcadĂ©mie Royale des Sciences. Du 4 FĂ©vrier 1789, IjâAcadĂ©mie notis a chargĂ©s, M. dâArcet & moi, de lui rendre compte dâun TraitĂ© Ă©lĂ©mentaire de Chimie, que lui a prĂ©sentĂ© M. Lavoisier. Ce TraitĂ© est divisĂ© en trois parties la premiĂšre a principalement pour objet, la formation des fluides aĂ©ri- formes & leur dĂ©composition , la combustion des corps simples , & la formation des acides. Les molĂ©cules des corps peuvent erre considĂ©rĂ©es comme obĂ©issant Ă deux forces, f une rĂ©pulsive, lâautre attractive. Pendant que la derniere de ces forces lâemporte, le corps demeure dans PĂ©tai solide ; si, au contraire, Pattraction est plus foible, Les parties du corps perdent lâadhĂ©rence quelles avoient entrâelles, & il cesse dâĂȘtre un solide. La force rĂ©pulsive est due au fluide trĂšs-fubtil qui sâin- Ă travers les molĂ©cules de tous les corps, & qui les Ă©carte ; cette substance, quelle qu'elle soit > Ă©tant la cause de la chaleur , ou , en d'autres termes , la sensation que nous appelons chaleur, Ă©tant lâeftet de Pac- cumnlation de cette substance , on ne peut pas , dans un langage rigoureux , la dĂ©signer par le nom de chaleur, parce que la mĂ©me dĂ©nomination ne peut pas exprimer la cause & lâeffet; câest ce qui a dĂ©terminĂ© M. Lavoisier, avec les autres Auteurs de la Nomenclature chimique, Ă la dĂ©signer fous le nom de calorique. Nous nous contenterons , dans ce rapport , dâem- ployer la nomenclature adoptĂ©e par M. Lavoisier ; mais dans le cours de son ouvrage, aprĂšs avoir Ă©tabli, par les expĂ©riences les plus exactes, les faits qu doivent servir de base aux connoissances chimiques, il a toujours foin de justifier la nomenclature dont il fait usage, & de suivre les rapports qui doivent fe trouver entre les idĂ©es & les mots qui les reprĂ©sentent. 621 Sâil nâexiĂloit que la force attractive des molĂ©cules de la matiĂšre, & la force rĂ©pulsive d u calorique,, les corps passeroient brusquement de TĂ©tĂąt de solide Ă celui de fluide aĂ«riforme ; mais une troisiĂšme force , la pression de TatmofphĂšre, met obstacle Ă cet Ă©cartement, ct c'est Ă cet obstacle qui est due lâexistence des fluides. M. La- voisier Ă©tablit, par plusieurs expĂ©riences, quel est le degvĂ© de pression qui est nĂ©cessaire pour contenir diffĂ©rentes substances dans TĂ©tĂąt liquide, & quel est le degrĂ© d chaleur nĂ©cessaire pour vaincre cette rĂ©sistance. Mais il y a un certain nombre de substances qui , Ă la pression de notre atmosphĂšre & au degrĂ© de froid connu, nâabandonnent jamais T Ă©tat de fluide aĂ«riforme s ce font celles - lĂ qu on dĂ©signe fous le nom de gaz. Puisque les molĂ©cules de tous les corps de la nature ont dans un Ă©tat dâĂ©quilibre entre Tattraction , qui tend Ă les rapprocher ct Ă les rĂ©unir , & les efforts du calorique, qui tend Ă les Ă©carter, non-feulement le calorique environne de toutes parts les corps , mais encore il remplie les intervalles que leurs molĂ©cules laissent entrâelles , & comme câest un fluide extrĂȘmement compressible , il sây accumule , il sây resserre & sây combine en partie. De ces considĂ©rations, M. Lavoisier dĂ©duit Texplication de ce quâcn doit entendre par le calorique libre , le calorique combinĂ©, la capacitĂ© de calorique, la chaleur absolue , la chaleur latente , la chaleur sensible. On pourroit lui reprocher dâavoir insistĂ© trop peu sur la propriĂ©tĂ© Ă©lastique ct compressible du calorique , & de-lĂ rĂ©sulte une diffĂ©rence entte ses principes & la thĂ©orie de M. Black, fur la capacitĂ© de chaleur , mais en Ă©cartant cette considĂ©ration , Les idĂ©es de M. Lavoisier ont acquis Tavantagc dâavoir plus de clartĂ©. AprĂšs ces principes gĂ©nĂ©raux, M. Lavoisier dĂ©crit le moyen quâa imaginĂ© M. de la Place pour dĂ©terminer par la quantitĂ© de glace fondue > celle du calorique qui sâest dĂ©gagĂ© au milieu de cette glace, dâun corps qui Ă©toit Ă©levĂ© Ă une certaine tempĂ©rature , ou dâune combinaison qui sây est formĂ©e. II passe ensuite Ă des vues gĂ©nĂ©rales fur la formation ct la constitution de 622 lâatmosphĂšre de la terre, non-feulement en la considĂ©rant dans lâĂ©tat oĂč elle se trouve, mais encore dans diffĂ©rons Ă©tats hypothĂ©tiques. Notre atmosphĂšre es formĂ©e de toutes les substances susceptibles de dĂ©monter dans fĂȘtĂąt aĂ«riforme au degrĂ© habituel de tempĂ©rature & de pression que nous Ă©prouvons. 11 Ă©toit bien important de dĂ©terminer quel est le nombre & quelle est la nature des fluides Ă©lastiques qui composent cette couche infĂ©rieure que nous habitons. On fait que les connoissances que nous avons acquises fur cet objet, font la gloire de la Chimie modernes que non-feulement on a analysĂ© ces fluides , mais qu on a encore appris Ă connoitre une foule de combinaisons qu ils formoient avec les substances terrestres, & que par-lĂ le vide immense que les anciens Chimistes cher- choient Ă dĂ©guiser par quelques suppositions, a Ă©tĂ© comblĂ© pour la plus grande partie. II est bien intĂ©ressant de voir celui qui a le plus contribuĂ© Ă nous procurer ces connoissances nouvelles, en tracer lui-mĂȘme le tableau , rapprocher les rĂ©sultats des expĂ©riences qui ont fait lâobjet dâun grand nombre de ses MĂ©moires , perfectionner ces expĂ©riences & tous les appareils qu il a fallu imaginer ; mais il nâest pas possible de suivre dans un extrait les descriptions que M. Lavoi- sier prĂ©sente avec beaucoup de concision , sur lâana- lyse de lâair de lâatmosphĂšre, la dĂ©composition du gaz oxigĂšne par le soufre, le phosphore Sz le charbon , sur la formation des acides en gĂ©nĂ©ral, la dĂ©composition du gaz oxigĂšne par les mĂ©taux, la formation des oxides mĂ©talliques, le principe radical de seau, fa dĂ©composition par le charbon & par le fer, la quantitĂ© de calorique qui se dĂ©gage des diffĂ©rentes especes de combustion, & la formation de lâacide nitrique. AprĂšs tous ces objets, M. Lavoisier examine la combinaison des substances combustibles les unes avec les autres. Le soufre , le phosphore, le charbon ont la propriĂ©tĂ© de sâunir avec les mĂ©taux, & de-lĂč naissent les combs valsons que M. Lavoisier dĂ©signe sous le nom de sulfures, phofphures Sc carbures. ĂŹ 62Z LâhydrogĂšne peut aussi se combiner avec un grand nombre de substances combustibles ; dans sĂ©rac de gaz, il dissout le carbone ou charbon pur, le soufre, le phoss phore , & de-lĂ viennent les diffĂ©rentes espĂšces de gaz inflammable. Lorsque shydrogĂšne & le carbone sâunissent ensemble, sans que shydrogĂšne ait Ă©tĂ© portĂ© Ă sĂ©tat de gaz par le calorique, il en reluire, selon M. Lavoisier , cette combinaison particuliĂšre qui est connue sous le nom dâhuile, & cette huile est fixe ou volatile , selon les proportions de shydrogĂšne & du carbone. 11 a exposĂ© dans les MĂ©moires de 1784 , les expĂ©riences qui font conduit Ă cette opinion. Cependant il nous paroĂźt que cette opinion nâest pas Ă sabri des objections , nous nous contenterons dâen proposer une. Toutes les huiles donnent un peu dâeau Le un peu dâacide lorsqu'on les distille, &âą en rĂ©itĂ©rant les distillations, on peut les rĂ©duire entiĂšrement en eau, en acide, en charbon , en gaz carbonique & en gaz hydrogĂšne carbonĂ©. Cet acide & cette eau quâon retire dans chaque opĂ©ration, nâannoncent-ils pas qu il entroit de lâoxigĂšne dans la composition de shuilej car il est facile de prouver que sair qui est contenu dans les vaisseaux qui fervent Ă la distillation , nâa pas pu contribuer dâune maniĂšre sensible Ă leur production ? II falloit dâabord examiner les phĂ©nomĂšnes que prĂ©sente soxigĂ©nation des quatre substances combustibles simples, le phosphore, le soufre , le carbone & shydrogĂšne ; mais ces substances , en se combinant, les unes avec les autres, ont formĂ© des corps combustibles composĂ©s , tels que les huiles, dont soxigĂ©nation doit prĂ©senter dâautres rĂ©sultats. Selon M. Lavoisier , il existe des acides & des oxides Ă base double & triple il donne en gĂ©nĂ©ral le nom d'oxide Ă toutes les substances qui rre font pas assez oxigĂ©nĂ©es pour prendre le caractĂšre acide. Tous les acides du rĂšgne vĂ©gĂ©tal ont pour base shydrogĂšne & le carbone , quelquefois shydrogĂšne, le carbone & le phosphore. Les acides & oxides du rĂšgne animal fĂ»nt encore plus composĂ©s ; il entre dans la compo- 624 fiĂ»on de la plupart quatre bases acidisiables, lâhydrogĂšue, le carbone , le phosphore & lâazore. M. Lavoisier tĂąche de rendre raison par ces principes trĂšs-simples, de la nature & de la diffĂ©rence des acides vĂ©gĂ©taux & des autres substances dâune nature vĂ©gĂ©cale & dâune nature animale ; il ne serciit pas juste dans ce moment dĂ© juger avec sĂ©vĂ©ritĂ© ces apperçus ingĂ©nieux, pafee qUe lâAuteur se propose de les' dĂ©velopper dans des MĂ©moifes particuliers. LâhydrogĂšne , lâoxigĂČne & le carbone, font des principes communs Ă tous les vĂ©gĂ©taux, & pour cetse raison , M. Lavoisier les appelle primitifs. CĂ«s principes, en raison de la quantitĂ© de calorique avec lequel ils se trouvent combinĂ©s dans les vĂ©gĂ©taux j font tous Ă -peu-prÚå cn Ă©quilibre Ă la tempĂ©rature dans laquelle nous vivons; ainsi les vĂ©gĂ©taux ne contiennent ni huile, ni eaU, ni acide carbonique, & feulement les Ă©lĂ©mens de tdutes ces substances ; mais un changement lĂ©ger dans la tempĂ©rature suffit pour renverser cet ordre de combinaison. LâhydrogĂšne & lâoxigĂšne sâunifferit plus intimĂ©ment & forment de lâeau qui passe dans la distillation ; une portion de f hydrogĂšne & une portion du carbone' se rĂ©unissent ensemble pour former de lâhuile volatile, une autre partie dĂș carbone devient libre & reste dans la cornue. Dans les substances animales , lâazote , qui est un de leurs principes primitifs, sâunit Ă une portion dâhy- drogĂšne pour former lâalkali volatil. M. Lavoisier donne des explications analogues Ă celles que nous venons dâindiquer, des phĂ©nomĂšnes & des produits de la fermentation vineuse , & de la putrĂ©faction. II y a un grand rapport entre ces dernieres idĂ©es de M. Lavoisier & celles que M. Higgins a exposĂ©es dans un traitĂ© fur lâacide acĂ©teux , la distillation , la fermentation , &c. qu il a publiĂ© en 1786, 8 c dans lequel il admet' la formation de lâeau 8 c des huiles par faction de lu chaleur ; mĂąis nâayant pas distinguĂ© le gaz hydrogĂšne qu il appelle phlĂłgistique ce qui est toUt-Ă -fait indiffĂ©rent , du charbon & de leur combinaison, il nâĂĄ piĂŹ dĂ©terminer les effets de la chaleur & de la fermentatioĂĂ avec autant dâexactitude que M. Lavoisier» Lis Ă 625 y Les substances acidisiables > en sâunissant avec . l'oxi- gĂšne & cn se convertissant en acides , acquiĂšrent une- grande tendance Ă la combinaison estes deviennent propres Ă s unir avec des substances terreules & mĂ©talliques. Mais une circonstance remarquable distingue ces deux; espĂšces de combinaison ; câest que les mĂ©taux rfe peuvent contracter dâunion avec les acides que par lâinter- mĂČde de lâoxigĂšne, de maniĂšre qu il faut quâils scient rĂ©duits en oxides , ou quâils dĂ©composent seau dont ils dĂ©gagent alors le gaz hydrogĂšne, ou quâils trouvent de lâoxigĂšne dans lâacide , & câest ainsi quâils forment du gaz nitreux avec lâacide nitrique. La considĂ©ration des phĂ©nomĂšnes qui accompagnent les dissolutions, conduit M; Lavoisier Ă celle des bases alkalines, des terres & des mĂ©taux, &r Ă dĂ©terminer le nombre des sels qui peuvent rĂ©sulter de la combinaison de ces diffĂ©rentes bases avec tous les acides connus. Dans la seconde partie de son ouvrage , M. Lavoisier prĂ©sente successivement le tableau des substances simples,' ou plutĂŽt de celles que lâĂ©tat actuel de nos connaissances nous oblige Ă considĂ©rer comme telles, celui des radicaux ou bases oxidables & acidisiables , composĂ©es de la rĂ©union de plusieurs substances simples , ceux des combinaisons de lâazote , de lâbydrogĂšne , du carbone . du soufre & du phosphore-, avec des substances simples , & enfin ceux des combinaisons de tous les acides connus, avec les diffĂ©rentes bases. Chaque tableau est accompagnĂ© dâune explication fur la nature & les prĂ©parations de la substance qui en est l'objet, & sur ses principales combinaisons. M. Lavoisier a rĂ©uni, dans la troisiĂšme partie de son ouvrage , la description sommaire de tous les appareils & de toutes les opĂ©rations manuelles qui ont rapport Ă la Chimie Ă©lĂ©mentaire. Les dĂ©tails indispensables danç lesquels il faut entrer, auroient interrompu la marche des idĂ©es rapides quâil a prĂ©sentĂ©es dans les deux premiĂšres parties, & en auroient rendu la lecture fatigante. Cette description est dâautant plus prĂ©cieuse, que non- seulement elle est faite avec beaucoup de mĂ©thode & R-r 626 de clartĂ©, mais encore quâelle a particuliĂšrement pour objet les appareils relatifs Ă la Chimie moderne, dont plusieurs font dĂ»s Ă M. Lavoisier lui-mĂȘme , &quĂŹ, en gĂ©nĂ©ral , sont encore peu connus , mĂȘme de ceux qui font une Ă©tude particuliĂšre de la Chimie ; mais il eĂt impossible de tracer une esquisse de ces descriptions , & nous sommes obligĂ©s de nous borner Ă lâĂ©numĂ©ration des chapitres dans lesquels elles sont classĂ©es. Le chapitre premier traite des instrumens propres Ă dĂ©terminer le poids absolu & la pesanteur spĂ©cifique des corps solides 8e liquides. Le second est destinĂ© Ă la gazomĂ©trie, ou Ă la mesure du poids Le du volume des substances aĂ©riformes. Le chapitre troisiĂšme contient la description des opĂ©rations purement mĂ©caniques , qui ont pour objet de diviser les corps, telles que la trituration, la porphirisation, le tamisage , la filtration , &c. U. Lavoisier dĂ©crit, dans le chapitre cinquiĂšme, les moyens que la Chimie emploie pour Ă©carter les unes des autres les molĂ©cules des corps fans les dĂ©composer, & rĂ©ciproquement pour les rĂ©unir, ce qui comprend la solution des sels , leur lexiviation, leur Ă©vaporation, leur cristallisation , & les appareils distillatoires. Les distillations pneumato-chimiques , les dissolutions mĂ©talliques , & quelques autres opĂ©rations qui exigent des appareils trĂšs-compliquĂ©s , sont lâobjet du sixiĂšme chapitre. Le chapitre septiĂšme contient la description des opĂ©rations relatives Ă la combustion & Ă la dĂ©ronnatiou. Les appareils qui sont dĂ©crits dans ce chapitre font entiĂšrement nouveaux. Enfin le chapitre huitiĂšme est destinĂ© aux instrumens nĂ©cessaires pour opĂ©rer fur les corps Ă de trĂšs-hautes tempĂ©ratures. Toutes ces descriptions sont rendues sensibles pat un grand nombre de planches qui prĂ©sentent tous les dĂ©tails quâon peut desirer, & qui sont gravĂ©es avec beaucoup de soin. Nous ne devons pas laisser ignorer Ă la reconuoiiĂźance. des Chimistes, quelles ne sont point Cjtj fouvrage dâun burin mercenaire, mais quelles sont ducs au zĂšle &\.aux talens variĂ©s du traducteur de lâouvragc de M. Kirwan fur le phlogistique. Ces nouveaux Ă©lĂ©mens iont terminĂ©s par quatre tables ; la premiĂšre donne le . nombre des pouces cubiques correfpondans Ă un poids dĂ©terminĂ© d'eau ; la seconde est destinĂ©e Ă convertir les fractions vulgaires en fractions dĂ©cimales , & rĂ©ciproquement ; la troisiĂšme prĂ©sente le poids des diffĂ©rens gaz , & la quatriĂšme , la pesanteur ĂpĂ©cisique des diffĂ©rentes substances. Ainsi M. Lavoisier , en partant des notions les plus simples & des objets les plus Ă©lĂ©mentaires , conduit successivement aux combinaisons plus composĂ©es. Les raisonnemens font presque toujours fondĂ©s fur des expĂ©riences rigoureuses , ou plutĂŽt ils nâen font que le rĂ©fultatj & il finit par donner les Ă©lĂ©mens de fart des expĂ©riences qui doit servir de guide aux Chimistes qui, au lieu de fe livrer Ă de vaines hypothĂšses, veulent Ă©tablir leurs opinions la balance Ă la main. L ouvrage est prĂ©cĂ©dĂ© dâun discours dans lequel M; Lavoisier rend compte des motifs qui font engagĂ© Ă f entreprendre, & de la marche quâil a suivie dans son exĂ©cution. SâĂ©tant imposĂ© la loi de ne rien conclure au-delĂ de ce que les expĂ©riences prĂ©sentent 8c de ne jamais supplĂ©er au silence des faits , il nâa point compris dans ses Ă©lĂ©mens la partie de la Chimie la plus susceptible peut-ĂȘtre de devenir un jour une science exacte, câcst celle qui traite des affinitĂ©s ou attractions chimiques ; mais les donnĂ©es principales manquent, ou du moins celles que nous avons ne font encore ni assez prĂ©cises, ni assez certaines pour devenir la base fur laquelle doit porter une partie auffi importante de la Chimie. M. Lavoisier a la modestie dâavouer quâune considĂ©ration secrĂšte a peut-ĂȘtre donnĂ© du poids aux raisons quâil pouvoit avoir de fe taire fur les affinitĂ©s ; câest que RĂź. de Morveau est au moment de publier f article affĂŹniiĂ© de lâEncyclopĂ©die mĂ©thodique , & quâil a redoutĂ© de traiter en concurrence avec lui, un objet qui exige des discussions trĂšs-dĂ©licates. R r ij 628 Quoique les Savans sâempressent de toutes parts c-, tendre justice aux connoissances profondes de M. dĂ© Morveau , il doit nĂ©anmoins ĂȘtre flattĂ© dâun aveu qui honore Ă©galement celui qui lâa fait. Si M. Lavoisier ne parle point, dans ce TraitĂ©, des parties constituantes & Ă©lĂ©mentaires des corps, câest quâil regarde comme hypothĂ©tique tout ce qu on a dit fur les quatre Ă©lĂ©mens il est probable que nous ne connoiĂĂŹons pas les molĂ©cules simples & indivisibles qui composent les corps ; mais il est un terme auquel nous conduisent nos analyses , & ce font les derniers rĂ©sultats que nous en obtenons, qui font pour nous des substances simples, ou, si lâon veut, des Ă©lĂ©mens. Mais lâobjet principal de ce discours est de faire sentir la liaison qui fe trouve entre f abus des mots & les idĂ©es fausses, & entre la prĂ©cision du langage Lc les progrĂšs des sciences. Nous pensons que ces nouveaux ElĂ©mens font trĂšs- dignes dette imprimĂ©s fous le privilĂšge de f AcadĂ©mie. Fait Ă f AcadĂ©mie , le 4 FĂ©vrier 1789. SignĂ© , dâArceĂ & BerthoiĂŻT. Je certifie le prĂ©sent extrait conforme Ă lâoriginal, & au jugement de lâAcadĂ©mie. A Paris , ce 7 FĂ©vrier 1789c SignĂ©, le Marquis ek Cosdorcet. / a peine M. Black, fait connoĂźtre ,.il y. a bientĂŽt vingt ans,, lâĂ©tre fugace qui adoucit la chaux & les alkalis , & qui avoir jufquesrlĂ Ă©chappĂ© aux recherches des Chimistes; Ă peine M. Priestley qut-il donnĂ© ses premiĂšres expĂ©riences fur l.âair fixe & ce quâil appeloit les diffĂ©rentes, espĂšces d'air, que M, Lavoisier, qui ne sâ.Ă©toit encore appliquĂ© quâ.Ă , mettre dans les opĂ©rations de Chimie de lâexactitude & de la, prĂ©cision ,. conçut le. vaste projet de rĂ©pĂ©ter & de varier toutes les expĂ©riences des, deux cĂ©lĂšbres Physiciens Anglois ,. dc poursuivre avec une ardeur infatigable une carriĂšre nouvelle , dont il prĂ©voyoit PĂ©tendue, H sentit nr-tont que lâart de faire des expĂ©riences vraiment utiles , & de contribuer aux progrĂšs de la science de Par-alyse , consistoit Ă ne rien laisser Ă©chapper , Ă tout recueillir, Ă tout peser. Cette idĂ©e ingĂ©nieuse,, Ă laquelle sont dues toutes les dĂ©couvertes modernes , Pe n gagea Ă imaginer, pour les. effervescences, pour les combustions, 6zo pour la calciuation des mĂ©taux, Sec. des appareils capables de porter la lumiĂšre la plus vive fur la cause & les rĂ©sultats de ces opĂ©rations; On connoĂźt trop gĂ©nĂ©ralement aujourdâhui la plupart des faits & des dĂ©couvertes que cette route expĂ©rimentale nouvelle a fait naĂźtre, pour que nous ayons besoin dâen suivre ici les dĂ©tails ; nous nous contenterons de rappeler que câest Ă lâaide de ces procĂ©dĂ©s, Ă lâaide de ce nouveau sens, ajoutĂ©, pour ainsi dire, Ă cĂąx que le Physicien poslĂ©doit dĂ©jĂ , que M. Lavoisier est parvenu Ă Ă©tablir des vĂ©ritĂ©s & une doctrine nouvelles fur la combustion, fur la calciuation des mĂ©taux , sijr la nature de lâeau, fur la formation des acides , fut la dissolution des mĂ©taux , fur la fe» mentation Le fut les principaux phĂ©nomĂšnes de la nature. Ces instrumens si ingĂ©nieux , cette mĂ©thode expĂ©rimentale si exacte & si diffĂ©rente des procĂ©dĂ©s employĂ©s autrefois parles Chimistes, nâont cessĂ©, depuis 1772, de devenir entre les mains de M, Lavoisier Sc des Physiciens qui ont suivi la mĂȘme route, une source fĂ©conde de dĂ©couvertes. Les MĂ©moires de lâAcadĂ©mie des Sciences offrent, depuis 1771 jufquâen 1786 , une fuite non interrompue de travaux , dâexpĂ©riences, dâanalyfes faites par ce Physicien fur le mĂȘme plan. Ce quâil y a de plus frappant pour ceux qui aiment Ă suivre les progrĂšs de lâefprit humain dans ce genre de recherches , dont on n'avoir aucune idĂ©e il y a vingt ans, câest que toutes les dĂ©couvertes qui fe font succĂ©dĂ©es depuis cette Ă©poque , nâont fait que confirmer les premiers rĂ©sultats trouvĂ©s par M. Lavoisier, 8e donner plus de force 8e plus de soliditĂ© Ă la doctrine quâil a proposĂ©e. Une autre considĂ©ration , qui nous paroĂźt Ă©galement importante > câest que les expĂ©riences de Bergman, de SchĂ©ele , de M M. Cavendish, Priestley, 8e dâun grand nombre dâautres Chimistes dans diffĂ©rences parties de lâEurope, quoique faites fous des points de vue 8e avec des moyens diffĂ©- rens en apparence , fe font tellement accordĂ©es avec les rĂ©sultats gĂ©nĂ©raux dont nous parlions plus haut, que cc-t accord, bien propre Ă convaincre les Physiciens q ri cherchent la vĂ©ritĂ© fans prĂ©vention , Sc avec Ic cou- 6zi rage nĂ©cessaire pour rĂ©sister aux prĂ©jugĂ©s, nâa fait que rendre plus solides Sc plus inĂ©branlables les Ăondemens sor lesquels repose la nouvelle doctrine chimique. Câest dans cet Ă©tat de la science, câest Ă fĂ©poque ost les faits nouveaux , gĂ©nĂ©ralement reconnus, nâexcitent encore des discussions entre les Physiciens, que relativement Ă leur explication , que M. Lavoisier, auteur de la plus grande partie de ces dĂ©couvertes, Sc de la thĂ©orie simple Sc lumineuse qu elles ont créée , sâefr proposĂ© dâenchaĂźnet dans un nouvel ordre les vĂ©ritĂ©s nouvelles , Sc dâoffrir aux Savans , ainsi quâĂ ceux qui veulent le devenir, lâensemble de ses travaux. Ceux qui ont suivi avec soin les progrĂšs successifs de la Chimie, ne trouveront dans TOuvrage dont nous nous occupons, que les faits quâils connoissent dĂ©jĂ ; mais ils sc prĂ©senteront Ă eux dans un ordre qui les frappera par fa clartĂ© & fa prĂ©cision. Ce sera donc spĂ©cialement sur la marche des faits, des idĂ©es & des raisonnemens tracĂ©s par M. Lavoisier, que nous insisterons dans ce rapport. Ce TraitĂ© est divisĂ© en trois parties. Dans la premiĂšre, M. Lavoisier expose les Ă©lĂ©mens de la science & les bases sor lesquelles elle est fondĂ©e, Câest fur les corps les plus simples , Sc sor le premier ordre de leurs combinaisons , que roule ette premiĂšre partie, comme nous le dirons tout-Ă -lâheure. La seconde partie prĂ©sente les tableaux de toutes les combinaisons de ces corps simples entrâeux, & des mixtes qnâĂls forment les uns avec les autres. Les composĂ©s salins neutres en sont particuliĂšrement le sujet. Dans la troisiĂšme partie, M. Lavoisier dĂ©crit les appareils nouveaux, dont il a imaginĂ© la plus grande partie, & Ă lâaide desquels il a Ă©tabli les vĂ©ritĂ©s exposĂ©es dans la premiĂšre partie. ConsidĂ©rons chacune de ces parties plus en dĂ©tail, Sc suivons f Auteur jusqu Ă ses derniĂšres divisions , pour faire connoĂźtre futilitĂ© Sc lâimportance de son Ouvrage. R r iy C 6Z2 Premiere Partie. En exposant, dans un Discours prĂ©liminaire, les motifs qui font engagĂ© Ă Ă©crire son Ouvrage, M. Lavoisier annonce que câest en sâoccupant de la nomenclature & en dĂ©veloppant ses idĂ©es fur les avantages & la nĂ©cessitĂ© de lier les mots aux faits, qu'il a Ă©tĂ© entraĂźnĂ© comme malgrĂ© lui Ă faire un TraitĂ© Ă©lĂ©mentaire de Chimie ; que cette nomenclature mĂ©thodique lâayant conduit du connu Ă lâinconnu, cette marche qnâil sâest trouvf forcĂ© de suivre, lui a paru propre Ă guider les pas de ceux qui veulent Ă©tudier la Chimie; il'pense que, quoique cette science ait encore beaucoup de lacunes & ne soit pas com- piette comme la GĂ©omĂ©trie Ă©lĂ©mentaire , les faits qui la composent s'arrangent cependant dâune maniĂšre si heureuse dans la doctrine moderne , quâil est permis de la comparer Ă cette derniĂšre, & quâon peut espĂ©rer de la voir sâapprocher , de nos jours, du degrĂ© de perfection quelle est susceptible dâatteindre. Son but a Ă©tĂ© de ne rien conclure au-delĂ de lâexpĂ©rience, de ne jamais supplĂ©er au silence des faits. Câest pour cela quâil nâa point parlĂ© des principes des corps, fur lesquels' on a depuis si Iong-temps donnĂ© des idĂ©es vagues , dans les Ă©coles & dans les Ouvrages Ă©lĂ©mentaires ; quâil nâa rien dit des attractions ou affinitĂ©s chimiques , qui ne font point encore connues, suivant lui, avec lâexactitude nĂ©cessaire pour en exposer les gĂ©nĂ©ralitĂ©s dans des Ă©lĂ©mens. 11 termine ce discours en retraçant les raisons & les motifs qui ont guidĂ© les Chimistes dans le travail de la nouvelle nomenclature, & en faisant voir quelle influence les noms exacts proposĂ©s dans ce travail , peuvent avoir fur les progrĂšs & lâĂ©tude de la science. La premiĂšre partie qui suit immĂ©diatement ce Discours prĂ©liminaire , comprend dix-sept chapitres. M. Lavoisier annonce quâil traite, dans cette premiĂšre Partie, de la formation des suides aĂ«tiformes & de leur. dĂ©composition ; de la combustion des corps simples, & de la formation des acides. Ce titre, qui nâauroit cer- , 633 sainement pas rappelĂ© aux anciens Chimistes {'ensemble de leur science , le comprend cependant tout entier pour ceux qui la possĂšdent, & en elfe t, lâun de nous en traçant la marchĂ© & l'Ă©tat de toutes les connoissances chimiques modernes dans quelques sĂ©ances fur les fluides, Ă©lastiques, a voir que toute la ĂcĂŹence est comprise dans lâhistoire de leur dĂ©veloppement & de leur fixation. 11 est donc vrai de dire, que quoique le domaine de la Chimie ait Ă©tĂ© singuliĂšrement agrandi par le nombre considĂ©rable de faits nos veaux quâelle a acquis depuis quelques annĂ©es, le rapprochement, la liaison &la cohĂ©rence de ces faits , peuvent en resserrer les Ă©lĂ©mens dans l'esprit de ceux qui les poĂsĂšdent, & de ceux qu'une mĂ©thode exacte guide dans leurs Ă©tudes 5 si les expĂ©riences semblent effrayer {'Imagination par leur nombre , les rĂ©sultats simples quâon en tire , & les donnĂ©es gĂ©nĂ©rales quelles fournissent , font Ă©vanouir les difficultĂ©s , & rendent le travail de la mĂ©moire plus facile. Cette vĂ©ritĂ© fera mise dans tout son jour, par lâexposĂ© des. divers objets compris dans cette premiĂšre partie de {'ouvrage de M. LavoiĂĂŹer. La premier Chapitre traite de la combinaison des corps avec ĂŹe calorique ou la matiĂšre de la chaleur, & de la formation des fluides Ă©lastiques. Le calorique dilate tous les corps en Ă©cartant leurs molĂ©cules , qui tendent Ă fe rapprocher par ia force dâaitraction. On peut donc considĂ©rer son effet comme celui d'une force rĂ©pulsive tu opposĂ©e Ă {'attraction. Lorsque l'attraction des molĂ©cules est plus forte, que lâĂ©cartement ouia force rĂ©pulsive communiquĂ©e par le calorique , le corps est solide ; si ia orce rĂ©pulsive lâemporte fur lâattraction , les molĂ©cules 'Ă©cartent jusqu Ă un certain point, la fusion, & enfin .a fluiditĂ© Ă©lastique naissent de cet effet. Comme la diminution ou soulĂšvement du calorique permet le rapprochement des molĂ©cules des corps dont lâattraction agit alors '.ibĂŻ-ement, & comme on peut concevoir un refroidissement toujours croissant, beaucoup plus fort que celui que mus connoiĂfons , & consĂ©quemment un rapprochement v roportionnĂ© dans les molĂ©cules des corps, il sâensuit que ces molĂ©cules ne se touchent existe c!es intervalles entrâelses ; ccs intervalles font remplis par ie calorique. On peut lây accumuler; câest cette accumulation qui dĂ©truit lâattraction de ces molĂ©cules , Sc qui donne enfin naissance Ă un fluide Ă©lastique. Tous les corps liquides prendroient, Ă la surface du globe, cette tonne de fluides Ă©lastiques , si la preflĂŻon de lâair atmosphĂ©rique ne sây opposoit pas ; câest en raison de cette pression quâil faut que la tempĂ©rature de seau soit Ă©levĂ©e, Ă 80 degrĂ©s pour quâelle se rĂ©duise en vapeur ; lâĂ©ther Ă 30 ou 33 degrĂ©s, lâalkool Ă 67. Mais les fluides supposĂ©s rĂ©duits eu vapeurs par la suppression du poids de lâat- mofphĂšre , se sormeroient bientĂŽt un obstacle Ă eux- mĂȘmes par leur pression. On voit dâaprĂšs cela quâun fluide Ă©lastique ou un gaz nâest quâune combinaison dâun corps quelconque ou d une base avec le calorique. On voit encore que, suivant les espaces ou les intervalles compris entre les molĂ©cules des dissĂ©rens corps, il faudra plus ou moins dc calorique pour les dilater au mĂȘme point; câest cette difFĂ©-s rence qnâon nomme capacitĂ© de chaleur, Sc la quantitĂ© de calorique nĂ©cessaire pour Ă©lever chaque corps Ă la merne tempĂ©rature , fe nomme chaleur ou calorique spĂ©cifique. Comme les corps , en fe combinant au calorique, deviennent des fluides Ă©lastiques, lâĂ©lasticitĂ© paroĂźt erre due Ă la rĂ©pulsion des molĂ©cules du calorique , ou plutĂŽt Ă une attraction plus forte entre ces derniĂšres , qu entre celles des corps fluides Ă©lastiques , qui font alors repousiĂ©es par lâesset du premier. Ces idĂ©es simples & fondĂ©es fur des expĂ©riences exactes, conduisent lâAuteur Ă donner, dans le second chapitre , des vues fur la formation Sc la constitution de 1 atmosphĂšre de la terre; elle doit ĂȘtre formĂ©e des insistances susceptibles de se volatiliser au degrĂ© ordinaire de chaleur qui existe set le globe , & Ă la pression moyenne qui soutient ĂŹe mercure Ă 2,8 pouces. La terre Ă©tant supposĂ©e Ă la place dâune planĂšte beaucoup plus rapprochĂ©e du soleil, comme lâest Mercure, lâeau, se mercure mĂȘme enweroient en expansion, S c sc mĂȘleroient 6?5 Ă lâair julquâĂą ce que cette expansion fĂ»t limitĂ©e par la preslĂźon exercĂ©e par ces nouveaux fluides Ă©lalliques. Si Je globe Ă©toit, au contraire , transportĂ© Ă une distance beaucoup plus Ă©loignĂ©e du soleil quâil ne Test , seau seroit solide Sc comme une pierre dure Sc transparente. La soliditĂ©, la liquiditĂ© , la fluiditĂ© Ă©lastique sont donc des modifications aes corps dues au calorique. Les fluides habituellement vaporeux qui forment notre atmosphĂšre , doivent, ou se mĂȘler lorsquâils ont de TaffinitĂ©, ou se sĂ©parer suivant Tordre de leurs pesanteurs spĂ©cifiques , sâils ne font pas susceptibles de sâunir. M. Lavoifier pense que la couche supĂ©rieure de TatmosphĂšre est surmontĂ©e des gaz inflammables lĂ©gers quâil regarde comme la matiĂšre Sc le foyer des mĂ©tĂ©ores lumineux. II Ă©toit trĂšsâ-naturel que ces considĂ©rations gĂ©nĂ©rales fur TatmosphĂšre de la terre sussent suivies de Tanalyfe de Tair qui la compose ; cette analyse fait !e sujet du troisiĂšme chapitre , dans lequel est consignĂ©e une des plus belles dĂ©couvertes du siĂšcle & de la Chimie moderne. La combustion du mercure dans un ballon, la perte de poids dâun sixiĂšme de Tair, Taugmcnration correspondante du poids du mercure , la qualitĂ© dĂ©lĂ©tĂšre des cinq sixiĂšmes dâair restant ; la sĂ©paration de Tair de la chaux de mercure fortement Ă©chauffĂ©e, la puretĂ© de celui-ci, la rĂ©composition de Tair semblable Ă celui de TatmosphĂšre par Taddirion de cette partie tirĂ©e du mercure Ă celle restĂ©e dans le ballon ; la chaleur vive Sc la flamine brillante dĂ©gagĂ©e de Tair par le fer quâon y brĂ»le , suffisent Ă M. Lavoisier pour prouver que Tair atmosphĂ©rique est un composĂ© de deux fluides Ă©lastiques diifĂ©rens, Tun respirable, Tautre non respirable, que le premier forme o,z/ , Sc le second o, y;. Dans le quatriĂšme chapitre, ce Savant expose les noms donnĂ©s Ă ces deux gaz qui composent Tair atmosphĂ©rique, & les raisons qui les ont fait proposer; le premier porte , comme on sait, le nom Ă âair vital Sc de ga\ oxigĂšne , & le second celui de ga\ a^ote. La quantitĂ© des deux principes de TatmosphĂšre Ă©tant connue , la nature du gaz oxigĂšne occupe ensuite M. §Z6 J,-voiĂĂŻcr. Ee cinquiĂšme chapitre est destinĂ© Ă f examen ticâą Va dĂ©composition du gaz oxigĂšne ou air vital par le soufre, 1c phosphore, le charbon , & de la formation des acides. Cent grains de phosphore brĂ»lĂ© dans un ballon, bien plein dâair vital,, absorbent 154 grains dc cet air ou de fa base, & sonnent 254 grains dâacide phosphorique concret. Vingt-huit grains de charbon absorbent 72 grains, dâair vital, §à forment j op grains dâacide carbonique. Lc soufre en absorbe plus que son poids & devient acide sulfurique-, La base de cet air a donc la propriĂ©tĂ©, en fe combinant avec ces trois corps combustibles, de les convertir en acides ; de-lĂ le ,.pom dâoxigĂšne donnĂ© Ă cette base de- fait vital , & celui dâoxjgĂ©nation donnĂ© Ă l'opĂ©tation. par laquelle cette base fe fixe. La nomenclature des, diftâĂ©rens acides forme le sujet du sixiĂšme chapitre ; le nom gĂ©nĂ©ral dâacide dĂ©signe la combinaison avec lâoxigĂšne ; les, noms particuliers appartiennent aux bases diffĂ©rentes unies Ă lâoxigĂšne. Le soufre forme lucide -sulfurique , le phosphore lâacide phosphorique , le carbone ou charbon pur lâacide carbonique. La terminaison variĂ©e dans ces mots exprime la proportion dâoxigĂšne t ainsi le soufre combinĂ© avec peu dâoxigĂšne & dans l Ă©tat; dâun acide foible , donne l.âacide sulfureux, tandis quâuue plus grande proportion de ce principe acidifiant, forme lâacide sulfurique. Nous nâin,- sifĂerons pas davantage fur les principes de cette nomenclature , qui font dĂ©jĂ bien connus de la SociĂ©tĂ©. M. donne, Ă la lin de ce chapitre, les proportions ĂĄb 7 .ote & dâoxigĂšne qui constituent lâacide du nitre ea diftĂ©rens Ă©tats , comme lâa dĂ©couvert M. Cavendish. 11 parle, dans le septiĂšme chapitre, de la dĂ©composition du gaz oxigĂšne- par les mĂ©taux. Ou fait que ces corps combustibles absorbent la base de lâair vital plus ou moins facilement, & Ă des tempĂ©ratures plus. ou moins Ă©levĂ©es ; mais comme lâaffinitĂ© de ces corps pour lâoxigĂšne est en gĂ©nĂ©ral rarement plus forte- que celle de celui-ci pour le calorique, les mĂ©taux sây combinent plus ou moins difficilement. Les composĂ©s des mĂ©taux Se dâoxi' o-? gĂšne itĂ©rant pas des acides, on a proposĂ© le nom dâoxides. pour les dĂ©signer, au lieu de celui de chaux, qui Ă©toit Ă©quivoque, & fondĂ© fur une fausse analogie. M. Luvoisicr donne les dĂ©tails de cette nomenclature Ă la lin de ce chapitre. Ăl traite, dans le huitiĂšme, du principe radical de lâeau , & de la dĂ©composition de ce fluide par le char-, bon & le fer. Lâeau que lâon fait palier Ă travers un tube de verre on de porcelaine rougi au feu, se rĂ©duit seulement en vapeur, sans. Ă©prouver dâaltĂ©ration; En passant Ă travers le mĂȘme tube chargĂ© de vingt-haic grains de charbon , il y a 8/ grains dâeau changĂ©e de nature, & le charbon disparoĂźt. On obtient ioo gisins ou 144 pouces dâaciie carbonique, qui contiennent, outre les z8 grains de carbone , 71 grains dâoxigĂšnc, provenant nĂ©cessairement de lâeau , puisquâaucun ancre corps nâa pu le lui fournir; ce gaz acide carbonique eĂl mĂȘlĂ© de 13 grains ou z 80 pouces cubes de gaz inflammable ; ces 1 ; grains ajoutĂ©s aux 71 grains dâoxĂ- gĂšne enlevĂ© par le carbone, font les 87 grains dâeau qui manquent ; & en effet, en brĂ»lant dans un appareil fermĂ© 85 grains dâair vital & 15 de guz inflammable, 011 a 100 grains dâeau. Lâeau est donc compolĂ©e de ces deux principes. LâoxĂŹgĂšne est dĂ©jĂ connu par les dĂ©tails prĂ©cĂ©dens ; la baie du gaz inflammable a Ă©tĂ© nommĂ©e hydrogĂšne , ou principe radical de lâeau ; M. Lavoisier en dĂ©crit les propriĂ©tĂ©s & lur-tout celles quâil L dans lâĂ©tat de gaz. Le neuviĂšme chapitre contient des dĂ©tails absolument neufs fur la quantitĂ© de calorique qui se dĂ©gage dans la combustion de diffĂ©rens corps combustibles, ou, ce qui est la mĂȘme chose en dâauttes termes, pendant la fixation de lâair vital ou gaz oxigĂšne. Pour bien concevoir lâobjet de cet article important, rappelons que lâair vital est, comme tous les autres fluides Ă©lastiques, une base folidifiable unie Ă du calorique ; que ce gaz ne peut se fixer , cu sa base devenir solide dans les combinaisons oĂč elle entre, quâen perdant le calorique qui la tenoit Ă©cartĂ©e &c divisĂ©e en fluide Ă©lastique. Cela posĂ©, 6Z8 ĂĂ est clair quâen partant dâune expĂ©rience oĂč l'air vital paroĂźt laisser dĂ©poser sa base la plus solide possible eh perdant tout le calorique quâil contient , on aura une mesure Ă peu de chose prĂšs exacte de la quantitĂ© absolue de calorique contenu dans une quantitĂ© donnĂ©e de gaz oxigĂšne. Mais comment mesurer cette chaleur. M. Lavoisier sâest servi, pour cela, dâun appareil ingĂ©nieux, dont la premiĂšre idĂ©e est due Ă M, \Vilcke, Physicien Anglois , mais qui a Ă©tĂ© changĂ© & bien perfectionnĂ© par M. de la Place. Ce font des enveloppes de tĂŽle garnies de glace , & laissant un espace vide dans lequel on fait les expĂ©riences de combustion, absolument comme dans une sphĂšre de glace assez Ă©paisse pour que la tempĂ©rature extĂ©rieure ninflue en aucune maniĂšre fur fa cavitĂ© intĂ©rieure. Le calorique se sĂ©pare pendant la fixation de lâoxigĂšne , fond une partie de cette glace, proportionnelle Ă la quantitĂ© qui s en dĂ©gage. En opĂ©rant ainsi la combustion du phosphore- M. Lavoisier a vu quâtme livre de ce combustible fond ioo livres de glace, en absorbant une livre 8 onces dâair vital ; & comme lâacide- phosphorique concret qui rĂ©sulte de cette combustion paroĂźt contenir lâoxigĂšne le plus solide & le plus sĂ©parĂ© de calorique , il en conclut que , dans lâĂ©tat dâair vital, une livre dâoxigĂšne contient une quantitĂ© de calorique suffisance pour fondre 66 livres io onces p gros 24 grains de glace Ă zero. En partant de cette expĂ©rience , M. Lavoisier a trouvĂ© quâune livre de charbon absorbant % livres 9 onces 1 gros 10 grains dâoxigĂšne, Sc ne faisant fondre que 96 livres 8 onces de glace, tout le calorique contenu dans cette quantitĂ© dâair vital nâest pas dĂ©gagĂ©, puisquâil se seroit fondu 171 livres 6 onces y gros de glace ; la dissĂ©rence de cette quantitĂ© de calorique , câest- Ă -dire , une quantitĂ© capable de fondre 74 livres 14 onces y gros de glace, est employĂ©e Ă tenir fous forme de gaz 3 livres 9 onces 1 gros 10 grains dâacide carbonique , produit dans cette opĂ©ration. La combustion du gaz hydrogĂšne brĂ»lĂ© dans lâappareil de glace , lui a prĂ©sentĂ© le rĂ©sultat suivant relativement au dĂ©gagement du calorique. Une livre de ce gaz absorbe y livres 10 onces 659 5 gros 14 grains dâair vital en brĂ»lant j il fe dĂ©gage dans cette combustion une quantitĂ© de calorique capable de faire fondre 295 livres 9 onces z gros & demi de glace; or, comme cette dose d'air vital auroit donnĂ©, si on lâavoit fait servir Ă la combustion du phosphore, oĂč l'oxigĂšne paroĂźt ĂȘtre le plus solide possible , une quantitĂ© de calorique suffisante pour fondre 377 livres u onces ; gros de glace , il s enfuir que la diffĂ©rence de ces deux quantitĂ©s de calorique , qui est exprimĂ©e pur celle de 82 livres 9 onces 7 gros & demi de glace fondue, reste dans lâeau Ă o de tempĂ©rature, & que chaque livre de ce liquide Ă cette tempĂ©rature, contient dans la portion dâoxigĂšne qui fait un de ses principes, une quantitĂ© .de calorique capable de fondre 12 livres j onces 2 gos 48 grains de glace. M. LavoĂĂĂŹer a trouvĂ©, par les mĂȘmes expĂ©riences, la quantitĂ© de calorique contenu dans lâcxi- gĂšne de lâacide nitrique, & celle qui fe dĂ©gage dans la combustion de la cire & de lâhuile ; & si ces recherches avoient Ă©tĂ© suivies avec un foin Ă©gal fur la quantitĂ© de calorique que chaque mĂ©tal dĂ©gage de Pair vital en absorbant lâoxigcne , ou en se calcinant , cette apprĂ©ciation seroit, comme le dit M. Lavoisier Ă la fin de ce chapitre, dune grande utilitĂ© pour f explication de beaucoup de phĂ©nomĂšnes chimiques. LâAuteur dĂ©crit dans le dĂŹxieme chapitre la nature gĂ©nĂ©rale des combinaisons des substances combustibles dĂ©ja examinĂ©es dans les chapitres prĂ©cĂ©dens, les unes avec les autres. Les alliages des mĂ©taux, les dissolutions du soufre, du phosphore , du charbon dans le gaz hydrogĂšne, lâunion du carbone & de lâhydrogĂšne qui constitue les huiles en gĂ©nĂ©ral, font indiquĂ©s successivement. Dans ce chapitre comme dans tous les prĂ©cĂ©dens, on trouve des vues neuves iur lâunĂon encore inconnue de plusieurs lubstances combustibles entrielles. Dans tous les chapitres prĂ©cĂ©dens qui ont pour objet la .dĂ©composition de lâair vital, iâabforption de l'oxigĂČne par les corps combustibles & les phĂ©nomĂšnes de leur combustion & de leurs produits, il n est question que des substances combinĂ©es , une Ă une avec ToxigĂšne. Le s ''p deuxiĂšme chapitre'prĂ©sente les combinaisons Je ce principe acidifiant avec plufieurs bases Ă la fois , consĂ©quemment des oxides & des acides Ă plusieurs bases, Sc de la composition des matiĂšres vĂ©gĂ©tales & animales. On reconnoit par la lecture de ce chapitre la clartĂ© des principes dĂ© la Chimie moderne, & en mĂȘme te m s la richesse de la nature dans la variĂ©tĂ© des composĂ©s quâelle forme avec trĂšs-peu dâĂ©lĂ©mfens. Lâanalyfe la plus exacte prouve que lâhydrogĂšne & lĂ© carbone privĂ©s de la pins grande quantitĂ© de leur calorique & unis ensemble dans des proportions diffĂ©rentes, Ă des quantitĂ©s diverses dâoxĂ- gĂšne constituent les matiĂšres vĂ©gĂ©tales. M. Lavoisicr range ces matiĂšres parmi les oxides lorsque la quantitĂ© d'oxigĂšne est trop peu abondante pour leur donner le caractĂšre acide, ou parmi les acides lorsque ce principe y est plus abondant. Le phosphore & TazotĂ© font quelquefois partie de ces composĂ©s; & alors ils fe rapprochent des matiĂšres animales. Ainsi trois ou quatre corps simples unis en diffĂ©rentes proportions & dans diffĂ©rens Ă©tats de pression Ou de privation de calorique , fussisent Ă la Chimie moderne pour rendre raison dĂ© la diversitĂ© des matiĂšres vĂ©gĂ©tales , oxides & acides ; Sc en y ajoutant lâazote , le phosphore & le soufre, les composĂ©s plus compliquĂ©s qui en rĂ©sultent, donnent une idĂ©e exacte de la nature des substances animales ; oxides ou acides. M. Lavoisicr fait voir quâon pourroit suivant les rĂ©glĂ©s de la nouvelle Nomenclature dĂ©signer les principales efpeces des matiĂšres vĂ©gĂ©tales composĂ©es dâhydrogĂšne, de carbone Sc d'oxi* gĂšne , soit oxides, soit acides ; mais la nĂ©cessitĂ© dâassotier trop de mots pour dĂ©signer ces composĂ©s formerait un langage barbare , & lâAuteut prĂ©fĂšre ks noms des treize acides vĂ©gĂ©taux & des six acides animaux, adoptĂ©s dans la nouvelle Nomenclature. II termine ce chapitre par le dĂ©nombrement de ces acides; Ces principes aussi clairs que simples fur la composition dĂ©s substances vĂ©gĂ©tales & animales, conduisent M. La- voisier Ă faire connoĂźtre avec une Ă©gale clartĂ© dans le douziĂšme chapitre, la dĂ©composition de ces matiĂšres par le feu. Des trois principes les plus abondait; qui les constituent, 641 constituent, shydrogĂšnĂ© & soxigĂšne tendent Ă prendre Ă3 forme de gaz par leur combinaison avec le calorique j Se. troisiĂšme ou le carbone n a pas la mĂȘme propriĂ©tĂ©. Une chaleur au-dessus de celle oĂč ces principes restent eu Ă©quilibre, doit donc dĂ©truire cet Ă©quilibre. A une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă celle de seau bouillante , soxigĂšne sâunit Ă shydrogĂšnĂ© & forme de seau qui se dĂ©gage ; une partie du carbone unie sĂ©parĂ©ment Ă shydrogĂšnĂ© forme de shuile; une autre se prĂ©cipite seule. Une chaleur beaucoup plus forte , comme celle quon nomme chaleur rouge , sĂ©pare ces principes dans un autre ordre , dĂ©compose mĂȘme shuile formee par la premiere chaleur, 8r rĂ©duit entiĂ©rerrlent les matiĂšres vĂ©gĂ©tales Ă de lâacide carbonique, Ă de seau Le Ă une partie de charbon isolĂ©e. Lâazote , le phosphore & le soufre ajoutĂ©s aces premiers principes j dans les matiĂšres animales compliquent cet effet du feu j & donnent naissance Ă lâammoniaque que ces matiĂšres fournissent dans leur distillation. Tous ces phĂ©nomĂšnes ne tiennent quâĂ des charigemens de proportions dans fanion des principes & Ă leur diverse affinitĂ© pour lĂ© calorique. Des changemĂ«ns Ă©galement simples ont lien dans les fermentations vineuse , putride & acĂ©teuse , dont M. Lavoisier exposĂ© avec soin les phĂ©nomĂšnes dans les chapitres 13 , 14 & 1 y. Ces opĂ©rations naturelles pa- roissoient autrefois inexplicables aux Chimistes, & il nây a pas plus dĂ© quinze ans quon dĂ©sespĂ©roit encore dâen apprĂ©cier la cause. M. Lavoisier par des procĂ©dĂ©s ingĂ©nieux est parvenu Ă prouver que dans la ; fermentation Vineuse, la matiĂšre sucrĂ©e qu il regarde comme un oxide Le qui est formĂ©e suivant ses recherchĂ©s, de 8 parties dhydrogĂšne , de carbone , & 64 dâoxigĂšne , fur cent par^ ries de cette matic-re, est sĂ©parĂ©e en deux portions par le changement & le partage seul de soxigĂšne entre les deux bases oxidables, une grande partie dn carbonĂ© prend plus dâoxigĂšne en se sĂ©parant de shydrogĂšnĂ©, & se convertit en gaz acide carbonique qui se dĂ©gage pendant cette fermentation , tandis que shydrogĂšnĂ©, privĂ© de soxigĂšne & uni Ă un peu de carbone, & Ă seau ajourĂ©e, S s % 2 constitue lâalkool. Ainsi la nature change par cette fermentation des combinaisons ternaires en combinaisons binaires. Un ester analogue a lieu dans la putrĂ©faction. Les cinq substances simples & combustibles qui forment les bases oxidables & acĂdilĂŹables des matiĂšres animales, lâhydrogĂšne > le carbone , lâazote, le soufre & le phosphore , & qui font unies en diffĂ©rentes proportions Ă lâoxigĂšne, fe dĂ©gagent peu-Ă -peu en gaz hydrogĂšne sulfurĂ© , carbonĂ© , phosphore, en gaz azote , en gaz acide carbonique , & en gaz ammoniaque. La fermentation acĂ©teuse ne consiste que dans f absorption de foxi- gĂšne qui y porte plus de principe acidifiant. II semble que f acide carbonique nâait besoin que dâhydrogĂšne devenir acide acĂ©teux, puifquâen estes, ĂŽtez ce dernier principe au vinaigre , il pasie Ă f Ă©tat dâacĂŹde carbonique. Quoique cotre thĂ©orie de la putrĂ©faction & de ĂźâacĂ©tification paroisse presque aussi simple que celle de la fermentation vineuse, M. Lavoisier convient que la Chimie nâest pas aussi avancĂ©e dans la connoissance de tes deux phĂ©nomĂšnes, que dans celle du premier. Dans le seiziĂšme chapitre , fauteur considĂšre la formation des iĂ«ls neutres 8e les bases de ces sels. Les acides dorit M. Lavoisier a exposĂ© la nature dans les premiers chapitres , peuvent fe combiner avec quatre bases terreuses, trois bases alkalines 8e dix-fept baies mĂ©talliques. II expose succinctement f origine , f extraction & les principales propriĂ©tĂ©s de la potasse, de la soude , de f ammoniaque, de la chaux, de la magnĂ©sie, de la baryte 8e de l'alumine ; ces matiĂšres, si l'on en excepte l'am- moniaque , font les moins connues de tous les corps naturels, 8c quoique , dâaprĂšs quelques expĂ©riences, on pense quelles font composĂ©es, on nâen a point encore sĂ©parĂ© les Ă©lĂ©mens > aussi M. Lavoisier n'en parle-t-Ăl que trĂšs-briĂšvement. 11 termine cet exposĂ© en annonçant quâil est possible que les alkalis fixes fe forment pendant la combustion des substances vĂ©gĂ©tales Ă lâair. Lâu» de nous a dĂ©jĂ fait prĂ©sumer dans plusieurs mĂ©moires 8 c dans ses leçons, que f azote , quâil a considĂ©rĂ© comme principe des alkalis ou comme alkaĂźigĂȘne , pourroit bien se prĂ©cipiter de satmofphĂšre dans les substances vĂ©gĂ©talĂĄs quâon brĂ»le dans l'atm'ofphĂšre. Alors lait atmofphcuane Ăeroit un rĂ©servoir des principes acidifiant 8e a'ikaliĂiĂĄiit oĂč la nature puisercit sans cesse ces principes pour lĂ©s fixer dans des bases , & produire les diverses matiĂšrĂs salines, acides & ĂĄlKalines. Mais cetre assertion , loin d erre une vĂ©ritĂ© dĂ©montrĂ©e ; ne doit ĂȘtre regardĂ©e qĂčc comme une hypothĂšse, jusqu a ce que les expĂ©riences dont on s occupe en ce moment dans plulĂŹeurs laboratoires, aient permis de prononcer. Le chapitre dĂx-septiĂšmĂ© Be dernier de cette premiĂšre partie de formage de M. Lavoisier > contient une suite de rĂ©flexions fur la formation des sels neutres, i&r fur leurt bases qn il n'omme falifiables. 11 y Fait voir que !cs terres & les alkalis sâuniiĂent aux acides fans Ă©prouver 8°aItĂ©ration j St quâii nâen est pas de mĂȘme desâ mĂ©taux. Aucun de ces corps ne peur se Combiner avec les acides- fans sâoxigĂ©ner ; ils enlĂšvent ToxigĂš-nc soit Ă seau dotit ils sĂ©parent shydrogĂšiie en gaz, soit ĂĄux acides eux* mĂȘmes dont ils volatilisent une portion de la base unie Ă uriĂ© portion doxigĂšne. De ce dĂ©gageseent naĂźt lâeffervescence qĂči accompagne la dissolution desjthĂ©tmix dans les acides. On poussoir peut-Ă©tre dĂ©lirer dans ce chapitre dĂ©s dĂ©tails plus Ă©tendus fur les dissolutions mĂ©talliques ; niais M. LavcisiĂšr vouloir mettre une grandis prĂ©cision dans cette partie de son Ouvrage, & celle quâĂŹl y Ă mise eti effet, Ăšn rend la marche plus rapide fans nuire Ă la clartĂ© des principes qui y sont exposĂ©s. CĂš chapitre est terminĂ© par un dĂ©nombrement des quarame- huir substances simples qui peuvent ĂȘtre oxidĂ©es 8c acidifiĂ©es dans diffĂ©rais Ă©tats, en y comprenant les dix- scpt substances mĂ©talliques , quâil croit devoir aussi considĂ©rer comme des acides , lorsqu elfes sont portĂ©es Ă im grand degrĂ© dâoxigĂ©nation. 1Ă rĂ©sultĂ© de ce dĂ©nom* brement que quatante-huit acides qui peuvent ctre unis Ă vingt-quatre bĂĄses terreuses, 8c mĂ©talliques} donnent i i $z sels neutres, dont la nature 8e. les propriĂ©tĂ©s nâauroĂŹent jamais Ă©tĂ© connues avec prĂ©cision si, c c, muse Tobserve M; Lavoisier > on avoit continuĂ© Ă leur donnes S fi; 644 des notĂŻis, ou impropres, ou insignifians, comme on lavoir fait Ă TĂ©poque des premiĂšres dĂ©couvertes de Chimie , & qui cependant peuvent ĂȘtre placĂ©s avec ordre dans la mĂ©moire , Ă f aide de la nouvelle nomenclature. Tels font les faits, tel est Tordre qui les lie , telles font les consĂ©quences qui en dĂ©coulent naturellement, consignĂ©s dans la premiĂšre partie de ce TraitĂ© Ă©lĂ©mentaire. Nous les avons fait connoĂźtre assez en dĂ©tail, pour que la SociĂ©tĂ© pĂ»t apprĂ©cier Tenfemble du travail de M. La- voisier, & le comparer Ă ce qu Ă©toit encore la science chimique il y a vingt ans. On a pu y voir qu a Taide des expĂ©riences modernes, les Ă©lĂ©mens de cette science sont aujourdâhui beaucoup plus faciles Ă saisir qu ils nâĂ©toient autrefois, parce que tout se rĂ©duit Ă concevoir les effets gĂ©nĂ©raux du calorique , Ă distinguer les matiĂšres simples, bases de toutes les combinaisons possibles, Ă considĂ©rer leur union avec ToxigĂšne ; câest presque sur ces trois faits gĂ©nĂ©raux que font fondĂ©s les dĂ©tails contenus dans la premiĂšre partie. En y ajoutant les attractions de ToxigĂšne pour les diffĂ©rons corps, les dĂ©compositions qui rĂ©sultent des effets de ces attractions , on auroit Tenfemble complet de ces ElĂ©mens. Mais M. Lavoisier a omis cet objet Ă dessein , & nous avons exposĂ© ailleurs les raisons qui l'ont dĂ©terminĂ© Ă prendre ce parti. Seconde Partie. AprĂšs avoir rendu un compte exact de la marche nouvelle que M. Lavoisier a suivie dans la premiĂšre partie, qui constitue feule les Ă©lĂ©mens de la science, il ne fera pas nĂ©cessaire dâentrer dans des dĂ©tails aussi Ă©tendus pour faire connoĂźtre les deux autres parties. La seconde est entiĂšrement destinĂ©e Ă prĂ©senter dans des tableaux les combinaisons salines neutres , ou les composĂ©s de deux mixtes , car on se rappellera facilement que les acides font des mixtes formĂ©s de bases unies Ă ToxigĂšne , les oxides mĂ©talliques Ă©galement formĂ©s de ToxigĂšne uni aux mĂ©taux, Ăk enfin les terres Lc les 645 " alkalis vraisemblablement des composĂ©s. Mais pour rendre cette seconde partie plus complette, M. LavoiĂĂźer a mi& avant les tableaux des sels neutres, dix tableaux qui oĂfreni les combinaisons simples dont il a Ă©tĂ© parlĂ© dans la premiĂšre partie , & qui font destinĂ©s Ă servir de rĂ©sumĂ© Ă cette premiĂšre partie. On trouve dans ces io tableaux, i°. les substances simples , ou au moins celles que les. Chimistes ne font pas parvenus Ă dĂ©composer, au nombre de 3 1 , savoir la lumiĂšre j, le calorique, lâoxigĂšne, lâazote, lâhydrogĂšnc, le soufre, le phosphore, le carbone, le radical muriacique , le radical fluorique , le radical bo- racique, les dix-sept substances mĂ©talliques, la chaux, la magnĂ©sie , la baryte, lâalumine & la silice ; 2°. les bases oxidables & acidifiables, composĂ©es au nombre de 20 , qui comprennent le radical nitro-muriatique , les radicaux des douze acides vĂ©gĂ©taux,& ceux des sept acides animaux ; j°. les combinaisons de lâoxigĂšne avec les substances simples 4 0 . les combinaisons des vingt radicaux composĂ©s, avec lâoxigĂšne ; ou les acides nitro- muriatiques, les douze acides vĂ©gĂ©taux, &'les sept acides animaux ; y°. les combinaisons binaires de lâazote avec les substances simples M. Lavoisier nomme celles de ces combinaisons qui ne sont pas connues, des ajotures ; 6 °. les combinaisons binaires de lâhydrogĂšne avec les mĂȘmes substances simples M. Lavoisier dĂ©signe par le nom d âhydruns celles de ces combinaisons qui n ont point Ă©tĂ© examinĂ©es; 7 0 . les combinaisons binaires du soufre avec les corps simples ; exceptĂ© les acides sol torique & sulfureux, toutes ces combinaisons sont des sulfures; 8°. celles du phosphore avec les mĂȘmes corps ; tels sont l'oxide de phosphore, les-acides phosphoreux & phosphorique , & les phosphores ; p°. celles du carbone avec les substances simples, savoir lâoxide de carbone, lâacide carbonique 8c les carbures; io°. ensin celles de quelques autres radicaux avec les substances simples. A ces tableaux sont jointes des observations dans lesquelles M. Lavoisier donne lâexplication , & retrace sous de nouveaux points de vue, une partie des faits consignĂ©s dans la premiĂšre partie. S f iij 646 Les tableaux des sels neutres font au nombre de trente-quatre ; on y trouve successivement les nitrites, les nitrates, les sulfates, les sulfites , les phosphites, les phosphates , les carbonates, les muriates , les muriates oxigĂ©nĂ©s , les nitro-muriates , les fluates, les borates, les arĂeniates, les les tuuĂąates, les tartrites, les malates , les citrates, les , les , les pyromuçices, les oxalates , les acĂ©tites , les acĂ©tates , les succinates, les henzoates, les camphoratcs , les gal- lates, les lactates , les saçcholates , les for mi a t es , les bombiates., les febates, les lithiates & les pruflĂźates. Le nombre de chaque classe de ces sels neutres contenus dans ces tableaux, est presque dans tous de viugt-quatre. Ăźvl. Lavoifier a eu foin de disposer ces sels suivant lâordre connu des affinitĂ©s de leurs bases pour les acides. Comme la plupart de ces acides font nouvellement dĂ©couverts, f Auteur a joint Ă chaque tableau des observations fur la maniĂšre de prĂ©parer ces sels, fur lâĂ©poque de leurs dĂ©couvertes , fur les Chimistes Ă qui elles font dues , & souvent morne sur la comparaison de leur nature & dc leurs propriĂ©tĂ©s. M. Lavoifier n a point eu lâintention dâofnir, dans cette seconde partie , une histoire des sels neutres ; il n'a rien dit de la forme , de la saveur, de la dissolu- bilitĂ©, de. la dĂ©composition des sels neutres, ni Je la proportion & desadhĂ©rence de leursâprincipes. Ces dĂ©tails, que lâon trouve dans les ElĂ©mens de Chimie de lâun de nous , 11âentroient point dans le plan de M. La- voisier; son but Ă©mit de prĂ©senter une esquisse rapide de ces combinaisons, & il est trĂšs-bien rempli par les tableaux & par les courtes notices qui les accompagnent. TroisiĂšme Partie . La troisiĂšme partie, oui a pour titre Description des. appareils & des opĂ©rations manuelles de la Chimie v , montre ruilli bieji que les deux premiĂšres , combien la science a acquis de moyens, & la diffĂ©rence qui existe entre les expĂ©riences que lâon fait aujourdâhui & celles'que lâon faiĂĂČit autrefois. M. Lavoifier a rejette ceste C les diffĂ©rons rĂ©cipiens , le ballon les gaz, la machine construite par les soins de M. Lavoisier, pour mesurer le volume & conuoĂźtre la, quantitĂ© des gaz suivant la pression & la tempĂ©rature quâils Ă©prouvent, M. Lavoisier nomme cette ingĂ©nieuse machine ga\omitre. Le chapitre III est destinĂ© Ă la description dâun instrument imaginĂ© par M. de la Place , pour dĂ©terminer la chaleur spĂ©cifique de; corps 8i la quantitĂ© de calorique qui se dĂ©gage dans les combustions, dans la respiration des animaux & dans toutes les opĂ©rations de la Chimie, Cette utile machine , dont nous avons dĂ©jĂ indiquĂ© les. S f iv C648 avantages dans la premiĂšre partie, est nommĂ©e calorimĂštre par M. Lavoisier. On trouve exposĂ©s, dans le quatriĂšme chapitre, les insirumens dont on se sert dans les simples opĂ©rations mĂ©caniques de la Chimie, telles que la trituration , la porphyrisation , le tamisage, le lavage, la filtration & la dĂ©cantation. Lc cinquiĂšme chapitre contient lq description des moyens & des instrumens qu on emploie pour opĂ©rer TĂ©cartement ou le rapprochement des molĂ©cules des corps; tels font les vases destinĂ©s Ă la solution des sels, Ă la lixiviation , Ă lâĂ©vaporation , Ă la cristallisation , & ^ la distillation simple , ou Ă©vaporation en vaisseaux clos. M. Lavoisier dĂ©crit, dans le sixiĂšme chapitre, les instrumens qui servent aux distillations composĂ©es & pneu- tnato - chimiques , & sur-tout les appareils de Vsoulfe , variĂ©s de beaucoup de maniĂšres; ceux qu on emploie dans les dissolutions mĂ©talliques ; ceux quâil a imaginĂ©s pour recueillir les produits des fermentations vineuse & putride, pour la dĂ©composition de seau. 11 y joint une histoire dissĂ©rensâ' luis ct ĂĄe leurs diverses utilitĂ©s. Les dĂ©tails contenus dans le septiĂšme chapitre , sont connoĂźtre les appareils dont ce Physicien s est servi avec succĂšs pour connoĂźtre avec exactitude les phĂ©nomĂšnes qui ont lieu dans la combustion du phosphore , du charbon , des huiles, de lâalkool, de lâĂ©ther, du gaz hydrogĂšne , & consĂ©quemment dans la recomposition de seau, ainsi que dans soxidation des mĂ©taux. Enfin le huitiĂšme & dernier chapitre de s Ouvrage traite des instrumens & des procĂ©dĂ©s propres Ă exposer les corps Ă de hautes tempĂ©ratures ; il y est question de la fusion, des creusets, des fourneaux , de la thĂ©orie de leur construction , du moyen dâaugmenter considĂ©rablement faction du feu, en substituant Ă sair atmosphĂ©rique sair vital ou gaz oxigĂšne. Quand ces dĂ©tails ne seroienr que des descriptions simples des machines auxquelles la Chimie doit toutes ses nouvelles connoissances , ils nâen seroient pas moins Utiles, & on nâen auroit pas moins dâobligation Ă M. t 649 Lavoisier, pour avoir publiĂ© des procĂ©dĂ©s & des appa- reils trop peu connus , mĂȘme dâune parue de ceux qui professent aujourdâhui la Chimie, comme lâa dit lâAuteur. Mais ce nâest point seulement une, description sĂšche 8c aride que prĂ©sente cette troisiĂšme partie ;ony RĂ©crit lâufage des diverses machines, on y fait connoĂźtre la maniĂšre de sâen servir, & les phĂ©nomĂšnes qu elles offrent Ă lâobser- vateur ; souvent mĂȘme des points particuliers de la thĂ©orie gĂ©nĂ©rale exposĂ©e dans tout lâouvrage, portent un jour Ă©clatant fur le rĂ©sultat des opĂ©rations auxquelies servent ces instrumens. On peut considĂ©rer cette troisiĂšme partie comme une histoire des principaux appareils nĂ©cessaires aux opĂ©rations de la Chimie moderne , 8e fans lesquels on ne pourroit plus espĂ©rer de faire faire des progrĂšs Ă cette science. Les planches placĂ©es Ă la fin de lâouvrage, ont Ă©tĂ© gravĂ©es avec soin par la personne qui nous a dĂ©jĂ donnĂ© la traduction de Kirwan, 8e qui fait allier la culture des Lettres Ă Celle des Arts 8c des Sciences, Lâouvrage est terminĂ© par des tables oĂč font exposĂ©es la pesanteur du pied cube des differens gaz, la pesanteur spĂ©cifique dâun grand nombre de corps naturels , les mĂ©thodes pour convertir les fractions vulgaires en fractions dĂ©cimales 8c rĂ©ciproquement, des moyens de correction pour la pesanteur des gaz relativement Ă la hauteur du mercure dans le baromĂštre 8c dans le thermomĂštre. Ces tables deviennent aujourdâhui austi nĂ©cessaires aux Chimistes pour obtenir des rĂ©sultats exacts dans leurs expĂ©riences , que le sont les tables de logarithmes aux GĂ©omĂštres & aux Astronomes, pour lâexactitude 8c la rapiditĂ© de leurs calculs. Nous pensons que lâOuvrage de M. Lavoisier mĂ©rite lâapprobation de la SociĂ©tĂ©, Sc dâĂȘtre imprimĂ© fous son privilĂšge. Au Louvre, le 6 FĂ©vrier 1789. SignĂ© , de Hoxhe 8c de Fourcroy. La SociĂ©tĂ© Royale de MĂ©decine ayant entendu , dans Fa sĂ©ance tenue au Louvre le 6 du prĂ©sent mois , , copeaux lĂŹse\ coupeaux 44 , 9 , figure 14 lis. figure 16 7; , 14, dan? un ballon e lis dans le ballon cb. 77 , pĂ©n. mtreux lis. vitreux 78,^ 6 , Ă mesure que lâacide. ' Te ajoutes une partie fe condense dans le ballon , f autre est absorbĂ©e par Teau. 9 4, ri, ajoute ÂŁ en note au bas de la page On a critiquĂ© m A me avec assez dâamertume cette expression hydrogĂšne , parce quâon a prĂ©tendu quâelle signifient fils de Teau, & non pas qui engendre Teau. Mais quâimporte, si '/expression est Ă©galement juste dans les deux sens; les expĂ©riences rapportĂ©es dans ce Chapitre , prouvent que Teau , en fe dĂ©composant, donne naissance Ă lâhydrogcne , & sur-tout lâhydro- gene donne naissance d Teau en se combinant avec ToxigĂČne. On peut donc dire Ă©galement que Teau engendre Thydrogcne , & que /hydrogĂšne engendre Teau. 96, antĂ©pĂ©nul. B c lis. B C Ă18, n O suiv. gaz hydrogĂšne carbonisĂ©, gaz hydrogĂšne sulfurisĂ©, gaz hydrogĂšne phospho- risc lis. carbonĂ© , sulfurĂ© , phosphore. La mĂȘme faute a pu Ă©chapper dans dâautres endroits. I33 , pĂ©nul. Ăźf dern. ainsi les vĂ©gĂ©taux ne contiennent ni huile , ni eau, ni acide carbonique , ajoute% la noie suivante au bas de la page. Nota. On conçoit que je suppose ici des vĂ©gĂ©taux rĂ©duits Ă TĂ©tĂąt de dĂ©ification parfaite, & quâĂ TĂ©gard de lâhuile , je nâentends pas parler des vĂ©gĂ©taux qui en fournissent, soit par expression Ă froid , soit par une chaleur qui nâexcede pas celle de Teau bouillante, 11 nâest ici question que de Thuile empyreumatique quâon obtient par la distillation Ă feu nĂșd , Ă un degrĂ© de feu supĂ©rieur Ă Peau bouillante. Câest cette huile seule que jâannonce ĂȘtre un produit de PopĂ©ra- tion. On peut voir ce que jâai publiĂ© Ă cet Ă©gard dans le volume de P AcadĂ©mie , annĂ©e 1786- Page 1 qĂ© , lĂŹg. iĂ© fs 17 , 397 livres 9 onces 2,9 grains lis, 460 livres u onces 6 gros y 3 grains 163 , 7 , dont Us. que 171, 1, ammoniaque Us. ammoniac r?6, " tartarique lis. tartareux Jbid. 11 , pyrolignique Us. pyroligneux n, pyromucique lis. pyromuqueux 13 , pyrotartarique lis. pyrotartareux iy, acĂ©tiqut lis. acĂ©teux 1 54> supvrimei du Tableau muriate oxygĂ©nĂ© dâammoniaquc, attendu que cette combinaison rĂexise pas. 294 , 14, iy k> 16, effaces & ce mĂȘme sel saturĂ© dĂ© chaux , oxalate acidule de potasse & de chaux 584 > n, dâun robinet! lis. dâun robinet Im r r .-..'r.; TĂŹ r'-Ă ĂȘ "" 7 . - - ; .' O .-. ; ' n* o â .t . ».. Ă^ĂH,Ăź> ĂĄml * âą-' âą X . ' ^>,^s -s-!. Ăf&f âą - -.. .LDSMd-^^Ăą _ .. . '' v ~ **âąâąâą * âą- âą ' ". 7P»-^r - - , âą * M jPĂ mc/ie J , Frg 4 Fig . jf Fui. i3 Fu; jg. 'V/lĂźll lHl JJiSlJ -, JPaiifzs ZtTvvĂŹj'nrr » f'cu/psit . JFĂ/ . S ĂIIIĂĂITlfflĂŻĂŻiiĂŻĂŻatimwiiiiiwiiTiĂŻĂŻtm Fui , 10 F{uiiĂ Mt^riNHNMuliu>_ iiiinniuniMrniHn;ii»siniJiisuiiiiininimmniiiii Pizulzc Zavoisie?' Jhilpstt âą Ă T'itinche JU. \ \ - 'A 0 'M H ..- / M i ⊠y ^/Ă/ S Fy. 6 ' . iç. 10 ^%/i 'CA. ^ L t Flç. - 2y. tP~ / Vy. i 3 Fit/. 20 Fit/. z 3 l7 Ă9 Ptiultt / > /nnc/e IV. 19 -A v 9 ?u} xĂł' \ f \ \t d & JTuj 5 Fnj .8 MsiK Fi n . b 9 'U 7 X 2 m*rnm. DlfĂl /'Vy . j -3 F y v 'Mmm tffsls jMifiiĂąffr BimffiH lâniilip! illMĂriilLilĂŹlllllj / / J'.\ Lav>oisi^t' ^cuĂp . l^/eint/e l^aii/ze Jstvouuer Scu/ . fĂź-UJ . 3 'â'.'f' J'uj q ...iiiliiiĂŹil âąferâą J"U/ . J J i li ,iii ik ;!ĂĂĂĂŻ;ĂźĂĂĂĂĂĂĂ?ȧ5ĂĂ2ĂĂ£»jĂźĂĂ-'{ĂĂĂ. , ĂĂĂĂߣĂĂĂĂ?r'iÂŁ!ÂŁ , Ăź!ĂĂĂÂŁ'r!ĂĂârr i i l »!5Ăź l !Ă'Ă iimiiĂ$ZiĂĂ& PfancAc PI. 3 ĂESHIffiS pm ^ 7 > l * U^ ĂĂLjtpT' M ir ĂKiĂȘ 1 hi . 4 L. W 5ĂV}! /Ătu/z f LtivouĂŹer Jcti/p MU -A 3 MSW; !!SmHi Ăźurttgrz iig*gguMgi Fla/icAc VJ7 , JĂŹmlzc hwoĂčier t scrilp Fig. 2 ir;!Ă!ĂŹ.i ini 1 1 il 1 1 1 i 11 m it i ĂŻTi i Fig. S 111 tu i 1111 li m i n l'ĂŻi if L y ' ' i i' ' 1 " 1 " uluj. liUiiĂźD'i ĂŹiiMi-iimSiĂMiiiiiiĂŹ M iimu I n unl 111 ' M " 11 11 11 n i Bg" \ F !7 V F u;. i 5 Fig. j 3 Fy. ÂŁ\ iff nfiinitiiiim fHKllâPI PlaneAe PHI. Pnulx^e Jjtwoijtrr ssculp "Tfr k ,1ĂĂŹ!Ă.!ĂŹm ; i H -Ă-trĂźtĂźi! ĂŹ*ZM PI r/if/If r/f 6 J?if f/s âąs? .mmimuuiru i hUUIWU ĂŹĂŻtiiillliiuilluĂŹll iĂii*i l ;[ii;iiiiimiiit Ă KW- ^»*3SĂźp;^' ^ ';ĂŹMr45ĂźS S DM ^lĂŻĂŻiĂĄSter-r Playic/el X. ", - - - - J l tm/zÂŁ-J*avou'ur Jcu/f> SIT-frs-h fh; rĂuĂźga Fia. z ! ;i Ă â o ? \CTĂźa. ? 4 jĂri FcĂef/e dĂ© S Fie J j' 1 SSWSR 3 » MiWLHP ;>ia;USĂĂisiiiaaii H» ^S 8 SSO»% S%-BKĂK» 1111 Ăź SK ; Mi M ^ÂŁâąB5 !ĂŻtBĂź! 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