Cetexte examine la diffusion, en NorvĂšge, du tĂ©lĂ©phone mobile, plus prĂ©cisĂ©ment parmi les adolescents, groupe social au taux d’équipement proche de 100 %. L’intĂ©rĂȘt de cette situation est de pouvoir nous rĂ©vĂ©ler les mĂ©canismes d’une telle adoption. L’auteur Ă©tudie les travaux de Rogers, ceux de Silverstone et Haddon et leur perspective d’applications

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5InfirmiĂšre – Sage femme : Le mĂ©tier d’employĂ©e de maison est exercĂ© par 8 7.7% de femmes pour seulement 12.3% d’hommes (476 000 offres Ă©tudiĂ©es). 6 SecrĂ©taire comptable : Le mĂ©tier de secrĂ©taire comptable est exercĂ© par 84.6% de femmes pour seulement 15.4% d’hommes (283 000 offres Ă©tudiĂ©es). 7 Agent administratif A la diffĂ©rence des prĂ©cĂ©dents standards Ethernet, les cĂąbles paire torsadĂ©e [...] existants ne sont aujourd'hui plus utilisĂ©s. In contrast to earlier Ethernet standards, [...] existing Twisted Pair cabling cannot be used today. Ce standard est aujourd'hui plus souvent utilisĂ© dans les salles [...]de cinĂ©ma qu'Ă  la maison. Even now, this standard is more common in cinemas than in living rooms. Le systĂšme proportionnel est aujourd'hui le plus utilisĂ© en Europe. localhost localhost Proportional systems are currently the most widely used in Europe. localhost localhost Par ailleurs, certains mots ont pu faire l'objet d'une dĂ©cision d'interdiction dans le passĂ©, mais il [...] est clair qu'ils sont [...] devenus politiquement acceptables au fil du temps et sont aujourd'hui plus couramment utilisĂ©s en Chambre. There are rulings of other words that have been made in [...] the past where [...] clearly a word has become more politically acceptable and has been used in the House and is used in the House. L'Ă©lectrode est aujourd'hui le plus utilisĂ© dans la soudure. The electrode is today the most used in welding. Ce dernier est aujourd'hui plus systĂ©matiquement utilisĂ© dans le cadre des ordinateurs portables, [...]ce qui est bien entendu [...]indispensable dĂšs lors qu'on l'utilise pour se connecter Ă  des rĂ©seaux ouverts. They are more systematically used today with laptop computers on which they are obviously [...]essential when connecting to open networks. Le vinyle est aujourd'hui le matĂ©riau le plus utilisĂ© pour les revĂȘtements [...]extĂ©rieurs. Vinyl has now become the most frequently used material for exterior siding. La programmation HD s'est rapidement dĂ©veloppĂ©e, et le format HDCAM est aujourd'hui le format le plus utilisĂ© dans ce domaine. HD programming has rapidly entered the mainstream, and the HDCAM format has become the most popular format supporting it. Ce sont aujourd'hui les plus utilisĂ©es dans l' industrie du parfum et de [...]la cosmĂ©tologie. Today, they constitute the most frequently utilized essences for perfumery [...]and cosmetology. A l'origine proposĂ© de maniĂšre [...] ironique, l'indice est aujourd'hui de plus en plus utilisĂ© lors d'Ă©tudes. Originally written [...] in an ironic manner, the index is now increasingly used in reports. Internet est aujourd'hui de plus en plus utilisĂ© dans le civil. Today, the Internet is increasingly used for civil services. SAP est aujourd'hui la solution ERP la plus utilisĂ©e au monde, avec plus [...]de 86 000 clients dans plus de 120 pays. SAP is the most widely used ERP solution in the world today, with more [...]than 86,000 customers in more than 120 countries. Les crĂ©dits ECTS sont aujourd'hui de plus en plus utilisĂ©s comme outil de [...]conception des cursus. ECTS credits today are increasingly used as a tool for designing curricula. Les hydrocarbures fossiles [...] pĂ©trole et gaz continuent d'ĂȘtre aujourd'hui les sources d'Ă©nergie les plus utilisĂ©es. The hydrocarbon fossil fuels [...] oil and gas are still the most versatile and widely used form of energy today. Il n'est plus utilisĂ© aujourd'hui que pour cette [...]derniĂšre application, Ă  raison de quelques tonnes par an seulement. Nowadays, it is only used for the latter application, [...]involving very few tonnes per year. Bien que PDC ne soit utilisĂ© aujourd'hui qu'au Japon, c'est le deuxiĂšme systĂšme numĂ©rique avec plus de 48 millions d'abonnĂ©s [...]en juillet 2000 et [...]des opĂ©rateurs d'autres rĂ©gions du monde considĂšrent activement sa mise en œuvre De mĂȘme que GSM, PDC est basĂ© sur la technologie AMRT. Although PDC is currently only used in Japan, it is the world's second-largest digital standard, with over 48 million subscribers [...]by July 2000, [...]and operators in other regions of the world are actively considering PDC. Ce type de purgeur n'est plus utilisĂ© aujourd'hui et a Ă©tĂ© remplacĂ© par les [...]purgeurs Ă  bimĂ©tal. This type of trap is no longer used in the present day, having been superceded [...]by bimetal type traps. Le terme [...] rĂ©conciliation » est le plus utilisĂ© aujourd'hui pour dĂ©signer le [...]sacrement, bien que les termes pĂ©nitence [...]» et confession » soient encore en usage; nous emploierons ici de prĂ©fĂ©rence le premier terme. Reconciliation" is the name used most often today for this sacrament, [...]although the terms "Penance" and "Confession" are still also used. Ce site n'est plus utilisĂ© aujourd'hui, mais il n'a pas Ă©tĂ© officiellement fermĂ©. The west quarry site is not presently in use, but the site has not been formally closed. Si ce concept Ă©tait entendu, Ă  son origine, comme la libre participation des migrants Ă  des actions de [...] dĂ©veloppement, il est aujourd'hui de plus en plus utilisĂ© pour une gestion [...]restrictive des flux migratoires. While at the outset this concept was understood to mean the free involvement of migrants in [...] development initiatives, it is now increasingly used to signify restrictive [...]management of migration. Le format MP3 est un codec avec perte lors de la compression et reprĂ©sente le format de diffusion audio numĂ©rique le plus largement utilisĂ© aujourd'hui. MP3 is a lossy codec, and is the most widely adopted digital audio dissemination format in use today. Le chlore est le biocide industriel le plus utilisĂ© aujourd'hui. Chlorine is the most widely used industrial biocide today. Chacun des modĂšles abordĂ©s [...] dans cet article est encore utilisĂ© aujourd'hui. Each of the types we've [...] touched on in this article is still in use today. Le systĂšme de pliage imaginĂ© Ă  [...] cette Ă©poque est utilisĂ© encore aujourd'hui couramment dans [...]le secteur. This pleat system is still the standard in filter technology [...]to this day. Les principes de nano-construction utilisĂ© [...] par la nature sont les mĂȘmes que ceux qu'utilisent aujourd'hui les scientifiques Ils subdivisent ce qui es grand en petits Ă©lĂ©ments ou construisent quelque chose de plus grand Ă  partir [...]de ce qui est trĂšs [...]petit comme pour la synthĂšse d'atomes ou de molĂ©cules. The nanoscale [...] building principles used by nature are the same as used by today's researchers Big is divided up into small, and then out of something very small something bigger is built, like for example [...]in the chemical and [...]biological synthesis of atoms and molecules. La question essentielle Ă  ce stade est de dĂ©terminer si le bilan doit faire Ă©tat de la juste valeur du marchĂ© [...] en lieu et place ou en sus des coĂ»ts [...] historiques, qui sont gĂ©nĂ©ralement l'indicateur le plus souvent utilisĂ© aujourd'hui. Underlying these are the definitions of reserves and resources. The principal issue at the moment is that of determining whether the fair market value should be reported [...] on the balance sheet in lieu of or in [...] addition to historical costs, which tend to be the measure most often used today. Ce dictionnaire est encore trĂšs utilisĂ© aujourd'hui, en Russie et [...]Ă  l'Ă©tranger. English Dictionary of [...] fishery terms. It is still extensively used in Russia and abroad. Cette mĂ©thode [...] d'Ă©chantillonnage n'est pas beaucoup utilisĂ©e aujourd'hui dĂ» au haut coĂ»t [...]de main d'œuvre, mais il peut ĂȘtre [...]utilisĂ© dans les parties Ă©loignĂ©es du monde oĂč les travailleurs compĂ©tents ne sont pas disponibles, ou coĂ»t gĂ©nĂ©ral de labour est relativement bas. This method of sampling is not used much today due to the high cost [...]of labour but it can be effectively used in remote parts [...]of the world where trained labour is not available, or general cost of labour is relatively low. Aurepos l'aiguille n'est pas fixe si on remue l'appareil. Attention toutes les mesures de rĂ©sistance se font toujours hors tension, couper l'alimentation gĂ©nĂ©rale avant toute mesure. Et comme l'appareil produit 500 V ne pas oublier de dĂ©brancher tous les appareils (surtout Ă©lectroniques) qui pourraient ne pas supporter cette tension.

Le rĂ©seau SIGFOX est un rĂ©seau dĂ©diĂ© aux objets connectĂ©s. RĂ©seau français, c’est aujourd’hui un des leaders du marchĂ©. TRAKmy a fait le choix d’utiliser ce rĂ©seau pour notre solution de tracking, qui va nous permettre de transmettre les donnĂ©es enregistrĂ©es sur le traceur GPS Ă  l’application mobile. Cet article un peu technique va vous permettre de comprendre Ă  quoi sert le rĂ©seau SIGFOX et comment il est utilisĂ© par TRAKmy, il vous sera aussi possible Ă  la fin de l’article d’avoir accĂšs Ă  la carte de couverture du rĂ©seau. L' IoT c'est quoi ? Comment ça fonctionne ? L’ IoT Internet of Things ou internet des objets connectĂ©s utilise des rĂ©seaux spĂ©cifiques, diffĂ©rents de ceux utilisĂ©s pour le tĂ©lĂ©phone ou bien les ordinateurs. Pour faire simple, l’IoT est composĂ© de 5 Ă©lĂ©ments Les objetsLe rĂ©seauLes donnĂ©esLes informationsLes applications d’exploitationSi nous analysons de plus prĂšs, les dispositifs de tracking entrent dans cet ensemble des objets connectĂ©s. Aujourd’hui, nous voyons naĂźtre et se dĂ©velopper dans nos vies une multitude d’objets connectĂ©s exemple montres, Ă©lectromĂ©nager et e-santĂ©. Une croissance de 33% en volume du marchĂ© des objets connectĂ©s en France en ce qui concerne le marchĂ© des traceurs GPS, il profite lui aussi de la croissance du marchĂ© des objets connectĂ©s. Ces dispositifs Ă  disposition des particuliers comme des entreprises sont apprĂ©ciĂ©s par leur facilitĂ© d’installation mais aussi leur coĂ»t relativement faible par rapport aux biens surveillĂ©s. SIGFOX, c'est qui ? C'est quoi ? SIGFOX est une sociĂ©tĂ© française, dont le siĂšge social est Ă  LabĂšge, proche de Toulouse. Créée en 2009 par deux ingĂ©nieurs, c’est un des premiers rĂ©seaux dĂ©diĂ© Ă  l’IoT ou l’Ido, autrement dit l’internet des objets. Aujourd’hui, le rĂ©seau SIGFOX est en capacitĂ© de couvrir 94% de la population française, mais il est aussi trĂšs dĂ©veloppĂ© en Europe et compte bien s’internationaliser. Aujourd’hui, le rĂ©seau SIGFOX compte un concurrent majeur le rĂ©seau Lora. Comment ça marche ? L’arrivĂ©e du rĂ©seau SIGFOX rĂ©volutionne la communication de machine Ă  machine M2M. UtilisĂ© dans la communication Ă  bas dĂ©bit, ce rĂ©seau permet de rĂ©duire la consommation d’énergie des pĂ©riphĂ©riques, via la technologie radio. Cela va Ă©galement impacter le prix, relativement faible des abonnements. L’objectif de SIGFOX est de faire communiquer des donnĂ©es de taille rĂ©duite entre diffĂ©rents appareils connectĂ©s, sans passer par un tĂ©lĂ©phone mobile. L’ambition de SIGFOX connecter le monde rĂ©el avec le monde virtuel. SIGFOX dans le monde Aujourd’hui, SIGFOX c’est environ 1500 antennes sur le sol français pour alimenter le rĂ©seau. Comme nous l’avons dit prĂ©cĂ©demment, cela permet de recouvrir 94% de la population française. PlutĂŽt bien dĂ©veloppĂ© dans toute l’Europe. En ce qui concerne les Etat-Unis, le rĂ©seau est dĂ©jĂ  prĂ©sent dans certaines villes comme dans la baie de San Francisco. Le rĂ©seau du reste de l’AmĂ©rique devrait se dĂ©velopper rĂ©seau SIGFOX est utile et utilisĂ© dans diffĂ©rents secteurs d’activitĂ©, comme la domotique ou bien la logistique. Ce rĂ©seau va permettre de faciliter la communication, mais surtout de rĂ©cupĂ©rer des donnĂ©es stockĂ©es dans un appareil, via un autre appareil, c’est tout l’enjeu de la communication entreprises comme les particuliers vont pouvoir consulter les donnĂ©es et s’adapter en fonction des informations reçues. Pour voir si la zone gĂ©ographique dans laquelle vous vous trouvez est couverte par le rĂ©seau, voici une photo de la carte SIGFOX, pour pourvoir la consulter plus en dĂ©tails cliquez ici. Pourquoi TRAKmy utilise le rĂ©seau SIGFOX ? TRAKmy est une start-up nĂźmoise qui commerciale des traceurs GPS nouvelle gĂ©nĂ©ration. Les traceurs sont sans cĂąblage, sans recharge, longue autonomie et Ă©tanches. Pour offrir une expĂ©rience utilisateur complĂšte, TRAKmy a dĂ©veloppĂ© une application mobile de suivi, avec diffĂ©rentes fonctionnalitĂ©s. L’ambition de TRAKmy est de sĂ©curiser vos biens les plus prĂ©cieux et de lutter contre les vols. C’est autour de cette activitĂ©, que TRAKmy utilise le rĂ©seau SIGFOX. Ce rĂ©seau nous permet de transmettre les positions GPS enregistrĂ©es par le traceur Ă  l’application mobile, afin que vous puissiez suivre Ă  distance vos vĂ©hicules. Les traceurs GPS TRAKmy L'application mobile TRAKmy DĂ©finir une zone de sĂ©curitĂ© ParamĂ©trer une zone de sĂ©curitĂ© Historique des dĂ©placements

PrÚsdes deux tiers de tout le titane métallique produit est utilisé dans les chùssis et les moteurs des avions - l'Airbus A380, par exemple, utilise environ 70 tonnes. Les avions militaires tels
français arabe allemand anglais espagnol français hĂ©breu italien japonais nĂ©erlandais polonais portugais roumain russe suĂ©dois turc ukrainien chinois anglais Synonymes arabe allemand anglais espagnol français hĂ©breu italien japonais nĂ©erlandais polonais portugais roumain russe suĂ©dois turc ukrainien chinois ukrainien Ces exemples peuvent contenir des mots vulgaires liĂ©s Ă  votre recherche Ces exemples peuvent contenir des mots familiers liĂ©s Ă  votre recherche apparatus which is used device that is used Un autre aspect de l'invention concerne un appareil qui est utilisĂ© dans le procĂ©dĂ©. La prĂ©sente invention concerne un appareil de combinaison pour appareil qui est utilisĂ© pour l'Ă©mission et/ou la rĂ©ception de signaux de donnĂ©es, dans, par exemple, un rĂ©seau de communication sans fil. This invention relates to combining apparatus for apparatus which is used for the transmission and/or receiving of data signals in, for example, a wireless communication network. Ils permettent de reconnaĂźtre l'utilisateur, l'appareil qui est utilisĂ© quels que soient les sites web visitĂ©s. They allow to recognize the user, the device that is used regardless of the websites visited. Il existe plusieurs types de formats vidĂ©o qui sont gĂ©nĂ©rĂ©es en fonction de l'appareil qui est utilisĂ© pour capturer des vidĂ©os. There are several types of video formats which are generated depending upon the device that is used to capture videos. Le dispositif de conception et de fabrication 130 dĂ©tient une information de conception et de fabrication de l'appareil qui est utilisĂ© dans la centrale. The design and manufacturing device 130 maintains design and manufacturing information of the apparatus which is used in the plant. selon un autre aspect, l'invention concerne un microphone auxiliaire sur l'appareil qui est utilisĂ© pour enregistrer des bruits Ă©trangers qui pourraient influer sur la transmission des messages in another aspect, the invention also provides an auxiliary microphone on the apparatus which is used to monitor extraneous noises which could otherwise affect the transmission of messages un dispositif d'Ă©conomie d'Ă©nergie, un systĂšme de chauffage/refroidissement, et un procĂ©dĂ© de commande d'un systĂšme de chauffage/refroidissement commandant l'Ă©tat de marche/arrĂȘt d'un appareil qui est utilisĂ© pour chauffer ou pour refroidir un milieu de travail an energy saving device, a heating/cooling system and a method for controlling a heating/cooling system control the on/off state of an apparatus which is used for heating or cooling a working medium un appareil qui est utilisĂ© pour des opĂ©rations de commande Ă  distance, pour des travaux Ă  distance ou similaires, et qui Ă©limine la sensation d'inconsistance qu'a l'opĂ©rateur lorsqu'il regarde les Ă©crans du cĂŽtĂ© droit et du cĂŽtĂ© gauche an apparatus which is used for remote control, remote operation, or the like, and can eliminate the sense of inconsistency when the operator visually examines the screens of the left-and right-hand displays L'invention concerne Ă©galement un appareil qui est utilisĂ© dans ce procĂ©dĂ©. un appareil qui est utilisĂ© pour dĂ©shydrater des lames de microscope l'invention porte sur un appareil qui est utilisĂ© pour stocker des champs magnĂ©tiques gĂ©nĂ©rĂ©s par un rĂ©seau tournant d'aimants an apparatus is provided for storing magnetic fields generated by a rotating array of magnets L'appareil de dĂ©saĂ©ration 6 peut ĂȘtre n'importe quel appareil qui est utilisĂ© pour la dĂ©saĂ©ration. Une page responsive est une page qui s'adapte automatiquement en fonction de l'appareil qui est utilisĂ© pour surfer vers la page. A responsive page is a page that adjusts automatically depending on the appliance that is being used to surf on the page. Au final, plusieurs protocoles de diffusion continue peuvent offrir du contenu ayant la mĂȘme provenance et ayant la mĂȘme destination, selon l'appareil qui est utilisĂ©, ce qui constitue encore un autre niveau de complexitĂ© que les testeurs de performance doivent prendre en considĂ©ration. Finally, several protocol streams may be involved in delivering the same content source to the streaming endpoint, depending on the device, which is yet another level of complexity that performance testers must take under consideration. un appareil qui est utilisĂ© pour illuminer une zone de la peau d'un mammifĂšre, ledit appareil comprenant au moins une source lumineuse apparatus for illuminating a zone of mammalian skin which comprises one or more light emitters Chaque fois qu'un individu se rend sur Internet, par exemple pour surfer sur le Web, le Fournisseur d'accĂšs Ă  internet FAI » attribue une adresse IP Ă  l'appareil qui est utilisĂ©. Every time that an individual goes onto the Internet using an Internet access device, for example to surf the Web, the Internet service provider "ISP" attributes an IP address to the device he is using. on prĂ©voit Ă©galement un Ă©lĂ©ment de rĂ©duction de la pression de l'air permettant de rĂ©duire la pression dans la chambre chauffante. l'invention concerne Ă©galement un appareil qui est utilisĂ© dans ce procĂ©dĂ©. the method also includes an air pressure reduction means to reduce pressure in heating chamber. there is provided an inventive apparatus which functions with the inventive method. Aucun rĂ©sultat pour cette recherche. RĂ©sultats 17. Exacts 17. Temps Ă©coulĂ© 365 ms. Documents Solutions entreprise Conjugaison Synonymes Correcteur Aide & A propos de Reverso Mots frĂ©quents 1-300, 301-600, 601-900Expressions courtes frĂ©quentes 1-400, 401-800, 801-1200Expressions longues frĂ©quentes 1-400, 401-800, 801-1200 LeSystĂšme de Positionnement Global (GPS) est devenue une partie intĂ©grante de la vie quotidienne pour beaucoup d'individus et d'entreprises, ainsi que.. Maison Politique de Aller au contenu Snapchat est la premiĂšre application mobile pour les 15-49 ans en France. / PubliĂ© le 14 avril 2022 Ă  13h38 94 % des 15-24 ans utilisent Snapchat. © guteksk7 - Snapchat atteint les 25 millions d’utilisateurs mensuels en France Certains pouvaient croire que l’application Ă©tait passĂ©e de mode, Ă  tort Snapchat vient de franchir le cap des 25 millions d’utilisateurs par mois en France ! Selon MĂ©diamĂ©trie, 47 % des internautes français ont consultĂ© l’application au moins une fois durant le mois de janvier dernier. Au quotidien, ce sont 18 millions d’utilisateurs qui utilisent Snapchat chaque jour, soit 40 % des internautes français. Des chiffres impressionnants, d’autant plus qu’ils sont en Ă©volution entre 2020 et 2022 les visiteurs uniques mensuels ont augmentĂ© de 26 %, les visiteurs uniques quotidiens ont signĂ© une croissance de 32 %. Ainsi, Snapchat est dĂ©sormais la premiĂšre application mobile la plus visitĂ©e au quotidien chez les 15-49 ans, et le 3e rĂ©seau social le plus utilisĂ© sur le territoire français. Depuis sa crĂ©ation, Snapchat a pour mission d’offrir un espace authentique oĂč sa communautĂ© peut s’exprimer naturellement en toute sĂ©curitĂ©. L’ouverture de l’application directement sur la camĂ©ra permet une communication visuelle rapide et aide Ă  tisser des liens plus Ă©troits. Cet environnement sĂ©curisĂ©, ajoutĂ© aux contenus riches que nous proposons Ă  notre communautĂ©, entraĂźnent une croissance continue de notre audience en France, a expliquĂ© David Sourenian, Head of Marketing Science Europe, chez Snap Inc. Quel usage de Snapchat ? Snapchat est une plateforme sociale conviviale, oĂč la bonne humeur, l’authenticitĂ© est le naturel sont maĂźtres, notamment aprĂšs ces deux derniĂšres annĂ©es dans un contexte difficile liĂ© Ă  la pandĂ©mie mondiale. Selon l’étude, 5 Ă©motions sont associĂ©es au rĂ©seau social, Ă  savoir la joie, la tolĂ©rance, la crĂ©ativitĂ©, la cohĂ©sion, la spontanĂ©itĂ©. Ainsi, 9 utilisateurs sur 10 indiquent aimer partager et cĂ©lĂ©brer des moments de leur vie sur la plateforme, et 54 % d’entre eux confirment que s’amuser est devenu une valeur primordiale. Et pour Ă©changer avec leurs proches, rien de tel que l’appareil photo ! Sans surprise, Snapchat est le rĂ©seau social le plus utilisĂ© pour crĂ©er du contenu avec sa camĂ©ra, et 3 utilisateurs sur 5 utilisent la communication visuelle pour Ă©changer avec leurs proches. RĂ©alitĂ© augmentĂ©e la technologie phare de la plateforme Concernant les filtres, Snapchat a Ă©tĂ© pionner avec l’intĂ©gration des Lens sur sa plateforme. Par ailleurs, la technologie employĂ©e a bien Ă©voluĂ© depuis le filtre chien » ou oreilles de lapin ». DĂ©sormais, la rĂ©alitĂ© virtuelle fait partie intĂ©grante de l’usage du rĂ©seau social et ce, jusque dans les expĂ©riences d’achat. Ainsi, 86 % des utilisateurs de Snapchat indiquent vouloir utiliser cette technologie pour faire des achats, et 77 % d’entre eux seraient prĂȘts Ă  l’utiliser pour essayer du maquillage ou des vĂȘtements, notamment pour rĂ©duire leur impact environnemental. L’étude rapporte Ă©galement que les utilisateurs de Snapchat ont 1,5x plus de chance d’avoir dĂ©jĂ  utilisĂ© la rĂ©alitĂ© augmentĂ©e pour faire leur shopping, que les non-utilisateurs. Les Snapchatters français ont adoptĂ© l’usage quotidien de la rĂ©alitĂ© augmentĂ©e, qui fait aujourd’hui partie intĂ©grante de Snapchat. Au fil des annĂ©es, celle-ci est passĂ©e du divertissement Ă  l’utilitĂ©, avec un potentiel incroyable pour amĂ©liorer notre façon de vivre, d’apprendre, d’explorer, de crĂ©er ou de faire du shopping, confirme David Sourenian. Aidez-nous Ă  amĂ©liorer BDM Nous souhaitons mieux vous connaĂźtre pour mieux vous servir ! RĂ©pondre aux 10 questions Les meilleurs outils social media Une solution de modĂ©ration complĂšte pour protĂ©ger vos communautĂ©s en ligne DĂ©couvrir Une solution française de rĂ©fĂ©rence pour gĂ©rer tous ses rĂ©seaux sociaux DĂ©couvrir Agorapulse Une plateforme de veille en temps rĂ©el sur les rĂ©seaux sociaux, presse en ligne et blogs DĂ©couvrir Visibrain Recevez par email toute l’actualitĂ© du digital Trouver une formation social media Community manager devenez CM freelance ou salariĂ© La Fabrique Ă  Clients Une formation pour devenir community manager Apprendre Ă  gĂ©rer ses rĂ©seaux sociaux Allokom Une formation individuelle pour devenir autonome sur les rĂ©seaux sociaux Community manager, indĂ©pendant ou salariĂ© LiveMentor BĂ©nĂ©ficiez d'un suivi personnalisĂ© pour devenir community manager Voir toutes les formations social media Recevez par email toute l’actualitĂ© du digital Centrede formations sur Metz, Strasbourg, Saint-Nazaire, Fontainebleau, Valence et Arras. 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Les combinaisons sulfureuses ont Ă©tĂ© long-temps les seules connues en CL genre on fait aujourd’hui, d’aprĂšs les expĂ©riences de MM. Vander- monde, Monge & Berthollet, que le charbon se combine avec le fer, ĂČc peut- ĂȘtre avec plusieurs autres mĂ©taux ; qu’il en rĂ©sulte, suivant les proportions , de l’acierde. la plombagine, &c. On fait Ă©galement, d’aprĂšs les expĂ©riences de M. Pelletier, que le phosphore se combine avec un grand nombre de substances mĂ©talliques,. Nous avons encore rassemblĂ© ces diffĂ©rentes combinaisons fous des noms gĂ©nĂ©riques dĂ©rivĂ©s- de celui de la substance commune , avec une. terminaison qui rappelle cette analogie & nous les avons spĂ©cifiĂ©es par un autre nom dĂ©rivĂ© de leur substance propre,. La nomenclature des ĂȘtres composĂ©s de trois substances, simples,. prĂ©fentoit un peu plus, de difficultĂ©s en raison de leur nombre., ĂŽc sur-tout parce. quon ne peut exprimer la nature de leurs principes cons- tituans, fans employer des noms plus com- b iv xxiv- Discours poses, Nous avons eu Ă  considĂ©rer dans les corps qui forment cette classe, tels que les sels neutres, par exemple, i°. le principe acidifiant qui est commun Ă  tous ; 2°. Ă­c principe acidifiable qui constitue leur acide propre ; 3 0 . la base saline, terreuse, ou mĂ©tallique qui dĂ©termine ses- pÚçe particuliĂšre de sel. Nous avons em- pruntĂ© le nom de chaque classe de sels de. celui du principe acidifiable , commun Ă  tous lçs individus de la classe ; nous. avons ensuite distinguĂ© chaque espĂšce par le nom de la base saline, terreuse, ou mĂ©tallique, qui lui est particuliĂšre. Un sel, quoique composĂ© des trois mĂȘmes principes , peut ĂȘtre cependant dans des Ă©tats trĂšs-diffĂ©rens, par la feule diffĂ©rence de leur proportion. La no-, menclature que nous avons adoptĂ©e au- aroit Ă©tĂ© dĂ©fectueuse si elle n eĂ»t pas expri- mĂ© ces diffĂ©rons Ă©tats, ĂŽt nous y sommes principalement parvenus par des change- mens de terminaison que nous avons rendu uniformes pour un mĂȘme Ă©tat des diffĂ©rons sels, XXV PRÉLIMINAIRE. Enfin nous sommes arrivĂ©s au point que par le mot seul, on reconnoĂźt sur le champ quelle est la substance combustible qui entre dans la combinaison dont il est question ; fi cette substance combustible est combinĂ©e avec le principe acidifiant, & dans quelle proportion ; dans quel Ă©tat est cet acide ; Ă  quelle base il est uni ; s’il y a saturation exacte ; si c’est saçide, ou bien la base qui est en excĂšs. On conçoit qu’il n’a pas Ă©tĂ© possible de remplir ces diffĂ©rentes vues fans blesser quelquefois des usages reçus , & fans adopter des dĂ©nominations qui ont paru dures ĂŽc barbares dans le premier moment ; mais nous avons observĂ© que l’oreille s’accoutumoit promptement aux mots nouveaux , sur tout lorsqu ils se trou- voient liĂ©s Ă  un systĂšme gĂ©nĂ©ral & raisonnĂ©. Les noms, au surplus , qui s'em- ployoiçnt avant nous , tels que ceux de fdudre d’algaroth , de sel alanbrotk, de pompholix, Ă "eau pkagĂ©dĂ©nique , de turbith minĂ©ral , de colccthar 3 & beaucoup d'au- trss, ne font ni moins durs, ni moins ex- XXV Discours traardinaires ; il faut une grande habitude & beaucoup de mĂ©moire pour se rappeller les substances qu ils expriment, & surtout pour reconnoĂźtre Ă  quel genre de combinaison ils appartiennent. Les. noms d 'huile de tartre par dĂ©faillance , d’ huile de vitriol, de beurre d'arsenic & d 1 antimoine, de fleurs de fine , &c. font plus impropres encore, parce qu’ils font naĂźtre des, idĂ©es fausses ; parce qu’il n existeĂ  proprement parler, dans le rĂšgne minĂ©ral, & sur-tout dans le rĂšgne mĂ©tallique, m beurres, ni huiles , ni fleurs ; enfin parce que les substances qu o n dĂ©signe fous ces. noms trompeurs , font de violens poisons.. On nous a reprochĂ© lorsque nous avons publiĂ© notre Estai de Nomenclature chimique, d’avoir changĂ© la langue que nos maĂźtres ont parlĂ©e, qu’ils ont illustrĂ©e & qu ils nous ont transmise ; mais on a oubliĂ© que c’étoient Bergman & Macquer qui avoient eux-mĂȘmes sollicitĂ© cette rĂ©forme. Le savant Professeur d’Upfal , M. Bergman, Ă©crivoit Ă  M. de. Morveau % dans les derniers temps de fa vie ne faites PRÉLIMINAIRE. XXvĂźj grĂące Ă  aucune dĂ©nomination impropre ceux qui savent dĂ©jĂ  entendront toujours ; çeux qui ne savent pas encore , entendront plus tĂŽt. Peut-ĂȘtre seroit-on plus fondĂ© Ă  me reprocher de n avoir donnĂ© dans l’Ou- vrage que je prĂ©sente au Public, aucun historique de l’opinion de ceux qui m’ont prĂ©cĂ©dĂ© ; de n’avoir prĂ©sentĂ© que la mienne sans discuter celle des autres. II en est rĂ©sultĂ© que je nai pas toujours rendu Ă  mes confrĂšres, encore moins aux Chimistes Ă©trangers, la justice qu'il Ă©toit dans mon intention de leur rendre mais je prie le Lecteur de considĂ©rer que si l’on accumuloit les citations dans un ouvrage Ă©lĂ©mentaire, si l'on s’y livroit Ă  de longues discussions fur l’historique de la science & sur les travaux de ceux qui Pont professĂ©e, on perdrcit de vue le vĂ©ritable objet qu on s’est proposĂ© , & l’on fonneroit un ouvrage d’Ăčne lecture tout- Ă -fait fastidieuse pour les commençans. Ce n’est ni l’histoire de la science, ni celle 4ç l’esprit humain qu çn doit faire dans xxviij Discours un traitĂ© Ă©lĂ©mentaire on ne doit y chercher que la facilitĂ©, la clartĂ© ; on en doit soigneusement Ă©carter tout ce qui pour- roit tendre Ă  dĂ©tourner l’attention. C’est un chemin qu il faut continuellement ap- planir, dans lequel il ne faut laisser subsister aucun obstacle qui puisse apporter le moindre retard. Les sciences prĂ©sentent dĂ©jĂ  par elles-mĂȘmes assez de difficultĂ©s, fans e nappeller encore qui leur font Ă©trangĂšres. Les Chimistes s’appercevront facilement d’ailleurs que je n ai presque fait usage dans la premiĂšre partie que des expĂ©riences qui me font propres. Si quelquefois il a pu m’échapper d’adopter, fans les citer, les expĂ©riences ou les opinions de M. Berthollet, de M. de Fourcroy, de M. de la Place , de M. Monge , & de ceux en gĂ©nĂ©ral qui ont adoptĂ© les mĂȘmes principes que moi, c’est que l’habitude de vivre ensemble , de nous communiquer nos idĂ©es, nos observations, notre maniĂšre de voir , a Ă©tabli entre nous une forte de communautĂ© d’opinions dans laquelle il nous est souvent difficile Ă  nous- PrĂ©liminaire. xxl’é mĂȘmes de distinguer ce qui nous appartient plus particuliĂšrement. Tout ce que je viens d’exposer fui* Tordre que je me fuis efforcĂ© de suivre dans la marche des preuves & des idĂ©es, a’eĂ­l applicable qu Ă  la premiĂšre partie de cet ouvragĂ© c’est ellĂ© feule qui contient Ten- femble de la doctrine que j’ai adoptĂ©e ; c’est Ă  elle feule que j’ai cherchĂ© Ă  donner la forme vĂ©ritablement Ă©lĂ©mentaire. La seconde partie est principalement formĂ©e des tableaux de la nomenclature des sels neutres. J’y ai joint seulement des explications trĂšs - sommaires , dont T objet est de faire connoĂźtre les procĂ©dĂ©s les plus simples pour obtenir les diffĂ©rentes espĂšces d’acides connus cette seconde partie ne contient rien qui me soit pre ; elle ne prĂ©sente qu’un abrĂ©gĂ© trĂšs- concis de rĂ©sultats extraits de diffĂ©rons ouvrages. Enfin j’ai donnĂ© dans la troisiĂšme partis une description dĂ©taillĂ©e de toutes les opĂ©rations relatives Ă  la Chimie moderne* Un ouvrage de ce genre paroiĂ­foit dĂ©sirĂ© xxx Discours depuis long-temps, ĂŽt jĂ© crois qu’il serĂĄ de quelqu’utilitĂ©. En gĂ©nĂ©rai la pratique des expĂ©riences, ĂŽt fur tout des expĂ©riences modernes, n’est point assez rĂ©pandue ; ĂŽt peut-ĂȘtre Ă­l, dans les diffĂ©rens MĂ©moires que j’ai donnĂ©s Ă  l’AcadĂ©mie, je me fusse Ă©tendu davantage fur le dĂ©tail des manipulations, me ferois-je fait plus facilement entendre, ĂŽt la science auroit- elle fait des progrĂšs plus rapides* L’ordre des matiĂšres dans cette troisiĂšme partie m’a paru Ă -peu-prĂšs arbitraire , & je me fuis feulement attachĂ© Ă  classer dans chacun des huit chapitres qui la composent, les opĂ©rations qui ont ensemble le plus d’analogie. On s’appercevra aisĂ©ment que cette troisiĂšme partie n’a pu ĂȘtre extraite d’aucun ouvrage , 6c que dans les articles principaux, je n’ai pu ĂȘtre aidĂ© que de ma propre expĂ©rience. Je terminerai ce Discours prĂ©liminaire en transcrivant littĂ©ralement quelques passages de M. l’AbbĂ© de Condillac, qui me paraissent peindre avec beaucoup de vĂ©ritĂ© f Ă©tat oĂč Ă©toit la Chimie dans des prĂ©liminaire. XXX temps trĂšs-rapprochĂ©s du nĂŽtre i k Ces passages qui n’ont point Ă©tĂ© faits exprĂšs, n en acquerront que plus de force, st ^application en paroĂźt juste. Au lieu d’obferver les choses que » nous voulions connoĂźtre, nous avons » voulu les imaginer. De supposition » fausse en supposition fausse, nous nous » sommes Ă©garĂ©s parmi une multitude » d’erreurs ; & ces erreurs Ă©tant deve- » nues des prĂ©jugĂ©s, nous les avons prises » par cette raison pour des principes » nous nous sommes donc Ă©garĂ©s de plus » en plus. Alors nous n avons su raisonner » que d’aprĂšs les mauvaises habitudes que » nous avions contractĂ©es. L’art d’abuser » des mots fans les bien entendre a Ă©tĂ© pour » nous fart de » les choses font parvenues Ă  ce point, » quand les erreurs se sont ainsi accumu- \ lĂ©es , il n y a qu’un moyen de remettre » l’ordre dans la facultĂ© de penser ; c'est » d oublier tout ce que nous avons ap- i Partie z, Chapitre I. ScxxĂźj Discours , &cĂŹ » pris, de reprendre nos idĂ©es Ă  leur ori- » gine, d’en suivre la gĂ©nĂ©ration, & da » refaire, comme dit Bacon, í’entende- » ment humain. » Ce moyen est d’autant plus difficile , » qu on se croit plus instruit. AuĂ­fi des » Ouvrages oĂč les sciences seroient trai- » tĂ©es avec une grande nettetĂ©, une » grande prĂ©cision, un grand ordre, ne >> seroient-ils pas Ă  la portĂ©e de tout le » monde. Ceux qui n’auroient rien Ă©tu- » diĂ© les entendroient mieux que ceux » qui ont fait de grandes Ă©tudes , ĂŽt sur- » tout que ceux qui ont Ă©crit beaucoup D sur les sciences M. f AbbĂ© de Condillac ajoute Ă  la fin du chapitre V Mais enfin les sciences » ont fait des progrĂšs , parce que les » Philosophes ont mieux observĂ©, & qu ils ĂŹ> ont mis dans leur langage la prĂ©cision, » & f exactitude qu'ils avoient mises dans » leurs observations ; ils ont corrigĂ© la » langue, & l'on a mieux raisonnĂ© ». TABLE xxxiij TABLE DES CHAPITRES, DU TOME PREMIER. Discours prĂ©liminaire , page v PREMIERE PARTIE. De lĂ  formation des fluides aĂ©riforrnes & de leur dĂ©composition ; de la combuf non des corps fimples & de la formation des acides'. Chap. I. Des combinaisons du calorique & de la formation des fluides Ă©lafliques aĂ©rifor- mes, x Chap. II. Vues gĂ©nĂ©rales fur la formation & la conflĂŻtutioh de CatmosphĂšre de la terre -, CHAP. III. Analyse de Vair de VatmosphĂšre ĂŹ fa rĂ©solution en deux fluides Ă©lafliques , sud refpirable , Vautre non respirable , Z J k xxxiv Table Chap. IV. Nomenclature des diffĂ©rentes parties constitutives de Pair de PatmosphĂšre , $ I Chap. V. De la dĂ©compofition duga ^ oxiygĂšne par le soufre , le phosphore & le charbon , & de la formation des acides en gĂ©nĂ©ral , j"7 ChaP. VI. De la nomenclature des Acides en gĂ©nĂ©ral , & particuliĂšrement de ceux tirĂ©s du salpĂȘtre & du sel marin , 70 ChaP. VII. De la dĂ©compofition du Ga ^ oxygĂšne par les mĂ©taux , & de la formation des Oxidet mĂ©talliques , 82 Chap. VIII. Du principe radical de P Eau, & de fa dĂ©compofition par le charbon & par le fer . 87 HAP. IX. De la quantitĂ© de Calorique qui se dĂ©gage des diffĂ©rentes espĂšces de combustion , IOJ CombuJUon Ăąu Charbon , icS Combustion du Ga$ hydrogĂšne, IOP Formation de VAcide nitrique. ibid. Combustion de la Bougie, il u Combustion de VHuile d'Ăłlu/e , ĂŻiĂź Chap. X. De la combinaison des Substances combustibles les unes avec les autres, 116 XXXV DES CHAPITRES. CHAP. XI. ConsidĂ©rations fur les Oxides & le s Acides Ă  plufieurs bases , & fur la composition des matiĂšres vĂ©gĂ©tales & animales , 12Z CHAP, XII. De la dĂ©composition des matiĂšres vĂ©gĂ©tales & animales par Paclion du feu ,132 Chap, XIII. De la dĂ©composition des Oxides vĂ©gĂ©taux par la fermentĂ tion vineuse , 139 ChaP. XIV. De la fermentation putride, iyj ChaP. XV. De la fermentation acĂ©teufe , ijp Chap. XVI. De la formation des Sels neutres , & dĂ©s diffĂ©rentes bases qui entrent dans leur cĂČmpofition * 162 De la Votasse, 164. De li Soude , t ^ 9 De VAmmoniaque , 170 De la Chaux , de la MagnĂ©sie, le la Baryte O de V Alumine, ĂŹ7i Des Substances mĂ©talliques, 173 Chap. XVII. Suite des rĂ©flexions fur les bases jalifiables , & fur la formation des Sels neu- 179 tres, XXXVj TablĂ© SECONDE PARTIE. / Te la Combinaison des 'Acides avec les bases falifiables , & de la Formation des Sels neutres . Avertissement, 189 Tableau des Subjlances JĂŹinples , 192 Observations, 19 j Tabjeau des Radicaux ou bases oxidables & acidifiables, composes, qui entrent daris les combinaisons Ă  la maniĂšre des subsances simples , 196 Obfervatoris , Observations fur lĂ©s combinaisons de la lumiĂšre Ăąu -calorique avec diffĂ©rentes subjlances , 200 j Tableau des combinaisons binaires de ToxygĂšne avec les subjlances mĂ©talliques & non mĂ©talliques oxidables & acidifiables, 203 Observations, Jbid. Tableau des combinaisons de V OxygĂšne avec les radicaux composĂ©s , 208 Observations , Ăźo 9 des Chap ĂŻ t r e s. x^xvi? Tableau des combinaisons binaires, de F Agote avec les jlibjlances simples , 212 Observations , aĂŻ; Tableau des combinaisons binaires de FUydro- gĂšne. avec les subflances simples, Observations., viq Tableau des combinaisons binaires du Soufre non oxygĂ©nĂ© avec les subflances simples , 220 Observationszn Tableau des combinaisons binaires du Phosphore non oxygĂ©nĂ© avec les subflances simples, 222 Observations % 11 j Tableau des combinaisons binaires du Charbon, non oxygĂ©nĂ© avec les subflances simples , 226. Observations, zvj Observations fur les radicaux muriatĂŹque , jhiorique 0 “ loracique, &* fur leurs combinaisons, zi? Observations fur la combinaison des mĂ©taux les uns- avec les autres , rzo Tableau des - combinaisons de F Argue ou Radical nitrique, portĂ© Ă  F Ă©tat diacide nitreux par la combinaison Fune susssĂĄnte quantitĂ© oxygĂšne , avec les bases shlifiablĂ©s , dans F ordre de lepr assnsnĂ© avec. cet acide, 231- e iij xxxviij T À B t B Tableau des combinaisons de t Asçott complette* ment saturĂ© dloxigĂšne , & portĂ© Ă  PĂ©tĂąt diacide nitrique , avec les bases salifiables , dans Vordre de leur affinitĂ© avec cet acide, 232 Observations , Tableau des combinaisons de C Acide sulsurique ou Soufre oxygĂ©nĂ© avec les bases salifiables. dans l’ordre de leur affinitĂ© avec cet acide , par la voie humide , 238 Observations , » 4 » Tableau des combinaisons de V Acide sulfureux avec les bases salifiables dans tordre de leur affinitĂ© avec cet acide, 243 Observations , 244 Tableau des combinaisons du Phosphore qui q reçu un premier degrĂ© d'oxygĂ©nation, & qui a Ă©tĂ© portĂ© Ă  tĂ©tai d'Acide phosphoreux, avec les bases salifiables dans tordre de leur affinitĂ© avec cet acide , 246 Tableau des combinaisons du Phosphore saturĂ© d oxygĂšne, ou Acide phosphorique avec les subfiances salifiables dans tordre de leur affinitĂ© avec cet acide, 2 qrf Observations, * 1 * des Chapitres, xxxĂź* Tableau des combinaisons du Radical carbonĂŹ- que oxygĂ©nĂ©s ou Acide carbonique avec les bases faisables dans l'ordre de leur affinitĂ© avec cet acide , 2^0 Observations ., ĂŹ JI Tableau des combinaisons du Radical muriatique oxygĂ©nĂ©, ou Acide muriatique avec les bases salifiables , dans tordre de leur affinitĂ© avec cet acide , 2J3 Tableau des combinaisons de VAcide muriatique oxigĂ©nĂ© avec les diffĂ©rentes bases salifiables avec lesquelles il efisusceptible de s’unir , 2J suivant L' ordre de leur affinitĂ© avec cet acide , 295 Observations , Tableau, des combinaisons dĂ» Radical acĂ©teux oxygĂ©nĂ© par un second degrĂ© dĂ© OxygĂ©nation , ou Acide acĂ©tique , avec les bases faisables , dans Vordre de leur affinitĂ© avec cet acide, 298 Observationt , Tableau des combinaisons du Radical succini- que oxygĂ©nĂ© s ou Acide succinique , avec les bases faisables i dans Ă­ordre de leur affinitĂ© avec cet acides ZOO Observations , Tableau des combinaisons du Radical ben^oique oxygĂ©nĂ©, ou Acide bençoĂŹque , avec les diffĂ©rentes bases faisables , rangĂ©es j>ar ordre alphabĂ©tique , 3 02 Observations 3°i Tableau des combinaisons du Radical carnpho- rique oxygĂ©nĂ© , ou Acide camphorique, avec les bases faisables ,par ordre alphabĂ©tique, 304 Observations , ß°í des Chapitres. xĂźiij Tableau des combinaisons du Radical gal- lique oxygĂ©nĂ© , ou Acide gallique , avec les bases salifiables rangĂ©es par ordre alpha* bĂ©tique , 306 Observations, 30/ Tableau des combinaisons du Radical lactique oxygĂ©nĂ© , ou Acide lactique , avec les bajes salifiables , par ordre alphabĂ©tique , 308 Observations , 309 Tableau des combinaisons du Radical saccko- ladique oxygĂ©nĂ© , ou Acide saccholaĂąique , avec les bases salifiables , dans Vordre de leur affinitĂ© avec cet acide , 310 Observations , 311 Tableau des combinaisons du Radical sormique oxygĂ©nĂ© , ou Acide sormique , avec les bases salifiables , dans tordre de leur affinitĂ© avec cet acide t 312 Observations, 31; Tableau des combinaisons du Radical bom- bique oxygĂ©nĂ©, ou Acide bombique, avec les substances salifiables , par ordre alphabĂ©tise, Z14 Observations s 315 I xlĂ­v T Able, &c. Tableau des combinaisons du Radical fĂ©bĂ  - cique oxygĂ©nĂ© , ou Acide fĂ©bacique , avec les bases falifĂŹablĂ©s, dans l'ordre de leur affinitĂ© avec cet acides 3 16 Observations , 317 Tableau des combinaisons du Radical Ethique oxygĂ©nĂ©, ou Acide Ethique, avec les bajes j'alifiables , rangĂ©es par ordre alphabĂ©tique 318 Observations -, Zi- Tableau des combinaisons du Radical pruffi- que oxygĂ©nĂ©, ou Acide pruffique , avec les bases j’alifiables , dans tordre de leur affinitĂ© avec 'cet acide , Observations , 3 »* TRAITÉ TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE DE CHIMIE. PREMIERE PARTIE. De ia formation des fluides aĂ©rifotmes & dĂ© leur dĂ©composition , de la combustion des corps fimples & dĂ© la formation des acides . CHAPITRE PREMIER. Des combinaisons dĂ». calorique & de la forma 1 don des suides Ă«lafliques aĂ©riformes. C’Est un phĂ©nomĂšne constant dans la nature & dont la gĂ©nĂ©ralitĂ© a Ă©tĂ© bien Ă©tablie pat* Boerhaave, que lorsqu’on Ă©chauffe un corps A 2 Effets gĂ©nĂ©raux de la Chaleur, quelconque, solide ou fluide, il augmente de dimension dans tous les sens. Les faits fur lesquels on s’eĂ­t fondĂ© pour restreindre la gĂ©nĂ©ralitĂ© de ce principe, ne prĂ©sentent que des rĂ©sultats illusoires, ou du moins dans lesquels se compliquent des circonstances Ă©trangĂšres qui en imposent mais lorsqu’on est parvenu Ă  sĂ©parer les effets, & Ă  les rapporter chacun Ă  la cause Ă  laquelle ils appartiennent, on s’ap- perçoit que l’écartement des molĂ©cules par la chaleur, est une loi gĂ©nĂ©rale & constante de la Nature. Si aprĂšs avoir Ă©chauffĂ© jusqu’à un certain point un corps solide, Sc en avoir ainsi Ă©cartĂ© de plus en plus toutes les molĂ©cules, on le laisse refroidir, ces mĂȘmes molĂ©cules se rapprochent les Unes des autres dans la mĂȘme proportion, suivant laquelle elles avoient Ă©tĂ© Ă©cartĂ©es ; le corps repasse par les mĂȘmes degrĂ©s d’extension qu’il avoit parcourus ; Sc si on le ramĂšne Ă  la mĂȘme tempĂ©rature qu’il avoir en commençant l’expĂ©rience, il reprend sensiblement le volume qu’il avoit d’abord. Mais comme nous sommes bien Ă©loignĂ©s de pouvoir obtenir un degrĂ© de froid absolu, comme nous ne connoissons aucun degrĂ© de refroidissement que nous ne puissions supposer susceptible d etre augmentĂ©, il en rĂ©sulte que nous n’avons Attraction et RĂ©vulsion, z jpas encore pu parvenir Ă  rapprocher le plus qu’il est possible, les molĂ©cules d’aucun corps, & que par consĂ©quent les molĂ©cules d’aucun corps ne se touchent dans la Nature ; conclusion trĂšs-singulicre & Ă  laquelle cependant il est impossible de se refuser. On conçoit que les molĂ©cules des corps Ă©tant ainsi continuellement sollicitĂ©es par la chaleur Ă  s’écaner les unes des autres, elles n’au- roient aucune liaison entr’elles, & qu’il n’y auroit aucun corps solide, si elles n’éroient retenues par une autre force qui tendĂźt Ă  les rĂ©unir, 8c pour ainsi dire Ă  les enchaĂźner ; & cette force, quelle qu’en soit la cause, a Ă©tĂ© nommĂ©e attraction Ainsi les molĂ©cules des corps peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme obĂ©issant Ă  deux forces, l’une rĂ©pulsive, l’autre attractive, entre lesquelles elles font en Ă©quilibre. Tant que la derniĂšre de ces forces, l’attraction, est victo' rieuse, le corps demeure dans l’état solide ; Ă­t ku contraire l’attraction est la plus foible, si la chaleur a tellement Ă©cartĂ© les unes des autres les molĂ©cules du corps , qu’elles soient hors de la sphĂšre d’activĂ­tĂ© de leur attraction, elles perdent l'adhĂ©rence qu’elles avoient entr’elles & le corps cesse d’ĂȘtre un solide. L’eau nous prĂ©sentĂ© continuellement un A ij 4 Trois Ă©tats naturels des Cores; exemple de ces phĂ©nomĂšnes au-dessons de zĂ©ro du thermomĂštre françois, elle est dans Ăź Ă©tat solide, & elle porte le nom de glace ; au- dessus de ce mĂȘme terme , ses molĂ©cules cessent d’ĂȘtre retenues par leur attraction rĂ©ciproques elle devient ce qu’on appelle un liquide enfin , au-dessus de 80 degrĂ©s, ses molĂ©cules obĂ©issent Ă  la rĂ©pulsion occasionnĂ©e par la chaleur ;Peau prend PĂłtat de vapeur ou de gaz, & elle se transforme en un fluide aĂ©riforme. On en peut dire autant de tous les corps de la Nature ; ils font ou solides, ou liquides, ou dans l’état Ă©lastique Sc aĂ©riforme, suivant le rapport qĂ»i existe entre la force attractive de leurs molĂ©cules & la force rĂ©pulsive de la chaleur , ou, ce qui revient au mĂȘme, suivant le degrĂ© de chaleur auqttel ils sont exposĂ©s. II est difficile de concevoir ces phĂ©nomĂšnes fans admettre qu’ils font l’esset d’une substance rĂ©elle & matĂ©rielle, d’un fluide trĂšs-subtil qui s’insinue Ă  travers les molĂ©cules de tous les corps Sc qui les Ă©carte Sc en supposant mĂȘme que l’existence de ce fluide fĂ»t une hypothĂšse, on verra dans la fuite qu’elle explique d’une maniĂšre trĂšs-heureuse les phĂ©nomĂšnes de la Nature. Cette substance , quelle qu’elle soit, Ă©tant la cause de la chaleur ; ou en d’autres termes Du Calorique; 5 k sensation que nous appelions chaleur, Ă©tant PeĂ­Fet de l’accumulation de cette substance, on ire peut pas, dans un langage rigoureux, la dĂ©signer par le nom de chaleur ; parce que la mĂȘme dĂ©nomination ne peut pas exprimer la cause & l’efset. C’est ce qui m’avoit dĂ©terminĂ©, dans le MĂ©moire que j’ai publiĂ© en 1777, Recueil de V AcadĂ©mie , page 42O, Ă  la dĂ©signer fous le nom de- fluide ignĂ© & de matiĂšre de la chaleur. Depuis, dans le travail que nous avons fait en commun M. de Morveau, M. Berthollet , M. de Fourcroy & moi, fur la rĂ©forme du langage chimique, nous avons cru devoir bannir ces pĂ©riphrases qui allongent le discours, qui le rendent plus traĂźnant , moins prĂ©cis, moins clair, & qui souvent mĂȘme ne comportent pas des idĂ©es suffisamment justes» Nous avons en consĂ©quence dĂ©signĂ© la cause de la chaleur , le fluide Ă©minemment Ă©lastique qui la produit, par le nom de calorique. IndĂ©pendamment de ce que cette expression remplie notre objet dans le systĂšme que nous avons adoptĂ© , elle a encore un autre avantage , c’est de pouvoir s’adapter Ă  toutes sortes d’opinions; puisque rigoureusement parlant, nous ne sommes pas mĂȘme obligĂ©s de supposer que le calorique soit une matiĂšre rĂ©elle il suffit, comme on le sentira mieux par la lecture de ce qui. A iij 6 Bu Calorique et ee la LumiĂšre. va suivre, que ce soit nue cause rĂ©pulsive quelconque qui Ă©carte les molĂ©cules de la matiĂšre, & on peut ainsi en envisager les effets d’une maniĂšre abstraite & mathĂ©matique. La lumiĂšre est-elle une modification du calorique , ou bien le calorique est-il une modification de la lumiĂšre ? C’esl fur quoi il est impossible de prononcer dans l’état actuel de nos connaissances. Ce qu’il y a de certain, c’esl que dans un systĂšme oĂč l’on s’esl fait une loi de n’admettre que des faits, & oĂč l'on Ă©vitĂ© autant qu’il est possible de rien supposer au-delĂ  de ce qu’ils prĂ©sentent, on doit provisoirement dĂ©signer par des noms diffĂ©rons, ce qui produit des effets diffĂ©rons. Nous distinguerons. donc la lumiĂšre du calorique ; mais nous n’en conviendrons pas moins qne la lumiĂšre & le calorique ont des qualitĂ©s qui leur font communes , & que dans quelques circonstances ils. se combinent Ă  peu prĂšs de la nrĂȘme maniĂšre, & produisent une partie des mĂȘmes essets. Ce que je viens de dire suĂ­Eroit dĂ©jĂ  pour bien dĂ©terminer l’idĂ©e qu’on doit attacher au mot de calorique . Mais il me reste une tĂąche plus difficile Ă  remplir, c’est de donner des idĂ©es justes de la maniĂšre dont le calorique agit fur les corps. Puisque cette matiĂšre subtile pĂ©nĂštre Ă  travers les pores de toutes Ăźe$ Effet bu poids de l’AtmosphĂšre. 7 substances que nous connoiĂ­Tons , puisqu’il n’existe pas de vases Ă  travers lesquels elle ne s’échappe, & qu’il n’en est par consĂ©quent aucun qui puisse la contenir sans perte; on ne peut en connoĂźtre les propriĂ©tĂ©s que par des effets qui , la plupart , font fugitifs & difficiles Ă  saisir. C’est sur les choses qu’on ne peut ni voir, ni palper, qu’il est sur-tcut important de se tenir en garde contre les Ă©carts de Pimagination , qui tend toujours Ă  s’élancer au-delĂ  du vrai, & qui a bien de la peine Ă  se renfermer dans le cercle Ă©troit que les faits lui circonscrivent. Nous venons de voir que le mĂȘme corps devenoit solide ou liquide, ou fluide aĂ©riforme , suivant la quantitĂ© de calorique dont il Ă©toit pĂ©nĂ©trĂ© , ou , pour parler d’une maniĂšre plus rigoureuse, suivant que la force rĂ©pulsive du calorique Ă©toit Ă©gale Ă  l’attraction de ses molĂ©cules, ou qu’elle Ă©toit plus forte, ou plus foible qu’elle. Mais s’il n’existoit que ces deux forces, les corps ne seroient liquides qu’à un degrĂ© indivisible du thermomĂštre, & ils paĂ­feroient brusquement de fĂ©tat de solide Ă  celui de fluide Ă©lastique aĂ©riforme. Ainsi l’eau , par exemple, Ă  Pi estant mcme oĂč elle cesse d’ĂȘtre glace, com- menceroit Ă  bouillir ; elle se transformeroit en un fluide aĂ©riforme, & ses molĂ©cules s’écarte- A A EFFET DU POIDS DE l’AtMOSPHÈRE, roient indĂ©finiment dans l’espace s’il n’en est pas ainsi, c’est qu’une troisiĂšme force, la pression de l’atmofphĂšre, met obstacle Ă  cet Ă©carter ment, & c’est par cette raison que l’eau demeure dans í’état fluide depuis zĂ©ro jufqu’à 80 degrĂ©s du thermomĂštre françois ; la quantitĂ© de calorique qu’elle reçoit dans cet intervalle est insuffisante pour vaincre l’efFort occasionnĂ© par la pression de l’atmosphĂšre. On voit donc que, sans la pression de l’at* mospbĂšre , nous n’aurions pas de liquide constant ; nous ne verrions les corps dans cet Ă©tat qu’au moment prĂ©cis oĂč ils se fondent la moindre augmentation de chaleur qu’ils recevraient ensuite, en Ă©carterait fur le champ les parties oc les disperserait. II y a plus , fans la pression de l’atmofphĂšre, nous n’aurions pas Ă  proprement parler, de fluides aĂ©riformes. En effet, an moment oĂč la force de l’atiraction seroit vaincue par la force rĂ©pulsive du calorique 3 les molĂ©cules s’éloigneroient indĂ©finiment, fans que rien limitĂąt leur Ă©cartement, si ce n’est leur propre pesanteur qui les rastemble- rciit pour former une atmosphĂšre. De simples rĂ©flexions fur les expĂ©riences les plus connues, suffisent pour faire appercevoir- !a vĂ©ritĂ© de ce que je viens d’énoncer. Elle fe trouve d’ailleurs confirmĂ©e d’une maniĂšre Ă©yi-. Suppression bu poids de l’Atmosph. 9 deme par l’expĂ©rience qui suit, dont j’ai dĂ©jĂ  donne le dĂ©tail Ă  l’AcadĂ©mie en 1777. Voye% MĂ©m. page 426. On remplit d’éther sulfurique 1 un petit vase de verre Ă©troit, A , planche VII,fig. ij » montĂ© sur son pied P. Ce vase ne doit pas avoir plus de douze Ă  quinze lignes de diamĂštre & environ deux pouces de hauteur. On couvre ce vase avec une vessie humectĂ©e, qu’on asĂŻu- jettit autour du col du vase par un grand nombre de tours de gros fil bien serrĂ©s pour plus grande sĂ»retĂ©, on remet une seconde vessie par-dessus la premiĂšre, & on l’assujettit de la mĂȘme maniĂšre. Ce vase doit ĂȘtre tellement rempli d’éther qu’il ne relie aucune portion d’air entre Sa liqueur 8 c la vessie ; on le place ensuite sous le rĂ©cipient B C D, d’une machine pneumatique dont lg haut B doit ĂȘtre garni d’une boĂšte Ă  cuir, traversĂ©e par une tige E F, dont l’extrĂȘmitĂ© F se termine en une pointe ou lame trĂšs-aigue Ă  ce mĂȘme rĂ©cipient doit ĂȘtre adaptĂ© un baromĂštre G H. 1 Je donnerai ailleurs la dĂ©finition de la liqueur qu’on nomme Ă©ther , & j’en dĂ©veloperai les propriĂ©tĂ©s. Je me contenterai de dire dans ce moment, qu’on designe par ce nom une liqueur inflammable trĂšs-volatile, d’une pesanteur spĂ©cifique beaucoup moindre que l’eau , Sc piĂȘnie que i’esprit-Ă e-vin. ib Vaporisation de l’Éthek. Lorsque touc est ainsi disposĂ©, on fait se vuide sous le rĂ©cipient ; puis en faisant descendre la tige pointue E F, on crcve la vessie. Aussi-tĂŽt l’éther commence Ă  bouillir avec une Ă©tonnante rapiditĂ©, il se vaporise & se transforme en un fluide Ă©lastique aĂ©riforme , qui occupe tout le rĂ©cipient. Si la quantitĂ© d’éther est aflĂšz considĂ©rable pour que , la vaporisation finie, il en reste encore quelques goĂ»tes dans la fiole, le fluide Ă©lastique qui s’est produit est susceptible de soutenir le baromĂštre adaptĂ© Ă  la machine pneumatique Ă  huit ou dix pouces environ pendant l’hiver, & Ă  vingt & vingt- cinq pendant les chaleurs de l’étĂ©. On peut , pour rendre cette expĂ©rience plus complette, introduire un petit thermomĂštre dans le vase A qui contient PĂ©cher, & on s’apperçoit qu’iĂ­ descend considĂ©rablement pendait tout le teins que dure la vaporisation. On ne fait autre chose, dans cette expĂ©rience , que de supprimer le poids de Patmos- phĂšre, qui, dans PĂ©tat ordinaire, pĂšse sur la surface de l’éther, & les effets qui en rĂ©sultent prouvent Ă©videmment deux choses la premiĂšre, qu’au degrĂ© de tempĂ©rature dans lequel nous vivons , PĂ©cher seroit constamment dans PĂ©tat d’un fluide aĂ©riforme , si la pression de Patmos- phcre n’y mettoit obstacle. La seconde. que- Vaporisation de l’Éther. ijt ce passage de sĂ©rac liquide Ă  sĂ©rac aĂ©riforme, est accompagnĂ© d’un refroidissement considĂ©rable , par la raison que pendant la vaporisation , une partie du calorique", qui Ă©toit dans un Ă©tat de libertĂ©, ou au moins d’équilibve dans les corps environnans, se combine avec l’éther pour le porter Ă  sĂ©tat de fluide aĂ©riforme. La mcme expĂ©rience rĂ©ustĂŹt avec tous les fluides Ă©vaporables , tels que sesprit-de-vin ou alkool, seau & le mercure mĂȘme ; avec cette diffĂ©rence cependant que s atmosphĂšre d’al- kool qui se forme sous le rĂ©cipient, ne peut soutenir le baromĂštre adaptĂ© Ă  la machine pneumatique, en hiver, qu’à un pouce au dessus de son niveau, & Ă  quatre ou cinq en Ă©tĂ© ; que seau ne le soutient qu’à quelques lignes, & le mercure Ă  quelques fractions de ligne. II y a donc moins de fluide vaporisĂ© lorsqu’on opĂšre avec salkool, que lorsqu’on opĂšre avec l’éther ; moins encore avec seau , & surtout avec le mercure par consĂ©quent moins de calorique employĂ© & moins de refroidissement ; ce qui cadre parfaitement avec le rĂ©sultat des expĂ©riences. Un autre genre d’expĂ©rience prouve encore d’une maniĂšre aussi Ă©vidente que sĂ©tat aĂ©riforme est une. modification des corps & qu’elle 12 Vaporisation de l’Éther. dĂ©pend du degrĂ© de tempĂ©rature & de pression qu’ils Ă©prouvent. Nous avons fait voir , M. de la Place & moi, dans un MĂ©moire que nous avons lu Ă  P AcadĂ©mie en 1777, mais qui n’a pas Ă©tĂ© imprimĂ©, que lorsque l’éther Ă©toit soumis Ă  une- pression de 28 pouces de mercure, c’est-Ă -dire, Ă  une pression Ă©gale Ă  celle de l’atmosphĂšre, il entroit en Ă©bullition Ă  32 ou 33 degrĂ©s du thermomĂštre de mercure. M. de Luc, qui a fait des recherches analogues fur l’esprit-de-vin, a reconnu qu’il entroit en Ă©bullition Ă  67 degrĂ©s. Enfin , tout le monde fait que l’eau commence Ă  bouillir Ă  80 degrĂ©s. L’ébulli- tion n’étant autre chose que la vaporisation d’un fluide, ou le moment de son passage de l’état liquide Ă  celui d’un fluide Ă©lastique aĂ©ri- forme, il Ă©toit Ă©vident qu’en tenant constamment de l’éther Ă  une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă  33 degrĂ©s & au degrĂ© habituel de pression de l’atmosphĂšre, on devoit l’obtenir dans PĂ©tĂąt d’un fluide aĂ©riforme ; que la mĂȘme chose devoit arriver Ă  l’esprit-de-vin au-dessiis de 67 degrĂ©s, & Ă  l’eau au - dessus de 80 , c’esl ce qui s’est trouvĂ© parfaitement confirmĂ© par les expĂ©riences suivantes *‱..- * MĂ©m, AcadĂ©mi 1780 , page j Vaporisation de l’Éther. rz J’ai rempli avec de l’eau Ă  35* ou 36 degrĂ©s du thermomĂštre un grand vase ABCD,/>/sl/z- che VII, figure i 5 ; je le suppose transparent pour mieux faire sentir ce qui se passe dans son intĂ©rieur ; on peut encore tenir les mains assez long-temps dans de seau Ă  ce degrĂ© fans s’incommoder. J’y ai plongĂ© des bouteilles Ă  gouleau renversĂ© F 3 G, qui s’y font emplies, aprĂšs quoi je les ai retournĂ©es de maniĂšre qu’elles eussent leur gouleau en en bas , &- appliquĂ© contre le fond du vase. Les choses Ă©tant ainsi disposĂ©es, j'ai introduit de l’éther sulfurique dans un trcs-petit matras, dont le col abc Ă©toit doublement recourbĂ© ; j'ai plongĂ© ce matras dans Peau du vase A B C D , & j’ai engagĂ© , comme on le voit reprĂ©sentĂ© dans la figure i 5 , s extrĂ©mitĂ© de son col abc , dans le gouleau d’une des bouteilles F dĂšs que l’éther a commencĂ© Ă  ressentir l’impressjon de la chaleur, il est entrĂ© en Ă©bullition ; & le calorique qui s’est combinĂ© avec lui, l’a transformĂ© en un fluide Ă©lastique aĂ©riforme, dont j’ai rempli successivement plusieurs bouteilles F, G. Ce n’est point ici le lieu d’examiner la nature 6c les propriĂ©tĂ©s de ce fluide aĂ©riforme, qui est trĂšs-infĂ­ammable ; mais fans anticiper fur des connoiffances que je ne dois pas sup~ r-Ă  Vaporisation de L’ÁlkooĂ©. poser ati lecteur, j’observerai, en me fixant fui l’objet qui nous occupe dans cĂ« moment, que l’éther. d’aprĂšs cette expĂ©rience , est tout prĂȘt de ne pouvoir exister dans la planette que nous habitons que dans l’état aĂ©riforme ; que si la pesanteur de notre atmosphĂšre n’équivaloit qu’à Une colonne de 20 ou 24 pouces de mercure au lieu de 28, nous ne pourrions obtenir l’éther dans l’état liquide, au moins pendant PctĂ© ; que la formation de l’éther seroit par consĂ©quent impossible sur les montagnes un peu Ă©levĂ©es, & qu’il se convertiroit en gaz Ă  mesure qu’il seroit formĂ©, Ă  moins qu’on rĂ©employĂąt des ballons trĂšs-forts pour le condenser & qu’on ne joignĂźt le refroidissement Ă  la pression. Enfin j que le degrĂ© de la chaleur du sang Ă©tant Ă  peu prĂšs celui oĂč l’éther passe de l’état liquide Ă  l’état aĂ©riforme,il doit se vaporiser dans les premiĂšres voies, & qu’il est trĂšs-vraisemblable que les propriĂ©tĂ©s de ce mĂ©dicament tiennent Ă  cet esset, pour ainsi dire, mĂ©canique. Ces expĂ©riences rĂ©ussissent encore mieux avec l’éther nitreux, parce qu’il se vaporise Ă  un degrĂ© de chaleur moindre que l’éther sulfurique. A l’égard de l’alkĂłol ou esprit-de-vin , l’expĂ©- rience pour l’obtenir dans l’état aĂ©riforme, prĂ©sente un peu plus de difficultĂ©, parce que ce fluide n’étant susceptible de fe vaporiser qu’à Vaporisation de l’Êau. ij 67 degrĂ©s du thermomĂštre de RĂ©aumur, il faut que Peau du bain soit entretenue presque bouillante , & qu’à ce degrĂ© il n’est plus possible d’y plonger les mains. II Ă©toit Ă©vident que la mĂȘme chose devoir arriver Ă  l’eau ; que ce fluide devoit Ă©galement se transformer eh gaz en l’exposant Ă  un degrĂ© de chaleur supĂ©rieur Ă  celui qui Je fait bouillir ; mais quoique convaincus de cette vĂ©ritĂ© , nous avons cru cependant, M. de la Place & moi, devoir la confirmer par une expĂ©rience directe, & en voici le rĂ©sultat. Nous avons rempli de mercure une jarre de verre A , planche VU, figure 5 , dom l’ouverture Ă©toit retournĂ©e en en bas, & nous avons passĂ© dessous une soucoupe B, Ă©galement remplie de mercure. Nous avons introduit dans cette jarre environ deux gros d’eau, qui ont gagnĂ© le haut C D de la jarre, & qui se sont rangĂ©s au - dessus de la surface du mercure ; puis nous avons plongĂ© le tout dans une grande chaudiĂšre de fer E F G H, placĂ©e fur un fourneau G HI K cette chaudiĂšre Ă©toit remplie d’eau salĂ©e en Ă©bullition, dont la tempĂ©rature excĂ©doit 87 degrĂ©s du thermomĂštre ; on fait , en effet , que Peau chargĂ©e de sels est susceptible de prendre un degrĂ© de chaleur supĂ©rieur de plusieurs degrĂ©s Ă  celui i 6 Vaporisation de l’Eait. de l’eau bouillante. DĂšs que les 2 gros d’eau , placĂ©s dans la partie supĂ©rieure C D de la jarre ou tube, ont eu atteint la tempĂ©rature de 80 degrĂ©s ou environ, ils font entrĂ©s en Ă©bullition, & au liĂȘu d’occitper, comme ils le faisoient, le petit espace A C D , ils se sont convertis en un fluide aĂ©riforme , qui l’a remplie toute entiĂšre le mercure eĂ­l mĂȘme descendu un peu au-dessous de son niveau, & la jarre auroit Ă©tĂ© renversĂ©e si elle n’avoit Ă©tĂ© trĂšs-Ă©paisse, par consĂ©quent fort pesante , & si elle n’avoit d'ailleurs Ă©tĂ© assujettie Ă  la soucoupe par du sil de fer. Si-tĂŽt qu’on retiroit la jarre du bain d’eau salĂ©e, seau se condensait & le mercure remontoir; mais elle reprenoit l’état aĂ©riforme quelques inĂ­tans aprĂšs que l’appareil avoit Ă©tĂ© replongĂ©. VoilĂ  donc un certain nombre de substances qui se transforment en fluides aĂ©riformes Ă  des degrĂ©s de chaleur trĂšs-voisins de ceux dans lesquels nous vivons. Nous verrons bientĂŽt qu’il en est d’autres, tels que l’acide marin ou mu- ria tique, l’alkali volatil ou ammoniaque, l’acide carbonique ou air Ă­ĂŹxe , l’acide sulfureux, &c. qui demeurent constamment dans l’état aĂ©riforme , au degrĂ© habituel de chaleur & de pression de l’atmosphĂšre. .Tous ces faits particuliers, dont il me se roi t facile SĂšns donnĂ© au mot Gaz. 17 facile de multiplier les exemples j m’autorĂŹfent Ă  faire un principe gĂ©nĂ©ral de ce que j’ai dĂ©jĂ  annoncĂ© plus haut , que presque tous les corps de la Nature font susceptibles d’exis- ter dans trois Ă©tats diffĂ©rens ; dans l’état de soliditĂ©, dans l’état de liquiditĂ©, & dans l’état aĂ©riforme, & que ces trois Ă©tats d’un mĂȘme corps dĂ©pendent de la quantitĂ© de calorique qui lui est combinĂ©e. Je dĂ©signerai dorĂ©navant ces fluides aĂ©riformes fous le nom gĂ©nĂ©rique de ga^ ; & je dirai en consĂ©quence que j dans toute espĂšce de gaz, on doit distinguer le calorique , qui fait en quelque façon l’ofsice dĂš dissolvant - & la substance qui est combinĂ©e avec lui & qui forme sa base. G’est Ă  ces bases des difiĂ©rens gaz qui font encore peu connues , que nous avons Ă©tĂ© obligĂ©s de donner des noms. Je les indiquerai dans le Chapitre IV de cet Ouvrage, aprĂšs que j’aurai rendu compte de quelques phĂ©nomĂšnes qui accompagnent l’échauffement & le rĂ©froi dissement des corps, & que j’aurai donnĂ© des idĂ©es plus prĂ©cises suc la constitution de notre atmosphĂšre. , Nous avons vu que les molĂ©cules de tous les corps de la Nature Ă©toient dans un Ă©tat d’équilibre entre l’attraction, qui tend Ă  les rapprocher & Ă  les rĂ©unir, & les efforts dit caĂźo- B 18 Arrang. des molĂ©cules des Corps, rique qui tend Ă  les Ă©carter. Ainsi non-seulement le calorique environne de toutes parts les corps , mais encore i! remplit les intervalles que leurs molĂ©cules laissent entr’elles. On se formera une idĂ©e de ces dispositions, si l’on se figure un vase rempli de petites balles de plomb & dans lequel on verse une substance en poudre trĂšs-fine , telle que du sablon on conçoit que cette substance se rĂ©pandra uniformĂ©ment dans les intervalles que les balles laissent entr’elles & les remplira. Les balles , dans cet exemple > font au sablon ce que les molĂ©cules des corps sont au calorique ; avec cette diffĂ©rence que, dans l’exemple citĂ© , les balles se touchent, au lieu que les molĂ©cules des corps ne se touchent pas, & qu’elles font toujours maintenues Ă  une petite distance les unes des autres par Teffort du calorique. Si Ă  des balles dont la figure est ronde , on substituoit des hexaĂšdres, des octaĂšdres, ou des corps d’une figure rĂ©guliĂšre quelconque & d’tine Ă©gale soliditĂ©, la capacitĂ© des vuides qu’ils laisseroient entr’eux ne seroit plus la mĂȘme Sc l’on ne pourroit plus y loger une auĂ­si grande quantitĂ© de sablon. La mĂȘme chose arrive Ă  l’égard de tous les corps de la Nature ; les intervalles que leurs molĂ©cules laissent entr’elles ne font pas tous d’une Ă©gale capacitĂ© cette capacitĂ© LfeUR CAPACITÉ ÍPOUR LE CALORIQUE. JĂ­ 'dĂ©pend de la figure de ces molĂ©cules, de leuf grosseur, & dĂš lĂ  distance les unes des autres Ă  laquelle elles font maintenues, suivant le rapport qui existe entre leur force d’attraction, & la force rĂ©pulsive qu’exerce le calorique. C’est dĂ ns ce sens qu’on doit entendre cette expression capacitĂ© des corps pour contenir lĂ  matiĂšre de la chaleur \ expression fort juste-, introduite pat les Physiciens Anglois, qui ont eu les premiers des notions exactes Ă  cet Ă©gard. Un exemple de ce qui fe passe dans Peau & quelques rĂ©flexions fur la maniĂšre dont ce fluide mouille & pĂ©nĂštre les corps, rendra ceci plus intelligible on ne fauroit trop s’aider dans les choses abstraites de comparaisons sensibles. Si l’on plonge dans Peau des morceaux de dissĂ©rens bois , Ă©gaux en volume, d’un pied cube, pĂĄr exemple; ce fluide s’introduira peu Ă  peu dans leurs pores ; ils fe gonfleront Sc augmenteront de poids mais chaque espĂšce de bois admettra dans fes pores une quantitĂ© d’eau diffĂ©rente ; les plus lĂ©gers & les plus poreux en logeront davantage ; ceux qui seront compactes & ferrĂ©s, n’en laisseront pĂ©nĂ©trer .qu’une trĂšs-petite quantitĂ© enĂ­ĂŹn , la proportion d’eati qu’ils recevront dĂ©pendra encore de la nature des molĂ©cules constituantes du bois, de l’affinitĂ© plus ou moins grande qu’elles au- B ij 20 ExemjpjlĂš Tire dĂŻ l’EĂĄu. ront avec J’eau, Sc les bois trcs-rĂ©sineux, paf exemple , quoique trĂšs-poreux, en admettront trcs-peu. On pourra donc dire que les diffĂ©rentes espĂšces de bois ont une capacitĂ© diffĂ©rente pour recevoir de Peau ; on pourra mĂȘme connoĂźtre , par Paugmentation de poids , la quantitĂ© qu’ils en auront absorbĂ©e ; mais comme on ignorera la quantitĂ© d'eau qu’ils contenoient avant leur immersion , il ne sera pas possible de connoĂźtre la quantitĂ© absolue qu’ils en contiendront en en sortant. Les mĂȘmes circonstances ont lieu Ă  PĂ©gard des corps qui font plongĂ©s dans le calorique ; en observant cependant que Peau est un fluide incompressible , tandis que le calorique est douĂ© d’une grande Ă©lasticitĂ©, ce qui signifie en d’autres termes que les molĂ©cules du calorique ont une grande tendance Ă  s’écarter les unes des autres , quand une force quelconque les a obligĂ©es de se rapprocher, & l’on conçoit que cette circonstance doit apporter des change- mens trĂšs-notables dans les rĂ©sultats. Les choses amenĂ©es Ă  ce point de clartĂ© Sc de simplicitĂ© , il me fera aisĂ© de faire entendre quelles font les idĂ©es qu’on doit attacher Ă  ces expressions ; calorique libre , & calorique combinĂ©, quantitĂ© spĂ©cifique de calorique contenue dans les diffĂ©rons corps, capacitĂ© pour Sens divers du mot Calorique. 21 contenir le calorique , chaleur latente , chaleur sensible , toutes expressions qui ne font point synonimes ; mais qui, d’aprĂšs ce que je viens ĂŹ'expofex, ont un sens strict & dĂ©terminĂ©. C’est ce sens que je vais chercher encore Ă  fixer par quelques dĂ©finitions. Le calorique libre est celui qui n’est engagĂ© dans aucune combinaison. Comme nous vivons au milieu d’un systĂšme de corps avec lesquels le calorique a de l’adhĂ©rence, il en rĂ©sulte que nous n’obtenons jamais ce principe dans í’état de libertĂ© absolue-. Le calorique combinĂ© est celui qui est enchaĂźnĂ© dans les corps par la force d’affinitĂ© ou d’at- traction , & qui constitue une partie de leur substance , mĂȘme de leur soliditĂ©. On entend par cette expression calorique spĂ©cifique des corps, la quantitĂ© de calorique respectivement nĂ©cessaire pour Ă©lever d’un mĂȘme nombre de degrĂ©s la tempĂ©rature de plusieurs corps Ă©gaux en poids. Cette quantitĂ© de calorique dĂ©pend de la distance des molĂ©cules des corps, de leur adhĂ©rence plus ou moins grande; & c’est; cette distance, ou plutĂŽt l’espaee qui en rĂ©sulte, qu’on a nommĂ©, comme je l’ai dĂ©jĂ  observĂ© % capacitĂ© pour contenir le calorique. La chaleur, considĂ©rĂ©e comme sensation % Ă­ttl eu d’aut-res termes , la chaleur sensible „ B iij 22 Acception du mot Cbabsub, n’est que l’esset produit sur nos organes parle passage du calorique qui se dĂ©gage des corps, environnans. jan gĂ©nĂ©ral nous n’éprouvons de sensation que par un mouvement quelconque, A l’on pourroit poser comme un axiome, point de mouvement , point de sensation. Ce principe gĂ©nĂ©ral s’applique naturellement au sentiment du froid & du chaud lorsque nous touchons, un corps froid , le calorique qui tend. Ă  se mettre en Ă©quilibre dans tous les corps, passe de notre main dans le corps que nous touchons , & nous Ă©prouvons la sensation du froid. L’esset contraire arrive lorsque nous touchons, un corps chaud ; le calorique passe du corps Ă  notre main, & nous avons la sensation-de la chaleur. Si le corps & la main font du mĂȘme degrĂ© de tempĂ©rature, ou Ă  peu prĂšs, nous RĂ©prouvons aucune sensation , ni de froid, ni de chaud, parce qu’alors il n’y a point de mouvement, point de transport de calorique, & qu’encore une fois il n’y a pas de sensation sans. pn mouvement qui l’occalionne. Lorsque le thermomĂštre monte, c’est une preuve qu’il y a du calorique libre qui se rĂ©pand dans les corps environnans le thermomĂštre , qui est au nombre de ces corps , en reçoit fa part , en raison de sa masse » & de la capacitĂ© qu’il a lui-mĂȘme pour contenir le ManiĂšre de mesurer le Calorique. 23 calorique. Le changement qui arrive dans le thermomĂštre , 'annonce donc qu’un dĂ©placement de calorique, qu’un changement arrivĂ© Ă  un systĂšme de corps dont il fait partie ; il n’in- dique tout an plus que la portion de calorique qu’il a reçue, mais il ne mesure pas la quantitĂ© totale qui a Ă©tĂ© dĂ©gagĂ©e, dĂ©placĂ©e ou absorbĂ©e. Le moyen le plus simple & le plus act pour remplir ce dernier objet est celui imaginĂ© par M. de la Place, & qui est dĂ©crit dans les MĂ©moires de l’AcadĂ©mie, annĂ©e 1780, page 364. On en trouve aussi une explication sommaire Ă  la fin de cet Ouvrage. II consiste Ă  placer le corps , ou la combinaison d’oĂč se dĂ©gage le calorique, au milieu d\me sphĂšre creuse de glace la quantitĂ© de glace fondue est une expression exacte de la quantitĂ© de calorique qui s’est dĂ©gagĂ©e. On peut, Ă  Paide de l’appareil que nous avons fait construire d’aprĂšs cette idĂ©e, connoĂźtre, non pas comme on l’a prĂ©tendu , la capacitĂ© qu’ont les corps pour contenir le calorique , mais le rapport des augmentations ou diminutions que reçoivent ces capacitĂ©s, par des nombres dĂ©terminĂ©s de degrĂ©s du thermomĂštre. II est facile,, avec le mĂȘme appareil, & par diverses combinaisons d’expĂ©riences, de connoĂźtre la quantitĂ© de calorique nĂ©cessaire pour convertir les B iv 24 De ^Ă©lasticitĂ© des Corps. corps solides en liquides & ceux-ci en fluides aĂ©riformes, & rĂ©ciproquement, ce que les fluides Ă©lastiques abandonnent de. calorique quand ils redeviennent liquides , & ceux-ci quand ils redeviennent solides. On pourra donc parvenir un jour , lorsque les expĂ©riences auront Ă©tĂ© assez multipliĂ©es , Ă  dĂ©terminer le rapport de calorique qui constitue chaque espĂšce de gaz. Je rendrai compte, dans un Chapitre particulier , des principaux rĂ©sultats que nous avons pbtenus en ce genre. II me reste , en finissant cet article, Ă  dire un mot fur la cause de l’élasticitĂ© des gaz & des fluides en vapeurs. II n’est pas difficile d’apper- oevoir que cette Ă©lasticitĂ© tient Ă  celle, du calorique , qui paroĂźt ĂȘtre le corps Ă©minemment Ă©lastique de la nature. Rien de plus simple que de concevoir qu’un corps devient Ă©lastique en Ă­e combinant avec un autre qui est lui-mĂȘme. clouĂ© de cette propriĂ©tĂ©. Mais il faut convenir, que c’est expliquer l’élasticitĂ© par l’élasticitĂ© ; qu’on ne fait par-lĂ  que reculer la difficultĂ© , & qu’il reste toujours Ă  expliquer ce que c’est cjue l’élasticitĂ© , & pourquoi le calorique est Ă©lastique. En considĂ©rant l’élasticitĂ© dans un sens abstrait, elle n’est autre chose que la propriĂ©tĂ©, qu’ont les molĂ©cules d’un corps de s’élcigner. les unes des autres, lorqu’on les a forcĂ©es de. De l’éeasticitĂ© des Cores, ajf s’approcher. Cette tendance qu’ont les molĂ©^ cules du calorique Ă  s’écarter, a lieu mĂȘme Ă  de fort grandes distances. On en fera convaincu fĂ­ l’on considĂšre que l’air est susceptible d’un grand degrĂ© de compression ; cç qui suppose que ses molĂ©cules font dĂ©jĂ  trĂšs-Ă©loignĂ©es les unes des autres car la possibilitĂ© de se rapprocher, suppose une distance au moins Ă©gale Ă  la quantitĂ© du rapprochement. Qr ces molĂ©cules de l’air qui font dĂ©jĂ  trĂšs-Ă©loignĂ©es en- tr’elles tendent encore Ă  s’éloigner davantage en effet, si on fait le vuide de Boyle dans un trĂšs-vaste rĂ©cipient, les derniĂšres portions d’air qui y restent se rĂ©pandent uniformĂ©ment dans toute la capacitĂ© du vase, quelque grand qu’il soit, elles le remplissent en entier & pressent contre ses parois or cet effet ne peut s’expli- quer qu’en supposant que les molĂ©cules font- un effort en tout sens pour s’écarter , A l’on ne connoĂźt point la distance Ă  laquelle ce phĂ©nomĂšne s’arrĂȘte. II y a donc une vĂ©ritable rĂ©pulsion entre les molĂ©cules des fluides Ă©lastiques; ou du moins les choses se passent de la mĂȘme maniĂšre que si cette rĂ©pulsion avoit lieu, & on auroit quelque droit d’en conclure que les molĂ©cules du calorique se repoussent les unes les autres. tCette force de rĂ©pulsion une fois admise, les 26 De l’élasticitĂ© des CoetĂź. explications relatives Ă  la formation des fluides aĂ©riformes ou gaz deviendroient fort simples mais il faut convenir en mĂȘme temps qu’une force rĂ©pulsive, entre des molĂ©cules trĂšs-pe- tites, qui agit Ă  de grandes distances est difficile Ă  concevoir. II paroĂźtroit peut-ĂȘtre plus naturel de supposer que les molĂ©cules du calorique s’attirent plus entr’elles que ne le font les molĂ©cules des corps, & qu’elles ne les Ă©cartent que pour obĂ©ir Ă  la force d’attraction qui les oblige de se rĂ©unir. II se passe quelque chose d’analogue Ă  ce phĂ©nomĂšne , quand on plonge une Ă©ponge sĂšche dans de l’eau elle se gonfle ; ses molĂ©cules s’écartent les unes des autres, & l’eau remplit tous les intervalles. II est clair que cette Ă©ponge en se gonflant a acquis plus de capacitĂ© pour contenir de Peau , qu’elle n’en avoit. auparavant. Mais peut-on dire que l’introduc- tion de Peau entre ses molĂ©cules leur ait communiquĂ© une force rĂ©pulsive qui tende Ă  les. Ă©carter les unes des autres ? Non, fans doute iln’y a au contraire que des forces attractives qui agissent dans ce cas , 8c ces forces font,. r°. la pesanteur de Peau 8c Faction qu’elle exerce en tout sens, comme tous les fluides ; 2 °. la force attractive des molĂ©cules de l’eaut Içs vues Ă  PĂ©gard des autres ; 3 0 . la force De r’ÈEASTieiTÉ vZs Corps. 27 attractive des molĂ©cules de l’éponge entr’elles; enfin, l’attraction rĂ©ciproque des molĂ©cules de l'eau & de celles de l’éponge. II est aisĂ© de conceyoir que c’est de FintensitĂ© & du- rapport de routes ces forces, que dĂ©pend F explication du phĂ©nomĂšne. II est probable que FĂ©carte- ment des molĂ©cules des corps par le calorique , tient de mĂȘme Ă  une combinaison de diffĂ©rentes forces attractives, & c’est le rĂ©sultat de ces forces que nous cherchons Ă  exprimer d’une maniĂšre plus concise & plus conforme Ă  l’ctat d’imperfection de nos çonnoiffances , lorsque nous disons que le calorique communique wne force rĂ©pulsive aux molĂ©cules des corps, CHAPITRE II. Vues genĂ©rales fur la formation & la oonfli-*- tutiori de VatmosphĂšre de la terre. JLi e S considĂ©rations que je viens de prĂ©senter sur la formation des fluides Ă©lastiques aĂ©riformes ou gaz, jettent un grand jour fur la maniĂšre dont se sont formĂ©es, dans l’origine des choses, les atmosphĂšres des. planĂštes , & notamment celle de la terre. On conçoit que cette derniĂšre doit ĂȘtre le rĂ©sultat & le mĂ©lange i°. de toutes les, substances, susceptibles de se vaporiser ou plutĂŽt de rester dans l’état aĂ©riforme, yu degrĂ© de tempĂ©rature dans lequel nous vst vons, & Ă  une pression Ă©gale au poids d’une colonne de mercure de 28 pouces de hauteur; 2°. de toutes les substances fluides ou concrĂštes susceptibles de se dissoudre dans cet assemblage de dissĂ©rens gaz. Pour mieux fixer nos idĂ©es relativement Ă  cette- matiĂšre fur laquelle on n’a point encore assez, rĂ©flĂ©chi, considĂ©rons un moment ce qui arriveroit aux diffĂ©rentes substances qui composent le globe, si la tempĂ©rature en Ă©toit brusquement changĂ©e. Supposons, par exemple, que la terre se trouvĂąt transportĂ©e tout Ă  coup dans une rĂ©-. Limite des AtmosphĂšres. 29 gĂŹon beaucoup plus chaude du systĂȘmĂ« solaire; dans la rĂ©gion de mercure, par exemple, oĂč lĂ  chaleur habituelle est probablement fort supĂ©rieure Ă  celle de Peau bouillante bientĂŽt Peau , tous les fluides susceptibles de se vaporiser Ă  des degrĂ©s voisins de Peau bouillante, & 1c mercure lui-mĂȘme, entreroient en expansion ; ils se transformeraient en fluides aĂ©riformes ou gaz , qui deviendraient parties de Patmofphcre. Ces nouvelles espĂšces d’air se mĂȘleraient avec celles dĂ©jĂ  existantes, & il en rĂ©sulterait des dĂ©compositions rĂ©ciproques , des combinaisons nouvelles , jusqu’à ce que les diffĂ©rentes affinitĂ©s se trouvant satisfaites, les principes qui composeraient ces diffĂ©rens airs ou gaz, arrivassent Ă  un Ă©tat de repos. Mais une considĂ©ration qui ne doit pas Ă©chapper, c’est que cette vaporisation mĂȘme auroit des bornes en ester Ă  mesure que la quantitĂ© des fluides Ă©lastiques augmenterait , la pesanteur de PatmosphĂšre 'accroĂźtrait en proportion or , puisqu’une pression quelconque est un obstacle Ă  la vaporisation , puisque les fluides les plus Ă©va- porables peuvent rĂ©sister, fans se vaporiser, Ă  une chaleur trĂšs-forte, quand on y oppose une pression proportionnellement plus forte encore ; enfin, puisque l’qau elle-mĂȘme & tous les liquides , peuvent Ă©prouver dans la machine de 50 Formation des AtmosphĂšre Ă ; Papin , une chaleur capable de les faire rougir* on conçoit que la nouvelle atmosphĂšre arriver oi t Ă  un degrĂ© de pesanteur tel, que l’eaĂč qui n’auroit pas Ă©tĂ© vaporisĂ©e jusqu’alors, ces- seroit de bouillir, & resterait dans l’ctat de liquiditĂ© ; en forte que mĂȘme dans cette sup-i position , comme dans toute autre de mĂȘme genre , la pesanteur de l'atmosphĂšre seroit limitĂ©e & ne pourroi pas excĂ©der Un certain ferme. On pourroit porter ces rĂ©flexions beaucoup plus loin, & examiner ce qui arriverait aux pierres, ĂĄux sels, & Ă  la plus grande partie des substances fusibles qui composent le globe on conçoit qu’elles se ramolliroient, qu’elles entreraient en fusion & formeraient des fluides; mais ces derniĂšres considĂ©rations sortent de mon objet, comme on le voit reprĂ©sentĂ©, planche Iss", figure %, de maniĂšre qu’il pĂ»t ĂȘtre placĂ© dans un fourneau M M N N , tandis que FextrĂȘmitĂ© E de son col irdit s’engager fous la cloche FG, placĂ©e dans un bain de mercure R R S S. J’ai introduit dans ce matras quatre onces de mercure trĂšs-pu r, puis en suçant avec un siphon que j’ai introduit sous la cloche FG, j’ai Ă©levĂ© le mercure jufqu’en L L j’ai marquĂ© soigneusement cette hauteur avec une bande de papier collĂ© , & j’ai observĂ© exactement le baromĂštre & le thermomĂštre! Les choses ainsi prĂ©parĂ©es , j’ai allumĂ© du feu dans le fourneau M M N N , & je l’ai entretenu presque continuellement pendant douze jours, de maniĂšre que le mercure fut Ă©chauffĂ© prefqu’au degrĂ© nĂ©cessaire pour le faire bouillir. II ne s’est rien passĂ© de remarquable pendant tout le premier jour le mercure quoique non bouillant, Ă©toit dans un Ă©tat d’évapora- tion continuelle ; il tapissoit l’intĂ©riei tr des vaisseaux de goutelettes, d’abord trĂšs,-fines, qui alloient ensuite en augmentant,& qui ,lorsqu’eĂŹĂ­es avoient acquis uu certain volume, retomboient C, ij 3E l’AiR DE l’AtMOSPH. J’ai annoncĂ© qu’oii pouvoit dĂ©terminer dĂ© deux maniĂšres la nature dĂ©s parties constituantes de Pair dĂš l’atmosphĂšre ; par voie de dĂ©composition & par voie de composition. LĂ  calcination dit mercure nous ĂĄ fourni Pexemple de l’une & de l’autre, puifqu’aprĂČs avoir enlevĂ© Ă  la partie respirabĂźe sa bĂĄse par le mercure , nous la lui avons rendue pour rĂ©former de Pair eil tout semblable Ă  cĂ©lĂ»i de Patmos- phĂšre. Mais on peut Ă©galement opĂ©rer cette composition de Pair en empruntant de diffĂ©rons rĂšgnes les matĂ©riaux qui doivent IĂ« former. On verra dans la fuite que lorsqu’ón dissout des matiĂšres animales dans de i’acide nitrique, iĂ­ se dĂ©gage tine grande quantitĂ© d’un air quĂŻ Ă©teint les lumiĂšres , qui est nuisible pouf les animaux, & qui est en tout semblable Ă  la partie non respirabĂźe de Pair de PatmĂłsphĂšre. Si Ă  75 parties de ce fluide Ă©lastique on en ajoute 27 d’air Ă©minemment respirabĂźe tirĂ© du mercure, rĂ©duit en chaux rouge par la calcination , ĂČĂŹĂ  forme un fluide Ă©lastique parfaitement semblable Ă  celui de PatmĂłsphĂšre & qui en a toryes les propriĂ©tĂ©s. II y a beaucoup d’autres moyens de sĂ©parer la partie respirĂĄble de Pair de la partie non respirabĂźe ; mais je ne pourrois les exposer ici sans emprunter des notions, qui , dans D yo Dissolution de l’Eau par l’Air. Tordre des connoissances, appartiennent aux Chapitres suivans. Les expĂ©riences d’ailleurs que j’ai rapportĂ©es , suffisent pour un TraitĂ© ElĂ©mentaire; & dans ces sortes de matiĂšres, le choix des preuves est plus important que leur nombre. Je terminerai cet article en indiquant une propriĂ©tĂ© qu’a T air de l’atmosphĂšre & qu’ont en gĂ©nĂ©ral tous les fluides Ă©lastiques ou gaz que nous connoistons ; c’est celle de dissoudre l’eau. La quantitĂ© d’eau qiĂ©un pied cube d’air de PatmosphĂšre peut dissoudre, est suivant les expĂ©riences de M. de Saussure, de 12 grains; d’autres fluides Ă©lastiques, tels que l’acide carbonique , paroissent en dissoudre davantage ; mais on n’a point fait encore d’expĂ©riences exactes pour en dĂ©terminer la quantitĂ©. Cette eau que contiennent les fluides Ă©lastiques aĂ©ri- formes, donne lieu dans quelques expĂ©riences Ă  des phĂ©nomĂšnes particuliers qui mĂ©ritent beaucoup d’attention , & qui ont souvent jette les Chimistes dans de grandes erreurs. Noms des ÉlĂ©mens de i/Atmosphere. 5 - CHAPITRE IV. Nomenclature des diffĂšreiftes parties conflitu* tĂŻves de l'air de ĂźatmosphĂšre.. Jusqu’ici j’ai Ă©tĂ© forcĂ© de me servir de pĂ©riphrases pour dĂ©signer la nature des diffĂ©rentes substances qui composent notre atmosphĂšre, & j’ai adoptĂ© provisoirement ces expressions , partie refpirable , partie non refpirable de Vair. Les dĂ©tails dans lesquels je vais entrer, exigent que je prenne une marche plus rapide, & qu’aprĂšs avoir cherchĂ© Ă  donner des idĂ©es simples des diffĂ©rentes substances qui entrent dans la composition de l’air de l’atmosphĂšre, je les exprime Ă©galement par des mots simples. La tempĂ©rature de la planette que nous habitons se trouvant trĂšs - Voisine du degrĂ© oĂč Peau passe de l’ùtat liquide Ă  l’état solide, & rĂ©ciproquement , Sc ce phĂ©nomĂšne s’opĂ©rant frĂ©quemment fous nos yeux, il n’est pas Ă©tonnant que dans toutes les langues, au moins dans les climats oĂč l’on Ă©prouve une forte d’hiver, on ait donnĂ© un nom Ă  l’eau devenue solide par Pabsence du calorique. Mais il n’a pas dĂ» en ĂȘtre de mĂȘme de l’.eau rĂ©duite Ă  l’état de vapeur par une plus grande! Dij 52 Noms des ÉlĂ©mens de l’AtmospherĂ«; addition de calorique. Ceux qui n’ont pas fait une Ă©tude particuliĂšre de ces objets, ignorent encore,' qu’à un degrĂ© ĂŻin peu supĂ©rieur Ă  celui de l’eau bouillante, l’eau se transforme en un fluide Ă©lastique aĂ©riforme , susceptible comme tous les gaz, d’ĂȘtre reçu 8c contenu dans des Vaisseaux, 8c qui conserve sa Forme gazeuse tant qu’il Ă©prouve une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă  80 degrĂ©s, jointe Ă  une pression Ă©gale Ă  celle d’une colonne de 28 pouces de mercure. Ce phĂ©nomĂšne ayant Ă©chappĂ© Ă  la multitude , aucune langue n’a dĂ©signĂ© l’eau dans cet Ă©tat par un nom particulier ; 6c il en est de mĂȘme de tous les fluides, & en gĂ©nĂ©ral, de toutes les substances qui ne font point susceptibles de le vaporiser au degrĂ© habituel de tempĂ©rature & de pression dans lequel nous vivons. Par une fuite de la mĂȘme cause on n’a point donnĂ© de nom Ă  la plupart des fluides aĂ©riformes dans I’état liquide ou concret ; on ignoroit que ces fluides fussent le rĂ©sultat de la combinaison d’une base avec le calorique; 8c comme on ne les avoit jamais vus dans PĂ©tĂąt de liquide ni de solide, leur existence sous cette forme Ă©toit inconnue mĂȘme des Physiciens. Nous n’avons pas jugĂ© qu’il nous fĂ»t permis de changer des noms reçus 8c consacrĂ©s dans la sociĂ©tĂ© par un antique usage. Nous avons Noms des ÉlĂ©mens de l'AtmosphĂšre. y-3 donc attachĂ© au mot d 'eau & de glace , leur lignification vulgaire ; nous avons de mĂȘme, expritnĂ© par le mot d ’air la collection des fluides Ă©lastiques qui composent notre atmosphĂšre; mais nous ne nous sommes pas cru obligĂ©s au mĂȘme respect pour des dĂ©nominations trĂšs- modernes nouvellement proposĂ©es par Ies-Phy- siciens. Nous avons pensĂ© que nous Ă©tions en droit de les rejetter Sc de leur en substituer d’autres moins propres Ă  induire en erreur ; & lors mĂȘme que nous nous sommes dĂ©terminĂ©s Ă  les adopter, nous n’avons fait aucune difficultĂ© de les modifier & d’y attacher des idĂ©es mieux arrĂȘtĂ©es & plus circonscrites. C’est principalement du Grec que noirs avons tirĂ© les mots nouveaux , Sc nous avons fait en forte que leur Ă©tymologie rappelĂąt AidĂ©e des choses que nous nous proposons dĂŻndiquer ; nous nous sommes attachĂ©s sur-tout Ă  11’ad- mettre que des mots courts , & autant qu’il Ă©toit possible, qui fussent susceptibles de former des adjectifs Sc des verbes» D’aprĂšs ces principes, nous avons conservĂ© Ă  Aexemple de M. Macquer, le nom de ga^ employĂ© par Vanhe'mont, & nous avons rangĂ© fous cette dĂ©nomination . la classe nombreuse des fluides Ă©lastiques aĂ©riformes, en faisant ce* pendant une exception pour flair de flatmo- J4 Noms gĂ©nĂ©riques et particuliers sphĂšre. Le mot ga^ est donc pour nous un nom gĂ©nĂ©rique, qui dĂ©signe le dernier degrĂ© de saturation d'une substance quelconque par le calorique ; c’est PexprdTĂŹon d’une maniĂšre d’ĂȘtre des corps. II s’agiĂ­Toit ensuite de spĂ©cifier chaque espĂšce de gaz, Sc nous y sommes parvenus en empruntant un second nom de celui de sa base. Nous appellerons donc gaz aqueux , l’eau combinĂ©e avec le calorique, Sc dans l’état de fluide, Ă©lastique aĂ©riforme la combinaison de l’éther avec le calorique, sera le gaz Ă©thĂ©rĂ© ; celle de l’esprit-de-vin avec le calorique , sera le gaz alkoolique ; nous aurons de mĂȘme le gaz acide muriatique, le gaz ammoniaque, Sc ainsi de tous les autres. Je nvĂ©tendrai davantage fur cet article quand il fera question de nommer les diffĂ©rentes bases. On a vu que l’air de l’atmosphĂšre Ă©toit principĂąlement composĂ© de deux fluides aĂ©ri- formes ou gaz, l’un respirable , susceptible d’entretenir la vie des animaux , dans lequel les mĂ©taux se calcinent Sc les corps combustibles. peuvent brĂ»ler ; l’autre qui a des propriĂ©tĂ©s absolument opposĂ©es, que les animaux ne. peuvent respirer, qui ne peut entretenir 1% combustion, &c. Nous avons donnĂ© Ă  la base de la portion respirable de Pair le nom d’oxy- gĂšne en le dĂ©rivant de deux mots Grecs efyĂŹi des Fluides aĂ©ri formĂ©s. pp acide , & ydvofxaĂ­, j engendre , parce qu’en effet une des propriĂ©tĂ©s les plus gĂ©nĂ©rales de cette base est de former des acides, en se combinant avec la plupart des substances. Nous appellerons donc gaz oxygĂšne la rĂ©union de cette base avec le calorique sa pesanteur dans cet Ă©tat est a fiez exactement d’un demi-grain poids de marc, par pouce cube , ou d’une once & demie par pied cube, le tout Ă  10 degrĂ©s de tempĂ©rature, Ă  28 pouces du baromĂštre. Les propriĂ©tĂ©s chimiques de la partie non respirable de l’air de l’atmosphĂšre n’étant pas encore trĂšs-bien connues, nous nous sommes contentĂ©s de dĂ©duire le nom de fa base de la propriĂ©tĂ© qu’a ce gaz de priver de la vie les animaux qui le respirent nous Pavons donc nommĂ© azote , de l’ privatif des Grecs, & de "Cm, vie , ainsi la partie non respirable de Pair fera le gaz azotique. Sa pesanteur est d’une once, 2 gros , 48 grains Je pied cube, ou de o, 8 ℱ" 4444 le pouce cube. Nous ne nous sommes pas dissimulĂ© que ce nom prĂ©sentoir quelque chose d’extraordinairej mais c’est le fort de tous les noms nouveaux ; ce n’est que par l’usage qu’o n se familiarise avec eux. Nous en avons d’ailleurs cherchĂ© long-temps un meilleur, fans qu’il nous ait Ă©tĂ© possible de le rencontrer nous avions Ă©tĂ© D iy j$ D. u Gaz azotique, tentĂ©s d’abord de le nommer gaz alkajigĂšne » pnree cju’il elt prouvĂ©, par les expĂ©riences de M. BertholĂ­et , comme on le verra dans lu fuite , que ce gaz entre dans la composition de l’alkali volatil ou ammoniaque mais d’un autre cĂŽtĂ©, nous n’avons point encore la preuvq qu’il soit un des principes constitutifs des autres alkalis il est d’ailleurs prouvĂ© qu’il entre Ă©galement dans la combinaison de i’acidc nitrique ; on auroit donc Ă©tĂ© tout aussi sondĂ© Ă  le nommer principe nitrigĂšne. Enfin nous avons dĂ» rejetter un nom qui comportoit une idĂ©e systĂ©matique, & noys n’avons pas risquĂ© de nous tromper en adoptant celui ĂĄ'a^ote Sc de gaz azotique, qui n’ qu’iin fait ou plti-, tĂŽt qu’une propriĂ©tĂ©, celle de priver de la vie. les animaux qui respirent ce gaz. J’anticiperois fur des notions rĂ©servĂ©es pour des articles subsĂ©quens, si je m’étendois davantage fur la nomenclature des diffĂ©rentes espĂšces de gaz. II me suffit d’avoir donnĂ© ici, non la dĂ©nomination de tous , mais la mĂ©thode de les nommer tous. Lç mĂ©rite de la nomenclature que nous avons adoptĂ©e , consiste principalement en ce que la substance simple Ă©tant nommĂ©e , le nom de tous fes composĂ©s dĂ©coule nĂ©cessairement de ce premier mot. Pbincipes » uft les ExpĂ©riences. CHAPITRE V. D,e la dĂ©composition d-u ga ^ oxygĂšne par le soufre , le phosphore & le charbon , 6* de la formation des acides en gĂ©nĂ©ral. Un des principes qu’on ne doit jamais per-i dre de vue dans l’art de faire des expĂ©riences, est de les simplifier le plus qu’il est possible 8c d’en Ă©carter toutes les circonstances qui peuvent en compliquer les effets. Nous rĂ©opĂ©rerons donc pas , dans les expĂ©riences qui vont faire I’objet de ce Chapitre , fur de l'air de f atmosphĂšre , qui n’est point une substance simple. II est bien vrai que le gaz azotique, qui fait une partie du mĂ©lange qui le constitue, paroĂźt ĂȘtre purement passif dans les calcinations 6c les combustions mais , comme il les ral- lentit, 6c comme il n’est pas impossible mĂȘme qu’il en altĂšre les rĂ©sultats dans quelques circonstances , il ni’a paru nĂ©cessaire de bannir cette cause d’incertitude. l'exposerai donc, dans les expĂ©riences dont je vais rendre compte, le rĂ©sultat des combustions tel qu’il a lieu dans l’air vital ou gaz oxigĂšne pur, & j’avertirai seulement des diffĂ©ren- 5*8 DĂ©composition du Gaz oxygĂšne ces qu’elles prĂ©sentent quand Je gaz oxygĂšne est mĂȘlĂ© de diffĂ©rentes proportions de gaz azotique. J’ai pris une cloche de cristal A , planche IV figure 3 , de cinq Ă  six pintes de capacitĂ© ; je l’ai emplie de gaz oxygĂšne fur de l'eau , aprĂšs quoi je l’ai transportĂ©e sur le bain de mercure au moyen d’une capsule de verre que j’ai passĂ©e par dessous ; j’ai ensuite sĂ©chĂ© la surface du mercure & j’y ai introduit 61 grains * de phosphore de Kunkel, que j’ai divisĂ©s dans deux capsules de porcelaine, semblable Ă  celle qu’on voit en D , figure 3 , sous la cloche A ; Sc pour pouvoir allumer chacune de ces deux portions sĂ©parĂ©ment, & que l’infĂŻammation ne se communiquĂąt pas de l’tine Ă  l’autre, j’ai recouvert Tune des deux avec un petit carreau de verre. Lorsque tout a Ă©tĂ© ainsi prĂ©parĂ© , j’ai Ă©levĂ© le mercure dans la cloche Ă  la hauteur EF, en suçant avec un siphon de verre GHI, mĂȘme figure , qu’on introduit par - dessous la cloche pour qu’il ne se remplisse pas en passant Ă  travers le mercure, on tortille Ă  son extrĂ©mitĂ© I, un petit morceau de papier. Puis avec un fer recourbĂ© rougi au feu, reprĂ©sentĂ© figure iG, j’ai allumĂ© successivement le phosphore des. deux capsules , en commençant par celle qut n etoit point recouverte avec un carreau de- verre. ĂŻ>ak le Phosphore. yp La combustion s’est faite avec une grande rapiditĂ©, avec une flamme brillante & un dĂ©gagement considĂ©rable de chaleur & de lumiĂšre. II y a eu dans le premier instant une dilatation considĂ©rable du gaz oxygĂšne, occasionnĂ©e par la chaleur ; mais bientĂŽt le mercure a remontĂ© au-dessus de son niveau, & il y a eu une absorption considĂ©rable en mĂȘme temps tout ï’intĂ©rieur de la cloche s’est tapissĂ© de flocons blancs, lĂ©gers, qui u’étoient autre chose que de l’acide phosphorique concret. La quantitĂ© de gaz oxygĂšne employĂ©e, Ă©toit, toutes corrections faites, au commencement de inexpĂ©rience , de 162 pouces cubiques ; elle s’est trouvĂ©e Ă  la fin seulement de 23 pouces la quantitĂ© de gaz oxygĂšne absorbĂ©e avoit donc Ă©tĂ© de 138 pouces ou de 69, La totalitĂ© du phosphore n’étoit pas brĂ»lĂ©e ; il en restoit dans les capsules quelques portions, qui, lavĂ©es, pour en sĂ©parer l’acide, & lĂ©chĂ©es , se sont trouvĂ©es peser environ 16 grains - ce qui rĂ©duit Ă  peu prĂšs Ă  H,y grains la quantitĂ© de phosphore brĂ»lĂ©e je dis Ă  peu prĂšs, parce qu’il ne feroit pas impossible qu’il n’y eĂ»t eu un ou deux grains d’erreur fur le poids du phosphore restant aprĂšs la combustion. Ainsi dans cette opĂ©ration, 4s grains de 6 o DĂ©composition du Gaz oxvgĂšne phosphore se sont combinĂ©s avec dp, 8 ℱ 11 ” 375" d’oxygĂšne ; & comme rien de pesant ne pallir Ă  travers le verre, on a droit d’en conclure que le poids de la subĂ­lance quelconque qui a rĂ©sultĂ© de cette combinaison Sc qui s’étoit rassemblĂ©e en flocons blancs, devoit s’élever Ă  la somme du poids de l’oxygcne Sc de celui du. phosphore, c'est-Ă -dire , Ă  uq,* rainS 37p. On verra bientĂŽt que ces flocons blancs ne sont autre chose qu’un acide concret. En rĂ©duisant ces quantitĂ©s au quintal, on trouve qu’il faut employer 154. liv. d’oxygĂšne pour saturer IOO liv. de phosphore , & qu’il en rĂ©sulte 234 liv. de flocons blancs ou acide phosphorique concret. Cette expĂ©rience prouve d’une manicre Ă©vidente , qu’à un certain degrĂ© de tempĂ©rature, l’oxygĂšne a plus d’affinitĂ© avec le phosphore qu’avec. le calorique ; qu’en consĂ©quence le phosphore dĂ©compose le gaz oxygĂšne, qu’il; s’empare de fa base , dr qu’alors le calorique » qui devient libre, s’échappe & se dissipe eu se rĂ©parti liant dans les corps environnans. Mais quelque concluante que fĂ»t cette expĂ©rience , elle n’étoit pas encore suffisamment rigoureuse en effet, dans l’a p pareil que j'ai employĂ© Sc que je viens de dĂ©crire, il n’est, pas poflible de vĂ©rifier le poids des flocons par Rfe Phosphore. 6r blancs ou de l’acide concret qui s’cst fotmĂš ; on ne peut le conclure que paĂ­ voie de calcul & en le supposant Ă©gal Ă  la somme du poids de l’oxygĂšne & du phosphore ĂŽr quelqii’évi- dente que fĂ»t cette conclusion, il n’est jamais permis en Physique & en Chimie, de supposer ce qu’on peut dĂ©terminer par des expĂ©riences directes. J’ai donc cru devoir refaire cette expĂ©rience un peu plus en grand, & avec un appareil diffĂ©rent. J’ai pris un grand ballon de verre A, planche IF*, figure q, dont l’ouverture EF avoit trois pouces de diamĂštre. Cette ouverture se recou- vroit avec une plaque de cristal usĂ©e Ă  l’émeril, laquelle Ă©toit percĂ©e de deux trous pour le passage des tuyaux yyy , xxx. Avant de fermer le ballon avec fa plaque, j’y ai introduit un support B C surmontĂ© d’une capsule de porcelaine D , qui contenoit iyo grains de phosphore tout Ă©tant ainsi disposĂ© ; j’ai adaptĂ© la plaque de cristal sur l’ouverture du uiatras, & j’ai luttĂ© avec du lut gras, que j’ai recouvert avec des bandes de linge imbibĂ©es de chaux & de blanc d’Ɠuf lorsque ce lut a ctĂ© bien sĂ©chĂ©, j’ai suspendu tout cet appareil au bras d’une balance, & j’en ai dĂ©terminĂ© le poids Ă  un grain ou un grain 8c demi prcs. J’ai enĂ­uite adaptĂ© le tuyau xxx, 62 DĂ©composiĂ­iĂłn vv Gaz oxygĂ©ns Ă  une petite pompe pneumatique, & j’ai fait le vuĂ­de ; aprĂšs quoi ouvrant un robinet adaptĂ© au tuyau yyy , j’ai introduit, du gaz oxygĂšne dans le ballon. J’observerai que ce genre d'expĂ©rience fe fait avec assez de facilitĂ© 6c surtout avec beaucoup d’exactitude , au moyen de la machine hydro-pneumatique dont nous avons donnĂ© la description, M. Meusnier 8c moi, dans les MĂ©moires de l’AcadĂ©mie, annĂ©e 1782, page 466, 8c dont on trouvera une explication dans la derniĂšre Partie de cet Ouvrage ; qu’on peut Ă  l’aide de cet instrument , auquel M. Meusnier a fait depuis des additions 8c des corrections importantes, connoĂźtre d’unemaniĂšre rigoureuse, la quantitĂ© de gaz oxygĂšne introduite dans le ballon, 8c celle qui s’est consommĂ©e pendant le cours de Í’opĂ©ration. Lorsque tout a Ă©tĂ© ainsi disposĂ©, j’ai mis le feu au phosphore avec un verre ardent. La combustion a Ă©tĂ© extrĂȘmement rapide, accompagnĂ©e d’une grande flamme & de beaucoup de chaleur Ă  mesure qu’elle s’opĂ©roit, il fe formoit une grande quantitĂ© de flocons blancs qui s’attachoient fur les parois intĂ©rieures du vase, 6c qui bientĂŽt l’ont obscurci entiĂšrement. L’abondance des vapeurs Ă©toit mĂȘme telle, que quoiqu’il rentrĂąt continuellement de nouveau gaz oxygĂšne qui auroit dĂ» entretenir la par le Phosphore. 6z combustion, le phosphore s’est bientĂŽt Ă©teint. Ayant laissĂ© refroidir parfaitement tout l’appa- reil, j’ai commencĂ© par m’assurer de la quantitĂ© de gaz oxygĂšne qui avoit Ă©tĂ© employĂ©e, & par peser le ballon avant de l’ouyrir. J’ai ensuite lavĂ©, sĂ©chĂ© & pesĂ© la petite quantitĂ© de phosphore qui Ă©toit restĂ©e dans la capsule, & qui Ă©toit de couleur jaune d’ocre , aĂ­ĂŹn de la dĂ©duire de la quantitĂ© totale de phosphore employĂ©e dans l’expĂ©rience. II est clair qu’à l’aide de c,es diffĂ©rentes prĂ©cautions, il m’a Ă©tĂ© facile de constater, i°. le poids d u phosphore brĂ»lĂ© ; 2 °. celui des flocons blancs obtenus par la combustion ; le poids du gaz oxygĂšne qui s’étoit combinĂ© avec le phosphore. Cette expĂ©rience m’a donnĂ© Ă  peu prĂšs les mĂȘmes rĂ©sultats que la prĂ©cĂ©dente il en a Ă©galement rĂ©sultĂ© que le phosphore en brĂ»lant, absorboit vin peu plus d’une fois 8c demie son poids d’oxygĂšne, 8c j’ai acquis de plus la certitude que le poids de la nouvelle substance .produite Ă©toit Ă©gal Ă  la somme du poids du phosphore brĂ»lĂ© & de l’oxygcne qu’il avoit absorbĂ© ce qu’il Ă©toit au surplus facile de prĂ©voir Ă  prĂŹorĂŻ. Si le gaz oxygĂšne qu’on a employĂ© dans cette expĂ©rience Ă©toit pur , le rendu qui reste- aprĂšs la combustion est Ă©galement pur ; ce qui prouve qu’il ne s’échappe rien du phosphore 6q. Calorique dĂ©gagĂ© de la Combust. qui puisse altĂ©rer la puretĂ© de Pair, & qu’il n’agit qu’en enlevant att calorique sa base , c’est-Ă -dire , PĂłxygĂšne qui y Ă©toit uni. J’ai dit plus hĂĄut que si on brĂ»loir un corps combustible quelconque dans une sphĂšre creusĂ© de glace bu d'att's rĂŽtit a titre appareil construit fur le mĂȘme principe, la quantitĂ© dĂ© glace fondue pendant la combustion, Ă©toit tine mesurĂ© Ă©xacte de la quantitĂ© de calorique dĂ©gagĂ©. Òti peut consulter Ă  Cet Ă©gard le MĂ©moire iquĂ« lĂŹous avons donnĂ© Ă©n commun Ă  PAcadéÏnie, M. de la Place & moi, annĂ©e ij>8Ăł, page zyy. Ayant soumis la combustion dti phosphore Ă  cette Ă©preuve , notis avons reconnu qu’une livrĂ© de phosphore en brĂ»lant, fondoit Un peu plus de i oC liv. de glace. La combustion dit phosphore rĂ©ussit Ă©galement dahs Pair de PatmosphĂšrĂ©, avec cĂ«s deux diffĂ©rences feulement, i°. quĂš lĂ  combustion est beaucoup moins rĂĄpide, attendu qu’clle est rallentiĂ« par la grande proportion de gaz azotique qui se trouve mĂȘlĂ© avec le gaz oxygĂšne 2 °. que le cinquiĂšme de Pair, todt au plus, est seulement absorbĂ©, parce que cette absorption se faisant toute aux dĂ©pens du gaz oxygĂšne, lĂĄ proportion du gaz azotique devient telle' Vers la fin de l’opĂ©ratĂźon, que la combustion ne peut plus avoir lieu* Le du PbosphokĂŻj 6 y Le phosphore par sa combustion, soit dans Pair ordinaire > soit dans le gaz oxygĂšne, se transforme, comme je l’ai dĂ©jĂ  dit, en une matiĂšre blanche floconneuse trcs-lĂ©gĂšre, & il acquiert des propriĂ©tĂ©s toutes nouvelles. d’in- soluhĂŹe qu’il Ă©toit dans Peau, non-Ă­euĂźement il devient soluble , mais il attire l’humiditĂ© contenu e dans Pair avec une Ă©tonnante rapiditĂ© , & il se rĂ©sout en une liqueur beaucoup plus dense que Peau , & d’une pesanteur spĂ©cifique beaucoup plus grandei Dans Pctat de phosphore , & avant sa combustion , il n’avoit pref- qu’aucun goĂ»t ; par sa rĂ©union avec PoxygĂšne il prend un goĂ»t extrĂȘmement aigre Sc piquant enfin, de la classe des combustibles, il passe dans celle des substances incombustibles, & il devient ce qu’on appelle un acide. Cette conversibiiitĂ© d’une substance combustible en un acide par Paddition de PoxygĂšne, est, comme nous le verrons bientĂŽt, une propriĂ©tĂ© commune Ă  un grand nombre de corps or en bonne logique, on ne peut se dispenser de dĂ©signer sous un nom commun toutes les opĂ©rations qui prĂ©sentent des rĂ©sultats analogues ; c’est le seul moyen de simplifier, l'Ă©tude des Sciences, & il seroit impossible d’en retenir tous les dĂ©tails , si on ne s’attachoit Ă  les classer. Nous nommerons donc oxygĂ©nation la E L6 Combustion du Soufre. conversion du phosphore en Un acide, & erĂŹ gĂ©nĂ©ral la combinaison d’un corps combustible quelconque avec l’oxygĂšne. Nous adopterons Ă©galement l’expression d' oxygĂ©ner, & je dirai en consĂ©quence qu’en oxygĂ©nant le phosphore , on le convertit en un acide. Le soufre est Ă©galement un corps combustible, c’est-Ă -dire, qui a la propriĂ©tĂ© de dĂ©composer l’air, & d’enlever l’oxygĂšne an calorique. On peut s’en assurer aisĂ©ment par des expĂ©riences toutes semblables Ă  celles que je viens de' dĂ©tailler pour le phosphore ; mais j c dois avertir qu’il est impossible, en opĂ©rant de la mĂȘme maniĂšre fur le soufre , d’obtenir des rĂ©sultats aussi exacts que ceux qu’on obtient avec le phosphore; par la raison que l’acide qui se forme par la combustion du soufre est difficile Ă  condenser , que le soufre lui-mĂȘme brĂ»le avec beaucoup de difficultĂ©, & qu’il est susceptible de se dissoudre dans les diffĂ©rons gaz. Mais ce que je puis .assurer, d’aprĂšs mes expĂ©riences, c’est que le soufre en brĂ»lant, absorbe de l’air ; que l’acide qui se forme est beaucoup plus pesant que n’étoit le soufre ; que son poids est Ă©gal Ă  la somme du poids du soufre, & de l’oxygĂšne qu’il a absorbĂ© ; ensin , que cet acide est pesant, incombustible, susceptible de se combiner avec Combustion vu Charbon. 67 Peau en toutes proportions il ne reste d’in- certicude que fur la quantitĂ© de soufre & d’oxygcne qui constituent cet acide. Le charbon , que tout jusqu’à prĂ©sent porte Ă  faire regarder comme une substance combustible simple , a Ă©galement la propriĂ©tĂ© de dĂ©composer le gaz oxygĂšne & d’enlever sa base au calorique mais l’acide qui rĂ©sulte de cette combustion ne se condense pas au degrĂ© de pression & de tempĂ©rature dans lequel nous vivons ; il demeure dans l’état de gaz , 8c il faut une grande quantitĂ© d’eau pour Pabsorber. Cet acide, au surplus, a toutes les propriĂ©tĂ©s communes aux acides , mais dans un degrĂ© plus foible, & il s’unit comme eux Ă  toutes les bases susceptibles de former des sels neutres. On peut opĂ©rer la combustion du charbon, comme, celle du phosphore, sous une cloche de verre A, planche IV, figure 3 , remplie de gaz oxygĂšne, & renversĂ©e dans du mercure mais comme la chaleur d’un fer chaud & mĂȘme rouge, ne suffiroit pas pour l’allumer, on ajoute par-deĂ­ĂŹus le charbon, un petit fragment d’a- madoue & un petit atome de phosphore. On allume facilement le phosphore avec un fer rouge ; l’inflammation se communique ensuite a l’amadoue, puis au charbon. On trouve le dĂ©tail de cette expĂ©rience, Eij 68 Combustion Charbon. MĂ©moires de l’AcadĂ©mie, annĂ©e 1781, page 448. On y verra qu’il faut 72 parties d’oxygĂšne en poids, pour en saturer 28 de charbon, & que l’acide aĂ©riforme qui est produit, a une pesanteur justement Ă©gale Ă  la somme des poids du charbon & de l'oxygĂšne qui ont servi Ă  le former. Cet acide aĂ©riforme a Ă©tĂ© nommĂ© air fixe, ou air fixĂ© par les premiers Chimistes qui l'on t dĂ©couvert ; ils ignoroient alors si c’étoit de l’air semblable Ă  celui de l’atmosphĂšre ou un autre fluide Ă©lastique, viciĂ© & gĂątĂ© par la combustion ; mais puisqu'il est constant aujourd’hui que cette substance aĂ©riforme est un acide, qu’il se forme comme tous les autres acides , par l’oxygĂ©nation d’une base, il est aisĂ© de voir que le nom d’air fixe ne lui convient point. Ayant essayĂ©, M. de la Place & moi, de brĂ»ler du charbon dans {'appareil propre Ă  dĂ©terminer la quantitĂ© de calorique dĂ©gagĂ©e, nous avons trouvĂ© qu’une livre de charbon en brĂ»lant, fondoit 96 liv. 6 onces de glace 2 liv. 9 onces, 1 gros, 10 grains d’oxygĂšne se combinent avec le charbon dans cette opĂ©ration, & il se forme 3 liv. 9 onces, 1 gros, 10 grains de gaz acide ce gaz pĂšse o, gram 693° le pouce cube, ce qui donne 34242 pouces cubiques pour le volume total de gaz acide qui se De la formation des Acides. 69 forme par la combustion d’une livre de charbon. Je pourroĂŹs multiplier beaucoup plus les exemples de ce genre, & faire voir par une fuite de faits nombreux, que la for^nion des acides s’opĂšre par l’oxygĂ©nation d’une substance quelconque; mais la marche que je me fuis engagĂ© Ă  suivre & qui consiste Ă  ne procĂ©der que du connu Ă  l’inconnu , & Ă  ne prĂ©senter au Lecteur que des exemples puisĂ©s dans des choses qui lui. ont Ă©tĂ© prĂ©cĂ©demment expliquĂ©es , ro’empĂȘche. d’anticiper ici fur les faits. Les trois exemples, d’ailleurs que je viens de citer, suffisent pour donner une idĂ©e claire & prĂ©cise de la maniĂšre dont fe forment les acides. On voit que l’oxi- gĂšne est un principe commun Ă  tous, & que c’est lui qui constitue leur aciditĂ© ; qu’ils font ensuite diffĂ©renciĂ©s les uns des autres par la. nature de la substance acidifiĂ©e. U faut donc distinguer dans tout acide , la base acidisiable Ă  laquelle M. de Morveau a donnĂ© le nom det radical, & le principe acidifiant, c’est-Ă -dire* tfoxigĂšne. 7 Nomenclature p es Acides. CHAPITRE VI. De la nomenclature des Acides en gĂ©nĂ©ral , & particuliĂšrement de ceux tirĂ©s du salpĂȘtre & dit sel marin, Rien n’est plus aifĂ©, d’apçÚs les principes posĂ©s dans le Chapitre prĂ©cĂ©dent, que d’éta- blir une nomenclature mĂ©thodique des acides le mot acide fera le nom gĂ©nĂ©rique; chaque acide, fera ensuite diffĂ©renciĂ© dans le langage comme, il Test dans la nature, par le nom de fa base, on de son radical. Nous nommerons donc acides çn gĂ©nĂ©ral, le rĂ©sultat de la combustion ou de, l’oxygĂ©nation du phosphore, du soufre & du charbon. Nous nommerons le premier de ees rĂ©sultats acide phosphorique, le sçcond acide, sulfurique, le troisiĂšme acide carbonique. De mĂȘme, dans toutes les occasions qui pourront se prĂ©senter, nous emprunterons du nom de la base la dĂ©signation spĂ©cifique de çhaque acide. Mais une circonstance remarquable que prĂ©sente l’oxygĂ©nation des corps combustibles, & en gĂ©nĂ©ral, d’une partie des corps qui se transforment en acides, c’est qu’iĂ­s font susceptr» DlFFÉRENS DEGRÉS d’oxiGÉNATION. 7I blĂ©s de diffĂ©rens degrĂ©s de saturation ; & les acides qui en rĂ©sultent, quoique formĂ©s de la combinaison des deux mĂȘmes substances, ont des propriĂ©tĂ©s fort diffĂ©rentes, qui dĂ©pendent de la diffĂ©rence de proportion. L’acide phosphorique , & sur - tout l’acide sulfurique, en fournissent des exemples. Si le soufre est combinĂ© avec peu d’oxygĂšne, il forme Ă  ce premier degrĂ© d’oxigĂ©nation un acide volatil, d’une odeur pĂ©nĂ©trante , & qui a des propriĂ©tĂ©s toutes particuliĂšres. Une plus grande proportion d’oxygcne le convertit en un acide fixe , pesant, sans odeur, & qui donne dans les combinaisons des produits fort diffĂ©rons du premier. Ici le principe de notre mĂ©thode de nomenclature sembĂźoit se trouver en dĂ©faut, & il paroiĂ­soit difficile de tirer du nom de la base acidisiable deux dĂ©nominations qui exprimassent, fans circonlocution & fans pĂ©riphrase , les deux degrĂ©s de saturation. Mais la rĂ©flexion , & plus encore peut-ĂȘtre la nĂ©cessitĂ©, nous ont ouvert de nouvelles ressources , & nous avons cru pouvoir nous permettre d’exprimer les variĂ©tĂ©s des acides, par de simples variations dans les terminaisons. L’acide volatil du soufre avoit Ă©tĂ© dĂ©signĂ© par Stahl sous le nom d’acide sulfureux nous lui avons conservĂ© ce nom , & nous avons donnĂ© celui- de sulfurique Ă  l’acide du soufre Eiv 72 Acides en eux et en j qu es* çomplettement saturĂ© d’oxygĂšne. Nous dirons donc , en nous servant de ce nouveau langage, que le soufre, en se combinant avec l’oxygĂČne, est susceptible de. deux degrĂ©s de saturation j le premier constitue l'acide sulfureux , qui eĂ­l pĂ©nĂ©trant & volatil ; le second constitue l’acide fui su tique , qui est inodore & fixe. Nous adopterons ce mĂȘme çhangement de terminaison, pour tous les acides qui prĂ©senteront plusieurs degrĂ©s de saturation ; nous aurons donc Ă©galement un acide phofphoretix & un acide phosphorique , un acide açéteux & un acide acĂ©tique , & ainsi dçs autres. Toute cette partie de la chimie atiroit Ă©tĂ© extrĂȘmement simple , & la nomenclature des acides n’auroit rien prĂ©sentĂ© d’embarrassant, si , lors de la dĂ©couverte de chacun d’eux , on çut connu son radical ou sa base acidiĂ­iable. L’a- çide phosphorique, par exemple, n’a Ă©tĂ© dĂ©couvert que postĂ©rieurement Ă  la dĂ©couverte, du phosphore, & le nom qui lui a Ă©tĂ© donnĂ© 3 Ă©tĂ© dĂ©rivĂ© en consĂ©quence de celui de la base açidisiable dont il est formĂ©. Mais lorlqu’au contraire l’acide a Ă©tĂ© dĂ©couvert avant la base, ou plutĂŽt lorsqu’à I’époque oĂč l’acide a çtĂ© dĂ©couvert, on ignoroit quelle Ă©toit la base acidisia- ble Ă  laquelle il appartenoit, alors on a donnĂ©, Ă  l’acide & Ă  la base des npms qui q’avoiepç Radicaux inconnus. 73 aucun rapport entr’eux , & non- seulement on a surchargĂ© la mĂ©moire de dĂ©nominations inutiles , mais encore on a portĂ© dans l’esprit de$ commençans & mĂȘme des Chimistes consommĂ©s* des idĂ©es fausses que le tems seul & la rĂ©flexion peuvent effacer. Nous citerons pour exemple l’acide du soufre. C’est du vitriol de fer qu’on a retirĂ© cet acide dans le premier Ăąge de la Chimie ;& on l’a nommĂ© acide vitriolique , en empruntant son nom de celui de la substance dont il Ă©toit tirĂ©. On ignoroit alors que cet acide fĂ»t le mĂȘme que celui qu’on obtenoit du soufre par la combustion. II en est de mĂȘme de l’acide aĂ©riforme au- quel on a donnĂ© originairement le nom d’air fixe ; on ignoroit que cet acide fĂ»t le rĂ©sultat de la combinaison du carbone avec l’oxygĂšne. De-lĂ  une infinitĂ© de dĂ©nominations qui lui ont Ă©tĂ© donnĂ©es & dont aucune ne transmet des filĂ©es justes. Rien ne nous a Ă©tĂ© plus facile que de corriger Ă  de modifier l’ancien langage Ă  l’égard de ces acides nous avons converti le nom d’acide vitriolique en celui d’acide sulfu- rique, & celui d’air fixe en celui d’acide carbonique ; mais il ne nous a pas Ă©tĂ© possible de suivre le mĂȘme plan Ă  l’cgard des acides dont U base nous ctoit inconnue. Nous nous som- Jzi. Acr-BE M U R I A T I- J ÎJ- J. mes trouves alors forcĂ©s de prendre une mar- che inverse ; & au lieu, de conclure le nonv de Facide de celui de la base » nous avons, nommĂ© au contraire la base d’aprĂšs la dĂ©nomination de 1acide. C’est ce qui nous est arrivĂ© pour Facide qu’on retire du. sel marin ou, fĂšl de cuisine. II suffit, pour dĂ©gager cet acide,, de verser de Facide sulfurique sur du sel marin t aussitĂŽt il se fait une vive effervescence, iĂ­ s’élcve des vapeurs blanches d’une odeur- tres-pĂ©nĂ©trante , & en faisant lĂ©gĂšrement chausser, on dĂ©gage tout Facide. Comme il est naturellement dans FĂ©tat de gaz au degrĂ© de- tempĂ©rature & de pression dans lequel rious vivons, il faut des pour le retenir. L’appareil. le plus commode & le plus simple pour les expĂ©riences en petit,consiste en une petite cornue G, planche ts,fig- 5,, dans laquelle on introduit du sel marin bien. sec ; on verse dessus de Facide sulfurique concentrĂ© , & auĂ­si-tĂŽt on engage le bec de la cor- uuĂ© sous de petites jarres ou cloches de verre A , meme figure , qu’on a prĂ©alablement rem-, plies de mercure. A mesure que le gaz acide se dĂ©gage , il passe dans la jarre & gagne le haut en dĂ©plaçant le mercure. Lorsque le dĂ©n. gagement se rallentit, on chauffe lĂ©gĂšrement & on augmente le feu jusqu’à ce qu’il ne passe- Base mĂ»ri a-tiquĂ©. plus rien. Cet acide a une grande affinitĂ© avec l’eau , & cette derniĂšre en absorbe une Ă©norme quantitĂ©. On peut s’en assurer en introduisant une petite couche d’eau dans la jarre de verre qui le contient; en un instant l'acide se combine avec elle & disparoĂźt en entier. On pro- Ă­ĂŹte de cette circonstance dans les laboratoires & dans les arts, pour obtenir l’acide du sel marin sous la forme de liqueur. On se sert Ă  cet esse t de I’appareil reprĂ©sentĂ© planche. IV , figure premiere. II consiste i°. dans une cornue A, oĂč l’on introduit le sel marin, & dans laquelle on verse de l’acide sulfurique par la tubulure H ; 2°. dans un ballon e destinĂ© Ă  recevoir la petite quantitĂ© de liqueur qui se dĂ©gage ; 3 0 . dans une fuite de bouteilles Ă  deux gouleaux L L' L" L'", qu’on remplit d’eau Ă  moitiĂ©. Cette eau est destinĂ©e Ă  absorber le gaz acide qui se. dĂ©gage pendant la distillation. Cet appareil est plus amplement dĂ©crit dans la derniĂšre partie de cet Ouvrage. ne soit encore parvenu ni Ă  composer , ni Ă  dĂ©composer l’acide qu’on retire du sel marin, on ne peut douter cependant qu’iĂ­ ne soit formĂ©, comme tous les autres, de la rĂ©union d’une base acidisiable avec l’oxygĂšne. Nous avons nommĂ© cette base inconnue baje muria- tique^ radical miinaĂĄqiie , en empruntant ce 75 Acide murtatique. nom , Ă  l’exemple de M. Bergman & de M. dĂš Morveau, du mot latin murĂŹa , donnĂ© anciennement an sel marin. Ainsi, sans pouvoir dĂ©^ terminer quelle est exactement la composition de l’acide muriatiqite , nous dĂ©signerons fous cette dĂ©nomination un acide volatil, dont l’état naturel est d’étre fous forme gazeuse au degrĂ© de chaleur & de pression que nous Ă©prouvons,, qui fe combine avec l’eau en trĂšs-grande quantitĂ© & avec beaucoup de facilitĂ© ; enfin dans. lequel le radical acidisiable tient si fortement Ă  l’oxygĂšne , qu’on ne connoĂźt jufqu’à prĂ©sent aucun moyen de les sĂ©parer. Si un jour on vient Ă  rapporter le radical muriatique Ă  quelque substance connue , il faudra. bien alors changer fa dĂ©nomination & lui donner un nom analogue Ă  celui de la base dont la nature aura Ă©tĂ© dĂ©couverte. L’acide muriatique prĂ©sente au surplus une circonstance trcs-remarquable ; il est , comme l’acide du soufre & comme plusieurs autres, susceptible de diffĂ©rons degrĂ©s d’oxj^Ă©nation ; mais l’exccs d’oxygĂšne produit en lui un effet- tout contraire Ă  celui qu’il produit dans l'acide du soufre. Un premier degrĂ© d’oxygĂ©nation transforme le soufre en un acide gazeux volatil, qui ne fe mĂȘle qu’en petite quantitĂ© avec Feau ; c’est celui que nous dĂ©signons avec Stahl Acide muriĂ tiquĂš oxygĂ©nĂ©. 77 sons le nom d’acide sulfureux. Une dose plus forte d’oxygĂšne le convertit en acide sulfuri- que, c’est-Ă -dire en un acide qui prĂ©sente des qualitĂ©s acides plus marquĂ©es, qui est beaucoup plus fixe, cjui ne peut exister dans PĂ©tat de gaz qu’à une haute tempĂ©rature, qui n’a point d’o- deur & qui s’unit Ă  Peau en tres-grande quantitĂ©. C’eĂ­t le contraire dans Pacide muriatique* Paddition d’oxygĂšne le rend plus volatil, d’une odeur plus pĂ©nĂ©trante, moins miscible Ă  Peau, & diminue ses qualitĂ©s acides. Nous avions d’a- bord Ă©tĂ© tentĂ©s d’exprimer ces deux degrĂ©s de saturation, comme nous PĂźivions fait pour Pacide du soufre , en faisant varier les terminaisons. Nous aurions nommĂ© Pacide le moins saturĂ© d’oxygĂšne acide murĂŹateux, Sc le plus saturĂ© acide muriatique ; mais nous avons cru que cet acide qui prĂ©sente des rĂ©sultats particuliers , Sc dont on ne connoĂźt aucun autre exemple en Chimie, demandoit une exception, Sc nous nous sommes contentĂ©s de le nommer acide muriatique oxygĂ©nĂ©. II est un autre acide que nous nous contenterons de dĂ©finir , comme nous Pavons fait pour Pacide muriatique , quoique fa base soit mieux connue c’est celui que les Chimistes ont dĂ©signĂ© jusqu’ici sous le nom d’acide nitreux. Cet acide se tire du nitre ou salpĂȘtre par des 78 Acide nitrique; proccdĂ©s analogues Ă  ceux qu’on emploie pont obtenir [’acide nniriatique. C’est Ă©galement par l’intermcde de l’acide sulfurique qu’on le chaise de la base Ă  laquelle il est uni, & l’on se sert de mĂȘme Ă  cet effet de l’appareil reprĂ©sentĂ© planche IV, fig . i. A mesure que l’acide passe il est absorbĂ© par seau des bouteilles L L' V L'" qui devient d’abord verte , puis bleue, & enfin jaune, suivant le degrĂ© de concentration dĂ« l’acide. II se dĂ©gage pendant cette opĂ©ratioii une grande quantitĂ© de gaz oxygĂšne mĂȘlĂ© d’un peu de gaz azotique. L’acide qu’on tire ainsi du salpĂȘtre , est composĂ© , comme tous les autres , d’oxygĂšne uni Ă  une base acidisiable, & c’est mĂȘme le premier dans lequel l’existence de l’oxygĂšne ait Ă©tĂ© bien dĂ©montrĂ©e. Les deux principes qui le constituent tiennent peu ensemble , & ĂČn les sĂ©pare aisĂ©ment en prĂ©sentant Ă  l’oxygĂšne une substance avec laquelle il ait plus d’affinitĂ© qu’il n’en a avec la base acidisiable qui constitue l’acide du nitre. C’est par des expĂ©riences de ce genre qu’on est parvenu Ă  reconnoĂźtre que l’a- zote ou base de la mofĂšte entroit dans fa composition , qu’elle Ă©toit fa base acidisiable. L’a- zote est donc vĂ©ritablement le radical nitrique, ou l’acide du nitre est un vĂ©ritable acide azotique. On voit donc que pour ĂȘtre d’accord ÀCIDÈ NITRIQUE; 79 Ă vec nous-mĂȘmes & avec nos principes, nous aurions cĂŹĂą adopter Pune 011 l’autre de ces maniĂšres de nous Ă©noncer. Nous en avons Ă©tĂ© dĂ©tournĂ©s cependant par diflerens motifs ; d's- bord iĂź nous a paru difficile de changer ĂŹe nom de nitre ou de salpĂȘtre gĂ©nĂ©ralement adopte dans les arts, dans la sociĂ©tĂ© & dans la Chimie. Nous n’avons pas cru, d’un autre cĂŽte» devoir donner Ă  l’azote le nom de radical nitrique , parce que cette substance est Ă©galement ĂŹa base de Palkali volatil ou ammoniaque , comme Pa dĂ©couvert M. Berthoilet. Nous continuerons donc de dĂ©signer fous le nom d’azote la base de la partie non respirable de Pair atmosphĂ©rique, qui est en mĂȘme teins le radical nitrique & le radical ammoniaque. Nous conserverons Ă©galement ĂŹe nom de nitreux & de nitrique Ă  l’acide tirĂ© du nitre ou salpĂȘtre. Plusieurs Chimistes d’un grand poids ont dĂ©sapprouvĂ© notre condescendance pour les ancien*- nĂ©s dĂ©nominations ; ils auroient prĂ©fĂ©rĂ© qus nous eussions dirigĂ© uniquement nos efforts vers 3 a perfectiotr de la nomenclature , que nous eussions reconstruit PĂ©disice du langage chimique de fond en comble, fans nous embarrasser de le raccorder avec d’anciens usagĂ©s dont le teins effacera insensiblement Ie souvenir Sc c’est ainsi que nous nous sommes 80 Acide nitrique. trouves exposĂ©s Ă  la fois Ă  la critique Sc aux plaintes des deux partis opposĂ©s. L’acide dti nitre est susceptible de se prĂ©senter dans un grand nombre d’états qui dĂ©pendent du degrĂ© d’oxygĂ©nation qu’il a Ă©prouvĂ©, c’est-Ă -dire, de la proportion d’azote Sc d’oxy- gĂšne qui entre dans fa composition. Un premier degrĂ© .d’oxygĂ©nation de l’azote constitue un gaz particulier que nĂČuS continuerons de dĂ©signer fous le nom de gaz nitrĂ«ux il est composĂ© d’environ 2 parties en poids d’oxygcne Sc d’une d’azote, & dans cet Ă©tat il est immisci- ble Ă  seau. II s’en faut beaucoup que l’azote dans ce gaz soit saturĂ© d’oxygcne, il lui reste au contraire une grande affinitĂ© pour ce principe, & il sattire avec une telle activitĂ© , qu’il l’enlcve mĂȘme Ă  Pair de l’atmosphĂšre sitĂŽt qu’il est ert contact avec lui. La combinaison dil gaz ni- treux avec Pair de l’atmosphĂšre est mĂȘme devenue un des moyens qu’on emploie pour dĂ©terminer la quantitĂ© d’ûxigĂšne contenu dans ce dernier, & pour juger de son degrĂ© de salubritĂ©. Cette addition d’oxygcne convertit le gaz nitreux en un acide puissant qui a une grande affinitĂ© avec seau , & qui est susceptible lui- mĂȘme de dissĂ©rens degrĂ©s d’oxygĂ©nation. Si la proportion de I’oxygĂšne & de l’azote est au- destous de trois parties contre une, l’acide est rouge ÎDiffĂ©rens Ă©tats de t’AcĂŻde nĂŻtri'qi>e. Si rouge & fumant dans cet Ă©tat nous le nommons acide nitreux ; on peut en le faisant lĂ©gĂš- ‱ rement chauffer > en dĂ©gager du gaz nitreux. Quatre parties d’oxygĂšne contre une rì’azote donnent un acide blanc & fans couleur, plus fixe au feu que Je prĂ©cĂ©dent, qui a moins d’o- deur , & dont les deux principes constitutifs plus solidement combinĂ©s nous lui avons donnĂ©, d’aprĂšs les principes expofĂ©s ci-delĂ­us* Ăźe nom d’acide nitrique. Ainsi l’acide nitrique est l’acide du nitrĂš surcha'-gĂ© d’oxygĂšne 5 Pacide nitreux est l’acide du nitre surchargĂ© d’azote , ou , ce qui est la mĂȘme chose , de gaz nitreux ; ensin le gaz nitreux est l’azote qui n’est point assez saturĂ©e d’oxygĂšne pour avoir les propriĂ©tĂ©s des acides. C’est ce que nous nommerons plus bas urt bxide. S2 CalcĂ­nation des MĂ©taux. CHAPITRE VII. De la dĂ©composition du Ga ç oxygĂšne par les mĂ©taux , & de la formation des Oxtdes me- tdlliques. Lorsque les substances mĂ©talliques font Ă©chauffĂ©es Ă  un certain degrĂ© de tempĂ©rature, l’oxygĂšne a plus d’astinitĂ© avec elles qu’avec le calorique en consĂ©quence toutes les substances mĂ©talliques, Ă­ĂŹ on en excepte 1 or, f argent & le platine, ont la propriĂ©tĂ© de dĂ©composer le ga z oxygĂšne, de s’emparer de fa base & d’en dĂ©gager le calorique. On a dĂ©jĂ  vu plus haut comment s’opĂ©roit cette dĂ©composition de ' l’air par le mercure & par le fer ; on a observĂ© j que la premiĂšre ne pouvoir ctre regardĂ©e que , comme une combustion lente; que la derniĂšre 2 u contraire Ă©toit trÚí-rapide & accompagnĂ©e d’une flamme brillante. S’il est nĂ©cessaire d’em- j ployer un certain degrĂ© de chaleur dans ces j opĂ©rations , c’est pour Ă©carter les unes des autres les molĂ©cules du mĂ©tal , & diminuer i leur affinitĂ© d’aggrĂ©gation, ou ce qui est la mĂȘme 1 chose, l’attraction qu’elles exercent les unes fur ! les autres. j Les substances mĂ©talliques pendant leur calci- Leur combinaison avec l’oxygĂšne. 8z nation augmentent de poids Ă  proportion de Poxygcne qu’elles absorbent ; en mĂȘmetems elles perdent leur Ă©clat mĂ©tallique & se rĂ©duisent en une poudre terreuse. Les mĂ©taux dans cet Ă©tat ne doivent point ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme entiĂšrement saturĂ©s d’oxygĂšne , par la raison que leur action sur ce principe est balancĂ©e par la force d’attraction qu’exerce sur lui le calorique. L’oxygcne dans la calcination des mĂ©taux, obĂ©it donc rĂ©ellement Ă  deux forces, Ă  celle exercĂ©e par le calorique, Ă  celle exercĂ©e par le mĂ©tal ; il ne tend Ă  s’unir Ă  ce dernier qu’en raison de la diffĂ©rence de ces deux forces, de l’exccs de Pu ne fur l’autre, Sc ce; excĂšs en gĂ©nĂ©ral n’est pas fort considĂ©rable. Audi les substances, mĂ©talliques , en s’oxygĂ©nant dans Pair & dans le gaz oxygĂšne , ne se convertissent - elles point en acides, comme le soufre, le phosphore & le charbon il se forme des substances intermĂ©diaires qui commencent Ă  sc rapprocher de PĂ©tĂąt salin , mais qui n’ont pas encore acquis toutes les propriĂ©tĂ©s salines. Les anciens ont donnĂ© le nom de chaux, non-seulcment aux mĂ©taux amenĂ©s Ă  cet Ă©tat, mais encore Ă  toute substance qui avoit Ă©tĂ© exposĂ©e long-tems Ă  Paction du feu fans se fondre. Ils ont fait en consĂ©quence du mot chaux un nom gĂ©nĂ©rique, Sc ils ont confondu sous ce nom , & la pierre calcaire, Fij 84 DxS OXIÛES MÉTALLIQUES, qui d’un sel neutre qu’elle Ă©toit avant la calcĂŹ- nation, se convertit au feu en un alkali terreux, cn perdant moitiĂ© de son poids , & les mĂ©taux qui s’aĂ­Tocient par la mĂȘme opĂ©ration une nouvelle substance dont la quantitĂ© excĂšde quelquefois moitiĂ© de leur poids , Sc qui les rapproche de l’état d’acide. 11 auroit Ă©tĂ© contraire Ă  nos principes de 'classer fous un mĂȘme nom des substances si diffĂ©rentes, & fur - tout de conserver aux mĂ©taux une dĂ©nomination si propre Ă  faire naĂźtre des idĂ©es fausses. Nous avons en consĂ©quence proscrit l’exprestion de chaux mĂ©talliques , & nous y 'avons substituĂ© celui d 'oxides y du grec cĂŻuç. On voit d’àprĂšs cela combien le langage que nous avons adoptĂ© est fĂ©cond Sc expressif ; un premier degrĂ© d’oxygĂ©nation constitue les oxi- des ; un second degrĂ© constitue les acides terminĂ©s en eux , comme l’acide nitreux, l’acide sulfureux ; un troisiĂšme degrĂ© constitue les acides en ique , tels que í’acide ni nique , l’acide sulfurisĂ© i enfin nous pouvons exprimer un quatriĂšme degrĂ© d’oxigĂ©uation des substances, en ajoutant l’cpithĂšte Ă 'oxygĂ©nĂ© , comme nous l’avons admis pour l’acide muriatique oxygĂ©nĂ©. Nous ne nous sommes pas contentĂ©s de dĂ©signer fous le nom cYox 'cdes la combinaison des mĂ©taux avec soxygĂšne ; nous n’avons fait au- Des Oxides mĂ©talliques. 85 curie difficultĂ© de nous en servir pour exprimer le premier degrĂ© d’oxygĂ©nation de toutes les substances, celui qui, fans les constituer acides, les rapproche de l’état salin. Nous appellerons, donc oxĂŹde de soufre , Je soufre devenu mou par un commencemqjp-de combusti'cÂŁi ; nous appellerons oxide de phosphore la substance jaune que laisse, le phosphore quand il a brĂ»lĂ©. Nous dirons, de mĂȘme que le gaz nitreux, qui est le premier degrĂ© d’oxygĂ©nation de l'a- zote, est un oxide d’azote. EniĂŹn le rĂšgne vĂ©gĂ©tai 8c le rĂšgne animal auront leurs oxides, 8c je ferai voir dans la fuite combien ce nouveau langage jettera de lumiĂšres fur toutes les. opĂ©rations de sart 8c de la nature. Ăłri parvient Ă  continuer trĂšs-long-tems la combustion. J’ai donnĂ© ailleurs la description des appareils que j’ai employĂ©s pour cette expĂ©rience, & j’ai expliquĂ© comment ĂŽn parvient Ă  mesurer! les quantitĂ©s de gaz consommĂ©s avec une rigoureuse exactitude. Voye^ la troisiĂšme partie dĂš icet Ouvrage. Effet. A mesure qĂșe la combustion s’opĂšre, il se dĂ©pose de i’ùan sur les parois intĂ©rieures du ballon oĂč matras la quantitĂ© de cette eau augmente peu Ă  peu ; elle se rĂ©unit en grosses goĂ»tes qui coulent & se rassemblent dans le fond dĂč vase. En pesant le matras avant & aprĂšs l’opĂ©ration» il est facile de connoĂźtre lĂĄ quantitĂ© d’eau qui ñ’est ainsi rassemblĂ©e. On a donc dans cette expĂ©- G Sj roc Recomposition de l’Eùßt; rience une double vĂ©rification ; d’une part le poids des gaz employĂ©s , de l’autre celui de Peau formĂ©e, & ces deux quantitĂ©s doivent ĂȘtre Ă©gales. C’est par une expĂ©rience de ce genre que nous avons reconnu, M. M enfui er 8Ă­ moi , qu’il falloit 8y parties en poids d’oxy- gĂšne, & is parties Ă©galement en poids d’hy- drogĂšne , pour composer ioo parties d’eau. Cette expĂ©rience qui n’a point encore Ă©tĂ© publiĂ©e , a Ă©tĂ© faite en prĂ©sence d’une Commission nombreuse de l’AcadĂ©mie ; nous y avons apportĂ© les attentions les plus scrupuleuses, & nous avons lieu de la croire exacte Ă  un deux- centiĂšme prĂšs tout au plus. Ainsi, soit qu’on opĂšre par voie de dĂ©composition ou de recomposition , on peut regarder comme constant & aussi bien prouvĂ© qu’on puisse le faire en Chimie & en Physique , que l’eau n’est point une substance simple ; qu’elle est composĂ©e de deux principes, l’oxygĂšne & Phy- drogĂšne , & que ces deux principes sĂ©parĂ©s I’un de 1’autre, ont tellement d’affinitĂ© avec le calorique , qu’ils ne peuvent exister que fous forme de gaz, an degrĂ© de tempĂ©rature & de pression dans lequel nous vivons. Ce phĂ©nomĂšne de la dĂ©composition de la recomposition de I’eau s’opĂšre continuellement fous nos yeux, Ă  la tempĂ©rature de l’atmosphĂšrç Fermentation et VĂ©gĂ©tation, ioi & par l’esset des affinitĂ©s composĂ©es C’est Ă  cette dĂ©composition que font dus, comme nous le verrions bientĂŽt, au moins jufqu’à un certain point, les phĂ©nomĂšnes de la fermentation spiritueuse , de la putrĂ©faction , & mĂȘme de la vĂ©gĂ©tation. II est bien extraordinaire qu’elle ait Ă©chappĂ© jufqu’ici Ă  l'Ɠil attentif des Physiciens & des Chimistes, & on doit en conclure quĂ© dans les sciences comme dans la morale il est difficile de vaincre les prĂ©jugĂ©s dont on a Ă©tĂ© originairement imbu , & de suivre une autre route que celle dans laquelle on est accoutumĂ© de marcher. Je terminerai cet article par une expĂ©rience beaucoup, moins probante que celles que j’ai prĂ©cĂ©demment rapportĂ©es , mais qui m’a paru cependant faire plus d’impreffion qu’aucune autre fur un grand nombre de personnes. Si on brĂ»le une livre ou seize onces d’efprit-de- vin ou alkool dans un appareil propre Ă  recueillir toute l’eau qui fe dĂ©gage pendant la combustion , on en obtient 17 Ă  18 onces i. Or une matiĂšre quelconque ne peut rien fournir dans une expĂ©rience au-delĂ  de la totalitĂ© de 1 Voyez la description de cet appareil dans la, troisiĂšme partie de cet Ouvrage,. Giij Ăźq2 Combustion de l’Aikooi. son poids; il faut donc qu’il s’ajouteune autre substance Ă  Fesprit-de-vin pendant sa combustion or j’ai fait voir que cette autre substance Ă©toit la base de Fair, FoxygĂšne. L’esprit-de- vin contient donc un des principes de l’eau , l ’hydrogĂšne ; & c’est Pair de FatmofphĂšre qui fournit Fautre, Y oxygĂšne nouvelle preuve que ’eau est unç substance composĂ©e, Mesure de la quant, de Calorique, ioj CHAPITRE IX. De la quantitĂ© de Calorique qui se dĂ©gage des diffĂ©rentes ejpĂšces de combustion . -Nous avons vu qu’en opĂ©rant nne combustion quelconque dans une sphĂšre de glace creuse, 8c en fournissant pour sentretenir de l’air Ă  zcro du thermomĂštre, la quantitĂ© de glace fondue dans l’intĂ©rieur de la sphĂšre , donnoit une mesure , sinon absolue, dn moins relative des quantitĂ©s de calorique dĂ©gagĂ©. Nous avons donnĂ©, M. de la Place & moi, la description de l’appareil que nous avons employĂ© dans ce genre d’expĂ©riences. f'oye* MĂ©moires de l’Acad. des Sciences, annĂ©e 1780, page 3J5'. Voye^ aussi la s partie de cet Ouvrage. Ayant essayĂ© de dĂ©terminer les quantitĂ©s de glace qui se soudoient par la combustion de trois des quatre substances combustibles simples, savoir, le phosphore, le carbone & l’hydrogĂšne, nous avons obtenu les rĂ©sultats qui suivent. Pour la combustion d’une livre de phosphore ..100 livres de glace. Pour la combustion d’une livre de carbone , ..§6 liv- - - 8 onces. G iv 'G4 Mesure de la quant, de Calorique, Pour la combustion daine livre de gaz hy-j flrogĂšne, 295 livres § onces 3 gros & demi, La substance qui se forme par le rĂ©sultat de la combustion du phosphore, Ă©tant un acide concret, il est probable qu’il reste trcs-peu de Calorique dans cet acide , & que par consĂ©quent cette combustion fournit un moyen de connpxtre , Ă  trĂšs-peu de chose prĂšs , la quantitĂ© de calorique contenue dans le gaz oxygĂšne. Mais quand on voudroit supposer que l’acide phosphorique retient encore une quantitĂ© considĂ©rable de calorique , comme le phosphore en comenoit aussi une portion avant la çombustion , l’erreur ne pourroit jamais ĂȘtre que de la diffĂ©rence , & par consĂ©quent de peu d'impprtance. J’ai fait voir , page 60, qu’une livre de phosphore en brĂ»lant absorboit x livre 8 onces d’oxygĂšne ; & puisqu’il y a en mĂȘme tems 100, livres de glace fondue , il en rĂ©sulte que la quantitĂ© de calorique contenue dans une livre de gaz oxygĂšne , est capable de faire fondre 66 livres 10 onces y gros 24 grains de glace. Une livre de charbon en brĂ»lant ne fait fondre que 96 livres 8 onces de glace ; mais il en mĂȘme tems 2 livres 9 onces 1 gros. 10 grains de gaz oxygĂšne. Or, en partant des, rĂ©sultats obtenus dans la combustion du phoft Mesure de la quant, de Calorique, ioy phore, 2 liv. 9 onc. 1 gros 10 grains de gaz oxygĂšne, devroient abandonner assez de calorique pour fondre 171 livres 6 onces y gros de glace. II disparoĂźt donc dans cette expĂ©rience une quantitĂ© de calorique qui auroit Ă©tĂ© suffisante pour faire fdlidre 74 liv. 14 onc, y gros de glace ; mais comme l’acĂŹde carbonique n’est point , comme le phosphorique , dans l’état concret aprĂšs la combustion , qu’il est au contraire dans l’état gazeux , il a fallu nĂ©cessaire^ ment une quantitĂ© de calorique pour le porter Ă  cet Ă©tat, & c’est cette quantitĂ© qui se trouve uranquante dans la combustion cirdessus. En la divisant par le nombre de livres d’acide car-, bonique qui se forment par la combustion d’une livre de charbon , on trouve que la quantitĂ© de calorique nĂ©cessaire pour porter une livre d’acide carbonique de l’état concret Ă  l’état gazeux j feroit fondre 20 liv. iy onces y gros de glace, On peut faire un semblable calcul sur la combustion de l’hydrogĂšne & sur la formation de l’eau ; une livre de ce fluide Ă©lastique abr sorbe en brĂ»lant y liv. jaone. y gros 24grains d’oxygçne , & fait fondre 2§y livres 9 onces, 3 gros & demi de glace. - Qr , y liv, 10 onces y gros 24 grains de gaz , en passant dç l’état aĂ©riforme Ă  l’état io 6 Mesure de la quant, de Calorique. solide, perdroient, d’aprĂšs les rĂ©sultats obtenus dans la combustion du phosphore, allez de calorique pour faire fondre une quantitĂ© de glace Ă©gale Ă  11 ne s’en dĂ©gage dans la combustion du gaz hydrogĂšne, liv. 377 onc. 12 gro, 3 que 295 . 2 3 i 11 en reste donc dans l’eau qui se forme, lors mĂȘme qu’elle efĂ­jamenĂ©e Ă  zĂ©ro du thermo- mĂštre, 82 9 7 ; Or, comme il se forme 6 liv. 10 onc. y gros 2 J. grains d’eau dans la combustion d’une livre de gaz hydrogĂšne , il en rĂ©sulte qu’il reste dans chaque livre d’eau , Ă  zĂ©ro du thermomĂštre » une quantitĂ© de calorique Ă©gale Ă  celle nĂ©cessaire pour fondre 12 liv. y onc. 2 gros 48 grains de glace. fans parler mĂȘme de celui- contenu dans le gaz hydrogĂšne , dont il est impossible de tenir compte dai s cette expĂ©rience, parce que nous n’en connoissons pas la quantitĂ©. D’oĂč l’on voit que l’eau , mĂȘme dans l’état de glace , contient encore beaucoup de calorique, & que l’oxygĂšne en conserve une quantitĂ© trĂšs-considĂ©rable en passant dans cette combinaison. De ces diverses tentatives on peut rĂ©sumer les rĂ©sultats qui suivent. Dans ea oombust. bu Phosphore, *07 Combustion du Phosphore. liv. onc» gros gr. QuantitĂ© de phosphore brĂ»lĂ© , i » » » QuantitĂ© de gaz oxygĂšne nĂ©cessaire pour la combustion, r 8 » QuantitĂ© d’acide. phosphorique obtenu, 2 8 » n QuantitĂ© de calorique dĂ©gagĂ© par la combustion d’une livre de phosphore, exprimĂ© par la quantitĂ© de livres de glace qu’il peut fon-r dre, 100,00000 QuantitĂ© de calorique dĂ©gagĂ© de chaque livre de gaz oxygĂšne dans la combustion du phosphore, 66,66667 QuantitĂ© de calorique qui se dĂ©gage dans la formation d’une livre d’acide phosphorique , 40,00000 QuantitĂ© de calorique restĂ© dans chaque livre d’acide phosphorique , ĂŹ 0,00000 On suppose ici que l’acide phosphorique ne conserve aucune portion de calorique, ce qui n’est pas rigoureusement vrai mais la quantitĂ© comme on l’a dĂ©jĂ  observĂ© plus haut en est probablement trĂšs-petite, & on ne la suppose Mile que faute de la pouvoir Ă©valuer. ĂŻoS Dans la combustion du Charbon» Combustion du Charbon. I,v. onc. gros gr. QuantitĂ© de charbon brĂ»lĂ©, l » » -» QuantitĂ© de gaz oxygĂšne absorbĂ© pendant la combustion, 2 9 1 10 QuantitĂ© d’acide carbonique formĂ©, 5 9 1 10 QuantitĂ© de calorique dĂ©gagĂ© par la combustion d’une livre de charbon , exprimĂ© par la quantitĂ© de livres de glace qu’il peut fondre , 96,70000 QuantitĂ© de calorique dĂ©gagĂ© de chaque livre de gaz oxygĂšne, 37,72823 QuantitĂ© de calorique qui se dĂ©gage dans la formation d’une livre de gaz. acide carbonique , 27,02024. QuantitĂ© de calorique que conserve une livre d’oxygĂšne dans cette combustion , 29,13844 QuantitĂ© de calorique nĂ©cessaire pour porter une livre d’acide carbonique Ă  l’état de gaz, 20,97962 Dans la coms. du Gaz hvdrogĂšne* iop Combujlion du Gaq_ hydrogĂšne . » \ a *' Vi onc s ros ĂȘ r * QuantitĂ© de gaz hydrogĂ©nĂ© brĂ»lĂ©, i » „ ,, QuantitĂ© de gaz oxygĂšne employĂ© pour la combultion , 5 10 5 2^ QuantitĂ© d’eau formĂ©e, 6 io ; 2^ QuantitĂ© de calorique dĂ©gagĂ© par la combustion d’une livre de gaz hydrogĂšne, 295,589^0 QuantitĂ© de calorique dĂ©gagĂ© par chaque livre de gaz oxygĂšne , QuantitĂ© de calorique qui se dĂ©gage pendant la formation d’une livre d’eau, QuantitĂ© de calorique que conserve une livre d’oxygĂšne dans fa combustion avec l’hydrogĂšne, QuantitĂ© de calorique que conserve une livre d’eau Ă  zĂ©ro, De la Formation de VAcide nitrique Lorsque l’on combine du gaz nitreux avec du gaz oxigĂšne pour former de l’acide nitrique ou nitreux, il y a une lĂ©gĂšre chaleur produite; mais elle est beaucoup moindre que celle qui 44 - 33 %° 14,50386 12,32823 Ăź io Dans la format, de l’Acide nitriq. a lieu dans les autres combinaisons de l’oxy- gĂšne ; d’oĂč il rĂ©sulte par une consĂ©quence nĂ©cessaire que le gaz oxygĂšne, en se fixant dans l’acide nitrique , retient une grande partie dii calorique qui lui Ă©toit combinĂ© dans TĂ©tĂąt dĂ© gaz. II n’est point impossible fans doute de dĂ©terminer la quantitĂ© de calorique qui se dĂ©gage pendant la rĂ©union des deux gaz, & on en concluroit facilement ensuite celle qui demeure engagĂ©e dans la combinaison. On par- Viendroit Ă  obtenir la premiĂšre de ces donnĂ©es* en opĂ©rant la combinaison du gaz nitreux & dii gaz oxygĂšne dans un appareil environnĂ© dĂ© glacĂ© mais comme il sĂ© dĂ©gage peu de calorique dans cette combinaison , on ne poĂčrroit rĂ©ussir Ă  en dĂ©terminer la quantitĂ© , qu’aĂștant qu’on opĂ©reroit trĂšs en grand avec des appareils embarrassans & compliquĂ©s ; & c’est cĂ© qui nous a empĂȘchĂ©s jusqu’ici, M. de la Place & moi, de la tenter. En attendant , on peut dĂ©jĂ  y supplĂ©er par des calculs qui ne peuvent pas s’écarter beaucoup de la vĂ©ritĂ©. Nous avons fait dĂ©tonner, M. de la Place & moi, dans un appareil Ă  glace une proportion convenable de salpĂȘtre & de charbon , & nous avons observĂ© qu’une livre de salpĂȘtre pouvoitj en dĂ©tonant ainsi, fondre 12 livres de glace. Mais une livre de salpĂȘtre > comme oĂ­i Dans la FormaĂ­. de l’Acide nitriq. m le verra dans la fuite , contient ; onc. gror grains grainĂ­* PotaOTe 7 6 31,84 - 4513,84. Acide sec 8 1 20,16 — 4720,16. Ft les 8 onces x gros 20 grains Ăź6 d’acide» font eux-mĂȘmes composĂ©s de onc, gros grains grains. OxygĂšne 6 3 66,34 — 373 8 > 34 * MofĂšte 1 5 23,82 — §61,82. On a donc rĂ©ellement brĂ»lĂ© dans cette opĂ©ra» lion 2 gros 1 grain j de charbon, Ă  l’aide de 3738, graÌBS 34, ou 6 onces 3 gros 66,8^34 d’oxygĂČne ; & puisque la quantitĂ© de glace fondue dans cette combustion a Ă©tĂ© de 12 livres, il en rĂ©sulte qu'u ne livre de gaz oxygĂšne brĂ»lĂ© de la mĂȘme maniĂšre, fondroit 2§,38320 A quoi ajoutant pour la quantitĂ© de calorique que conserve une livre d’oxygĂšne dans sa combinaison aveç le charbon, pour constituer l’acide carbonique dans l’état de gaz, & qui est, comme on l’a vu plus haut, de 29,13844 On a pour la quantitĂ© totale de calorique que contient une livre d’oxygĂšne, lorsqu’il est combinĂ© dans l’acide nitrique. 38,72164 txa Dans la fokmat. dĂ© l’AcĂ­dĂš ĂŹxitriqĂŹ On a vu par le rĂ©sultat de la combuĂ­lion du phosphore , que dans l’état de gaz oxygĂšne il en contenoit au moins Ăč6,6b66j Doue > en se combinant avec l’a- zote pour former de l’acide nitrique , il n’en perd quĂ© Des expĂ©riences ultĂ©rieures apprendront fi ce Ă­Ă©sultat dĂ©duit par le calcul, s’accorde aved des opĂ©rations plus directes. Cette Ă©norme quantitĂ© de calorique que l’oXy- gĂšne porte avec lui dans l’acide nitrique, ex^ plique pourquoi dans toutes les dĂ©tonations du nitre , ou pour mieux dire , dans toutes les occafions oĂč l’acide nitrique se dĂ©compose, il y a tin fi grand dĂ©gagement de calorique. CĂČmbujlion de la Bougiei AprĂšs avoir examinĂ© quelques cas de combustions simples, je vais donner des exemples de combustions plus composĂ©es ; je commence par la cire. Une livre de cette substance, Ăšn brĂ»lant paisiblement dans l’àpparĂšil Ă  glace destinĂ© Ă  rĂče- Ă­urer les quantitĂ©s de calorique, fond 133 IĂŹVj 2 onces p gros de glacĂ©. Or une livre de bougie, suivant les expĂ©riences Dans rÀ Combustion de la Cire. nz TÌences que j’ai rapportĂ©es, MĂ©m. de l’Acadi ahnĂ©e 1784, page 606, contient onc. gros grains. Charbon 13 1 23 HydrogĂ©nĂ© 2 6 49 Les 13 onces 1 gros 23 grains de charbon s d’aprĂšs les expĂ©riences ci - dessus rapportĂ©es * dĂ©voient fondre Les 2 onces 6 gros 49 grains d’hydrogĂšnĂ©, dĂ©voient fondre Total, IĂźv. de glace» 7 9 > 3939 ° J2, 3760? On voi't par ces rĂ©sultats, que la quantitĂ© de fcalorique qui fe dĂ©gage de la bougie qui brĂ»le*, est assez exactement Ă©gale Ă  celle qu'on ob tien- droit en brĂ»lant sĂ©parĂ©ment un poids de charbon 8c d’hydrogĂšne Ă©gal Ă  celui qui entre dans fa combinaison. LĂšs expĂ©riences fur la combustion de la bougie ayant Ă©tĂ© rĂ©pĂ©tĂ©es plufieurs Fois, j’ai lieu de prĂ©sumer qu’elles font exactesr Combustion do PHuile d’olives. Nous avons enfermĂ© dans l’appareil ordinaire une lampe qui contenait une quantitĂ© d’hĂșile d’olivĂ©s bien connue ; 8c l’expĂ©rience finie , nous avons dĂ©terminĂ© exactement le poids de l’huile qui avoir Ă©tĂ© consommĂ©e, & celui de H ii4 Dans la combustion de l’Huile la glace qui avoit Ă©tĂ© fondue ; le rĂ©sultat a Ă©tĂ© qu’une livre d’huile d’olives en brĂ»lant pou- voit fondre 148 livr. 140110. 1 gros dĂ©glacĂ©. Mais une livre d’huile d’olives, d’aprcs les expĂ©riences que j’ai rapportĂ©es , MĂ©moires de l’Acad. annĂ©e 1784, & dont on trouveia un extrait dans le chapitre suivant, contient One» gros grain». Charbon 12 y y HydrogĂšne 3 2 67 La combustion de 12 onces y gros y grains glaeat de charbon, ne devoit fondre que 76,18723 Et celle de z onces 2 gros 67 grains d’hydrogĂšne , 62,iyoyz Total, 138,33776 II s’en est fondu 148,88330 Le dĂ©gagement de calorique Ăą donc Ă©tĂ© plus considĂ©rable qu’il ne devoit l’ĂȘtre d’une quantitĂ© Ă©quivalente Ă  10,34334 Cette diffĂ©rence qui n’est pas au surplus trĂšs- considĂ©rable peut tenir ou Ă  des erreurs inĂ©vitables dans les expĂ©riences de ce genre, ou Ă  ce que la composition de l’huile n’est pas encore affez rigoureusement connue. Mais il en PlJVN tsExPĂ©lUENC. SUR LE Caloriq. h s rĂ©sulte toujours qu’il y a dĂ©jĂ  beaucoup d’en- semble & d’accord dans la marche des expĂ©riences relatives Ă  la combinaison & au dĂ©gagement du calorique. Ce qui reste Ă  faire dans ce moment & dont nous sommes occupĂ©s, est de dĂ©terminer ce que l’oxygĂšne conserve de calorique dans fa combinaison avec les mĂ©taux pour les convertir en oxides ; ce que l’hydrogĂšne en contient dans les diffĂ©rons Ă©tats dans lesquels il peut exister ; ensin de cĂłnnoĂ­tre d’une maniĂšre plus exacte la quantitĂ© de calorique qui se dĂ©gage dans la formation de Peau. II nous reste fur cette dĂ©termination une incertitude assez grande qu’il est nĂ©cessaire de lever par de non* velles expĂ©riences. Ces dissĂ©rens points bien connus , & nous espĂ©rons qu’ils le seront bientĂŽt , nous nous trouverons vraisemblablement obligĂ©s de faire des corrections, peut-ĂȘtre mĂȘme astez considĂ©rables, Ă  la plupart des rĂ©sultats que je viens d’exposef ; mais je n’ai pas cru que ce fĂ»t une raison de diffĂ©rer d’en aider ceux qui pourront se proposer de travailler sur le mĂȘme objet. II est difficile quand on cherche les Ă©lĂ©mens d’une science nouvelle , de ne pas commencer par des Ă -peu-prĂšs ; & il est rare qu’il soit possible de la porter dĂšs le pr» mier jet Ă  son Ă©tat de perfection» tlĂ­j xi 6 Des Combustibles comtĂŽsĂ©s* CHAPITRE X. De la combinaison des Subjlances combuftibles les unes avec les autres. JLes substances combustibles Ă©tant est gĂ©nĂ©ral celles qui ont une grande appĂ©tence pour l’oxygĂČne, il en rĂ©sulte qu’elles doivent avoir de I’affinitĂ© entr’elles, qu’elles doivent tendre Ă  se combiner les unes avec les autres quƓsunt eadern uni tertio sunt eadem inter se ; Sc c’est ce qu’on observe en effet. Presque tous les mĂ©taux, par exemple, font susceptibles de se combiner les Uns avec les autres, & il en rĂ©sulte un ordre de composĂ©s qu’on nomme alliage dans les usages de la sociĂ©tĂ©. Rien ne s’oppose Ă  ce que nous adoptions cette expression ainsi nous dirons que la plupart des mĂ©taux s’ailient les uns avec les autres ; que les alliages , comme toutes les combinaisons, font susceptibles d’un ou de plusieurs degrĂ©s de saturation que lĂ©s substances mĂ©talliques dans cet Ă©tat font en gĂ©nĂ©ral plus cassantes que les mĂ©taux purs , sur-tottt lorsque les mĂ©taux alliĂ©s diffĂšrent beaucoup par leur degrĂ© de fusibilitĂ© ; enfin nous ajouterons que c’est Ă  cette diffĂ©rence des degrĂ©s de su- Des Alliages mĂ©talliques. 117 Ă­ĂŹbilitĂ© des mĂ©taux que font dus une partie des phĂ©nomĂšnes particuliers que prĂ©sentent les alliages , tels, par exe-m pie, que la propriĂ©tĂ© qu’onc quelques espĂšces de fer d’ctre caftans Ă  chaud. Ces fers doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme un alliage de fer pur, mĂ©tal presqu’infnsible, avec une petite quantitĂ© d’un autre mĂ©tal, quel qu’il ne font point susceptibles d’ĂȘtre dĂ©composĂ©es Ă  un degrĂ© de Hiv Ißío Des Combinaisons huileuses. chaleur supĂ©rieur Ă  l’eau bouillante ; les deux principes qui les constituent demeurent unis ; ils fiĂ© combinent avec le calorique pour former un gaz. , Sc c’est dans cet Ă©tat que çes huiles passent dans la distillation. J’aĂŹ donnĂ© la preuve que les huiles Ă©toient ainsi composĂ©es d’hydrogĂšne Sc de carbone dans un mĂ©moire fur la combinaison de ? esprit de. vin Sc des huiles avec l’oxygĂšne, imprimĂ© dans, ĂŻe recueil de l’AcadĂ©mie, annĂ©e 1784, page 79z. On y verra que les huiles fixes en brĂ»lant dans. le gaz oxygĂšne se convertissent en eau Sc en acide carbonique S Sc qu’en appliquant le calcul; Ă  l’expĂ©rience , elles font composĂ©es de 21 parties d’hydrogĂšne & de 79 parties de carbone. Reut-ĂȘtre les substances huileuses solides, telles que la cirç, contiennent-elles eu outre tin peu d’oxigĂšne auquel elles doivent leur Ă©tat solide. Je suis au surplus occupĂ© dans ce moment InexpĂ©riences qui donneront un grand dĂ©velop-, peinent Ă  toute cette thĂ©orie. C’est une question bien digne d’ĂȘtre examinĂ©e , de savoir si l’hydrogĂšne est susceptible de. se combiner avec le soufre, le phosphore Sc mĂȘme avec les mĂ©taux dans I’état concret. Rien n’indique fans doute Ă  priori que ces combinaisons soient impossibles; car puisque les corps combustibles font en gĂ©nĂ©ral susceptibles de stz Des Combin. hydkogeno-mĂȘtaiziq. ĂŹzĂŻĂŻ combiner les uns avec les autres, on ne voie pas pourquoi l’hydrogĂšne feroit exception. Mais en mĂȘme-tems aucune expĂ©rience directe- na prouve encore ni la poĂ­TibilitĂ© ni l’impoffibilitĂ© de cette union. Le fer & le zinc font de tous les mĂ©taux ceux dans lesquels on feroit le plus çn droit de soupçonner une combinaison d’hy- drogĂšne mais en mĂȘme-tems ces mĂ©taux ont la propriĂ©tĂ© de dĂ©composer beau ; & comme dans les expĂ©riences chimiques il est difficile de fe dĂ©barrasser des derniers vestiges d’humi-. ditĂ©, il n’est pas facile de s’assurer si les petites, portions de gaz hydrogĂšne qsson obtient dans. quelques expĂ©riences fur ces mĂ©taux leur Ă©toient combinĂ©es , ou bien si elles proviennent de la dĂ©composition de quelques molĂ©cules d’eau. Ce qu’il y a de certain, c’esl que plus on prend foin d’écarter l’eau de ce genre d’expĂ©rience, plus la quantitĂ© de gaz hydrogĂšne diminue, & qu’avec de tres-grandes prĂ©cautions on parvient Ă  n’en avoir que des quantitĂ©s presque infen-» fibles. Quoi qu’il en soit, que les corps combustibles, notamment le soufre, le phosphore & les mĂ©taux , soient susceptibles ou non d’absorber de 1 hydrogĂšne, on peut assurer au moins qu’il ne s’y combine qu’en trĂšs-petite quantitĂ© ; & que çette combinaison loin d’ĂȘtre essentielle Ă  leur 122 Combinaisons hydrogeno-mĂȘtali,. constitution, ne peut ĂȘtre regardĂ©e que comme une addition Ă©trangĂšre qui en altĂšre la puretĂ©. C’est au surplus Ă  ceux qui ont embrassĂ© ce systĂšme Ă  prouver par des expĂ©riences dĂ©cisives l’existence de cet hydrogĂšne, & jusqu’à prĂ©sent ils n’ont donnĂ© que des conjectures appuyĂ©es fur des suppositions. Dls Acide* a plusieurs bases. 123 C H A^I T R E XI. ConsidĂ©rations far les Oxides & les Acides Ă  plujieurs bases , & fur la composition des matiĂšres vĂ©gĂ©tales & animales, N^ous avons examinĂ© dans le chapitre cinquiĂšme & dans le chapitre huitiĂšme quel Ă©toit le rĂ©sultat de la combustion & de l’oxygĂ©nation des quatre substances combustibles simples, le phosphore, le soufre, le carbone 8c l’hydro- gcne nous avons fait voir dans le chapitre dixiĂšme que les substances combustibles simples croient susceptibles de se combiner les unes avec les autres, pour former des corps combustibles composĂ©s, 8t nous avons observĂ© que les huiles en gĂ©nĂ©ral, principalement les huiles fixes des vĂ©gĂ©taux, appartenoient Ă  cette classe,& qu’elles Ă©toient toutes composĂ©es d’hydrogĂšne & de carbone. II me reste Ă  traiter dans ce chapitre de l’oxygĂ©nation des corps combustibles composĂ©s , Ă  faire voir qu’il existe des acides & des oxides Ă  base double & triple, que la nature nous en fournit Ă  chaque pas des exemples, & que c’est principalement par ce genre de combinaisons cpstelle est parvenue Ă  former ayec 124 Acide niteo-muriatique. un auflĂź petit nombre d’étĂ©mens ou de corps simples une aussi grande variĂ©tĂ© de rĂ©sultats. On avoit trĂšs-anciennement remarquĂ© qu’en mĂȘlant ensemble de Facidejmuriatique & de i’acide nitrique, il en rĂ©suftoit un acide mixte qui avoit des propriĂ©tĂ©s fort diffĂ©rentes de celles des deux acides dont il Ă©toit composĂ©. Cet acide a Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ© par la propriĂ©tĂ© qu’il a de dissoudre For , le Roi des mĂ©taux dans le langage alchimique, & c’est de-lĂ  que lui a Ă©tĂ© donnĂ©e la qualification brillante d?eau rĂ©gale . Cet acide mixte , comme Fa trĂšs - bien prouvĂ© M. Berthollet, a des propriĂ©tĂ©s particuliĂšres dĂ©pendantes de Faction combinĂ©e de ses deux bases acidisiables, & nous avons cru par cette raison devoir lui conserver un nom particuliers Celui d’acide nitro-muriatique nous a paru le plus convenable, parce qu’il exprime la nature des deux substances qui entrent dans fa composition. Mais ce phĂ©nomĂšne qui n’a Ă©tĂ© observĂ© que pour l’acide nitro-muriatique se prĂ©sente continuellement dans le rĂšgne vĂ©gĂ©tal' il est infiniment rare d’y trouver un acide simple » c’est- Ă -dire qui ne soit composĂ© que d’ttne seule base acidisiable. Tous les acides de ce rĂšgne ont pour base FhydrogĂšne & le carbone, quelquefois FhydrogĂšne , le carbone & le phosphore , Acides vĂ©gĂ©taux et animaux. 12/ le touc combinĂ© avec une proportion plus ou moins considĂ©rable d’oxygĂšne. Le rĂšgne vĂ©gĂ©tal a Ă©galement des oxides qui font formĂ©s des mĂȘmes bases doubles 6c triples, mais moins oxygĂ©nĂ©s. Les acides & oxides du rĂšgne animal font encore plus composĂ©s ; il entre dans la combinaison de la plupart quatre bases acidisiables * l’hydrogĂšne,le carbone, le phosphore & l’ázote* Je ne m’ctendrai pas beaucoup ici fur cette matiĂšre fur laquelle il n’y a pas long-tems que je me fuis formĂ© des idĂ©es claires & mĂ©thodiques je la traiterai plus Ă  fond dans des MĂ©moires que je prĂ©pare pour l’AcadĂ©mie. La plus grande partie de mes expĂ©riences sont faites, mais il est nĂ©cessaire que je les rĂ©pĂšte & que je les multiplie davantage, aĂ­ĂŹn de pouvoir donner des rĂ©sultats exacts pour les quantitĂ©s. Je me contenterai en consĂ©quence de faire une courte Ă©numĂ©ration des oxides & acides vĂ©gĂ©taux & animaux, & de terminer cet article par quelques rĂ©flexions fur la constitution vĂ©gĂ©tale 6c animale. Les oxides vĂ©gĂ©taux Ă  deux bases font le sucre, les diffĂ©rentes espĂšces de gomme que nous avons rĂ©unies fous le nom gĂ©nĂ©rique de muqueux, & l’amidon. Ces trois substances ont pour radical l’hydrogĂšne & le carbone com- 1 26 ÒXIDES HYDRO-CÀRBONEtĂ­X. binĂ©s ensemble, de maniĂšre Ă  ne former qu’unĂ© seule base, & portĂ©s Ă  l’état d’oxide par unĂ© portion d’oxygĂšne ; ils ne diffĂšrent que par Ăźa proportion des principes qui composent la base. On peut de l’état d’oxide les faire passer Ă  celui d’acide en leur combinant une nouvelle quantitĂ© d’oxygĂšne, & on forme ainsi, suivant le degrĂ© d’oxygĂ©nation & la proportion de l’hydrogĂšne & du carbone , les diffĂ©rens acides vĂ©gĂ©taux. II ne s J agiroit plus pour appliquer Ă  la “ho- menclature des acides Sc des oxides vĂ©gĂ©taux les principes que nous avons prĂ©cĂ©demment Ă©tablis pour les oxides Sc les acides minĂ©raux, que de leur donner des noms relatifs Ă  la nature des deux substances qui composent leur base. Les oxides & les acides vĂ©gĂ©taux seroient alors des oxides 6c des acides hydro-carboneux bien plus on auroit encore dans cette mĂ©thode l’avantage de pouvoir indiquer fans pĂ©riphrases quel est le principe qui est en excĂšs , comme M. Rouelle l’avoit imaginĂ© pour les extraits vĂ©gĂ©taux il appeloit extracto-rĂ©sineux celui oĂč l’extrait dominoit , 6c rĂ©sino-extractif celui qui participoit davantage de -la rĂ©sine. En partant des mĂȘmes principes, 6c en variant tes terminaisons pour donner encore plus dĂ©tendue Ă  ce langage, on auroit pour dĂ©signer Nomenclature. 127 les acides & les oxides vĂ©gĂ©taux, les dĂ©nominations suivantes Oxide hydro-carboneux. Oxide hydro-carbonique. Oxide carbone-hydreux. * Oxyde carbone-hydrique. Acide hydro-carboneux. Acide hydro-carbonique. Acide hydro-carbonique oxygĂ©nĂ©. Acide carbone-hydreux. Acide carbone-hydrique. Acide carbone-hydrique oxygĂ©nĂ©. II est probable que cette variĂ©tĂ© de langage fera suffisante pour indiquer toutes les variĂ©tĂ©s que nous prĂ©sente la nature , & qu’à mesure que les acides vĂ©gĂ©taux seront bien connus , ils se rangeront naturellement & pour ainsi dire d’eux-mĂȘmes dans le cadre que nous venons de prĂ©senter. Mais il s’en faut bien que nous soyons encore en Ă©tat de pouvoir faire une claffisication mĂ©thodique de ces substances nous savons quels font les principes qui les composent, & il ne me reste plus aucun doute a cet Ă©gard ; mais les proportions font encore inconnues. Ce font ces considĂ©rations qui nous ont dĂ©terminĂ©s Ă  conserver provisoirement les *28 Nomenclature provisoire. homs anciens; & maintenant encore que je suiĂĄ un peu plus avancĂ© dans cette carriĂšre que je ne TĂ©tois Ă  TĂ©poque oĂč notre essai de nomenclature a paru , je me reproeherois de tirer des consĂ©quences trop dĂ©cidĂ©es d’expĂ©riences qui ne font pas encore assez prĂ©cises mais en convenant que cette partie de la Chimie reste en souffrance, je puis y ajouter l’espĂ©rance qu’elle sera bientĂŽt Ă©claircie. Je me trouve encorĂ© plus impĂ©rieusement forcĂ© de prendre le mĂȘme parti Ă  l’égard des oxides & des acides Ă  trois & quatre bases, dont lĂ© rĂšgne animal prĂ©sente un grand nombre d exemples , tSc qui se rencontrent mĂȘme quelquefois dans le rĂšgne vĂ©gĂ©tal. L’azote, pĂĄr exemple, entre dans la composition dĂ© l’acide prussiquej il s’y trouve joint Ă  ThydrogĂšne & au carbone, pour former une base triple ; il entre Ă©galement, Ă  ce qu’on peut croire - dans l’acide gallique. Enfin presque tous les acides animaux ont pour base sazote, le phosphore S l’hydrogĂšne & le carbone. Une nomenclature qui entreprendroiE d’exprimer Ă  la fois ces quatre bases , seroit mĂ©thodique sans doute ; elle auroit l’avantage d’exprimer des idĂ©es claires & dĂ©terminĂ©es mais cette cumulation de substantifs & d’adjectifs grecs & latins, dont les Chimistes mĂȘme n’ont point encore admis gĂ©nĂ©ralement Tissage , semblerait prĂ©senter NOMENCLATURE PROVISOIRE. 125 prĂ©senter un langage barbare, Ă©galement difficile Ăą retenir & Ă  prononcer. La perfection d’ailieurs de la science doit prĂ©cĂ©der celle du langage -, 6c il s’en faut bien que cette partie de la Chimie soit encore parvenue au point auquel elle doit arriver un jour. II est donc indispensable de conserver, au moins pour Ășn terns , les noms anciens pour les acides & oxides animaux. Nous nous sommes seulement permis d’y faire quelques lĂ©gĂšres modifications ; par exemple, de terminer en eux la dĂ©nomination de cetix dans lesquels nous soupçonnons qne le principe açidifĂźa- ble est en excĂšs, & de terminer au contraire eir ique le nom de ceux dans lesquels nous avons lieu de croire que l’oxygĂšne est prĂ©dominant. Les acides vĂ©gĂ©taux qu’on connoĂźt jusqu’à prĂ©sent, sont au nombre de treize ; savoir ; L'acide acĂ©teux. L’acide acĂ©t ique, L’acide oxalique. L’acide tĂ rtarewx. L’acide pyro - tartarezc. L’acide citrique* L’acide mal ique. L’acide pyro-muqueaX» L’acide pyro - ligneux. L’acide gaWique. L’acide benzole. I 150 EquilibrĂ© entrĂ© les prinCipÍS, L’acide camphori^ue. L’acide succin ique. Quoique tous ces acides soient, comme je Pai dit , principalement & presqu’uniquement composes d’hydrogĂšne , de carbone & d’oxy- gĂšne , ils ne contiennent cependant, Ă  proprement parler, ni eau , ni acide carbonique, ni huile , mais seulement les principes propres Ă  les former. La force d’attraction qu’exercent rĂ©ciproquement l’hydrogĂšne, le carbone & l’oxy- gĂšne, est dans ces acides dans un Ă©tat d’équi- libre qui ne peut exister qu’à la tempĂ©rature dans laquelle nous vivons pour peu qu’on les Ă©chauffe au-delĂ  du degrĂ© de Peau bouillante, PĂ©quilibre est rompu ; PoxygĂšne& l’hydrogĂšne se rĂ©unissent pour former de Peau ; une portion du carbone s’unit Ă  PhydrogĂšne pour produire de Phuile ; il se forme aussi de l’acide carbonique par la combinaison du carbone & de l’oxy- gĂČne ; enfin il se trouve presque toujours une quantitĂ© excĂ©dente de charbon qui reste libre. C’est ce que je me propose de dĂ©velopper un peu davantage dans le Chapitre suivant. Les oxides du rĂšgne animal font encore moins connus que ceux du rĂšgne vĂ©gĂ©tal, & leur nombre mĂȘme est encore indĂ©terminĂ©. La partie rouge du sang , la lymphe, presque toutes les sĂ©crĂ©tions font de vĂ©ritables oxides ; & c’est Acides animaux- 13 i sĂŽus ce point de vue qu’il est important de les Ă©tudier. QuĂĄnt Ăąux acides animaux , le nombre de ceux qui font connus fe borne actuellement Ă  six ; encore est-'il probable que plusieurs de ces acides rentrent les uns dans les autres, ou au moins ne diffĂšrent que d’tĂŹne maniĂšre peu sensible. Ces acides font L’acide lactique. L’acide fĂ cclio-lactique. L’ácide bombique. L’acide fĂłrmique. L’acide fĂ©bacique. * L’acide pruffique, Je ne place pas l’acide phosphorique aĂș rĂąng des acides animaux, pĂĄrce qu’il appartient Ă©galement aux trois rĂšgnes. La connexion des principes qui constituent les acides & les oxides animaux , n’est pas plus solide que celle des acides & des oxides vĂ©gĂ©taux ; Un trĂšs-lĂ©ger changement dans lĂą tempĂ©rature suffit pour la troubler, & c’est ce quĂš fespĂšre rendre plus sensible par les observations que je vais rappoher dans le Chapitre suivant. 132 BĂšcomfĂŽsitĂ­on des VĂ©gĂ©taux. CHAPITRE XII. De la dĂ©composition des MatiĂšres vĂ©gĂ©tales & animales par Vaction du feu. PouR bien concevoir ce qui se passe dans ]a dĂ©composition des substances vĂ©gĂ©tales par le feu, il faut non-seulement considĂ©rer la nature des principes qui entrent dans leur composition , mais encore les diffĂ©rentes forces d’attraction que les molĂ©cules de ces principes exercent les unes fur. les autres, & en mĂȘme- tems celle que le calorique exerce fur eux. Les principes vraiment constitutifs des vĂ©gĂ©taux fe rĂ©duisent Ă  trois , comme je viens de Pexpofer dans le Chapitre prĂ©cĂ©dent ; l’hydro- gĂšne , ü’oxygĂšne & le carbone. Je les appelle constitutifs , parce qu’ils font communs Ă  tous les vĂ©gĂ©taux, qu’il ne peut exister de vĂ©gĂ©taux fans eux ; Ă  la diffĂ©rence des autres substances qui ne font essentielles qu’à la constitution de tel vĂ©gĂ©tai en particulier , mais non pas de tous les vĂ©gĂ©taux en gĂ©nĂ©ral. De ces trois principes, deux, l’hydrogĂšne& I’oxygĂšne , ont une grande tendance Ă  s’unir au calorique St Ă  fe convertir en gaz; tandis DÉCOMPOSITION DE5 VÉGÉTAUX. que le carbone au contraire est un principe fixe & qui a trĂšs-peu d’affinitĂ© avec le calorique. D’un autre cĂŽtĂ© , l’oxygĂšne qui tend avec un degrĂ© de force Ă  peu prĂšs Ă©gale Ă  s’unir, soit avec ì’hydrogĂšne , soit avec Je carbone , Ă  la tempĂ©rature habituelle dans laquelle nous vivons , a au contraire plus d’ avec le carbone Ă  une chaleur rouge ; l’oxygĂšne quitte en consĂ©quence Ă  ce degrĂ© {'hydrogĂšne , Sc s’unit au carbone pour former de l’acide carbonique. Je me servirai quelquefois de cette expreĂ­lĂŹon chaleur rouge , quoiqu’eile n’exprime pas un degrĂ© de chaleur bien dĂ©terminĂ©e, mais beaucoup supĂ©rieure cependant Ă  celle de ì’ean bouillante. Quoique nous soyons bien Ă©loignĂ©s de con- noitre la valeur de toutes ces forces , & de pouvoir en exprimer l’cnergie par des nombres, au moins sommes-nous certains par ce qui se passe journellement sous nos yeux, que quelque variables qu’elles soient en raison du degrĂ© de tempĂ©rature , ou , ce qui est la mĂȘme chose, en raison de la quantitĂ© de calorique avec lequel elles font combinĂ©es, elles font toutes Ă  peu prĂšs en Ă©quilibre Ă  la tempĂ©rature dans laquelle nous vivons ; ainsi les vĂ©gĂ©taux ne contiennent ni huile, ni eau, ni acide carbonique; mais ils Iiij 134 'DĂ©composition des VĂ©gĂ©taux contiennent les Ă©lĂ©mens de toutes ces substances, L’hydrogĂšne n’eĂ­t point combinĂ©, ni aveç l’oxy- gĂšne 5 ni avec le carbone, & rĂ©ciproquement; mais les molĂ©cules de ces trois substances forment une combinaison triple , d’oĂč rĂ©sultent le repos & l’équilibre. Un changement trçs-lĂ©ger. dans la tempĂ©rature suffit pour renverser tout cet Ă©chassaudage. de combinaisons , s’il est permis de se servir de cette expression. Si la tempĂ©rature Ă  laquelle le vĂ©gĂ©tal est exposĂ© n'excĂšde pas beaucoup celle de l’eau bouillante , l’hydrogcne & Pox-ygĂšne se rĂ©unissent & forment de I’eau qui paste dans la, distillation ; une portion d’hydrogĂšne & de carbone s’unissent ensemble pour former de Phuifa volatile , une autre portion de carbone devient fibre, Sc comme le principe le plus fixe, il reste dans la cornue. Mais si au lieu d’une chaleur voisine de Peau bouillante on applique Ă  une substance vĂ©gĂ©tale une chaleur rouge, alors çe n’eĂ­t plus de Peau qui se forme, ou plutĂŽt mĂȘme celle qui pouvoit s’ĂȘtre formĂ©e par la premiĂšre impression de la chaleur se dĂ©compose ; PoxygĂšne s’unit au carbone avec lequel il a plus d’affinitĂ© Ă  ce degrĂ© ; il se forme de. l’acide carbonique, & l’hydrogĂšne devenu libre s’échappe sous La forme de gaz , en s’unissant au calorique. Non-seul entent Ă  çe dçgrç il YL DĂ©composition des VĂ©gĂ©taux. 13s se forme point d’huile , mais s’il s’en ctoit sonnĂ©, elle seroit dĂ©composĂ©e. On voit donc que la dĂ©composition des matiĂšres vĂ©gĂ©tales se fait Ă  ce degrĂ© , en vertu d’un jeu d’affinitĂ©s doubles & triples , & que tandis que le carbone attire l’oxygĂšne pour former de sacide carbonique, le calorique attire l’hydrogcne pour former du gaz hydrogĂšne. II n’est point de substance vĂ©gĂ©tale dont la distillation ne soumisse la preuve de cette thĂ©orie , si toutefois on peut appeler de ce nom un simple Ă©noncĂ© des faits. Qu on distille du sucre; ^ant qu’on ne lui fera Ă©prouver qu’une chaleur infĂ©rieure Ă  celle de seau bouillante, il ne perdra qu’un peu d’eau de cristallisation ; il fera toujours du sucre & il en conservera toutes les propriĂ©tĂ©s mais sitĂŽt qu’on l’expofe Ă  une chaleur tant soit peu supĂ©rieure Ă  celle de l’eau bouillante , il noircit ; une portion de carbone se sĂ©pare de la combinaison, en mĂȘme tems il passe de l’eau lĂ©gĂšrement acide, & un peu d’huile ; le charbon qui reste dans la cornue, forme prĂšs d’un tiers du poids originaire. Le jeu des affinitĂ©s est encore plus compliquĂ© dans les plantes qui contiennent de l’azote, comme les crucifĂšres , & dans celles qui contiennent du phosphore; mais comme ces subst, tances n’entrent qu’en petite quantitĂ© dans leur liv 1 JjĂł BÉGOMP. DES MATIERES ANIMALES, çombiuaison , elles n'apportent pas de grands changemcns , au moins en apparence, dans les phĂ©nomĂšnes de la distillation il paroĂźr que le phosphore demeure combinĂ© avec le charbon * qui lui communique de la fixitĂ©. Quant Ă  l’azote , il s’unit Ă  l'hydrogcne. pour former de l’ammo-. iliaque ou alkali volatil. Les matiĂšres animales Ă©tant composĂ©es Ă  peu prĂšs des mĂȘmes principes que les plantes CrucifĂšres, leur distillation donne le mĂȘme rĂ©sultat ; mais comme elles contiennent plus d’hy-, drogcne Sc pins d’ , elles fournisient plus d’huile Sc plus d’ammoniaque. Pour faire con-,. -RoĂźtre avec quelle ponctualitĂ© cette thĂ©orie rend çompte de tous les phĂ©nomĂšnes qui ont lieu dans la distillation des matiĂšres animales , je ne citerai qu’un fait ; c’est la rectification Sc la dĂ©-, composition totale des huiles volatiles animales, appelĂ©es vulgairement huiles de Dippcl. Ces, huiles, lorfqu’on les obtient par une premiĂšre .distillation Ă  feu nud , font brunes, parce qu’elles contiennent un peu de charbon presque libre j mais, elles deviennent blanches par la rectification. Le carbone tient si peu Ă  ces combinat sons, qu’il s’en sĂ©pare par leur simple expofi-, tion Ă  Pair. Si on place une huilĂ© volatile animale bien rectifiĂ©e & par consĂ©quent blanche , limpide Sc transparente, sous une cloche rem- Huiles 157 plie de gaz. oxygĂšne, en peu de rems le volume du gaz diminue & il est absorbĂ© par l’huile. L’oxygĂšne se combine avec l’hydrogcne de l’huile , pour former de seau qui tombe au fond ; en mĂȘme tems la portion de charbon qui Ă©toit combinĂ©e avec l’hydrogĂšne, devient libre & f'e manifeste par fa couleur noire. C’eĂ­t par cette raison que ces huiles ne se conservent blanches & claires, qu’autant qu’on les enferme dans des flacons bien bouchĂ©s, & qu’clles noircissent dĂšs qu’elles ont le contact de sair. Les rectifications successives de ces mĂȘmes huiles prĂ©sentent un autre phĂ©nomĂšne con st r- rnatif de cette thĂ©orie. A chaque fois qu’on les distille, il reste un peu de charbon au fond de la cornue, en mĂȘme tems il se forme un peu d’eau par la combinaison de l’oxygĂšne de i’air des vaisseaux avec l’hydrogĂšne de l’huile. Comme ce mĂȘme phĂ©nomĂšne a lieu Ă  chaque distillation de la mĂȘme huile., il en rĂ©sulte qu’au bout d’un grand nombre de rectifications successives , fut-tout si on opĂšre Ă  un degrĂ© de feu un peu fort & dans des vaisseaux d’une capacitĂ© un peu grande, la totalitĂ© de l’huile fe trouve dĂ©composĂ©e , & l’on parvient Ă  la convenir entiĂšrement en eau & en charbon, Çepe dĂ©composition totale de l’huile par des iz8 Huiles animales. rectifications rĂ©pĂ©tĂ©es, est beaucoup plus longue & beaucoup plus difficile , quand on opĂšre avec des vaisseaux d’une petite capacitĂ© , & sur-tout Ă  un degrĂ© de feu lent & peu supĂ©rieur Ă  celui de J’eau bouillante. Je rendrai compte Ă  l’AcadĂ©mie, dans un MĂ©moire particulier, du dĂ©tail de mes expĂ©riences fur cette dĂ©composition des huiles ; mais ce que j’ai dit me paroĂźt suffire pour donner des idĂ©es prĂ©cises de la constitution des matiĂšres vĂ©gĂ©tales & animales » & de leur dĂ©composition par le feu.. Fermentation vineuse. izK 3 CHAPITRE XIII. De la dĂ©composition, des Oxides vĂ©gĂ©taux par la fermentation vineuse. T out le monde sisit comment se fait Ăźe vin, le cidre, l’hidromel & en gĂ©nĂ©ral toutes les. boissons fermentĂ©es spiritueuses. Qn exprime le jus des raisins & des pommes; on-Ă©tend d’eau ce dernier ; on met la liqueur dans de grandes cuves, & on la tient dans un lieu dont la tempĂ©rature soit an moins de 10 degrĂ©s du thermomĂštre de RĂ©aumur. BientĂŽt il s’y excite un mouvement rapide de fermentation, des bulles, d’air nombreuses viennent crever Ă  la surface, & quand la fermentation est Ă  son plus haut pĂ©riode, la quantitĂ© de ces bulles est si grande, la quantitĂ© de ga? qui se dĂ©gage est si considĂ©rable , qu’on croiroit que la liqueur est sur -un brasier ardent qui y excite une violente Ă©bullb tion. Le gaz qui se dĂ©gage est de í’acide carbonique , & quand on 1 e recueille avec soin , il est parfaitement pur & exempt du mĂ©lange de toute autre espĂšce d’air ou de gaz. Le suc des raisins, de doux & de sucrĂ© qu’il Ă©toit, se change dans cette opĂ©ration en une li- Fermentation vineuse. queur vineuse qui, lorsque la fermentation eÂŁE complette, ne contient plus de sucre, & dont on peut retirer par distillation une liqueur inflammable qui est connue dans le commerce & lans les arts fous le nom d'cfprit de vin. On sent que cette liqueur Ă©tant Ășn rĂ©sultat de la fermentation d’une matiĂšre sucrĂ©e quelconque suffisamment Ă©tendue d’eau, il auroit Ă©tĂ© contre les principes de notre nomenclature de la nommer plutĂŽt esprit de vin qu’esprit de cidre, ou esprit de sucre fermentĂ©. Nous avons donc Ă©tĂ© forcĂ©s d’adopter un nom pins gĂ©nĂ©ral, & celui à’alkool qui nous vient des arabes .nous. a paru propre Ă  remplir notre objet. Cette opĂ©ration est une des plus frappantes Sc des plus extraordinaires de toutes celles que la Chimie nous prĂ©seĂ­TĂ­e, 8c nous avons Ă  examiner d’oĂč vient le gaz acide carbonique qui se dĂ©gage, d’oĂŹi vient F esprit inflammable, qui se forme, & comment un corps doux, un oxide vĂ©gĂ©tal peut fe transformer ainsi en deux substances si diffĂ©rentes, dont l’une est combustible, l’autre Ă©minemment incombustible. que pour arriver Ăą la solution de ces deux questions, il falloit d'abord bien connaĂźtre l’analyfe & la nature du corps susceptible de fermenter, & les produits de la fermentation ; car rien ne fe crĂ©e, ni dans les opĂ©rations de l’art, ni dans. 'Fermentation vineuse. 141 celles de la nature, & l’on peut poser en principes que dans toute opĂ©ration , il y a une Ă©gale quantitĂ© de matiĂšre avant & aprĂšs l'oaĂ©ration ; que la qualitĂ© & la quantitĂ© des principes est la mĂȘme , & qu’il n’y a que des changemens , dĂ©s modifications. C’esl fur ce principe qu’est fondĂ© tout l’art de faire des expĂ©riences en Chimie on est obligĂ© de supposer dans toutes une vĂ©ritable Ă©galitĂ© ou Ă©quation ent\e les principes rĂŹu corps qu’on examine , & ceux qu’on en retire par í’analyfe. Ainsi puisque du moĂ»t de raisin donne du gaz acide carbonique & de l’alkool, je puis dire que le moĂ»t de raisin = acide carbonique 4- alkool. II rĂ©sulte de-lĂ  quota peut parvenir de deux maniĂšres Ă  Ă©claircir ce qui fe passe dans la fermentation vineuse ; la premiĂšre, en dĂ©terminant bien la nature & les principes du corps fermentefcible ; la seconde , en observant bien les produits qui en rĂ©sultent par la fermentation , & il est Ă©vident que les connois- sauces que l’on peut acquĂ©rir sur l’un conduisent Ă  des consĂ©quences certaines fur la nature des autres, & rĂ©ciproquement. II Ă©toit important d’aprĂšs cela que je m’at- tachasse Ă  bien connoĂźtre les principes cons- tituans du corps fermentefcible. On conçoit que pour y parvenir je n’ai pas Ă©tĂ© chercher les ĂŹqĂ  Analyse d u Sucre; sucs de fruits trĂšs-compofĂ©s, & dont une analyse rigoureuse seroit peut-ĂȘtre impossible. J’ai choisi de tous les corps susceptibles de fermenter le plus simple ; le sucre dont l’analyfe est facile, & dont j’ai dĂ©jĂ  prĂ©cĂ©demment sait con- noĂźtre la nature. On se rappelle que cette substance est un vĂ©ritable oxide vĂ©gĂ©tal, un oxĂŹdĂ« Ă  deux bases ; qu’il est composĂ© d’hydrogĂšnĂ© & de carbone portĂ© Ă  I’état d’oxide par une certaine proportion d’oxygĂšne, & que ces trois principes font dans un Ă©tat d’cquilibre qu’unĂ« force trcs-IĂ©gĂšre suffit pour rompre une longue suite d’expĂ©riences faites par diffĂ©rentes voies & quĂš j’ai rĂ©pĂ©tĂ©es bien des fois , m’á appris que les proportions des principes qui entrent dans la composition du sucre sont Ă -peu-prĂšs les suivantes. HydrogĂ©nĂ© j 8 partieĂĄ * OxygĂšne j 64 CarbonĂ© , 28 Total, joĂČ Pour faire fermenter le sucre il faut d’abĂłrd l’étendre d’environ quatre parties d’eau. Mais de l’eati & du sucre mĂȘlĂ©s ensemble j dans quelque proportion que ce soit j ne fermente- roient jamais sents, & l’équilibre subsistĂšrent toujours entre les principes .de cette combinai- Fermentation d u SĂșckĂ«. son, si on ne le rompoit par un moyen quelconque. Un peu de levure de bierre suffit pont produire cet effet & pour donner le premier mouvement Ă  la fermentation elle se continue ensuite d’elle-mĂȘme jusqu’à la fin. Je rendrai compte ailleurs des effets de la levure & de ceux des fermens en gĂ©nĂ©ral. J’ai communĂ©ment employĂ© dix livres de levure en pĂąte pour un quintal de sucre, & une quantitĂ© d’eau Ă©gale Ă  quatre fois le poids du sucre ainsi la liqueur fermentescible se trouyoit composĂ©e ainsi qu’il suit je donne ici les rĂ©sultats de mes expĂ©riences tels que je les ai obtenus, & en conservant mĂȘme jusqu’aux fractions que m’a donnĂ©es le calcul de rĂ©duction. MatĂ©riaux de la fermentation pour un quintal de sucre . Eau.».... Sucre...... Levufe de biere en pĂąte Eau.. 7 composĂ©e de j Levure sĂšche,. To r ai,. 10 Uv. onc. gc- 8- 400 » 100 » » » . 7 Ăź 6 44 % la I 28 m N » » r 44 Fermentation d u. Sucre* DĂ©tail des principes confiituans des matĂ©riaux de la fermentation. ĂŹm onc. gt. grains* . liv. onc. gr. grains; 407 3 6 44 r composĂ©es de fĂ©es de liv. onc. gr. gr> z iz i z8 dĂ© levure seche composĂ©es d ^HydrogĂšne, t OxygĂšne,, ... 6 l I ...346 * ^ HydrogĂšne d OxygĂšne. . ... 8 » ... 64 » f Carbone... J Azote. ».. » ... » » j HydrogĂšne OxygĂšne.. ... » 4 59,00 Z,P 4 9 , 3 ° 28 , 7 s T O T AI, ... 1... ». .5 IO RĂ©capitulation des principes confiituans des matĂ©riaux de la fermentation. f de l’eau ^de l’eau de la levure. !iv. on. gr. griinSi 340 » » » 1 ^ iiv. OxygĂšne..* 69 s » 8,70 /du lucre. .. 8 » » 1 [ de la levure, n 4 5 9,3° fdu sucre... . z8 i> » » -> L de la levure. xi 4 59,003 ri 4 5?> Ăč0 de la levure. >> » 5 2,94 T q T a 1 v 10 »» AprĂšs \ í’tfODUITS RE L FERMENTATION; 14s Apres avoir bien dĂ©terminĂ© quelle est la nature & la quantitĂ© des principes qui constituent les matĂ©riaux de la fermentation, il reste Ă  examiner quels en font les produits. Pour parvenir ĂĄ les connoĂźtre , j’ai commencĂ© par renfermer les s 10 livres de liqueur ci-dessus dans un appareil , par le moyen duquel je pouvois -, non-seulement dĂ©terminer la qualitĂ© & la quantitĂ© des gaz Ă  mesure qu’ils fe dĂ©ga- geoient, mais encore peser chacun des produits sĂ©parĂ©ment, Ă  telle Ă©poque de la fermentation que je le jugeois Ă  propos. II feroit trop long de dĂ©crire ici cet appareil , qui fe trouve ail surplus dĂ©crit dans la troisiĂšme partie de cet Ouvrage. Je me bornerai donc Ă  rendre compte des effets. Une heure Ăłu deux aprĂšs qste le mĂ©langĂ© st fait, fur-tout si la tempĂ©rature dans laquelle on opĂšre est de 1 y Ă  18 degrĂ©s, on commence Ă  appercevoir les premiers indices de la fermentation la liqueur fe trouble & devient Ă©cumeuse ; il s’en dĂ©gage des bulles qui viennent crever Ă  la surface bientĂŽt la quantitĂ© dĂ© ces bulles augmente, & il se fait un dĂ©gagement abondant & rapide de gaz acide carbo-» hique trĂšs-pur accompagnĂ© d’écume qui n’est autre chose que de la levure qui se sĂ©pare. Au bout de quelques jours > suivant lĂ« degrĂ© de K s4'6 Produits de eĂ  FermentĂ TĂ­ĂŽk., chaleur , le mouvement & le dĂ©gagement de gaz diminue, mais il ne ceĂ­Te pas entiĂšrement j & ce n’est qu’aprĂšs un intervalle de tems assez long que la fermentation est achevĂ©e» Le poids de l’acide carbonique sec qui se dĂ©gage dans cette opĂ©ration est de z p livres j onces 4 gros 19 grains. Ce gaz. entraĂźne en outre avec lui une portion assez considĂ©rable d’eau qu’ii tient en dissolution, & qui est environ de 13 livres 14 onces 5 gros. II reste dans le vase dans lequel on opĂšre une liqueur vineuse lĂ©gĂšrement acide, d’abord trouble, qui s’éclaircit ensuite d’elle-mĂȘme, & qui laisse dĂ©poser une portion de levure. Cette liqueur pĂšse en totalitĂ© 357 livres p onces grains. Enfin en analysant sĂ©parĂ©ment toutes ces substances j & en les rĂ©solvant dans leurs parties constituantes, on trouve aprĂšs un travail trcs- pĂ©nible les rĂ©sultats qui suivent, qui seront dĂ©taillĂ©s dans les mĂ©moires de l’AcadĂ©mie. Produits de ĂŻA Fermentation. 147 Tableau des rĂ©sultats obtenus par la fermentation. \\% on. . - , zy f 4 ij d’acide f d’oxygĂšne.. carbonique composĂ©es 5 de carbone '408 15 y 14 d’eaul d’oxygĂšne.. . . J lr composĂ©es d’hydrogĂšne.... 6r y d’oxygĂšne combinĂ©s avec l’hydrogĂšne. „ .^'hydrogĂšne combinĂ© - » y8 d’alkocl^ z f c y^ygĂšne. _ Z d’hydrogĂšne combinĂ©s avec le carbone, $ de carbone 57 n r ĂźlĂšc, composĂ©es a 8 d’ácide acĂ©-, teux sec composĂ©es 'd’hydrogĂšne. d’oxygĂšne.., [de carbone.. 4 i 4 z de du sucrĂ© composĂ©es -r C d ’ .W d*. ees de d’hydrogĂšne. oxygĂ©nĂ©., de carbone. s d’hydrogĂšne r 6 w yo de le-jd’oxygĂšne.. vure seche composĂ©es^ de carbone, fĂ». iĂŹZQtÇ^ i * s f p 1 10 t»-—> ll>. on. g r - gr. '-5 7 I 3 4 9 14 % Î7 3 47 10 N y- 6l 5 4 17 ‱ Zi d I §4 - 5 8 5 Z . 4 » 5 » 16 II 5 2 . 4 » 1 II 4 » 10 » », 5 I 6-f 2 . 9 7 27 X L L 5Z L r 41 1 3 I 14 6 r 3° A L 37 yio yy » » K ij RĂ©capitulation des rĂ©sultats obtenus par la fermentation. Ăźiv. gr. 409 10 » 54 gĂšne. z8 zz bone. 7ĂŻ 8 6 66 drogĂšne. d’oxy- d’hy- i 3 7 d’azote, lir. on. g r - gr* f de l’eau.. 3 47 10 » 55> *de l'acide carbonique 15 7 I 3 4 Jde l’alkool. ....... 3 1 6 I 64 "\de l’acide acĂ©teux.. I I I 4 » idu rĂ©sidu sucrĂ©. z 9 7 17 f de la levure... 1 3 X 14 r de l’acide carbonique 9 14 2 57 Vde i’alkool. 16 I X 5 s 3 .‱'de l’acide acĂ©teux.. 10 » N ĂŹdu rĂ©sidu sucrĂ©. I 2 53 f de la levure.. 6 2 3° f de l’eau.. 6l 5 4 17 Vde l’eau de l’alkool. icombinĂ© avec le car 5 ĂŹ 8 5 3 jde l’acide acĂ©teux.. 2 , 4 » /du rĂ©sidu sucrĂ©. 5 I 67 f de la levure. Z 2 2 41 37 yĂŻo » » » 5 I o » » » Quoique dans ces rĂ©sultats j’aye portĂ© jus- qu’aux grains la prĂ©cision du calcul, il s’en faut bien que ce genre d’expĂ©riences puisse comporter encore une aussi grande exactitude ; mais comme je n’ai opĂ©rĂ© que fur quelques livres de sucre, 8c que pour Ă©tablir des comparaisons j’ai Ă©tĂ© obligĂ© de les rĂ©duire au quintal, j’ai cru RĂ©sultat ce la Fermentation. 145? devoir laisser subsister les fractions telles que le calcul me les a donnĂ©es. En rĂ©flĂ©chissant fur les rĂ©sultats que prĂ©sentent les tableaux ci-dessus, il est aisĂ© de voir clairement ce qui se passe dans la fermentation vineuse. On remarque d’abord que sur les cent livres de sucre qu'on a employĂ©es, il y en a eu 4 livres 1 once 4 gros 3 grains qui font restĂ©es dans TĂ©tĂąt de sucre non-dĂ©composĂ© , en sorte cju’on n’a rĂ©ellement opĂ©rĂ© que sur 95 livres 14 Onces 3 gros 69 grains de sucre; c’est- Ă -dire, sur 61 livres 6 onces 45" grains d’oxy- gĂšne , fur 7 livres 10 onces 6 gros 6 grains d'hydrogĂšne, & fur 26 livres 13 onces y gros 19 grains de carbone. Or en comparant ces quantitĂ©s on verra qu’elles font suffisantes pour former tout l’esprit de vin ou alkool, tout Ta- cĂŹde carbonique & tout l’aeide acĂ©teux qui a Ă©tĂ© produit par l’esset de la fermentation. II n’est donc point nĂ©cessaire de supposer que Peau se dĂ©compose dans, cette opĂ©ration Ă  moins qu’on ne prĂ©tende que- T oxygĂšne & l’hydrogĂšne font dans l’ctat d’eau dans le sucre; ce que je ne crois pas, puisque j’ai ctabli au contraire qu’en gĂ©nĂ©tal les trois principes constitutifs des. vĂ©gĂ©taux , PhydrogĂšne, PoxygĂšne & le carbone Ă©ioient entr’eux dans un Ă©tat d’équilibre ; que cet Ă©tat d’équilibre subsistoit tant qu’il n’était K iij jyo RĂ©sultat de la FeementatioĂ­Ă­; point troublĂ©, soit par tin changement de tempĂ©rature , soit par une double affinitĂ©, & que ce n’étoit qu’alors que les principes se combinant deux Ă  deux formoient de Peau & de l’a- cide carbonique. Les essets de la fermentation vineuse se rĂ©duisent donc Ă  sĂ©parer en deux portions le sucre qui est un oxide ; Ă  oxygĂ©ner Pune aux dĂ©pens de l’autre pour en former de l’acide carbonique ; Ă  dĂ©soxygĂ©ner l’autre en faveur de la premiĂšre pour eu former une substance combustible qui est l’alkco! en sorte que s’il Ă©toit possible de reçombiner ces deux substances, l’al- kool & l’acide carbonique, on relormeroir d u, sucre. II est -Ă  remarquer au surplus que Phy- drogĂšne & le carbone ne font pas dans l’état d’huile dans l’alkool ; ils font combinĂ©s avec. une portion d’oxygĂšne qui les rend miscibles Ă , l’eau les trois principes, l’oxygĂšne, l’hydrogĂšne. & le carbone , font donc encore ici dans une espĂšce d’état d’équilibre ; & en effet., en les faisant passer Ă  travers un tube de verre ou de porcelaine rougi au feu, on les recombine deux Ă  deux, & on retrouve de l’eau, de Phydro-, gĂšne , de l’acide carbonique & du carbone. J’avois avancĂ© d’une maniĂšre formelle dans mes premiers MĂ©moires fur la formation de. l’eau, que cette substance regardĂ©e comme un RĂ©sultat de la Fermentation, r^r Ă©lĂ©ment, se dĂ©composoit dans un grand nombre d’opĂ©rations chimiques , notamment dans la fermentation vineuse je fuppofois alors qu’U existoit de l’eau toute formĂ©e dans le sucre, tandis que je fuis persuadĂ© aujourd’hui qu’il contient seulement les matĂ©riaux propres Ă  la former. On conçoit qu’il a dĂ» m’en coĂ»ter pour’ abandonner mes premiĂšres idĂ©es ; aussi n’est-ce qu’aprĂšs plusieurs annĂ©es de rĂ©flexions > & d’a- prĂšs une longue fuite d’expĂ©riences & d’obfer- vations fur les vĂ©gĂ©taux, que je m’y fuis dĂ©terminĂ©. Je terminerai ce que j’ai Ă  dire fur la fermentation vineuse, en observant qu’elle peut fournir un moyen d’analyfe du sucre & en gĂ©nĂ©ral des substances-vĂ©gĂ©tales susceptibles de fermenter. En effet , comme je l’ai dĂ©jĂ  indiquĂ© au commencement de cet article , je puis considĂ©rer les matiĂšres mises Ă  fermenter & le rĂ©sultat obtenu aprĂšs la fermentation , comme une Ă©quation algĂ©brique ; & en supposant successivement chacun des Ă©lĂ©mens de cette Ă©quation inconnus, j.’cn puis tirer une valeur, & rectifier ainsi l’ex- pĂ©ricncc par le calcul & le calcul par l’expĂ©- rience. J’ai souvent profitĂ© de cette mĂ©thode pour corriger les premiers rĂ©sultats de mes expĂ©riences , & pour me guider dans lĂšs prĂ©cautions Ă  prendre pour les recommencer r K iv ij-a Plan b’E x p Ă© r i e n ge s. mais ce n’est pas ici le moment d’entrer dans, ces dĂ©tails fur lesquels je me fuis au surplus Ă©tendu fort au long dans le MĂ©moire que j’ai, donnĂ© Ă  l’AcadĂ©mie fur la Fermentation yb yeuse, & qui fera incessamment imprimĂ©. De la PutrĂ©faction. *fĂź CHAPITRE XIV, De l,a Fermentation putride Je viens de faire voir comment le corps sucre se dĂ©composait , Jorsqu’il Ă©toĂ­t Ă©tendu d’une certaine cjuamitĂ© d’eau & Ă  l’aide d’une douce chaleur ‱ comment les trois principes qui le constituent, 1’oxygĂšn-e , l’hydrogĂšne & le carbone , qui Ă©toient dans un Ă©tat d’équilibre qui ne formoient dans PĂ©tĂąt de sucre ni de seau , ni de l’huile, ni de l’acide carbonique., se. sĂ©paroient pour se combiner dans un autre ordre ; comment une portion de carbone fĂš rĂ©uniĂ­Toit Ă  l’oxygĂšne pour former de l’acide carbonique. ; comment une autre portion de carbone se combinoit avec de l’hydrogĂšne Se avec de l’eau pour former de l’alkool. Les phĂ©nomĂšnes de la putrĂ©faction s’opcrent de mĂȘme en vertu d’affinitĂ©s trĂšs-compliquĂ©es. Les trois principes constitutifs du corps cessent Ă©galement, dans, cette opĂ©ration , d’ĂȘtre dans un Ă©tat d’équilibre art lieu d'une combinaison ternaire, il se forme des combinaisons binaires; mais le rĂ©sultat de ces combinaisons est bien diffĂ©rent de celui que donne la fermentation ipq Ce PutrĂ©faction 1 . vineuse. Dans cette derniĂšre , une partie des. principes, de la substance vĂ©gĂ©tale , PhydrogĂšne par exemple, reste uni Ă  une portion d’eau & de carbone pour former de Palkool. Dans la fermentation putrideau contraire, la totalitĂ© de PhydrogĂšne se distĂŹpe sous la forme de gaz hydrogĂšne en mĂȘme tems PoxygĂšne & le carbone se rĂ©unissant au calorique, s’échappent- sous la forme de gaz acide carbonique. Enfin quand l’opĂ©ration est entiĂšrement achevĂ©e , surtout fi la quantitĂ© d’eau nĂ©cestaire pour la putrĂ©faction n’a pas manquĂ©, il ne reste plus que la terre du. vĂ©gĂ©tal mĂȘlĂ©e d’un peu, de carbone & de fera La putrĂ©faction des vĂ©gĂ©taux ssest donc autre chose qu’une analyse complctte des substances vĂ©gĂ©tales dans laquelle la totalitĂ© de leurs principes constitutifs fe dĂ©gage fous forme de gaz , Ă  Pexception de la terre qui reste dans PĂ©tat de ce qu’on nomme terreau. Je donnerai dans la troisiĂšme partie de cet Ouvrage , une idĂ©e des appareils qu’on peut employer pour ce genre d’expĂ©riences. Tel est le rĂ©sultat de la putrĂ©faction, quand, le corps qu’on y soumet ne contient que de l’oxygĂšne , de PhydrogĂšne , du carbone 6c ui* peu de terre mais ce cas est rare, & il parort mĂȘme que ces substances, lorsqu’elles font, feu- FckmaTion. de e'Ammoniaque. 15s les , fermentent difficilement ; qu’elĂŹes fermentent mal, & qu’il faut un tems considĂ©rable pour que la putrĂ©faction soit complette. II n’en çíl pas de mĂȘme quand la substance mise Ă  fermenter contient de ? azote ; 8c c’est ce qui a, lieu Ă  l’égard de toutes les matiĂšres animales. & mĂȘme d’un assez grand nombre de matiĂšres vĂ©gĂ©tales. Ce nouvel ingrĂ©dient favorise merveilleusement la putrĂ©faction e’est pour cette raison qu’on mĂ©lange !es matiĂšres animales avec les vĂ©gĂ©tales, lorĂ­'qu’on veut hĂąter la putrĂ©faction ; & c'est dans ce mĂ©lange que consiste presque toute la science des amendemens & des fumiers. Mais l’itnroduction de Pazote dans les matĂ©-, ctaux de la putrĂ©faction , ne produit pas seulement Peffet d en accĂ©lĂ©rer les phĂ©nomĂšnes ; elle forme , en fe combinant avec í’hydrogĂČne,. une nouvelle substance connue fous le nom d’alkali volatil ou ammoniaque, Tes rĂ©sultats qu’on obtient en analysant les matiĂšres animales, par dissĂ©rens procĂ©dĂ©s , ne laissent aucun doute fur la nature des principes qui constituent l’am- moniaque. Toutes les fois qu’on sĂ©pare prĂ©alablement l’azote de ces matiĂšres , elles ne donnent plus d’ammoniaque , & elles n’en don-, nent qu’autant qu’elles contiennent de l’azote. Çette composition de l’ammoniaque est d’ailleurs *5 6 Des Odeurs putrides. confirmĂ©e par des expĂ©riences analytiques, qu M. Berthollet a dĂ©taillĂ©es dans les MĂ©moires de PAcad.. annĂ©e 178s , page zi6; il a donnĂ© diffĂ©rens moyens de dĂ©composer cette substance & d’obtenir sĂ©parĂ©ment les deux principes , Pazote & Phydrogcne , qui. entrent, dans fa combinaison.. J’ai dĂ©jĂ  annoncĂ© plus hamvcye^ Chapitre dixiĂšme que les corps combustibles Ă©toient presque tous susceptibles de se combiner les tins avec les autres. Le gaz hydrogĂšne a Ă©minemment cetre propriĂ©tĂ©; il dissout le carbone, le soufre. & le phosphore, &. il rĂ©sulte de ces combinaisons ce que j’ai appelĂ© plus haut, ga\ hydrogĂšne carbonisĂ©, ga^_ hydrogĂšne sulfurisĂ©, ga ^ hydrogĂšne phojp/ionsĂ©. Les deux derniers de ces gaz ont une odeur particuliĂšre & trcs- dcsagrĂ©able celle du gaz hydrogĂšne sulfurisĂ© a beaucoup de rapport avec celle des Ɠufs gĂątes Sc corrompus ; celle du gaz hydrogĂšne phos- phorisĂ© est absolument la. mĂȘme que celle du poisson pourri ; enfin l’ammoniaque a une odeur qui n’est ni moins pĂ©nĂ©trante, ni moins, dĂ©sagrĂ©able que les prĂ©cĂ©dentes. C’est de la combinaison de ces diffĂ©rentes odeurs que rĂ©sulte celle qui s’exhale des matiĂšres animales en putrĂ©faction , & qui est si fĂ©tide. TantĂŽt c’est Pudeur de l’ammoniaque qui est prĂ©dominante* Des Graisses Animales. Ă­f? & on la reconnoĂźt aisĂ©ment Ă  ce qu’elle pique les yeux ; tantĂŽt c’est celle du soufre , comme dans les matiĂšres fĂ©cales ; tantĂŽt enfin, c’est celle du phosphore, comme dans le hareng pourri* J’ai supposĂ© jusqu’ici que rien ne dĂ©rangeoit le cours de la fermentation, & n’en troubloit les effets. Mais M. de Fourcroy & M. Thouret ont observĂ© , relativement Ă  des cadavres en-* terrĂ©s Ă  une certaine profondeur 6c garantis jusqu a un certain point du contact de l’air» des phĂ©nomĂšnes particuliers. Ils ont remarquĂ© que souvent la partie musculaire se converti ffbit en une vĂ©ritable graisse animale. Ce phĂ©nomĂšne tient Ă  ce que , par quelque circonstance particuliĂšre , l’azote que contenoient ces matiĂšres animales aura Ă©tĂ© dĂ©gagĂ©, 6cĂ  ce qu’il n’est restĂ© que de l’hydrogĂšne 6c du carbone , c’est-Ă -dire, les matĂ©riaux propres Ă  faire de la graisse. Cette observation sur la possibilitĂ© de convertir en graisse les matiĂšres animales, peut conduire un jour Ă  des dĂ©couvertes importantes fur le parti qu’on en peut tirer pour les usages de la sociĂ©tĂ©. Les dĂ©jections animales , telles que les matiĂšres fĂ©cales, font principalement composĂ©es de carbone 6c d’hydro- gĂšne ; elles se rapprochent donc beaucoup de í’état d’huile , 5c en esset elles en fournissent beaucoup par la distillation Ă  feu nud. Mais i5-8 Des MatiĂšres Animales. l’ocĂźeur insoutenable qui accompagne tous leĂŹ> produits qu’on en retire, ne permet pas d’es- pĂ©rer de long-tems qu’on, puisse les employer Ă  autre chose qu’à sakĂ© des engrais. Je n’ai donnĂ© dans ce Chapitre que dĂšs ĂĄp- perçus, parce que la composition des matiĂšres animĂąleĂ  n’est pas encore trĂšs-exactement connue. On fait qu’elles font composĂ©es d’hydro- gĂšne, de carbone, d’azotĂ© , de phosphore ; dĂ© soufre ; le tout portĂ© Ă  l’état d’oxide par unĂ© quantitĂ© plus ou moins grande d’oxygĂšne mais on ignore absolument quelle est la proportion de ces principes. Le tems complĂ©tera cette partie de l’analyse chimique , comme il en Ă  complĂ©tĂ© dĂ©jĂ  quelques autres. Fermentation acEteuse. iyp CHAPITRE XV, De la Fermentation, acĂ©teuse. Xi A fermentation acĂ©teuse n’est autre chose que l’aciciisication du vin qui se fait Ă  Pair libre par l’absorption de l’oxygĂšne. L’acide qui etĂŹ rĂ©sulte est l’acide acĂ©teux , vulgairement appelĂ© vinaigre il est composĂ© d’une proportion qui n’a point encore Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©e , d’hydrogĂšnĂą & de carbone combinĂ©s ensemble, & portĂ©s Ă  l’état d’acide par PoxygĂšne. Le vinaigre Ă©tant un acide, l’analogie con- duisoit seule Ă  conclure qu’il contenoit de l’oxygĂšne ; mais cette vĂ©ritĂ© est prouvĂ©e de plus par des expĂ©riences directes. PremiĂšrement le vin ne peut lĂ© convertir en vinaigre qu’autant qu’il a le contact de Pair, & qu’autant que cet air contient du gaz oxygĂšne. Secondement cette opĂ©ration est accompagnĂ©e d’une diminution du Volume de Pair d?ns lequel elle se fait, & cette diminution de volume est occasionnĂ©e par l’ab* sorption du gaz oxygĂšne. TroisiĂšmement on peut transformer le vin en vinaigre, en l’oxy- gĂȘnant par quelqu’autre moyen que ce soit. IndĂ©pendamment de ces faits qui prouvent ’ltĂČ Fermentation a cĂštevs'Ă©. que l’acide acĂ©teux est un rĂ©sultat de l’oxygĂ©- Ă­iation du vin , une expĂ©rience de M. Chaptal, professeur de Chimie Ă  Montpellier, fait voir clairement ce qui se passe dans cette opĂ©ration» II prend du gaz acide carbonique dĂ©gagĂ© de lĂ  biĂšre en fermentation ; il en imprĂšgne de Peau jufqu’à saturation, c’est-Ă -dire, juscju’à cĂ© qu’elle en ait absorbĂ© environ une quantitĂ© Ă©gale Ă  son volume ; il met cette eau Ă  la cave dan s des vaisseaux qui ont communication avec Pair, & au bout de quelque tems le tout se trouvĂ© converti en acide acĂ©teux. Le gaz acide carbonique des cuves de biĂšre en fermentation -, n’est pas entiĂšrement pur ; il est mĂȘlĂ© d’un peu d’alkool qu’il tient en dissolution il y a donc dans Peau imprĂ©gnĂ©e d’acidĂ« carbonique dĂ©gagĂ©- de la fermentation vineuse, tous les matĂ©riaux nĂ©cessaires pour former de l’acide acĂ©teux» L’alkool fournit PhydrogĂšne & une portion de carbone ; l’acide carbonique fournit du carbone & de PoxygĂšne ; enfin Pair de l’atmosphĂšre doit fournir ce qui manque d’oxygĂšue pour porter le mĂ©lange Ă  l’état d’acide acĂ©teux. On voit par-lĂ  qu’il ne faut qu’ajouter ds l’hydrogĂšne Ă  l.’acide carbonique pour le constituer acide acĂ©teux, ou pour parler plus gĂ©nĂ©ralement , pour le transformer en un acide vĂ©gĂ©tal quelconque, suivant le degrĂ© d’oxygĂ©na- tion, Fermentation ÀcĂšrEtrsr. i6t tion ; qu’il ne faut au contraire que retrancher de {'hydrogĂšne aux acides vĂ©gĂ©taux pour les ^convertir ten acide carbonique. Je nĂ© m’étendrai pas davantage fur Ja fermentation ĂącĂ©teuse Ă  1*Ă©gard de laquelle nous n’àvons pas encore d’expĂ©riences exactes ; les faits principaux font connus , mais {'exactitude numĂ©rique manque. On voir d’ailleurs que la thĂ©orie de l’acĂ©tisication eĂ­ĂŹ Ă©troitement liĂ©e Ă  celle de la constitution de tous les acides & oxides vĂ©gĂ©taux, & nous ne connoiĂ­ĂŻbns point encore la proportion des principes dont ils font composĂ©s. II est aisĂ© de s'ap percevoir cependant que toute cette partie de la chimie marche rapidement comme toutĂ©s les autres, vers fa perfection , & qu’elle est beaucoup plus simple qu’on ne l’avoit cru jufqu'icĂș iCz SimplicitĂ© de la Nature CHAPITRE XVT De la formation des Sels neutres , & des diffĂ©rentes bases qui entrent dans leur eompojitĂŹon. JNsous avons vu comment un petit nombre de substances simples, ou au moins qui n’ont point Ă©tĂ© dĂ©composĂ©es jusqu’ici, telles que l’a- zote, le soufre, le phosphore , le carbone, le radical muriatique & l’hydrogĂšne, formoient en se combinant avec PoxygĂšne tous les oxides & les acides du rcgne vĂ©gĂ©tal & du rĂšgne animal nous avons admirĂ© avec quelle simplicitĂ© de moyens la nature multiplioit les propriĂ©tĂ©s & les formes , soit en combinant en* semble jusqti’à trois & quatre bases acidisiables dans diffĂ©rentes proportions, soit en changeant la dose d’oxygĂšne destinĂ© Ă  les acidifier. Nous re la trouverons ni moins variĂ©e, ni moins simple, ni fur-tout moins fĂ©conde dans Porche de choses que nous allons parcourir. Les substances acidisiables en se combinant avec PoxygĂšne, & en se convertissant en acides, acquiĂšrent une grande tendance Ă  la combinaison ; elles deviennent susceptibles de s’unĂźr avec des substances terreuses & mĂ©talliques, & c’esl Des PkinCipes SÀLIFIANS, i6z 'de cette rĂ©union que rĂ©sultent les sels neutres. Les acides peuvent donc ĂȘtre regardĂ©s comme de vĂ©ritables principes salifians, & les substances auxquelles ils s’unissent pour former des sels neutres, commĂš des bases salisiables c’est prĂ©cisĂ©ment de lĂ  combinaison des principes salifians avec les bases salisiables dont nous allons noĂșs occuper dans cet article. Cette maniĂšre d’envisager les acides ne me permet pas de les regarder comme des sels , quoiqustls aient quelques-unes de leurs propriĂ©tĂ©s principales, telles que la solubilitĂ© dans I’eau, &c. Les acides, comme je l’ai dĂ©jĂ  fait observer, rĂ©sultent d’un premier ordre dĂ« combinaisons ; ils font formĂ©s de la rĂ©union de deux principes simples, ou au moins qui se comportent Ă  lĂą maniĂšre des principes simples, & ils font par consĂ©quent pour me servir de Pexprestion de Stahl, dans l’ordrĂ© des mixtes. Les sels neutres, au contraire, font d’un autre ordre de combinaisons , ils font formĂ©s de la rĂ©union de deux mixtes, & ils rentrent dans la classe des composĂ©s. Je ne rangerai pas non plus, par la mĂȘme cause, les alkalis a ni les substances terreuses, telles que la chaux, la magnĂ©sie, &c. dans la sl On regardera peu'-ĂȘĂ­re comme un dĂ©faut de la Ricthode que j’aĂź adoptĂ©e, de m “avoir contraint Ă  rejette* L ij 1^4 VLS Bases salxfiaeles. classe des sels, & je ne dĂ©signerai par ce nom que des composĂ©s sonnĂ©s de la rĂ©union d’une substance simple oxygĂ©nĂ©e avec une base quelconque. se me suis suffisamment Ă©tendu dans les chapitres prĂ©cĂ©dens fur la formation des acides, & je n’ajouterai rien Ă  cet Ă©gard; mais je n’aĂŹ rien dit encore des bases qui font susceptibles de se combiner avec eux pour former des sels neutres; ces bases que je nomme salisiables, font La potasse. La soude. L’ammoniaque. La chaux. La magnĂ©sie. La baryte. L’alumine, Et toutes les substances mĂ©talliques. Je vais dire un mot de Porigiue & de la nature de chacune de ces bases en particulier. De la PotaJJe, Nous Ăąvons dĂ© j a fait observer que lorsqu’on lĂšs alkalis de la classe des sels , & je conviens que c’eÛ UN reproche qu’on peut lui faire ; m ah cet inconvĂ©nient le rouve compensĂ© par de si grands avantages, que je n'ai pas cru qu ii dĂ»t jn’arrĂȘter. CoMBirsTroN des lĂłs echanĂ­Foit une substance vĂ©gĂ©tale dans un ap- pareil distillatoire, les principes qui la composent , Poxygcne , l’hydrogĂšne & le carbone, Azote. Azote. 91 Nitrique oxigĂ©nĂ©... ios Carbonique ....... Carbone, EnumĂ©ration des Acides connus. j Si II ' AcĂ©teux. I I AcĂ©tique..... ... 13 Oxalique. 14 I Tartareux...... I ?to-tartareux.. 16 Citrique. 17 Malique. 18 Pjro-ligneux. .. 19 Pjro-muqueux. ... . 10 GĂąllique. u Pruffique. 2i Benzoique....... 1 23 Succinique.. 14 Camphorique.... j is j Lactique. 26 I Saccho-lactique .. 17 28 29 3° 3i 3i 33. 34 35 3 ; LumiĂšre; Chaleur. Principe de lĂ  chaleur. Fluide ignĂ©. Feu. MatiĂšre du feu & de la chaleur Air dĂ©phlogistiquĂ©; Air empirĂ©al. ,Air vital. Eafe de Pair vital. Gaz phlogistiquĂ©. Mofete. Base de la mofete. Gaz inflammable. Base du gaz inflammable; Soufre; Phosphore. Charbon pur; Inconnu. Inconnu. Inconnu. Antimoine; Argent. Arsenic. Bismuth; Cobolt. Cuivre. Etain. Fer. ManganĂšse. Mercure. MolybdĂšne; N ickel. Or. Platine; Plomb. TungstĂšne; Zinc. Terre calcaire, chaux. MagnĂ©sie, base du sel d’EpsĂŽm. Barote, terre pesante. Argile , terre de l’alun, bade l’alum Te;re siliceuse, terre vitn Sable. ÎDjes Substances simples, ipj OBSERVATIONS Sur le Tableau des Substances Jlmples, ou du moins de celles que PĂ©tĂąt actuel de nos connaissances nous oblige Ă  considĂ©rer comme telles. La Chimie en soumettant Ă  des expĂ©riences les diffĂ©rens corps de la nature, a pour objet de les dĂ©composer & de se mettre en Ă©tat d 'examiner sĂ©parĂ©ment les diffĂ©rentes substances qui entrent dans leur combinaison. Cette Ă­cience a fait de nos jours des progrĂšs trĂšs-rapides. II fera facile de s’en convaincre si l’on conĂ­ulte les diffĂ©rens auteurs qui ont Ă©crit fur PenfĂ©mble de la Chimie on verra que dans lĂ©s premiers te m s on regardoĂ­t l’huile & le sel comme les principes des corps ; que l’expĂ©rience & Inobservation ayant arĂŹienĂ© de nouvelles connois- sances * on s’apperçut ensuite que les sels n’é- toient point des corps simples , qU’ils Ă©toienÊ composĂ©s d’un acide & d’une base , & queĂ­ c’étoit de cette rĂ©union que rĂ©sultoit leur Ă©tat de neutralitĂ©. Les dĂ©couvertes modernes ont encore reculĂ© de plusieurs degrĂ©s les bornes de l’analyse a , elles nous ont Ă©clairĂ©s fur la for- Ă­i Voyez. MĂ©moires de 1 *AcadĂ©mie, annĂ©e 1776 , page 671 , & 1778 , page sz y. N *24 ProgrĂšs de la Chimie. mation des acides, & nous ont fait voir qu’ils croient formĂ©s par la combinaison d’un principe acidifiant commun Ă  tous, l’oxygĂšne, 8c d’un radical particulier pour chacun, qui les diffĂ©rencie & qui les constitue plutĂŽt tel acide ijue tel autre. J’ai Ă©tĂ© encore plus loin dans cet ouvrage, puisque j’ai fait voir, comme M. Has- senfratz,au surplus l’avoit dĂ©jĂ  annoncĂ©, que les radicaux des acides eux-mĂȘmes ne font pas toujours des substances simples, mĂȘme dans le sens que nous attachons Ă  ce mot ; qu’ils font ainsi que le principe huileux, un composĂ© d’hydrogĂšne& de carbone. Enfin M. Berthollet a prouvĂ© que les bases des sels n’étoient pas plus simples que les acides eux-mĂȘmes, & que l’am- moniaque Ă©toit un composĂ© d’azote & d’hy- drogĂšne. La Chimie marche donc vers son but & vers fa perfection, en divisant, subdivisant, 8c resubdiyisant encore, & nous ignorons quel fera le terme de ses succĂšs. Nous ne pouvons donc pas aĂ­furer que ce que nous regardons comme simple aujourd’hui le soit en effet tout ce que nous pouvons dire , c’est que telle substance est le terme actuel auquel arrive l’analyse chimique , & qu’elle ne peut plus se subdiviser au-delĂ  dans l’état actuel de nos connoissances. II est Ă  prĂ©sumer que les terres cesseront IdĂ©e sur les Terres, ipy bientĂŽt d’ĂȘtre comptĂ©es au nombre des substances simples ; elles font les seules de toute cette classe qui n aient point de tendance Ă  s’unir Ă  l’oxygĂšne , & je fuis bien portĂ© Ă  croire que cette indiffĂ©rence pour l’oxygĂšne, s’il m’est permis de me servir de cette expression, tient Ă  ce qu’elles en font dĂ©ja saturĂ©es. Les terres, dans cette maniĂšre de voir, seroient des substances simples, peut-ĂȘtre des oxides mĂ©talliques oxygĂ©nĂ©es jufqu’à un certain point. Ce n’est au surplus qu’une simple conjecture que je prĂ©sente ici. J’espĂšre que le lecteur voudra bien ne pas confondre ce que je donne pour des vĂ©ritĂ©s de fait & d’expĂ©rience avec ce qui n’est encore qu’hypothĂ©tique. Je n’ai point fait entrer dans ce tableau les alkalis fixes, tels que la potasse & la soude , parce que ces substances font Ă©videmment composĂ©es , quoiqu’on ignore cependant encore la nature des principes qui entrent dans leur combinaison. NĂ­j ĂŻcyS Des Radicaux composĂ©s, T A B ZE A U des Radicaux ou bases oxidables & acidi- fiables , composĂ©s , qui entrent dans les combinaisons Ă  la maniĂšre des subflances simples. r Noms des Radicaux. Observations. Radicaux o-riĂĄa-sRadĂźcal nitro-muriatĂ­que bhs m acidifia - olĂ­ ra dical de i’eau rĂ©- btes composes , du\ , rĂšgne minĂ©ral» / * Radical tartatique. Radical malique. Radical citrique. Radical pyro-iignique. Radical pyro-mucique. Radical pyro-rartarique. "Radicaux hydro- carbonetix ,ou car- bonc’hydretix du rĂš- gne vĂ©gdtal fus x R dk j oxaliqtie ceptibles d etre o xi* i * dĂ©s fir acidifiĂ©s . RadicauĂŻ hydro- carboncitx ou car- bone-hydreux Ă u rĂš gne animal dans la composition def- quels entre presque & c’est Ă©galement de lui que nous tirons principalement tout l’oxygĂšne que nous employons dans nos expĂ©riences. L’attraction rĂ©ciproque qui s’exerce entre ce principe & les diffĂ©rentes substances est telle, qu’il est impossible de sobtenir seul Sc dĂ©gagĂ© de toute combinaison. Dans notre atmosphĂšre, il est uni au calorique qui le tient en ctat de gaz , & il est mĂȘlĂ© avec environ deux tiers en poids de gaz azote. II faut, pour qu’un corps s’oxygĂšne, rĂ©unir un certain nombre de conditions la premiĂšre est que les molĂ©cules constituantes de ce corps n’exercent pas fur elles-mĂȘmes une attraction plus forte que celle qu’elles exercent fur l’oxygcne ; car il est Ă©vident qu’alors il ne peut plus y avoir de combinaison. L’art dans çe cas peut 2Q4 De l’QxygĂ©nation eh gĂ©nĂ©ral. venir au secours de la nature , & i’on peut diminuer presqujĂ  volontĂ© l’attraction des molĂ©cules des corps, en les Ă©chauffant, c’est-Ă - dire, en y introduisant du calorique. Echauffer un corps, c’est Ă©carter les unes des autres les molĂ©cules qui le constituent; & comme fattraction de ces molĂ©cules diminue suivant une certaine loi relative Ă  la distance, il se trouve nĂ©cessairement un instant oĂč les molĂ©cules exercent une plus forte attraction fur PoxygĂšne, qu’elles n’en exercent fur eĂŹles- mĂ©mes ; c’est alors que l’oxygĂ©nation a lieu. On conçoit que le degrĂ© de chaleur auquel commence ce phĂ©nomĂšne, doit ĂȘtre diffĂ©rera; pour chaque substance. Ainsi, pour oxygĂ©ner la plupart des corps & en gĂ©nĂ©ral presque toutes les substances simples, il ne s’agit que de les exposer Ă  faction de f air de f atmosphĂšre, & de les Ă©lever Ă  une tempĂ©rature convenable. Cette tempĂ©rature pour le plomb , le mercure, l’étain , n’est pas fort supĂ©rieure Ă  celle dans laquelle nous vivons. 11 faut an contraire un degrĂ© de chaleur assez grand pour oxygĂ©ner Ăźe fer, le cuivre , &c. du moins par la voie sĂšche & lorsque f oxygĂ©nation n’est point aidĂ©e par faction de l’humiditĂ©. Quelquefois l’oxygĂ©nation se fait avec une extrĂȘme rapiditĂ© , & alors elle est accompagnĂ©e de chaleur , de lumiĂšre & Page 20Z. Tableau des Combinaisons binaires de P oxygĂšne avec les Jubjlances mĂ©talliques & non mĂ©talliques oxldabUs & acidis ables. Premier degrĂ© d’oxigĂšnation. Second degrĂ© d’oxigĂ©nation. TroisiĂšme degrĂ© d’oxigĂ©nation. QuatriĂšme degrĂ© d’oxigĂ©natio’ 1 ' Noms nouveaux. Noms anciens. Noms nouveaux. Noms anciens. Noms nouveaux. Noms anciens . Noms nouveaux. Noms anciens. Le calorique ‱ L'hydrogĂšne* i L'azote.. Le g oxygĂšne. Air viral ou dcphlogistiquĂ©* * j On ne connou qu’un degrĂ© de combinaison, de l'oxygĂšne & de l’hydrogĂšne", 5c cecre combinaison forme de l’eau. Combinai- i Le carbone.» sons de 103 y~ gĂšne mec / L , S ; Le soufre» ». » substances \ simples non Le phosphore. mĂ©talliques t I telles que ; fJLe radical mu- riatique. Le radical duo* rique. ^ Le radical bora- C Oxide nitreux ou hase du gazl r \ nitreux....J' J az nitreux.' Oxide de carbone* Oxide de soufre* ‱ » cique. L’antimoine ‱ L’argent. ». L’arsenic* ‱ ‱ Le bismuth» Le cobalt » ‱ l Homberg. Oxide blanc d’arsenic. ‱ ‱ Oxide blanc de bismuth. Oxide blanc d’ Chaux blanche d’étain ou po-' ĂŹ tee d etam. Oxide jaune Sc rouge de fer... ] Ocre & rouille. Oxide blanc de manganĂšse. .. Chaux blanche de manganĂšse.» ifOxide jaune fc rouge de mer- rTutbith ruinerai, prĂ©cipitĂ© rou- cure * S ge, prĂ©cipite perse. Oxide vert & bleu de c Chaux blanche d’arsenic. ‱ ‱ ‱. Chaux blanche de bismuth.*‱ Chaux verte & bleue de cuivre. K Chaux rouge d'or*..... \ PrĂ©cipitĂ© pourpre de Cassius.* ‱ Acide ancimonique* Acide argentique» * * Acide arsenique» * * ‱ Acide bismutique* ‱ ß°. par le nombre des principes acidi- Ă­ĂŹans qui constituent leur base ; 2 °. par la diffĂ©rente proportion de ces principes; par le diffĂ©rent degrĂ© cf oxygĂ©nation; ce qui suffit 8c au-delĂ  pour expliquer le grand nombre de variĂ©tĂ©s que nous prĂ©sente la nature. II n’est pas Ă©tonnant, d’aprĂšs cela, qu’on puiĂ­le convertir presque tous les acides vĂ©gĂ©taux les uns dans les antres; il nĂ© s’agit, pour y parvenir, que de changer la proportion dĂč carbone & de l’hydrogĂšne, ou de les oxygĂ©ner plus ou moins. C’est ce qn’a fait M. Crell dans des expĂ©riences trĂšs-iugĂ©nieuses, qui ont Ă©tĂ© confirmĂ©es & Ă©tendues depuis par M. Haffenfratz. Il en rĂ©sulte que le carbone & l’hydrogĂšne donnent par un premier degrĂ© cfoxygĂ©nation de l’acide tartareux, par un second de 1 acide oxalique , par un troisiĂšme de l’acide acĂ©teux ou acĂ©tique. II paroĂźtroit seulement que le carbone entre dans une proportion un peu moindre dans la combinaison des acides acĂ©teux & acĂ©tique. L’acide citrique & l’acide malique diffĂšrent trĂšs-peu des prĂ©cĂ©dens. Doit-on conclure de ces rĂ©flexions, que les huiles soient la base , qu’elĂźes soient le radical des acides vĂ©gĂ©taux & animaux ĂŻ J’ai dĂ©jĂ  ex- OxygĂ©nĂąt. bEs Radicaux composĂ©s, 2ĂŹi posĂ© mes doutes Ă  'cet Ă©gard. PremiĂšrement, quoique les huiles paroiĂ­Ăź'ent n’ĂȘtre uniquement composĂ©es que d’hydrogĂšne & de carbone , nous ne savons pas si ia proportion qu’elles en contiennent est prĂ©cisĂ©ment celle nĂ©cestaire pour constituer les radicaux des acides. Secondement , puisque les acides vĂ©gĂ©taux & animaux ne font pas seulement composĂ©s d’hydrogĂšne, & de carbone, mais que l’oxygĂšne entre Ă©galement dans leur combinaison , il n’y a pas de raison de conclure qu’ils contiennent plutĂŽt de l’huile que de l’acide carbonique & de l’eau. Ils contiennent bien, il est vrai, les matĂ©riaux propres Ă  chacune de ces combinaisons; mais ces combinaisons ne font point rĂ©alisĂ©es Ă  JĂ  tempĂ©rĂĄture habituelle dont nous jouissons, & les trois principes font dans Un Ă©tat d’équilibre ; qu’un degrĂ© de chaleur Un peu supĂ©rieur Ă  celui de Peau bouillante suffit pour troubler. On peut consulter ce que j’ai dit Ă  cet Ă©gard t page 132 & Privantes de cet Ouvrage, 2i2 Combinaisons dĂŻ l'Ă zote, Tableau des combinaisons binaires de VA^ote avec les ftbjlances impies. Ì .RĂ©sultat des combinaisons. Nomenclature nouvelle. Nomenclature atic. Le calorique. L’hydrogĂšne.. L’oxigĂšne. .. s-Le Carbone . Le gaz. azote.... L’aminoniaque... COxide nitreux. 1 Acide nitreux. Acide nitrique. Ă­ Àzcture de carbone...-. \ 1 Combinaison inconnue. On f saie seulement que le carbone. x '‱ w ' inconnue. r Air phlogistiquĂ©, tno- l fĂȘte. Alkali volatil. Base du gaz nitreux. Acide nitreux fumant. Acide nitreux blanc. .' ell susceptible de se difsouy /cire dans l’azore , Sc il en rc-\ / fuite un gaz azotique carbo 1 - 1 ttifĂ©. $ ?Le phosphore.; Az ° ÂŁur K e de r phosphore.. > Inconnue . o a x v Combinaison inconnue. / j I j Ă­ Azoture de soufre... . > 2 » ĂŹ Combinaison inconnue. On / J }sait seulement que le soufres- Ăź soufre* **\éíl susceptible de se dissou-^ "Connue, ^ j jdre dans le gaz azotique, &i _ / /il en rĂ©sulte un gaz azotique* V sulfurisĂ©. ° L’azote se combine avec le n . carbone 6c l’hydrogĂšne, 6c J Iquelquefois avec le phos-f Jphore, pour former des ra-/ ’dicaux composĂ©s, qui font!. IncotmĂ»es , Les radicaux compotes. susceptibles, comme on l'a vu plus haut, de s’oxider &[ de s’acĂ­difier. Ce principe* entre gĂ©nĂ©ralement dans tous 1 les radicaux du rĂšgne anima!. 1 f Ces combinaisons font ab- \ Les Ă­ĂčbĂ­Ăźances y° Iu “ j? c inƓnnues - si. elles/ , ... nues possibles, elles feront J nommĂ©es azocuresdechaux, Vazotures magnĂ©lßÚnes, Lee, Combinaisons de l’Azote. 21^ OBSERVATIONS Sur VA^ote & sur ses combinaisons, avec le& Jubsances simples.. L’Azote est un des principes les plus abondamment rĂ©pandus dans la nature. CombinĂ© avec le calorique, il forme le gaz azote ou la mofĂšte, qui entre environ pour deux tiers dans le poids, de Pair de. ^atmosphĂšre. II demeure constamment dans l’état de gaz au degrĂ© de pression & de tempĂ©rature dans lequel nous vivons ; aucun degrĂ© de compression froid n’ont encore pu le rĂ©duire Ă . l’état liquide on solide. Ce principe est aussi un des éß'Ă©mens qui constitue essentiellement les matiĂšres animales il y est combinĂ© avec le carbone & l’hy- drogĂšne, quelquefois avec le phosphore, & le tout est liĂ© par une certaine portion d’oxy- gĂšne qui les met on Ă  lĂ© ta t d’oxide, ou Ă  celui d’acide , suivant le degrĂ© d’oxygĂ©nation. La nature des matiĂšres animales peut donc varier comme celles des matiĂšres, animales , de trois maniĂšres, 1. parle nombre des. substances qui entrent dans la combinaison du radical, 2. par leur prĂłportion, f. par le degrĂ© d’oxygĂ©natioru, Qiij 214 Combinaisons dz ĂŻ-’Azot s .L’azote combinĂ© avec i’oxygĂšne forme les pxides & acides nitreux & nitrique ; combinĂ© avec l’hydrogĂšne, il forme l’ammoniaque ses autres combinaisons aye c les substances simples font peu connues. Nous leur donnerons le nom d’azotures, pour conserver l’identitĂ© de terminaison en ure que nous avons affectĂ©e Ă  toutes les substances non-oxygĂ©nĂ©es. 11 est assez probable que toutes les substances alkalines appartiennent Ă  ce genre de combinaisons. II y a plusieurs maniĂšres d’obtenir le gaz azote la premiĂšre, de le tirer de Pair commun en absorbant par le sulfure de potasse ou de chaux dissous dans l’eau, le gaz oxygĂšne qu’il contient. II faut douze ou quinze jours., pour que ^absorption soit complette ; en supposant mĂȘme qu’on agite & qu’on renouvelle les surfaces, & qu’on rompe la pellicule qui s’y forme. La seconde, de le tirer des matiĂšres animales en les dissolvant dans de l’acide nitrique astbibli A presqu’à froid. L’azote, dans cette opĂ©ration , se dĂ©gage sous forme de gaz, & on le reçoit fous des cloches remplies d’eau dans l'appareil pneumato - chimique mĂȘlĂ© avec un tiers en poids de gaz oxygĂšne , il reforme de l’aijç atmosphĂ©rique. Une troisiĂšme maniĂšre d’obtenir le gaz azote 3 Combinaisons be l’Azote. 215* est de le retirer du nitre par la dĂ©tonation , soit avec le charbon , soit avec quelques autres corps, combustibles. Dans le premier cas, le gaz azote se dĂ©gage mĂȘlĂ© avec du gaz acide carbonique, qu’on absorbe ensuite par de salkali caustique ou de seau de chaux, & le gaz azote reste pur. Enfin un quatriĂšme moyen d’obtenir le gaz azote , est de le tirer de la combinaison de sammoniaque avec les oxides mĂ©talliques. L’hy- drogĂšne de sammoniaque se combine avec so- xygĂšne de l’oxide ; il se forme de seau , comme sa observĂ© M. de Fourcroy en mĂȘme teins l’azote devenu libre, se dĂ©gage sous la forme de gaz. 11 n’y a pas long-tems que les combinaisons, de l’azote sont connues en Chimie. M. Caven- dish est le premier qui fait observĂ© dans le gaz & dans sacide nitreux. M. Berthollet sa ensuite dĂ©couvert dans sainmoniaque 6c dans sacide prustĂŹque. Tout jusqu’ici porte Ă  croire que cette substance est un ĂȘtre simple 6c Ă©lĂ©mentaire ; rien ne prouve an moins qiselle ait encore Ă©tĂ© dĂ©composĂ©e, 6c ce motif suffit pour justifier la place que nous lui avons assignĂ©e. Qiv 3 15 Combinaisons l’HydrogĂŹNe. Tableau des combinaisons binaires de ÏHydrogĂšnt, avec les jubflances simples. ĂŹ Noms, RĂ©sultat des combinaisons. des Subjlances - —-mil - - 1 jĂŹmples. NĂČmencLmure nouvelle. Kob/ervatĂŹons. / Le calorique. L’azote. L’oxigĂšne .... Le soufre .... Le phosphore. Le carbone... Gaz hydrogĂšne. Ç Ammoniaque ou alkali vo- X latil. [ Eau. jCombinaissn inconnue.* Ă­Radical hydro-carboneux, t ou carbone-hydreux. Oq L’antimoine. L’argent . .. L'arsenic. .. Le bismuth. Le cobalt.. jLe cuivre.. ^sL’étain .... 'Le fer. Le manganĂšse. Le mercure. Le molybdĂšne Le nickel... L’or. Ă­Le platine.. Le plomb.. Le tungstĂšne. [ Le zinc... La potasse., [ La soude.. L’ammoniaque. La chaux. La magnĂ©sie La baryte. ^ L'alumine. Cette co m K- naifon de ì’oxy- gĂšne Sc d u car* hone comprend. Ăźes huiles iodes & volatiles , & for- jmc le tac ical d’u- Ît»c partie des oxĂ­* 'des &c acides vĂ©- getaux 5c ani- t niaux>lorfqu'elle ,a lieu dans PĂ©tĂąt Ide gaz, il en rĂ© fuite du paz hy- drogĂČne carbo- nisĂ©. Hydrure d’anttmoine. Hydrure d’argent. Hydrure d’arsenic. Hydrure de bismuth. de cobalt. Hydrure de cuivre. Hydrure d’ctain. H , , H drtn e de fer. ^ combinaisons ne Hydrpre de manganĂšse. I sonr Hydrure de mercure. il y 3 tome ap Hydrure de molybdĂšne, f P arence kali fixe vĂ©gĂ©tal. CFoie de soufre Ă  base d’al- > kali fixe minerai. ^ . CFoie de soufre volatil, b* } queur fumante de Boyl e f Foie-de soufre Ă  base cal- } caire. ÇFoie de soufre- Ă  ‱ base de 7 magnĂ©sie, r Foie de soufre Ă  base de ĂŹ terre pesante. . 1 Combinaison inconnue.. Observations sur lĂ« Soufre. ±zĂŻ OBSERVATIONS Sur le Soufre & sur le tableau de ses combinaisons avec leS substances simples. L E soufre est une rĂŹe$ substances combustibles qui a le plus de tendance Ă  la combinaison. II est naturellement dans l’état Concret Ă  la tempĂ©rature habituelle dans laquelle nous vivons, & ne se liquĂ©fie qu’à une chaleur supĂ©rieure de plusieurs degrĂ©s Ă  celle de l’eau bouillante. La nature nous prĂ©sente le soufre tout formĂ© » & Ă -peu-prĂšs portĂ© au dernier degrĂ© de puretĂ© dont il est susceptible dans le produit des volcans ; elle nous le prĂ©sente encore, & beaucoup plus souvent dans l’étatd’acide sulfurique, c’est^ Ă -dire combinĂ© avec l’oxygĂšne , 8c c’est dans cet Ă©tat qu’il se trouve dans les argiles, dans les gypses, &c. Pour ramener Ă  l’état de soufre í’acĂŹde sulfurique de ces substances, il faut lui enlever l’oxygĂšne, & on y parvient en le combinant Ă  une chaleur rouge avec du carbone» II se forme de l’acide carbonique qui se dĂ©gage dans l’état de gaz, & il reste un sulfure qu’on dĂ©compose par un acide l’acide s’unit Ă  la base & le soufre se prĂ©cipite, Combinaisons da phosphore avec 222 Combinaisons bu Phosphore-. TaELEAU des combinaisons binaires da Phosphore hon oxygĂ©nĂ© avec les substances simples. Noms RĂ©sultat des Combinaisons. des Substances ' -*——-—-'‱ simples. Nomenclature nouvelle. 1 Observations. /Le calorique. L’oxigĂšne L’hydrogĂšne .. L’azote. Le soufre .... Le carbone... Gaz du phosphore. Oxide de phosphore. . i Acide phosphoreux. 'Acide phosphorique. Phosphure l’hydrogĂšne. Phosphure d’azote. Phosphure de soufre. Phosphure de carbone. L’ñntimoine... L’argent...... L’arsenic. Le bismuth.... Le cobalt.... Le cuivre .... L’étain.,...... Le fer... /Le manganĂšse. 1 Le mercure... Le molybdĂšne. Le nickel.... L’or......... Le platine.... Le plomb..... Le tungstĂšne.. Le zinc ...... La potasse.... La soude..... L’ammoniaque. La chaux .... La baryte. La magnĂ©sie... ^L’alumine.... Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure Phosphure d’antimoine. d’argent. d’arsenic. de btsiduth. de cobalt, de cuivre, d’étain. de fer. de manganĂšse; de mercure, de molybdĂšne, de nickel, d’or. dĂ© platine, de plomb, de tungstĂšne, de zinc. 0e toutes ces cbm- Ibitiaisoiis, ĂČn ne connaĂźt encore que le phosphate de fer, auquel on a donnĂ© le nom trĂȘs- impropre de sidĂ©rite; ' etlcore est-iĂ­ incertain f le phosphore est oxigĂ©- , nĂ© au non oxigĂ©nĂ©dans I certe combinaison. Phosphure de potaiĂŻĂš, J Phosphure de soude. f Ccs com bmaisonsne Phosphure csammonĂ­aqutfif sont point encore con- V nues. II y a apparence C r* \ t 1' / sAn, rmnAlĂ­t' Phosphure de chaux. Phosphure de baryte. Phosphure de magnĂ©sie Phosphure d’alumine. /qu’elles sont impofli Ă­ blĂ©s, d’aprĂšs les expĂ©- fiĂšnces de M. Gen- ’jgembre. DĂ©couverte vu Phosphore, 22$ OBSERVATIONS Sur le Phosphore & sur le Tableau de ses combinaisons Ă vec les subjlances simples. Le phosphore est une substance combustible simple, dont l’existence avoĂ­t Ă©chappĂ© aux recherches des anciens Chimistes. C’est en i 66 j que la dĂ©couverte en fut faite par L rancit, qui sit mystĂšre de son procĂ©dĂ© bientĂŽt aprĂšs Kunc- kel dĂ©couvrit le secret de Brandt ; il le publia, 6 c le nom de phosphore de Kunckel qui lui a Ă©tĂ© conservĂ© jusqu’à nos jours, prouve que la reconnoiĂ­Tance publique se porte sur celui qui publie, plutĂŽt que sur celui qui dĂ©cou-» vre, quand il fait mystĂšre de sa dĂ©couverte» C’est de burine seule qu’on tiroit alors le phosphore quoique la mĂ©thode de le prĂ©parer eĂ»t Ă©tĂ© dĂ©crite dans plusieurs ouvrages, & notamment par M. Homberg, dans les mĂ©moires de l’AcadĂ©mie des Sciences, annĂ©e 1692, l’Angle- terre a Ă©tĂ© long-tems en poĂ­TestĂŹon d’en fournir feule aux savans de toute PEurope. Ce fut en 1737 Hu’il fut fait pour la premiĂšre fois en France, au Jardin Royal des Plantes, en prĂ©sence des commĂ­istaires de l’AcadĂ©mie des Sciences. Maintenant on le tire d’ maniĂšre plus 22H Movens d’obtenĂ­r le PhosphoeĂš. commode , & sur-tout plus Ă©conomique, des oĂš des animaux, qui font un vĂ©ritable phosphate calcaire. Le procĂšde le plus simple consiste, d’aprĂšs MM. Gahn , SchĂ©ele, Rouelle, &c. Ă  calciner des os d’animaux adultes, jusqu’à ce qu’ils soient presque blancs. On les pile & on les pasie au tamis de foie ; on verse ensuite dessus de l’acide fulfurique Ă©tendu d’eau, mais en quantitĂ© moindre qu’ii n’en faut pour dissoudre la totalitĂ© dĂ«s os. Cet acide s unit Ă  la terre des os; pour former du sulfatĂ© de chaux en mĂȘme tems l’acide phosphorique est dĂ©gagĂ© Ă  reste libre dans la liqueur. On dĂ©cante alors, on lave le rĂ©sidu , & on rĂ©unit l’eau du lavage Ă  la liqueur dĂ©cantĂ©e ; on fait Ă©vaporer , afin de sĂ©parer du sulfate de chaux qui se cristallise en filets soyeux , & on finit par obtenir l’acide phosphorique sous forme d’un verre blanc & transparent qui, rĂ©duit en poudre & mĂȘle avec Un tiers de son poids de charbon , donne de bon phosphore. L’acide phosphorique qu’on obtient par ce procĂ©dĂ©, n’est jamais aussi pur que celui retirĂ© du phosphore, soit par la com, bustion, soit par l’acide nitrique ; il ne doit donc point ĂȘtre employĂ© pour des expĂ©riences de recherches* Le phosphore se rencontre dans presque toutes les substances animales, & dans quelque Moyens ĂȘ’oĂŹbtenĂŹr t e Phosphore. 225 fiues plantes qui ont, d’aprĂšs ì’analyfe chi- mique, un caractĂšre animal. II y est ordinairement combinĂ© avec le carbone , l’azote & l’hy. drogĂšne, & il en rĂ©sulte des radicaux trĂšs- composĂ©s. Ces radicaux font communĂ©ment portĂ©s Ă  1 Ă©tat d’oxide par une portion d’oxy- gĂšne. La dĂ©couverte que M. HassenFratz a faite de cette substance dans le charbon de bois, feroit soupçonner qu’il est plus commun qu’on ne pense dans le rĂšgne vĂ©gĂ©tal ce qu’il y ĂĄ de certain -, c’est que des familles entiĂšres de plantes Ăšn fournissent quand on les traite convenablement. Je range le phosphore au rang des corps combustibles simples, pĂąrce qu’au- cune expĂ©rience ne donne lieu de croire qu’on puisse le dĂ©composer. II s’allume Ă  S 2 degrĂ©s du thermomĂštre. 226 Combinaisons tdv Carbone. T A B L e A U des combinaisons binaires da Carbone non oxygĂ©nĂ© avec les fubjlances simples. RĂ©sultat des combinaisons. Nomenclature nouvelle . Observations. j t L’oxigĂšne. 'Oxide de carbone. -Acide carbonique. > Le soufre. Carbure de soufre. Le phosphore.. Carbure de phosphore. L azote. Carbure d’azote. 1 rRadical carbonĂ© - hy- L’hydrogĂšne... s dreux. * Huiles fixes & volatiles. L’antimoĂŻne... Carbure d’antimoine. \ 1 L’argent. Carbure d’argent. S"! L’arlĂšnic. Carbure d’adenic. Le bismuth... Carbure de bismuth. B Le cobalt. Carbure de cobalt. Ú Le cuivre .... Carbure de cuivre. 'L’étain. Carbure d’étain. ft s Le fer . Carbure de fer. 1 R Le manganĂšse. Carbure de manganĂšse. g- Le mercure... Carbure de mercure. / Le molybdĂšne. Carbure de molybdĂšne. k Le nickel. Carbure de nickel. E L’or. Carbure d’or. Le platine.... Carbure de platine. Le plomb .... Carbure de plomb. [Le tungstĂšne.. Carbure de tungstĂšne. Le zinc. Carbure de aine. ; La potasse.... Carbure de potasse. -j La soude. Carbure de soude. L’ammoniaque. Carbure d’ammoniaque. C L? chaux .... Carbure de chaux. J La magnĂ©sie... Carbure de magnĂ©sie, v La bar te. Carbure de barvtc s \ L'alumine .... Carbure d’alumine. Inconnu. Air fixe des angĂźois , acide crayeux de M. Bucquer Sc de M, de Fouuroy. Combinaifonsin- connues. De toutes ces combinaisons, on ne connoĂźt que les carbures de fer & de zinc , auxquels on a donnĂ© le nom de plombagine j les autres n’ont encore Ă©tĂ© ni faites ni observĂ©es. Combinaifonsin- connues. Combinaisons inconnues. Origine pu Carbone. 227 OBSERVATIONS Sur le Carbone & sur le Tableau de ses co'mbinaisons . Comme aucune expĂ©rience ne nous a indiquĂ© jusqu’icila possibilitĂ© de dĂ©composer le carbone, nous ne pouvons quant Ă  prĂ©sent le considĂ©rer que comme une sub'Ă­ĂŹance simple. 11 paroĂźt prouvĂ© par les expĂ©riences modernes , qu’il eĂ­t tout formĂ© dans les vĂ©gĂ©taux, Sc j’ai dĂ©jĂ  fait observer qu’il y Ă©toit combinĂ© avec l’hydro- gĂšne , quelquefois avec l’azote & avec le phosphore , pour former des radicaux composĂ©s ; enfin que ces radicaux Ă©toient ensuite portĂ©s Ă  l’état d’oxides ou d’acides , suivant la proportion d’oxvgĂšne qui y Ă©toit ajoutĂ©e. Pour obtenir le carbone contenu dans les matiĂšres vĂ©gĂ©tales ou animales, il ne faut que les faire chausser Ă  un degrĂ© de feu d’abord mĂ©diocre & ensuite trĂšs-fort, afin de dĂ©composer les derniĂšres portions 'd’eau que le charbon retient obstinĂ©ment. Dans les opĂ©rations chimiques on se sert ordinairement de cornues de grĂšs ou de porcelaine , dans lesquelles on introduit le bois ou autres matiĂšres combustibles , Si on pousse Ă  grand seu dans uix bon kii 228 Moyens de l’obtenis; fourneau de rĂ©verbĂšre la chaleur volatilise, ou, ce qui est la mĂȘme chose , convertit en gaz toutes lĂšs substances qui en font susceptibles, 6c le carbone , comme le plus fixe , reste combinĂ© avec un peu de terre & quelques fiels fixes. Dans les arts la carbonisation du bois se fait par un procĂ©dĂ© moins coĂ»teux on dispose le bois en tas, on le recouvre de terre, de manicre qu’il n’y ait de communication avec l’air que ce qu’il en faut pour faire brĂ»ler le bois & pour en chasser l’huile & l’eau ; on Ă©touffe ensuite le feu , en bouchant les trous qu’on avoit mĂ©nagĂ©s Ă  la terre du fourneau. 11 y a deux maniĂšres d’analyfier le carbone, sa combustion par le moyen de l’air ou plutĂŽt du gaz oxygĂšne, & son oxygĂ©nation par l’acide nitrique. On le convertit dans les deux cas en acide carbonique , & il laisse de la chaux, de la potasse & quelques fiels neutres. Les Chimistes fie font peu occupĂ©s de ce genre d’ana- lyse, 8c il n’est pas mĂȘme rigoureusement dĂ©montrĂ© que la potasse existe dans le charbon avant la combustion. Radicaux mueiatiq. ĂŻxuorĂŻq. & c. 229 OBSERVATIONS Sur les Radicaux muriatique , fluorique & boracĂŹque , & fur leurs combinaisons. O N n’a point formĂ© de Tableau pour prĂ©senter le rĂ©sultat des combinaisons de ces substances , soit entr’elles, soit avec les autres corps combustibles ; parce qu’elies font toutes absolument inconnues. On fait seulement que ces radicaux ssoxygĂšnent ; qn’ils forment les acides muriatique , fluorique SĂ­ boracique, §La magnĂ©sie i a v, & C Nitrate d . ‱ ĂŹ saturne. Nitrate d’étain. Nitre d’étain. Nitre de cuivre, nitre de VĂ©nus. Nitrate de cuivre -f Nitrate de bismuth, . Nitrate d’antimoine.. Nitrate d’arsenic... Nitre de bismuth. Nitre d’antimoine. C Nitre d’arsenic. ' LNitre arsenical. Nitrate de mercure,. y^ rre rnetcurieL ^Nitre de mercur'e. r Nitre d’argenr. Nitrate d’argenc. , . ./Nitre de lune, pierre. 4- f fernale* Nitrate d’or.,, Nitrate de platine... Nitre d’or. Nitre de platine* Origine du-Nitre, m OBSERVATIONS Sur les Acides nitrtux & nitrique , & fur le Tableau de leurs combinaijons. L’Acide nitreux & Pacide nitrique se tirent; d’un sel connu dans les arts fous le nom de salpĂȘtre. On extrait ce sel par lixiviation des dĂ©combres des vieux bĂ timens & de la terre des caves , des Ă©curies , des granges , & en gĂ©nĂ©ral des lieux habitĂ©s. L’acide nitrique ell Ăźe plus souvent uni dans ces terres Ă  la chaux & Ă  la magnĂ©sie, quelquefois Ă  la potasse & plus rare^ ment Ă  sa!Ăčmine. Comme tous ces sels, Ă  Fex- ception de celui Ă  base de potasse, attirent Phu- pniditĂ© de l’air, & qu’ils seroient d’une ccnserva- pon difficile dans les arts, on profite de la plus, grande affinitĂ© qu’a la potasse avec Pacide nitrique , & de la propriĂ©tĂ© qu’elle a de prĂ©cipiter la chaux , la magnĂ©sie Si Pulumine, pour ramener ainsi dans le travail du saĂŹpĂȘtrier & dans le rasinage qui se fait ensuite dans les magasins du Roi, tous les sels nitriques Ă  l’état de nitrate de potasse ou de salpĂȘtre. Pour obtenir Pacide nitreux de ce sel , on met dans une cornue tubulĂ©e trois parties de salpĂȘtre trĂšs- pur, & une d’acide sulfurique concentrĂ© on 25-} Moyeks e’odten. l’acide du Nitre. y adapte un ballon Ă  deux pointes, auqueĂ­ e> joint Fanpareil de Woulfe , c’est-Ă -dire , des lia- cons Ă  plusieurs gouleaux Ă  moitiĂ© remplis d’eau & rĂ©unis par des tubes de verre. On voit cet appareil reprĂ©sentĂ© pi. IV, fig. x. On lutte exactement toutes les jointures, & on donne un feu graduĂ© il passe de Facide nitreux en vapeurs, rouges., c’est-Ă -dire, surchargĂ© de gaz nitreux, ou autrement dit, qui n’est point oxygĂ©nĂ© autant qu’il le peut ĂȘtre. Une partie de cet acide fc condense dans le ballon , dans l’état d’une liqueur d’un jaune- rouge trĂšs-foncĂ© ; le surplus se combine avec l’eau des bouteilles. U se dĂ©gage en mĂȘme-tems une grande quantitĂ© de gaz oxvgĂšne . par la raison une tempĂ©rature un peu Ă©levĂ©e FoxvgĂšne a plus d’affi-ukĂ© avecle calorique qu’avec Foxide nitreux, tandis que le- contraire arrive Ă  la tempĂ©rature habituelle dans laquelle nous vivons. C’est parce qu’une partie d’oxvgĂšne a quittĂ© ainsi Facide nitrique , qu’il se trouve converti en acide nitreux. On peut ramener cet acide de l’état nitreux Ă  l’état nitrique , en le faisant chausser Ă  une chaleur douce ; le gaz nitreux qui Ă©toit en excĂšs s’échappe , & il reste de Facide nitrique mais on n’obtient par cette voiequ’unacide nitrique tres-Ă©tendu-d’eau, & ii y a d’ailleurs une perte considĂ©rable» On se procure de Facide nitrique beaucoup Acides nitr^jx et nitrique. 235* plus concentrĂ© & avec infiniment moins de perte , en mĂȘlant ensemble du salpĂȘtre & de Pargile bien sçche , & en les pouffant au feu dans une cornue de grĂšs. L’argile se combine avec la potasse pour laquelle elle a beaucoup d’affinitĂ© en mĂȘme-tems il passe de l’acide nitrique trĂšs- lĂ©gĂšrement fumant, & qui ne contient qu’une trcs-petite portion de gaz nitreux. On Peu dĂ©barrasse aisĂ©ment, en faisant chausser foiblement l’acide dans une cornue on obtient une petite portion d’acide nitreux dans le rĂ©cipient, & il relie de I’acide nitrique dans la cornue. O11 a vu dans le corps de cet Ouvrage , que l’azote Ă©toit le radical nitrique si Ă  vingt parties Sc dernje .en poids d’azote on ajoute quarante-trois parties & demie d'oxygĂšne, cette proportion conllituera Poxide ou le gaz nitreux ; si 011 ajoute Ă  cette premiĂšre combinaison 36 autres parties d’oxygĂšne , on aura de Pacide nitrique, b>'intermĂ©diaire entre la premiĂšre Sc la. derniĂšre de ces proportions, donne diffĂ©rentes espĂšces d’acides nitreux , c’eĂ­t-Ă -dire , de Pacide nitrique plus ou moins imprĂ©gnĂ© de gaz nitreux. J’ai dĂ©terminĂ© ces proportions par voie de dĂ©composition, & je ne puis pas assurer qu’elles soient rigoureusement exactes ; mais elles 11e peuvent pas s’écarter beaucoup de !a vĂ©ritĂ©. M. Çavcndish, qui a prouvĂ© le premier & par 2Z 2 ai zi i/t> n .r tla Z" t z a'JeZa l’Acide sulfurique, 2Z9 Soufre oxygĂ©nĂ© avec les bases faisables dans Vordre de leur far la voie humide. Nomenclature ancienne. N°. Noms des bases. Sels neutres qui m rĂ©sultent. La terre Vitriol de terre pesante .spath i pelant. L’alkali fixe vĂ©gĂ©tal... J TarÂŁre vitr * olÂŁ > sel de duobus ' 9 10 II I 2 G H if 16 17 18 19 20 21 ; 22 Ç VitriolbĂŹanc,vitriol deGoflard. j j La chaux de zinc. jL’oxide de plomb,... iL’oxide d'Ă©tain .. Sulfite de plomb. Sulfite d’étain. L’oxide de cuivre.... Sulfite de cuivre. L’oxide de bismuth... Sulfite de bismuth. 5 j 'L’oxide d’antitnoine. . Sulfite d’ L J L’oxide d’arsenic ..... Sulfite d’arsenic. L’oxide de mercure .. Sulfite de mercure. L’oxide d’argent. . ,. . L’oxide d’or.. . . ^L’oxide de platine ... Sulfite d’argent. Sulfite d’or. Sulfite de platine. \ Nota. Les anciens iTonr connu Ă  proprement parler de ces sels que le sulfite de potasse , qut,jufqifi ces derniers rems , a conservĂ© le nom de sel sulfureux de Stalh. Avant la nouvelle nomenclature que nous avons proposce , on dĂ©signoit les sels tulsureux comme i! suit Sel sulfureux de Stalh Ă  base d’alkĂąli fixe vipĂ©utl , sel sulfureux de Stalh Ă  base d'alkali fixe minĂ©ral , sel sulfureux de Stalh Ă  base de terre calcaire. On a suivi dans ce tableau Tordre des affinitĂ©s indiquĂ© par M. Bergman pour Tacide Ă­ulfurique, parce qu'en effet Ă  TĂ©ga _ d des alkalis & dec terres , Tordre est le mĂȘme pour Tacide sulfureux ; mais il n'elĂź pas certain qu'ij en soit de pour les oxideS mĂ©talliques. 844 Moyens d’obteniR l’Acide observations Sur P Acide sulfureux , & sur le Tableau de ses combinaisons . L’ Acide sulfureux est formĂ©, comme sacide sulfurique , de la combinaison du soufre avec l’oxygĂšne, mais avec une moindre proportion de ce dernier. On peut l’obtenir de diffĂ©rentes maniĂšres, i°. en faisant brĂ»ler du soufre lentement, 8°. en distillant de l’acide sulfurique sur de l’argent, de l’antimoine, du plomb, du mercure ou du charbon une portion d’oxy- gĂšnĂ© s’unit au mĂ©tal, & l’acide passe dans l’état d’acide sulfureux. Cet acide existe naturellement dans l’état de gaz au degrĂ© de tempĂ©rature & de pression dans lequel nous vivons ‱ mais il pardĂźt, d’aprĂšs des expĂ©riences de M. Clouet, qu’à un trĂšs-grand degrĂ© de refroidissement, il se condense & devient liquide seau absorbe beaucoup plus de ce gaz acide qu’elle n’abforbe de gaz acide carbonique ; mais elle en absorbe beaucoup moins que de gaz acide muriatique. C’est une vĂ©ritĂ© bien Ă©tablie, & que je n’ai peut-ĂȘtre que trop rĂ©pĂ©tĂ©e, que les mĂ©taux en gĂ©nĂ©ral ne peuvent se dissoudre dans les acides, qu’autant qu’ils peuvent s’y oxider or l’acide sulfureux Ă©tant dĂ©jĂ  dĂ©pouillĂ© d’une grande Dissolutions far l’Acide sulp. 24,5 partie de l’oxygĂšne nĂ©cessaire pour le constituer acide sulfurique, il est plutĂŽt disposĂ© Ă  en reprendre qu’à en fournir Ă  la plupart des mĂ©taux, & c’est pour cela qu’il ne peut les dissoudre, Ă  moins qu’ils n’aient Ă©tĂ© prĂ©alablement oxidĂ©s. Par une fuite du mĂȘme principe, les oxides mĂ©talliques fe diĂ­lĂČlvent dans l’acide sulfureux fans effervescence & mĂȘme avec beaucoup de facilitĂ©. Cet acide a mĂȘme , comme l’acide muriatique, la propriĂ©tĂ© de dissoudre des oxides mĂ©talliques qui font trop oxygĂ©nĂ©s, Sç qui feroient par cela mĂȘme indissolubles dans, Pacide sulfurique ; il forme alors avec eux de vĂ©ritables sulfates. On pourroit donc soupçonner qu’il n’existe que des sulfates mĂ©talliques & non des sulfites , si les phĂ©nomĂšnes qui ont lieu dans la dissolution du fer, du mercure, & de quelques autres mĂ©taux, ne nous appre- noient que ces substances mĂ©talliques font susceptibles de s’oxider plus ou moins en fe dissolvant darts les acides. D’aprĂšs cette observation le sel dans lequel le mĂ©tal fera le moins oxidĂ© devra porter le nom de sulfite , & celui dans, lequel le mĂ©tal fera le plus oxidĂ© devra porterie nom de sulfate. On ignore- encore fi cette distinction, tiĂ©cestĂ ire pour le fer &. pour le mercure, est applicable, Ă  tous les autres sulfate^ mĂ©talliques* Q U 246 Combinaisons de l’Acide fhosphoreux. Table a u des combinaisons du Pkojphore qui a reçu un premier degre d'oxygĂ©nation , & qui a Ă©tĂ© portĂ© Ă  l'Ă©tat d'Acide phofphoreux , avec les hases sali fiables dans C ordre de leur affinitĂ© avec cet acide. n Nomenclature tt 0 u v e l l e. Noms des bases. Noms des sels neutres. f La chaux. Pnotphite de chaux. I La baryte. PhoĂ­phite de baryte. S La magnĂ©sie. Phosphite de magnĂ©sie. c 0 a La potasse. PhoĂ­phite de potasse. 3 A La Ă­oude. Phosphite de soude. A aL’ammoniaque. Phosphite d’ oigc/ahimine.. Phosphite d’alumine. ÌLoxide de zinc. Phosphite de zinc. * j'l.’oxid; de fer..... PhoĂ­phite de fer. ? L’cxide de manganĂšse... Phosphite de manganĂšse - /L’oxide de cobalt. Phosphite de cobalt. ^L’oxide de nickel. Phosphite de nickel. ‱1 IL’oxide de plomb. Phosphite de plçmb. O IL’oxide d’étain. Phosphite d’étain. n» JL’ de cuivre. Phosphite de cuivre. X SL’oxide de bismuth .... Phosphite de bismuth. d’antiinoine.... Phosphite d’antimoine. SL’oxide d’arsenic. Phosphite d’arsenic. L'oxide de mercure. PhoĂ­phite de mercure. L’oxide d'argent. Phosphite d'argent. L’oxide d’or. Phosphite d’or. L'oxide de platine. Phosphite de platine. * inexistence Hes phosphĂ­tes mĂ©talliques n'est pas encore absolument certaine, elle suppose que les mĂ©taux font susceptibles de se difloudrc dans l'acide phosphorique , Ă  distĂ©rcns degrĂ©s d’oxygĂłnation , ce qui n’est paf encore prouvĂ©. Aucuns de ces sels n’avoicnr Ă©tç nommĂ©s. Combinaisons de l’Acide phosphorique. 247 Tasleaxj des combinaisons du Phosphore saturĂ© d'oxygĂšne , ou Acide phosphorique avec Les sub- slances falifiables dans L'ordre de leur affinitĂ© avec cet acide * . fr- No U E N C L A T U P. E NOUVELLE. Nonu des bases. ' j Noms des sels neutres. La chaux .. Phosphate de chaux. La baryte. Phosphate de baryte. La magnĂ©sie.. Phosphate de magnĂ©sie; La potasse. Phosphate de potasse. cm ^ 1 La soude. Phosphate de soude. L’ammoniaque......... Phosphate d’ammoniaque. Ì' L’alumine...... Phosphate d’alumine. * L’oxide de zinc ....... Phosphate de zinc o 4 L’oxide de fer. Phosphate de fer. ^3 L’oxide de manganĂšse., Phosphate de manganĂšse. thj'L’oxide de cobalt...... Phosphate de cobalt. -w L’oxide de nickel....,. Phosphate de nickel. ĂŻr* L L’oxide de plomb. Phosphate de plomb. g- L’oxide d’étain. Phosphate d’étain. jL’oxide de cuivre. Phosphate de cuivre. L’oxide de bismuth .... Phosphate de bismuth. tĂŹ L’oxide d’antimoine .... Phosphate d’antimoine. s L’oxide d’arsenic. Phosphate d’arsenic. L’oxide de mercure.... Phosphate de mercure. L’oxide d’argent.. Phosphate d’argent. L’oxide d’or. Phosphate d’or. l 1 L’oxide de platine. Phosphate de platine. .J * La plupart de ces sels ne font connus que depuis de rems.» 8c n’avoienc point encore Ă©tĂ© nommĂ©s, Q ve 248 Moyens d’oetenir L’AcrbE phosp. OBSERVATIONS Sur les Acides phosphoreux & phosphorique , & sur les Tableaux de leurs combinaijons. Q N A vu, Ă  l’article Phosphore , un prĂ©cis historique de la dĂ©couverte de cette singuliĂšre substance , & quelques observations fur ia maniĂšre dont il existe dans les vĂ©gĂ©taux & dans les animaux. Le moyen le plus sĂ»r pour obtenir l’acide phosphorique pur & exempt de tout mĂ©lange, ç-st de prendre du phosphore en nature, & de le faire brĂ»ler sous des cloches de verre , dont on a humectĂ© l’intĂ©rieur en y promenant de l’eaĂč distillĂ©e. 11 absorbe dans cette opĂ©ration 2 fois ~ son poids d’oxygcne. On peut obtenir cet acide concret en faisant cette mĂȘme combustion sur du mercure au lieu de la faire sur de Peau il se prĂ©sente, alors dans l’état de fĂ­oc- cons blancs qui attirent l’humiditĂ© de Pair avec une prodigieuse activitĂ©. Pour avoir ce mĂȘme acide dans l’état d’acide phosphoreux, c’est-Ă - dire , moins oxygĂ©nĂ© , il faut abandonner le phosphore Ă  une combustion extrĂȘmement lente, Si le laisser tomber en quelque façon en dĂ©li- quium Ă  Pair dans un entonnoir placĂ© fur un Acide phospbor. eĂŹar l’Acide nitr. 249 flacon de cristal. Au bout de quelques jours on trouve le phosphore oxygĂ©nĂ© ; l’acide phos- phoreux, Ă  mesure qu’il s’est formĂ©, s’est emparĂ© d’une portion d’humiditĂ© de l’air, & a coulĂ© dans le flacon. L’acide phofphoreux se convertit au surplus aisĂ©ment en acide phosphorique par une simple exposition Ă  l’air long-tems continuĂ©e. Comme le phosphore a une assez grande affinitĂ© avec l’oxygcne pour soulever Ă  l’acide nitrique & Ă  sacide muriatique oxygĂ©nĂ© , il en rĂ©sulte encore un moyen simple & peu dispendieux d’obtenir l’acide phosphorique. veut opĂ©rer par l’acide nitrique, on prend une cornue tubulĂ©e bouchĂ©e avec un bouchon de cristal ; on l’emplit Ă  moitiĂ© d’acide nitrique concentrĂ© , on fait chausser lĂ©gĂšrement, puis. on par la tubulure de petits morceaux de phosphore. Ils se dissolvent avec effervescence -, en mĂȘme tems le gaz nitreux s’échappe fous la forme de vapeurs rutilantes. On continue ainsi d’ajouter du phosphore jusqu'Ă  ce qu’il; refuse de se dissoudre. On pousse alors le feu un peu plus fort pour chasser les derniĂšres, portions d’acide nitrique, 5c on trouve l’acide phosphorique dans la cornue , en partie fous forme concrĂšte , & en partie fous forme liquide. sfo Combinaisons de l’Acide carbonique. Tableau des combinaisons du Radical carbonique oxygĂ©nĂ©, ou Acide carbonique avec les bajes sali fiables } dans Vordre de leur affinitĂ© avec cet acide * , 1 — .. it Noms des sels neutres. > Noms des bases. Nomenclature 1 Nommdature mcĂŹcnnt , nouvelle, j La baryte» La chaux,» L ammoniaque» L’alumine» de zinc, de fer.. de manga- oxĂźde L’oxide L’oxide nĂšse.. > L’oxide de Cobalt» ‱ L’oxide de nickel.» L’oxide de plomb.» ÏL’oxide j L’oxide j L’oxide ! L’oxide J L'oxide L’oxide L’oxide , L’oxide L L’oxide Carbonate de baryte. de chaux ‱ ‱ de potasse. cente. f Terre calcaire, spath, calcaire, 1 craie. f Alkali fixe vĂ©gĂ©tal effervescent, ' ' Ăą mĂ©phite de potaffĂš. s AlkaĂźl fixe minĂ©ral effervescent, I ’ ^ mĂ©phite- de soude. ‱í MagnĂ©sie effervescente, base du sel d’£psom effervescente*, mĂ©- phite. de magnĂ©sie. CAlkali volatil effervescent, naĂ©- II phite d’ammoniaque. çMĂ©phite argileux , terre d’alun * * ĂŹ aĂ©rĂ©e*. de cuivre.» de bismuth, d’antĂŹmoine. d'arsenic » » de mercure, d’argent» ‱. d’or. de platine.» de zinc .‹‹»».» de set» » » » l.’de manganĂšse > de ». * * de nickel » » » de plomb» » » -, d’ctain... de cuivre» * » . de bismuth. . d’antinioine ‱ ‱ d’arfenic* » .. de mercure? ». d’argent . . .. d’or.» » ‱ ‱. ‹».. de platine ‱ ‱ ‱ Zinc spathĂźque, mĂ©phite de zinc. Fer spathĂźque t mĂ©phite de fer. MĂ©phite de manganĂšse. MĂ©phite de cobalt, MĂ©phite de nickel» ^ Plomb spachique ou mĂ©phite de plomb. MĂ©phite d’étain. MĂ©phite de cuivre* Mcphito de bi'murh. MĂ©phite d’ancimoine» MĂ©phite d’arscnic. MĂ©phite de .mercure. MĂ©phite d’argent. Mcphite d’or. MĂ©pliite de platine. =J * Ces seds n’étant connus & dĂ©linis que depuis quelques annĂ©es, il n’cxistĂ© pas» ĂĄ parler, pour eux dĂ© nomenclature ancienne. On a cru cependant devoir les dĂ©signer ici fous les noms que M, de Morveau leur a dormes dans Ion prunier volume de l’EticyclopcdĂŹe. jM. Bergman dĂ©signoir les bases saturĂ©es de cet aide par l’cpithĂšte aĂ©rĂ©s', ainsi, la terre calcaire aĂ©rĂ©e exprimoit la terre calcaire saturĂ©e d’acide carbonique. M. de Foutcroy avoir donnĂ© 3e nom d’acide crayeux ĂĄ i’acide carbonique , & le nom de craie Ăą tous les sels qui rĂ©sultent de la combinaison de cet acide, avec les bases saĂ­isiabies. Origine de l’Acide carbonique. 2^1 OBSERVATIONS Sur C Acide carbonique & Jur le Tableau, de sçs combinaisons . I E tous les acides que nous connoissons , l’acide carbonique est peut-ĂȘtre celui qui est le plus abondamment rĂ©pandu dans la nature. II est tout formĂ© dans les craies , dans les marbres, dans toutes les pierres calcaires, & il y est neutralisĂ© principalement par une terre particuliĂšre connue fous le nom de chaux. Pour le dĂ©gager de ces substances , il ne faut que verser dessus de l’acide sulfurique , ou tout autre acide qui ait plus d’astĂŹnitĂ© avec. la chaux que 11’en a l’acide carbonique il se fait une vive effervescence , laquelle n'est produite que par le dĂ©gagement de cet acide, qui prend la forme de gaz dĂšs qu’il est libre. Ce gaz n’est susceptible de se condenser paraucun des degrĂ©s de refroidissement & de pression il a Ă©tĂ© exposĂ© jusqu’ici il nes’unit avec Peau qu a peu prĂšs Ă  volume Ă©gal, & il en rĂ©sulte un acide extrĂȘmement foible. On peut encore obtenir l'acide carbonique allez pur, en le dĂ©gageant de la matiĂšre sucrĂ©e en fermentation ; mais alors il tient une petite portion d’alkool en dissolution. Le carbone est le radical de l’acide carbonique, On peut en consĂ©quence former artificiel- 2J2 MoYESS d’oST. l’Ac» CARBONIQUE, lement cet acide, en brĂ»lant du charbon dans dtĂŻ gaz oxygĂšne , ou bien en combinant de la poudre de charbon avec un oxide mĂ©tallique dans de justes proportions. L’oxygĂšne de l’oxide fe combine avec le charbon , forme du gaz acide carbonique , & le mĂ©tal devenu Hbrç reparoĂźt fous fa forme mĂ©tallique. C’est Ă  M. Black que nous devons les premiĂšres connoiTances qu’on ait eues fur cet acide. La propriĂ©tĂ© qu’il a de n’existe-r que fous forme de gaz au degrĂ© de tempĂ©rature 8c de pression dans lequel notas vivons, l’avoit soustrait aux recherches des anciens Chimistes, Si on pouvoit parvenir Ă  dĂ©composer cet acide par des moyens peu dispendieux, on suroĂźt fait une dĂ©couverte bien prĂ©cieuse pour- ThnmanitĂ© , puisqu’on pourroit obtenir libres, les masses imrgenfes de carbone que contiennent les terres calcaires , les marbres, & c. On ne le peut pas par des affinitĂ©s simples, puisque le corps qu’il faudroit employer pour dĂ©composer l’acide carbonique , devroit ĂȘtre au moins aussi combustible que lç charbon mĂȘme,. & qu’alors on ne se roi t que changer un combustible contre un autre mais il n’est pas impossible d’y parvenir par des, affinitĂ©s doubles ; 8c ce qui porte Ă  le croire , c’est que la complĂštement ce problĂšme, 8c avec des matĂ©riaux- qui ne lui coĂ»tent rien dansl’aĂ©k; de ,1a vĂ©gĂ©tation». Combinaisons de l’AcidĂȘ mĂșriatique. Tableau des combinaisons da Radical miiriaĂ queoxygĂ©nĂ© , ou Acide muriatique avec les basessalifiables , dans Tordre de leur affinitĂ© avec cet acide. =—========^ 1 Noms des bases . La baryte . . La potasse. . de potasse . . La soude....... La chaux r- o Z La magnĂ©sie..... de magnĂ©sie,. . .^ ft L’ammoniaque , .. d’amrnoniaque.. . Ï3 L’alumine . . . f . , r L’oxĂźde de zinc. . ^ 1/. 1 ft" ÂŁ iL’oxide de fer, .. de fer . JL’oxide de manga- . nĂšfe. ..- *de manganĂšse., , Nom S DES SELS NEUTRES. Nomenclature nouvelle. Nomenclature ancienne. Muriate L’oxide de cobalt. L’oxide de nickel. L’oxide de plomb. L’oxide d’étain, de cobalt. de nickel. de plomb. rd’écain fumant. . ÂŁ d’étain solide.., L’oxide de cuivre. Ide cuivre..,. .. L’oxide de bismuth. J de bismuth.... L’oxide d’antimoi~i d’antĂźmoine.. . ne ...i L’oxbie d’arsenic,, l’oxide de mercure., L’oxide d’argenc., L’oxide d’or. . . . . ; ^ L’oxide de platine. f Sel matin Ăą base de terre pesante. ["Sel fĂ©brifuge He SylvĂ­us. 'Sel marin, Ă  base d’ fixe vĂ©gĂ©tal. [ Sel marin. rSel marin Ă  base terreuse. Huile de chaux. Sel d’Epfom marin , sel marin a base de sel d’Epfom ou de magnĂ©sie, Sel ammoniac. Alun marin , se! marin Ă  base de terre d’alun. Sel marin de zinc. fer , sel marin martial. Sel marin de manganĂšse. Sel marin de cobalt. Sel marin de nickel. Plomb cornĂ©. Liqueur fumante de Libavius. Beurre d’ccain solide. Sel marin de cuivre. Sel marin de bismuth. Sel marin d’ancimoine. d’arseme ...... de mercure doux. Sel matin d’arfenic. Mercure sublimĂ© doux, aguĂŹĂŹa . alba, de mercure cor- roĂ­ ^ ^Mercure sublime corrosif. d’argenc. ...... [ Argent cornĂ©. d’or. ......... I Sel marin d’or. de platine,. ... Sel marin de platine. — 4 2^4 Combinaisons de l’Acide muriĂ tĂ­que oxygĂ©nĂ©. Tableau des combinaisons de l 1 Acide muruuique oxigĂ­ni avec les diffĂ©rentes bases JaUfiables avec lesquelles il ejl susceptible de s unir. r Noms des bases. ^La baryte.. , La potasse. . La soude. .. La chaux. .. La magnĂ©sie. N o sis de s sels Neutres. Nomenclature nouvelle. Nomenclature ancienne, L’ammoniacpie. L’alumine L’oxide de zinc.. L’oxide de fer... Muriate oxygĂ©nĂ© de baryte. Muriate oxygĂ©nĂ© dĂš potasse. Muriate oxygĂ©nĂ© de soude. Muriate oxygĂ©nĂ© de chaux, f Muriate oxigĂ©nĂ© de magnĂ©- 1 sie. c Muriate oxygĂ©nĂ© d’ammonia. I que. Muriate oxygĂ©nĂ© d’alumine. Muriate oxygĂ©nĂ© de zinc. Muriate oxygĂ©nĂ© de fer. CĂšt ordre de I fris r. vL ĂŻf Acide absenique. 26- OBSERVATIONS Sur Ăź Acide arsehiqĂ»e , & sur le Tableau de ses combinaisons. Dans un MĂ©moire imprimĂ© dans le recueil de l'AcadĂ©mie, annĂ©e 1746, M. Macquer a fait voir qu’en' poussant au feu un mĂ©lange d’oxide blanc d’arfenic & de nitre, on obtenoit un sel neutre, qu’ii a nommĂ© sel neutre arsenical. On ignoroit entiĂšrement, Ă  l’époque ou M. Macquer a publiĂ© ce MĂ©moire, la cause de ce singulier phĂ©nomĂšne, & comment une substance mĂ©tallique pouvoit jouer le rĂŽle d'un acide. Des expĂ©riences plus modernes nous ont appris que l’arsenic s’oxygĂ©noit dans cette opĂ©ration; qu’il enlevoit l’oxygĂšne Ă  l’acide nitrique , & qu’à laide de ce principe il se convertissoit en un vĂ©ritable acide, qui se combinoit ensuite avec la potasse. On connoĂźt aujourd’hui d’autres moyens, non - seulement -'oxygĂ©ner l’arsenic , mais encore d’obtenir l’acide arsenique libre ĂĄc dĂ©gagĂ© de toute combinaison. LĂ© plus simple est de dissoudre l’oxide blanc d’arsenic dans trois fois son poids d’acide muriatique r on ajoute dans cette dissolution , pendant qu’elle est encore bouillante, une quantitĂ© d’acide ni- MoVens b’oET. i’Acibe AESENÏQUÉ. trique double du poids de l’arsenic, & on Ă©vĂą- pore jusqu’à siccitc. L’acide nitrique fe dĂ©compose dans cette opĂ©ration ; son oxygĂšne s’uni't Ă  l’oxide d’arsenic pour l’acidisier ; le radical nitrique fe dissipe fous forme de gaz nitreux. A l’égard de l’acide muriatique , il se convertit en gaz muriatique, & on peut le retenir par voie de distillation. On s’asĂŻiĂșe qti’il ne restĂ© plus d’acide Ă©tranger, en calcinant l’acide concret jusqu’à ce qu’il commence Ă  rougir cĂ© qui reste ainsi dans le creuset est de l’acidĂ© arsenique pur. 11 y a plusieurs autres maniĂšres d’oxygĂ©ner l’arsenic & de le convertir en un acide. Le procĂ©dĂ© que SchĂ©elea employĂ© & que M. de Mor- veau a rĂ©pĂ©tĂ© avec un grand succĂšs dans le laboratoire de Dijon , consiste Ă  distiller de l’acidĂ© hiuriatique oxygĂ©nĂ© fur de la manganĂšse. Cet acide s’oxygĂšne, comme je l’ai dit ailleurs, & passe fous la forme d’acide muriatique sur-oxy- gĂ©nĂ©. On lĂ© reçoit danĂ  un rĂ©cipient dans lequel oii a mis del’oxide blanc d’arsenic recouvert d’un peu d’eau distillĂ©e. L’arsenic blanc dĂ©compose l’acide muriatique oxygĂ©nĂ©, il lui enlĂšve l’oxygĂšne surabondant ; d’une part, il se convertit en acide arsenique, & de b autre l’acide muriatique oxygĂ©nĂ© redevient acide mst- riatique ordinaire. On sĂ©pare ces deux acides Moyens d’obt. l*Agi»e arsenĂ­que. 271 en distillant Ă  une chaleur douce, qu’on augmente cependant sur la sin l’acidĂ© muriatique passe & l’acĂŹde arsenique reste sous forme blanche & concrĂšte. Dans cet Ă©tat il est beaucoup moins Volatil que l’oside blanc d’arsenic» TrĂšs-souvent i’acide arsenique tient en dissolution une portion d’oxide blanc d’arsenic qui n’a pas Ă«tĂ© suffisamment oxygĂ©nĂ©. On n’est point exposĂ© Ă  cet inconvĂ©nient, quand on a opĂ©rĂ© par l’acide nitrique, Sc qu’on en ajoute de nou* veau, jusqu’à ce qu’il ne passĂąt plus de gaz nitreux. D’aprĂšs ces diffĂ©rentes observations , je dĂ©finirai l’acide arsenique , un acide mĂ©tallique blanc , concret fixe au degrĂ© de fe* qui le sait rougir , formĂ© par la combinaison de l’arsenic avec l’oxygĂšne , qui se dissout dans l’eau , Sc qui est susceptible de se combiner ayetĂ­ un grand nombre de bases salifiables, 272 Combinaisons de l’AĂČide mÒlybĂ­jique. T A B T, e A u des combinaisons da MolybdĂšne oxygĂ©nĂ©, ou Acide- molybdique avec les bajcs salifiables , par ordre alphabĂ©tique *. Ir Noms des bases salifiables. - Noms des sels neutres. L’alumine t......... Molybdate d’álumine. L’antmoniar[ue. Molybdate d’ammoniayue. L’oxide d’antimoine . Molybdate d’antimoine. 53 \ L’oxide d’argent .... Molybdate d’argent. L’oxide d’arsenic.... Molybdate d’arsenic. La baryte. Molybdate de baryte. f » [L’oxide de bismuth. Molybdate de bismuth. La chaux 11... ĂŹ_ MolybdĂĄte de chaux. L’oxide de cobalt. .. Molybdate de cobalt. Ăź-Ăź L’oxide de cuivre.>. Molybdate de cuivre. L’oxide d’étain...... Molybdate d’étain. L’oxide de fer...... Molybdate de fer; Z O La magnĂ©sie. Molybdate de magnĂ©sie. L’oxide de manganĂšse. Molybdate dĂ© manganĂšse. Ă­'* IL’oxide de mercure. Molybdate de mercure; [L’oxide de nickel... Molybdate de nickel. ? L’oxide d’or.. Molybdate d’or. ? L’oxide de platine... Molybdate de platine. L’oxide de plomb... Molybdate de plomb. La potasse. ;,.. Molybdate de potasse. La soude... Molybdate de soude. sLe zinc ;. Molybdate de zinc; 1 ... -J * On a suivi dans le tabieau Tordre alphabĂ©tique, parce que l’on ne connoĂźc pas bien les affinitĂ©s de cet acide avec les diffĂ©rentes bases. C’eĂ­t Ă  M. SchĂ©ele qu’on doit la dĂ©couverte de cet acide, comme dĂ© beaucoup d'autres. Nota. Toute cette classe de sels a Ă©tĂ© nouvellement dĂ©couverte , & n’avoit point encore Ă©tĂ© nommĂ©e. Moyens s’obt. e’Acide moeybdĂ­q. 275 OBSERVATIONS Sur P Acide mofybd'ique , & sur le Tableau, de jes conĂŻbina'sons. x "f- AjE molybdĂšne est une substance mĂ©tallique M particuliĂšre , qui est susceptible de s’oxygĂ©ner Ă u point de se transformer en un vĂ©ritable acide concret. Pour y parvenir, . dans une cornue une partie de mine de^riolybdĂšn'e-, telle que la nature nous la prĂ©ferige , & qui est un vĂ©ritable sulfure de molybdĂšne ; on y ajoute cinq ou six parties d’un acide nitrique affaibli d’un quart d’eau environ, & on distille. L’oxy- gĂČne de l’acide nitrique se porte sur le molybdĂšne & fur le soufre ; il transforme l’un en un oxidĂš mĂ©tallique , & l’autre en acide sulfurique. On repasse de nouvel acide nitrique dans la mĂȘme proportion & jusqu’à quatre ou cinq fois; & quand il n’y a plus de vapeurs rouges, le molybdĂšne est oxygĂ©nĂ© autant qu’il le peut ĂȘtre, du moins par ce moyen, & oĂŻl le trouve au fond de la cornue fous forme blanche, pulvĂ©rulente , comme de la craie. Cet acide est peu soluble, 8c on peut, sans risquer d'en perdre beaucoup, le laver, avec de Peau chaude. Cette prĂ©caution est nĂ©cessaire pour le dĂ©barrasser des derniĂšres portions d’acide sulfurique, qui pourvoient y adhĂ©rer, S. 274 Combinaisons de l’Acide tĂ»NGstiqUe. Tableau des combinaisons du "TungfĂŹĂšne oxygĂ©nĂ©, ou Acide tungsique avec les bases salĂŹfiables. Noms des bases salĂŹfiables. Noms des sels neutres. - /La chaux. Tungstate de chaux. La baryte. Tungstate de baryte. La magnĂ©sie. Tungstate de magnĂ©sie. La potasse.......... Tungstate de potasse. La soude. Tungstate de soude. o q Z iL’ammoniacue...... Tungstate d’ammoniaque' >‱! L’alumĂźne. p Tungstate d’alumine. j & ^ f L’oxide d'antimoine? Tungstate d’antimoine. IL’oxide d’argent. Tungstate d’argent. L’oxide d’arsenic.... Tungstate d’arsenic. ? /L’oxide de bismuth.. Tungstate de bismuth. oML’oxide de cobalt.'.. Tungstate de cobalt. L’oxide' de cuivre... Tungstate de cuivre. f L’oxide d’étain. Tungstate d’ctain. L’oxide de fer. Tungstate de fer. * L’oxide de manganĂšse. Tungstate de manganĂšse. L’oxide de-mercure.. Tungstate dĂ© mercure. *♩ i L’oxide de molybdĂšne. Tungstate de molybdĂšne. L’oxide de nickel... Tungstate de nickel. L’oxide d’or. Tungstate d’or. L’oxide dĂȘ platine... Tungstate de platine. L’oxide de plomb... Tungstate de plomb. 'L’oxide de zinc. Tungstate de zinc. - =, Origine de l’Acide tungstique, 27s OBSERVATIONS Sur P Acide tungjlique , & sur le Tableau de ses combinaisons, O N donne le nom de tungstĂšne Ă  un mĂ©tal particulier dont la mine a Ă©tĂ© souvent confondus avec celles d’étain ; dont la cristallisation a du rapport aveo celle des grenĂĄts ; dont la pesanteur spĂ©cifique eKecde 6000, celle de seau Ă©tant supposĂ©e 1000 ; ehfin qui varie du blanc perlĂ© au rougeĂątre & au jaune. On le trouve en plusieurs endroits de la Saxe & en BohĂȘme Le volfram est ausiĂŹ une vĂ©ritable mine de tungstĂšne, qui se rencontre frĂ©quemment dans les mines de Cornouailles. Le mĂ©tal qui porte le nom de tungstĂšne, est dans l’état d’oxide dans ces deux espĂšces de mines. 11 paroĂźtroit mĂȘme qu’ii est portĂ©, dans la mine de tungstĂšne, au-delĂ  de l’état d’oxide ; qu’il y fait fonction d’acide il y est uni Ă  la chaux. Pour obtenir cet acide libre , on mĂȘle une partie de mine de tungstĂšne avec quatre parties de carbonate de potasse, & on fait fondre lĂŽ mĂ©lange dans un creuset. Lorsque la matiĂšre Sij '27 6 Moyens d’obt. l’Actde tungstiq. est refroidie , on la met en poudre & on versĂ© dessus douze parties d’eau bouillante ; puis on ajoute de Tacidc nitrique qui s’unit Ă  la potasse avec laquelle il a plus d’affinitĂ©, & en dĂ©gage l’acide tungstique cet acide se prĂ©cipite aussitĂŽt sous forme concrĂšte. On peut y repasser de ì’acide nitrique qu’on Ă©vapore Ă  siccitĂ© , & continuer ainsi jusqu’à ce qu’il ne se dĂ©gage plus de vapeurs rouges ; on est assurĂ© pour lors qu’il est complĂštement oxygĂ©nĂ©. Si on veut obtenir l’acide tungstique pur, il faut opĂ©rer la fusion de la mine avec le carbonate de potasse dans tin creuset de platine; autrement la terre Ă ' creuset se mĂȘlĂšrent avec les produits , & altĂ©- reroit la puretĂ© de l’acide. Les affinitĂ©s de l’acide tungstique avec les oxides mĂ©talliques ne font point dĂ©terminĂ©es, & c’est pour cette raison qu’on les a rangĂ©es par ordre alphabĂ©tique ; Ă  l’égard des autres substances falisiables , on les a rangĂ©es dans l’ordre de leur affinitĂ© aVec l’acide tungstique. Toute cette classe de sels n’ayoit Ă©tĂ© ni connue ni nommĂ©e par les anciens. Combinaisons de l’AcidĂ© tartareux. 277 Tableau du Radical tartareux oxygĂ©nĂ©, ou Acide tartareux avec les basĂ©s. JalifĂŹables, dans Vordre de leur affinitĂ© avec cet acide. Noms des bases filifiables. Noms des sels neotres. Nomenclature nouvelle. ^ La chaux .. Tartrite de chaux-. La baryte. Tartrite de baryte. La magnĂ©sie. Tartrite de magnĂ©sie. La potasse. Tartrite de potasse. sN j La soude. Tartrite de soude. j L’ammoniaque. Tartrite d’ammonĂ­aque. f L’alumine. Tartrite d’alumine. SL’oxide de zinc. Tartrite de zinc. L’oxide de fer. Tartrite de fer. j L’oxide de manganĂšse. Tartrite de manganĂšse. » L’oxide de cobalt... Tartrite de cobalt. j L’oxide de nickel.. . Tartrite de nickel. s I L’oxide de plomb .. . Tartrite de s ! L’oxide de cuivre... Tartrite de cuivre. ? ! L’oxide de bismuth.. Tartrite de bismuth. I L’oxide d'antimoine.. Tartrite d’antimoine. L’oxide d'arsenic.... Tartrite á’arsenic. L’oxide d’argent..... Tartrite d’argent. L’oxide de mercure.. Tartrite de mercure-. L’oxide d’or. Tartrite d’or. \ L’oxide de platine... Tartrite de platine. ‱t! S. iij -Ă  278 Moyens d’c 13 T. l’Aoide tart'areow. OBSERVATIONS $nr VAcide tartareux , & sur le Tableau de ses combinaisons. Tout le monde connoĂźt le tartre qui s’atta- che amour des tonneaux dans lesquels la fermentation du vin s'esĂŹ achevĂ©e. Ce sel est composĂ© d’un acide particulier fui generis , combinĂ© avec la potasse , mais de maniĂšre que l’acide est dans un excĂšs considĂ©rable. Ce st encore M. SchĂ©ele qui a enseignĂ© aux Chimistes le moyen d’obtenir l’acide tartareux pur. .11 a observĂ© d’abord que cet acide avoit plus d’affinitĂ© avec la chaux qu’ñvec la potasse; il prescrit en consĂ©quence de commencer par dissoudre du tartre purifiĂ© dans de l’eau bouillante , & d’y ajouter de la chaux jusqu’à ce que tout l’acide soit saturĂ©. Le tartrite de chaux qui se forme, est un sel presqu’insoĂŹuble qui tombe an fond de la liqueur, sur-tout quand elle est refroidie ; on l’en sĂ©pare par dĂ©cantation , on le lave avec de l’eau froide & on le sĂšche ; aprĂšs quoi on verse dessus de l’acide sulfurique Ă©tendu de 8 Ă  9 fois son poids d’eau, on fait digĂ©rer pendant douze heures, Ă  une chaleur Moyens d’obtenir l’Ac. tartareux. 279 douce, en observant de remuer de tems en rems l’acĂŹde fui su ri que s’empare de la chaux , forme du sulfate de chaux , & Pacide tartareux se trouve libre. 11 se dĂ©gage pendant cette digestion une petite quantitĂ© de gaz qui n’a pas Ă©tĂ© examinĂ©. Au bout de douze heures on dĂ©cante la liqueur , on lave le sulfate de chaux avec de Peau froide pour emporter les portions d’acide tartareux dont il est imprĂ©gnĂ© ; on rĂ©unit tous les lavages Ă  la premiĂšre liqueur, on filtre, on Ă©vapore & on obtient Pacide tartareux concret. Deux livres de tartre purifiĂ© , donnent environ onze onces d’acide. La quantitĂ© d’acide sulfurique nĂ©cessaire pour cette quantitĂ© de tartre, est de 8 Ă  10 onces d’acide concentrĂ© qu’on Ă©tend , comme je viens de le dire, de 8 Ă  9 parties d’eau. Comme le radical combustible est en excĂšs dans cet acide , nous lui avons conservĂ© la terminaison en eux, 8c nous avons nommĂ© tarirĂŹtes ]e rĂ©sultat de sa combinaison avec les substances salifiablçs. La base de Pacide tartareux est le radical carbone - hydreux ou hydro - carboneux, & il paraĂźt qu’il y est moins oxygĂ©nĂ© que dans Pacifie oxalique. Les expĂ©riences de M. Hasten- fratz paraissent prouver que l’azote entre austi dans la combinaison de ce radical, mcme en S iv 2Ho Moyens, d’obt. l’Acide tartarĂ­ux. jiĂ­Tez grande, quantitĂ©. En. oxygĂ©nant l’acide tar* tareux, ortie convertit en acide, oxalique , enr acide malique & en acide acĂ©teux mais il est probable, que la proportion de. l’hydrogĂšne 8c du carbone change dans ces conversions, &que la diffĂ©rence du degrĂ© d’oxygĂ©nation n’est pas la feule qui. constitue, la diffĂ©rence de çes acides. L’acide tartareux, en se combinant avec les alkalis fixes, est susceptible de deux degrĂ©s de. saturation le premier constitue, un sel avec excĂšs d’acide, nommĂ© trĂšs-im proprement crĂšme de tartre, & que nous avons nommĂ© tar/rite. acidule de potasse. La mĂȘme combinaison donne, par un de saturation un sel parfaitement neutre, que nous nommons simplement tartrĂŻte de potasse , & qui est connu eu pharmacie fous le nom de sel vĂ©gĂ©tal. Le mĂȘme acide combinĂ© avec la soude jusqu a saturation, donne un tendue de soude, connu sous le nom, de sel de seiguette, ou de. sel pelyereste de, la Rochelle, Combinaisons jde l’AcidĂš mauqns., 281 Tableau des combinaisons du Radical tndlĂŹquĂ­ oxygĂ©nĂ©, ou Acide malique avec les bases falifiables par ordre alphabĂ©tique. Noms des bases Noms des sels neutres. falifiables. Nomenclature nouvelle. L'alumine. Malate d'alumine. L’ammoniacjue. Malate d’ammoniaque. L’oxide d’antimoine. Malate d’antimoine. L’ d’argent. ... Malate d’argent. ^L’oxide d’arĂ­Ăšnic.... Malate d’arĂ­enic. D" 3 * La baryte. Malate de baryte. ÍL’oxide de bismuth . Malate, de bismuth. d ĂŻLa chaux. Malate de chaux. w jL’oxide de cobalt... Malate de cobalt. IL’oxide de Malate de cuivre. f ^L’oxide d’étain. Malate d’étain. s. L’oxide de fer. Malate de fer. S La magnĂ©sie. i Malate de magnĂ©sie. > ‱L’oxide de manganĂšse. Malate de manganĂšse. *NÌ çL’ de mercure. Malate de mercure. i' ^L’oxide de nickel... Malate de nickel. ^L’oxide d’or,. Malate d’or. ‱ ; ! L’oxide de platine... Malate de platine. 'L’oxide de plomb... Malate de plomb. La potasse. Malate de potaĂ­se. Malate de soude. ^L’oxide de zinc. Malate de zinc. Nota. Toutes ces combinaisons ctoienc inconnues aux ancien». 282 Moyens d’obt. l’Acipe malique. OBSERVATIONS Sut Ă­Acide malique , & sur le Tableau de ses combinaisons. L’Acipe malique se trouve tout formĂ© dans le jus des pommes acides, mĂ»res ou non mĂ»res, A d’un grand nombre d’autres fruits. Pour l’ob- tenir , on commence par saturer le jus de pommes avec de la potasse ou de la soude. On verse ensuite sur la liqueur saturĂ©e, de sacĂ©tite de plomb dissoute dans seau. II se fait un Ă©change de bases ; l’acide malique se combine avec le plomb, & se prĂ©cipite. On lave bien ce prĂ©cipitĂ©, ou plutĂŽt ce sel qui est Ă -peu-prcs insoluble; aprĂšs quoi on y verse dĂš l’acide sulfurique assoibli qui chasse l’acide malique , s’empare du plomb , forme avec lui un sulfate qui est de mĂȘme trĂšs-peu soluble 8c qu’on sĂ©pare par siĂźtration ; il reste l’acide malique libre & en liqueur. Çet acide sc trouve mĂȘlĂ© avec l’acide citrique & avec l’acide tartareux dans un grand nombre de fruits ; il tient Ă -peu-prcs le milieu entre l’acide oxalique 8c l’acide acĂ©teux ; & c’est ce qui a portĂ© M. Hernibstadt Ă  lui donner le nom de vinaigre Moyens d’obt. e’Acide malique. 283 imparfait. II est plus oxygĂšne que l’acide oxalique , mais il Test moins que l’acide acĂ©teux. II diffĂ©rĂ© austĂŹ de ce dernier par la nature de son radical, qui contient un pen plus de carbone & un peu moins d’hydrogĂšne. On peut le former artificiellement, en traitant du sucre avec de l’acide nitrique. Si on s’est servi d’un acide Ă©tendu d’eau, il ne se forme point de cristaux d’acide oxalique ; mais la liqueur contient rĂ©ellement deux acides, savoir l’acide oxalique, l’acide malique, & probablement mĂȘme un peu d’acide tartareux. Pour s’en assurer, il ne s’agit que de verser de l’eau de chaux sur la liqueur; il se forme du tartrite & de l’oxalate de chaux, qui se dĂ©posent au fond commeinsolubles ; il se forme en mĂȘme tems du malate de chaux qui reste en dissolution. Pour avoir l’acide pur & libre on dĂ©compose le malate de chaux par l’acĂ©tite de plomb , & on enlĂšve le plomb Ă  l’acide malique par l’acide sulfurique, de la mĂȘme manicre que quand on opĂšre directement sur le jus des pommes. ÂŁ84 Combinaisons de l’Agide citrique. Tableau des combinaisons du Radical citrique oxygĂ©nĂ© » ou Acide citrique avec les bases jalifiables a dans d ordre de Leur affinitĂ© avec cet acide*. s' Observation No/n s de s bases salifiables. Noms des sels. neutres. La baryte ... La chaux ... ĂŹ La magnĂ©sie. Da potasse.. D 4 La soude ... ammoniaque .... jL’oxide de zinc... L’oxide de manganĂšse. L’oxide de fer.... r\L’oxide de plomb. 5. . !L’ de cobalt. 6. ĂŻL’ de cuivre >5' fL’oxide. d’arsenic.. p; I . L’oxide de mercure, E I 1 L’oxide d’antimoine H L’oxide d’argent... L’oxide d’or,.. J L’oxide de platine. iL’alumine... Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate Citrate de baryte, de chaux, de magnĂ©sie, de potasse, de d’ammoniaque. de zinc. de manganĂšse, de fer. de plomb., de cobalt, de cuivre., d’arsenic. de mercure., d’antimoine. d’argent. d’or. de platine, d’alumine. Toutes ces combinaisons ^croient inconnues aux anciens chimistes. ' L— affinitĂ©s fie cct acide ont 6 tc dĂ©terminĂ©es par M» Bergman & par M. L’oxide d'Ă©tain... Pyro-lignite d’étain. K. iL’oxide de'cobalt. Pyro-lignite de cobalt. S L’oxide de cuivre. Pyro-lignite de cuivre. o L’oxide de nickel. Pyro-lignite de nickel. o? S L’bxide d’arsenic. Pyro-lignite d’arfĂšnic. r Ă­ H ĂĄ L’oxide de bismuth.... Pyro-lignite de bismuth. ft 1 L’oxide de mercure.... Pyro-lignite de mercure. ?. L’oxide d’antimoine.... Pyro-lignite d’antimoine. L’oxide d’argent. Pyro-lignite d’argent. L’oxide d’or.. Pyro-lignite d’or. L’oxide de platine. Pyro-lignite de platine. { L’alumine ... Pyro-lignite d’alumine. -__ J Nota. Toutes ces combinaisons Ă­toient inconnues aux anciens Chimistes. d’obt. l’Acide PYRO-UGNEUX. 287 OBSERVATIONS Sur l'Ácide pyro-ligneux , & sur le Tableau de ses combinaisons . Les anciens Chimistes avoient observĂ© que la plupart des bois, & sur-tout ceux qui sont lourds & compactes , donnoient par la distillation Ă  feu nud un esprit acide d’une nature particuliĂšre; niais personne, avant M. Goet- tĂźing, ne s’étoit occupĂ© d’en rechercher la nature. Le travail qu’il a donnĂ© fur ce sujet, se trouve dans le Journal de Crell , annĂ©e 177p. L’acide pyro-ligneux qu’on obtient par la distillation du bois Ă  feu nud, est de couleur brune;il est trĂšs-chargĂ© d’huile & de charbon ; pour i’obtenir plus pur, on le rectifie par une seconde distillation. II paroĂźt qu’iĂź est Ă  peu prĂšs le mĂȘme, de quelque bois qu’il ait Ă©tĂ© tirĂ©. M. de Morveau 8c M. Eloi Boursier de Clervaux se sont attachĂ©s Ă  dĂ©terminer les affinitĂ©s de cet acide avec les diffĂ©rentes bases falifiables ; 8c c’est dans l’ordre qu’ils leur ont assignĂ©, qu’on les prĂ©sente ici. Le radical de cet acide est principalement formĂ© d’hydrogĂšne & de carbone. 288 Combinaisons bĂšl’Acide ptffto-TARTAREtm T A S X E A u des combinaisons du Radical pyro- tartareux oxygĂ©nĂ© , ou Acide pyro-tartareu'x avec les diffĂ©rentes 'bases jaĂ­ifiables dans Vordre de leur affinitĂ© avec cet acide * . fr ' ... " Noms des lafei. —-==jl Noms des sels neutres . / La potasse.. Pyro-tartrite de potasse. ; { La soude .. Pyro-Ă­artrite de soude. o' , La chaux.. Pyro-tartrite d'e cbatĂŹx. Sis La magnĂ©sie.. Pyro-tartrite de magnĂ©sie’. L. iL’amnioniaque. Pyro-tartrite d’ammoniaijue. S PTĂŻ t ‱ . Pvro-tĂĄrtrĂ­te d’alumine^ * ‱ R, Lsexide de zinc....... PyrO-tartrite de zinc. jL’oxidĂ© de manganĂšse.. Pyro-tartrite de manganĂšse. gVyL’oxtde ds fer......... Pyro-tartrite de fer. -ta ^ L’oxide de plomb...... Pyro-tartrite de plomb. Z jL’bxide à’étain........ Pyro-tartrite d’étain. 5 JjLsoxide de cobalt. Pyro-tartrite de cobalt. 5 fL’oxide de cuivre.. ... Pyro-tartrite da cuivre. S gLsexide de nickel. ..... Pyro-tartrite de nickel. ÂŁ k L’oxidç d’arĂ­enĂźc. Pyro-tartrite d’arfenic. s; f L’oxĂ­de de bismuth.... Pyro-tartrite. de bismuth. I L’oxid'e d'e mercure.... Pyrc-taĂ­trite de mercure. ! , { L’oxide d’antimoine.,.. Pyro-tartrite d’antimoine. VL’oxide d’argent. Pyro-tartrite d’argent. JSÌota. Toutes ces combinaisons Ă©toient inconnues aux anciens Chimistes. * On ne connoĂźt pas encore les astĂŹnicĂ©s de cet acide mais comme >> ĂĄ beaucoup de rapport avec l'acide pyto-muqucux, on les a supposĂ©es les inĂȘmes. OBSERVATIONS. MĂČye'ns d’obĂ­. l’Ac, pyro-taĂŹitĂ 'rĂ©Ăčx. 289 OBSERVATIONS Sur VAcide pyro-tartareux , & sur le Tableau de ses combinaisons. O N donne le nom de pyro-tartarenx Ă  un acide empyreumatique peu concentrĂ© qu’on retire du tartre purifiĂ© par voie de distillation. Pour l’obtenir, on remplit Ă  moitiĂ© de tartrite acidule de potasse ou tartre en poudre , une cornue de verre -, on y adapte lin rĂ©cipient tubulĂ© auqĂșel on ajoute un tufc’e qui s’engagç fous une cloche dans l’appareil pneumatc- chimique. En graduant le feu , on obtient Une liqueur acide empyreumatique mĂȘlĂ©e avec de l’huile Ăłn sĂ©pare ces deux produits au moyen d’nn entonnoir, & c’est la liqueur acide qu’on a nommĂ©e acide pyro-tartareux. II se dĂ©gage dans cette distillation une prodigieuse quantitĂ© de gaz acide carbonique. L’acide pyro-tartareux qu’on obtient, n’esl pas parfaitement pur ; il contient toujours de l’huile qu’il feroit Ă  souhaiter qu’on en pĂ»t sĂ©parer. Quelques auteurs ont conseillĂ© de le rectifier; mais les AcadĂ©miciens de Dijon ont constatĂ© que cette opĂ©ration Ă©toit dangereuse, & qu’il y avoit explosion. T 2 vinaigre de Saturne, sel de r * * * voyez tome III des Savans Etrangers. On doit principalement 4 M. Wenzel, aux AcadĂ©miciens de Dijon, Ă  M. de Lassonne & ĂĄ M, Proust, la connaissance que nous avons des propriĂ©tĂ©s des autres acĂ©tues. 11 feroit possible que le radical acĂ©teux, outre l’hydrogĂšne 8c le carbone, contĂźnr encore un peu d’azote. U y a lieu» de le soupçonner d’aprer la propriĂ©tĂ© qu’a l’acĂ©cite de potasse de donner de l’ammoniaque par la-distillation,, ĂĄ moins cependant que l’azote qui concoure * la formation de certe ammoniaque > ne soit dl3 Ă  la dĂ©composition de la porafĂ­e elle-mĂȘme.; Moyens d’obtenir j’Ac. agĂ­teux. 29F tempĂ©rature & de pressoir dans lequel nous ; vivons, 8c que nous ne pouvons le retenir qu’eit le combinant avec une grande quantitĂ© d’eau. 11 est d’autres procĂ©dĂ©s plus chimiques pour obtenir l’acide acĂ©teux ils consistent Ă  oxygĂ©ner l’acide du tartre , l’acide oxalique ou l’acide malique par l’acide nitrique ; mais il y a lieu de croire que la proportion des bases qui composent le radical, change dans cette opĂ©ration. Au surplus M. Hassenfratz est occupĂ© dans ce moment Ă  rĂ©pĂ©ter les expĂ©riences d’aprcs lesquelles on a prĂ©tendu Ă©tablir la possibilitĂ© de ces conversions. La combinaison de l’acide acĂ©teux avec les dissĂ©rentes bases salisiables, se fait avec assez de facilitĂ© ; mais la plupart des sels qui en rĂ©sultent ne sont pas cristallisables ; Ă  la diffĂ©rence des sels formĂ©s par l’acide tartareux & l’acide oxalique, qui font en gĂ©nĂ©ral peu solubles. Le tarante & l’oxalate de chaux ne le font pas mĂȘme sensiblement. Les malates tiennent un espĂšce de milieu entre les oxalates & les acĂ©tates pour la solubilitĂ© , comme l’acide qui les forme en tient un pour le degrĂ© d’oxigĂ©nation. II faut, comme pour tous les autres acides , que les mĂ©taux soient oxygĂ©nĂ©s, pour pouvoir ctre dissous dans l’acide acĂ©teux. 2 L ’ A c t d e succinique se retire du suocĂŹn j karabĂ© ou ambre jaune, par distillation. II suffit de mettre cette substance dans une cornue, &de donner une chaleur douce ; l’acide succinique se sublime sous forme concrĂšte dans le coi de la cornue. II faut Ă©viter de pousser trop loin la distillation , pour ne pas faire passer l’huiĂŹei L’opĂ©rdtion finie , on met le sel cgoutter sur du papier gris ; aprĂšs quoi on le puriste par des dissolutions & cristallisations rĂ©pĂ©tĂ©es. Cet acide exige 24 parties d’eau froide pour ĂȘtre tenu en dissolution , mais il est beaucoup plus diĂ­foluble dans l’eau chaude ; il n’altĂšre que faiblement les teintures bleues vĂ©gĂ©tales * & il n’a pas dans un degrĂ© trĂšs-Ă©minent ies qualitĂ©s d’acide. M. de Morveau est le premier des Chimistes qui ait essayĂ© de dĂ©terminer ses diffĂ©rentes affinitĂ©s , 8c c’est d’aprĂšs lui qu’elles font indiquĂ©es dans le Tableau joint Ă  ces observations. 302 Combinaisons de l’Acide benzoĂŻqUeĂŹ Tableau des combinaisons da Radical ben- nsique oxygĂ©nĂ©, ou Acide ben^oĂŻque, avec les differĂštites bases falifiables , rangĂ©es par ordre alphabĂ©tique. Noms des bases. J Noms des sels neutres. ^L’alumine;.. L’ammonlaque La baryte... La chaux. Benzoate d’alumine. Benzoate d’ammoniaque. Benzoate de baryte. Benzoate de chaux. r o La magnĂ©sie... Benzoate de magnĂ©sie. 3 \ S" [La potasse. . ... BehzoatĂ« de potasse. S Q 1 jLĂ  soude.......... Benzoate de soude. § iL’oxide d’antimoine . Benzoate d’antimoine. Ci. iL’oxide d’argent.... Benzoate d’argent. IL’oxide d’arsenic. . . Benzoate d’arsenic. /L’oxide de bismuth . Benzoate de bismuth. \L’oxide de cobalt... Benzoate de cobalt. s> L’oxide de cuivre... Benzoate de cuivre. rX O L’oxide d’étain. Benzoate d’étain. R L’oxide de fer. Benzoate de fer. Ci iL’oxide de manganĂšse. Benzoate de manganĂšse. jL’oxide de plomb... Saccholate de plomb. o" L’oxide d’étain. Saccholate d’étain. jL’oxide de cobalt... Saccholate de cobalt. S L’oxide de cuivre... Saccholate de cuivre. j & L’oxide de nickel... Saccholate de nickel. j ÂŁ 1 L’oxide d’arscnic.... Saccholate d’arscnic. L’oxide de bismuth.. Saccholate de bismuth. s L’oxide de mercure. Saccholate de mercure. j 1 L’oxide d’antimoine. Saccholate d'antimoine. y L’oxide d’argent.... Saccholate d’argent. ib=s J Nota Toutes ces combinaisons ont Ă©tĂ© inconnues Ăąes anciens CIiimHïçs. Moyens d’obt. l’Ac. saccho-eact. zrr OBSERVATIONS Sur VAcide saccholaBique , & sur le TaĂ­leaĂ­i de ses çombinaijons. O N peut extraire du petit lait par Ă©vaporation , une espĂšce de sucre qui a beaucoup de rapports avec celui des cannes Ă  lucre, & qui est trĂšs-anciennement connu dans la pharmacie» Ce sucre est susceptible, comme le sucre ordinaire , de s’oxygĂ©ner par diffĂ©rens moyens » & principalement par fa combinaison avec l’a- cide nitrique; on repasse Ă  cet effet plusieurs fois de nouvel acide ; on concentre ensuite la liqueur par Ă©vaporation ; on met Ă  cristalliser & on obtient de l’acide oxalique en mĂȘme tems il se sĂ©pare une poudre blanche ti Ăšs— sine, qui est susceptible de se combiner avec les alkalis , avec l’ammoniaque , avec les terres , mĂȘme avec quelques, mĂ©taux. C’cst Ă  cet acide concret dĂ©couvert par SchĂ©ele, qu’on a donnĂ© le nom d’acide saccho-lactique. Son action sur les mĂ©taux est peu connue ; on sait seulement qu’il forme avec eux des sels trĂšs-peu solubles. L’ordre des affinitĂ©s qn’on a suivi dans le Tableau, est celui indiquĂ© par M.» Bergman. v V iv 312 Combinaisons de l\Acide formĂŻque; Tableau des combinaisons du Radical fornique oxĂŹgĂ©nĂ© , ou Acide fornique , avec les bases jdlifiables , dans fordre de leur affinitĂ© avec cet acide. r— Noms des bases falifiables. .-.-*.~! Noms des sels neutres. Nomenclature nouvelle. La baryte.. La potasse.......... La soude..... Formiate d baryte. , Formiate de potasse. 1 Formiate de soude. j iLa chaux.„ Formiate de chaux. La magnĂ©sie. Formiate de magnĂ©sie, j JL’ammoniaque. Formiate d’ammoniaque. 'L’ûxide de zinc. Formiate de zinc. ! Ă­ L’oxide de manganĂšse. Formiate de manganĂšse. L’oxide de fer. Formiate de fer. ! ^ ' L’oxide de plomb... Formiate de plomb. j Ă­ Z L’oxide d’étain. Formiate d’étain. - L’oxide de cobalt... Formiate de cobalt. ! ^ ÍL’oxide de cuivre... Formiate de cuivre. i! [L’pxide de nickel... Formiate de nickel. L’oxide de bismuth.. Formiate de bismuth. i L’oxide d’argent.... Formiate d’argent. i! ^ L’alumine. Formiate d’alumine. 4 ‱ 1 Nota» Toute? ces combinaisons ont Ăšre inconnues - .- ... — OBSERVATIONS Sur P Acide bombique , & fur le Tableau de ses combinaisons. Lorsque le ver Ă  soie se change en c ri saisie , ses humeurs paroissent prendre un carac-. tore d’aciditĂ©. II laisse mĂȘme Ă©chapper au moment oĂč il se transforme en papillon, une liqueur rousse trĂšs - acide , qui rougit le papier bleu , & qui a fixĂ© Inattention de M. Chausser* membre de l’AcadĂ©mie de Dijon. AprĂšs plusieurs tentatives pour obtenir cet acide pur, voici le procĂ©dĂ© annuel il a cru devoir s’arrĂȘter. On fait infuser des crifalides de vers Ă  foie dans de l’alcohol ; ce dissolvant se charge de l’acide, sans attaquer les parties muqueuses ou gommeuses ; & en faisant Ă©vaporer l’esprit-de-vin, on a l’acide bombique assez pur. On n’a pas encore dĂ©terminĂ© avec prĂ©cision les propriĂ©tĂ©s Sc lĂ©s affinitĂ©s de cet acide. II y a apparence que la famille des insectes en fourniroit beaucoup d’analogues. Son radical , ainsi que celui de tous les acides du rĂšgne animal, paroĂźt ĂȘtre composĂ© de carbone , d’hydrogcne , d’azoxe & peut-ĂȘtre de phosphore, 31 6 Combinaisons de l’Acide sĂ©bacique. Tableau des combinaisons du Radical sĂ©b Nota* Toutes ces combinaisons ont Ă©tĂ© aux anciens. Moyens d’obt. l’Acide lithiquĂ©. 519 OBSERVATIONS Sur l’Acide llthĂŹque , & sur le Tableau de ses combinaijons. Le calcul de la vessie, d’aprĂšs les derniĂšres expĂ©riences de Bergman & deSchĂ©ele,paroĂźtroit ĂȘtre une espĂšce de sel concret Ă  base terreuse, lĂ©gĂšrement acide , qui demande une grande quantitĂ© d’eau pour ĂȘtre dissous. Mille grains d’eau bouillante en dissolvent Ă  peine trois grains, & la majeure partie recritĂŹallise par le refroidissement. C’est cet acide concret auquel M. de Morveau a donnĂ© le nom d’acide lithiasique, & que nous nommons acide lithique. La nature Sc les propriĂ©tĂ©s de cet acide font encore peu connues. II y a quelqu’apparence que c’eĂ­i un sel acidule dĂ©jĂ  combinĂ© Ă  une base , & plusieurs raisons me portent Ă  croire que c’eĂ­t un phosphate acidule de chaux. Si cette prĂ©somption se confirme , il faudra le rayer de la classe des acides particuliers, 320 Combinaisons de l'Acide prnssiçue; Tableau des combĂŹnaijons du Radical prufsi* que oxygĂ©nĂ©, ou Acideprujsique , avec les bases JahjiabLes , dans l ordre de leur affinitĂ© avec cet acide. Noms des buses salifiables. Noms des sels neutres. ; La potaiie. i La soude, L'ammoniaque .. La chaux...... ^ La baryte.....;.. 3^ ;La magnĂ©sie.... § JL’oxide de zinc. d~- i iL’oxide de fer.. K "S 4 L’oxide de manganĂšse. L’oxide de cobalt... L’oxide de nickel. .. L’oxide de plomb... L’oxide d’étain..... L’oxide de cuivre;.. ft SL’oxide de biĂ­hiuth.. L’oxide d’antimoine. L’oxide d’arsenic;.;. L’oxide d’argent L’oxide de mercure. L’oxide d’or... ^L’oxide de platine.. PruĂ­ĂŻiate PruffĂŹate Prussiate PruffĂŹate Prussiate PrussiĂĄte Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate Prussiate de potaiie. de Ă­bude. d’ammoniaque. de chaux, de baryte. > de magnĂ©sie, de zinc. de fer. de manganĂšse, de cobalt, de nickel, de plomb, d’étain. de cuivre, de bismuth, d’antimoine; d’arsenic; d’argent. de mercure, d’or. de platine. Jfota, Toutes ces combinaisons ont Ă©tĂ© inconnues aux anciens. OBSERVATIONS Moyens, d’obt. l’Acide tkussique. 321 OBSERVATIONS Sur T Acide pruffique, & sur le Tableau de ses combinaisons .. Je ne m’étendrai point ici sur les propriĂ©tĂ©* de Pacide pruĂ­lĂŹque , ni fur les procĂ©dĂ©s qu’on emploie pour Pobtenir pur & dĂ©gagĂ© de toute combinaison.. Les expĂ©riences qui ont Ă©tĂ© faites Ă  cet Ă©gard, me paraissent laisser encore quelques, nuages fur la vraie nature de cet acide. It me suffira de dire qu’ii se combine avec le fer, 5c qu’il lui donne la couleur bleue ; qu’il est Ă©galement susceptible de s’unir avec presque tous les mĂ©taux, mais que les alkalis, Pammonia- que & la chaux le leur enlĂšvent en vertu de leur plus grande force cPaffinitĂȘ. On ne connoĂźt point le radical de Pacide pruffique; mais les expĂ©riences de M. SchĂ©ele & sur-tout celles de . M. Berthollet, donnent lieu de croire-qu’il est composĂ© de carbone & d’azote; c’est donc un acide Ă  base double quant Ă  Pacide phosphorique qui s’y rencontre, il paraĂźt, d’aprĂšs les expĂ©riences de M. Hassenfratz, qu’il y est accidentel. Quoique Pacide pruffique s’unisse avec les X z 22 M OVENS D’oRT. l’ÀcIDE PEUSSIQUE. mĂ©taux, avec les aĂźkalis & avec les terres, Ă  la maniĂšre des acides, il n’a cependant qu’une partie des propriĂ©tĂ©s qu’on a coutume d’ buer aux acides. II seroit donc possible que ce. fĂ»t improprement qu’on l’eĂ»t rangĂ© dans cette, dalle. Mais, comme je l’ai dĂ©jĂ  fait observer, rl me. paroĂźt difficile de prendre une opinion dĂ©terminĂ©e sur la nature de cette substance, jusqu’à ce que. la mrtiĂšre ait Ă©tĂ© Ă©claircie par çle nouvelles expĂ©riences. Çin. du Tome premier* MM Jllplpljl HM^M WMW ff^WWWK i ;i^p^c*^ !> ! K. .'- T' 1 LĂąK' LLM -5.. -» Jbf Í'-A f*'*/ 8WN iV-7 \ .S, /; ÂŁ$*?ÂŁ ’-V^ * / ' ‱ c\ - ' *&?* Wj & 7 'If-WWÌLjJI V^e-U' 4 ' EKĂ  WWW TRAITE É L ÉMEN TAIRE DE CHIMIE. TOME SECOND. TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE DE CHIMIE, PRÉSENTÉ DAN'S UN ORDRE NOUVEAU. ET D’APRÈS TES DÉCOUVERTES MODERNES J Avec Figures ; Par M. L A v o i s i E R , de V AcadĂ©mie des Sciences , de la SociĂ©tĂ© Royale de MĂ©decine , des SociĂ©tĂ©s d'Agriculture de Paris & d'OrlĂ©ans , de la SociĂ©tĂ© Royale de Londres , de P institut de Bologne , de la SociĂ©tĂ© HelvĂ©tique de Bajle , de celles de Philadelphie , Hurlent , Manchester , Padoue , &c. TOME SECOND. A PARI S > Chez. Cuchet, Libraire , rue & hĂŽtel Serpente. M. D C C. L X X X I X. Sous le PrivilĂšge de VAcadĂ©mie des Sciences & de la SociĂ©tĂ© Royale de MĂ©decine . t V TABLE DES CHAPITRES DU TOME SECOND. TROISIEME PARTIE. jPeseription des Appareils & des OpĂ©rations manuelles de la Chimie. Introduction , 323 Chap. I. Des inflrumens propres Ă  dĂ©terminer le poids absolu & la pesanteur spĂ©cifique des corps solides & liquides, 327 Chap. II. De la GazpmĂštrie, ou de la mesure du poids & du volume des subfiances aĂ©ri- formes , 342 §. I. Description des Appareils pneumato - chim!-, guĂ©s , ibid. 34 * § II. Du GazomĂštre , ‱vj Table §. III. De quelques autres maniĂšres de mesurer le volume des Gaç, 360 §. IV. De la maniĂšre de sĂ©parer les mes des autres les diffĂ©rentes espĂšces de Ga 3, 3 6 f §. V. Des corrÚélions d faire au volume des Gaç obtenus dans les expĂ©riences , relativement Ă  la prejjion. de VatmosphĂšre , 370 §. VI. Des correĂąions relatives aux dffĂ©rens degrĂ©s du ThermomĂštre , 378 §. VII, ModĂšle de calcul pou,r les comblions relar tives au degrĂ©'de prejjĂŹ'on & de tempĂ©rature, 380 §. VIII. De la maniĂ©rĂ© de dĂ©terminer le poids alsolu des dffĂ©rens Gai, 384 Chap. III. Des Appareils relatifs Ă  la mesure du Calorique , 387 Description du CalorimĂštre , Ăźbid; Chap. IV. Des opĂ©rations purement mĂ©caniques qui ont pour objet de diviser les corps, 403 §. I. De la Trituration, de la Porpliirisation , & de la PulvĂ©risation , ibid. §. II. Da Tamisage & du. Lavage > 405» §. III. De la Filtration, 411 §. IV. De la DĂ©cantation- » 41A des Chapitres* vĂŹj ChAP. V. Des moyens que la Chimie emploie pour Ă©carter les unes des autres les molĂ©cules des corps fans les dĂ©composer , & rĂ©ciproquement pour les rĂ©unir , yi'i §. I. De la Solution des Sels , 413 §. II. De la Lixiviation * 418 §. III. De 1 Evaporation , 431 §. IV. De la Cristallisation, 436 §. V. De la Distillationstmple , 441 §. VI. De la Sublimation * 448 Chap, VI. Des D filiations pneumato-chimi- ques, des Dissolutions mĂ©talliques, & de quelques autres opĂ©rations qui exigent des Appareils trĂšs-compliquĂ©s, §. I. Des Distillations composĂ©es , & des Distillations pneumato-chbniques, 449 §,. II. Des dissolutions mĂ©talliques, 458 §. III. Da Appareils relatifs aux fermentations vineuse & putride , 4Ór §. IV. Appareil particulier pour la dĂ©composition de l'eau , 46s §. V. De la prĂ©paration ÂŁ? de l’emploi ies Luts , 4L8 vu j Table, &c. Chap. VII. Des OpĂ©rations relatives Ă  la combustion proprement dite & Ă  la dĂ©tonation , §. I. De la CombuJUon du Phosphore & du Charbon , 48a §. II. De la Combustion des Huiles , 49$ §. III. De la Combustion de VEsprit - de -vin ou AlkoĂłl, 5 °l §. IV. De la Combustion de l’Ether , yoj §. V. De la Combustion du Gai hydrogĂšne y tr de la Formation de l’Eau , foĂĄ §. VI. De l’Oxidation des MĂ©taux , Ăź 15 §. VII. De la DĂ©tonation , 514 Chap. Vin. Des Instrumens nĂ©cessaires pour opĂ©rer fur les corps Ă  de trĂšs - hautes tempĂ©ratures , S 34 §. I. De lĂ  Fuston, §. II. Des Fourneaux , 5 Z 7 §. III. Des moyens d’augmenter considĂ©rablement l’aĂłlion du feu , en substituant le ga\ oxygĂšne i . i’air de l’atmosphĂ©re , J j a TROISIEME MW TROISIÈME PARTIE Description des appareils & des opĂ©rations Manuelles de la Chimie. . -_ INTRODUCTION. C^E n’est pas fans dessein que je ne me fuis pas Ă©tendu davantage dans les deux premiĂšres parties de cet Ouvrage , fur les opĂ©rations manuelles de la Chimie. J’ai reconnu, d’a- prĂšs ma propre expĂ©rience, que des descriptions minutieuses , des dĂ©tails de procĂ©dĂ©s & des explications de planches, figuroient mal dans un ouvrage de raisonnement ; qu’elles interrompoient la marche des idĂ©es, & qu’elles rendoient la lecture de l’ouvrage fastidieuse & difficile. D’un autre cĂŽtĂ©, fi je m’en fuffe tenu aux simples descriptions sommaires que pai donnĂ©es jufqu’ici, les commçnçans n’auroient pu prendre Xij Z24 Plan ce cettĂš III tf PartiĂ«; dans cet Ouvrage que des idĂ©es trcs-vagues de la Chimie-pratique. Des opĂ©rations qu’il leur aur-oit Ă©tĂ© impossible de rĂ©pĂ©ter, ne leur au- roĂ­ent inspirĂ© ni confiance ni intĂ©rĂȘt ils n’au- roient pas mĂȘme eu la ressource de chercher dans d’autres ouvrages de quoi supplĂ©er Ă  ce qui auroit manquĂ© Ă  celui-ci. IndĂ©pendamment de ce qu’il n’en exiĂ­ĂŹe aucun oĂč les expĂ©riences modernes se trouvent dĂ©crites avec assez d’é- tendue* U leur auroit Ă©tĂ© impossible de recourir Ă  des traitĂ©s oĂč les idĂ©es n’auroient point Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es dans le mĂȘme ordre, oĂč l’on n’au- roit pas parlĂ© le mĂȘme langage ; en forte que le but d’utilitĂ© que je me fuis proposĂ© n'auroit pas Ă©tĂ© rempli. J’ai pris, d’aprĂšs ces rĂ©flexions, la rĂ©solution de rĂ©server pour une troisiĂšme partie la description sommaire de tous les appareils & de toutes les opĂ©rations manuelles qui ont rapport Ă  la Chimie Ă©lĂ©mentaire. J’ai prĂ©fĂ©rĂ© de placer ce traitĂ© particulier Ă  la fin plutĂŽt qu’au commencement de cet Ouvrage, parce qu’il m’auroit Ă©tĂ© impossible de n’y pas supposer des connoissances que les commençans ne peuvent avoir, & qu’ils ne peuvent acquĂ©rir que par la lecture de l’Ou- vrage mĂȘme. Toute cette troisiĂšme partie doit ĂȘtre en quelque façon considĂ©rĂ©e comme l’ex- piication des figures qu’ona coutume de rejettes Division des OpĂ©rations chimiques. 32ÂŁ Ă  la fin des MĂ©moires, pour ne point en couper le texte par des descriptions trop Ă©tendues. Quelque foin que j’aye pris pour mettre de la clartĂ© & de la mĂ©thode dans cette partie de mon travail, Sc pour n’omettre la description d’aucun appareil essentiel, je suis loin de prĂ©tendre que ceux qui veulent prendre des connoissances exactes en Chimie , puissent se dispenser de suivre des cours, de frĂ©quenter les laboratoires & de se familiariser avec les insirumens qu’on y emploie. Nihil eflĂŹnintel- leĂąu quod non prius fuerit in fensu grande & importante vĂ©ritĂ© que ne doivent jamais oublier ceux qui apprennent comme ceux qui enseignent , & que le cĂ©lĂšbre Rouelle avoit fait tracer en gros caractĂšres dans le lieu le plus apparent de son laboratoire. Les opĂ©rations chimiques se divisent naturellement en plusieurs classes , suivant l’objet qu’elles se proposent de remplir les unes peuvent ĂȘtre regardĂ©es comme purement mĂ©caniques ; telle eĂ­ĂŹ la dĂ©termination du poids des corps, la mesure de leur volume, la trituration » la porphyrisation, le tamisage, le lavage, la filtration les antres font des opĂ©rations vĂ©ritablement chimiques , parce qu’eiles emploient des forces Sc des Ăąge n s chimiques , telles que la dissolution, la fusion, &c. Enfin les unes X iij Z26 Division des OeĂ©raxions chimiques. ont pour objet de sĂ©parer les principes des çorps , les autres de les rĂ©unir ; souvent mĂȘme elles ont ce double but, & il n’est pas rare que dans une mĂȘme opĂ©ration, comme dans la combustion, par exemple, il y ait Ă  la fois dĂ©composition & recomposition. Sans adopter particuliĂšrement aucune de ces. divisions , auxquelles il seroit difficile de s’as- treindre , du moins d’une maniĂšre rigoureuse , je vais prĂ©senter le dĂ©tail des opĂ©rations çhi^ iniques , dans Tordre qui m’a paru le plus propre Ă  en faciliter Pintelligence. ^'insisterai particuliĂšrement fur les appareils relatifs Ă  la Chimie moderne , parce qu’ils font encore peu, connus , mĂȘme de ceux qui font une Ă©tude particuliĂšre de cette science, je pourrois presque, dire, d’une partie de ceux qui la protestent. De la Pesanteur absolue. 527 CHAPITRE PREMIER. Des injlnirnens propres Ă  dĂ©terminer le poids absolu & la pesanteur spĂ©cifique des corps solides & liquides , On ne connoĂźt jusqu’à prĂ©sent aucun meilleur moyen pour dĂ©terminer les quantitĂ©s de matiĂšres qu’on emploie dans les opĂ©rations chimiques, & celles qu’011 obtient par le rĂ©sultat des expĂ©riences , que de les mettre en Ă©quilibre avec d’autres corps qu’on est convenu de prendre pour terme de comparaison. Lors, par exemple, que nous voulons allier ensemble douze livres de plomb & six livres d’é- tain , nous nous procurons un levier de sec allez fort pour qu’il ne fiĂ©cnfĂ­le pas; nous le suspendons dans son milieu & de maniĂšre que sĂšs deux bras soient parfaitement Ă©gaux ; nous attachons Ă  l’une de ses extrĂ©mitĂ©s un poids de douze livres; nous attachons Ă  l’autre du plomb» & nous en ajoutons jusqu’à ce qu’il y ait Ă©quilibre , c’est-Ă -dire jusqu’à ce que le levier demeure parfaitement horisontal. AprĂšs avoir ainlĂź opĂ©rĂ© fur le plomb , on opĂšre fur I’étain ; & on en use de la mĂȘme maniĂšre pour tontes, les autres matiĂšres, dont on veut dĂ©terminer la X zZ8 De la Pesanteue absolue; quantitĂ©. Cette opĂ©ration se nomme peser j l’ins- p'ument dont on se sert se nomme balance il est principalement composĂ©, comme tout le monde le sait, d’un flĂ©au, de deux bassins & rì’une aiguille. Quant au choix des poids & Ă  la quantitĂ© de piatiĂšre qui doit composer une unitĂ©, une livre, par exemple, c'efl une chose absolument arbitraire; aussi voyons-nous que la livre diffĂ©rĂ© d'un royaume Ă  un autre, d’une province & souvent mĂȘme d’une ville Ă  une autre. Les sociĂ©tĂ©s ssiont mĂȘme d’autre moyen de conserver V'initĂ© qu’el'es se sont choisie , & d’empccher qu’eilç ne varie & ne s’altĂšre par la rĂ©volution des tems, qu'en formant ce qu’on nomme des. Ă©talons, qui font dĂ©posĂ©s & soigneusement conservĂ©s dans les greffes des jurisdictions. II n’est point indiffĂ©rent fans doute dans !e commerce & pour les usages de la sociĂ©tĂ©, de se servir d’une livre ou d’une autre, puisque la quantitĂ© absolue de matiĂšre n’çll pas la mĂȘme, Ă©v que les diffĂ©rences, mĂȘme fout trcs-confidĂ©- ĂŹ,ables. Mais il n’en efl pas de mĂȘme pour les physiciens & pour les Chimistes. Peu impĂłrte dans la plupart des expĂ©riences, qu’ils ayent employĂ© une quantitĂ© A ou une quantitĂ© B de matiĂšre, pourvu qu’ils expriment clairement les produits, qu’ils ont obtenus de l’une ou de faut te De la Pesanteur absolue', z29 de ces quantitĂ©s, en fractions d’un usage cotm- mode, & qui rĂ©unies toutes ensemble fastent un produit Ă©gal au tout. Ces considĂ©rations m’ont fait penser qu’en attendant que les hommes , rĂ©unis, en sociĂ©tĂ©, se soient dĂ©terminĂ©s Ă  n’adopter qu’un seul poids & qu’une feule mesure , les Chimistes, de toutes les parties du monde , pourroient fans inconvĂ©nient se servir de la livre de leur pays , quelle qu’elie fut, pourvu qu’au lieu de la diviser, comme on l’a fait jusqu’ici, en fractions arbitraires, on se dĂ©terminĂąt par une convention gcnĂ©rale Ă  la diviser en dixiĂšmes , en centiĂšmes, en milliĂšmes , en dix - milliĂšmes, &c. c’est-Ă -dire , en fractions dĂ©cimales de livres. On s’entendroĂ­t alors dans tous les pays , comme dans toutes les langues on ne seroit pas sĂ»r, il est vrai, de la quantitĂ© absolue de matiĂšre qu’on auroit employĂ©e dans une expĂ©rience ; mais on con- noĂźtroit fans difficultĂ© , fans calcul , le rapport des produits entr’eux ; ces rapports seroient les mĂȘmes pour les savans du monde entier , & l’on auroit vĂ©ritablement pour cet objet un langage universel. FrappĂ© de ces considĂ©rations , j’ai toujours eu le projet de faire diviser la livre poids de marc en fractions dĂ©cimales, & ce u'est que depuis peu que j’y fuis parvenu. 53° DIVISION DÉCIMALE DE LA LlVEE, M. FourchĂ© , Balancier, successeur de M, Chemin , rue de la Ferronnerie, a rempli cet objet avec beaucoup d’intelligence & d’exactitude, & j’invite tons ceux qui s’occupent d’expĂ©riences, a se procurer de semblables divisons de la livre pour peu qu’ils ayent d’usage du calcul des dĂ©cimales, ils seront Ă©tonnĂ©s de la simplicitĂ© & de la facilitĂ© que cette division apportera dans toutes leurs opĂ©rations. Je dĂ©taillerai dans un MĂ©moire particulier destinĂ© pour l’A- cadĂ©mie, les prĂ©cautions & les attentions que cette division de la livre exige. En attendant que cette mĂ©thode soit adoptĂ©e par les savans de tous les pays , il est un moyen simple, sinon d’atteindre au mĂȘme but , au moins d’en approcher 8c de simplifier les calculs. II consiste Ă  convertir Ă  chaque pesĂ©e les onces, gros & grains qu’on a obtenus , en fractions dĂ©cimales de livre ; 8c pour diminuer la peine que ce calcul pourroit prĂ©senter , j’ai formĂ© une table oĂč ces calculs se trouvent tous faits ou au moins rĂ©duits Ă  de simples additions. Elle se trouve Ă  la sin de cette troisiĂšme partie voici la maniĂšre de s’en servir. Je suppose qu’on ait employĂ© dans une expĂ©rience 4 . livres de matiĂšres, 8c que par le rĂ©sultat de PopĂ©ration on ait obtenu quatre produits dissĂ©rens A, B, C , D, pesant lavoir, Division dĂ©cimale de la Livre; 331 Produit A Produit B Produit C Produit D liy. onc. gros grains. 2 5 3 6z 1 2 7 if » 3 1 37 4 Z 29 Total 4 33 33 33 Ou transformera , au moyen de la table, ces fractions vulgaires en dĂ©cimales , comme il fuit Total Pour le prodnit A. Fractions dĂ©cimales Fractions vulgaires. correspondantes. Iiv. onc. gros gr, liv. 2 ?3 32 » c= 2,0000000 5 33 » ÂŁ= 0,3127000 Z = 0,0234377 63 - 0,0068379 2 5 3 6 Z - 2,3427734 Pour le produit B. Iiv. onc» gros g r - Iiv. 2 33 33 33 - 1,0000000 2 -» 33 = 0,1270000 7 33 5 = 0,0746877 IT - 0,0016276 Tqtal 1 2 7 - 1,1813171 332 Division* dĂ©cimale de la Livre. Pour le produit C. Fractions vulgaires. Fractions dĂ©cimales correspondantes. Total Total onc. gros g r - IiV. 3 . ” 33 = 0,1875000 I 33 — 0,0078125 37 0,0040148 » z I 37 = 0,1993273 Pour le produit D. onc. gros g r - IlV. 4 33 33 = 0,2500000 3 33 — 0,0234375 29 == 0,0031467 -r 4 3 29 = 0,2765842 Eu rĂ©capitulant ces rĂ©sultats, on aura en fractions dĂ©cimales Pour le produit A Pour le produit B Pour le produit C Pour le produit D 2,3427734 1,1813131 0,1993273 . Pour les transporter d’un appareil Ă  un autre , ou mĂȘme pour les mettre en rĂ©serve quand la cuve est trop embarrassĂ©e , on se sert de plateaux Appareils au Mercure. 345* B C , mĂȘme figure , garnis d’un rebord & de deux anses D E , pour les transporter. A l’égard de Pappareil pneumato-chimique au mercure, aprĂšs avoir essayĂ© d’en construire de diffĂ©rentes matiĂšres , je me fuis arrĂȘtĂ© dĂ©finitivement au marbre. Cette substance est absolument impermĂ©able au mercure ; on 11’a pas Ă  craindre, comme avec le bois, que les assemblages se dĂ©j oignent, ou que le mercure s’é- chappe par des gerçures ; on n'a point non plus l’inquiĂ©tude de la cassure, comme avec le verre , la fayence & la porcelaine. On choisĂźt donc un bloc de marbre BCDE, planche V, figures 3 & 4 , de deux pieds de long , de ry Ă  18 pouces de large, & de jo pouces d’épaisseur ; on le fait creuser jusqu’à une profondeur m n , figure 5 , d’environ quatre pouces, pour former la fosse qui doit contenir le mercure & pour qu'on puisse y remplir plus commodĂ©ment les cloches ou jarres, on y fait creuser en outre une profonde rigole T V, figures 3 , 4 & 5 , de quatre autres pouces au moins de profondeur enfin , comme cette rigole pourroit ĂȘtre embarrassante dans quelques expĂ©riences, il est bon qu’on puisse la boucher & la condamner Ă  volontĂ© , & l’on remplit cet objet au moyen de petites planches qui entrent dans une rainure x y, figure 5 . Je me fuis 34 Sc ce cas n’est pas rare , puifqu’il a lieu gĂ©nĂ©ralement dans toutes les combustions, Ă  l’exception de celle des mĂ©taux. §. 11. Du GazomĂštre. Je donne le nom de gazomĂštre Ă  un instrument dont j’ai eu la premiĂšre idĂ©e , Sc que j’avois fait exĂ©cuter dans la vue de former un soufflet qui pĂ»t fournir continuellement Sc uni- Description du GazomĂštre. 347 formĂ©ment nn courant de gaz oxygĂšne pour des expĂ©riences de fusion. Depuis, nous avons fait, M. Meusnicr & moi, des corrections & des additions considĂ©rables Ă  ce premier essai, S nous l’avons transformĂ© en un inlĂŹrument pour ainsi dire universel, dont il sera difficile de Ă­e passer toutes les fois qu’on voudra faire des expĂ©riences exactes. Te nom seul de cet inflrument indique assez cju’il est delĂŹinĂ© Ă  mesurer le volume des gaz. 11 consiste en un grand flĂ©au de balance, de trois pieds fie longueur D E, planche. FUI, fig. t, construit en fer & trĂšs-fort. A chacune de fes extrĂ©mitĂ©s DE, est solidement sixĂ©e une portion d’arc de cercle Ă©galement en fer. Ce flĂ©au ne repose pas , comme dans les balances ordinaires, fur un couteau ; on y a substituĂ© un tourillon cylindrique d’acier „qui porte sur des rouleaux mobiles on est parvenu ainsi Ă  diminuer considĂ©rablement la rĂ©sistance qui pouvoir mettre obstacle au libre mouvement de la machine , puisque le frottement de la premiĂšre espĂšce se trouve converti en un de la seconde. Ces rouleaux font en cuivre jaune & d’un grand diamĂštre on a pris de plus la prĂ©caution de garnir les points qui supportent Taxe ou tourillon du flĂ©au, avec des bandes de cristal de roche. Toute cette suspen- 24 s Description du GazomĂštre. sion eĂ­t Ă©tablie far une colonne solide, de bois B C ,fig. i. A l’extrĂȘmitĂ© D de Fan des bras du flĂ©au, est suspendu un plateau de balancĂ© P, destinĂ© Ă  recevoir des poids. La chaĂźne qui est plate s’applique contre la circonfĂ©rence de l’arc /z Do, dans une rainure pratiquĂ©e Ă  cet estet. A l’ex- trcmitĂ© E de Faune bras du levier, est attachĂ©e une chaĂźne Ă©galement plate i k m , qui par fa construction n’est pas susceptible de Rallonger ni de fe raccourcir, lorfqu’eĂŹle est plus ou moins chargĂ©e. A cette chaĂźne est adaptĂ© solidement en i un Ă©trier de fer Ă  trois branches ai, ci, hi, qui supporte une grande cloche A de cuivre battu, de 18 pouces de diamĂštre fur environ 20 pouces de hauteur. On a reprĂ©sentĂ© toute cette machine en perspective dans la planche VIII, fig. 1 , on l’a supposĂ©e au contraire, planche IX, fig. % & 4, partagĂ©e en deux par un plan vertical, pour laisser voir FintĂ©rieur. Tout autour de la cloche dans le bas , planche IX, fig. L, est un rebord relevĂ© en-dehors & qui forme une capacitĂ© partagĂ©e en dillĂ©rentes cases i, 2 , z, 4, &c. Ces cases font destinĂ©es Ă  recevoir des poids de plomb reprĂ©sentĂ©s sĂ©parĂ©ment 1 ,2, z. Ils servent Ă  augmenter la pesanteur de la cloche dans les cas oĂč l'on a besoin d’une pression. DlscĂ­uption du GazomĂštre. b 49 considĂ©rable, comme on le verra dans la fuite; ces cas au surplus font extrĂȘmement rares. La cloche cylindrique A est entiĂšrement ouverte par son fond d e, plane. IX , fig. q j elle est fermĂ©e par le haut au moyen d’une calotte de cuivre abc, ouverte en b f, & fermĂ©e par le moyen d'un robinet g. Cette calotte, comme on le voit par l’infpection des figures, n’est pas placĂ©e tout-Ă -fait Ă  la partie supĂ©rieure du cylindre ; elle est rentrĂ©e en-dedans de quelques pouces, afĂŹn que la cloche ne soit jamais plongĂ©e en entier sous seau, & qu’elle n’en soit pas recouverte. Si j’étois dans le cas de faire reconstruire un jour cette machine, je desircrois que la calotte fĂ»t beaucoup plus surbaistĂ©e, de maniĂšre qu’elle ne formĂąt presque qu’un plan. Cette cloche ou rĂ©servoir Ă  air est reçue dans un vase cylindrique L M N O , planche b r lll, figure i , Ă©galement de cuivre & qui est plein d’eau. Au milieu de ce vase cylindrique L M NO, planche IX, fig. 4 , s’élĂšvent perpendiculairement deux tuyaux j t, xy, qui se rapprochent un peu l’un de sature par leur extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure t y. Ces tuyaux se prolongent jusqu’un peu au-dessus du niveau du bord supĂ©rieur L M du vase LMNO. Quand la cloche abc de touche le fond NO, ils entrent d’un demi- 3p Description mr GazomĂštre. pouce environ dans la capacitĂ© conique b, qui conduit au robinet g. La figure j , pi. IX , reprĂ©sente le fond du vase L M N O. On voit au milieu une petite calotte sphĂ©rique creuse en-dessous , assujettie Si soudĂ©e par ses bords au fond du vase. On peut la considĂ©rer comme le pavillon d’un petit entonnoir renveriĂ©, auquel s’adaptent en s Sc en * les tuyaux st, xy , fig. q. Ces tuyaux se trouvent par ce moyen en communication avec ceux m m , n n , o o , p p , qui sont placĂ©s hori- sontalement sur le fond de la machine ,fig. j, Sc qui, tous Quatre, se rĂ©unissent dans la calotte sphĂ©rique s x. De ces quatre tuyaux, trois sortent en-dehors du vase L M N O, & on peut les suivre planche VIII , fig- i. L’un dĂ©signĂ© par les chiffres arabes i, 2, 3, s’ajuste en 3 avec la partie supĂ©rieure d’une cloche V , Sc par l’intermĂšde du robinet q>. Cette cloche est posĂ©e sur la tablette d’une petite cuveGHIK., doublĂ©e de plomb & dont FintĂ©rieur se voit pi. IX, fig. 1. Le second tuyau est appliquĂ© contre le vase L M N O , de 6 en 7 il le continue ensuite en 7 , 8 , 9 & 10, & vient s’engager cn 11 fous la cloche V. Le premier de ces deux tuvaux est destinĂ© Ă  introduire le gaz dans la machine ; le second Ă  en faire passer des essais Description du GazomĂštre, zyi sous des cloches. O11 dĂ©termine le gaz Ă  entrer ou Ă  sortir, suivant le degrĂ© de pression qu’on donne , 6c on parvient Ă  faire varier cette pression en chargeant plus ou moins le bassin P. Lors donc qu’on veut introduire de Pair, on donne une pression nulle & quelquefois mĂȘme nĂ©gative. Lorsqu’au contraire on veut en faire sortir, on augmente la pression jusqu’au degrĂ© oĂč on le juge Ă  propos. Le troisiĂšme tuyau 12 , 13 , 14, iy est destinĂ© Ă  conduire Pair ou le gaz Ă  telle distance .qu’on le juge Ă  propos pour les combustions, combinaisons ou autres opĂ©rations de ce genre. Pour entendre I’usage du quatriĂšme tuyau, il est nĂ©cessaire que j’entre dans quelques explications. Je suppose que le vase LMN O, fig~ 1 , soit rempli d’eau , & que la cloche A Ă­oit cn partie pleine d’air & en partie pleine d’eau il est Ă©vident qu’on peut proportionner tellement les poids placĂ©s dans le bassin P, qu’il y ait un juste Ă©quilibre & que Pair ne tende ni Ă  rentrer dans la cloche A, ni Ă  en sortir ; Peau dans cette supposition sera an mĂȘme niveau en-dedans & au-dehors de la cloche. II n’en fera plus de mĂȘme , sitĂŽt qu’on aura diminuĂ© le poids placĂ© dans le bassin P , & qu’il y aura pression du cĂŽtĂ© de la cloche alors le niveau de Peau fera plus bas dans PintĂ©rieur qu’à I’ex- 3P Description bu GAzoMĂšTRR. tĂ©rieur de la cloche, & lait de PintĂ©rieur se trouvera plus chargĂ© que celui du dehors, d’une quantitĂ© qui fera mesurĂ©e exactement par le poids d’une colonne d’eau d’une hauteur Ă©gale Ă  la diffĂ©rence des deux niveaux. M. Meusnier, en partant de cette observation , a imaginĂ© d’en dĂ©duire un moyen de reconnoĂźtre dans tous les instans le degrĂ© de pression qu’éprouveroit Pair contenu dans la capacitĂ© de la cloche A , planche FUI, fig. / . II s’est servi Ă  cet effet d’un siphon de verre Ă  deux branches 15, 20, 21, 22 Sc 23 , solidement mastiquĂ© en 19 8c en 23. L’extrĂȘmitĂ© 19 de ce siphon communique librement avec Peau de la cuve ou vase extĂ©rieur, L’extrĂȘmitĂ© 23 au contraire communique avec le quatriĂšme tuyau dont je me suis rĂ©servĂ© il n’y a qu’1111 moment d’expliquer Pu sage, 8c par consĂ©quent avec Pair del’intĂ©rieur de la cloche, par le tuyau s t , pi. IX, fig. q. Enfin M. Meusnier a mastiquĂ© en 16, planche FUI, fig. 1, un autre tube droit de verre 16 , 17,18, qui communique par son extrĂ©mitĂ© 16 avec Peau du vase extĂ©rieur il est ouvert Ă  Pair libre par son extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure 18. II est clair, d’aprĂšs ces dispositions, que l’eau doit se tenir dans le tube 16, 17 8c 18, constamment au niveau de celle de la cuve* ou vase Description bu 'GazomĂštre* zpz Vase extĂ©rieur ; quĂš l’eau au contraire dans la branche 19 , 20 & 21 , doit se tenir plus haut ou plus bas , suivant que l’air de i’intĂ©rieur de la cloche est plus ou moins pr,este que l’air extĂ©rieur , & que la distĂ©rence de hauteur entre tes deux colonnes, observĂ©e dans le tube 16, 17 Sc 1 8 , & dans celui 19,20 & 21 , doit don» her exactement la mesure de la diffĂ©rence de pression. On a fait placer en consĂ©quence entre ces deux tubes une rcgle de cuivre graduĂ©e ctc divisĂ©e en pouces A lignes , pour mesurer ceZ diffĂ©rences. On conçoit que l’air & en gĂ©nĂ©ral tous les fluides Ă©lastiques aĂ©rifĂłrmes Ă©taiit d’autant plus lourds qu’ils son t plus comprimĂ©s , il Ă©toit nĂ©cessaire pour en Ă©valuer les quantitĂ©s & pour convenu les volumes en poids, d’en conhoĂźtrĂ© l’état de compression c’ qĂș’on s’est proposĂ© de remplir par le mĂ©chanisme qti’on vient d’exposer. Mais ce n’est pas encore assez pour conhoĂźtrĂČ la pesanteur spĂ©cifique de l’air ou des gaz & pour dĂ©terminer leur poids fous un volume connu * que de savoir quel est le degrĂ© de compression qu’ils Ă©prouvent, il faut encore en connoĂźtre lĂĄ tempĂ©rature , & c’est Ă  quoi nous sommĂ©s par* venus Ă  l’aide d’un petit thermomĂštre dont la boule plonge dans la cloche A » & dont ia Z z 54 Description du GazomĂštre. graduation s’élĂšve en-dehors il eĂ­l solidement mastiquĂ© dans une virole de cuivre qui se visse Ă  la calote supĂ©rieure de la cloche A. Voye^ 24 & 25 , planche VILI , fig . 1 , & pi . IX , fig. q. Ce mĂȘme thermomĂštre est reprĂ©sentĂ© Ă­Ă©parĂ©ment, pi. VLU , fig. 10. L’usage du gazomĂštre auroit encore prĂ©sentĂ© de grands embarras & de grandes difficultĂ©s , si nous nous sellions bornĂ©s Ă  ces seules prĂ©cautions. La cloche en s’enfonqant dans l’eau du vase extĂ©rieur L M N O , perd de son poids, & cette perte de poids est Ă©gale Ă  celui de l’eau qu’elle dĂ©place. II en rĂ©sulte que la preffion qu’éprouve l’air ou le gaz contenp dans la cloche , diminue continuellement Ă  mesure qu’elle s’ensonce ; que le gaz qu’elle a fourni dans le premier instant, n’est pas de la mĂȘme densitĂ© que celui qu’elle fournit Ă  la fin ; que fa pesanteur IpĂ©cisique va continuellement en dĂ©croissant; éÚ, quoiqu’à la rigueur ces diffĂ©rences puissent ĂȘtre dĂ©terminĂ©es par le calcul, on auroit Ă©tĂ© obligĂ© Ă  des recherches mathĂ©matiques qui au roient rendu l’usage de cet appareil embarrassant & difficile. Pour remĂ©dier Ă  cet inconvĂ©nient, M. Meusnier a imaginĂ© d’élever perpendiculairement au milieu du flĂ©au une tige quar- rĂ©e de fer 2 68c 27 , pi. VIll , fig. 1, qui traverse une lentille creuse de cuivre 28, qu’on Description dĂč GazomĂštre. ouvre & qu’on peut remplir de plomb. Cette lentille glisse le long de la tige 26 8c 27-, elle se meut par le moyen d’un pignon deniĂ© qui engraĂźne dans une crĂ©maillĂšre, & elle se fixe Ă  l’endroit qu’on juge Ă  propos. II est clair que quand le levier DE est hon- sontal, la lentille 28 ne pĂšse ni d’un cĂŽtĂ© ni d’un autre ; elle n’augmerite donc ni ne diminue la pression. II n’en est plus de mĂȘme quand la cloche A s’enfonce davantage & que le levier s'incline d’un cĂŽtĂ© , comme on le vcit fig. 1. Alors le poids 28 qui n’est plus dans la ligne verticale qui passe par le centre de suspension, pĂšse du cĂŽtĂ© de la cloche & augmente sa pression. Cet effet est d’autant plus grand, que ia lentille 28 est plus Ă©levĂ©e vers 27 , parce que le mĂȘme poids exerce une action d’autant plus forte, qií’il est appliquĂ© Ă  l’extrĂȘmitĂ© d’un levier plus long. On voit donc qu’en promenant le poids 28 le long de la tige 26 8c 27 , suivant laquelle il est mobile , on peut augmenter ou diminuer l’esset de la correction qu’il opĂšre ; 8c le calcul comme l’expĂ©rience , prouvent qu’on peut arriver au point de compenser fort exactement la perte de poids que la cloche Ă©prouve Ă  tous les degrĂ©s de pression. Je n’ai encore rien dit de la maniĂšre dĂ©valuer les quantitĂ©s d’air ou de gaz fournies par Zij DhSCRlPTlON DU GazomĂštre. la machine, & cet article est de tous le plus important. Four dĂ©terminer avec une rigoureuse exactitude ce qui s’est dĂ©pensĂ© dans le cours d’une expĂ©rience , & rĂ©ciproquement pour savoir cc qui en a Ă©tĂ© fourni, nous avons Ă©tabli fur Parc de cercle qui termine le levier TiE y fig. i, nn limbe de cuivre l m divisĂ© en degrĂ©s & demi- degrĂ©s; cet arc est fixĂ© au levier DE , & il est emportĂ© par un mouvement commun. On mesure les quantitĂ©s dont il s’abaisse, au moyen ti’un index fixe 29 , zo, qui se termine en zo parun nontĂștis qui donne les centiĂšmes de degrĂ©. On voit > -planche f^III , les dĂ©tails des diffĂ©rentes parties que nous venons de dĂ©crire. i°. Figure L, la chaĂźne plate qui soutient le bassin de balance P ; c’est celle de M. Vaucan- son mais comme elle a I’inconvĂ©nient de Rallonger ou de se raccourcir suivant qu'elle est plus ou moins chargĂ©e, il y auroit eu de Fi inconvĂ©nient Ă  l’employer Ă  la suspension de la cloche A. 2°. Figure 5 , la chaĂźne i k m , qui, dans la figure 1 porte la cloche A elle est toute formĂ©e de plaques de fer limĂ©es, enchevĂȘtrĂ©es les unes dans les autres, & maintenues par des chevilles de fer. Quelque fardeau qu’on faste supporter Ă  ce genre de chaĂźne , elle ne s’alonge pas sensiblement. Description du GazomĂštre. 337 3 e . Figure 6, l’étrier Ă  trois branches, par le moyen duqnel est suspendue la cloche A avec des vis de rappel, pour la Axer dans une position bien verticale. 4. 0 . Figure 3, la tige 26, 27 , cpĂ» s’élĂšve perpendiculairement au milieu du flĂ©au, & qui porte la lentille 28. j°. Figures 7 Sc 8 , les rouleaux avec la bande; 3; de cristal de roche , fur laquelle portent les contacts , pour diminuer encore le frottement. 6°. Figure q , la piĂšce qui porte Taxe des rouleaux. 7 0 . Figure A, le milieu du flĂ©au avec le tourillon fur lequel il est mobile. 8°. Figure 10 , le thermomĂštre qui donne le degrĂ© de l’air contenu dans la cloche. Quand on veut fe servir du jÉ^zomĂštre qu’on vient de dĂ©crire, il faut commencer par remplir d’eau le vase extĂ©rieur L M N-O , planche L 717 , fig. x, juĂ­qu’à une hauteur dĂ©terminĂ©e , qui doit toujours ĂȘtre la mĂȘme dans toutes les expĂ©riences. Le niveau de Peau doit ĂȘtre pris quand le flĂ©au de la machine est horifontal. Ce niveau , quand la cloche est Ă  fond , fe trouve augmentĂ© de toute la quantitĂ© d’eau qu’elle a dĂ©placĂ©e ;il diminue au contraire Ă  mesure que la cloche approche de son plus haut point d’élĂ©yation. On cherche ensuite par tĂątonne- Z iij 358 Graduation du GazomĂštre. mens quelle est l’élĂ©vrtion Ă  laquelle doit ĂȘtre fixĂ©e la lentille 28 , pour que la prestlon soit Ă©gale dans toutes les positions du flĂ©au. Je dis Ă  peu prĂšs , paree que la correction n'est pas rigoureuse , & que des diffĂ©rences d’un quart de ligne & mĂȘme d’une demi-ligne ne font d’aucune consĂ©quence. Cette hauteur Ă  laquelle il faut Ă©lever la lentille , n'est pas la mĂȘme pour tous les degrĂ©s de prestlon ; elle varie suivant que cette prestlon est de 1 pouce , 2 pouces , 3 pouces, &c. Toutes ces dĂ©terminations doivent etre Ă©crites Ă  mesure sur un registre avec beaur ccup d’ordre, Ces premiĂšres dispositions faites , on prend une bouteille de huit Ă  dix pintes , dont on dĂ©termine bien la capacitĂ© en pesant exactement la quantitĂ© d’eau qu’elle peut contenir. On renverse 'cette bouteille ainsi pleine dans la cuve GHIK,^o-. 1 . On en poselegcuĂźeau sur la tablette Ă  la place de la cloche V , en engageant l’ex- trĂȘmitĂ© ri du tuyau 7 , 8 , p , 10 , 11 dans son gouleau. On Ă©tablit la machine Ă  ?Ă©ro de pression, & on observe bien exactement le degrĂ© - marquĂ© par l’index sur le limbe puis ouvrant le robinet 8 & appuyant un peu fur la cloche A , on fait paffer autant d’air qu’il en faut poux ^emplir entiĂšrement la bouteille. Alors on observe de nouveau le limbe , & on est en Ă©t?I? Graduation vu GazomĂštre, jyp de calculer le nombre de pouces cubes qui rĂ©pondent Ă  chaque degrĂ©. AprĂšs cette premiĂšre bouteille on en remplit une seconde, une troisiĂšme , &c. on recommence mĂȘme plusieurs fois cette opĂ©ration , & mĂȘme avec des bouteilles de difi'Ă©rentes capacitĂ©s ; & avec du tems & une scrupuleuse attention on parvient Ă  jauger la cloche A dans toutes ses parties. Le mieux est de faire en forte qu’elĂ­e soit bien tournĂ©e & bien cylindrique , asin d’éviter les Ă©valuations & les calculs. L’instrument que je viens de dĂ©crire & que j’ai nommĂ© gazomĂštre, a Ă©tĂ© construit par M. MeigniĂ© le ingĂ©nieur, constructeur d’inf- trumens de physique , brĂ©vetĂ© du Roi. II y a apportĂ© un foin , une exactitude & une intelligence rares. C’est un instrument prĂ©cieux par le grand nombre des applications qn’on en peut faire, & parce qu’il est des expĂ©riences Ă  peu prĂšs impossibles fans lui. Ce qui le renchĂ©rit , c’est qu’un seul ne suffit pas , il le faut double dans un grand nombre de cas, comme dans la formation de l’eau , dans celle de l’acide nitreux , &e. C’est un effet inĂ©vitable de l’état de perfection dont la Chimie commence Ă  s’approcher, que d’exiger des instrit- mens & des appareils dispendieux Sc compliquĂ©s il faut s’attacher fans doute Ă  les sirnpli- Ziv 5'Ă­g DU VOLUME DES GAZ. fier, mais il ne faut pas que ce soit aux dĂ©pens de leur commoditĂ© & Ă­ur-tout de leur exactitude. . §. III. De quelques autres maniĂšres de mesurer le volume de s Ga^. te gazomĂštre dĂ»nt je viens de donner la inscription dans le paragraphe prĂ©cĂ©dent, est un instrument trop complique & trop cher, pour qu on puifFe l’employer habituellement Ă  ]a mesure des gaz dans les laboratoires ; il s’eii faut mĂȘme beaucoup qu’il soit applicable Ă  routes les circonstances. II faut pour une multitude d’expĂ©riences courantes , des moyens plus simples & qui soient, fi l’on peut se permettre cette expression, plus Ă  la main. Je vais dĂ©tailler ici ceux dont je me fuis servi jusqu’au moment oĂč j’ai eu un gazomĂštre Ă  ma disposition, Sc dont je me sers encore aujourd’hui cte prĂ©fĂ©rence dans le cours ordinaire de mes expĂ©riences, J’ai dĂ©crit dans le paragraphe premier de ce chapitre les appareils pneumato - chimiques Ă  Teau & au mercure. Ils consistent, comme on j’a vu, en cuves plus ou moins grandes fur la ^blptte desquellçs se posent les çloçhes defii- Mesure r»u volume des Gaz. z6r nĂ©es Ă  recevoir les gaz. Je suppose cju’à la suite d’uue expĂ©rience quelconque , on ait dans un appareil de cette espĂšce un rĂ©sidu de gaz qui n’cst absorbable ni par Palpali ni par Peau, qui est contenu dans le haut d’une cloche A ÂŁ F, planche , fig. j, & dont on veut connoĂźtre le volume, On commence par marquer avec une grande exactitude par le moyen de bandes de papier la hauteur EF de Peau ou du mercure, 11 ne faut pas se contenter d’appliquer une seule marque d’un des cĂŽtĂ©s de la cloche, parce qu’il pourroit rester de Pincertitude fur le niveau du liquide il en faut au moins trois ou mĂȘme quatre en opposition les unes aux autres. On doit ensuite, si c’est sur du mercure qu’on opĂšre , faire palier sous la cloche de Peau pour dĂ©placer le mercure. Cette opĂ©ration se fait facilement avec une bouteille qu'on emplit Peau Ă  rase on en bouche Porisice avec le doigt, on la renverse & on engage son col sous la cloche ; puis retournant la bouteille, on en fait sortir Peau qui s’élcve au-dessus de la colonne de mercure & qui la dĂ©place. Lors? i que tout le mercure est ainsi dĂ©placĂ© , on verse de Peau sur la cuve A_B C D, de maniĂšre que le mercure en soit couvert d’un pouce environ. On passe une astĂŹĂšte ou un vase quelconque ^rçs-plat fous la cloche, & on Penlcye pour la JÓ2 Graduation des Cloches. transporter sur tine cuve Ă  eau, plane. V , figures x & z. Alors on transvase Pair dans une cloche qui a Ă©tĂ© graduĂ©e de la maniĂšre dont je vais Pexpiiquer, & on juge de la quantitĂ© du gaz par les graduations de la cloche. A cette premiĂšre maniĂšre de dĂ©terminer le volume du gaz , on peut en substituer une autre qu’il est bon d’employer comme moyen de vĂ©rification. L’air ou le gaz une fois transvase, on retourne la cloche qui ie contenoit, & on y verse de Peau jusqu’aux marques E F ; on pĂšse cette eau , & de son poids on en conclut le volume , d’aprĂšs cette donnĂ©e qu’un pied cube ou 1728 pouces d’eau pĂšsent 70 li'v. On trouvera Ă  la fin de cette troisiĂšme partie tine Table oĂč ces rĂ©ductions se trouvent toutes faites. La maniĂšre de graduer les cloches est extrĂȘmement facile, & je vais en donner le procĂ©dĂ© asm que chacun ptiiste s’en procurer. II est bon Peu avoir de plusieurs grandeurs , & mĂȘme un certain nombre de chaque grandeur, pour y avoir recours en cas d’accident. On prend une cloche de cristal un peu forte, longue 6 c Ă©troite ; on Pemplit d’eau dans la cuve reprĂ©sentĂ©e planche V, fĂŹg. 1, & on la pose sur la tablette A B C D. O11 doit avoir une place dĂ©terminĂ©e qui serve constamment Ă  Graduation des Cloches. z6z ce genre d’opĂ©ration , asin que le niveau de lĂĄ tablette sur laquelle on pose la cloche soit toujours le mĂȘme ; on Ă©vite par-lĂ  presque la seule erreur dont ce genre d’opĂ©ration soit susceptible. D’un autre cĂŽtĂ©, on choisit une bouteille Ă  gouleau Ă©troit qui , pleine Ă  rase , contienne juste 6 onces z gros 6i grains d’eau, ce qui rĂ©pond Ă  un volume de io pouces cubiques. Si on ne trouvoit pas de bouteille qui eĂ»t prĂ©cisĂ©ment cette capacitĂ© , on en prendroit une un peu plus grande , & on y coulçroit un peu de cire fondue avec de la rĂ©sine , pour en diminuer la capacitĂ© cette bouteille sert d’étalon pour jauger la cloche, & voici comme on y procĂšde. On fait passer i’air contenu dans cette bouteille dans la cloche qu’on se propose de graduer,, puis on fait une marque Ă  la hauteur jusqu’à laquelle est descendue l’eau. On ajoute une seconde mesure d’air & on sait une nouvelle marque ; on continue ainsi jusqu’à ce que toute l’eau de la cloche ait Ă©tĂ© dĂ©placĂ©e. II est important pendant le cours de cette opĂ©ration, que la bouteille & la cloche soient maintenues constamment Ă  la mĂȘme tempĂ©rature , & que cette tempĂ©rature dissere peu de celle de l’eau de la cuve. On doit donc Ă©viter rappliquer les mains fur la cloche, ou au 3-5j. Graduation des Cloches. moins de les y tenir long-tems , pour ne la pas Ă©chauffer si mĂȘnfe on craignoit qu’elle nc l’eĂșt Ă©tĂ©, il faudroit verser dessus de seau de la cuve pour la rafraĂźchir. La hauteur du baromĂštre & du thermomĂštre est indiffĂ©rente pour cette opĂ©ration , pourvu qu’elle ne varie pas pendant qu’elle dure. Lorsque les marques ont Ă©tĂ© ainsi placĂ©es de 10 pouces en io pouces fur la cloche, on y trace une graduation avec une pointe de diamant emmanchĂ©e dans une petite tige de fer. On trouve des diamans ainsi montĂ©s pour un prix modique au Louvre , chez le successeur de Passement. On peut graduer de la mcme maniĂšre des tubes de cristal pour le mercure on les divise alors de pouce en pouce & mĂȘme de dixiĂšmes de pouce en dixiĂšmes de pouce. La bouteille qui sert de jauge doit contenir juste 8 onces 6 gros 2y grains de mercure; c’est le poids Ă©quivalent Ă  un pouce cubique. Cette maniĂšre de dĂ©terminer les volumes d’air, au moyen d’une cloche graduĂ©e, comme on vient de l’expofer, a l’avantage de n’exigcr aucune correction pour la diffĂ©rence de hauteur qui existe entre le niveau de l’eau dans l’intĂ©- rieur de la cloche, & celui de l’eau de la cuve; mais il 11e dispense pas des corrections relatives Ă  la hauteur du baromĂštre &, du ther» De la sĂ©paration des Gaz. z6p momĂštrc. Loriqti’on dĂ©termine au contraire le volume de l’air par le poids de l’eau contenue jusqu’aux marques E F , on a une correction de plus Ă  faire pour la diffĂ©rence des niveaux dn fluide en-dedans cn-dehors de la cloche , comme je l'expliquerai dans le H. V de ce chapitre. §. IV. De la maniĂšre de sĂ©parer les unes des autres les diffĂ©rentes espĂšces de Gaç. O11 n’a prĂ©sentĂ© dans le paragraphe prĂ©cĂ©dent qu’un cas des plus simples, celui oĂč l’on se propose de dĂ©terminer le volume d’un gaz pur non absorbable par l’eau les expĂ©riences conduisent ordinairement Ă  des rĂ©sultats plus compliquĂ©s, & il n’est pas rare d’ Ă  la fois trois ou quatre espĂšces de gaz diffĂ©rentes. Je vais essayer de donner une idĂ©e de la maniĂšre dont on parvient Ă  les sĂ©parer. Je suppose que j'aye sous la cloche A, pi. IV^ fiĂ©' 3 , une quantitĂ© A E F de diffĂ©rens gaz , mĂȘlĂ©s ensemble & contenus par du mercure on doit commencer par marquer exactement avec des bandes de papier, comme je l’ai prescrit dans le paragraphe prĂ©cĂ©dent, la hauteur du mercure on fait enlĂčite passer fous la cloche une trĂšs-petite quantitĂ© d’eau, d’un pouce z 66 De la sĂ©paration bes Gaz. cubique, par exemple st le mĂ©lange de gaz contient du gaz acide muriatique ou du gaz. acide sulfureux , il y aura sur-le-champ une absorption trĂšs-considĂ©rable, parce que c’est une propriĂ©tĂ© de ces gaz d’ĂȘtre absorbĂ©s en grande quantitĂ© par seau, sur-tout le gaz acide muriatique. Si le pouce cube d’eau qui a Ă©tĂ© introduit ne produit qu’une trĂšs-lĂ©gĂšre absorption & Ă  peine Ă©gale Ă  son volume, on en conclura que le mĂ©lange ne contient ni gaz acide muriatique j ni gaz acide sulfureux , ni mĂȘme de gaz ammoniaque ; mais on commencera dĂČs- lors Ă  soupçonner qu’il est mĂ©langĂ© de gaz acide carbonique, parce qu’en effet l’eau n’abforbe de ce gaz qu’urt volume Ă  peu prĂšs Ă©gal au sien. Pour vĂ©rifier ce soupçon , on introduira fous la cloche de l’alkali caustique en liqueur s’il y a du gaz acide carbonique, on observera une absorption lente & qui durera plusieurs heures ; l’acide carbonique fe combinera avec l’alkali caustique ou potasse , & ce qui restera ensuite n’en contiendra pas sensiblement. On n’oubliera pas Ă  la fuite dç chaque expĂ©rience de coller des marques de papier fur ]a cloche, Ă  l’endroit oĂč rĂ©pondra la surface du mercure, & de les vernir dĂšs qu’elles feront sĂšches, afin qu’on puisse plonger la cloche De tA SÉPARATION DES GaZ. Z6? dans l’eau fans risquer de les dĂ©coller. II fera Ă©galement nĂ©cessaire de tenir note de la diffĂ©rence de niveau entre le mercure de la cloche & celui de la cuve , ainsi que de la hauteur du baromĂštre & du degrĂ© du thermomĂštre. Lorsqu’on aura ainsi absorbĂ© par l’eau & par la potasse tous les gaz qui en sont susceptibles, on fera passer de l’eau sous la cloche pour eu dĂ©placer tout le mercure ; on couvrira j comme je í’ai prescrit dans le paragraphe prĂ©cĂ©dent, le mercure de la cuve d’environ deux pouces d’eau ; puis passant par-dessous la cloche une aĂ­lĂŹĂšte plate, on la transportera sor la cuve pneumato-chimique Ă  Peau lĂ  on dĂ©terminera la quantitĂ© d’air ou de gaz restant, en la faisant passer dans nue cloche graduĂ©e. Cela fait, on en prendra diffĂ©rons essais dans de petites jarres , & par des expĂ©riences prĂ©liminaires on cherchera Ă  reconnoĂŻtre quels sont Ă  peu prĂšs les gaz auxquels on a affaire. On introduira par exemple dans une des petites jarres remplie de ce gaz une bougie allumĂ©e, comme on le voit reprĂ©sentĂ© planche K, fig. 8. Si la bougie ne s’y Ă©teint pas, on en conclura qu’il contient du gaz oxygĂšne, & mĂȘme, suivant que la flamme de la bougie sera plus ou moins Ă©clatante , on pourra juger s’il en contient plus ou moins que Pair de l’atmosphĂšre. Dans le cas au contraire Z§8 De lA. sÉPARATrÓN des Gaz. ou la bougie s’y Ă©teindroit , on auroit unĂ© forte raison de prĂ©sumer que ce rĂ©sidu est, pour la plus grande partie, du gaz azote. Si Ă  Rapproche de la bougie le gaz s’enflamme & brĂ»lĂ© paisiblement Ă  la surface avec une Ă­lamme de couleur blanche , on en conclura que c’est du gaz hydrogĂšne pur; si elle est bleue, on aurĂ  lieu d’en conclurç que ce gaz est carbonisĂ© Ă©nfin s’il brĂ»le avec bruit & dĂ©tonation, c’est un mĂ©lange de gaz oxygĂšne & de gaz hydrogĂ©nĂ©; On peut Ă©ncore mĂȘler une portion dil mĂȘme gaz avec du gaz oxygĂšne ; s’il y a vapeurs rouges & absorption , on en conclura qu’il contient du gaz rtitrcux. Ces connoistances prĂ©liminaires donnent bien une idĂ©e de la qualitĂ© du gaz & de la nature du mĂ©lange ; mais elles ne suffisent pas pour dĂ©terminer les proportions Sc les quantitĂ©s. II faut alors avoir recours Ă  toutes les ressources de l’analyse, & c’est beaucoup que de savoir Ă  peu prĂšs dans quel sens il faut diriger ses efforts. Je suppose que l’on ait reconnu que lĂ© rĂ©sidu fur lequel on opĂšre soit un mĂ©lange de gaz azote & de gaz oxygĂšne pour en recon- noĂźtre la proportion , on en fait passer une quantitĂ© dĂ©terminĂ©e, 100 parties par exemple, dans un tube graduĂ© de 10 Ă  12 lignes de diamĂštre Ă­ De lĂ  sĂ©paration des Gaz. z 69 mĂštre on y introduit d'u sulfure de potasse dissous dans seau, & on laisse le gaz en contact avec cette liqueur 5 elle absorbe tout le gĂĄz oxygĂšne, & au bout de quelques jours il ne relie que du gaz azote. Si au contraire on a reconnu qu’on avoir affaire Ă  du gaz hydrogĂšne , on en fait passer Une quantitĂ© dĂ©terminĂ©e dans un eudiomĂštre de Volta; on y joint une premiĂšre portion dĂ© gaz oxygĂšne'j qu’on fait dĂ©toner avec lui par l’ctincelle Ă©lectrique on ajoute tine seconde portion du mĂȘme gaz oxygĂšne , & on sait dĂ©toner dĂš noĂșveaĂč , & ainsi jusqu’à cĂ© qu’on ait obtĂšnĂș la plus grande diminution possible de vol'umĂ©. II se formĂ©, comme on sait, dans cet’.* dĂ©tonation , dĂ© l’eau qui est absorbĂ©e sur-le- champ ; mais si le gaz hydrogĂšne contenoit dit carbone , il se forme en mĂȘme tems de l’acide carbonique qui ne s’absorbe pas aussi prompt tentent, & dont on peut reconnoĂźtrĂ© la quĂĄn» titĂ© en Facilitant son absorption par l’agitation de l’eaui Enfin si on a du gaz nitreux , on peut encdrĂ© en dĂ©terminer la quantitĂ©, du moins Ă  peu prĂšs, par une addition de gaz OxygĂšne , & d’aprĂšs la diminution du volume qui en rĂ©sulte. Je m’en tiendrai Ă  ces exemples gĂ©nĂ©raux qui suffisent pour donnĂ©e unĂ© idĂ©e de ce genre À a 570 De ia sĂ©paration des Gaz. d’opĂ©rations. Un volume entier ne suffirĂČit pas, si l'on vouloir prĂ©voir tous les cas. L’analyfe des gaz est. un art avec lequel il faut le familiariser; mais comme ils ont la plupart de l’affi- nitĂ© les uns avec les autres, il faut avouer qu’on n'eĂ­l pas toujours sĂ»r de les avoir complĂštement sĂ©parĂ©s. C'cst alors qu’il faut changer ‱de marche & de route, refaire d'autres expĂ©riences fous une autre forme , introduire quelque nouvel agent dans la combinaison , en ‹écarter d’autres , jusqu’à ce qu’on soit sur d’a- -voir saisi la vĂ©ritĂ©. 5. V. Des corrections Ă  faire au volume des Ga% obtenus dans les expĂ©riences , relativement Ă  la pression de VatmosphĂšre. C’est une vĂ©ritĂ© donnĂ©e par l’expĂ©rience, que les fluides Ă©lastiques en gĂ©nĂ©ral font compressibles en raison des poids dont ils font chargĂ©s. H est possible que cette loi souffre quelqu’altĂ©ration aux approches du degrĂ© de ‱compression qui seroit suffisant pour les rĂ©duire Ă  l’état liquide, & de mĂȘme Ă  un degrĂ© de dilatation ou de compression extrĂȘme mais nous ne sommes pas prĂšs de ces limites pour la plupart des gaz que nous soumettons Ă  des expĂ©riences. Quand je dis que les fluides Ă©lastiques font / Corrections RĂ rĂłmĂ­ĂŻtriqßÏeS; 571 Compressibles en raison des poids dont i!s font chargĂ©s, voici comme il Faut entendre cette proposition. Tout le monde fait cĂ© que c’est qu’un baromĂštre. C’est , Ă  proprement parler , un siphon .ABCD ,pl. XII,fig. iS, plein de mercure dans la branche AB, plein d’air dans la branche B C D. Si l'on supposĂ© mentalement cette branche BCD prolongĂ©e indĂ©finiment jusqu’au haut dĂ© notre atmosphĂšre, on verra clairement que ĂŹe baromĂštre 11’est autre chose qu’une sorte dĂ© balance, un instrument dans lequel on met une Colonne de mercure en Ă©quilibre avec une colonne d’air. Mais il est facile de s’appercevoir ĂŹquejpĂłur que cet effet ait lieu,il est parfaitement inutile de prolonger lĂ  branche BCD Ă  utleauĂ­li grande hauteur, & que comme le baromĂštre est plongĂ© dans l’air, la colonne A B de mercure fera Ă©galement en Ă©quilibre avec une colonne de mĂȘme diamĂštre d’air de l’atmosphĂšre , quoique la branche dti siphon BCD soit coupĂ©s Ăšn C 8 c qu’on en retranche la partie C D. La hauteur moyenne d’une colonne de mercure capable de faire Ă©quilibre avec le poids d’une colonne d’air prise depuis le haut de l’at- mosphĂšre jusqu’à la surface de la terre, est dĂ© 28 pouces de mercure , du moins Ă  Paris 8 c mĂȘme dans les quartiers bas. de la ville ce qui- Á a ij 372 Corrections baromĂ©triques. signifie en cfautres termes que l’air Ă  la surface de la terre Ă  Paris , est communĂ©ment preste par un poids Ă©gal Ă  celui d’une colonne de mercure de 28 pouces de hauteur. C’est ce que ’ai voulu exprimer dans cet Ouvrage, lorsque j’ai dit en parlant des dissĂ©rens gaz , par exemple du gaz oxygĂšne, qu'il pesoit 1 once 4 gros le pied cube, fous une pression de 28 pouces. La hauteur de cette colonne de mercure diminue Ă  mesure que l'on s’élĂšve & qu’on s’é- loigne de la surface de la terre, ou , pour parler plus rigoureusement, de la ligne de niveau formĂ©e par la surface de la mer; parce qu’il n’y a que la colonne d’air supĂ©rieure au baromĂštre qui fasse Ă©quilibre avec le mercure, 8 c que la pression de toute la quantitĂ© d’air qui est au-dessous du niveau oĂč il est placĂ©, est nulle par rapport Ă  lui. JVlais, suivant quelle loi le baromĂštre baisse* t-il Ă  mesure que l’on s’élĂšve; ou, ce qui revient au mĂȘme, quelle est la loi suivant laquelle les diffĂ©rentes couches de l’atmosphĂšre dĂ©croissent de densitĂ© f C’est ce qui a beaucoup exercĂ© la sagacitĂ© des Physiciens du dernier siĂšcle. InexpĂ©rience suivante a d’abord jettĂ© beaucoup de lumiĂšre sur cet objet. Si l’on prend un siphon de verre AB C D E , planche XII, fig. ij , fermĂ© en E & ouvert Du VOLUME DES GAZ. Z 7 Z en A, & qu’on y introduise quelques gouttes de mercure pour intercepter la communication entre la branche A B & la branche BE, il eĂ­l clair que l’air contenu dans la branche B C D E fera pressĂ© comme tout Pair environnant par une colonne Ă©gale au poids de 28 pouces de mercure. Mais si on verse du mercure dans la branche A B , jusqu’à 28 pouces de hauteur, il est clair que i’air de la branche B C D E fera pressĂ© par un poids Ă©gal Ă  deux fois 28 pouces de mercure ; or l’expĂ©rience a dĂ©montrĂ© qu’a- lors au lieu d’occuper le volume total B E, il n’occupera plus que celui C E qui en est prĂ©cisĂ©ment la moitiĂ©. Si Ă  cette premiĂšre colonne de 28 pouces de mercure, on en ajoute deux autres Ă©galement de 28 pouces dans la branche A C, Pair de la branche B C D E fera comprimĂ© par quatre colonnes citadine Ă©gale au poids de 28 pouces de mercure, & il n’occupera plus que l’efpace D E , c’est-Ă -dire, le quart du volume qu’il occupoit au commencement de l’expĂ©rience. De ces rĂ©sultats qu’on peut varier d’une infinitĂ© de maniĂšres, on en a dĂ©duit cette loi gĂ©nĂ©rale qui paroĂźt applicable Ă  tous les fluides Ă©lastiques, que leur volume dĂ©croĂźt proportionnellement aux poids dont ils font chargĂ©s ; ce qui peut austĂŹ s’énoncer en ces termes , que lc volume, de tout fluide Ă©lastique efl en raison r/r- A a iij 57 s Corrections baromĂ©triques. ve>J'; des poids doru il ejĂŹ comprimĂ©. Les expĂ©riences raites pour la mesure des hautes montagne* oni pleinement confirme l'exactitude 4e ces relu!-, pus,& en supposant qu ils s’écartent de la vĂ©ritĂ©, les diffĂ©rences sont fi excessivement petites qu’el- les peuvent erre regardĂ©es comme rigoureusement nulles dans les expĂ©riences chimiques. Cette loi de la compression des fluides Ă©lastiques une fois bien entendue, il est aisĂ© d’en faire l’appliration aux corrections qu’il est indispensable de faire a u volume des airs ou gaz z, Je passe Ă  un cas un peu plus compliquĂ©. Je suppose que la cloche A, planche XII t fig* j8 , contienne un gaz quelconque dans fa partie supĂ©rieure A C D ; que le reste de cette mĂȘme cloche soit rempli de mercure au-dessous de ÇD, & que le tout soit plongĂ© dans un baĂ­lĂŹn contenant du mercure jusqu’en E F. Enfin, je suppose encore que la dissĂ©rence C E de la hauteur du mercure dans la cloche A' dans le baĂ­fin soit de 6 pouces , & que la hauteur du baromĂštre soit de 27 pouces 6 lignes. II est clair que d’aprĂšs ces donnĂ©es, l’air contenu dans la capacitĂ© A C D est pressĂ© par le poids de l’atmosphcre, diminuĂ© du poids de la colonne de mercure C E. La force qui pouces le presse est donc Ă©gale Ă  37,y — 6/°""’ = 5- Cet air est donc moins pressĂ© que ne l’est l’air de l’atmosphcre Ă  la hauteur moyenne dju baromĂštre il occupe donc plus d’espace qu’il n’en devroit occuper, & la dissĂ©rence est prĂ©cisĂ©ment proportionnelle Ă  la dissĂ©rence des poids qui le compriment. Si donc aprĂšs avoir prĂ©sure l’cspace A B Ç , on l’a trouvĂ©, par exemple, de 120 pouces cubiques , i! faudra DU VOLUME DES G A Z. 377 pour ramener le volume du gnz Ă  celui qu’il occuperoit, Ă  une pression de 28 pouces , faire la proportion suivante 120 pouces est au volume cherchĂ© que Rappellerai x y comme ‱>- est Ă  —d’oĂč l’on dĂ©duira x 21,j 28 110 XII,j - poucts —Tt -= On a le choix dans ces sortes de calculs, çu de rĂ©duire en lignes la hauteur du baromĂštre , ainsi que la diffĂ©rence du niveau du mercure en-dedans & en-dehors de la cloche, ou de Pexprimer en fractions dĂ©cimales de pouces. Je prĂ©fĂšre ce dernier parti, qui rend le calcul plus court & plus facile. On ne doit point nĂ©gliger les mĂ©thodes d’abrĂ©viations pour les opĂ©rations qui se rĂ©pĂštent souvent Rai joint en consĂ©quence Ă  la suite de cette troisiĂšme partie, sous le NIV, une table qui exprime les fractions dĂ©cimales de pouces correspondantes aux lignes & fractions de lignes. Rien ne fera plus aisĂ©, d’aprĂšs cette table, que de rĂ©duire en fractions dĂ©cimales de pouces les hauteurs du mercure qu’on aura observĂ©es eu ligues. On a des corrections semblables Ă  faire lors- qu’on opĂšre dans l’appareil pneumato-chimique Ă  l’cau. II faut Ă©galement, pour obtenir des rĂ©sultats rigoureux, tenir compte de la dif- 578 Corrections t-hermomĂ©tr-iques. fĂ©rencç de hauteur de l’eau en-dehors & en- dedans de la cloche. Mais, comme c’est en pouces 8c lignes du baromĂštre, & par consĂ©quent en pouces & lignes de mercure , que s’exprime la pression de l’atmosphĂšre , 8c qu’on ne peut additionner ensemble que des quantitĂ©s homogĂšnes, on est obligĂ© de rĂ©duire les distĂ©- rences de niveau exprimĂ©es en pouces 8c lignes d’eau , en une hauteur Ă©quivalente de mercure. On part, pour cette conversion , de cette donnĂ©e, que le mercure est 1^,5681 aussi pesant que l'eau. On trouve Ă  la fin de cet Ouvrage sous le N°. V,une table Ă  l’aide de laquelle on peut faire promptement 8c facilement cette xĂ©duĂ©fion, §. V I. Des Comblons relatives aux diffĂ©rons degrĂ©s d u ThermomĂštre . De mĂȘme que pour avoir le poids de l’air ĂȘc des gaz il est nĂ©cessaire de les rĂ©duire Ă  une pression constante, telle que celle de 28 pouces de mercure ; de mĂȘme aussi il est nĂ©cessaire de les rĂ©duire Ă  une tempĂ©rature dĂ©terminĂ©e car puisque les fluides Ă©lastiques font susceptibles de Ib dilater par la chaleur & de se condenser par le froid, il en rĂ©sulte nĂ©cessairement cju’ils changent de densitĂ© , & que leur p Ă©lan- Du v'oiumh dĂ©s Gaz. 379 teur n’est plus la mĂȘme fous un volume donné» La tempĂ©rature de IQ degrĂ©s Ă©tant moyenne entre les chaleurs de PĂ©tĂ© & les froids de l’hi» ver, cette tempĂ©rature Ă©tant celle des foute» rains, S N°t V. Ă . .... - -**.*.*.*' fiĂ©' 3 > pi' , est formĂ©e d'un grillage de fil de fer, soutenu par quelques montans du mĂȘme mĂ©tal ; c’est dans cette capacitĂ© que l’on place les corps soumis Ă  l’expĂ©rience fa partie supĂ©rieure L M se ferme au moyen d’un couvercle G H reprĂ©sentĂ© sĂ©parĂ©ment , figure q. 11 est entiĂšrement ouvert par-dessus, & le deĂ­- du CalorimĂštre. 391 sous est formĂ© d’un grillage de fil de fer. La capacitĂ© moyenne b b b b b, figures 2. &. 3, est destinĂ©e Ă  contenir la glace qui doit environner la capacitĂ© intĂ©rieure , & que doit fondre le calorique du corps mis en expĂ©rience cette glace est supportĂ©e & retenue par une grille m m sous laquelle est un tamis n n-, l’un 6c l’autre font reprĂ©sentĂ©s sĂ©parĂ©ment, figures 5 & 6. A mesure que la glace est fondue par le calorique qui se dĂ©gage du corps placĂ© dans la capacitĂ© IntĂ©rieure, seau coule Ă  travers la grille 8 & se rassemble dans le vase F, figure 1 , placĂ© au- dessous de la machine ; u est un robinet au moyen duquel on peut arrĂȘter Ă  volontĂ© I’é- coulement de l’eau intĂ©rieure. Enfin la capacitĂ© extĂ©rieure aaaaa, fig. 2. & 3 est destinĂ©e Ă  recevoir la glace qui doit arrĂȘter l’estet de la chaleur de l’air extĂ©rieur & des corps environnans I’eaU que produit la fonte de cette glace , coule le long du tuyau s T que l'on peut ouvrir ou fermer au moyen du robinet r . Toute la machine est recouverte par le couvercle F F , fig . 7 , entiĂšrement ouvert dans fa partie supĂ©rieure , 6 c fermĂ© dans fa patrie infĂ©rieure; elle est composĂ©e de ser-blanc peint Ă  l’huiie pour le garantir de la rouille. B b iv Description 59 * Pour mettre le calorimĂštre en expĂ©rience* on remplit de glace pilce la capacitĂ© moyenne b b b b b , & le couvercle G H de la capacitĂ© intĂ©rieure, la capacitĂ© extĂ©rieure aaaa, Si le couvercle F F , figure j , de toute la machine. On la preste fortement pour qu’il ne relie point de parties vukles , puis on laisse Ă©gouter la glace intĂ©rieure ; aprĂšs quoi on ouvre la machine pour y placer le corps que l’on veut mettre en expĂ©rience , & on la referme fur le champ. On attend que le corps soit entiĂšrement refroidi, & que la glace qui a fondu soit suffisamment Ă©goutĂ©e ; ensuite on pĂšse l’eau qui s’est rassemblĂ©e dans le vase F ,fig, i son poids est une mesure exacte de la quantitĂ© de calorique dĂ©gagĂ©e du corps, pendant qu’il s’est refroidi ; car il est visible que ce corps est dans la mĂȘme position qu’ati centre de la sphĂšre dont nous venons de parler, puisque tout le caloiiqne qui s’en dĂ©gage est arrĂȘtĂ© par la glace intĂ©rieure, & que cette glace est garantie de l’imprestĂŹon de toute autre chaleur, par la glace renfermĂ©e dans le couvercle & dans la capacitĂ© extĂ©rieure. Les expĂ©riences de ce genre durent quinze, dix-huit Sc vingt heures ; quelquefois pour les accĂ©lĂ©rer, on place de la glace bien Ă©goutĂ©e dans la capacitĂ© intĂ©rieure, & on en couvre les corps que l’on veut refroidir. nu CalorimĂštre. La figure 8 reprĂ©sente un seau de tĂŽle destinĂ© Ă  recevoir les corps fur lesquels on veut opĂ©rer ; il est garni d’un couvercle percĂ© dans son milieu , & FermĂ© avec un bouchon de liĂšge, traversĂ© par le tube d’un petit thermomĂštre. La figure § de la mĂȘme planche reprĂ©sente un marras de verre dont le bouchon est Ă©galement traversĂ© par le tube d’un petit thermomĂštre , dont la boule & tine partie ’u tube plonge dans la liqueur ; il faut se servir de semblables matras tontes les ibis que l’on opcre fur les acides , & en gĂ©nĂ©ral fur les substances qui peuvent avoir quelque action fur les mĂ©taux. R S, figure 10 , est un petit cylindre creux que l’on place an fond de la capacitĂ© intĂ©rieure pour soutenir les matras. II est essentiel que dans cette machine, il n’y ait aucune communication entre la capacitĂ© moyenne & la capacitĂ© extĂ©rieure ; ce que l’on Ă©prouvera facilement en remplissant d’eau la capacitĂ© extĂ©rieure. S’il existoit une communication entre ces capacitĂ©s, la glace fondue par l’ntmofphĂšre dont la chaleur agit fur Penveloppe de la capacitĂ© extĂ©rieure, pourroit passer dans la capacitĂ© moyenne, SĂ­ alors l’eau qui s’écou- leroit de cette derniĂšre capacitĂ©, ne scroit plus la mesure du calorique perdu par le corps mis en expĂ©rience- 5P4 Description Lorsque la tempĂ©rature de latmosphĂšrĂ© n’eĂ­l que de quelques degrĂ©s au-dessus de zĂ©ro , fa chaleur ne peut parvenir que trĂšs-difficilement jusque dans la capacitĂ© moyenne, puifqu’eĂŹle est arrĂȘtĂ©e par la glace du couvercle 8c de la capacitĂ© extĂ©rieure ; mais si la tempĂ©rature extĂ©rieure ctoit au-defious de zĂ©ro, l’atmosphĂČre pourroit refroidir la glace intĂ©rieure; il est donc essentiel d’opcrer dans une atmosphĂšre dont la tempĂ©rature ne soit pas au-dessous de zĂ©ro ainsi dans un tems de gelĂ©e, il faudra renfermer la machine dans un appartement dont on aura foin d’échausser ^intĂ©rieur. II est encore nĂ©cessaire que la glace dont on fait usage, ne soit pas au-dessous de zĂ©ro ; si elle ctoit dans ce cas, il faudroit la piler, l’étendre par couches fort minces, & la tenir ainsi pendant quelque tems dans un lieu dont la tempĂ©rature fĂ»t au-dessus de zĂ©ro. La glace intĂ©rieure retient toujours une petite quantitĂ© d’eau qui adhĂšre Ă  fa surface, & l'on pourroit croire que cette eau doit entrer dans le rĂ©sultat des expĂ©riences mais il faut observer qu’att commencement de chaque expĂ©rience, la glace est dĂ©ja imbibĂ©e de toute la quantitĂ© d’eau qu’elĂŻe peut ainsi retenir ; en sorte que si une petite partie de la glace fondue par le corps, reste adhĂ©rente Ă  la glace intĂ©rieure, du Cal o k -i mĂštre. 39/ la mĂȘme quantitĂ©, Ă  trcs-peu prcs, d’eau primitivement adhĂ©rente Ă  la surface de la glace, doit s’cn dĂ©tacher & couler dans le vase car la surface de la glace intĂ©rieure change extrĂȘmement peu dans l’expĂ©rience. Quelques prĂ©cautions que nous ayons prises, il nous a ctĂ© impossible d’empĂ«cher l’air extĂ©rieur de pĂ©nĂ©trer dans la capacitĂ© intĂ©rieure , lorsque la tempĂ©rature ctoit Ă  9 ou 10 degrĂ©s, au-dessus de la congĂ©lation. L’air renfermĂ© dans cette capacitĂ© Ă©tant alors spĂ©cifiquement plus pesant que l’air extĂ©rieur, Ă­! s’écoule par le tuyau xy , fig. 3 , & il est remplacĂ© par l’air extĂ©rieur qui entre dans le calorimĂštre, & qui dĂ©pose une partie de son calorique sur la glace intĂ©rieure il s’établit ainsi dans la machine un courant d’air d’autant plus rapide , que la tempĂ©rature extĂ©rieure est plus Ă©levĂ©e , ce qui fond continuellement une portion de la glace intĂ©rieure; on peut arrĂȘter en grande partie l’esset de ce courant, en fermant le robinet; mais il vaut beaucoup mieux n’opĂ©rcr que lorsque la tempĂ©rature extĂ©rieure ne surpasse pas 3 ou 4 degrĂ©s ; car nous avons observĂ© qu’alors la fonte de la glace intĂ©rieure , occasionnĂ©e par l’atmof- phĂšre, est insensible , en sorte que nous pouvons a cettĂš tempĂ©rature, rĂ©pondre de l’exactitude de nos expĂ©riences fur les chaleurs spĂ©cifiques des corps, Ă  un quarantiĂšme prĂšs. 5p couvercle EF, & d’un fond GH on voit ces. trois parties assemblĂ©es, fig., i/f. II est un autre moyçn plus exact que le tamisage , d’obtenir des poudres de grosseur uniforme , c’esl le lavage ; mais il n’est praticable qu’à PĂ©gard des matiĂšres qui ne sont point susceptibles d’ĂȘtre attaquĂ©es & altĂ©rĂ©es par Peau. On dĂ©laye & on agite dans Peau ou dans quel- cjn’autre liqueur les matiĂšres broyĂ©es qu’on veut. obtenir en poudres de grosseur homogĂšne ; oi> laisse reposer un moment la liqueur , puis on la dĂ©cante encore trouble ; les parties les plus grossĂšres restent au fond du vase. On dĂ©cante une seconde sois, & on a un second dĂ©pĂŽt Do Lavage. 411 moins greffier cjue le premier. On dĂ©cante une troisiĂšme fois pour obtenir un troisiĂšme dĂ©pĂŽt, qui est au second pour la finesse ce que le second est au premier. On continue cette manƓuvre jusqu’à ce que l’eau soit Ă©claircie ; & la poudre grossiĂšre & inĂ©gale qu’on avoir originairement , se trouve sĂ©parĂ©e en une suite de dĂ©pĂŽts qui , chacun en particulier, font d’tin degrĂ© de finesse Ă  peu prĂšs homogĂšne. Le mĂȘme moyen, le lavage, ne s’emploie pas feulement pour sĂ©parer les unes des autres les molĂ©cules de matiĂšres homogĂšnes, & qui ne diffĂšrent que par leur degrĂ© plus 011 moins grand dç division ; il fournit une ressource non moins utile pour sĂ©parer des matiĂšres du mĂȘme degrĂ© de finesse, mais dont la pesanteur spĂ©cifique est diffĂ©rente c’est principalement dans le travail des mines qu’on fait usage de ce moyen. On se sert pour le lavage dans les laboratoires , de vaisseaux de diffĂ©rentes formes , de terrines de grĂšs , de bocaux de verre , &c. quelquefois pour dĂ©canter la liqueur fans troubler le dĂ©pĂŽt qui s’est formĂ© , on emploie le siphon. Cet instrument consiste en un tube de verre ABC, planche II , fig, 11, recourbĂ© en B , & dont la branche B C doit ĂȘtre plus longue de quelques pouces que celle AB. Pour D u Siphon. n’ctre point oblige de le tenir Ă  la main , cq qui pourroit ĂȘtre fatiguant dans quelques expĂ©riences , on le passe dans un trou pratiquĂ© au milieu d’une petite planche DE. L’extrĂ©mite A du siphon doit ĂȘtre plongĂ©e dans la liqueur du bocal FG, Ă  la profondeur jusqu’à laquelle on se propose de vuider le vase. D’aprĂšs les principes hydrostatiques fur lesquels est fondĂ© Pesset du siphon , la liqueur ne peut y couler qu’autant qu’on a chassĂ© Pair contenu dans son intĂ©rieur c’est ce qui fe pratique au moyen d’un petit tube de verre HI, soudĂ© hermĂ©tiquement Ă  la branche B C. Lors donc qu’on veut procurer par le moyen du siphon PĂ©coulement de la liqueur du vase F G dans celui L M , on commence par boucher avec le bout du doigt l’extrĂ©mitĂ© C de la branche B C du siphon ; puis on suce avec la bouche , jusqu’à ce qu’on ait retirĂ© tout Pair du tube & qu’il ait Ă©tĂ© remplacĂ© par de la liqueur alors on ĂŽte le doigt ,'la liqueur coule & continue Ă  passer du vase F G dans celui L M. §. I I I. De la FĂ­ltraĂčosU On vient de voir que le tamisage Ă©toit une opĂ©ration par laquelle on sĂ©paroit les unes des De la ChaiĂ­ssEĂŹ, 413 autres des molĂ©cules de diffĂ©rentes grosseurs ; que les plus fines paffoient Ă  travers le tamis , tandis que les plus grossiĂšres festoient dessus. Le filtre n’est autre chose qu’un tamis trĂšs» fin & trĂšs - ferrĂ© , Ă  travers lequel les parties solides , quelque divisĂ©es qu’elles soient , ne peuvent passer , mais qui est cependant permĂ©able pour les fluides; le filtre est donc, Ă  proprement parler , l’espĂšce de tamis qu’on employĂ© pour sĂ©parer des molĂ©cules solides qui sont trcs-fines , d’un fluide dont ies molĂ©cules sont encore pins fines. On se sert Ă  cet effet, principalement en pharmacie , d’étoffes Ă©paisses & d’un tissu trĂšs ferrĂ© Ăź celles de laine Ă  poils sont les plus propres Ă  remplir cet objet. On leur donne ordinairement la forme d’un cĂŽne , planifie II,fig. z cette espĂšce de filtre porte le nom de chaussĂ© qui est relatif Ă  sa figure. La forme conique a l’avantage de rĂ©unir toute la liqueur qui coule, en un seul point A , & on peut alors la recevoir dans un vase d’une ouverture trĂšs-petite ; ce qui ne pourroit pas avoir lieu > si la liqueur couloir rie plusieurs points. Dans les grands laboratoires de pharmacie , on a un chĂąssis de bois reprĂ©sentĂ© planche II, fig. i, dans le milieu duquel on attache la chausse. La filtration Ă  la chausse ne peut ctre appĂ­i- 4»4 Tes Filtres de papier. cable qu'Ă  quelques opĂ©rations de pharmacie ; mais comme dans la plupart des opĂ©rations chimiques un mĂȘme iĂŹĂŹtre ne peut lervir qu’a une mĂȘme nature d’expĂ©riences , comme il faudroit avoir un nombre de chauffes considĂ©rables & les laver avec un grand foin Ă  chaque opĂ©ration , on y a substituĂ© une Ă©toffe trĂšs-commune, Ă  trcs-bon marchĂ©, qui est Ă  la vĂ©ritĂ© trĂšs-mince j mais qui j attendu qu’elle est feutrĂ©e, compense par le serrĂ© de son tissu ce qui pourroit lui manquer en Ă©paisseur cette Ă©toffe est du papier non collĂ©. II n’est aucun corps solide j quelque divisĂ© qu’il soit, qui paffe Ă  travers les pores des filtres de papier; les fluides ati contraire les traversent avec beaucoup de facilitĂ©. Le seul embarras que prĂ©sente le papier employĂ© comme filtre , consiste dans la facilitĂ© avec laquelle il se perce & se dĂ©chire, surtout quand il est mouillĂ©. On remĂ©die Ă  cet inconvĂ©nient, en le soutenant par le moyen de diverses espĂšces de doublures. Si on a des quantitĂ©s considĂ©rables de matiĂšres Ă  filtrer, on se sert d'un chĂąssis de bois ABCD, plane. Il, fig, 3 , auquel font adaptĂ©es des pointes de fer ou crochets on pose ce chĂąssis fur deux petits traiteaux , comme on le voit fig. 4. O11 place fur le quartĂ© une toile grossiĂšre , qu’on DĂšs Filtres de papier. 415- tend mĂ©diocrement & qu’on accroche aux pointes ou crochets de Fer. On Ă©tend ensuite unt* ou deux Feuilles de papier fur la toile, & on verse dessus le mĂ©lange de matiĂšre liquide & de matiĂšre solide dont on veut opĂ©rer la sĂ©paration. Le fluide coule dans la terrine ou autre vase quelconque F , qu’on a mis sous le filtre. Les toiles qui ont servi Ă  cet usage, se lavent, ou bien on les renouvelle, si on a lieu de crain-» dre que les molĂ©cules dont elles peuvent reflet imprĂ©gnĂ©es , ne soient nuisibles dans des opĂ©rations subsĂ©quentes. Dans tontes les opĂ©rations ordinaires & lors* qu’on n’a qu’une mĂ©diocre quantitĂ© de liqueur Ă  filtrer , on se sert d’entonnoirs de verre, planche 11 , fig. 5 , pou contenir & soutenir le papier ; on le plie alors de manicre Ă  former un cĂŽne de mĂȘme figure que l’entonnoir. Mais alors on tombe dans un autre inconvĂ©nient ; le papier, lorsqu’il est mouillĂ© , s’applique tellement fur les parois du verre, que la liqueur ne peut couler & qu’il ne s’opĂšre de siltration que par la pointe du cĂŽne alors l’opĂ©ratĂ­on devient trĂšs-longue ; les matiĂšres hĂ©tĂ©rogĂšnes d’ailleurs que contient la liqueur Ă©tant communĂ©ment plus lourdes que l’eau , elles se rassemblent Ă  la pointe du cĂŽne de papier, elles l’obstruent, & la siltration ou s’arrĂȘte, ou de- Hl6 ÏES FILTRES tĂŹE PAPIER, vient excessivement lente. On a imaginĂ© diĂ­fĂ©- rcns procĂ©dĂ©s pour remĂ©dier Ă  ceĂą incĂłnvĂ©- niens, qui font plus graves qu’on ne le croirait d’abord ? parce qu’iis fe rĂ©pĂštent tons les jours dans le cours des opĂ©rations chimiques. Uh premier moyen a Ă©tĂ© de multiplier les plis dit papier, comme on le voit fig. ni Peau n’éprouvent aucune dĂ©composition, & on peut les retrouver l’un & 1’autre en mĂȘme quantitĂ© qu’avant l’opĂ©ration. On peut dire la mĂȘme chose de la dissolution des rĂ©sines dans l’alkool & dans les dissolvans D d iv 42i Solution des Sels par le caloriq. spiritueux. Dans la dissolution des mĂ©taux, au contraire, il y a toujours ou dĂ©composition de l’acide , ou dĂ©composition de Peau le mĂ©tal s’oxygĂšne, il passe Ă  l’état d’oxide ; une substance gazeuse se dĂ©gage ; en sorte, qu’à proprement parler, aucune des substances Ăąpres la dissolution n’est dans le mĂȘme Ă©tat oĂč elle Ă©toit auparavant. C’est uniquement de la solution dont il sera question dans cet article. Pour bien saisir ce qui se passe dans la solution des sels, il faut lavoir qu’il se complique deux essets dans la plupart de ces opĂ©rations solution par Peau , & solution par le calorique; & comme cette distinction donne Pexplication de la plupart des phĂ©nomĂšnes relatifs Ă  la solution , je vais insister pour la bien faire entendre. De nitrate de potasse, vulgairement appelĂ© salpĂȘtre, contient trĂšs-peu d’eau de cristallisation; une foule d’expĂ©riences le prouvent ; peut- ĂȘtre mĂȘme n’en contient-il pas cependant il se liquĂ©fie Ă  un degrĂ© de chaleur qui surpasse Ă  peine celui de Peau bouillante. Ce n’est donc point Ă  l’aide de son eau de cristallisation qu’il se liquĂ©fie, mais parce qu’il est trcs-fnsible de fa nature, & qu’il passe de l’état solide Ă  PĂ©tat liquide, un peu au-dessus de la chaleur de Peau bouillante. Tous les sels font de mĂȘme susceptibles d’ĂȘtre liquĂ©fiĂ©s par le calorique ; mais Ă  Solution des Sels par le caloriq. ' q,2p tine tempĂ©rature plus ou moins haute. Les uns, comme les acĂ©tites de potasse & de soude, se fondent & se liquĂ©fient Ă  une chaleur trĂšs-mĂ©- diocre ; les autres , au contraire, comme le sulfate de chaux , le sulfate de potasse, &c. exigent une des plus sortes chaleurs que nous puissions produire. Cette liquĂ©faction des sels par le calorique prĂ©sente exactement les mĂȘmes phĂ©nomĂšnes que la liquĂ©faction de la glace. PremiĂšrement elle s’opĂšre de mĂȘme Ă  un degrĂ© de chaleur dĂ©terminĂ© pour chaque sel, & ce degrĂ© est constant pendant tout le tems que dure la liquĂ©faction du sel. Secondement, il y a emploi de calorique au moment oĂč le sel se fond, dĂ©gagement lorsqu’il se fige; tons phĂ©nomĂšnes gĂ©nĂ©raux, & qui ont lieu lors du passage d’un corps quelconque de l’état concret Ă  I’état fluide & rĂ©ciproquement. Ces phĂ©nomĂšnes de la solution par le calorique se compliquent toujours plus ou moins avec ceux de la solution par Peau. On en sera convaincu si Pon considĂšre qit’on ne peut verser de Peau sur un sel pour le dissoudre, sans employer rĂ©ellement un dissolvant mixte , Peau & le calorique or on peut distinguer plusieurs cas dissĂ©rens, suivant la nature & la manicre d’ctre de chaque sel. Si par exemple un sel est trĂšs-peu soluble par Peau, & qu’il le soit beau- 426 Difffr degrĂ©s de solub, des Sels. coup par le calorique , il est clair que ce sel sera trĂšs-peu soluble Ă  seau froide, & qu’il le sera beaucoup , au contraire , Ă  l’eau chaude ; 'te! est le nitrate de potasse, Sc sur-tout le mu- riate oxigĂ©nĂ© de potasse. Si un autre sel au contraire est Ă  la fois peu soluble dans seau, & peu soluble dans le calorique, il fera peu soluble dans l’eau froide comme dans seau chaude, Sc la diffĂ©rence ne sera pas trcs-con- sidĂ©rable ; c’est ce qui arrive au sulfate de chaux. On voit donc qu’il y a une relation nĂ©cessaire entre ces trois choses ; solubilisĂ© d’un sel dans l’eau froide, solubilitĂ© du mĂȘme sel dans seau bouillante, degrĂ© auquel ce mĂȘme sel se liquĂ©fie par le calorique seul & sons le secours de seau ; que la solubilitĂ© d’un sel Ă  chaud Sc Ă  froid est d’autant plus grande qu’il est plus soluble par le calorique , ou , ce qui revient au mĂȘme, qu’i! est susceptible de se liquĂ©fiera un degrĂ© plus infĂ©rieur de sĂ©chelle du thermomĂštre. Telle est en gĂ©nĂ©ral la thĂ©orie de la solution des sels. Mais je 11’ai pu me former encore que des apperçus gĂ©nĂ©raux, parce que les faits particuliers manquent, & qu’il n’existe point assez d’expĂ©riences exactes. La marche Ă  suivre pour completter cette partie de la chimie est simple; elle consiste Ă  rechercher pour chaque sel ce DlFFÉR. DEGRÉS DE SOLDE. DES SeDS. 427 qui s’en dissout dans une quantitĂ© donnĂ©e d'eau Ă  dissĂ©rens degrĂ©s du thermomĂštre or comme on fait aujourd’hui avec beaucoup de prĂ©cision, d’aprĂšs les expĂ©riences que nous avons publiĂ©es M. de la Place & moi, ce qu’une livre d’eau contient de calorique Ă  chaque degrĂ© du thermomĂštre , il fera toujours facile de dĂ©terminer par des expĂ©riences simples la proportion de calorique & d’eau qu’exige chaque sel pour ĂȘtre tenu en dissolution, ce qui s’en absorbe au moment oĂč le sel se liquĂ©fie, ce qui s’en dĂ©gage au moment oĂč il cristallise. On ne doit plus ĂȘtre Ă©tonnĂ© d’aprĂšs cela de voir que les sels mĂȘme qui font dissolubles Ă  froid Ă­e dissolvent beaucoup plus rapidement dans seau chaude que dans l’eau froide. II y a toujours emploi de calorique dans la dissolution des sels ; & quand il faut que le calorique soit fourni de proche en proche par les corps environnans, il en rĂ©sulte un dĂ©placement qui ne s’opĂšre que lentement. L’opĂ©ration au contraire se trouve tout d’un coup facilitĂ©e & accĂ©lĂ©rĂ©e quand le calorique nĂ©cessaire Ă  la solution fe trouve dĂ© j a tout combinĂ© avec l’eau. Les sels, en gĂ©nĂ©ral, en fe dissolvant dans l’eau, en augmentent la pesanteur spĂ©cifique, mais cette rĂšgle n’est pas absolument fans exception. 428 Travail a faire sur les Sels neut. Un jour Ă  venir on connoĂźtra la quantitĂ© de radical, d’oxigĂšne & de base qui conslituent chaque sel neutre ; on connoĂźtra la quantitĂ© d’eau & de calorique nĂ©cessaire pour le dissoudre , saugmentation de pesanteur spĂ©cifique qu’il communique Ă  seau, la figure des molĂ©cules Ă©lĂ©mentaires de ses cristaux ; on expliquera les circonstances & les accidens de fa cristallisation , & c’est alors feulement que cette partie de la chimie fera complette. M. SĂ©guin a formĂ© le prospectus d’un grand travail en ce genre, qu’il est bien capable d’exĂ©cuter. La solution des sels dans seau n’exige aucun appareil particulier. On se sert avec avantage dans les opĂ©rations en petit de phioles Ă  mĂ©decine de diffĂ©rentes grandeurs, planche II, figures 16 & i'j ; de terrines de grĂšs , mĂȘme planche A , fig. i & 2. ; de matras Ă  col allongĂ© , figure i/f ; de casseroles ou bassines de cuivre & d’argent , figures ij & i5. §. II. De la LexivĂŹation, La Iexiviation est une opĂ©ration des arts & de la chimie, dont l’objet est de sĂ©parer des substances solubles dans Peau d’avec d’autres substances qui font insolubles. On a coutume de se servir pour cette opĂ©ration dans les arts De la Lexiviation. 429 & dans les usages de la vie d’un grand envier AB C D , planche II , figure iz , percĂ© en D prĂšs de son fond d’un trou rond dans lequel on introduit une champlure de bois D E ou un robinet de mĂ©tal. On met d’abord au fond du cuvier une petite couche de paille, & ensuite par-dessus la matiĂšre qu’on se propose de lessiver; on la recouvre d’une toile, & on verse de l’eau froide ou chaude, suivant que la substance est d’une solubilitĂ© plus ou moins grande. L’eau s’imbibe dans la matiĂšre, & pour qu’elle la pĂ©nĂštre mieux, on tient pendant quelque tems fermĂ© le robinet D E. Lorsqu’on juge qu’elle a eu le tems de distendre toutes les parties salines, on la laisse couler par le robinet D E ; mais comme il reste toujours Ă  la matiĂšre insoluble une portion d’eau adhĂ©rente qui ne coule pas , comme cette eau est nĂ©cessairement auss chargĂ©e de sel que celle qui a coulĂ©, on perdroit une quantitĂ© considĂ©rable de parties salines, si on ne repasspit Ă  plusieurs reprises de nouvelle eau Ă  la fuite de la premiĂšre. Cette eau sert Ă  Ă©tendre celle qui est restĂ©e ; la substance saline se partage & se fractionne , & au troisiĂšme ou quatriĂšme relavage, l’eau passe presque pure ; on s’en assure par le moyen du pÚí'e-liqueur dont il a Ă©tĂ© parlĂ©, page 338. Le petit lit de paille qu’on met au fond da vase sert Ă  procurer des interstices pour l’é- coulement de l’eau ; on peut l’aĂ­lĂźmiler aux pailles ou aux tiges de verre dont on se sert pour filtrer dans I’entonnoir, & qui empĂȘchent l’application trop immĂ©diate du papier contre le verre. A l’égard du linge qu’on met pardessus la matiĂšre qu’on se propose de lessiver, il n’est pas non plus inutile ; il a pour objet d’empĂȘcher que l’eau ne fasse un creux dans la matiĂšre Ă  l’endroit oĂč on la verse, & qu’elle ne s’ouvre des issues particuliĂšres qui empĂȘche- roient que toute la masse ne fĂ»t lessivĂ©e. Òn imite plus ou moins cette opĂ©ration des arts dans les expĂ©riences chimiques; mais attendu qu’on se propose plus d’exactitude , 8c que Ăźorsqu’il est question, par exemple, d’une analyse, il faut ĂȘtre sĂ»r de ne laisser dans le rĂ©sidu aucune partie saline ou soluble, on est obligĂ© de prendre quelques prĂ©cautions particuliĂšres. La premiĂšre est d’employer plus d’eau que dans les lessives ordinaires, & d’y dĂ©layer les matiĂšres avant de tirer la liqueur Ă  clair; autrement toute la masse ne seroit pas Ă©galement lessivĂ©e, & il pourroit mĂȘme arriver que quelques portions ne le fussent aucunement. II faut aussi avoir soin de repasser de trĂšs-grandes quantitĂ©s d’eau, & on ne doit en gĂ©nĂ©ral regar- De u Lexiviation. 431 der l’opĂ©ration comme terminĂ©e , que quand l’eau passe absolument dĂ©pouillĂ©e de sel, & que l’arĂ©omĂštre indique , qu’elle n’augmente plus de pesanteur spĂ©cifique en traversant la matiĂšre contenue dans le envier. Dans les expĂ©riences trĂšs en petit, on se contente communĂ©ment de mettre dans des bocaux ou des inatras de verre la matiĂšre qu’on se propose de lessiver; on verse dessus de l’eau bouillante, & on filtre au papier dans un entonnoir de verre. Voy .planche 11 , figure 7. O11 relaye ensuite avec de l’eau bouillante. Quand on opĂšre sur des quantitĂ©s un peu plus grandes , on dĂ©laie les matiĂšres dans un chaudron d’eau bouillante, & on filtre avec le quartĂ© de bois reprĂ©sentĂ©, planche II, figures g & q qu’oh garnit de toile & d’un papier Ă  filtrer. Enfin dans les opĂ©rations trĂšs en grand, on emploie le baquet ou envier que j’ai dĂ©crit au commencement de cet article, & qui est reprĂ©sentĂ© , iz. tz. III. De V'Evaporation. L’évaporation a pour objet de sĂ©parer I’une de l’autre deux matiĂšres , dont l’une au moins est liquide , & qui ont un degrĂ© de volatilitĂ© tres-diffĂ©rent. 4Z 2 De l’EĂź apokatiom. C’est ce qui arrive lorsqu’on veut obtenir dans l’état concret un sel qui a Ă©tĂ© dissous dans l’eau on Ă©chauffe l’eau & on la combine avec le calorique qui la volatilise ; les molĂ©cules de sel se rapprochent en mĂȘme tems, & obĂ©issant aux loix de l’attraction, elles se rĂ©unissent pour reparaĂźtre sous leur forme solide. On a pensĂ© que Faction de I’air influoit beaucoup sur la quantitĂ© de fluide qui s’évapore , & on est tombĂ© Ă  cet Ă©gard dans des erreurs qu’il est bon de faire connoĂźtre. II est fans doute une Ă©vaporation lente qui se fait continuellement d’elle-mĂȘme Ă  l’air libre, 6c Ă  la surface des fluides exposĂ©s Ă  la simple action de Fat- mosphcre. Quoique cette premiĂšre espĂšce d’é- vaporation puisse ĂȘtre jusqu’à un certain point considĂ©rĂ©e comme une dissolution par l’air, il n’en est pas moins vrai que le calorique y concourt , puisqu’elle est toujours accompagnĂ©e de refroidissement on doit donc la regarder comme une dissolution mixte, faite en partie par l’air, & en partie par le calorique. Mais il est un autre genre d’évaporation , c’est celle qui a lieu Ă  l’é- gardd’un fluide entretenu toujours bouillant ;FĂ©- vaporation qui se fait alors par Faction de l’air n’est plus que d’un objet trĂšs-mĂ©diocre en comparaison de celle qui est occasionnĂ©e par Faction du calorique ce n’est plus, Ă  proprement parler , ÀCTIÚN DU CALOR. DANS l’EvAĂŻOR. 433 ĂŹer, Tevaporation qui a lieu, mais la vaporisation ; or cette derniĂšre opĂ©ration ne s’actĂ©lĂšrĂ© pas en raison des surfaces Ă©vaporantes , mais en raison des quantitĂ©s de calorique qui se combinent avec le liquide. Un trop grand courant d'air froid nuit quelquefois dans ces occasions Ă  la rapiditĂ© de l’évaporation, par la raison qu’il enlĂšve du calorique Ă  I eau, & qu’il ralentit par consĂ©quent sa conversion en vapeurs. II n’y a donc nul inconvĂ©nient Ă  couvrir jusqu’à un certain point le vase oĂč l’on fait Ă©vaporer un liquide entretenu toujours bouillant, pourvĂ­i que le corps qui couvre soit de nature Ă  dĂ©rober peu de calorique , qu’il soit, pour me servir d’une expression du docteur Francklin, mauvais conducteur de'chaleur; les vapeurs s’échapnent alors par l’ouverture qui leur est laissĂ©e, & il s’en Ă©vapore au moins autant & souvent plus que quand on laisse un accĂšs libre Ă  Pair extĂ©rieur. Comme dans l’évaporation , le liquide que le calorique enlĂšve est absolument perdu , comme on le sacrifie pour conserver la substance fixe avec laquelle il Ă©toir combinĂ© , on n’évapore jamais que des matiĂšres peu prĂ©cieuses, telles par exemple que Peau. Lbrsqu’elles ont plus de valeur, on a recours Ă  la distillation i autre opĂ©ration dans laquelle on conserve Ă  la Ee 4Z4 Bes Vaisseaux Ă©vaforatoirĂȘs. ibis & le corps fixe & le corps volatil. Les vaisseaux dout on se sert pour les Ă©vaporations , font des bassines de cuivre ou d’ar- gent, quelquefois de plomb, telles que celle reprĂ©sentĂ©e planche II, fig. Jj , des casseroles Ă©galement de cuivre ou d’argent, Jzg. i5. Des capsules de verre , pi. lll , fig. 3 & q. Des jattes de porcelaine. Des terrines de grĂšs A, planche 11, fig. I & ». Mais les meilleures de toutes les capsules Ă  Ă©vaporer, font des fonds de cornue & des portions de matras de verre. Leur minceur qui est Ă©gale par-tout, les rend plus propres qtie tout autre vaisseau Ă  se prĂȘter, sans se casser, Ă  une chaleur brusque & Ă  des alternatives subites de chaud & de froid. On peut les faire foi-mĂȘme dans les laboratoires, & elles reviennent beaucoup moins cher que les capsules qu’on achĂšte chez les fayancicrs. Cet art de couper le verre ne se trouve dĂ©crit nulle part , & je vais en donner une idĂ©e. On se sert d’anneaux de fer kC , pi. III, fig. 5 , que l’on soude Ă  une tige de fer A B , garnie d’un manche de bois D. On fait rougir Tanneau de fer dans un fourneau , puis on pose dessus le matras Q, fig. 6 , qu’on se propose de couper lorsqu’on juge que le verre a Ă©tĂ© suffi- Des Vaisseaux Ă©vaporĂĄtĂłires, 43^ Ăźamment Ă©chauffe par l’anneau de fer rouge ; on jette quelques gouttes d’eau deffiis, & le marras se casse ordinairement juste dans la lignĂ© circulaire qui Ă©toit en contact avec l’anneau ds fer. D’autres vaisseaux Ă©vĂĄporatoires, d’un excellent usage , sont de petites fioles de verre t qu’on dĂ©signe dans le commerce fous le nom de fioles Ă  mĂ©decine. Ces bouteilles qui font de verre mince & commun , supportent le feu avec une merveilleuse facilitĂ©, & sont Ă  trĂšs- bon marchĂ©. II ne faut pas craindre que leu* figure nuise Ă  l’évaporation de la liqueur. J’ai dĂ©jĂ  sait voir que toutes les fois qit’on Ă©vapo- foit le liquide au degrĂ© de l’cbullition , la figure du vaisseau contribuoit ou nuisoit peu Ă  la cĂ©lĂ©ritĂ© de l’opĂ©ration, sur-tout quand les parois supĂ©rieures du vaisseau Ă©toient mauvais conducteurs de chaleur, comme le verre. On place fine oti plusieurs de ces fioles fur une secondĂ© grille de fer FG, planche ÍLI, fig. a, qu’on' pose sur lĂ  partie supĂ©rieure d’un solirneau , & sous laquelle on entretient un feu doux. Oil peut suivre de cette maniĂšre un grand nombre d’expĂ©riences Ă  la fois. Un autre appareil Ă©vaporatoire assez commode & assez expĂ©ditif consiste dans une cornue de verre qu’on met au bain de fable, comme E e ij 436 Des Vaisseaux Ă©vaporaĂŻoires, on le voit planche III, fig. i , & qu’on recouvre avec un dĂŽme de terre cuite mais l’opĂ©- ration est toujours beaucoup plus lente , quand on fe sert du bain de sable; elle n’eĂ­t pasd’ail- leurs exempte de dangers, parce que le fable s’échaufiant inĂ©galement, tandis que le verre ne peut pas se prĂȘter Ă  des degrĂ©s de dilatation locale', le vaisseau est souvent exposĂ© Ă  casser. II arrive mĂȘme quelquefois que le fable chaud fait exactement l'office des anneaux de fer reprĂ©sentĂ©s p/a/rc/rs fig Ă© & 6 , fur - tout lorsque le vase contient un fluide qui distille. Une goutte de fluide qui s’écĂźabousse & qui vient tomber fur les parois du vaisseau Ă  l’en- droit du contact de Panneau de fable, le fait casser circulairement en deux parties terminĂ©es par une ligne bien tranchĂ©e. Dans les cas oĂč l’cvaporation exige une grande intensitĂ© de feu , on fe sert de creusets de terre ; mais en gĂ©nĂ©ral on entend le plus communĂ©ment par le mot Ă©imporatĂŹon une opĂ©ration qui fe fait au degrĂ© de l’eau bouillante , ou trĂšs- peu au-dessus. §. I V. De la CrĂŹfiallĂŹfation. La cristallisation est une opĂ©ration dans laquelle les parties intĂ©grantes d’un corps fĂ©pa- De la Cristallisation. 437 rces les unes des autres par l’interposition d’un fluide, font dĂ©terminĂ©es par la force d’attraction qu’elles exercent les unes fur les autres, Ă  fe rejoindre pour former des malles solides. Lorsque les molĂ©cules d’un corps font simplement Ă©cartĂ©es par le calorique , & qu’en vertu de cet Ă©cartement ce corps eĂ­t portĂ© Ă  l’état de liquide , il ne faut, pour le ramener Ă  l’état de solide, c’est-Ă -dire pour opĂ©rer Ă­a cristallisation , que supprimer une partie d u calorique logĂ© entre ses molĂ©cules , autrement dit le refroidir. Si le refroidissement est lent Sc fi en mĂȘme tems il y a repos , les molĂ©cules prennent un arrangement rĂ©gulier, 8c alors il y a cristallisation proprement dite si au contraire le refroidissement est rapide , ou si en supposant un refroidissement lent on agite le liquide au moment oĂč il va passer Ă  l’état concret, il y a cristallisation confuse. Les mĂȘmes phĂ©nomĂšnes ont lieu dans les solutions par l’eau ; ou pour mieux dire , les solutions par l’eau font toujours mixtes, comme je l’ai dĂ©jĂ  fait voir dans le paragraphe premiqr rie ce chapitre elles s’opĂšrent en partie par faction de l’eau, en partie par celle du calorique. Tant qu’il y a suffisamment d’eau & de calorique pour Ă©carter les molĂ©cules du sel, .au point qu’elles soient hors de leur sphĂšre Ee iij q,;3 De la Cristallisation dans l’eau» ri’attraction, le sel demeure dans 1 Ă©tat fluide. L’eau & le calorique viennent-ils Ă  manquer, 8c l’attraction des molĂ©cules salines les unes par ^apport aux autres deyient-elle. victorieuse, le sel reprend la forme concrĂšte, & la figure des criss taux est d’autant plus rĂ©guliĂšre , que l’çvapo- ration a Ă©tĂ© plus lente & faite dans un lieu plus tranquille. Tous les phĂ©nomĂšnes qui ont lieu dans la solution des sels se retrouvent Ă©galement dans Içur cristallisation, mais dans un sens inverse, 11 y a dĂ©gagement de calorique au moment oĂč le sel se rĂ©unit & reparoĂźt sous fa forme concrĂšte & solide, & il en rĂ©sulte une nouvelle preuve que les sels font tenus Ă  la fois en dissolution par seau ctc par le calorique. C’est par çette raison qu’il ne suffit pas pour faire cristalliser les sels qui se liquĂ©fient aisĂ©ment par Ăźe calorique, de leur enlever seau qui les tenoiç çn diĂ­ĂŻoĂźution ; il faut encore leur enlever le calorique , 8c le sel ne cristallise qu’autant que ces deux conditions font remplies. Le salpĂȘtre * je muriate oxygĂ©nĂ© de potasse, l’alun, le sulfate de spude, &c. en fournissent des exemples. IL p’en est pas de mĂȘme des sels qui exigent peu de calorique pour ĂȘtre tenus en dissolution, 8c qui par cela mĂȘme font Ă  peu prĂšs Ă©galement solubles dans l’eau chaude 8c dans l’eau froide ; il Raffinage bu SalpĂȘtre. 43^ suffit de leur enlever l’eau qui les tenoit en dissolution pour les faire cristalliser, & ils reparaissent sous forme concrĂšte dans l’eau bouillante mĂȘme, comme on l’observe relativement au sulfate de chaux , aux muriates de soude 6c de potasse, 6c Ă  beaucoup d’autres. C’est fur ces propriĂ©tĂ©s des sels 8c fur leue diffĂ©rence de solubilisĂ© Ă  chaud 6c Ă  froid, qu’eĂ­t fondĂ© le raffinage du salpĂȘtre. Ce sel, tel qu’iĂŹ est retirĂ© par une premiĂšre opĂ©ration , 6c tel qu’il est livrĂ© par les salpĂȘtriers, est composĂ© de sels dĂ©liquefcens qui ne sont pas susceptibles, de cristalliser, tels que le nitrate 6c le muriate de chaux ; de sels qui sont presqu’également solubles Ă  chaud Sc Ă  froid , tels que les muriates de potasse Sc de soude ; enfin de salpĂȘtre , qui est. beaucoup plus soluble Ă  chaud qu’à froid. On commence par verser sur tous ces sels confondus ensemble une quantitĂ© d’eau suffi-», santĂ© pour tenir en dissolution les moins solubles de tous , 8c ce sont les muriates de soude Sc de potasse. Cette quantitĂ© d’eĂĄu tient facilement en dissolution tout le salpĂȘtre , tant qu’elle est chaude ; mais il n’en est plus de mĂȘme lorsqu’elle se refroidit la majeure partie du salpĂȘtre cristallise, il n’en reste qu’environ un sixiĂšme tenu en dissolution, 6c qui se trouve Ee iv '440 Raffinage du SalpĂŹtef. confondu avec le nitrate calcaire A avec Ăźe& muriates. Le salpĂȘtre qu’on obtient ainsi est un peu imprĂ©gnĂ© de sels Ă©trangers, parce qu’iĂ­ a cristallisĂ© dans une eau qui elle - mĂȘme en Ă©tcit chargĂ©e ‱ mais on i’en dĂ©pouille complĂštement par une nouvelle dissolution Ă  chaud avec trĂšs-, peu d’eau & par une nouvelle cristallisation. A 1 Ă©gard des eaux surnageantes Ă  la cristallisation d u salpĂȘtre, & qui contiennent un mĂ©lange de salpĂȘtre & de distĂ©rens sels, on les fait Ă©vaporer pour en tirer du salpĂȘtre brut, qu’on puriste ensuite Ă©galement par deux nouvelles dissolutions & cristallisations. Les sels Ă  base terreuse qui sont incnslalli- sables , font rejettes s’ils ne contiennent point de nitrates; fi au cĂłntraire ils en contiennent, on les Ă©tend avec de l’ean, on prĂ©cipite fa terre par le-mĂČyen de la potasse, on laisse dĂ©poser, on dĂ©cante, on sait Ă©vaporer & on met Ă  crit talliser. - Ce-qui s’observe dans le raffinage du salpĂȘtre, peut servir de rĂšgle toutes les fois qu’il est question' par voie de cristallisation plusieurs sels mĂȘlĂ©s ensemble. 11 faut alors Ă©tudier la rature de chacun , la proportion qui s’en dissout H-ahs des quantitĂ©s donnĂ©es d’eau, lette diffĂ©rence de solubilitĂ© Ă  chaud & Ă  froid. Si Ă  Vaisseaux pour la CristallisĂąt. 44? ççs propriĂ©tĂ©s principales on joint celle qu’ont quelques sels de se dissoudre dans l’alkool ou dans un mĂ©lange d’alkool & d’eau , on verra qu’on a des ressources trĂšs multipliĂ©es pour opĂ©rer la sĂ©paration des sels par voie de cristallisation. Mais il faut convenir en mĂȘme tems qu’il est difficile de rendre cette sĂ©paration complĂšte & absolue. Les vaisseaux qu’on emploie pour la cristallisation des sels, font des terrines de grĂšs A, plane. II , figures 1 & % , Sc de grandes capsules applaties , planche III, fig. 7. Lorsqy’on abandonne une saline Ă  une Ă©vaporation lente , Ă  Pair libre & Ă  la chaleur de ì’atmosphĂšre, on doit employer des vases un peu Ă©levĂ©s , tels que celui reprĂ©sentĂ© pi. III, fig. 3 , alĂŹn qu’il y ait une Ă©paisseur un peu considĂ©rable de liqueur ; on obtient par ce moyen des cristaux beaucoup plus gros & austĂŹ rĂ©guliers qu’on puisse l’espĂ©rer. Non-seulemenr tous les sels cristallisent sous diffĂ©rentes formes , mais encore la cristallisation de chaque sel varie suivant les circonstances de la cristallisation. II ne faut pas en conclure que la figure des molĂ©cules salines ait rien d’in- dĂ©terminĂ© dans chaque espĂšce rien n’est plus constant au contraire que la figure des molĂ©cules pnmiĂ­iyçs des corps s sur-toqiĂ  l’égard. 442 De la Cristallisation, des Sels, des sels. Mais les cristaux qui se forment sous dos yeux, font des aggrĂ©gations de molĂ©cules, & ces molĂ©cules, quoique toutes parfaitement Ă©gales en figure 8c en grosseur , peuvent prendre des arrangemens diffĂ©rĂ©es , qui donnent lieu Ă  une grande variĂ©tĂ© de figures toutes rĂ©guliĂšres, & qui paraissent quelquefois n’avoir aucun rapport , ni entr’elles, ni avec la figure du cristal originaire. Cet objet a Ă©tĂ© savamment traitĂ© par M. l’AbbĂ© Hauy , dans plusieurs MĂ©moires prĂ©sentĂ©s Ă  l’Acadcmie , & dans un Ouvrage fur ia structure des cristaux. II ne reste plus mĂȘme qu’à Ă©tendre Ă  la classe des sels ce a fait plus particuliĂšrement pour quelques pierres, cristallisĂ©es. §. V, De la DiflillatĂŹon fimple. La distillation a deux objets bien dĂ©terminĂ©s t je distinguerai en consĂ©quence deux espĂšces de distillation, la distillation simple & la distillation composĂ©e. C’est uniquement de la premiĂšre dont je rn'occuperai dans cet article, Lorsqu’on soumet Ă  la distillation deux corps dont l’un est plus volatil, c’est-Ă -dire, a plus d’affinitĂ© que l'autre avec le calorique, le but qu'on se propose est de les sĂ©parer le plus De ea Distillation simple. 444 yolatil prend la forme de gaz , & on le condense ensuite par refroidissement dans des appareils propres Ă  remplir cet objet. La distillation n’est alors, comme l’évaporation, qu’une opĂ©ration en quelque façon mĂ©canique qui fĂ©-, pare l’une de l’autre deux substances , fans les. dĂ©composer & sans en altĂ©rer la nature. Dans l’évaporation c’étoit le produit fixe qu’on cher- choit Ă  conserver, sans s’embarrasser de conserver le produit volatil ; dans la distillation au, contraire on s’attache le plus communĂ©ment Ă  recueillir le produit volatil, Ă  moins qu’on ne se propose de les conserver tous deux. Ainsi la, distillation simple bien analysĂ©e ne doit ĂȘtre considĂ©rĂ©e que comme une Ă©vaporation en vaisseaux clos. Le plus simple de tous les appareils distilla- toires est une bouteille A , plane. III, fig. 8 , dont on courbe , dans la verrerie mente , le col B C en B D. Cette bouteille ou fiole porte alors le nom de cornue ; on la place ou dans un fourneau de rĂ©verbĂšre, comme on le voit planche X111, fig-z, ou au bain de fable fous une couverture de terre cuite, comme on le voit planche III , fig. 1 . Pour recueillir A pour condenser les produits, on adapte Ă  la cornue un rĂ©cipient E , planche III, fig. L , qu’on lutte avec elle quelquefois, fiu-iout dans les opĂ©- '444 D L la Cornue et DE l’Alambic. rations de pharmacie, on se sert d’une cucur- bite de verre ou de grĂšs A, planche III , fig. i% , surmontĂ©e de son chapiteau B, ou bien d’un alambic de verre auquel tient un chapiteau d’une seule piĂšce, figure ij. On mĂ©nage Ă  ce dernier une tubulure, c’est-Ă -dire une ouverture T, qu’on bouche avec un bouchon de cristal usĂ© Ă  sĂ©meril. On voit que le chapiteau B de l’alambic a une rigole r r, destinĂ©e Ă  recevoir la liqueur qui se condense, & a la conduire au bec r S par lequel elle s’écoule. Mais, comme dans presque toutes les distillations il y a une expansion de vapeurs qui pourroit faire Ă©clater les vaisseaux, on est obligĂ© de mĂ©nager au ballon ou rĂ©cipient È , fig. A, y dans lequel .on entretient toujours de seau fraĂźche. On la laisse Ă©couler par le moyen du robinet R , quand on s’apperçoit qu’elle devient trop chaude, & on la renouvelle avec de la fraĂźche. II est aisĂ© de concevoir quel est fustige 4 e cette eau ; Tobjet de la distillation est de ^6 Du RĂ©frigĂšrent et u Serpentin* convertir en gaz la matiĂšre qu’on veut distiller & qui est contenue dans la cucurbite-, & cette conversion se sait Ă  l’aide du calorique fourni par le feu du fourneau mais il n’y auroit pas de distillation , si ce mĂȘme gaz ne fe condensoit pas dans le chapiteau, s’il n’y perdoit pas la forme de gaz & ne redĂ©venoit pas liquidĂ©. 11 est donc nĂ©cessaire que la substance que l’on distille dĂ©pose dans lĂ© chapiteau tout le calorique qui s’y Ă©toit combinĂ© dans la cucurbite * & par consĂ©quent que les parois dtl chapiteau soient toujours entretenues Ă  une tempĂ©rature plus basse que celle qui peut maintenir la substance Ă  distiller dans l’état de gaz. L’eau du rĂ©frigĂšrent est destinĂ©e Ă  remplir cet office. On fait que l’eau fe convertit en gaz Ă  80 degrĂ©s du thermomĂštre françois, l’esprit - de-vin oti alkool Ă  67 , l’éther Ă  32 ; on conçoit donc que ces substances ne distilleroiem pas, ou plutĂŽt qn’elles s’échapperoient en vapeurs aĂ©riformes, si la chaleur du rĂ©frigĂšrent n’étoit pas entretenue au-dessous de ces degrĂ©s respectifs. Dans la distillation des liqueurs spiritueuses & Ă©n gĂ©nĂ©ral des liqueurs tres-expansives, le rĂ©frigĂšrent ne suffit pas pour condenser toutes les vapeurs qui s’élĂšvent de la cucurbite alors ait lieu de recevoir directement la liqueur du bec T U de l’alapabie dans un rĂ©cipient, on inter-» tu RĂ©frigĂšrent et du Serpentin. 447 pose entre deux un serpentin. On donne ce nom Ă  un instrument reprĂ©sente fig. 18. 11 consiste en nn tuyau tournĂ© en spirale, & qui fait un grand nombre de rĂ©volutions dans un seau de cuivre Ă©tamĂ© BCDE. On entretient toujours de l’eau dans ce seau, Sc on la renouvelle quand elle s’ëchaufle. Cet instrument est en usage dans tous les atteliers de fabrication d’eau-dĂ©viĂ© ; on n’y emploie pas mĂȘme de chapiteau proprement dit ni de rĂ©frigĂšrent, & toute la condensation s’opĂšfe dans le serpentin. CeluĂŻ reprĂ©sentĂ© dans la figure 18 , a un tuyau double dont l'un est spĂ©cialement destinĂ© Ă  la distillation des matiĂšres odorantes. Quelquefois, mĂȘme dans la distillation simple, on est obligĂ© d’ajotiterune allonge entre la cornu* Sc le rĂ©cipient, comme on le voit fig. n. Cette disposition peut avoir deux objets ; ou de sĂ©parer sun de l’aĂștre des produits de diffĂ©rens degrĂ©s de volatilisĂ©, ou d’cloigner le rĂ©cipient du four* neau, asin que la matiĂšre qui doit y ĂȘtre contenue Ă©prouve moins de chaleur. Mais ces appareils Sc plusieurs autres plus compliquĂ©s qui ont Ă©tĂ© imaginĂ©s par les anciens, font bien Ă©loignĂ©s de rĂ©pondre aux vues de la Chimie moderne on en jugera par les dĂ©tails dans lesquels j’entrerai Ă  I’artide de la distillation composĂ©e. 448 DĂȘ LA SlsBLiMA’riÒfn §. V I. De la SublĂŹmĂ iiĂłn, On donne le nom de sublimation Ă  la dis-» filiation des matiĂšres qui se condensent dan» tin Ă©tat concret ainsi on dit la sublimation du soufre , la sublimation du sel ammoniac ou mu- riate ammoniacal, &c. Ces opĂ©rations n’exi- gent pas d’appareils particuliers ; cependant on a coutume d’cmpĂŹoyer pour la sublimation du soufre, ce qu’on nomme des aludeis. Ce font des vaisseaux de terre on de sayance qui s’a- les uns avec les autres, & qui fe placent fur une cucurbite qui contient le soufre. Undes meilleurs appareils fublimatoires pour Ă­es matiĂšres qui ne font point trĂšs-volatiles, eĂ­l une fiole Ă  mĂ©decine qu’on enfonce aux deux tiers dans un bain de fable ; mais alors on perd une partie du produit. Toutes les fois qu’on veut les conserver tous, i! faut se rapprocher des appareils pneumato - chimiques , dont je vais donner la description clans le Chapitre suivant. CHAPITRE Dp ÂŁA Distiliation COMPOSÉE, q&p CHAPITRE VI. Des DijĂŹillatiorĂŹs pneumdto - chimiques , des Dissolutions mĂ©calliques , & de quelques autres 'opĂ©rations qui exigent des Appareils trĂšs~ 'compliquĂ©s . §. PREMIER. Des Dijlillations composĂ©es > & des DijhllationĂŹ pneumato-chimiqucs. J E n’ai prĂ©sentĂ© dans ĂŹe tz. p da Chapitre prĂ©cĂ©dent, la distillation, que coinme une opĂ©ration simple, dont l’objet est de sĂ©parer i’une de PĂąture deux substances de volatiĂźitĂ© distĂ©- ĂŹ'ente mais le plus souvent la distillation fait plus ; elle opĂšre une vĂ©ritable dĂ©composition du corps qui y est soumis elle fort alors de la classe des opĂ©rations simples, & elle rentrĂ© dans Tordre de celles qtsion peut regarder comme des plus compliquĂ©es de la chimie. II est fans doute de l'estence dĂ© toute distillation, que la substance que l’on distille soit rĂ©duite Ă  l’état de gaz dans la cucurbite par fa combinaison avec le calorique ; mais dans la distilla— F f HfO Des Ap. de Hales, Rouelle, WoulĂše. tion simple ce mĂȘme calorique se dĂ©pose dans le rĂ©frigĂšrent ou dans le serpentin, & la mĂȘme substance reprend son Ă©tat de liquiditĂ©. II n’en est pas ainsi dans la distillation composĂ©e; il y a dans cette opĂ©ration dĂ©composition absolue de la substance soumise Ă  la distillation une portion telle que le charbon demeure fixe dans la cornue, tout le reste se rĂ©duit en gaz d’un grand nombre d’espĂšces. Les uns font susceptibles de se condenser par le refroidissement , & de reparoĂźtre sous forme concrĂšte & liquide ; les autres demeurent constamment dans l’état aĂ©rifontĂŹe ; ceux-ci font absorbables par l’eau , ceux-lĂ  le font par les alkalis ; quelques-uns ne font absorbables par aucune substance. Un appareil distillatoire ordinaire, & tel que ceux que j’ai dĂ©crits dans le chapitre prĂ©cĂ©dent, ne suffiroit pas pour retenir & pour sĂ©parer des produits avrĂ­si variĂ©s on est donc obligĂ© d'avoir recours Ă  des moyens beaucoup plus compliquĂ©s. Je pourrois placer ici un historique des tentatives qui ont Ă©tĂ© successivement faites pour retenir les produits aĂ©riformes qui se dĂ©gagent des distillations ; ce seroit une occasion de citer Hales, Rouelle, Woulfe & plusieurs autres chimistes cĂ©lĂšbres ; mais comme je me fuis fait une loi d’ĂȘrre aussi concis qu’il se- DĂ© la Distillation composĂ©e, 4pi roit possible, j’ai pensĂ© qu’ii valoir mieux dc> crire tout d’un coup l’appareil le plus parfait, plutĂŽt que de fatiguer le lecteur par le dĂ©tail de tentatives infructueuses faites dans un tems oĂč l’on n’avoit encore que des idĂ©es trĂšs-in - parfaites fur la nature des gaz en gĂ©nĂ©ral. L’aj- pareil dont je vais donner la description est destinĂ© Ă  la plus compliquĂ©e de tontes les distillations on pourra le simpliste! enĂ­uite suivant la nature des opĂ©rations. A , planche 1F , figure i , reprĂ©sente une cornue de verre tubulĂ©e en H , dont le col B s’ajuste avec un ballon G C Ă  d eux pointes. A la tubulure supĂ©rieure D de ce ballon s’ajuste un tube de verre DE f g qui vient plonger par son extrĂ©mitĂ© g dans la liqueur contenue dans la bouteille L. A la fuite de la bouteille L qui est tubulĂ©e en xxx font trois autres bouteilles L', L", L'", qui ont de mĂȘme trois tubulures ou gouleaux x, x\ x; x", x", x' 1 ; x'", x' !> , x'". Chaque bouteille est liĂ©e par un tube de verre x y x'y'fi, xy"fi' ; en tin Ă  la derniĂšre tubulure de la bouteille Lest adaptĂ© un tube x"'R M qui aboutit fous une cloche de verre, laquelle est placĂ©e fur la tablette de l’appareil pneumato- chimique. CommunĂ©ment on met dans la premiĂšre bouteille un poids bien connu d’çau distillĂ©e, 8c dans les trois autres de la potasse F f ij H52 DĂš la DlSTILLAflON COMPOSÉE» caustique Ă©tendue d’eau la tarre dĂ© ces bouteilles & le poids de la liqueur alkaline qu’elles contiennent doivent ĂȘtre dĂ©terminĂ©s avec un trĂšs-grand foin. Tout Ă©tant ainsi disposĂ©, on lute toutes les -jointures , savoir celle B de la cornue au ballon, Sc celle D de la tubulure supĂ©rieure du ballon avec du lut gras recouvert de toile imbibĂ©e de chaux & de blanc d’Ɠuf, ‱& toutes les autres avec un lut de tĂ©rĂ©benthine cuite & de cire fondues ensemble. On volt d’aprĂšs ces dispositions que lorfqu’on a mis le feu fous la cornue A, & que la substance qu’elle contient a commencĂ© Ă  se dĂ©composer-, les produits les moins volatils doivent se condenser 8c se sublimer dans le col mĂȘme de la cornue, & que c’est principalement-lĂ  que -doivent se rastembler les substances concrĂštes que les matiĂšres plus volatiles telles que les huiles lĂ©gĂšres , Pammoniaque & beaucoup d’au- tres substances, doivent fe condenser dans le marras GC; que les gaz , au contraire, qui ne peuvent ĂȘtre condensĂ©s par le froid, doivent bouillonner Ă  travers les liqueurs contenues dans les bouteilles LL/L/'L/"; que tout ce qui est abĂ­brbable par Peau doit relier dans la bouteille L ; que tout ce qui est susceptible d’ĂȘtre absorbĂ© par l’alkaii doit rester dans les bouteilles , L' L" \J", enfin que les gaz qui ne font De la Distillation composĂ©e. 433 sbsorbables ni par Peau. , ni par les alkalis doivent s’échapper par le tube- R M, Ă  la sortie duquel ils peuvent ĂȘtre reçus dans des cloches de verre. Enfin ce qu’on appelok autrefois le caput mortuum , le charbon & la terre'comme absolument fixes, doivent rester dans la cornue». On a toujours dans cette maniĂšre d’opĂ©rer une preuve matĂ©rielle de du rĂ©sultat; car le poids des. matiĂšres en total doit ĂȘtre le mĂȘme avant & aprĂšs PopĂ©ration6 donc on a opĂ©rĂ© par exemple fur 8 onces de gomme arabique ou. d’amidon, le poids du rĂ©sidu charbonneux qui restera dans la cornue A aprĂšs, l’opĂ©ration, plus celui des produits rassemblĂ©s dans son col & dans le matras G C , plus celui du gaz rassemblĂ© dans la cloche M , plus enfin Paugmentation de poids acquise par les bouteilles L,L',L",L"'; tous ces poids, dis-je, rĂ©unis doivent former, un total de 8 onces. S’il y a plus ou moins, il y a erreur, & il faut recommencer PexpĂ©rience jusqu’à ce qu’on ait un rĂ©sultat dont on soit satisfait, & qui diffĂšre Ă  peine de 6 ou 8 grains par livre de matiĂšre mise en expĂ©rience. J’ai rencontrĂ© long-tems dans ce genre d’ex- pĂ©riences des difficultĂ©s presqu’insurraontables.», & qui meuroient obligĂ© d’y renoncer, fi je ne fusse parvenu enfin Ă - les lever par un moyen. F f iij. 4yp DĂš la Distillation composĂ©e, trĂšs-simple, & dĂČnt. M, HassenĂ­ratz m’a Fourni AidĂ©e. Le moindre ralentissement dans ie degrĂ© de feu du fourneau, & beaucoup d’autres circonstances insĂ©parables de ce genre d’expĂ©rien- çes occasionnent souvent des rĂ©absorptions de gAa l’eau de la cuye rentre rapidement dans 'la bouteille Lpar le tube M la mĂȘme. chose arrive d’une bouteille Ă  l’autre, & souvent la liqueur remonte jusques dans le ballon C. On prĂ©vient ces accidens en employant des, ^bouteilles Ă  trois tubulures, & en adaptant Ă  Aune d’elles un tube capillaire S t , si', st", s' !l i ", dont le bout doit plonger dans la liqueur des, bouteilles. S’iĂ­ y a; absorption soit dans la cornue, soit dans quelques-unes des bouteilles , il rentre par ces tubes de Pair extĂ©rieur qui remplace le vuide qui s’esl formĂ©, & on en est -quitte pour avoitr un petit mĂ©lange d’air commun dans les produits; mais au moins l’expĂ©- rience n’est pas entiĂšrement manquĂ©e. Ces tubes peuvent bien admettre de l’air extĂ©rieur, mais ils rie peuvent en laisser Ă©chapper, parçe qu’ils font toujours bouchĂ©s dans leur partie infĂ©rieure 11' t" t'"- par le fluide des bouteilles. On conçoit que pendant le cours de l’expĂ©- lieuce, la liqueur des bouteilles doit remonter dans chacun de cĂšs tubes Ă  une hauteur relative Ă  la pression qu’cprouve l’air ou le De ta Distillation composĂ©e. gaz contenu dans la bouteille; or cette pression est dĂ©terminĂ©e par la hauteur & par le poids de la colonne de liquide contenu dans toutes les bouteilles subsĂ©quentes. En supposant donc qu’il y ait trois pouces de liqueur dans chaque bouteille, que la hauteur de l’eau de la cuve soit Ă©galement de trois pouces au-deĂ­Ă­us de l'orifice du tuyau R M» enfin que la pesanteur spĂ©cifique des liqueurs contenues dans les bouteilles ne diffĂ©rĂ© pas sensiblement de celle- de seau ; l’air de la bouteille L sera comprimĂ© par un poids Ă©gal Ă  celui d’une colonne d'eau de 12 pouces. L’eau s’élevera donc de 12 pouces dans le tube S t , d’oĂč il rĂ©sulte qu'il faut donner Ă  ce tube plus de 12 pouces de longueur au-destus du niveau du liquide Ă  b. Le tube s't' doit par la mĂȘme raison avoir plus de p pouces, le tube A* plus de six, 6c le tube s"c m plus de trois. On doit au surplus donner Ă  ces tubes plus que moins, de longueur Ă  cause des oscillations qui ont- souvent lieu. On est obligĂ© dans quelques cas d’imroduire un semblable tube entre la cornue & le ballon ; mais. comme ce tube ne plonge point dans l’eau » comme il nue st point; bouchĂ© par un liquide, au moins jusqu’à ce qu’il en ait passĂ© par le progrĂšs de la distillation , il faut en boucher Couverture supĂ©rieure avec un peu de lut, Sc. FÂŁiv 4 ' E L DÉCOMPOSITION DE l’Eau. qĂłs ?. I V. Appareil particulier pour la dĂ©compofitĂŻoti de Veau. J’ai dĂ©jĂ  exposĂ©, dans la premiĂšre Partie dĂ© cet Ouvrage, Chapitre VIII, page 87, les expĂ©riences relatives Ă  la dĂ©composition de Peau; j’éviterai donc des rĂ©pĂ©titions inutiles , & je me bornerai Ă  des observations trĂšs-fommaires. Les matiĂšres qui ont la propriĂ©tĂ© de dĂ©composer Peau , sont principalement le fer 8c ĂŹe charbon; mais il faut pour cela qti’ils soient portĂ©s Ă  une chaleur rouge fans cette condition l’eau fe rĂ©duit simplement en vapeurs , & elle fe condensĂ© ensuite par le refroidissement, sans avoir Ă©prouvĂ© la moindre altĂ©ration Ă  sine chaleur rouge au contraire , le fer & le charbon enlĂšvent l’oxy- gĂšne Ă  {'hydrogĂšne; dans le premier cas il siĂš forme de l’oxide noir de fer , & {'hydrogĂšne fe dĂ©gage libre 8c pur fous la forme de gaz ; dans le second il se forme du gaz acide carbonique qui se dĂ©gage mĂȘlĂ© avec le gaz hydrogĂšne , & ce dernier est communĂ©ment carbonisĂ©. On se sert avec avantage, pour dĂ©composer l’eau par le fer, d’uu canon de fusil dont 011 ĂŽte la culasse. Oh trouve aisĂ©ment de ces sortes 466 De la dĂ©composition de l’Ead. de cations chez les marchands de fcrailĂźe. On doit choilir les plus longs & les plus forts loisqu’ils ont trop courts & qu’on craint que les luts ne s’échaussent trop, on y fait souder en soudure forte un bout de tuyau de cuivre. On place ce tuyau de fer dans un fourneau allongĂ© CDEF, planche f^Il,fig. ij , en lui donnant une inclinaison de quelques degrĂ©s de E en F cette inclinaison doit ĂȘtre un peu plus grande qu’elle n’eĂ­t prĂ©sentĂ©e dans la fig. n. On adapte Ă  la partie supĂ©rieure E de ce tuyau, une cornue de verre qui contient de l’eau 8c qui est placĂ©e sur un fourneau VVXX. On le lu te par son extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure F avec un serpentin SS', qui s’adapte lui-mĂ©me avec un flacon tubulĂ© H, oĂč se rassemble l’eau qui a Ă©chappĂ© Ă  la dĂ©composition. Enfin le gaz qui se dĂ©gage est portĂ© Ă  la cuve oĂč il est reçu sous des cloches par le tube KK adaptĂ© Ă  la tubu* Jure K d u flacon H. Au lieu de la cornue A, on peut employer un entonnoir fermĂ© d’un robinet par le bas, & par lequel on laisse couler l’eau goutte Ă  goutte. Si-tĂŽt que cette eau est parvenue Ă  la partie oĂč le tube est Ă©chauffĂ©, elle se vaporise , 8c l’expĂ©rience a lieu de la mĂȘme maniĂšre que si elle Ă©toit fournie en vapeurs par le moyen de la cornue A. Dans l’expĂ©rience que nous avons faite , De la dĂ©composition de l’Ea'ct. 467 M. Meusnier & moi, en prĂ©sence des Com- tnissaires de l’AcadĂ©mie , nous n’avions rien nĂ©gligĂ© pour obtenir la plus grande prĂ©cision possible dans les rĂ©sultats ; nous avions mĂȘme portĂ© le scrupule jusqu’à faire le vnide dans les vaisseaux avĂąnt de commencer l’expĂ©rience , asin que le gaz hydrogĂšne que nous obtiendrions fĂ»t exempt de mĂ©lange de gaz azote; Nous rendrons compte Ă  l’AcadĂ©mie , dans un trĂšs-grand dĂ©tail, des rĂ©sultats que noiis avons obtenus. Dans un grand nombre de recherches oiĂŻ est obligĂ© de substituer an canon de fusil des tubes de verre , de porcelaine ou de cuivre. Mais les premiers ont l’iriconvĂ©nient d’ĂȘtre faciles Ă  fondre pour peu que InexpĂ©rience nĂ© soit pas bien mĂ©nagĂ©e, le tube s’applatit & fĂ© dĂ©forme. Les tubes de porcelaine font la plupart percĂ©s d’une infinitĂ© de petits trous imperceptibles par lesquels le gaz s’échappe , surtout s’il est comprimĂ© par une colonne d’eaĂș. C’est ce qui rn’a dĂ©terminĂ© Ă  me procurer un tubĂ© de cuivre rouge, que M. de la L riche ĂĄ bien voulu faire couler plein & faire forer fous ses yeux Ă  Strasbourg. Ce tube est trĂšs-commode pour opĂ©rer la dĂ©composition de l’al* kool on fait en essec qu’exposĂ© Ă  une chaleur rouge, il se rĂ©sout en carbone, en gaz acide Gg >j 468 Des L u T ĂĄ. carbonique & en gaz hydrogĂšne. Ce mĂȘme tube peut Ă©galement servir Ă  la dĂ©composition de seau par le carbone, 6c Ă  un grand nombre d’expĂ©riences. §. V. De la prĂ©paration & de V emploi des Lut S. Si dans un teins oĂč l’on perdoit une grande partie des produits de la distillation, oĂč l’on ne tenoit aucun compte de tout ce qui se sĂ©parait sous forme de gaz, en un mot oĂč l’on ne faisoit aucune expĂ©rience exacte & rigoureuse , on sentoit dĂ©jĂ  la nĂ©cessitĂ© de bien luter les jointures des appareils distillatoires ; combien cette opĂ©ration manuelle & mĂ©canique n’est-elle pas devenue plus importante, depuis qu’on ne se permet plus de rien perdre dans les distillations & dans les dissolutions, depuis qu’on exige qu’un grand nombre de vaisseaux rĂ©unis ensemble se comportent comme s’ils n’étoient que d’une feule piĂšce , & comme s’ils Ă©toient hermĂ©tiquement fermĂ©s ; enfin depuis qu’on n’est plus satisfait des expĂ©riences, qu’au- tant que la somme du poids des produits obtenus est Ă©gale Ă  celui des matĂ©riaux mis en expĂ©rience. La premiĂšre condition qu’on exige de tout Des Luts rĂ©sineux. q6§ lut destinĂ© Ă  fermer les jointures des vaisseaux , est d’ĂȘtre aussi impermĂ©able que le verre luĂŹ- mĂȘme , de maniĂšre qu’aueune matiĂšre , si subtile qirelle soit, Ă  l’exception d u calorique , ne puisse le pĂ©nĂ©trer. Une livre de cire fondue avec une once & demie ou deux onces de tĂ©rĂ©benthine , remplissent trĂšs-bien ce premier objet; il en rĂ©sulte un lut facile Ă  manier, qui s’attache fortement au verre & qui ne se laisse pas facilement pĂ©nĂ©trer on peut lui donner plus de consistance & le rendre plus ou moins dur, plus ou moins sec , plus ou moins souple , en y ajoutant diffĂ©rentes rĂ©sines. Cette classe de luts a l’avancage de pouvoir se ramollir par la chaleur, ce qui les rend commodes pour fermer promptement les jointures des vaisseaux mais , quelque parfaits qu’iĂŹs soient pour contenir les gaz & les vapeurs , il s’en faut bien qu’ils puissent ĂȘtre d’un usage gĂ©- itĂ©rai. Dans presque tomes les opĂ©rations chimiques, les luts sont exposĂ©s Ă  une chaleur considĂ©rable & souvent supĂ©rieure au degrĂ© de l’eau bouillante or Ă  ce degrĂ© les rĂ©sines se ramollissent, elles deviennent presque liquides, & les vapeurs expansives contenues dans les. vaisseaux se font bientĂŽt jour & bouillonnent Ă  travers. On a donc Ă©tĂ© obligĂ© d’ayoir recours Ă  des O 8 ss. 47Q D u Lut gras. matiĂšres plus propres Ă  rĂ©sister Ă  la chaleur, & voici le lut auquel les Chimistes se sont arrĂȘtĂ©s aprĂšs beaucoup de tentatives ; non pas qu’íl p’aĂŹt quelques inconyĂ©niens, comme je le dirai bientĂŽt, mais parce qu’à tout prendre c’eĂ­t encore celui qui rĂ©unit le plus d’avantages. Je vais donner quelques dĂ©tails fur fa prĂ©paration A sur-tout sur son emploi une longue expĂ©rience en ce genre m’a mis en Ă©tat d’applanir aux autres un grand nombre de difficultĂ©s. L’efpĂšce de lut dont je parle dans ce mo- t,nent, est connue des Chimistes fous le nom de. lut gras. Pour le prĂ©parer on prend de l’argile non cuite, pure & trĂČs-scche ; Ăłn la rĂ©duit en poudre fine , & on la passe au tamis de foie. On la met ensuite dans un mortier de fonte, & on la bat pendant plusieurs heures Ă  coups, yedoublĂ©s avec un lourd pilon de fer , en f arrosant peu Ă  peu avec de l’imile de. lin cuite , ç’est-Ă -dire , avec de l’huile de lin qu’on a oxygĂ©nĂ©e & rendue siccative, par l’addition d’un, peu de litharge. Ce lut est encore meilleur & plus tenace , il s’attache mieux au verre quand, au lieu d’huile grasse ordinaire, on emploie d u vernis gras au fuccin. Ce vernis n’est autre chose qu’une dissolution de fuccin ou ambre jaune dans de l’huile de lin ; mais cette dissolution n’a lieu qu’autant que le fuccin a Ă©tĂ© prĂ©alablement D u Lut gras. 471 fondu seul il perd dans cette opĂ©ration prĂ©alable un peu d’acide succinique & un peu d’huile. Le lut fait avec le vernis gras est, comme je l’ai dit, un peu prĂ©fĂ©rable Ă  celui fait avec de l’huile de lin seul; mais il est beaucoup plus cher , & l’excĂ©dent de qualitĂ© qu’on acquiert n’eĂ­t pas en proportion de l’excĂ©dent du prix t austĂŹ est-il rarement employĂ©. Le lut gras rĂ©lĂŹste trĂšs-bien Ă  un degrĂ© de chaleur mĂȘme assez violent il est impermĂ©able aux acides & aux liqueurs spiritueuses; il prend bien fur les mĂ©taux, fur le grĂšs, fur la porcelaine & fur le verre, mais pourvu qu’ils a yen t Ă©tĂ© prĂ©alablement bien fĂ©chĂ©s. Si par malheur dans le cours d’une opĂ©ration la liqueur en distillation s’est fait jour & qu’il ait pĂ©nĂ©trĂ© quelque peu d’humiditĂ©, soit entre le verre & le lut, soit entre diffĂ©rentes couches mĂȘme du lut , il est d’une extrĂȘme difficultĂ©- de reboucher les ouvertures qui se sont formĂ©es ; Sc c’est un des principaux ineonvĂ©niens, peut-ĂȘtre le seul, que prĂ©sente l’usage du lut gras. La chaleur ramollit ce lut, & mĂȘme au point de le faire couler ; il a besoin en consĂ©quence . d’ĂȘtre contenu. Le meilleur moyen est de le recouvrir avec des bandes de vessie , qu’on mouille & qu’on tortille tout autour. On fait Ggiv 473 Du Lut de Chaux ensuite une ligature avec de gros fil au-dessus. & au-dessous du lut, puis on passe par-dessus- le lut mĂȘme & par consĂ©quent par-destiis la, veille qui le recouvre , un grand nombre de. tours de fil un lut arrangĂ© avec ces prĂ©cautions , est Ă  l’abri de tout accident. TrĂšs-souvent la figure des jointures des vaisseaux ne permet pas d’y faire une ligature , Sc c-est ce qui arrive au col des bouteilles Ă  trois gouleaux il faut d’ailleurs beaucoup d’adresse pour ferrer, suffisamment le fil sans Ă©branlçr l’appareil, & dans les expĂ©riences oĂč les kits font trĂšs- multipliĂ©s, on en dĂ©rangerait souvent plusieurs pour en arranger un seul. Alors on substitue Ă  la vessie & Ă  la ligature. des bandes de toile imbibĂ©es de blanc d’ceuf dans lequel on a dĂ©layĂ© de la chaux. On applique fur le lut gras les bandes de toile encore humides ; en peu de tems elles Ă­e sĂšchent Sc RequiĂšrent une assez grande duretĂ©. On peut appliquer ces mĂȘmes bandes fur les hits de cire & dc rĂ©sine. De la colle forte dĂ©layĂ©e dans de. ’eau , peut supplĂ©er au blanc d’oeuf. La premiĂšre attention qu’on doit avoir avant d’appliquer un lut quelconque sur les jointures des vaisseaux, est de les alßÚoir & de les assujĂ©tir solidement, de. maniĂšre qu’ils ne puissent fe prĂȘter Ă  aucun mouvement. Si c’csl le col st de Blanc d’ u f, ^75 d ! une cornue qu’on veut luter Ă  celui d’un rĂ©cipient , il faut qu’il y entre Ă  peu prĂšs juste ; s’il y a un peu de jeu, il faut assujĂ©tir les deux vaisseaux en introduisant entre leurs cols de petits morceaux, fort courts d’aluinettes ou de bouchon. Si la disproportion des deux cols est trop grande, on choisit un bouchon qui entre juste dans le col du marras ou rĂ©cipient ; on fait au milieu de ce bouchon un trou rond de la grosseur nĂ©cessaire pour recçvoir le col de la cornue. La mĂȘme prĂ©caution est nĂ©cessaire Ă  l’égard 1 des tubes recourbĂ©s , qui doivent ĂȘtre lutĂ©s Ă  des gouleaux de bouteme , comme dans la planche IV, fig. 1. On commence par choisir un bouchon qui entre juste dans le gouleau ; puis on le perce d’un trou avec une lime d’une efpcce nommĂ©e queue de rat. Voye^ une de ces limes reprĂ©sentĂ©e plane. I, fig. 16. Quand un mĂȘme gouleau est destinĂ© Ă  recevoir deux tubes, ce qui arrive trĂšs - souvent, fur-tout Ă  dĂ©faut de bouteilles Ă  deux §c Ă  trois gouleaux, on perce le bouchon de deux & de trois trous, pour qu’il puisse recevoir deux ou trois tubes. On voit un de ces bouchons reprĂ©sentĂ© pi. IV, fig- § - Ce n’est que lorsque l’appareil est ainsi solidement assujetti & de maniĂšre Ă  ce qu’aucune 474 De Remploi des Luts, partie n’en puisie jouer, qu’on doit commencer Ă  inter. On ramollit d’abord Ă  cet effet le lut, en le pĂ©trissant,- quelquefois mĂȘme, fur-tout en hiver, on eĂ­ĂŹ obligĂ© de le faire lĂ©gĂšrement chauffer on le roule ensuite entre les doigts, pour le rĂ©duire en petits cylindres qu’on applique fur les vases qu’cn veutluter, en ayant, foin de les appuyer & de les applatir fur le verre, afĂŹn qu’ils y contractent de l’adhĂ©rence. A un premier petit cylindre on en ajoute un second , qu’on applatit Ă©galement , mais de maniĂšre que son bord empiĂšte fur le prĂ©cĂ©dent, & ainsi de fuite. Quelque simple que soit cette opĂ©ration, il n’efl pas donnĂ© Ă  tout le monde de la bien faire , & il n’est pas rare de voir les personnes peu an fait, recommencer un grand nombre de fois des luts fans succĂšs, tandis que d’autres y rĂ©ussifient avec certitude & dĂšs la. premiĂšre sois. Le lut fait, on le recouvre, comme je l’ai dit, avec de la vessie bien ficelĂ©e & bien ferrĂ©e,. ou avec des bandes de toile imbibĂ©es de blanc d’ocuf & de chaux. Je rĂ©pĂ©terai encore qu’i! faut bien prendre garde, en faisant un lut & sur - tout en le ficelant, d’é- branler tous les autres ; autrement on dĂ©truiroit son propre ouvrage, & on ne parviendroit jamais Ă  clore les vaisseaux. On ne doit jamais commencer une expĂ©-> De l’emploi des Luts. 475” rĂŹence , sans avoir essayĂ© prĂ©alablement les luts. II suffit pour cela, ou de chausser trĂšs-lĂ©gĂšrement la cornue A , plane. IF, fig. 1 , ou de foufrlcr de l’air par quelques - uns des tubes s s's" s "’4 le changement de pression qui en jĂ©suite, doit changer le niveau de la liqueur dans tous les tubes ; niais fi l’appareil perd air de quelque part, la liqueur se remet bientĂŽt Ă  son niveau ; elle relie au contraire constamment , soit au dessus, soit au-dessous , si {appareil est bien fermĂ©. On ne doit pas oublier que c’est de la maniĂšre de Inter, de la patience, de FexaĂ©litude qu’on y apporte , que dĂ©pendent tous les succĂšs de la Chimie moderne il n’est donc point d’opĂ©ration qui demande foins & d’attention. Ce seroit un grand service Ă  rendre aux Chimistes & sur-tout aux Chimistes pneumatiques , que de les mettre en Ă©tat de se passer de luts, ou du moins d’en diminuer considĂ©rablement le nombre. J'avois d’abord pensĂ© Ă  faire construire des appareils dont toutes les parties fussent bouchĂ©es Ă  frottement, comme les flacons bouchĂ©s en cristal ; mais l’exĂ©cution m’a prĂ©sentĂ© d’assez grandes difficultĂ©s. II m’a paru prĂ©fĂ©rable de supplĂ©er aux luts par le moyen de colonnes de mercure , de quelques lignes 47- vons, toutes les oxygĂ©nations possibles ont eu lieu. II ne peut donc y avoir de nouvelles com* bussions ou oxygĂ©nations, qu’autant qu’on fort de cet Ă©tat d’équilibre & qu’on transporte les substances combustibles dans tine tempĂ©rature plus Ă©levĂ©e. Eclaircissons par un exemple ce que cet Ă©noncĂ© peut prĂ©senter d’abstrait. Supposons que la tempĂ©rature habituelle de la terre changeĂąt-d’une trĂšs-petite quantitĂ©, & qu’elle devĂźnt feulement Ă©gale Ă  celle de l’eau bouillante il est Ă©vident que le phosphore Ă©tant combustible beaucoup au-dessous de ce degrĂ©, cette substance n’existeroit plus dans la nature dans son Ă©tat de puretĂ© & de simplicitĂ© , elle se prĂ©senteroit toujours dans l’état d’acide, c’est- Ă -dire oxygĂ©nĂ©e, & son radical seroit au nombre des substances inconnues. II en seroit successivement de mĂȘme de tous les corps com* bussibies, si la tempĂ©rature de la terre deve- 480 Conditions nĂ©cessaires noit de plus en plus Ă©levĂ©e ; & on arrivcroit fensin Ă  un point oĂč toutes les combultions possibles seroient Ă©puisĂ©es , oĂč il ne pourroit plus exister de corps combustibles, oĂč tous seroient oxygĂ©nĂ©s & par .consĂ©quent incombustibles. Revenons donc Ă  dire qu’il ne peut y avoir pour nous de corps combustibles, que ceux qui font incombustibles au degrĂ© de tempĂ©rature dans lequel nous vivons ; ou ce qui veut dire la mĂȘme chose en d’autres termes , qu’il est de l’essence de tout corps combustible de ne post- voir jouir de la propriĂ©tĂ© combustible , qu’au- tant qu’on rĂ©chauffe & qu’on le transporte au degrĂ© de chaleur oĂč s’opcre fĂĄ combustion; Ce degrĂ© une fois atteint la combustion commence* & le calorique qui se dĂ©gage par l’efiĂȘt de la dĂ©composition du gaz oxygĂšne , entretient le degrĂ© de tempĂ©rature nĂ©cessaire pour la continuer. Lorsqu’il en est autrement j c’esl-Ă - dire, lorsque le calorique fourni par la dĂ©composition du gaz oxygĂšne n’est pas suffisant pour que le degrĂ© de chaleur nĂ©cessaire Ă  la combustion se continue, elle cesse c’est ce qu’on exprime lorsqu’on dit que le corps brĂ»le mal * qu’il est difficilement combustible. Quoique la combustion ait quelque chose dĂ© commun avec la distillation, sur-tout avec la distillation composĂ©e, elle en diffĂšre cependant en Ă©n nn point essentiel. II y a bien dans la distil- lation sĂ©paration d’une partie dĂšs principes du corps que l’on y soumet , & combinaison de ces mĂȘmes principes dans u n autre ordre; dĂ©terminĂ© par les affinitĂ©s qui ont lieu Ă  la tempĂ©rature Ă  laquelle s’est opĂ©rĂ©e la distillation ; mais il y a plus dans la combustion , il y a addition d’un nouveau principe , l’oxygĂšne , & dissipation d’un autre principe , le calorique. L’est cette nĂ©cessitĂ© d’employer I’oxygĂšne dans l’état de gaz & d’en dĂ©terminer rigoureusement les quantitĂ©s, qui rend si embarrassantes les expĂ©riences relatives Ă  la combustion. Une autre difficultĂ© insĂ©parable de ces opĂ©rations , tient Ă  ce que les produits qu’ùlles fournissent se dĂ©gagent presque toujours dans TĂ©tĂąt dĂ© gaz si donc il est difficile dĂ© retenir & de rassembler les produits de la distillation, il l’est bien davantage de recueillir ceux de la combustion; auffi auctirĂŹ des anciens Chimistes n’en a-t-il en la prĂ©tention , & ce genre d’expĂ©riençÚ appartient-il absolument Ă  la Chimie-moderne; AprĂšs avoir rappelĂ© d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale ĂŹe but qu’on doit se proposer dans les dissĂ©- rentes expĂ©riences relatives Ă  la combustion', jĂ© passe Ă  la description des diffĂ©rens appareils quĂ« j'ai imaginĂ©s dans cette vue. Je n’adĂłpterai dans les articles qui composeront ce Chapitre, au- Hh 482 Combustion vu Phosphore cune division relative Ă  la nature des combustibles ; je les dallerai relativement Ă  la nature des apparais qui conviennent Ă  leur combustion. §- I. De la Combujlion du Phosphore & da Charbon. J’ai dĂ©jĂ  dĂ©crit, page 77 de cet Ouvrage , les appareils que j’ai employĂ©s pour la combustion du charbon & du phosphore. Cependant , comme j'a vois alors plutĂŽt en vue de donner une idĂ©e du rĂ©sultat de ces combustions , que d’enfeigner le dĂ©tail des procĂ©dĂ©s nĂ©cessaires pour les obtenir, je ne me fuis peut- ĂȘtre pas assez Ă©tendu fur la manipulation relative Ă  ce genre d’expĂ©riences. On commence , pour opĂ©rer la combustion du phosphore qu du charbon, par remplir de gaz oxygĂšne dans FappareĂ­l pneumato-chimique Ă  Peau, pi. P">fig* J, une cloche de six pintes su moins de capacitĂ©. Lorí’qu’elle est pleine Ă  rase & que le gaz commence Ă  dĂ©gorger par- dessous, on transporte cette cloche A sur l’ap- pareil au mercure , planche IV , fig. 3, Ă  l’aide d’un vaisseau de verre ou de fayance trĂšs-plat, qu’on ptjsse pĂ rrdessous. Cette opĂ©ration faite, on sĂšche bien avec du papier gris la surface ds et cti Charbon. 4^ mercure, tant dans ^intĂ©rieur qu’à l’extĂ©rieur de la cloche. Cette opĂ©ration demande quelques prĂ©cautions si on n’avoit pas l’attĂ©mion de plonger le papier gris pendant quelque tems entiĂšrement fous le mercure avant de Pintroduire fous la cloche, ĂČn y feroit passer de Pair commun qui s’attĂĄche avec beaucoup de tĂ©nacitĂ© au papier. Orra d’un autre cĂŽtĂ© une petite capsule D -, de fer ou de porcelaine plate & Ă©vafcĂȘ, sur laquelle on place le corps qu’on veut brĂ»ler, aprĂšs en avoir trĂšs - exactement dĂ©terminĂ© lĂ© poids Ă  Ja balance d’esiaĂ­ ; ĂČn recouvre ensuite cette capsule d’une autre un peu plus grande P, qui fait cĂ  son Ă©gard Poffice de la cloche du plongeur, & on fait palier le tout Ă  travers le mercure aprĂšs quoi on retire Ă  travers le mercure la capsule P qui ne servoit en quĂȘlque façon que de couvercle. On peut Ă©viter l’embarras & la difficultĂ© de faire passer les matiĂšres Ăą travers le mercure, en soulevant un des cĂŽtĂ©s de la cloche pendant un instant prefqu'iindivisible i tal gL , Ă  l’extrĂ©mitĂ© duquel Ă©toit adaptĂ©e une petite boule L de cuivre-, asin qu’on pĂ»t tirer une Ă©tincelle Ă©lectrique de L en d!, & allumer ainsi le gaz hydrogĂšne amenĂ© par le tuyau dDd*. Pour que les deux gaz arrivassent aussi secs qu’il Ă©toit possible , on avoir rempli deux tubes M M , N N, d’un pouce & demi de diamĂštre environ, & d’un pied de longueur , avec de la potasse concrĂšte bien dĂ©pouillĂ©e d’acide carbonique & concassĂ©e en morceaux asse? gros pour que les gaz pussent passer libremçnf r>u Gaz hydrogĂšne. yo E B 0 ĂŻ L Ei rienccs que j’ai faites avec cet appareil dans mes opuscules physiques & chimiques, imprimĂ©es en 1773 , pages 283,284 , 287 & 286. On peut substituer le mercure Ă  seau , & l’ex- pĂ©rience n’en est que plus concluante. Un autre procĂ©dĂ© dont j’ai exposĂ© le rĂ©sultat dans les MĂ©moires de l’AcadĂ©mie , annĂ©e 1774, .page 371 , & dont la premiĂšre idĂ©e appartient Ă  Boyle , consiste Ă  introduire le mĂ©tal fur lequel on veut opĂ©rer dans une cornue A , pi, IIl,fig. dont on tire Ă  la lampe l’extrĂ©mitĂ© du col , & qu’on ferme hermĂ©tiquement en C. O11 oxide ensuite le mĂ©tal } en tenant la cornue sur un feu de charbon , & en la chaussant avec prĂ©caution. Le poids du vaisseau & des matiĂšres cjti’il contient, ne change pas tant qu’on n’a pas rompu l’extrĂ©mitĂ© C du bec de la cornue; mais sitĂŽt qu’on procure Ă  Pair extĂ©rieur une issue pour rentrer, il le fait avec sifflement. Cette opĂ©ration ne feroit pas fans quelque danger, si on fcelloit hermĂ©tiquement la cornue fans avoir fait sortir auparavant une portion de Pair qu’elie contenoit ; la dilatation occasionnĂ©e par la chaleur pourroit faire Ă©clater le vaisseau, avec risque pour ceux qui le tiendroient ou qui seroient dans le voisinage. Pour prĂ©venir ce danger, on doit faire chauffer la cornue avant de la sceller Ă  la lampe & en faire sortir une, O xi d ati o N iDU Mercure. 517 portion d’air qu’on reçoit sous une cloche dans [appareil pneumato-chimique , asin de pouvoir en dĂ©terminer la quantitĂ©. ' Je n’ai point multipliĂ©, autant que je Maurois dĂ©sirĂ©, ces , & je n’ai obtenu de rĂ©sultats satisfaisons qu avec l’étain le plomb ne m’a pas bien rĂ©ussi. II seroit Ă  souhaiter que quelqu’un voulĂ»t bien reprendre ce travail & tenter l’oxidation dans dissĂ©rens gaz; il seroit, je crois, bien dĂ©dommage des peines attachĂ©es- Ă  ce genre d’expĂ©riences. Tous les oxides de mercure Ă©tant suscepti- blĂ©s de se revivifier sans addition , & de reili- tuer dans son Ă©tat de puretĂ© l’oxygĂšne qu’ils ont- absorbĂ© , aucun mĂ©tal n’étoit- plus propre Ă  devenir le su jet d’expĂ©riences trĂšs-coocluantes fur la calcination & l’oxidation des mĂ©taux. J’avois d’abord tentĂ© , pour opĂ©rer l’oxidation dti mercure dans les vaisseaux fermĂ©s , de remplir- une cornue de gaz oxygĂšne, d’y introduire une petite portion de mercure & d’adapter Ă  son col une vessie Ă  moitiĂ© remplie de gaz oxygĂšne,, comme on le voit reprĂ©sentĂ© plancha IV, fig. iz. Je faisois ensuite chausser le mercure de la cornue-; & en continuant trĂšs-lĂČng-tems l’opĂ©ration , j’étois parvenu Ă  en oxider une petite portion , & Ă  former de l’oxide ronge- qui nageoit Ă  la surface mais la quantitĂ© de- K k iij pS Oxidation du Mercure, mercure que je suis parvenu Ă  oxider de cette maniĂšre, Ă©toit si petite , que la moindre erreur commise dans la dĂ©termination des quantitĂ©s de gaz oxygĂšne ayant & aprĂšs l’oxida- tion, auroit jette la plus grande incertitude fur mes rĂ©sultats. J’étois toujours inquiet d’ailleurs, Sc non fans de justes raisons, qu’il ne se fĂ»t Ă©chappĂ© de l’air Ă  travers des pores de la vessie, sautant plus qu’elie se racornit pendant l’opĂ©- ration par la chaleur du fourneau dans lequel on opĂšre , Ă  moins qu’on ne la recouvre de linges entretenus toujours humides. On opĂšre d’une maniĂšre plus sĂ»re avec l’ap- pareil reprĂ©sente plane. , figure L. Voyeg MĂ©m. Acad. annĂ©e 1775 , page yoo. II con- siĂ­le en une cornue A, au bec de laquelle ou soude Ă  la lampe d’émailleur un tuyau de verre, recourbĂ© BCDE, de 10 Ă  \i lignes de diamĂštre, qui s’engage fous une cloche F G contenue & retournĂ©e dans un bassin plein d’eaii ou de mercure. Cette cornue est soutenue sur les barres d’un fourneau MMNN onpeutaustĂŹ se servir d’un bain de sable. On parvient avec cet appareil Ă  oxider en plusieurs jours un peu de mercure dans l’air ordinaire, & Ă  obtenir un peu d’oxide rouge qui nage Ă  la surface on peut mĂȘme le rassembler, le revivifier & comparer les quantitĂ©s de gaz obtenu avec l’absorp- Oxidation du Fer. yip tion qui a eu lieu pendant la calcination ; voye^ page 3p les dĂ©tails que j’ai donnĂ©s fur cette expĂ©rience mais ce genre d’opĂ©rations ne pouvant se faire que trĂšs en petit, il reste toujours de 1 incertitude fur les quantitĂ©s. La combustion du fer dans le gaz oxygĂšne ctant une vĂ©ritable oxidation , je dois en faire mefttion ici. L’appareil qu’emploie M. Ingen- Houfz pour cette opĂ©ration . est reprĂ©sentĂ© pi. IV , fig. ij. J’en ai dĂ©jĂ  donnĂ© la description page 41 , & je ne puis qu’y renvoyer. On peut austĂŹ brĂ»ler & oxider du fer fous des cloches de verre remplies de gaz oxygĂšne, de la mĂȘme maniĂšre qu’on brĂ»le du phosphore ou du charbon. On fe sert Ă©galement pour cette opĂ©ration de l’appareil reprĂ©sentĂ© planche IF ', fig. j , & dont j’ai donnĂ© la description , p. 6i. II faut dans cette expĂ©rience, comme dans la combustion , attacher Ă  l’une des extrĂ©mitĂ©s du fil de fer , ou des copeaux de fer qu’on fe propose de brĂ»ler, un petit morceau d’amadoue 8 c un atome de phosphore le fer chaud qu’on passe sous la cloche allume le phosphore ; celui- ci allume l’amadoue , & finflammation fe communique au fer. M. Ingen-Hcufz nous a appris qu’on pouvoit brĂ»ler ou oxider de la mĂȘme maniĂšre tous les mĂ©taux, Ă  l’exception de l’or, de Pargent & du mercure, II ne s’agit que de K k iv OxiDATION DU sc procurer ces mĂ©taux en fils trĂšs-sins ou err feuilles minces coupĂ©es par bandes ; on les. tortille avec du fil de fer , & ce dernier mĂȘlas communique aux autres la propriĂ©tĂ© de s’en- flammer & de s’oxider. Nous venons de voir comment on parvenoit Ă  oxider de trĂšs-petites quantitĂ©s de mercure dans les vaisseaux fermĂ©s & dans des volumes d'air limites ce. n’ess de mĂȘme qu’avec beaucoup de peine qu’on parvient Ă  oxider ce mĂ©tal , meure Ă  libre. On fe sert ordinairement dans les laboratoires pour cette opĂ©ration d’un mat ras A , planche, lis-, sig. lo , Ă  cul trĂšs- pĂŹat , qui a un col B C trĂšs-allongĂ© & terminĂ© par une trĂšs-petite ouverture ce vaisseau porte, le nom d 'enfer de Boyle. On y introduit aĂ­lĂšz dc mercure pour couvrir son fond, & on le pilace fur un bain de fable qu’on entretient Ă  un degrĂ© de chaleur foi t approchant du mercure bouillant. En continuant ainsi pendant plusieurs mois, avec cinq ou six de ces matras, & cn renouvellant de te m s en tems le mercure , t-n parvient Ă  obtenir quelques onces de cet oxide. Cet appareil a un grand inconvĂ©nient , c’ess que Pair ne s’y renouvelle pas assez; mais, d’un, aime cĂŽtĂ© , si on donnoit Ă  Pair extĂ©rieur une u Mercure. 52* du mercure en dissolution , & au bout de quelques jours on n’en retrouverait plus dans le vaisseau. Comme de toutes les expĂ©riences que l’on peut faire fur í’oxidation des mĂ©taux, celles furie mercure font les plus concluantes, il feroit Ă  souhaiter qu’on pĂ»t imaginer un appareil- simple au moyen duquel on pĂ»t dĂ©montrer cette oxidation & les rĂ©sultats qu’on en obtient dans les cours publics. On y parviendrait, ce me semble, par des moyens analogues Ă  ceux que j’ai dĂ©crits pour la combustion des huiles, ou du charbon ; mais je n’ai pu reprendre encore ce genre d’expĂ©riences. L’oxide de mercure fe revivifie, comme je Fai dit, fans addition ; il Ă­uflĂŹt de le faire chauffer Ă  un degrĂ© de chaleur lĂ©gĂšrement rouge, ^'oxygĂšne Ă  ce degrĂ© a plus d’affinitĂ© avec le calorique qu’avec le mercure, & il fe forme du gaz oxygĂšne ; mais ce gaz est toujours mclĂ© d’un peu de gaz azote , ce qui indique que le mercure en absorbe une petite portion pendant ion oxidation. II contient aussi presque toujours un peu de gaz acide carbonique; ce qu’on doit lans doute attribuer aux ordures qui s’y mĂȘlent, qui fe charbonnent & qui convertissent ensuite une portion de gaz oxygĂšne en gaz acide carbonique. Si les Chimistes Ă©toient rĂ©duits Ă  tirer de f 22 . Gaz oxigĂšne l’oxide de mercure fait par voie de calcination, tout le gaz oxygĂšne qu’ils emploient dans leurs expĂ©riences , le prix excessif de cette prĂ©paration rendroit absolument impraticables les expĂ©riences un peu en grand. Mais on peut Ă©galement oxygĂ©ner le mercure par l’acide nitrique, & on obtient un oxide rouge plus pur que celui mĂȘme qui a Ă©tĂ© fait par voie de calcination. On le trouve tout prĂ©parĂ© dans le commerce & Ă  un prix modĂ©rĂ© il faut choisir de prĂ©fĂ©rence celui qui est en morceaux solides Sc formĂ© de lames douces au toucher & qui tiennent ensemble. Celui qui est en poudre est quelquefois mĂ©langĂ© d’oxide rouge de plomb il ne paroĂźt pas que celui en morceaux solides, soit susceptible de la mĂȘme altĂ©ration. J’ai quelquefois essayĂ© de prĂ©parer moi-mĂȘme cet oxide par l’acide nitrique la dissolution du mĂ©tal faite , j’évaporois jusqu’à Ă­ĂŹccitĂ©, & je calcinois le sel, ou dans des cornues, ou dans, des capsules faites avec des fragmens de rnatras coupĂ©s par la mĂ©thode que j’ai indiquĂ©e; mais jamais je n'ai pu parvenir Ă  savoir aussi beau que celui du commerce. On le tire, je crois,, de Hollande. Pour obtenir le gaz oxygĂšne de l’oxide de mercure , j’ai coutume de me servir d’une cornue de porcelaine Ă  laquelle j’adapte un long / EETIPJÉ DE L’OXIDE DE MERCURE. J23 tube de verre qui s’engage fous des cloches, dans l’appareil pneumato-chimique Ă  seau. Je place au bout du tube un vase plongĂ© dans l’eau, dans lequel se rassemble le mercure Ă  mesure qu’il se revivifie. Le gaz oxygĂšne ne commence Ă  passer que quand la cornue devient rouge. C’est un principe gĂ©nĂ©ral que M, Berthollet a bien Ă©tabli, qu’une chaleur obscure ne suffit pas pour former du gaz oxygĂšne 3 il faut de la lumiĂšre ce qui semble prouver que la lumiĂšre est un de ses principes consti- tuans. On doit dans la revivisication de l’oxide rouge de mercure rejeter les premiĂšres portions de gaz qu’on obtient , parce qu’eiles font mĂȘlĂ©es d’air commun cn raison de celui contenu dans le vuide des vaisseaux mais avec cette prĂ©caution mĂȘme , on ne parvient pas Ă  obtenir du gaz oxygĂšne parfaitement pur; il contient communĂ©ment un dixicme de gaz azote , 8c presque toujours une trĂšs petite portion de gaz acide carbonique. On se dĂ©barrasse de ce dernier, au moyen d’une liqueur alkaline caustique Ă  travers laquelle on fait passer le gaz qu’on a obtenu. A l’égard du gaz azote , on ne connoĂźt aucun moyen de l’en sĂ©parer ; mais on peut en connoĂźtre la quantitĂ© , en laissant le gaz oxygĂšne ‱ pendant une quinzaine de jours en çontact avec du sulfure de soude ou de potasse. f2^ Gaz oxygĂšne, Scc. Le gaz. oxygĂšne est absorbĂ© ; il forme de l’acid'e fulfurique avec le soufre, & il ne reste que le gaz azote seul. II y a beaucoup d’autres moyens de se procurer du gaz oxygĂšne on peut le tirer de l’oxide noir de manganĂšse ou du nitrate de potasse par une chaleur rouge, & l’appareil qu’on emploie est Ă  peu prĂšs le mĂȘme que celui que j’ai dĂ©ait pour l’oxide rouge de mercure. 11 faut seulement un degrĂ© de chaleur plus fort & au moins Ă©gal Ă  celui qui est susceptible de ramollir le verre on ne peut en consĂ©quence employer que des cornues de grĂšs ou de porcelaine. Mais le meilleur de tons , c’est-Ă -dire le plus pur, est celui qu’on dĂ©gage du muriate oxygĂ©nĂ© de potasse par la simpl'e chaleur. Cette opĂ©ration peut se faire dans une cornue de verre, & le gaz qu’on obtient est absolument pur, pourvu toutefois que l’on rejette les premiĂšres portions qui font mĂȘlĂ©es d’air des vaisseaux, §. VII. De la DĂ©tonation. J’ai fait voir , Chapitre IX, page 103 Sc suiv. que l’oxygĂšnc, en se combinant dans les. dissĂ©rens corps, ne fe dĂ©pouilloit pas toujours de tout le calorique qui le constituoit dans l’état, De la DĂ©tonation. $25 de gaz ; qu’il entroit, par exemple, avec presque tout son calorique dans la combinaison qui forme l’acide nitrique & dans celle qui forme l’acide muriatique oxygĂ©nĂ© ; en forte que l’oxy- gĂšne dans le nitre Sc fur-tout dans le muriate oxygĂ©nĂ©, Ă©toit jusqu’à un certain point dans l’état de gaz oxygĂšne condensĂ© Sc rĂ©duit au plus petit volume qu’il puisse occuper. Le calorique dans Ces combinaisons exerce un effort continuel fur i’oxygĂšne, pour le ramener Ă  l’état de gaz l’oxigĂšne en consĂ©quence y tient peu ; la moindre force suffit pour lui rendre la libertĂ© , Sc il reparoĂźt souvent dans un instant presque indivisible dans l’état de gaz. C’est ce passage brusque de l’état concret Ă  l’état aĂ©riforme qu’on a nommĂ© dĂ©tonation, parcs qu’cn effet il est ordinairement accompagnĂ© de bruit Sc de fracas. Le plus communĂ©ment ces dĂ©tonations s’opĂšrent par la combinaison du charbon i soit avec le nitre, soit avec le muriate oxygĂ©nĂ©. Quelquefois pour faciliter encore l’inflammation, on y ajoute du soufre; & c’est ce mĂ©lange fait dans de justes proportions & avec des manipulations convenables , qui constitue la poudre Ă  canon. L’oxygĂšne par la dĂ©tonation avec le charbon change de nature, Sc il se convertit en acide carbonique. Ce n’est donc pas du gaz oxygĂšne §26 DĂ©tonation du SalpĂȘtre qui se dĂ©gage, mais du gaz acide carbonique, du moins quand le mĂ©lange a Ă©tĂ© fait dans de justes proportions; II se dĂ©gage en outre du gaz azote dans la dĂ©tonation du nitre, parce que i’azote est un des principes constituans de l’acide nitrique. Mais l’expansion subite & instantĂĄnĂ©e de ces gaz ne suffit pas pour expliquer tous les phĂ©nomĂšnes relatifs Ă  la dĂ©tonation. Si cette cause y influoit seule * lĂ  poudre serait d’au- tant plus forte que la quantitĂ© de gaz dĂ©gagĂ© dans un tems donnĂ© feroit plus considĂ©rable } ce qui ne s’accorde pas toujours ĂĄvec l’expĂ©rience. J’ai eu occasion d’éprouver des espccĂ©s de poudre Ă  tirer qui produifoient un effet presque double de la poudre ordinaire, quoi- qu’elles donnassent un sixiĂšme de gaz de moins par la dĂ©tonation. II y a apparence que la quantitĂ© de calorique qui se dĂ©gage au moment de la dĂ©tonation, contribue beaucoup Ă  en augmenter l’effet , & on peut en concevoir plusieurs raisons. PremiĂšrement, quoique le calorique pĂ©nĂštre assez librement Ă  travers les pores de tous les corps, il ne petit cependant y passer que successivement & en un tems donnĂ© lors donc qiie la quantitĂ© qui se dĂ©gage Ă  la fois est trop considĂ©rable, & qu’elle est beaucoup plus granste que celle qui peut se dĂ©biter, s’il est DĂ©tonation idu SalpĂȘtre. $27 permis de se servir de ceue expression , par les pores des corps , il doit ag'n Ă  la maniĂšre des fluides Ă©lastiques ordinaires & renverser tout ce qui s’oppose Ă  son passage. Une partie de cet effet doit avoir lieu , lorsqu’on allume de la poudre dans un canon quoique le mĂ©tal qui le compose soit permĂ©able pour le calorique, !a quantitĂ© qui s’en dĂ©gage Ă  la fois est tellement grande, qu’elle ne trouve pas une issue assez prompte Ă  travers les pores du mĂ©tal ; elle fait donc un effort en tous sens, & Ă st cet effort qui est employĂ© Ă  chaster le boulet. . Secondement, le calorique produit nĂ©cessairement un second effet qui dĂ©pend Ă©galement de la force rĂ©pulsive que ses molĂ©cules paroisse n t exercer les unes fur les autres il dilate les gaz qui se dĂ©gagent au moment de l’instamma- tion de la poudre, & cette dilatation estd’autani plus grande que la tempĂ©rature est plus Ă©levĂ©e. TroisiĂšmement , il est possible qu’il y ait dĂ©composition de l’eau dans l’inflammation de la poudre, & qu’elle fournisse de PoxygĂšne au charbon pour former de Pacide carbonique. SĂź les choses se passent ainsi , il doit se dĂ©gager rapidement, au moment de la dĂ©tonation de la poudre, une grande quantitĂ© de gaz hydrogĂšne qui se dĂ©bande & qui contribue Ă  augmenter la force de l’explosion. On sentira com- 528 DĂ©tonation du SalpĂȘtre. bien cette circonstance doit contribuer Ă  augmenter l’efl’et de la poudre , si l’on considĂšre que le gaz hydrogĂšne ne pĂšse qu’un grain deux tiers par pinte ; qu'il n’en faut par consĂ©quent qu’une trĂšs-petite quantitĂ© en poids pour occuper un trĂšs-grand espace, & qu’il doit exercer une force expansive prodigieuse , quand il passe de l’état liquide Ă  l’état aĂ©riforme. QuatriĂšmement enfin une portion d’eau non dĂ©composĂ©e doit se rĂ©duire en vapeurs dans ì’infĂ­ammation de la poudre, & l’on fait que dans l’état de gaz elle occupe un volume 17 Ă  18 cent fois plus grand que lorsqu’elle est dans l’état liquide. J’ai dĂ©jĂ  fait une assez grande fuite d’expĂ©- riences Ă­tir la nature des fluides Ă©lastiques qui se dĂ©gagent de la dĂ©tonation du nitre avec le charbon & avec le soufrĂ© ; j’en ai fait austĂŹ quelques-unes avec le muriate oxygĂ©nĂ© de po* tasse; C’est un moyen qui conduit Ă  des con- noissances assez prĂ©cises fur les parties conflit tuantes de ces sels, &' j’ai dĂ©jĂ  donnĂ©, Tome XI du recueil des MĂ©moires prĂ©sentĂ©s Ă  l’Aca- dĂ©mie par des savaiis Ă©trangers z page 625 - t quelques rĂ©sultats principaux de mes expĂ©riences & des coulĂ©quences auxquelles elles nTont coiU- duit relativement Ă  l’analyse de l’acide nitrique» Maintenant que je me suis procurĂ© des appareils plus DĂ©tonation du SalpĂȘtre. pop plus commodes, je me prĂ©parĂ© Ă  rĂ©pcter les mĂȘmes expĂ©riences un peu plus en grand , & j’ob- tiendrai plus de prĂ©cision dans lĂ©s réíiiltats en attendant, je vais rendre compte des procĂšdes que j’ai adoptĂ©s & employĂ©s jufqu’à prĂ©sent. Je recommande avec bien de l’instance Ă  ceint qui voudront rĂ©pĂ©ter quelques-unes de ces expĂ©riences , d’y apporter tine extrĂȘme prudence ; de se mĂ©fier de tout mĂ©lange oĂč il entrĂ© du salpĂȘtre, du charbon & du soufre , & plus tencorĂ© de ceux dans lesquels il entre du sel muriatique oxygĂ©nĂ© de potasse combinĂ© & mĂ©langĂ© avec ces deux matiĂšres. Je me fuis prĂ©muni dĂ© cations de pistolets de six pouces de longueur environ Sc de cinq Ă  six lignes de diamĂštre. J’en ai bouchĂ© la lumiĂšre avec une pointe de clou frappĂ©e Ă  force» calsĂ©e dans le trou mĂȘme, Sc fur laquelle j’ai fait couler un peu de soudure blanche de ferblantier -, asm qu’il ne restĂąt aucune issue Ă  fuir par cette ouverture. On charge ces canons avec une pĂąte mĂ©diocrement humectĂ©e, faite avec des quantitĂ©s bien connues de salpĂȘtre Sc de charbon rĂ©duits en poudre impalpable, ou de tout autre mĂ©lange susceptible de dĂ©toner. A chaque portion de matiĂšre qu’on introduit dans le canon , on doit bourer avec un bĂąton qui soit du mĂȘme calibre, Ă  peu prĂšs comme on L1 S 3° DĂ©tonation vv SalpĂȘtre. charge les fusĂ©es. La matiĂšre ne doit pas emplir le pistolet tout-Ă -fait jusqu’à sa bouche ; il est bon qu’il reste quatre ou cinq lignes de vuide Ă  l’extrĂ©mitĂ© alors on ajoute lin bout de 2 pouces de long environ de mĂšche nommĂ©e Ă©toiipĂŹlle. La feule difficultĂ© de ce genre d’expĂ©riences, fur-tout si l’on ajoute du soufre au mĂ©lange , est de saisir le point d’hu- mectation convenable si la matiĂšre est trop humide, elle n’est point susceptible de s’allu- mer, si elle est trop sĂšche, la dĂ©tonation est trop vive & peut devenir dangereuse. Quand on n’a pas pour objet de faire une expĂ©rience rigoureusement exacte, on allume la mcche, & quand elle est prĂšs de communiquer rinflampnation Ă  la matiĂšre, on plonge le pistolet fous une grande cloche d’eau dans l’appareil pneumato-chimique. La dĂ©tonation commencĂ©e, elle se continue sous seau, & le gaz se dĂ©gage avec plus ou moins de rapiditĂ©, suivant que la matiĂšre est plus cu moins sĂšche. 11 faut,tant que la dĂ©tonation dure , tenir le bout du pistolet inclinĂ© , afĂŹn que seau ne rentre pas dans fin» tĂ©rieur. J’ai quelquefois recueilli ainsi le gaz produit par la dĂ©tonation d’une once & demie ou de deux onces de nitre. II n’est pas possible , dans cette maniĂšre d’o- pĂ©rer, de connoĂźtre la quantitĂ© de gaz acide DĂ©tonation nu SalpĂȘtkĂ©. 5-31 carbonique qui f'e dĂ©gage, parce qu’une partie est absorbĂ©e par Peau Ă  mesure qu’il la traverse; mais l’acide carbonique une fois absorbĂ© , il reste le gaz azote ; & si on a la prĂ©caution de l’agiter pendant quelques minutes dans de la potasse caustique en liqueur, on l’obtient pur * & il est aisĂ© d’en dĂ©terminer le volume & le poids. II est mĂȘme possible d’arriver par cette mĂ©thode Ă  Une coniioissance assez prĂ©cise de la quantitĂ© de gaz acide carbonique, en rĂ©pĂ©tant l’expĂ©rience un grand nombre de fois Sc en faisant varier les doses du charbon , jusqu'Ă  ce qu'on soit arrivĂ© Ă  la juste proportion qui fait dĂ©toner la totalitĂ© dil nitre. Alors , d’aprĂšs le poids du charbon employĂ©, on dĂ©termine celui d’oxygcne qui a Ă©tĂ© nĂ©cessaire pour lĂ© saturer, Sc on en conclut la quantitĂ© d’oxygĂšne contenu dans une quantitĂ© donnĂ©e de nitre. Il est au surplus un autre moyen que j’ai pratiquĂ© & qui conduit Ă  des rĂ©sultats plus surs; c’est de recevoir dans des cloches remplies de mercure le gaz qui se dĂ©gage. Le bain de mercure que j’ai maintenant , est assez grand pour qu’on puisse y placer des cloches de douze Ă  quinze pintes de capacitĂ©. De pareilles cloches , comme l’on sent , ne sont pas trĂšs- maniables quand elles font remplies de mercure ; ausiĂŹ faut-il employer pour les remplir L 1 i/ 5 z 2 DÉrONATsON DU SALPĂȘTRE, des moyens particuliers que je vais indiquer» On place la cloche fur le bain de mercure; on passe par-dessous un siphon de verre dont on a adaptĂ© l’extrĂ©mitĂ© extĂ©rieure Ă  une petite pompe pneumatique on fait jouer le piston, Sc on Ă©lĂšve le mercure jusqu’au haut de la cloche. Lorsqu’elle est ainsi remplie , on y fait passer le gaz de la dĂ©tonation de la mĂȘme maniĂšre que dans une cloche qui feroit remplie d’eau. Mais, je le rĂ©pĂšte, ce genre d’expĂ©riences exige les plus grandes prĂ©cautions. J’ai vu quelquefois, quand le dĂ©gagement du gaz Ă©toit trop rapide, des cloches pleines de mercure pesant plus de ryo livres, s’enlever par la force de l’explosion le mercure jaillissoit au loin , & la cloche Ă©toit brisĂ©e en un grand nombre d’éclats. Lorsque l’expĂ©rience a rĂ©ussi Sc que le gaz est rassemblĂ© sous la cloche , on en dĂ©termine le volume comme je l’ai indiquĂ© pages 361 6 362. On y introduit ensuite un peu d’eau, de puis la potasse dissoute dans l’eau & dĂ©pouillĂ©e d’acide carbonique, Sc on parvient Ă  en faire une analyse rigoureuse, comme je l’ai enseignĂ© pages 3Sc suivantes. II me tarde d’avoir mis la derniĂšre main Lux expĂ©riences que j’ai commencĂ©es fur les dĂ©tonations , parce qu’elles ont un rapport DĂ©tonation du SalpĂȘtre. immĂ©diat avec les objets dont je fuis chargĂ©, & qu’elles jetteront, Ă  ce que j'espĂšre, quelques lumiĂšres fur les opĂ©rations relatives Ă  la fabrication de la poudre. Fes Injlrumens nĂ©cessaires pour opĂ©rer fur JeSr corps Ă  de trĂšs-hautes tempĂ©ratures. ?. P R E M I E R. De la Fusion. X-4oksqu’on Ă©carte les unes des autres^ par le moyen de l’eau , les. molĂ©cules d’un sel 3 çette opĂ©ration , comme nous Pavons vu plus, haut, se nomme, solution. Ni le dissolvant, ni, le corps tenu en dissolution ne sont dĂ©composĂ©s dans çette opĂ©ration ; ausii dĂšs l’instant que la, cause qui tenoit les molĂ©cules Ă©cartĂ©es cesse, elles se rĂ©unissent, la substance saline reparoĂźi Ă­elle qu’elle Ă©toit avant la solution. On opĂšre auiĂŻi de vĂ©ritables solutions par le feu , c’est-Ă -dire , en introduisant & en accumulant entre les molĂ©cules d’un corps une grande quantitĂ© de calorique. Cette solution des corpst par le feu se nomme fufion. Les fusions en gĂ©nĂ©ral se font dans des vases, qu'e l’on nomme creusets , & Pu ne des premiĂšres conditions est qu’ils soient moins fusibles que De la Fusion. la substance qu’ils doivent contenir. Les Chimistes de tous les Ăąges ont en consĂ©quence attachĂ© une grande importance Ă  se procurer des creusets de matiĂšres trĂšs-rĂ©fractaires, c’est- Ă -dire , qui eussent la propriĂ©tĂ© de rĂ©sister Ă  un trĂšs-grand degrĂ© de feu. Les meilleurs font ceux qui font faits avec de l’argile trĂšs - pure ou de la terre Ă  porcelaine. On doit Ă©viter d’em- ployer pour cet usage les argiles mĂ©langĂ©es de silice ou de terre calcaire, parce qu’eĂźles font trop fusibles. Toutes celles qu’on. tire aux environs de Paris font dans ce cas; aussi les creusets qu’on fabrique dans cette ville fondent-ils Ă  une chaleur assez mĂ©diocre , & ne peuvent- ils servir que dans un trcs-petit nombre d’o- pĂ©rations chimiques. Ceux qui viennent de Hesse font assez bons , mais on doit prĂ©fĂ©rer ceux de terre de Limoges qui paroissent ĂȘtre absolument infusibles. 11 existe en France un grand nombre d’argiles propres Ă  faire des creusets; telle est celle, par exemple, dont on se sert pour les creusets de la glacerie de Saint- Gobin. On donne aux creusets diffĂ©rentes formes, suivant les opĂ©rations auxquelles on se propose de les employer. On a reprĂ©sentĂ© celles qui font le plus usitĂ©es dans les fig. j , 8 , A & 10 de ĂŹa planche VIL Ceux reprĂ©sentĂ©s 9 > T 1 * L1 iv P3 6 Des Creusets, sont presque fermĂ©s par en haut, fe nomment tĂ»tes. Quoique la fusion puiste souvent avoir lieu sans que le corps qui y est soumis change de nature & se dĂ©compose , cette opĂ©ration est cependant austĂŹ un des moyens de dĂ©composition & de recomposition que la Chimie emploie. C’est par la fusion qu’on extrait tous les. mĂ©taux de leurs mines , qu’on les revivifie * qu’on les moule, qu’on les allie les uns aux ; c’est par elle que l’on combine l’alkalĂ­, & le fable pour former du verre , que fe fabriquent les pierres colorĂ©es, les Ă©maux, &c. Les anciens. Chimistes employoient beau-, çoup plus frĂ©quemment faction d’un feu violent , que nous ne le faisons aujourd’hui. Depuis qn’oii a introduit plus de rigueur dans la marbre de faire des expĂ©riences, on prĂ©fĂšre !a voie humide Ă  la voie sĂšche , & on n’a recours Ă  la fqfion que lorfqu’on a Ă©puisĂ© tous les aqtres, moyens d’analyse. Pour appliquer gux corps Faction du feu, on, fe sert de fourneaux , & il me reste Ă  dĂ©crire ceux qu’on emploie pour les diffĂ©rentes opĂ©ra-, pons de la Chimie., Des Fourneaux. J37 §. I I. Des Fourneaux , Les fourneaux font les instrumens dont on fait le plus d’ufage en Chimie c’est de leur bonne ou de leur mauvaise construction que dĂ©pend le fort d’un grand nombre d’opĂ©rations ; en forte qu’il est d’une extrĂȘme importance de bien monter un laboratoire en ce genre. Un fourneau est une espĂšce de-tour cylindrique creuse A B C D , quelquefois un peu Ă©vasĂ©e par le haut, planche XIII, fig. 1. Elle doit avoir au moins deux ouvertures latĂ©rales, une supĂ©rieure F qui est la porte du foyer , une infĂ©rieure G qui est la porte du cendrier. Dans l’intervalle' de ces deux portes le fourneau est partagĂ© en deux par une grille placĂ©e horifontalement, qui forme une efpcce de diaphragme & qui est destinĂ©e Ă  soutenir le charbon. Qn a indiquĂ© la place de cette grille par la ligne H I. La capacitĂ© qui est au-dessus de la grille , c’est-Ă  dire au-dessus de la ligne HI, fe nomme foyer , parce qu’en effet c’est dans cette partie que l’on entretient le feu ; la capacitĂ© qui est au-dessous porte le qom de cendrier , par la raison que c’est dans cette partie que fe rassemblent les cendres Ă  mesure qu’elles fe forment* f ]8 Du Fourneau simple. Le fourneau reprĂ©sentĂ© planche Xlll, fig. r » est le moins compliquĂ© de tous ceux dont on se sert en Chimie , & il peut ĂȘtre employĂ© cependant Ă  un grand nombre d’usages. On peut y placer des creusets, y fondre du plomb, de l’étain, du bismuth , 8c en gĂ©nĂ©ral toutes les matiĂšres qui n'exige n t pas pour ĂȘtre fondues» un degrĂ© de feu trĂšs - considĂ©rable. On peut y faire des calcinations mĂ©talliques, placer dessus, des bassines, des vaisseaux Ă©vaporatoires, des capsules de fer pour former des bains de fable, comme on le voit reprĂ©sentĂ© pi. III, fig. i & L. C’est pour le rendre applicable Ă  ces diffĂ©rentes opĂ©rations, qu’on a mĂ©nagĂ© dans le haut des Ă©chancrures mmmm-, autrement la bassine qu’on auroit posĂ©e sur le fourneau auroit interceptĂ© tout passage Ă  Pair, & Je charbon se seroit Ă©teint. Si ce fourneau ne produit qu’un degrĂ© de chaleur mĂ©diocre , c’est que la quantitĂ© de- charbon qu’il peut consommer est limitĂ©e par la quantitĂ© d’air qui peut passer par l’ouver-' turc G du cendrier. On augmenteroit beaucoup son effet, en aggrandiĂ­sant cette ouverture ; mais le grand courant d’air qui conviendroit dans quelques expĂ©riences, auroit de l’incon- vĂ©nient dans beaucoup d’autres, 8c c’est ce qui oblige de garnir un laboratoire de fourneaux de diffĂ©rentes formes & construits fous diffĂ©rens Du Fourneau de rĂ©verbĂšre. points de vue. II en faut Ă­ur-tout plusieurs semblables Ă  celui que je viens de dĂ©crire, & de, diffĂ©rentes grandeurs. Une autre espĂšce de fourneau, peut - ĂȘtre çncore plus nĂ©cessaire, est le fourneau de rĂ©verbĂšre reprĂ©sentĂ© planche XIII , figure a. Il est composĂ© , comme le fourneau simple , d’un cendrier HIKL dans fa partie infĂ©rieure, d’un foyer KLMN , d’un laboratoire MNOP , d’un dĂŽme RSRS ; enfin le dĂŽme est surmontĂ© d’un tuyau TTVV, auquel on peut en ajouter plusieurs autres, suivant le genre des expĂ©riences. C’est dans la partie MNOP nommĂ©e le laboratoire , que fe place la cornue A qu’on a indiquĂ©e par une ligne ponctuĂ©e; elle y est soutenue fur deux barres de fer qui traversent le fourneau. Son col sort par une Ă©chancrure latĂ©rale faite partie dans la picce qui forme le laboratoire , partie dans celle qui forme le dĂŽme. A cette cornue s’adapte un rĂ©cipient B, Dans la plupart des fourneaux de rĂ©verbĂšre qui fe trouvent tout faits chez les potiers de terre Ă  Paris , les ouvertures tant infĂ©rieures que supĂ©rieures font beaucoup trop petites ; elles ne donnent point passage Ă  un volume d’air aĂ­fez considĂ©rable ; & comme la quantitĂ© de çharbon consommĂ©e, ou , ce qui revient au mĂȘme, comme la quantitĂ© de calorique dĂ©ga- 5-1-0 Du Fourneau i>e rĂ©verbĂšre. gĂ©e est Ă  peu prĂšs proportionnelle Ă  la quantitĂ© d’air qui passe par le fourneau , il en rĂ©sulte que ces fourneaux ne produisent pas tout l’eflet qu’on pourroit deĂ­ĂŹrer dans un grand nombre d’opĂ©rations. Pour admettre d’abord par le bas un volume d’air suffisant, il faut, au lieu d’une ouverture G au cendrier, en avoir deux GG r on en condamne une lorsqu’on le juge Ă  propos , & alors on n’obtient plus qu’un degrĂ© de feu modĂ©rĂ© ; on les ouvre au contraire l’une & Pautre, quand on veut donner le plus grand coup de feu que le fourneau puisse produire. L’ouverture supĂ©rieure 88 du dĂŽme, ainsi que celle des tuyaux VVXX, doit ĂȘtre aussi beaucoup plus grande qu’on n’a coutume de la faire. II est important de ne point employer des cornues trop grosses relativement Ă  la grandeur du fourneau. II faut qu’il y ait toujours un espace suffisant pour le passage de Pair entre les parois du fourneau & celles du vaisseau qui y est contenu. La cornue A dans la figure z ^ un peu trop petite pour ce fourneau, & je trouve plus facile d’en avertir, que de faire rectifier la figure. Le dĂŽme a pour objet d’obliger la flamme & la chaleur Ă  environner de toutes parts la. cornue & de la rĂ©verbĂ©rer ; c’est de-lĂ  quesl. Des Luts appliquĂ©s aĂșx Cornues» yqi venu ie nom de fourneau de rĂ©verbĂšre. Sans cette rĂ©verbĂ©ration de la chaleur , la cornue ne seroit Ă©chauffĂ©e que par son fond ; les vapeurs qui s'en Ă©lĂšveroient se condenseroient dans la partie supĂ©rieure, elles se recohobe- roient continuellement sans paffer dans le rĂ©cipient niais au moyen du dĂŽme j la cornue se trouve Ă©chauffĂ©e de toutes parts ; les vapeurs ne peuvent donc se condenser que dans le col & dans le rĂ©cipient , & elles font forcĂ©es dĂ© sortir de la cornue. Quelquefois , pour empĂȘcher que le fond dĂ© la cornue ne soit Ă©chauffĂ© ou refroidi trop brusquement, & pour Ă©virer que ces alternatives de chaud & de froid n’en occasionnent la fracture , on place fur les barres une petite capsule de terre cuite dans laquelle on met un peu de-fable, & on pose fur ce fable le fond de la cornue. Dans beaucoup d’opĂ©rations on enduit lesĂŹ cornues de diffĂ©rons luts. Quelques-uns de ces luts n’ont pour objet que de les dĂ©fendre des alternatives de chaud & de froid ; quelquefois ils ont pour objet de contenir le verre , ou plutĂŽt de former une double cornue qui fu;- plĂ©e Ă  celle de verre dans les opĂ©rations oĂč le degrĂ© de feu est assez fort pour le ramolli'» Le premier de ces luts fe fait avec de lĂ  y42 Des Luts afptiquĂ©s aux Cornues. terre a four Ă  laquelle on joint un peu de bourre ou poil de vache on fait une pĂąte de ces matiĂšres , & on I’étend fur les cornues de verre ou de grĂšs. Si au lieu de terre Ă  four qui est dĂ©jĂ  mĂ©langĂ©e , on n’avoit que dĂ© l’argile ou de la glaise pure , il faudroit y ajouter du fable. A l’égard de la bourre, elle est utile pour mieux lier ensemble la terre elle brĂ»le Ă  la premiĂšre impression du feu ; mais les interstices qu’elle laisse empĂȘchent que l’eau qui est contenue dans la terre , en fe vaporisant, ne rompe la continuitĂ© du lut & qu’il nĂ© tombe en poussiĂšre. Le second lut est composĂ© d’argile & de frag- Ă­nens dĂ© poteries de grĂšs grossiĂšrement pilĂ©s. On en fait une pĂąte afi'ez ferme , qu’on Ă©tend fur les cornues. Ce lut fe dessĂšche & fe durcit par le feu, & forme lui-mĂȘme une vĂ©ritable cornue supplĂ©mentaire, qui contient les matiĂšres quand la cornue de verre vient Ă  fe ramollir; Mais ce lut n’est d’aucune utilitĂ© dans les expĂ©riences oĂč on a pour objet de recueillir les gaz, parce qu’il est toujours poreux & que les fluides ĂĄĂ©riformes passent au travers. Dans un grand nombre d’opĂ©rations , & eri gĂ©nĂ©ral toutes les fois qu’on n’a pas besoin de donner aux corps qu’on traite un degrĂ© de chaleur trĂšs-violent j le fourneau de rĂ©verbĂšre DĂș Fourneau dĂš fusion. ÂŁ43 peut servir de fourneau de fusion. On supprime alors le laboratoire MNOP z & on Ă©tablit Ă  la place le dĂŽme , comme on le voit reprĂ©sentĂ© planche XIII , fig. Z. Un fourneau de fusion trĂšs - commode est celui reprĂ©sentĂ© figure, 4. II est composĂ© d’un foyer ABC D , d’un cendrier sans porte & d’un dĂŽme ABGH. II est trouĂ© en E pdur recevoir le bout d’un soufflet qu’on y jute solidement. Ï1 doit ĂȘtre proportionnellement moins haut qu’il n’est reprĂ©sentĂ© dans la figure. Ce fourneau ne procure pas un degrĂ© de feu trĂšs - violent ; mais il suffit pour toutes les opĂ©rations courantes. II a de plus l’avantage d’ĂȘtre transportĂ© commodĂ©ment, & de pouvoir ĂȘtre placĂ© dans tel lieu du laboratoire qu’on le juge Ă  propos. Mais ces fourneaux particuliers ne dispensent pas d’avoir dans un laboratoire une forge garnie d’un bon soufflet S & ce qui est encore plus important, un bon fourneau de fusion. Je vais donner la description de celui dont je me sers , & dĂ©tailler les principes d’aprĂšs lesquels je l’ai construit, L’air ne circule dans un fourneau que parce qu’il s’échauffe en passant Ă  travers les charbons alors il se dilate ; devenu plus lĂ©ger que l’air environnant, il est forcĂ© de monter par la pression des colonnes latĂ©rales, A il est Du Fourneau de fusion. remplace par de nouvel air qui arrive de toutĂ©s parts, principalement par-dessous. Cette circulation de l’air a lieu lorsque l’on brĂ»le du charbon mĂȘme dans un simple rĂ©chaut mais il e!t aisĂ© de concevoir que la malle d’air qui passe par un fourneau ainsi ouvert de toutes parts , ne peut pas ĂȘtre, toutes choses d’ailleurs Ă©gales , aussi grande que celle qui eĂ­t contrainte de passer par un fourneau formĂ© en tour creuse, comme le sont en gĂ©nĂ©ral les fourneaux chimiques , & que par consĂ©quent la combuĂ­lion ne peut pas y ĂȘtre aussi rapide. Soit supposĂ©, par exemple , un fourneau ABCDEF, planche XIII, figure 5, ouvert par le haut & rempli de charbons Ă rdeiis ; la force avec laquelle l’air fera obligĂ© de passer Ă  travers les charbons , fera mesurĂ©e par la diffĂ©rence de pesanteur spĂ©cifique de deux colonnes AC, l’une d’air froid pris en - dehors du fourneau , l’autre d’air chaud pris en-dedansi Ce n’est pas qu’il n’y ait encore de l’air Ă©chauffĂ© au-dessus de l’onverture A B du fourneau, 8c il est certain que son excĂšs de lĂ©gĂšretĂ© doit entrer aussi pour quelque chose dans le calcul ; mais comme cet air chaud est continuellement refroidi & emportĂ© par l’air extĂ©rieur , cette portion ne peut pas faire beaucoup d’esset. Mais si Ă  ce mĂȘme fourneau on ajoute un grand Du Fourneau de fusion; grand tuyau creux de inĂȘmc diamĂštre que lui G H A B , qui dĂ©fende l’air qui a Ă©tĂ© Ă©chauffĂ© par les charbons nrdens, d’ĂȘtre refroidi, dispersĂ© & emporte par l’àir environnant, la diffĂ©rence de pesanteur spĂ©ciĂ­ĂŹque en vertu de laquelle s’opĂ©rera la circulation de l'air, nĂš fera plus Celle de deux colonnes A C, Tune extĂ©rieure, l’autre intĂ©rieure; ce fera celle de deux colonnes Ă©gales Ă  G C. Or, Ă  chaleur Ă©gale, si lĂ  colonne GO—ZAO, la circulation de l’air se fera en raison d’une forte triple, il est vrai que je suppose ici que l’air contenu dans la capacitĂ© GHCD est autant Ă©chauffĂ© que TĂ©toit l’air contenu dans la capacitĂ© ABCD, ce qui n’est pas rigoureusement vrai ; car la chaleur doit dĂ©croĂźtre de AB Ă  GH mais Comme il est Ă©vident que l’áir de la capacitĂ© G H A B est beaucoup plus chaud que l’air extĂ©rieur, il en rĂ©sulte toujours que l’addition dĂ© la totĂŹr creuse GHAB augmente la rapiditĂ© du courant d’air, qu’íl en passe plus Ă  travers les charbons, & que par consĂ©quent il y aura plus de combustion. Conclurons-nous de ces principes qu’il faille augmenter indĂ©finiment la longueur du tuyau GHAB ? Non fans doute ; car puisque la chaleur de l’air diminue de AB en GH, ne fut- ce que par le refroidissement causĂ© Ă  cet air M m 546 Du Fourneau de rusfoN. par le contact des parois du tuyau , il en rĂ©* fuite que la pesanteur spĂ©cifique de l’air qui le traverse diminue graduellement, & que si le tuyau Ă©toit prolongĂ© Ă  un certain point , on arriveroit Ă  un terme oĂč la pesanteur spĂ©cifique de l’air seroit Ă©gale en-dedans & en-dehors du tuyau ; & il est Ă©vident qu’alors cet air froid qui ne tendroit plus Ă  monter, seroit une masse Ă  dĂ©placer qui apporteroit une rĂ©sistance Ă  l’as- cension de l’air infĂ©rieur. Bien plus , comme cet air est nĂ©cessairement mĂȘlĂ© de gaz acide carbonique, & que ce gaz est plus lourd que l’air atmosphĂ©rique, il arriveroit, si ce tuyau Ă©toit assez long pour que Fair avant de parvenir Ă  son extrĂ©mitĂ© pĂ»t se rapprocher de la tempĂ©rature extĂ©rieure, qu’il'tendroit Ă  redescendre ; d’ou il faut conclure que la longueur des tuyaux qu’on ajoute fur les fourneaux est limitĂ©e par la nature des choies. Les consĂ©quences auxqueĂźles nous conduisent ces rĂ©flexions, font i°. que le premier pied de tuyau qu’on ajoute fur le dĂŽme d’un fourneau, fait plus d’esset que le sixiĂšme, par exemple ; que le sixiĂšme en fait plus que le dixiĂšme mais aucune expĂ©rience ne nous a encore fait connoĂźtre Ă  quel terme on doit s’arrĂȘter ; 2 °, que ce terme est d’autant plus Ă©loignĂ© que le tuyau est moins bon conducteur de chaleur , puisque ; Du Fourneau de fusion. 5-47 l’air s’y refroidit d’autant moins ; en forte que la terre cuite est beaucoup prĂ©fĂ©rable Ă  la tĂŽle pour faire des tuyaux de fourneaux, & que si mĂȘme on les formoit d’une double enveloppe, si on remplissoit l’intervalle de charbon pilĂ©, qui est une des substances la moins propre Ă  transmettre la chaleur , on retarderoit le refroidissement de l’air, & on augmenterait par consĂ©quent la rapiditĂ© du courant & la possibilitĂ© d’employer un tuyau plus long ; 3 0 . que le foyer du fourneau Ă©tant Tendrait le plus chaud & celui par consĂ©quent oĂč l’air qui le traverse' eĂ» le plus dilatĂ©, cette partie du fourneau doit ĂȘtre aussi la plus volumineuse , & qu’il est nĂ©cessaire d’y mĂ©nager un renflement considĂ©rable. II est d’une nĂ©cessitĂ© d’autant plus indispensable de donner beaucoup de capacitĂ© Ă  cette partie du fourneau , qu’elle n’est pas feulement destinĂ©e au passage de Tair qui doit favoriser, ou pour mieux dire, opĂ©rer la combustion ; elle doit encore contenir le charbon & le creuset; en sorte qu’on ne peut compter pour le passage de Tair que Tintervalle que laissent en- tr’eux les charbons. C’est d’aprĂšs ces principes que j’ai construit mon fourneau de fusion, 8c je ne crois pas qu’il en existe aucun qui produise un esset plus violent. Cependant je n’ofe pas encore me flatter M mi j 5-48 Du Fourneau de eus ion. d’ĂȘtre arrivĂ© Ă  la plus grande intensitĂ© de cha- ^ leur qu’011 puiĂ­Te produire dans les fourneaux chimiques. On n’a point encore dĂ©terminĂ© par des expĂ©riences exactes l’augmentation de volume que prend l’air en traversant un fourneau de fusion ; en sorte qu’on ne connoĂźt point le rapport qu’on doit observer entre les ouvertures infĂ©rieures & supĂ©rieures d’un fourneau on connoĂźt encore moins la grandeur absolue qu’il convient de donner Ă  ces ouvertures. Les donnĂ©es manquent donc, & On ne peut encore arriver au but que par tĂątonnement. Ce fourneau esi reprĂ©sentĂ© p L XIII fig. S. Je lui ai donnĂ©, d’aprĂšs les principes que je viens d’exposer, la forme d’un sphĂ©roĂŻde elliptique ABCD , dont les deux bouts font coupĂ©s par un pian qui paĂ­seroit par chacun des foyers perpendiculairement au grand axe. Au moyen du renflement qui rĂ©sulte de cette figure, le fourneau peut tenir une masse de charbon considĂ©rable , & il relie encore dans l’intervalle assez d’espace. pour le passage du courant d’air. Pour que rien ne s’oppose au libre accĂšs de l'air extĂ©rieur , je l’ai laissĂ© entiĂšrement ouvert par-dessous, Ă  l’exemple de M. Macquer, qui avoit dĂ©jĂ  pris cette mĂȘme prĂ©caution pour son fourneau de fusion , & je l’ai posĂ© sur un trĂ©pied. La grille dont je me sers eĂ­l Ă  claire-voie Du Fourneau de fusion. 749 & en fer mĂ©plat ; & pour q,ue les barreaux opposent moins d’obĂ­ĂŹacle au passage de l’air, je les ai fait poser non sus leur cĂŽtĂ© plat, mais fur le cĂŽtĂ© le plus Ă©troit, comme on le voit figure 7. Enfin j’ai ajoutĂ© Ă  la partie supĂ©rieure A B un tuyau de 18 pieds de long en terre cu te , & dont le diamĂštre intĂ©rieur est presque de moitiĂ© de celui du fourneau. Quoique j’ob- ticnne dĂ©jĂ  avec ce fourneau un feu supĂ©rieur Ă  celui qu’aucun Chimiste se soit encore procurĂ© jusqu’ici , je le crois susceptible d’ĂȘtre sensiblement augmentĂ© par les moyens simples que j’ai indiquĂ©s & dont le principal consiste Ă  rendre le tuyau FGAB le moins bon conducteur de chaleur qu’il soit possible. II me reste Ă  dire un mot du fourneau de coupelle ou fourneau d’estai. Lorsqu’on veut connoĂźtre si du plomb contient de l’or ou de l’argent, on le chauffe Ă  grand feu dans de petites capsules faites avec des os calcinĂ©s, & qui, en termes d’essai, fe nomment coupelles . Le plomb s’oxide , il devient susceptible de se vitrifier, il s’imbibe & s’incorpore avec la coupelle. On conçoit que le plomb ne peut s’oxi- der qu’avec le contact de l’air ; ce ne peut donc ĂȘtre, ni dans un creuset- oĂč le libre accĂšs de l’air extĂ©rieur est interdit , ni mĂȘme au milieu d’im fourneau Ă  travers les charbons ardens, puisque M m iij yyo Du Fourneau de coupelle. l’air de PintĂ©rieur d’un fourneau altĂ©rĂ© par la combustion & rĂ©duit pour la plus grande partie Ă  l’état de gaz azote & de gaz acide carbonique, n’est plus propre Ă  la calcination & Ă  l'oxida- tion des mĂ©taux. II a donc fallu imaginer un appareil particulier oĂč le mĂ©tal fĂ»t en mĂȘme tems exposĂ© Ă  la grande violence du feu, 8ç garanti du contact de Pair devenu incombustible par son passage Ă  travers les charbons. Le fourneau destinĂ© Ă  remplir ce double objet, a Ă©tĂ© nommĂ©, dans les arts, fourneau de coupelle. II est communĂ©ment de forme quarrĂ©e , ainĂ­ĂŹ qu’il est reprĂ©sentĂ© planche XIII, fig. 8. Voyez aussi fa coupe , fig. i o. Comme tous les fourneaux bien construits, il doit avoir un cendrier A AB B, un foyer BBCC, un laboratoire ÇCDD, un dĂŽme DDEE. C’est dans le laboratoire qu’on place ce qu’on nomme la mousse. C’est une espĂšce de petit four GH, Jz gares g & io, fait de terre cuite & fermĂ© par le fond. On le pose sur des barres qui traversent le fourneau, il s’ajuste avec l’ou- vĂ©rture G de la porte , Sc on l’y lute avec de Pargile dĂ©layĂ©e avec de Peau. C’est dans cette espĂšce de four que se placent les coupelles. On met du charbon dessus & dessous la mousse par les portes du dĂŽme & du foyer Pair qui est entrĂ© par les ouvertures du cendrier, aprĂšs avoir Du Fourneau de cĂČupeleb. yyi servi Ă  la combustion , s’échappe par l’ouverture supĂ©rieure EE. A PĂ©gard de la mouffle, Pair extĂ©rieur y pĂ©nĂštre par la porte G G, & il y entretient la calcination mĂ©tallique. En rĂ©flĂ©chissant sux cette construction, on s’apperçoit aisĂ©ment combien este est vicieuse. Elle a deux inconvĂ©niens principaux quand la porte G G est fermĂ©e, Poxidation se fait lentement & difficilement Ă  dĂ©faut d’air pour Peu- tretenir; lorsqu’elle est ouverte, le courant d’air froid qui s’introduit fait figer le mĂ©tal & suspend l’opĂ©raiion, 11 ne seroit pas difficile de remĂ©dier Ă  ces inconvĂ©niens, en construisant la mouffle & le fourneau de maniĂšre qu’il y eĂ»t un courant d’air extĂ©rieur toujours renouvellĂ© qui rasĂąt la surface du mĂ©tal. On seroit passer cet air Ă  travers un tuyau de terre qui seroit entretenu rouge par le feu mĂȘme du fourneau , asio que. l’intĂ©rieur de la mouffle ne fĂ»t jamais, refroidi ; & on seroit en quelques minutes ce qui demande souvent un tems considĂ©rable. M. Sage a Ă©tĂ© conduit par d’autres principes, Ă  de semblables consĂ©quences. U place la coupelle qui contient le plomb alliĂ© de fia dans un fourneau ordinaire Ă  travers les charbons ; il la recouvre avec une petite mouffle de porcelaine, & quand le tout est suffisamment chaud, il dirige sur le mĂ©tal le courant d’air d’un souf- Mm iy y %2 Eaiploi du Gaz oxygĂšne, flet ordinaire, Ă  main la coupellation de cetta maniĂšre se fait avec une grande facilitĂ©, & Ă  ce qu’il paroĂźt, avec beaucoup d’exactitude. §. III; D&s moyens, d!augmenter considĂ©rablement du feu , en fubjlituant le ga^. oxygĂšne q C air, de VatmosphĂšre. On a obtenu avec les grands verres ardens qui ont Ă©tĂ© construits jufqu’à ce jour, tels que. çcux de Tchirnaufen & celui de M. de Tru- daine , une intensitĂ© de chaleur un peu plus grande que celle qui a lieu dans les fourneaux chimiques , & mĂȘme dans les fours oĂč l'on cuit la porcelaine, dure. Mais ces instrumens font extrĂȘmement chers , & ils ne vont pas mĂȘme jufqu’à fondre 1a platine brute ; en forte que leur avantage, relativement Ă  flefĂŹĂšt qu’ils produisent , n’est presque d’aucune considĂ©ration, Si qu’il est plus que compensĂ© par k difficultĂ© de se les procurer & mĂȘme d’en faire usage. Les miroirs concaves Ă  diamĂštre Ă©gal font un peu plus d’esset que les verres ardens ; on en a la preuve par les expĂ©riences faites par. MM. Macquer & Baume, avec le miroir 1 de M. l’AbbĂ© Bouriot niais comme k direction des rayons rĂ©flĂ©chis est de bas en haut, il faut opĂ©rer en flair & fans support; ce qui, rend Emploi du Gaz oxygĂšne. yyy absolument impossible le plus grand nombre des expĂ©riences chimiques. Ces considĂ©rations m’avoient dĂ©terminĂ© d’a-, bord Ă  essayer de remplir de grandes vessies de gaz oxygĂšne, Ă  y adapter un tube susceptible d’ĂȘtre fermĂ© par un robinet , & Ă  m’en servir pour animer avec ce gaz le feu des charbons allumĂ©s. L’intensitĂ© de chaleur fut telle, mĂȘme dans mes premiĂšres tentatives , que je parvins Ă  fondre une petite quantitĂ© de platine brute avec assez de facilitĂ©. C’est Ă  ce premier succĂšs que je dois I’idĂ©e du gazomĂštre dont j’ai donnĂ© la description , page 34 6 & suivantes. Je l’ai substituĂ© aux vessies ; & comme on peut donner au gaz oxygĂšne le degrĂ© de pression qu’on juge Ă  propos, on peut non-seulement s’en procurer un Ă©coulement continu , mais lui donner mĂȘme un grand degrĂ© de vitesse. Le seul appareil dont on ait besoin pour ce genre inexpĂ©riences, consiste en une petite table A B C D, pi. XII,fig. i p, percĂ©e d’un trou en F, Ă  travers lequel on fait passer un tube de cuivre ou d’argent FG , terminĂ© en G par une trĂšs-petite ouverture qu’on peut ouvrir ou fermer par le moyen du robinet H. Ce tube se continue par dessous la table en l m no , & va Adapter au gazomĂštre avec l’intĂ©rieur duquel il Emploi du Gaz oxygĂšne, communique. Lorsqu’on veut opĂ©rer , on commence Ă  faire avec le tourne-vis KI un creux de quelques lignes de profondeur dans un gros charbon noir. On place dans ce creux le corps que l’on veut fondre on allume ensuite le charbon avec un chalumeau de verre , Ă  la flamine d’une chandelle ou d'une bougie; aprĂšs quoi on l’expofe au courant de gaz oxygĂšne qui fort avec rapiditĂ© par le bec ou extrĂ©mitĂ© G du tube F G. Cette maniĂšre d*opĂ©rer ne peut ĂȘtre employĂ©e que pour les corps qui peuvent ĂȘtre mis fans inconvĂ©nient en contact avec les charbons , tels que les mĂ©taux, les terres simples , &c. A l’égard des corps dont les principes ont de I’affinitĂ© avec le charbon & que cette substance dĂ©compose , comme les sulfates , les phosphates, & en gĂ©nĂ©ral presque tous les sels neutres, les verres mĂ©talliques, les Ă©maux, &c,. on fe sert de la lampe d’émailleur, Ă  travers de laquelle on fait passer un courant de gaz oxygĂšne. Alors, au lieu de l’ajutage recourbĂ© EG, on fe sert de celui coudĂ© S T , qu’on visse Ă  la place & qui dirige le courant de gaz oxygĂšne Ă  travers la flamme de la lampe» L’intensitĂ© de chaleur que donne ce second moyen n’est pas aussi forte que celle qu’on obtient par le premier, & ce n’eil qu’avec beau- Emploi du Gaz oxygĂšne. 55L çoupde peine qu’on parvient Ă  fondre la platine. Les supports dont on se sert dans cette seconde maniĂšre d’opĂ©rer, sont ou des coupelles d’os calcinĂ©s , ou de petites capsules de porcelaine , ou mĂȘme des capsules ou cuillers mĂ©talliques. Pourvu qqe ces derniĂšres ne soient pas trop petites , elles ne fondent pas , attendu que les mĂ©taux font bons conducteurs de chaleur , que le calorique se rĂ©partit en consĂ©quence promptement & facilement dans toute la masse, & n’en Ă©chauffe que mĂ©diocrement chacune des parties. On peut voir dans les volumes de l’AcadĂ©- mie , annĂ©e 1782 , page 476, & 178;, page 573, la fuite d’expĂ©riences que j’aĂ­ faites avec cet appareil. II en rĂ©sulte, i°. que le cristal de roche, c’est-Ă -dire la terre siliceuse pure, est infusible; mais qu’elle devient susceptible de ramollissement & de fusion , dĂšs qu’elle est mĂ©langĂ©e. 2 0 . Que la chaux, la magnĂ©sie & la baryte ne font fusibles ni seules, ni combinĂ©es ensemble; mais qu’elles facilitent, sur-tout la chaux, la fusion de toutes les autres substances. 3 0 . Que l’alumine est complĂštement fusible feule , A qu’il rĂ©sulte de sa fusion une substance vitreuse opaque trĂšs-dure, qui raye le verre comme les pierres prĂ©cieuses. Emploi du Gaz oxygĂšne.. 4 °. Que toutes les terres & pierres composĂ©es fç fondent avec beaucoup de facilitĂ©, & forment un verre brun. 5°. Que toutes les substances salines , mĂ©mo l’alkali fixe, fe volatilisent en peu d’inslans. 6°. Que l’or , l’argent, SĂ­c. Sc probablement la platine, fe volatilisent lentement Ă  ce degrĂ© de feu, & fe dissipent fans aucune circonstance particuliĂšre. 7 °. Que toutes les autres substances mĂ©talliques , Ă  f exception du mercure, s’o-xident quoique placĂ©es fur un charbon; qu’elles y brĂ»lens avec une flamme plus ou moins grande & diversement colorĂ©e, &, finissent par fe dissipes çnticrement. 8°. Que les oxides mĂ©talliques brĂ»lent Ă©galement tous avec flamme; ce-qui semble Ă©tablir un caractĂšre distinctif de ces substances, Sc ce qui me porte Ă  croire , comme Bergman l’avoit soupçonnĂ©, que la baryte est un oxide mĂ©tallique, quoiqu’on ne soit pas encore parvenu Ă  en obtenir le mĂ©tal dans son Ă©tat do puretĂ©, 9 °. Que parmi les pierres prĂ©cieuses, les unes» çomme le rubis, font fe ramollit Si de fe souder , fans que leur couleur & mĂȘme que leur poids soient altĂ©rĂ©s ; que d’autres » çomme l’hyacinthe dont la fixitĂ© est presque, Emploi nĂș Saz oxygĂ©nĂ©, jf'f Ă©gale Ă  celle da rubis , perdent facilement leur couleur; que la topase de Saxe, la topase & le rubis du BrĂ©sil non-seulement se dĂ©colorent promptement Ă  ce degrĂ© de feu, mais qĂș’ils perdent mĂȘme un cinquiĂšme de leur poids , & qu’il reste , lorfqu’ils ont subi cette altĂ©ration, une terre blanche semblable en apparence Ă  dti quartz blanc ou Ă  du biscuit de porcelaine; ensin que l’émeraude , la chrysolite & le grenat fondent presque sĂșr-le-champ en un verre opaque & coloré» io°. Qu’à FĂ©gard du diamant , il prĂ©sente une propriĂ©tĂ© qui lui est toute particuliĂšre , celle de se brĂ»ler Ă  la maniĂšre des corps combustibles & de se dissiper entiĂšrement. 11 est un autre moyen dont je n’ai point encqre fait usage , pour augmenter encore davantage l’activitĂ© du feu par le moyen du gaz oxygĂšne; c'est de l’employer Ă  souffler un feu de forge. M. Achard en a eu la premiĂšre idĂ©e ; mais les proeĂ©dĂ©s qu’il a employĂ©s & au moven defquels il croyois dĂ©phĂźogiĂ­ĂŹiquer Pair de Pat- nrofphĂšre, ne Pont conduit Ă  rien de satisfaisant. L’appareil que je me propose de faire construire, fera trĂšs-simple il consistera dans un fourneau ou espĂšce de forge d’une terre extrĂȘmement rĂ©fractaire ; sa ligure sera Ă  peu prĂšs semblable Ă  celle du fourneau reprĂ©sentĂ© j-j8 Emploi du Gaz oxygĂšne. planche Xlll , figure /f. ; il sera seulement moins Ă©levĂ© & en gĂ©nĂ©ral construit fur de plus petites dimensions. II aura deux ouvertures, l’une en E Ă  laquelle s’adaptera le bout d’un soufflet, 8c une seconde toute semblable Ă  laquelle Rajustera un tuyau qui communiquera avec le gazomĂštre, je pousserai d’abord le feu aussi loin qu’il sera possible par le vent du soufflet; & quand je serai parvenu Ă  ce point, je remplirai entiĂšrement le fourneau de charbons embrasĂ©s ; puis interceptant tout Ă -coup le vent du soufflet, je donnerai par l’ouverture d’un robinet accĂšs au gaz oxygĂšne du gazomĂštre, & je le ferai arriver avec quatre ou cinq pouces de pression. Je puis rĂ©unir ainsi le gaz oxygĂšne de plusieurs gazomĂštres, de maniĂšre Ă  en faire passer jusqu’à huit Ă  neuf pieds cubes Ă  travers le fourneau, 8c je produirai une intensitĂ© de chaleur certainement trĂšs-supĂ©rieure Ă  tout ce que nous connoissons. J’aurai foin de tenir l’ouverture supĂ©rieure du fourneau trĂšs- grande, afin que le calorique ait une libre issue , & qu’une expansion trop rapide de ce fluide si Ă©minemment Ă©lastique ne produise jpoint une explosion. FIN* TABLES t A L’USAGE DES CHIMISTES. TABLES sĂźiii- 56l TABLES A L’US AGE DES CHIMISTES, N’. I. Table pour convertir les onces , gros & grains en fractions dĂ©cimales de livre , poids de marc. TablĂ© pour les grains. Grains poids de marc. Fraciions dĂ©cimales de Uvre correspondantes. Grains poids de marc. Fraciions dĂ©cimales de livre correspondantes. 1 livre. 0,0001085-07 13 livre. 6,001410591 2 0,000217014 14 0,001519098 3 0,0003 25" J2I 0,001627605 4 0,000434028 16 0,001736112 S 0,000542535 *7 0,001844619 6 0,000651042 18 0,001953125 7 0,0007551549 19 0,002001633 8 0,000868056 20 0,002170140 9 0,000976563 21 0,002278647 ÏO 0,001085070 22 0,002387154 1 11 0,001193577 2Z 0,002495661 1 12 0,001302084 24 0,002 04168 N n T A H I S, 562 Grains poids de marc. Fradiions dĂ©cimales de Uvre correspondantes . Grains poids de marc. i 7 raclions dĂ©cimales de livre correspondantes. 2 / 0,002712675' 51 0,00s 5 3 38 57 26 0,002821182 52 0,005642364 27 0,002929685 53 0,005750871 28 0,003038196 54 0,005859378 29 0,003146703 55 0,005967885 30 0,0032/7210 56 0,006076372 3 1 0,0033637x7 57 0,006184899 32 0,003472224 58 0,006293406 - 33 0,0035-8073 I 59 0,006401913 34 0,003689238 60 0,006510420 35 o,003797745 61 °, 006618927 36 0,003906252 62 0,006727434 37 0,004014759 63 0,006835941 38 0,004123266 64 0,006944448 39 0,004251773 65 0,007052955 40 0,004340280 66 0,007161462 41 0,004448787 67 0,007269969 42 0,004557294 68 ‱ 0,007378456 43 0,004665 8oi 69 0,007486983 44 0,004774308 70 0,007595490 45 0,004882815 7 0,00770997 46 0,004591322 72 0,007812504 47 0,005099829 73 0,007921011 48 0,005208336 74 0,008029518 49 0,005316843 75 0,008138025 50 0,005425350 76 0,008246532 T A B L K S. stj Grains pouls de marc. Fractions dĂ©cimales de livre correspon dames. Grains poids de marc. 4 Fractions dĂ©cimales de livre correspondantes. 77 0,008355039 89 0,009657123 78 0,008463546 90 0,009765630 19 0,008572053 PI 0,0 9274137 80 0,608680560 92 0,005902644 81 0,008789067 93 0,010091151 82 0,008897574 94 0,010199658 83 0,009006081 95 0,010308165 84 0,005114588 96 0,0 672 85 0,00Ç 22 ^09 5 97 0,010525179 86 0,009 3 3 U 02 98 0,010633686 87 OÌOO944OIO9 99 0,010742153 88 0,009548616 100 0 .0 b" co O O 6 Pour les Gros. Pour les Onces. gros. livre. livre. Ă­ 0,0078125 1 0,ot25000 2 0,0156250 0,1250000 3 0,0234375 3 0,1875000 4 0,0312500 4 0,2500000 5 0,0390625 5 0, 125000 6 0,0468750 6 > 0,3-750 000 7 0,0546875 7 0,4375000 8 0,0625000 8 0,5000000 9 0,070 3 i 25 9 0,5025000 10 0,0781250 10 0,625 0000 11 0,0859375 u 0,6875000 12 0,0937500 12 0,7500000 lZ 0,1015625 J 3 0,8125000 x 4 0,1093750 14 0,8750000 r 5 0,1171875 *5 0,9375000 16 0,1250000 16 1,0000000 ĂŹ\ II ij 564 Tables, N°. II. Table pour convertir les fractions dĂ©cimales de livre en f radions vulgaires. Pour les dixiemes Pour les milliĂšmes DE LIVRE. DE LIVRE. Fractions dĂ©cimales de livre. . Fractions vulgaires de Uvre correspondantes. Fraisions dĂ©cimales de livre. Fractions vulgaires de Livre cor rejpondantes. livre. onces. gros. grains. livre. gros. grains J 1 . .4..57,60 0,001 33 . , 33 % ‱ ‱ r 0,2 3.. 1 . .43,20 0,002 33 ‱ .» . . .18,43 j o,Z 4.. 6 . .28,80 0,003 33 . . .» . . .27,65 0,4 . 14,40 0,004 33 . , .». » .36,86 o,5 8..8. .0 0,005 33 . , .» . . .46,08 0,6 9 - - 4 - - 51 f 0 0,006 33 . ,33 , ‱ o .7 I X ‱ * I ‱ ‱ 5 3 0,07 1. . 0. . 69,12 0,0007 6,45 0,08 1. .2. . 17,28 0,0008 7,37 0,09 * ‱ ‱ 3 ‱ ‱ Z 7,14 0,0009 8,29 0,10 1. .4. . 57,60 0,0010 9,22 T A I t E S, 565 POLTR LES CENT MILLIEMES POUR LÏS MILLIONIEMES DE LIVRE. DE LIVRE. Fractions ilĂ©ci - Fractions vul - Fractions vul- - gaires de li- gaires de li- malts de livre. vre cor r es- vre correspon- pondantes. vre dantes. lĂŹurp. grain?. livte. grains. 0,00201 0,09 0,000001 0,01 0,00002 0,18 0,000002 0,02 0,00003 0,28 0,000003 0,03 ojoooo4 o ,37 0,000004 0,04 0,0000$ 0,46 0,00000$ 0,0$ 0,00006 0,55 O',000006 0,06 0,00007 0,64 0,000007 0,07 0,00008 o ,74 0,000008 0,08 0,00009 0,8 z 0,000009 0,09 0,00010 0,92 0,000010 0,10 S 66 Tables. N°. IIL TĂ BLE du nombre de Pouces cubes correspondons Ă  un poids dĂ©terminĂ© d?eau. Table pour les Grains, Grains d'eau. poids de marc Nombre de pouces cubes correspondons. Grains seau, poids de marc. Nombre de pouces cubes correspondons. I 0,003 2? 0,062 2 0,005 24 0,065 3 0,008 25 0,067 4 0,011 26 0,070 5 . 0,01 Z 2? 0,073 6 0,016 28 0,076 7 0,019 29 0,078 8 0,022 ZO 0,081 9 0,024 3 1 0,084 IO 0,027 32 0,086 il 0,030 33 0,089 12 0,032 54 0,092 13 ' 35 14 0,038 36 0,097 0,040 37 0,100 l6 0,043 38 0,103 17 0,046 39 0,105 18 0,049 40 0,108 19 0,051 41 0,111 1 20 0,054 42 0,113 1 21 0,057 43 0,116 22 0,059 44 0,119 Tables. 567 1 Grains d’eau, Nombre des Grains d'eau, Nombre des I poids pouces cubes corref- poids pouces cu -. corref- j de marc- pondans. de marc , pondans. 4 5 0,12 ĂŻ 59 0,159 46 0,124 60 0,162 47 0,127 61. 0,165 48 0,130 62 0,167 49 0,132 63 0,170 50 o,rZ 5 64 0,173 5i 0,138 0,175 52 0,140 66 0,178 53 0,143 67 0 ,l 8 l 54 0,146 68 0,184 55 0,148 69 o,i 8 6 56 0,151 70 0,189 57 0,154 7i 0,152 58 o,i 57 72 0,194 Table pour les Gros. Table pour les Onces. pou. cub. 1 0,193 i, i ,543 2 0,386 2 3,086 3 0,579 3 4,629 4 5 0,772 0,965 4 5 6 6,172 7 , 7'5 9,258 6 1,158 7 10,801 7 i ,3 51 8 12,344 13,887 8 i ,543 9 10 15,430 u 16,973 12 18,516 r; 20,059 14 21,602 »5 23,145 16 24,687 Tables. Table pour les Livre?. 568 Livres d.’eau., poids de marc. Nombre de pouces cubes correspondant. r pou. cub. 24,087 2 49 -Z 74 3 74,061 4 98,748 5 125,420 6 148,122 7 172,809 8 197,496 9 222,180 10 246,870 11 271,557 12 296,244 13 320,931 I 4 345,618 15 370,305 16 394,992 17 419,676 18 444» 360 19 469,050 Livres d'eau , poids de marc. Nombre de pouces cubes corres- pondans. 20 pou. cub. 493 , 74 ° 21 518,427 22 543,”4 23 567,801 24 592,448 25 617,175 26 641,862 27 666,549 28 691,236 29 715-923 30 740,610 40 987,480 50 1234,200 60 1481,220 70 1728,000 80 1974,960 90 2221,800 IOO 2328,700 I T A B L E S, N°. IV. 569 T A s L E pour convertir les lignes & f raclions de lignes en fractions dĂ©cimales de ponce. Table POUR LES FRACTIONS TABLE DE LIGNE. POUR LES LIGNES. DouziĂšmes de lignes. Fractions dĂ©cinfales de pouce correspondantes. X pouces. 0,00694 2 0,01389 3 0,02083 4 0,02778 S 0,03472 6 0,04167 7 0,04861 8 0,05556 9 0,062 sO 10 0,06944 11 0,07639 12 0,08333 Lignes. Fractions dĂ©cimales de pouce correspondantes. pouces. I 0,08333 2 0,16667 3 0,25000 4 o ,33333 5 0,41667 6 0,50000 7 0,78333 8 0,66667 9 0,75000 10 0,83333 11 0,91667 12 1,00000 Tables. N°. V. 57° Table pour convertir les hauteurs d'eau observĂ©es dans les cloches-ou jarres , Ăšre hauteurs correspondantes de mercure exprimĂ©es en fractions dĂ©cimales de pouce. Hauteur de l’eau exprimĂ©e en Lignes. Hauteur correspondante du mercure exprimĂ©e en fractions dĂ©cimales de pouce. Hauteurs de ì’eau exprimĂ©e en lignes. Hauteur correspondante du mercure exprimĂ©e en fractions dĂ©cimales de pouce. lignes. pouce». POU- „ liR- pouces. i 0,00614, 20 0,12284 2 0,01228 21 0,12898 Z 0,01845 22 0,13512 4 0,0245-7 28 0,14126 5 0,03071 2 0,14741 6 0,03687 3 0,22m 7 0,04299 4 0,29481 8 0,04914 r 0,36872 9 0,05728 6 0,44222 IO 0,06142 7 0,71595 j ii 0,06776 8 0,78963 j 12 0,07370 9 0,66333 I 3 0,07987 10 0,73704 *4 0,08799 11 0,81074 i; . 0,09213 12 0,88444 16 0,09827 rZ 0,97815 n 0,10441 14 18 0,11077 1 ; 1,10776 19 0,11670 16 1,17926 Tables, N°. VI. 5?r Table des quantitĂ©s de pouces cubiques françois correspondons Ă  une once , mesure de M. PriesUey. Onces , mesure de M. Priejllej. Pouces cubiques françois correspondons. pou. cub. 1 1,567 2 Z,iZ 4 3 4,701 4 6,268 ! 7,835 9,402 7 10,969 L 12,536 *9 14,103 IO 15,670 ii 17,237 12 18,804 rZ 20,371 14 21,938 ĂŻy 23-505 16 27,072 17 26,639 18 28,206 -9 29,773 Onces, mesure de M. Priesley. Pouces cubiques françois correspondons. 20 31,34° 3 ° 47,010 40 62,680 JO po 0 60 94,020 70 100,690 80 127,360 90 141,030 IOO 176,700 200 313,400 ZOO 470,100 4CO 626,800 700 783,500 600 940,200 700 1096,900 800 1273,600 900 1410,300 IOOO 1767,000 51 2 Tables. N°. VII. Tas le des pesanteurs des diffĂ©rons ga ^ Ă  pouces de pression & Ă  10 degrĂ©s du thermomĂštre. Noms des airs ou gai. Poids du pouce cube. Poids du pied cube. 0 BS ERVAT ION S. Air atmosphĂ©rique.... 0,46005 on. gro. gta. 1..;.. 3 > 00 D’aprĂšs mes expĂ©r. Gaz azote..... i. .r. .48,00 D’aprĂšs mes expĂ©r. Gaz oxigĂšne.... 0,50694 I . .4. 12,00 D’aprĂšs mes expĂ©r. Gaz hydrogĂšne.. 0,03539 6 1,1 5 D’aprĂšs mes expĂ©r. Gaz acide carbonique. 0,68985 2. .40,00 D’aprĂšs mes expĂ©r. Gaz 0,54690 1..;.. .9,04 D’aprĂšs M. Kirwan. Gaz ammoniaque.... 0,2,7488 » * ‱ 6 ‱ ‱ 43,00 D’aprĂšs M. Kirwan. Gaz acide sulfureux... 1,03810 3..». .66,00 D’aprĂšs M. Kirwan.! Tables, 573 N°. VIII. Tas LE des Pesanteurs spĂ©cifiques des /absences minĂ©rales , extraite de Vouvrage de M. B ri s s on. Substances mĂ©talliques. IVothx des 1 subfian- I c ex mĂ­- 1 talliques. V A R I Ê T É S. Pesanteur spĂ©cifique. Poids du pouce cube. Po'ds du pied cube . ,0r Ă  14 karats, fondu & non forgĂ©. 191581 onc. g. gra. livres, on. g, gr. 1348. Le mĂȘme fondu St forgĂ©* 193617 1355. Or au titre de Paris, ou Ă  2i karats , fondu & nsnforgĂ©. 17486*, 1114. Ot . > Le mĂȘme fondu & j forgĂ©. 175894 il-z-15 I1ZI. - 'Or au titre de la mo- noie de France , ou Ă  ir ßÏ karats, fondu & non forgĂ©. I74OZZ 1118. Le mĂȘme monoyĂ©. 176474 1135. Orau titre des bijoux, ou Ă  10 karats , fondu & non forgĂ©. 157290 l Le mĂȘme, fondu & forgĂ©. 157746 1104. Argent,... Argent Ă  iz deniers t fondu & non forgĂ©. 104743 6 . 6 . 11 733 - 3 - 1 . 5 - .Le mĂȘme fondu & for gĂ©. 105107 S 7i Tables. Substances mĂ©talliques. j/V owĂ­ des E subjlar- ces mĂ©talliques. V AR I ÉTÉS. Pesanteur spĂ©cifique. Poids du pouce cube. Poids du pied cube. 1 ĂŹ Argent au titre de Paris, oU ĂĄ 1 1 de- l niers r o grains 35 27821 26913 35489 27227 8 188. I 248. 190. O o T A B I E S, Pierres siliceuses, * 7 * 1 Noms PefĂ­irt- Poids Poids ’.des pierres Va ri Ă©t Ă© sĂŹ teur fpĂ©- du pouce du ! JiliceuJ'es. cifique. cube. pied cube. 'Cristal de Roche iim- 1 . pide de Madagas- on. g. gr. livres, on. g. gr. Cristal 1 car. 26530 /Cristal de Roche du tĂ­e Rocks? \ BrĂ©sil. jCrislal de Roche gĂ©- 26526 i ' latineux ou d’Eu- rope. 2,6548 1 Quarte. . Quarte cristallisĂ©. 26546 1 -, 5 ‱ 5 5 Quartz en niaise. 16471 185. 1 GrĂšs des Paveurs. 24158 Z8 169. GrĂšs des RĂ©mouleurs. 21429 8 150. iGrĂšs des Couteliers. GrĂšs luisant de Fon- 1111$ GrĂšs. .. .^ ' tainebleau. .Pierre Ă  faux Ă  grain 25616 179. j , moyen d'Auver- ! Zne. 25638 179. 'Pierre Ă  faux de Lor- raine. 25298 8 177. 1 Agathe, . Agathe Orientale. 25901 181. Agathe Onix. 26375 0 Calccdoi. CalcĂ©doine limpide. 26640 1 . 5 - 5 S 186. Cornaline 26137 26023 181. Sardoine. Sardoine pure. PrasĂȘ.... 25805 25941 1 - 5-17 Pierre. 1 Pierre Ă  fusil blonde. 181. Ă  fusil. ^Pierre Ă  fusil noirĂątre. 1 579 Tables. Pierres siliceuses. Noms des pierres JĂ­iiceuses. Va m ĂŻi Ă­ r. Pesan- teurspĂ©- cifique. Poids du pouce cube. Poids du pied cube. Caillou. . Caillou OnĂźx. 16644 oh. g. gr. 1 -US 9 livres, on. g. gr. 186. 1 Caillou de Rennes. 16538 r-5-55 ; Pierre meuliers. . I7Z-1Z -4-" Jade.. ,.P ade blanc - L 9502 . L. 106. l Jade verd. 19660 1 - 7 . 1-7 107. 'Jaspe rouge. 166 11 186. jaspe brun l Ă­Sp Ă­ I 1 8 S . JaĂ­pe., . grasses. JHuile de pavot. t Huile de faĂźne, v Huile de baleine. Liqueurs animales. 'Lait de femme, t Lait de jument. vLait d’ñnesse. JLait de chĂšvre. ^Lait de brebis. ILait de vache, etit - lait de va clarifiĂ©. ‱ Urine humaine. Pesanteur spĂ©cifique. Poids iu pouce cube. Poids iu pied cube. 8697 on. g. gr. 0.. liv. on. g. gr. 7 99 10 0.. 5 . 10 49. 8938 0. . 4 r. 10363 0.. 72. 0.. 73. 9 i;Z 0 .. 4-54 4 4. 4 9170 0.. 64. 3-0-23 9403 0.. 4 9188 0. . 9176 0.. 44- ;., 214. - Dans la dĂ©composition des vĂ©gĂ©taux & des matiĂšres animales, il s’unit Ă  PhydrogĂšne pour former Pammoniaque, 136, 1;;. C’est un des principes cons, -tituans de l’acide prussique , 21;.-Ses combinaisons avee les substances simples font peu connues. Elles portent fe nom d’azotures ,214. B alances. Instrumens dont l’objet est de dĂ©terminer le poids absolu des bien il en faut dans un laboratoire. - De leur prĂ©cautions pour les conserver, 333 & fiuiv , —Hydrostatique. Moyen de s’en servir. - Ses usages, ZZ6 , 337. BaromĂštre. Corrections baromĂ©triques du volume des gaz, relativement Ă  la diffĂ©rence de prestĂŹon de l’at-ĂŻ mosphĂšre , 371 &* fiuiv . ModĂšle de calcul pour ces corrections, 380 & fiuiv. Bases salifĂŹables. II en excite 24 ; savoir , 3 alkalis, 4 terres, & 17 substances mĂ©talliques, 182. Baryte. La composition de cette terre est encore inconnue , 172. - II est probable que c’est un oxide mĂ©talU- des Ma que , 174. - Mais qui n’est pas rĂ©ductible vĂŹr les moyens que nous employons, ĂŹbid. Elle est peu abondante ; on ne la trouve que dans le rĂšgne minĂ©ral, 173. - Ester que produit fur elle le feu le plus violent, alimentĂ© par le gaz oxigcne. Borax. Sel concret avec excĂšs de baie qui est la soude. Son origine est inconnue. Sa purification est encore un mystĂšre , 2,65 , 2 66 . Bougie. Sa combustion, 112. C alcul de la vessie fournit l'acide lithique , z 19. CalorimĂštre. Sa description ,387 &‱ suiv. - Principes de fa construction, ĂŹbid. ManiĂšre de s’en servir, 396 bsuiv. Calorique. Cause de la chaleur , 5. - Peut ĂȘtre considĂ©rĂ© d’une maniĂšre abstraite, 6 . - Comment il agit sur les corps, 6 , 7. Paroit ĂȘtre le plus Ă©lastique de la nature , - Tous les corps y sont plongĂ©s , & il remplit les intervalles que laissent en- tr’elles leurs molĂ©cules. - II se fixe quelquefois de maniĂšre Ă  constituer leurs parties solides. - C’est de son accumulation que dĂ©pend l’état aĂ©riforme , 200. - II fait Poffice de dissolvant dans toute espĂšce de gaz , 17. On appelle du nom gĂ©nĂ©ri- I È R E S. 60 1 que de gaz toute substance portĂ©e Ă  i'Ă©tat aĂ©riforme par une addition suffisante de calorique , 200. - Le soufre & le charbon en brĂ»lant lui enlĂšvent PoxigĂšne, 66 . - II en est de mĂȘme du gaz hydrogĂšne , 95. - Moyen de melurer la quantitĂ© quis’en dĂ©gage des corps pendant leur combustion, 23, 103 & suiv. - Appareil imaginĂ© pour remplir cet objet , 387. - Plan d’expĂ©riences pour dĂ©terminer la quantitĂ© que la plupart des corps en contiennent, 115. - Son dĂ©gagement dans la combustion du fer, la combinaison des mĂ©taux avec la base du gazoxigĂšne, la combustion du charbon , 66 & 108. Dans la combustion du phosphore , la combustion de la cire , u;. Dans la combustion de l’huile d’olives, ibid. -Dans la combustion du gaz hydrogĂšne , 109. - 11 reste uni Ă  PoxigĂšne , dans la formation de l’acide nitrique, 110. II entre dans la composition des nitrates & des muriates, en quantitĂ© prefqu’égale Ă  celle qui est nĂ©ceĂ­foire pour constituer le gaz oxigĂšne, 207. - II se dĂ©gage avec une telle abondance dans la combinaison de PoxigĂšne avec les corps combustibles, que rien ne peut rĂ©sister Ă  son expansion , 207. - S 602 T a b dĂ©compose Ăźes substances vĂ©gĂ©tales & animales, 132, Calorique combinĂ©. Tient aux corps par l’attraction & constitue une partie de leur substance, 21. -— Libre. Test celui qui n’est engagĂ© dans aucune combinaison, 21. .— SpĂ©cifique des corps. Test le rapport des quantitĂ©s de calorique, nĂ©cessaires pour Ă©lever d’un mĂȘme nombre de degrĂ©s , la tempĂ©rature de plusieurs corps cgaux en poids, 21. Camphre. EspĂšce d'huileconcrĂšte qu’on retire par sublimation d’un laurier du japon, 305. Catsules de porcelaine, fervent de support aux substances dans la fusion par le gai oxigĂšne, 555. Carbone ou charbon pur. Substance simple combustible , 67 & 227. - ManiĂšre d’opĂ©rer fa combustion, 67. DĂ©compose le gaz. oxigĂšne Ă  une certaine tempĂ©rature, 67 , 153 , 227 & 228 ; appareil pour sa combustion, 483 & fdv. - QuantitĂ© de calorique qui se dcgage dans cette opĂ©ration, 67, ic 3 . -EnlĂšve fa base au calorique, 67. - DĂ©compose i’eau Ă  une chaleur rouge & enlĂšve l’oxigĂšne Ă  l’hy- drogĂšne, pi , 218. - II s’en dissout une portion dans le gaz hydrogĂšne , 92 & 118. II est contenu dans le Ă­er L E & dans Parier- , 48. - II existe dans ies vĂ©gĂ©taux antĂ©rieurement Ă  la combustion, & forme avec le phosphore , l’hydrogĂšne & l’azote, des radicaux composĂ©s, 227. - Moyens d’ob- tenir celui qui est contenu dans les matiĂšres vĂ©gĂ©tales & animales , 227 & 228. Ses combinaisons avec les substances simples, a trĂšs-peu d’attĂŹnitĂ© avec le calorique, 133. — II forme une des parties constituantes des huiles, 119. - Et en gĂ©nĂ©ral de tous les acides vĂ©gĂ©taux , 124. - 11 tient trcs-peu aux huiles volatiles animales , 136. - II fait partie du radical des gommes , du sucre & de l'amidon, 125. - II est combinĂ© dans ces substances avec l’hydrogĂšne , de maniĂšre Ă  ne former qu’une feule base portĂ©e Ă  i’état d’oxide par une portion d’oxigĂšne, 12 6. QuantitĂ© qu’en contient le sucre, 142. Carbures , nom donnĂ© aux combinaisons du carbone avec les mĂ©taux, 118. Cendres, elles forment ordi-. nairement la vingtiĂšme portion du poids d’un vĂ©gĂ©tal brĂ»lĂ© , 1 66 . - il paroĂźt qu’elles existent dans les vĂ©gĂ©taux avant leur incinĂ©ration. C’est la terre qui forme la partie osseuse ou la carcasse des vĂ©gĂ©taux, 168. Chaleur dilate les corps, 1* des Ma Ses causes. - NĂ©cessaire Ă  l’oxigĂ©nation. - DiffĂ©rente pour l’oxigĂ©nation des diffĂšre n s corps , 2,03 & suiv. Ce qu’on entend par cette expression, 133, Voy. Calorique. Chaleur sensible. N’est que l’eflet produit sur nos organes par le dĂ©gagement du calorique des corps envi-, ronnans, 11. Charbon de bois. L’on croĂźt qu’il contient du phosphore, Sert de support aux substances simples tondues au feu alimentĂ© par le gaz oxigĂšne , 334 - Chaux. C’est de toutes les bases fĂąlifiables la plus abondamment rĂ©pandue dans la ‱ rature , 172. - Sa composition est absolument inconnue, il'ĂŹd. - Elle est presque toujours saturĂ©e d’acide carbonique, & forme alors la craie, les spaths calcaires & une partie des marbres, ĂŹbui. - Les anciens ont appelĂ© de ce nom gĂ©nĂ©rique, toutes les substances long- tcms exposĂ©es au feu fans se fondre, 83. - Effet que produit sur elle le feu le plus violent alimentĂ© par le gaz oxigĂšne, 5 3 3* Chr ysolyte. Se fond presque sur le champ au feu ali_ mente par le gaz oxigĂšne 337 . Ci re. QuantitĂ© de calorique qui se dĂ©gage pendant Ă­Ă  combustion, 113. T I È R E S, 6vZ Clarification. Moyen pour mettre une liqueur en Ă©tat d’ùtre filtrĂ©e, 417. Cloches. ManiĂ©rĂ© de les graduer , 362, 363. Combustion du fer, 41 & suiv. - Du phosphore, 37 & sĂ­iv. - Du soufre. - Du charbon, 67 & suiv. - Du gaz hydrogĂšne , 97 & suiv. Voyez ces mots, - ThĂ©orie de la combustion des vĂ©gĂ©taux , 165. - La plus grande portion du vĂ©gĂ©tal est rĂ©duite en eau 8r en acide carbonique, relatives Ă  la combustion , 478 & suiv. - Conditions nĂ©cessaires pour l’opĂ©- rer, 480 L- suiv. Creusets , tnstrumens propres Ă  la fusion ,333. Cristal de roche. Effet que produit fur lui le feu le plus violent alimentĂ© par le gaz oxigĂšne ,533. Cristallisation. OpĂ©ration par laquelle les parties intĂ©grantes d’un corps qui Ă©toient sĂ©parĂ©es par un fluide , font rĂ©unies par la force d’attraction , 437. - Calorique qui se dĂ©gage pendant cette opĂ©ration, ibid. Vaisseaux dans lesquels on l’opĂšre , 441 & 442. D Écantation, Peut supplĂ©er Ă  la filtration , 419. Elle est prĂ©fĂ©rable dans les opĂ©rations qui exigent une Table 604 prĂ©cision rigoureuse, 410. DĂ©tonnation. Explication de ses phĂ©nomĂšnes , z & 98. - Oxide de fer qui en rĂ©sulte, 93. PhĂ©nomĂšnes de la fermentation spiritueuse & de la putrĂ©faction dus Ă  la dĂ©composition de l’eau, dĂ©composition s’opĂ©re continuellement dans la nature, 100. - Les principes qui la constituent sĂ©parĂ©s Pun de Pautre ne peuvent exister que fous forme de gaz, ibid. Sa rĂ©composition , 96 & suiv. 506 & suiv. - 8f Parties en poids d’oxigĂšne & 1; en poids d’hydrogĂšne, composent 100 parties d’eau , 100. - Se combine avec le gaz acide carbonique, 67. - Se combine en toutes proportions avec Pa- cide sulfurique, Avec Pacide muriatique ttĂšs-facilement , 75. - N’est pas toute formĂ©e dans le sucre , 150. Eau rĂ©gale. Nom ancien donnĂ© Ă  un acide composĂ© qui dissout Por, 114. Voy. jlvĂŹdi nitro-m uriatique. Ebullition , n’esl autre chose que la vaporisation d’un fluide ou sa combinaison c iĂŹ s Ma avec le calorique , iz. Effervescence, est produite par le pastĂ ge rapide d’un corps solide ou liquide Ă  sĂ©rac gazeux, 177. ElasticitĂ©. Comment on doit la concevoir, & suiv. Emeraude , fond sur le champ en un verre opaque au feu alimentĂ© par le gaz oxigĂšne, 557 - Ether , Ă­^roit habituellement dans l’etat aĂ©rifcrme fans la pression de l’atmosphĂšre, p. - Se vaporise Ă  33 degrĂ©s , 13 & suiv. - Appareil pour Ă­Ăą combustion, 3 & suiv. Evaporation. OpĂ©ration pour sĂ©parer deux substances qui ont un degrĂ© de volatilisĂ© distĂ©rent, 431 & suiv. Action du calorique dans cette opĂ©ration, 433. F Fer. II dĂ©compose l’air atmosphĂ©rique , augmente de poids dans la cal- cination d’une quantitĂ© Ă©gale Ă  celle que l’air a perdue, 47. - Appareil pour son oxi- dation , 5 ip. - Sa combustion dans le gaz oxigcne, 41. - II dĂ©compose l’eau Sc s’oxide Ă  un degrĂ© de chaleur rouge, pi, p3 & iĂŹ 8. II est moins attirable Ă  satinant aprĂšs qu’il a dĂ©composĂ© seau; c’est de soxidenoir de fer, 41 & § Ce mĂ©tal T I E R E S. —Nitro-murintique. Se dĂ©gage pendant la dissolution de l'or dans l’acide nitro- nmriatique -N’a pas encore Ă©tĂ© dĂ©crit. - Son odeur est ^plĂ grĂ©able. - 11 est funeste aux animaux qui le respirent. - L'eau en absorbe une grande quantitĂ©, 1,59. —Nitreux. Premier degrĂ© de combinaison de l’azote avec l’oxigĂšne , 80. - C’est une elpece d’oxidc d’azote, 81- Preportions d'azote & d’oxĂ­- gĂšne qui le constituent, 80. SurchargĂ© d’oxi^Ăšne , compose un acide tres-puissant, l’acide nitrique, ibid. - EnlevĂ© l’oxigĂšne Ă  Pair del’at- mofphĂšre, ibid. - Sert d’eu- diomĂštre pour connoĂźtre la quantitĂ© d’oxigĂšne contenue dans Pair atmosphĂ©rique , ibid. - Il est immiscible Ă  Peau , ibid. —OxigĂšne. Combinaison de l’oxigĂšne avec le calorique, 6o8 T a 5y. - Moyen de s’afsurer s’il ne contient point d’acide carbonique , 98. - Le calorique & la lumiĂšre qui se dĂ©gagent dans la combustion ion t—ils fournis par le corps qui brĂ»le, ou par le gaz oxigĂšne qui se fixe dans les opĂ©rations? 219. - Est dĂ©composĂ© par le charbon, 67. Par le phosphore, 58 Ă­fsuiv. Perd son calorique dans cette combinaison, 5 a dĂ©composition par les mĂ©taux , 8s. - Par le fer 41. Par le soufre, 66 . - Entre dans la dĂ©composition de Pair atmosphĂ©rique, ^ de l’oxide de mercure, 523. - RetirĂ© de l’oxide de manganĂšse ou du nitrate de potasse, de nature par la dĂ©tonnaĂšsh avec le charbon, & se convertit en acide carbonique, 525. - Moyen de s’en servir pour augmenter PintensitĂ© du feu, 552. - Son emploi dans les fusions , ibid. GazomĂštre. Instrument propre Ă  mesurer le volume des substances aĂ©riformes, description, 346 Ăł-suiv. Sa graduation, 3y8 suiv. - ExpĂ©riences qui ont donnĂ© l’idĂ©e de Ă  construction , y y z. - On peut avec cet instrument donner un grand degrĂ© de vitesse an gaz oxigĂšne , yyz ; & Remployer Ă  augmenter Faction du feu, yyz & suiv. GazomĂštrie. C’est Part de BLE mesurer le poids & le volume des substances aĂ©riformes , 342. Gommes. Oxides vĂ©gĂ©taux Ă  deux bases, 11 y. - RĂ©unies sous le nom gĂ©nĂ©rique de muqueux, ibid. Graisse animale. FormĂ©e par la partie musculaire de cadavres enterrĂ©s Ă  une certaine profondeur & privĂ©s du contact de Pair, 137. Le suif fournit l’acide sĂ©- bacique, 317. Grlnat. Fond presque sur le champ au feu alimentĂ© par le gaz oxigĂšne , yyy H VUES. Elles sont composĂ©es de carbone & d'hydrogĂšne , sont de vĂ©ritables radicaux carbone- hdreux, 198. - Proportion des principes qui les constituent , 120. - Sont-elles base ou radical des acides vĂ©gĂ©taux & qui font pencher pour la nĂ©gative , 211. - Appareil pour leur combustion, 493 St xo. Puzvhrisatiok. Instrumens propres Ă  P opĂ©rer , 403. PutrĂ©faction. Ses phĂ©nomĂšnes sent dus en partie Ă  la dĂ©composition de Peau, roi. - Est trĂšs-lente lorsque le corps qui P'Ă©prouve nç contient pas d’azote, BLE 155. - C’est dans le mĂ©lange des substances vĂ©gĂ©tales & animales que consiste toute la science des amendemens & des fumiers, , . — Des vĂ©gĂ©taux , n’est autre choie que l’analyse des se b f tances vĂ©gĂ©tales dans laquelle la totalitĂ© de leurs principes Ă­Ăš dĂ©gage fous U forme de gaz, 154. Pyrites, nom que les anciens donnoient Ă  la combinaison du soufre St des niĂ© tau x , 117. R adical acĂ©teux, Tableau de ses combinaisons, 294, Acide Ă  deux bases. - C’est le plus oxigĂ©nĂ© des acides vĂ©gĂ©taux. -Contient un peu d’azote. - Moyens de l’obte- nir & de i’avoir pur. - Libre de toute combinaison , il est dans PĂ©tĂąt de gaz au degrc de tempĂ©rature dans lequel nous vivom. - La plupart des sels qu’ii forme avec les bases salifiables ne sont pas cristaliĂ­ables, tpy fy suiv. t Boracique. Sa nature est inconnue, 219. — Fluorique. Sa nature est inconnue , 229. -7 Se s com» binaisons avec PoxigĂšne , ibid. Radical malique, Tableau de ses combinaisons, 281. -— Muriatique. Sa nature est encore inconnue, 229. Ă­d e s Ma — Tartareux. Tableau de ses combinaisons, ti 7. Radicaux des acides , leur tableau, 1 96. - Combinaisons des radicaux simples avec roxigcne,ioj Ifjuiv. Combinaison des radicaux composĂ©s avec l’oxigcfie , z 08 & fuiv. -— & Car- bone-hydreux, 198. -— Oxidabies Sc Acidifiables. Sont simples dans le rĂšgne minĂ©ral. - Sont composĂ©s dans les deux autres, ros. RĂąpe. Sert Ă  diviser les substances pulpeuses, 405. RĂ©ductions mĂ©talliques. Ne sont autre chose que des oxigcnations du charbon par l’oxigĂšne contenu dans les oxides mĂ©talliques, zc>6. Respiration. Raisons qui ont empĂȘchĂ© d’en parler dans cet ouvrage, roz. Rubis. Se ramollit, se soude & se fond fans altĂ©ration de fa couleur, par faction du feu alimentĂ© par le gaz oxigĂšne , 556. — du BrĂ©sil. Se dĂ©colore & perd un cinquiĂšme de son poids au feu alimentĂ© par le gaz oxigĂšne, §57. SalpĂȘtre. Combinaisons de l’acide nitrique & de la potasse, Moyens d’ob- tenir ce sel, ilnd. - Son rafinage fondĂ© fur la diffĂ©rente solubilise des sels » 439 , 440. Sang. La partie rouge est u» oxide animal, 130. T I È R E S. 615 SĂ©crĂ©tions animales. Sont de vĂ©ritables oxides, 130. Sel marin. Combinaison de i’acide muriatique & de la soude, —Muriatique oxigĂ©nĂ© de potasse. Fournit un gaz oxigĂšne absolument pur, 507. —SĂ©datif. Voy. Acide Bora- cĂŹque , 16 y. >—Neutres. Leur formation, 1 61 & 189. - Ils rĂ©sultent de la rĂ©union, d’une substance simple exigence avec une base quelconque, 164. Ou, ce qui est la raeme chose, de l’union des acides avec les substances mĂ©talliques terreuses & alkaiines, 16r. -Quelles font les bases salifiables susceptibles de se combiner avec les acides , 1& 164. - Le nombre des sels connus a augmentĂ© en raison des acides qui ont Ă©tĂ© dĂ©couverts, Dans FĂȘtĂąt actuel de nos comtoise sances, il est de nyz, i8r. Mais il est probable que toutes ces combinaisons salines ne sont pas possibles, 183. - Combinaisons salines prĂ©sentĂ©es sous la forme de tableaux. - On a suivi pout les. classer les mĂ©mes principes que pour les substances simples, 183 & s uiv Leur nomenclature, 183. On les- distingue par le nom de leur base Ă­alifiable, 184 &suiv. - Plan d’expĂ©- riences fur les sels neutres , 187. - De leur. solution , Q q iy Ă­ 5 ĂŻsi T a 403. - Par le calorique, 414 & 438. - On confondoit autrefois la solution & la dissolution , 413 & 42,4. Des difierens degrĂ©s de Ă­olubilitĂ© des sels , 4 Ă­6 & suiv. - Travail Ă  faire fur les sels neutres , 418. Siphon. Sa description, 412. Soufre. Substance combustible qui est dans l’état concret Ă  la tempĂ©rature de l'atmosphĂšre , & qui se liquĂ©fie Ă  une chaleur supĂ©rieure Ă  l'eau bouillante, 221. -Sa combinaison avec les substances simples, ibid. - Avec le gaz hydrogĂšne , 118. Avec diffĂ©rens autres gaz , $6. - Avec le charbon, 6 7. II dĂ©compose l’air, 66. - EnlevĂ© l’oxigĂšne au calorique, ibid. - II est susceptible de plusieurs degrĂ©s de saturation en sc combinant avec l’oxigĂšne, -/ citer la combustion pour la formation de l’acide solfuri- que , 141. Sublimation. - Distillation des matiĂšres qui sc condensent fous forme concrĂšte , 448. SuESTANCESanimales son t composĂ©es d’hydrogĂšne, de carbone , de phosphore, d’azote & de soufre, le tout portĂ© Ă  l'Ă©tat d’oxide par une portion dsoxigĂšne, distillation donne les mĂȘmes rĂ©sultats que les plantes crucifĂšres , donnent feulement plus d’huil* B L E & plus d’ammoniaque, en raison de l'azote Sc de í’hy- drogĂšne qu’elles contiennent dans une plus. grande proportion, 13 g. - Eiles favorisent la putrĂ©faĂ©lion , parce qu’elles contiennent de l’azote, 155. -Elles peuvent varier en raison de la proportion de leurs principes constituans & de leur degrĂ© d’oxigĂ©nation ,213. Sont dĂ©composĂ©es par le feu 5 132. Subtances combustibles. Ce font celles qui ont une grande appĂ©tence pour l’oxigĂšne, 1 16. Peuvent s’oxĂŻ- gĂ©ner par leur combinaison avec les nitrates & les mĂ»ri a tes oxigĂ©nĂ©s , 206 & 207. r—MĂ©talliques. A l’exception de I’of Sc quelquefois de Pargent, elles se prĂ©sentent rarement dans la nature sous la forme mĂ©tallique, 173. Celles que nous pouvons rĂ©duire fous forme mĂ©tallique sont au nombre de 17 , 174. Celles qui ont plus d’aflinitc avec l’oxigĂšne qu’avec le carbone ne sont pas susceptibles d’ĂȘtre amenĂ©es Ă  cet Ă©tat, 174. ConsidĂ©rĂ©es comme bases selifiables , 173. Ne peuvent sc dissoudre que lorsqu’elles s’oxident, 176 & 177. E'effervescence qui a lieu pendant leur dissolution dans les acides prouve qu’elles s’oxident, ibid. Se dissolvent sens effervescence danç les acides lai C- des MatiĂšres. qu’elles ont Ă©tĂ© prĂ©alablement oxidĂ©es , 178. - Se dissolvent Ă­Ă ns effervescence dans Pacide muriatique oxi- gĂ©nĂ© , ĂŹbid. - Dans í’açide sulfureux, 24y. - Celles qui font trop oxigĂ©nĂ©es s’y dissolvent & forment des sulfates mĂ©talliques , DĂ©composent toutes le gaz oxigĂšne, exceptĂ© For & l’ar- gent , 81 , 203 & suiv. Elles s’oxident & perdent leur Ă©clat mĂ©tallique, 8. Pendant cette opĂ©ration elles augmentent de poids Ă  proportion de l’oxigĂšnequ’elĂ­es absorbent, ĂŹbid. - Les anciens donnoient improprement le nom de chaux aux mĂ©taux calcinĂ©s ou oxides mĂ©talliques, 83. - Appareils pour accĂ©lĂ©rer Foxidation , y 14 & suiv. - N’ont pas toutes le mĂ«me degrĂ© d'ĂĄffi- nitĂ© pour l’oxigĂšne , f 13. LorĂ­qu’on ne peut en sĂ©parer l’oxigĂšne , elles demeurent constamment dans l’état d’oxides & se confondent pour nous avec les terres , 174. - DĂ©composent l’acide Ă­ulfurique en lui enlevant une portion de son oxigĂšne, & alors elles s’y dissolvent, 2,41. - Leurs combinaisons les unes avec lesautres, 230. Les alliages qui en rĂ©sultent sont plus cafians que les mĂ©taux alliĂ©s, iiĂ­t. - C’est Ă  leurs diflĂ©rens degrĂ©s de fusibilitĂ© que sont dus une paritĂ© des phĂ©nomĂšnes que prĂ©- 6l 7 sentent' ces combinaisons , 117. - BrĂ»lent avec flamme colorĂ©e & se dissipent entiĂšrement au feu alimentĂ© par le gaz oxigĂšne. yyĂ­. - Toutes , exceptĂ© le mercure, s’y oxidentsurun charbon, ĂŹb'ul. Subtances salines se volatilisent au feu alimentĂ© par le gaz oxigĂšne, yyr ; _ —Simples. Leur dĂ©finition. Ce sont celles que la chimie n’a pas encore pu parvenir Ă  dĂ©composer, 193 & suiv. Leur tableau , 192. - Leurs combinaisons avec le soufre, le phosphore, 223. - Avec le carbone , 227. - Avec FhydrogĂšne , 2 17. - Avec Fazote , 213. —VĂ©gĂ©tales, Leurs principes constitutifs sont FhydrogĂšne & le carbone, 132. - Contiennent quelquefois dn phosphore & de Fazote, i 3 S. ManiĂšre d’envisager leur composition & leur dĂ©composition , 132. - Leur dĂ©composition se fait en vertu d’afsinitĂ©sdoubles & triples, 13 y. Tous les principes qui les composent sont en Ă©quilibre entr’eux au degrĂ© de tempĂ©rature dans lequel nous vivons, 133. - Leur distillation fournit la preuve de cette thĂ©orie, 13y. A un degrĂ© peu supĂ©rieur Ă  Feau bouillante , une partie du carbone devient libre , 1 34. - L’hydrogĂšne & l’oxi- gĂšne e rĂ©unifient pour former de l’eau , ib id, - Une 6i8 Ta portion d’hydrogĂšne & de carbbne s’unitĂŹcnt & for- > ment de l’huiie volatiie , ibid. - A une chaleur rouge l’huile formĂ©e scroit dĂ©composĂ©e , i;y. - D'oxigĂšne alors s’unitau carbone avec lequel il a plus d’affinitĂ© Ă  ce degrĂ©, 134. - L’hydro- gĂšne s’échappe softis la forme de gai en s’uniĂ­ĂŻ'ant au calorique, ib id. Sucre. Oxide vĂ©gĂ©tal Ă  deux bases, analyse, 142 &‱ suiv. - En l’oxigĂ©- nant on forme de l'acide oxalique, de l’acide inali- que , de l’acide acĂ©teux , ielon la proportion d’oxigĂš- ne , 294. - Moyens de rompre l’équilibre de ses principes par la fermentation, 142. - RĂ©capitulation des rĂ©sultats obtenus par la fermentation , 148. - Contient les substances propres Ă  former de l’eau, mais non de l’eau toute formĂ©e , 1 y 1. —de lait oxigĂ©nĂ© forme l’acide saccholactique, ; 11. Sulfates. Combinaisons de l’acide sulfurique avec les distĂ©rentes bases, 245. — MĂ©talliques. Combinaisons des mĂ©taux avec l’acide sulfurique , 245. Sulfites. Combinaisons de l’acide sulfureux avec les diffĂ©rentes bases, 24y. —MĂ©talliques pourroientbien ne pas exister , 24y. Sulfures. Combinaisons du soufre avec les mĂ©taux, 118. L L T ableau des acides & de leurs bases salisianles, 180 Ăč" suiv. - Des substances simples, radicaux composĂ©s, Des combinaisons de l’oxigcne, 203 , 208. - Des combinaisons de l'azote , l'hydrogĂšne, 216. Du soufre, 220. - Du phosphore , 222. - Du carbone, 22 6. De l’acide nitrique, 232. De l’acide sulfurique, 238. De l’acide sulfureux , 243. De l’acide phosphoreux , 246". De l’acide phosphorique , 247. - De l’acide carbonique , 2 y o. - De l’acide muriatique, l’acide muriatique oxigĂ©nĂ©, 234. De l’acide nitro-muriatique, 2y De l’acide fluorique, 261. De l’acide boracique, l’acide arsenique , 268. - De l’acide molybdi- que, 272. De l’acide tunsti- que , l’acide tarta- reux, 277,-De l’acide mali- que, De l’ citrique, pyro- ligneux , 286. - De l’acide pyro- tartareux, 288. - De l’acide pyro-muqueux, 290. De l’acide oxalique, 292. De l’acide acĂ©tique , 298. De l’acide succitiique, 300. De l’acide benzoique , 302. De l’acide' camphorique , l’acide gallique, 3otĂ­>De l’acide lactique, 308 -De l’acide saccholaĂ©tt» des Ma que,$ l’acide formi- que, j que,j que , j l’acide lithi- que, j prusli- que,jio. Tamisage. Moyen de sĂ©parer les corps en molĂ©cules de grosseurs Ă -peu-prĂšs uniformes , Tartre elĂŹ composĂ© de l’acide appelĂ© tanarum , & de potasse. - Mo en de le dĂ©composer pour en obtenir l’acide pur, 378 , z79. Tartrite acidule de potasse. Combinaison de la potasse & de l’acide tarta- reux , avec excĂšs d’acide, 2S0. —de potasse. Sel parfaitement neutre, rĂ©sultant de la combinaison de l’acide tartareux & de la potasse, i8o. Tfrre ou terreau. Principe fixe qui reste aprĂšs l’analyse des substances vĂ©gĂ©tales segmentĂ©es, t 54. —On les regarde comme des ĂȘtres impies , 171. - 11 y a quelques raisons de penser qu’elles contiennent de l’o- xigcne, 180, peut- Ă©tre qu’elles font des mĂ©taux oxidĂ©s, ib 'ul. - Elles ont une grande tendance Ă  la combinaison ,171. Terres composĂ©es. Se fondent au feu alimentĂ© par le T I È R E S. 619 gaz oxigĂšne sous la forme d’un verre blanc, 55 ThermomĂštre. Corrections du volume des gaz relatives aux diffĂ©rens degrcs du thermomĂštre. - ModĂšle de calv cul pour ces corrections , j80 Ep su 'iv. Topaze de Saxe. Se dĂ©colore & perd un cinquiĂšme de son poids au feu alimentĂ© par le gaz oxigĂšne, 757. Trituration. Instrumens propres Ă  l’opĂ©rer, 40$, TunstĂšne. MĂ©tal particulier souvent confondu avec PĂ©tai n. - Sa pesanteur spĂ©cifique. - II se trouve naturellement dans PĂ©tĂąt d’oxide. - 11 fait fonction d’acide. - II y est uni Ă  la chaux, 177, V aisseaux Ă©vaporatoires» Leur forme, 454 Ep suiv. Vaporisation. Passage d’un fluide liquide Ă  l’état aĂ©ri- forme , j z, VERRES ardens. Ne produisent pas d’ausii grands esters qu’on avoit lieu de l’atten- dre, *51. Vers Ă  soie. Sa c r sali de , fournit l’acide bombique, 3 ' 5 - , Wolfram. Substance mctallt- que. - VĂ©ritable tunstĂšne , 175- Fin de la Table des MatiĂšres , EXTRAIT des Registres de t AcadĂ©mie Royale des Sciences. Du 4 FĂ©vrier 1789, Ij’AcadĂ©mie notis a chargĂ©s, M. d’Arcet & moi, de lui rendre compte d’un TraitĂ© Ă©lĂ©mentaire de Chimie, que lui a prĂ©sentĂ© M. Lavoisier. Ce TraitĂ© est divisĂ© en trois parties la premiĂšre a principalement pour objet, la formation des fluides aĂ©ri- formes & leur dĂ©composition , la combustion des corps simples , & la formation des acides. Les molĂ©cules des corps peuvent erre considĂ©rĂ©es comme obĂ©issant Ă  deux forces, f une rĂ©pulsive, l’autre attractive. Pendant que la derniere de ces forces l’emporte, le corps demeure dans PĂ©tai solide ; si, au contraire, Pattraction est plus foible, Les parties du corps perdent l’adhĂ©rence quelles avoient entr’elles, & il cesse d’ĂȘtre un solide. La force rĂ©pulsive est due au fluide trĂšs-fubtil qui s’in- Ă  travers les molĂ©cules de tous les corps, & qui les Ă©carte ; cette substance, quelle qu'elle soit > Ă©tant la cause de la chaleur , ou , en d'autres termes , la sensation que nous appelons chaleur, Ă©tant l’eftet de Pac- cumnlation de cette substance , on ne peut pas , dans un langage rigoureux , la dĂ©signer par le nom de chaleur, parce que la mĂ©me dĂ©nomination ne peut pas exprimer la cause & l’effet; c’est ce qui a dĂ©terminĂ© M. Lavoisier, avec les autres Auteurs de la Nomenclature chimique, Ă  la dĂ©signer fous le nom de calorique. Nous nous contenterons , dans ce rapport , d’em- ployer la nomenclature adoptĂ©e par M. Lavoisier ; mais dans le cours de son ouvrage, aprĂšs avoir Ă©tabli, par les expĂ©riences les plus exactes, les faits qu doivent servir de base aux connoissances chimiques, il a toujours foin de justifier la nomenclature dont il fait usage, & de suivre les rapports qui doivent fe trouver entre les idĂ©es & les mots qui les reprĂ©sentent. 621 S’il n’exiĂ­loit que la force attractive des molĂ©cules de la matiĂšre, & la force rĂ©pulsive d u calorique,, les corps passeroient brusquement de TĂ©tĂąt de solide Ă  celui de fluide aĂ«riforme ; mais une troisiĂšme force , la pression de TatmofphĂšre, met obstacle Ă  cet Ă©cartement, ct c'est Ă  cet obstacle qui est due l’existence des fluides. M. La- voisier Ă©tablit, par plusieurs expĂ©riences, quel est le degvĂ© de pression qui est nĂ©cessaire pour contenir diffĂ©rentes substances dans TĂ©tĂąt liquide, & quel est le degrĂ© d chaleur nĂ©cessaire pour vaincre cette rĂ©sistance. Mais il y a un certain nombre de substances qui , Ă  la pression de notre atmosphĂšre & au degrĂ© de froid connu, n’abandonnent jamais T Ă©tat de fluide aĂ«riforme s ce font celles - lĂ  qu on dĂ©signe fous le nom de gaz. Puisque les molĂ©cules de tous les corps de la nature ont dans un Ă©tat d’équilibre entre Tattraction , qui tend Ă  les rapprocher ct Ă  les rĂ©unir , & les efforts du calorique, qui tend Ă  les Ă©carter, non-feulement le calorique environne de toutes parts les corps , mais encore il remplie les intervalles que leurs molĂ©cules laissent entr’elles , & comme c’est un fluide extrĂȘmement compressible , il s’y accumule , il s’y resserre & s’y combine en partie. De ces considĂ©rations, M. Lavoisier dĂ©duit Texplication de ce qu’cn doit entendre par le calorique libre , le calorique combinĂ©, la capacitĂ© de calorique, la chaleur absolue , la chaleur latente , la chaleur sensible. On pourroit lui reprocher d’avoir insistĂ© trop peu sur la propriĂ©tĂ© Ă©lastique ct compressible du calorique , & de-lĂ  rĂ©sulte une diffĂ©rence entte ses principes & la thĂ©orie de M. Black, fur la capacitĂ© de chaleur , mais en Ă©cartant cette considĂ©ration , Les idĂ©es de M. Lavoisier ont acquis Tavantagc d’avoir plus de clartĂ©. AprĂšs ces principes gĂ©nĂ©raux, M. Lavoisier dĂ©crit le moyen qu’a imaginĂ© M. de la Place pour dĂ©terminer par la quantitĂ© de glace fondue > celle du calorique qui s’est dĂ©gagĂ© au milieu de cette glace, d’un corps qui Ă©toit Ă©levĂ© Ă  une certaine tempĂ©rature , ou d’une combinaison qui s’y est formĂ©e. II passe ensuite Ă  des vues gĂ©nĂ©rales fur la formation ct la constitution de 622 l’atmosphĂšre de la terre, non-feulement en la considĂ©rant dans l’état oĂč elle se trouve, mais encore dans diffĂ©rons Ă©tats hypothĂ©tiques. Notre atmosphĂšre es formĂ©e de toutes les substances susceptibles de dĂ©monter dans fĂȘtĂąt aĂ«riforme au degrĂ© habituel de tempĂ©rature & de pression que nous Ă©prouvons. 11 Ă©toit bien important de dĂ©terminer quel est le nombre & quelle est la nature des fluides Ă©lastiques qui composent cette couche infĂ©rieure que nous habitons. On fait que les connoissances que nous avons acquises fur cet objet, font la gloire de la Chimie modernes que non-feulement on a analysĂ© ces fluides , mais qu on a encore appris Ă  connoitre une foule de combinaisons qu ils formoient avec les substances terrestres, & que par-lĂ  le vide immense que les anciens Chimistes cher- choient Ă  dĂ©guiser par quelques suppositions, a Ă©tĂ© comblĂ© pour la plus grande partie. II est bien intĂ©ressant de voir celui qui a le plus contribuĂ© Ă  nous procurer ces connoissances nouvelles, en tracer lui-mĂȘme le tableau , rapprocher les rĂ©sultats des expĂ©riences qui ont fait l’objet d’un grand nombre de ses MĂ©moires , perfectionner ces expĂ©riences & tous les appareils qu il a fallu imaginer ; mais il n’est pas possible de suivre dans un extrait les descriptions que M. Lavoi- sier prĂ©sente avec beaucoup de concision , sur l’ana- lyse de l’air de l’atmosphĂšre, la dĂ©composition du gaz oxigĂšne par le soufre, le phosphore Sz le charbon , sur la formation des acides en gĂ©nĂ©ral, la dĂ©composition du gaz oxigĂšne par les mĂ©taux, la formation des oxides mĂ©talliques, le principe radical de seau, fa dĂ©composition par le charbon & par le fer, la quantitĂ© de calorique qui se dĂ©gage des diffĂ©rentes especes de combustion, & la formation de l’acide nitrique. AprĂšs tous ces objets, M. Lavoisier examine la combinaison des substances combustibles les unes avec les autres. Le soufre , le phosphore, le charbon ont la propriĂ©tĂ© de s’unir avec les mĂ©taux, & de-lĂč naissent les combs valsons que M. Lavoisier dĂ©signe sous le nom de sulfures, phofphures Sc carbures. ĂŹ 62Z L’hydrogĂšne peut aussi se combiner avec un grand nombre de substances combustibles ; dans sĂ©rac de gaz, il dissout le carbone ou charbon pur, le soufre, le phoss phore , & de-lĂ  viennent les diffĂ©rentes espĂšces de gaz inflammable. Lorsque shydrogĂšne & le carbone s’unissent ensemble, sans que shydrogĂšne ait Ă©tĂ© portĂ© Ă  sĂ©tat de gaz par le calorique, il en reluire, selon M. Lavoisier , cette combinaison particuliĂšre qui est connue sous le nom d’huile, & cette huile est fixe ou volatile , selon les proportions de shydrogĂšne & du carbone. 11 a exposĂ© dans les MĂ©moires de 1784 , les expĂ©riences qui font conduit Ă  cette opinion. Cependant il nous paroĂźt que cette opinion n’est pas Ă  sabri des objections , nous nous contenterons d’en proposer une. Toutes les huiles donnent un peu d’eau Le un peu d’acide lorsqu'on les distille, &‱ en rĂ©itĂ©rant les distillations, on peut les rĂ©duire entiĂšrement en eau, en acide, en charbon , en gaz carbonique & en gaz hydrogĂšne carbonĂ©. Cet acide & cette eau qu’on retire dans chaque opĂ©ration, n’annoncent-ils pas qu il entroit de l’oxigĂšne dans la composition de shuilej car il est facile de prouver que sair qui est contenu dans les vaisseaux qui fervent Ă  la distillation , n’a pas pu contribuer d’une maniĂšre sensible Ă  leur production ? II falloit d’abord examiner les phĂ©nomĂšnes que prĂ©sente soxigĂ©nation des quatre substances combustibles simples, le phosphore, le soufre , le carbone & shydrogĂšne ; mais ces substances , en se combinant, les unes avec les autres, ont formĂ© des corps combustibles composĂ©s , tels que les huiles, dont soxigĂ©nation doit prĂ©senter d’autres rĂ©sultats. Selon M. Lavoisier , il existe des acides & des oxides Ă  base double & triple il donne en gĂ©nĂ©ral le nom d'oxide Ă  toutes les substances qui rre font pas assez oxigĂ©nĂ©es pour prendre le caractĂšre acide. Tous les acides du rĂšgne vĂ©gĂ©tal ont pour base shydrogĂšne & le carbone , quelquefois shydrogĂšne, le carbone & le phosphore. Les acides & oxides du rĂšgne animal fĂ»nt encore plus composĂ©s ; il entre dans la compo- 624 fiĂ»on de la plupart quatre bases acidisiables, l’hydrogĂšue, le carbone , le phosphore & l’azore. M. Lavoisier tĂąche de rendre raison par ces principes trĂšs-simples, de la nature & de la diffĂ©rence des acides vĂ©gĂ©taux & des autres substances d’une nature vĂ©gĂ©cale & d’une nature animale ; il ne serciit pas juste dans ce moment dĂ© juger avec sĂ©vĂ©ritĂ© ces apperçus ingĂ©nieux, pafee qUe l’Auteur se propose de les' dĂ©velopper dans des MĂ©moifes particuliers. L’hydrogĂšne , l’oxigĂČne & le carbone, font des principes communs Ă  tous les vĂ©gĂ©taux, & pour cetse raison , M. Lavoisier les appelle primitifs. CĂ«s principes, en raison de la quantitĂ© de calorique avec lequel ils se trouvent combinĂ©s dans les vĂ©gĂ©taux j font tous Ă -peu-prÚå cn Ă©quilibre Ă  la tempĂ©rature dans laquelle nous vivons; ainsi les vĂ©gĂ©taux ne contiennent ni huile, ni eaU, ni acide carbonique, & feulement les Ă©lĂ©mens de tdutes ces substances ; mais un changement lĂ©ger dans la tempĂ©rature suffit pour renverser cet ordre de combinaison. L’hydrogĂšne & l’oxigĂšne s’unifferit plus intimĂ©ment & forment de l’eau qui passe dans la distillation ; une portion de f hydrogĂšne & une portion du carbone' se rĂ©unissent ensemble pour former de l’huile volatile, une autre partie dĂș carbone devient libre & reste dans la cornue. Dans les substances animales , l’azote , qui est un de leurs principes primitifs, s’unit Ă  une portion d’hy- drogĂšne pour former l’alkali volatil. M. Lavoisier donne des explications analogues Ă  celles que nous venons d’indiquer, des phĂ©nomĂšnes & des produits de la fermentation vineuse , & de la putrĂ©faction. II y a un grand rapport entre ces dernieres idĂ©es de M. Lavoisier & celles que M. Higgins a exposĂ©es dans un traitĂ© fur l’acide acĂ©teux , la distillation , la fermentation , &c. qu il a publiĂ© en 1786, 8 c dans lequel il admet' la formation de l’eau 8 c des huiles par faction de lu chaleur ; mĂąis n’ayant pas distinguĂ© le gaz hydrogĂšne qu il appelle phlĂłgistique ce qui est toUt-Ă -fait indiffĂ©rent , du charbon & de leur combinaison, il n’á piĂŹ dĂ©terminer les effets de la chaleur & de la fermentatioĂ­Ă­ avec autant d’exactitude que M. Lavoisier» Lis Ă­ 625 y Les substances acidisiables > en s’unissant avec . l'oxi- gĂšne & cn se convertissant en acides , acquiĂšrent une- grande tendance Ă  la combinaison estes deviennent propres Ă  s unir avec des substances terreules & mĂ©talliques. Mais une circonstance remarquable distingue ces deux; espĂšces de combinaison ; c’est que les mĂ©taux rfe peuvent contracter d’union avec les acides que par l’inter- mĂČde de l’oxigĂšne, de maniĂšre qu il faut qu’ils scient rĂ©duits en oxides , ou qu’ils dĂ©composent seau dont ils dĂ©gagent alors le gaz hydrogĂšne, ou qu’ils trouvent de l’oxigĂšne dans l’acide , & c’est ainsi qu’ils forment du gaz nitreux avec l’acide nitrique. La considĂ©ration des phĂ©nomĂšnes qui accompagnent les dissolutions, conduit M; Lavoisier Ă  celle des bases alkalines, des terres & des mĂ©taux, &r Ă  dĂ©terminer le nombre des sels qui peuvent rĂ©sulter de la combinaison de ces diffĂ©rentes bases avec tous les acides connus. Dans la seconde partie de son ouvrage , M. Lavoisier prĂ©sente successivement le tableau des substances simples,' ou plutĂŽt de celles que l’état actuel de nos connaissances nous oblige Ă  considĂ©rer comme telles, celui des radicaux ou bases oxidables & acidisiables , composĂ©es de la rĂ©union de plusieurs substances simples , ceux des combinaisons de l’azote , de l’bydrogĂšne , du carbone . du soufre & du phosphore-, avec des substances simples , & enfin ceux des combinaisons de tous les acides connus, avec les diffĂ©rentes bases. Chaque tableau est accompagnĂ© d’une explication fur la nature & les prĂ©parations de la substance qui en est l'objet, & sur ses principales combinaisons. M. Lavoisier a rĂ©uni, dans la troisiĂšme partie de son ouvrage , la description sommaire de tous les appareils & de toutes les opĂ©rations manuelles qui ont rapport Ă  la Chimie Ă©lĂ©mentaire. Les dĂ©tails indispensables danç lesquels il faut entrer, auroient interrompu la marche des idĂ©es rapides qu’il a prĂ©sentĂ©es dans les deux premiĂšres parties, & en auroient rendu la lecture fatigante. Cette description est d’autant plus prĂ©cieuse, que non- seulement elle est faite avec beaucoup de mĂ©thode & R-r 626 de clartĂ©, mais encore qu’elle a particuliĂšrement pour objet les appareils relatifs Ă  la Chimie moderne, dont plusieurs font dĂ»s Ă  M. Lavoisier lui-mĂȘme , &quĂŹ, en gĂ©nĂ©ral , sont encore peu connus , mĂȘme de ceux qui font une Ă©tude particuliĂšre de la Chimie ; mais il eĂ­t impossible de tracer une esquisse de ces descriptions , & nous sommes obligĂ©s de nous borner Ă  l’énumĂ©ration des chapitres dans lesquels elles sont classĂ©es. Le chapitre premier traite des instrumens propres Ă  dĂ©terminer le poids absolu & la pesanteur spĂ©cifique des corps solides 8e liquides. Le second est destinĂ© Ă  la gazomĂ©trie, ou Ă  la mesure du poids Le du volume des substances aĂ©riformes. Le chapitre troisiĂšme contient la description des opĂ©rations purement mĂ©caniques , qui ont pour objet de diviser les corps, telles que la trituration, la porphirisation, le tamisage , la filtration , &c. U. Lavoisier dĂ©crit, dans le chapitre cinquiĂšme, les moyens que la Chimie emploie pour Ă©carter les unes des autres les molĂ©cules des corps fans les dĂ©composer, & rĂ©ciproquement pour les rĂ©unir, ce qui comprend la solution des sels , leur lexiviation, leur Ă©vaporation, leur cristallisation , & les appareils distillatoires. Les distillations pneumato-chimiques , les dissolutions mĂ©talliques , & quelques autres opĂ©rations qui exigent des appareils trĂšs-compliquĂ©s , sont l’objet du sixiĂšme chapitre. Le chapitre septiĂšme contient la description des opĂ©rations relatives Ă  la combustion & Ă  la dĂ©ronnatiou. Les appareils qui sont dĂ©crits dans ce chapitre font entiĂšrement nouveaux. Enfin le chapitre huitiĂšme est destinĂ© aux instrumens nĂ©cessaires pour opĂ©rer fur les corps Ă  de trĂšs-hautes tempĂ©ratures. Toutes ces descriptions sont rendues sensibles pat un grand nombre de planches qui prĂ©sentent tous les dĂ©tails qu’on peut desirer, & qui sont gravĂ©es avec beaucoup de soin. Nous ne devons pas laisser ignorer Ă  la reconuoiiĂźance. des Chimistes, quelles ne sont point Cjtj fouvrage d’un burin mercenaire, mais quelles sont ducs au zĂšle &\.aux talens variĂ©s du traducteur de l’ouvragc de M. Kirwan fur le phlogistique. Ces nouveaux Ă©lĂ©mens iont terminĂ©s par quatre tables ; la premiĂšre donne le . nombre des pouces cubiques correfpondans Ă  un poids dĂ©terminĂ© d'eau ; la seconde est destinĂ©e Ă  convertir les fractions vulgaires en fractions dĂ©cimales , & rĂ©ciproquement ; la troisiĂšme prĂ©sente le poids des diffĂ©rens gaz , & la quatriĂšme , la pesanteur Ă­pĂ©cisique des diffĂ©rentes substances. Ainsi M. Lavoisier , en partant des notions les plus simples & des objets les plus Ă©lĂ©mentaires , conduit successivement aux combinaisons plus composĂ©es. Les raisonnemens font presque toujours fondĂ©s fur des expĂ©riences rigoureuses , ou plutĂŽt ils n’en font que le rĂ©fultatj & il finit par donner les Ă©lĂ©mens de fart des expĂ©riences qui doit servir de guide aux Chimistes qui, au lieu de fe livrer Ă  de vaines hypothĂšses, veulent Ă©tablir leurs opinions la balance Ă  la main. L ouvrage est prĂ©cĂ©dĂ© d’un discours dans lequel M; Lavoisier rend compte des motifs qui font engagĂ© Ă  f entreprendre, & de la marche qu’il a suivie dans son exĂ©cution. S’étant imposĂ© la loi de ne rien conclure au-delĂ  de ce que les expĂ©riences prĂ©sentent 8c de ne jamais supplĂ©er au silence des faits , il n’a point compris dans ses Ă©lĂ©mens la partie de la Chimie la plus susceptible peut-ĂȘtre de devenir un jour une science exacte, c’cst celle qui traite des affinitĂ©s ou attractions chimiques ; mais les donnĂ©es principales manquent, ou du moins celles que nous avons ne font encore ni assez prĂ©cises, ni assez certaines pour devenir la base fur laquelle doit porter une partie auffi importante de la Chimie. M. Lavoisier a la modestie d’avouer qu’une considĂ©ration secrĂšte a peut-ĂȘtre donnĂ© du poids aux raisons qu’il pouvoit avoir de fe taire fur les affinitĂ©s ; c’est que RĂź. de Morveau est au moment de publier f article affĂŹniiĂ© de l’EncyclopĂ©die mĂ©thodique , & qu’il a redoutĂ© de traiter en concurrence avec lui, un objet qui exige des discussions trĂšs-dĂ©licates. R r ij 628 Quoique les Savans s’empressent de toutes parts c-, tendre justice aux connoissances profondes de M. dĂ© Morveau , il doit nĂ©anmoins ĂȘtre flattĂ© d’un aveu qui honore Ă©galement celui qui l’a fait. Si M. Lavoisier ne parle point, dans ce TraitĂ©, des parties constituantes & Ă©lĂ©mentaires des corps, c’est qu’il regarde comme hypothĂ©tique tout ce qu on a dit fur les quatre Ă©lĂ©mens il est probable que nous ne connoiĂ­ĂŹons pas les molĂ©cules simples & indivisibles qui composent les corps ; mais il est un terme auquel nous conduisent nos analyses , & ce font les derniers rĂ©sultats que nous en obtenons, qui font pour nous des substances simples, ou, si l’on veut, des Ă©lĂ©mens. Mais l’objet principal de ce discours est de faire sentir la liaison qui fe trouve entre f abus des mots & les idĂ©es fausses, & entre la prĂ©cision du langage Lc les progrĂšs des sciences. Nous pensons que ces nouveaux ElĂ©mens font trĂšs- dignes dette imprimĂ©s fous le privilĂšge de f AcadĂ©mie. Fait Ă  f AcadĂ©mie , le 4 FĂ©vrier 1789. SignĂ© , d’ArceĂ­ & BerthoiĂŻT. Je certifie le prĂ©sent extrait conforme Ă  l’original, & au jugement de l’AcadĂ©mie. A Paris , ce 7 FĂ©vrier 1789c SignĂ©, le Marquis ek Cosdorcet. / a peine M. Black, fait connoĂźtre ,.il y. a bientĂŽt vingt ans,, l’étre fugace qui adoucit la chaux & les alkalis , & qui avoir jufquesrlĂ  Ă©chappĂ© aux recherches des Chimistes; Ă  peine M. Priestley qut-il donnĂ© ses premiĂšres expĂ©riences fur l.’air fixe & ce qu’il appeloit les diffĂ©rentes, espĂšces d'air, que M, Lavoisier, qui ne s’.Ă©toit encore appliquĂ© qu’.Ă , mettre dans les opĂ©rations de Chimie de l’exactitude & de la, prĂ©cision ,. conçut le. vaste projet de rĂ©pĂ©ter & de varier toutes les expĂ©riences des, deux cĂ©lĂšbres Physiciens Anglois ,. dc poursuivre avec une ardeur infatigable une carriĂšre nouvelle , dont il prĂ©voyoit PĂ©tendue, H sentit nr-tont que l’art de faire des expĂ©riences vraiment utiles , & de contribuer aux progrĂšs de la science de Par-alyse , consistoit Ă  ne rien laisser Ă©chapper , Ă  tout recueillir, Ă  tout peser. Cette idĂ©e ingĂ©nieuse,, Ă  laquelle sont dues toutes les dĂ©couvertes modernes , Pe n gagea Ă  imaginer, pour les. effervescences, pour les combustions, 6zo pour la calciuation des mĂ©taux, Sec. des appareils capables de porter la lumiĂšre la plus vive fur la cause & les rĂ©sultats de ces opĂ©rations; On connoĂźt trop gĂ©nĂ©ralement aujourd’hui la plupart des faits & des dĂ©couvertes que cette route expĂ©rimentale nouvelle a fait naĂźtre, pour que nous ayons besoin d’en suivre ici les dĂ©tails ; nous nous contenterons de rappeler que c’est Ă  l’aide de ces procĂ©dĂ©s, Ă  l’aide de ce nouveau sens, ajoutĂ©, pour ainsi dire, Ă  cĂąx que le Physicien poslĂ©doit dĂ©jĂ , que M. Lavoisier est parvenu Ă  Ă©tablir des vĂ©ritĂ©s & une doctrine nouvelles fur la combustion, fur la calciuation des mĂ©taux , sijr la nature de l’eau, fur la formation des acides , fut la dissolution des mĂ©taux , fur la fe» mentation Le fut les principaux phĂ©nomĂšnes de la nature. Ces instrumens si ingĂ©nieux , cette mĂ©thode expĂ©rimentale si exacte & si diffĂ©rente des procĂ©dĂ©s employĂ©s autrefois parles Chimistes, n’ont cessĂ©, depuis 1772, de devenir entre les mains de M, Lavoisier Sc des Physiciens qui ont suivi la mĂȘme route, une source fĂ©conde de dĂ©couvertes. Les MĂ©moires de l’AcadĂ©mie des Sciences offrent, depuis 1771 jufqu’en 1786 , une fuite non interrompue de travaux , d’expĂ©riences, d’analyfes faites par ce Physicien fur le mĂȘme plan. Ce qu’il y a de plus frappant pour ceux qui aiment Ă  suivre les progrĂšs de l’efprit humain dans ce genre de recherches , dont on n'avoir aucune idĂ©e il y a vingt ans, c’est que toutes les dĂ©couvertes qui fe font succĂ©dĂ©es depuis cette Ă©poque , n’ont fait que confirmer les premiers rĂ©sultats trouvĂ©s par M. Lavoisier, 8e donner plus de force 8e plus de soliditĂ© Ă  la doctrine qu’il a proposĂ©e. Une autre considĂ©ration , qui nous paroĂźt Ă©galement importante > c’est que les expĂ©riences de Bergman, de SchĂ©ele , de M M. Cavendish, Priestley, 8e d’un grand nombre d’autres Chimistes dans diffĂ©rences parties de l’Europe, quoique faites fous des points de vue 8e avec des moyens diffĂ©- rens en apparence , fe font tellement accordĂ©es avec les rĂ©sultats gĂ©nĂ©raux dont nous parlions plus haut, que cc-t accord, bien propre Ă  convaincre les Physiciens q ri cherchent la vĂ©ritĂ© fans prĂ©vention , Sc avec Ic cou- 6zi rage nĂ©cessaire pour rĂ©sister aux prĂ©jugĂ©s, n’a fait que rendre plus solides Sc plus inĂ©branlables les Ă­ondemens sor lesquels repose la nouvelle doctrine chimique. C’est dans cet Ă©tat de la science, c’est Ă  fĂ©poque ost les faits nouveaux , gĂ©nĂ©ralement reconnus, n’excitent encore des discussions entre les Physiciens, que relativement Ă  leur explication , que M. Lavoisier, auteur de la plus grande partie de ces dĂ©couvertes, Sc de la thĂ©orie simple Sc lumineuse qu elles ont créée , s’efr proposĂ© d’enchaĂźnet dans un nouvel ordre les vĂ©ritĂ©s nouvelles , Sc d’offrir aux Savans , ainsi qu’à ceux qui veulent le devenir, l’ensemble de ses travaux. Ceux qui ont suivi avec soin les progrĂšs successifs de la Chimie, ne trouveront dans TOuvrage dont nous nous occupons, que les faits qu’ils connoissent dĂ©jĂ  ; mais ils sc prĂ©senteront Ă  eux dans un ordre qui les frappera par fa clartĂ© & fa prĂ©cision. Ce sera donc spĂ©cialement sur la marche des faits, des idĂ©es & des raisonnemens tracĂ©s par M. Lavoisier, que nous insisterons dans ce rapport. Ce TraitĂ© est divisĂ© en trois parties. Dans la premiĂšre, M. Lavoisier expose les Ă©lĂ©mens de la science & les bases sor lesquelles elle est fondĂ©e, C’est fur les corps les plus simples , Sc sor le premier ordre de leurs combinaisons , que roule ette premiĂšre partie, comme nous le dirons tout-Ă -l’heure. La seconde partie prĂ©sente les tableaux de toutes les combinaisons de ces corps simples entr’eux, & des mixtes qn’íls forment les uns avec les autres. Les composĂ©s salins neutres en sont particuliĂšrement le sujet. Dans la troisiĂšme partie, M. Lavoisier dĂ©crit les appareils nouveaux, dont il a imaginĂ© la plus grande partie, & Ă  l’aide desquels il a Ă©tabli les vĂ©ritĂ©s exposĂ©es dans la premiĂšre partie. ConsidĂ©rons chacune de ces parties plus en dĂ©tail, Sc suivons f Auteur jusqu Ă  ses derniĂšres divisions , pour faire connoĂźtre futilitĂ© Sc l’importance de son Ouvrage. R r iy C 6Z2 Premiere Partie. En exposant, dans un Discours prĂ©liminaire, les motifs qui font engagĂ© Ă  Ă©crire son Ouvrage, M. Lavoisier annonce que c’est en s’occupant de la nomenclature & en dĂ©veloppant ses idĂ©es fur les avantages & la nĂ©cessitĂ© de lier les mots aux faits, qu'il a Ă©tĂ© entraĂźnĂ© comme malgrĂ© lui Ă  faire un TraitĂ© Ă©lĂ©mentaire de Chimie ; que cette nomenclature mĂ©thodique l’ayant conduit du connu Ă  l’inconnu, cette marche qn’il s’est trouvf forcĂ© de suivre, lui a paru propre Ă  guider les pas de ceux qui veulent Ă©tudier la Chimie; il'pense que, quoique cette science ait encore beaucoup de lacunes & ne soit pas com- piette comme la GĂ©omĂ©trie Ă©lĂ©mentaire , les faits qui la composent s'arrangent cependant d’une maniĂšre si heureuse dans la doctrine moderne , qu’il est permis de la comparer Ă  cette derniĂšre, & qu’on peut espĂ©rer de la voir s’approcher , de nos jours, du degrĂ© de perfection quelle est susceptible d’atteindre. Son but a Ă©tĂ© de ne rien conclure au-delĂ  de l’expĂ©rience, de ne jamais supplĂ©er au silence des faits. C’est pour cela qu’il n’a point parlĂ© des principes des corps, fur lesquels' on a depuis si Iong-temps donnĂ© des idĂ©es vagues , dans les Ă©coles & dans les Ouvrages Ă©lĂ©mentaires ; qu’il n’a rien dit des attractions ou affinitĂ©s chimiques , qui ne font point encore connues, suivant lui, avec l’exactitude nĂ©cessaire pour en exposer les gĂ©nĂ©ralitĂ©s dans des Ă©lĂ©mens. 11 termine ce discours en retraçant les raisons & les motifs qui ont guidĂ© les Chimistes dans le travail de la nouvelle nomenclature, & en faisant voir quelle influence les noms exacts proposĂ©s dans ce travail , peuvent avoir fur les progrĂšs & l’étude de la science. La premiĂšre partie qui suit immĂ©diatement ce Discours prĂ©liminaire , comprend dix-sept chapitres. M. Lavoisier annonce qu’il traite, dans cette premiĂšre Partie, de la formation des suides aĂ«tiformes & de leur. dĂ©composition ; de la combustion des corps simples, & de la formation des acides. Ce titre, qui n’auroit cer- , 633 sainement pas rappelĂ© aux anciens Chimistes {'ensemble de leur science , le comprend cependant tout entier pour ceux qui la possĂšdent, & en elfe t, l’un de nous en traçant la marchĂ© & l'Ă©tat de toutes les connoissances chimiques modernes dans quelques sĂ©ances fur les fluides, Ă©lastiques, a voir que toute la Ă­cĂŹence est comprise dans l’histoire de leur dĂ©veloppement & de leur fixation. 11 est donc vrai de dire, que quoique le domaine de la Chimie ait Ă©tĂ© singuliĂšrement agrandi par le nombre considĂ©rable de faits nos veaux qu’elle a acquis depuis quelques annĂ©es, le rapprochement, la liaison &la cohĂ©rence de ces faits , peuvent en resserrer les Ă©lĂ©mens dans l'esprit de ceux qui les poĂ­sĂšdent, & de ceux qu'une mĂ©thode exacte guide dans leurs Ă©tudes 5 si les expĂ©riences semblent effrayer {'Imagination par leur nombre , les rĂ©sultats simples qu’on en tire , & les donnĂ©es gĂ©nĂ©rales quelles fournissent , font Ă©vanouir les difficultĂ©s , & rendent le travail de la mĂ©moire plus facile. Cette vĂ©ritĂ© fera mise dans tout son jour, par l’exposĂ© des. divers objets compris dans cette premiĂšre partie de {'ouvrage de M. LavoiĂ­ĂŹer. La premier Chapitre traite de la combinaison des corps avec ĂŹe calorique ou la matiĂšre de la chaleur, & de la formation des fluides Ă©lastiques. Le calorique dilate tous les corps en Ă©cartant leurs molĂ©cules , qui tendent Ă  fe rapprocher par ia force d’aitraction. On peut donc considĂ©rer son effet comme celui d'une force rĂ©pulsive tu opposĂ©e Ă  {'attraction. Lorsque l'attraction des molĂ©cules est plus forte, que l’écartement ouia force rĂ©pulsive communiquĂ©e par le calorique , le corps est solide ; si ia orce rĂ©pulsive l’emporte fur l’attraction , les molĂ©cules 'Ă©cartent jusqu Ă  un certain point, la fusion, & enfin .a fluiditĂ© Ă©lastique naissent de cet effet. Comme la diminution ou soulĂšvement du calorique permet le rapprochement des molĂ©cules des corps dont l’attraction agit alors '.ibĂŻ-ement, & comme on peut concevoir un refroidissement toujours croissant, beaucoup plus fort que celui que mus connoiĂ­fons , & consĂ©quemment un rapprochement v roportionnĂ© dans les molĂ©cules des corps, il s’ensuit que ces molĂ©cules ne se touchent existe c!es intervalles entr’elses ; ccs intervalles font remplis par ie calorique. On peut l’y accumuler; c’est cette accumulation qui dĂ©truit l’attraction de ces molĂ©cules , Sc qui donne enfin naissance Ă  un fluide Ă©lastique. Tous les corps liquides prendroient, Ă  la surface du globe, cette tonne de fluides Ă©lastiques , si la preflĂŻon de l’air atmosphĂ©rique ne s’y opposoit pas ; c’est en raison de cette pression qu’il faut que la tempĂ©rature de seau soit Ă©levĂ©e, Ă  80 degrĂ©s pour qu’elle se rĂ©duise en vapeur ; l’éther Ă  30 ou 33 degrĂ©s, l’alkool Ă  67. Mais les fluides supposĂ©s rĂ©duits eu vapeurs par la suppression du poids de l’at- mofphĂšre , se sormeroient bientĂŽt un obstacle Ă  eux- mĂȘmes par leur pression. On voit d’aprĂšs cela qu’un fluide Ă©lastique ou un gaz n’est qu’une combinaison d’un corps quelconque ou d une base avec le calorique. On voit encore que, suivant les espaces ou les intervalles compris entre les molĂ©cules des dissĂ©rens corps, il faudra plus ou moins dc calorique pour les dilater au mĂȘme point; c’est cette difFĂ©-s rence qn’on nomme capacitĂ© de chaleur, Sc la quantitĂ© de calorique nĂ©cessaire pour Ă©lever chaque corps Ă  la merne tempĂ©rature , fe nomme chaleur ou calorique spĂ©cifique. Comme les corps , en fe combinant au calorique, deviennent des fluides Ă©lastiques, l’élasticitĂ© paroĂźt erre due Ă  la rĂ©pulsion des molĂ©cules du calorique , ou plutĂŽt Ă  une attraction plus forte entre ces derniĂšres , qu entre celles des corps fluides Ă©lastiques , qui font alors repousiĂ©es par l’esset du premier. Ces idĂ©es simples & fondĂ©es fur des expĂ©riences exactes, conduisent l’Auteur Ă  donner, dans le second chapitre , des vues fur la formation Sc la constitution de 1 atmosphĂšre de la terre; elle doit ĂȘtre formĂ©e des insistances susceptibles de se volatiliser au degrĂ© ordinaire de chaleur qui existe set le globe , & Ă  la pression moyenne qui soutient ĂŹe mercure Ă  2,8 pouces. La terre Ă©tant supposĂ©e Ă  la place d’une planĂšte beaucoup plus rapprochĂ©e du soleil, comme l’est Mercure, l’eau, se mercure mĂȘme enweroient en expansion, S c sc mĂȘleroient 6?5 Ă  l’air julqu’ñ ce que cette expansion fĂ»t limitĂ©e par la preslĂźon exercĂ©e par ces nouveaux fluides Ă©lalliques. Si Je globe Ă©toit, au contraire , transportĂ© Ă  une distance beaucoup plus Ă©loignĂ©e du soleil qu’il ne Test , seau seroit solide Sc comme une pierre dure Sc transparente. La soliditĂ©, la liquiditĂ© , la fluiditĂ© Ă©lastique sont donc des modifications aes corps dues au calorique. Les fluides habituellement vaporeux qui forment notre atmosphĂšre , doivent, ou se mĂȘler lorsqu’ils ont de TaffinitĂ©, ou se sĂ©parer suivant Tordre de leurs pesanteurs spĂ©cifiques , s’ils ne font pas susceptibles de s’unir. M. Lavoifier pense que la couche supĂ©rieure de TatmosphĂšre est surmontĂ©e des gaz inflammables lĂ©gers qu’il regarde comme la matiĂšre Sc le foyer des mĂ©tĂ©ores lumineux. II Ă©toit trĂšs’-naturel que ces considĂ©rations gĂ©nĂ©rales fur TatmosphĂšre de la terre sussent suivies de Tanalyfe de Tair qui la compose ; cette analyse fait !e sujet du troisiĂšme chapitre , dans lequel est consignĂ©e une des plus belles dĂ©couvertes du siĂšcle & de la Chimie moderne. La combustion du mercure dans un ballon, la perte de poids d’un sixiĂšme de Tair, Taugmcnration correspondante du poids du mercure , la qualitĂ© dĂ©lĂ©tĂšre des cinq sixiĂšmes d’air restant ; la sĂ©paration de Tair de la chaux de mercure fortement Ă©chauffĂ©e, la puretĂ© de celui-ci, la rĂ©composition de Tair semblable Ă  celui de TatmosphĂšre par Taddirion de cette partie tirĂ©e du mercure Ă  celle restĂ©e dans le ballon ; la chaleur vive Sc la flamine brillante dĂ©gagĂ©e de Tair par le fer qu’on y brĂ»le , suffisent Ă  M. Lavoisier pour prouver que Tair atmosphĂ©rique est un composĂ© de deux fluides Ă©lastiques diifĂ©rens, Tun respirable, Tautre non respirable, que le premier forme o,z/ , Sc le second o, y;. Dans le quatriĂšme chapitre, ce Savant expose les noms donnĂ©s Ă  ces deux gaz qui composent Tair atmosphĂ©rique, & les raisons qui les ont fait proposer; le premier porte , comme on sait, le nom à’air vital Sc de ga\ oxigĂšne , & le second celui de ga\ a^ote. La quantitĂ© des deux principes de TatmosphĂšre Ă©tant connue , la nature du gaz oxigĂšne occupe ensuite M. §Z6 J,-voiĂ­ĂŻcr. Ee cinquiĂšme chapitre est destinĂ© Ă  f examen tic‱ Va dĂ©composition du gaz oxigĂšne ou air vital par le soufre, 1c phosphore, le charbon , & de la formation des acides. Cent grains de phosphore brĂ»lĂ© dans un ballon, bien plein d’air vital,, absorbent 154 grains dc cet air ou de fa base, & sonnent 254 grains d’acide phosphorique concret. Vingt-huit grains de charbon absorbent 72 grains, d’air vital, §í forment j op grains d’acide carbonique. Lc soufre en absorbe plus que son poids & devient acide sulfurique-, La base de cet air a donc la propriĂ©tĂ©, en fe combinant avec ces trois corps combustibles, de les convertir en acides ; de-lĂ  le ,.pom d’oxigĂšne donnĂ© Ă  cette base de- fait vital , & celui d’oxjgĂ©nation donnĂ© Ă  l'opĂ©tation. par laquelle cette base fe fixe. La nomenclature des, dift’érens acides forme le sujet du sixiĂšme chapitre ; le nom gĂ©nĂ©ral d’acide dĂ©signe la combinaison avec l’oxigĂšne ; les, noms particuliers appartiennent aux bases diffĂ©rentes unies Ă  l’oxigĂšne. Le soufre forme lucide -sulfurique , le phosphore l’acide phosphorique , le carbone ou charbon pur l’acide carbonique. La terminaison variĂ©e dans ces mots exprime la proportion d’oxigĂšne t ainsi le soufre combinĂ© avec peu d’oxigĂšne & dans l Ă©tat; d’un acide foible , donne l.’acide sulfureux, tandis qu’uue plus grande proportion de ce principe acidifiant, forme l’acide sulfurique. Nous n’in,- sifĂ­erons pas davantage fur les principes de cette nomenclature , qui font dĂ©jĂ  bien connus de la SociĂ©tĂ©. M. donne, Ă  la lin de ce chapitre, les proportions ĂĄb 7 .ote & d’oxigĂšne qui constituent l’acide du nitre ea diftĂ©rens Ă©tats , comme l’a dĂ©couvert M. Cavendish. 11 parle, dans le septiĂšme chapitre, de la dĂ©composition du gaz oxigĂšne- par les mĂ©taux. Ou fait que ces corps combustibles absorbent la base de l’air vital plus ou moins facilement, & Ă  des tempĂ©ratures plus. ou moins Ă©levĂ©es ; mais comme l’affinitĂ© de ces corps pour l’oxigĂšne est en gĂ©nĂ©ral rarement plus forte- que celle de celui-ci pour le calorique, les mĂ©taux s’y combinent plus ou moins difficilement. Les composĂ©s des mĂ©taux Se d’oxi' o-? gĂšne itĂ©rant pas des acides, on a proposĂ© le nom d’oxides. pour les dĂ©signer, au lieu de celui de chaux, qui Ă©toit Ă©quivoque, & fondĂ© fur une fausse analogie. M. Luvoisicr donne les dĂ©tails de cette nomenclature Ă  la lin de ce chapitre. Ă­l traite, dans le huitiĂšme, du principe radical de l’eau , & de la dĂ©composition de ce fluide par le char-, bon & le fer. L’eau que l’on fait palier Ă  travers un tube de verre on de porcelaine rougi au feu, se rĂ©duit seulement en vapeur, sans. Ă©prouver d’altĂ©ration; En passant Ă  travers le mĂȘme tube chargĂ© de vingt-haic grains de charbon , il y a 8/ grains d’eau changĂ©e de nature, & le charbon disparoĂźt. On obtient ioo gisins ou 144 pouces d’aciie carbonique, qui contiennent, outre les z8 grains de carbone , 71 grains d’oxigĂšnc, provenant nĂ©cessairement de l’eau , puisqu’aucun ancre corps n’a pu le lui fournir; ce gaz acide carbonique eĂ­l mĂȘlĂ© de 13 grains ou z 80 pouces cubes de gaz inflammable ; ces 1 ; grains ajoutĂ©s aux 71 grains d’oxĂ­- gĂšne enlevĂ© par le carbone, font les 87 grains d’eau qui manquent ; & en effet, en brĂ»lant dans un appareil fermĂ© 85 grains d’air vital & 15 de guz inflammable, 011 a 100 grains d’eau. L’eau est donc compolĂ©e de ces deux principes. L’oxĂŹgĂšne est dĂ©jĂ  connu par les dĂ©tails prĂ©cĂ©dens ; la baie du gaz inflammable a Ă©tĂ© nommĂ©e hydrogĂšne , ou principe radical de l’eau ; M. Lavoisier en dĂ©crit les propriĂ©tĂ©s & lur-tout celles qu’il L dans l’état de gaz. Le neuviĂšme chapitre contient des dĂ©tails absolument neufs fur la quantitĂ© de calorique qui se dĂ©gage dans la combustion de diffĂ©rens corps combustibles, ou, ce qui est la mĂȘme chose en d’auttes termes, pendant la fixation de l’air vital ou gaz oxigĂšne. Pour bien concevoir l’objet de cet article important, rappelons que l’air vital est, comme tous les autres fluides Ă©lastiques, une base folidifiable unie Ă  du calorique ; que ce gaz ne peut se fixer , cu sa base devenir solide dans les combinaisons oĂč elle entre, qu’en perdant le calorique qui la tenoit Ă©cartĂ©e &c divisĂ©e en fluide Ă©lastique. Cela posĂ©, 6Z8 ÏÌ est clair qu’en partant d’une expĂ©rience oĂč l'air vital paroĂźt laisser dĂ©poser sa base la plus solide possible eh perdant tout le calorique qu’il contient , on aura une mesure Ă  peu de chose prĂšs exacte de la quantitĂ© absolue de calorique contenu dans une quantitĂ© donnĂ©e de gaz oxigĂšne. Mais comment mesurer cette chaleur. M. Lavoisier s’est servi, pour cela, d’un appareil ingĂ©nieux, dont la premiĂšre idĂ©e est due Ă  M, \Vilcke, Physicien Anglois , mais qui a Ă©tĂ© changĂ© & bien perfectionnĂ© par M. de la Place. Ce font des enveloppes de tĂŽle garnies de glace , & laissant un espace vide dans lequel on fait les expĂ©riences de combustion, absolument comme dans une sphĂšre de glace assez Ă©paisse pour que la tempĂ©rature extĂ©rieure ninflue en aucune maniĂšre fur fa cavitĂ© intĂ©rieure. Le calorique se sĂ©pare pendant la fixation de l’oxigĂšne , fond une partie de cette glace, proportionnelle Ă  la quantitĂ© qui s en dĂ©gage. En opĂ©rant ainsi la combustion du phosphore- M. Lavoisier a vu qu’tme livre de ce combustible fond ioo livres de glace, en absorbant une livre 8 onces d’air vital ; & comme l’acide- phosphorique concret qui rĂ©sulte de cette combustion paroĂźt contenir l’oxigĂšne le plus solide & le plus sĂ©parĂ© de calorique , il en conclut que , dans l’état d’air vital, une livre d’oxigĂšne contient une quantitĂ© de calorique suffisance pour fondre 66 livres io onces p gros 24 grains de glace Ă  zero. En partant de cette expĂ©rience , M. Lavoisier a trouvĂ© qu’une livre de charbon absorbant % livres 9 onces 1 gros 10 grains d’oxigĂšne, Sc ne faisant fondre que 96 livres 8 onces de glace, tout le calorique contenu dans cette quantitĂ© d’air vital n’est pas dĂ©gagĂ©, puisqu’il se seroit fondu 171 livres 6 onces y gros de glace ; la dissĂ©rence de cette quantitĂ© de calorique , c’est- Ă -dire , une quantitĂ© capable de fondre 74 livres 14 onces y gros de glace, est employĂ©e Ă  tenir fous forme de gaz 3 livres 9 onces 1 gros 10 grains d’acide carbonique , produit dans cette opĂ©ration. La combustion du gaz hydrogĂšne brĂ»lĂ© dans l’appareil de glace , lui a prĂ©sentĂ© le rĂ©sultat suivant relativement au dĂ©gagement du calorique. Une livre de ce gaz absorbe y livres 10 onces 659 5 gros 14 grains d’air vital en brĂ»lant j il fe dĂ©gage dans cette combustion une quantitĂ© de calorique capable de faire fondre 295 livres 9 onces z gros & demi de glace; or, comme cette dose d'air vital auroit donnĂ©, si on l’avoit fait servir Ă  la combustion du phosphore, oĂč l'oxigĂšne paroĂźt ĂȘtre le plus solide possible , une quantitĂ© de calorique suffisante pour fondre 377 livres u onces ; gros de glace , il s enfuir que la diffĂ©rence de ces deux quantitĂ©s de calorique , qui est exprimĂ©e pur celle de 82 livres 9 onces 7 gros & demi de glace fondue, reste dans l’eau Ă  o de tempĂ©rature, & que chaque livre de ce liquide Ă  cette tempĂ©rature, contient dans la portion d’oxigĂšne qui fait un de ses principes, une quantitĂ© .de calorique capable de fondre 12 livres j onces 2 gos 48 grains de glace. M. LavoĂ­Ă­ĂŹer a trouvĂ©, par les mĂȘmes expĂ©riences, la quantitĂ© de calorique contenu dans l’cxi- gĂšne de l’acide nitrique, & celle qui fe dĂ©gage dans la combustion de la cire & de l’huile ; & si ces recherches avoient Ă©tĂ© suivies avec un foin Ă©gal fur la quantitĂ© de calorique que chaque mĂ©tal dĂ©gage de Pair vital en absorbant l’oxigcne , ou en se calcinant , cette apprĂ©ciation seroit, comme le dit M. Lavoisier Ă  la fin de ce chapitre, dune grande utilitĂ© pour f explication de beaucoup de phĂ©nomĂšnes chimiques. L’Auteur dĂ©crit dans le dĂŹxieme chapitre la nature gĂ©nĂ©rale des combinaisons des substances combustibles dĂ©ja examinĂ©es dans les chapitres prĂ©cĂ©dens, les unes avec les autres. Les alliages des mĂ©taux, les dissolutions du soufre, du phosphore , du charbon dans le gaz hydrogĂšne, l’union du carbone & de l’hydrogĂšne qui constitue les huiles en gĂ©nĂ©ral, font indiquĂ©s successivement. Dans ce chapitre comme dans tous les prĂ©cĂ©dens, on trouve des vues neuves iur l’unĂ­on encore inconnue de plusieurs lubstances combustibles entrielles. Dans tous les chapitres prĂ©cĂ©dens qui ont pour objet la .dĂ©composition de l’air vital, i’abforption de l'oxigĂČne par les corps combustibles & les phĂ©nomĂšnes de leur combustion & de leurs produits, il n est question que des substances combinĂ©es , une Ă  une avec ToxigĂšne. Le s ''p deuxiĂšme chapitre'prĂ©sente les combinaisons Je ce principe acidifiant avec plufieurs bases Ă  la fois , consĂ©quemment des oxides & des acides Ă  plusieurs bases, Sc de la composition des matiĂšres vĂ©gĂ©tales & animales. On reconnoit par la lecture de ce chapitre la clartĂ© des principes dĂ© la Chimie moderne, & en mĂȘme te m s la richesse de la nature dans la variĂ©tĂ© des composĂ©s qu’elle forme avec trĂšs-peu d’élĂ©mfens. L’analyfe la plus exacte prouve que l’hydrogĂšne & lĂ© carbone privĂ©s de la pins grande quantitĂ© de leur calorique & unis ensemble dans des proportions diffĂ©rentes, Ă  des quantitĂ©s diverses d’oxĂ­- gĂšne constituent les matiĂšres vĂ©gĂ©tales. M. Lavoisicr range ces matiĂšres parmi les oxides lorsque la quantitĂ© d'oxigĂšne est trop peu abondante pour leur donner le caractĂšre acide, ou parmi les acides lorsque ce principe y est plus abondant. Le phosphore & TazotĂ© font quelquefois partie de ces composĂ©s; & alors ils fe rapprochent des matiĂšres animales. Ainsi trois ou quatre corps simples unis en diffĂ©rentes proportions & dans diffĂ©rens Ă©tats de pression Ou de privation de calorique , fussisent Ă  la Chimie moderne pour rendre raison dĂ© la diversitĂ© des matiĂšres vĂ©gĂ©tales , oxides & acides ; Sc en y ajoutant l’azote , le phosphore & le soufre, les composĂ©s plus compliquĂ©s qui en rĂ©sultent, donnent une idĂ©e exacte de la nature des substances animales ; oxides ou acides. M. Lavoisicr fait voir qu’on pourroit suivant les rĂ©glĂ©s de la nouvelle Nomenclature dĂ©signer les principales efpeces des matiĂšres vĂ©gĂ©tales composĂ©es d’hydrogĂšne, de carbone Sc d'oxi* gĂšne , soit oxides, soit acides ; mais la nĂ©cessitĂ© d’assotier trop de mots pour dĂ©signer ces composĂ©s formerait un langage barbare , & l’Auteut prĂ©fĂšre ks noms des treize acides vĂ©gĂ©taux & des six acides animaux, adoptĂ©s dans la nouvelle Nomenclature. II termine ce chapitre par le dĂ©nombrement de ces acides; Ces principes aussi clairs que simples fur la composition dĂ©s substances vĂ©gĂ©tales & animales, conduisent M. La- voisier Ă  faire connoĂźtre avec une Ă©gale clartĂ© dans le douziĂšme chapitre, la dĂ©composition de ces matiĂšres par le feu. Des trois principes les plus abondait; qui les constituent, 641 constituent, shydrogĂšnĂ© & soxigĂšne tendent Ă  prendre Î3 forme de gaz par leur combinaison avec le calorique j Se. troisiĂšme ou le carbone n a pas la mĂȘme propriĂ©tĂ©. Une chaleur au-dessus de celle oĂč ces principes restent eu Ă©quilibre, doit donc dĂ©truire cet Ă©quilibre. A une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă  celle de seau bouillante , soxigĂšne s’unit Ă  shydrogĂšnĂ© & forme de seau qui se dĂ©gage ; une partie du carbone unie sĂ©parĂ©ment Ă  shydrogĂšnĂ© forme de shuile; une autre se prĂ©cipite seule. Une chaleur beaucoup plus forte , comme celle quon nomme chaleur rouge , sĂ©pare ces principes dans un autre ordre , dĂ©compose mĂȘme shuile formee par la premiere chaleur, 8r rĂ©duit entiĂ©rerrlent les matiĂšres vĂ©gĂ©tales Ă  de l’acide carbonique, Ă  de seau Le Ă  une partie de charbon isolĂ©e. L’azote , le phosphore & le soufre ajoutĂ©s aces premiers principes j dans les matiĂšres animales compliquent cet effet du feu j & donnent naissance Ă  l’ammoniaque que ces matiĂšres fournissent dans leur distillation. Tous ces phĂ©nomĂšnes ne tiennent qu’à des charigemens de proportions dans fanion des principes & Ă  leur diverse affinitĂ© pour lĂ© calorique. Des changemĂ«ns Ă©galement simples ont lien dans les fermentations vineuse , putride & acĂ©teuse , dont M. Lavoisier exposĂ© avec soin les phĂ©nomĂšnes dans les chapitres 13 , 14 & 1 y. Ces opĂ©rations naturelles pa- roissoient autrefois inexplicables aux Chimistes, & il n’y a pas plus dĂ© quinze ans quon dĂ©sespĂ©roit encore d’en apprĂ©cier la cause. M. Lavoisier par des procĂ©dĂ©s ingĂ©nieux est parvenu Ă  prouver que dans la ; fermentation Vineuse, la matiĂšre sucrĂ©e qu il regarde comme un oxide Le qui est formĂ©e suivant ses recherchĂ©s, de 8 parties dhydrogĂšne , de carbone , & 64 d’oxigĂšne , fur cent par^ ries de cette matic-re, est sĂ©parĂ©e en deux portions par le changement & le partage seul de soxigĂšne entre les deux bases oxidables, une grande partie dn carbonĂ© prend plus d’oxigĂšne en se sĂ©parant de shydrogĂšnĂ©, & se convertit en gaz acide carbonique qui se dĂ©gage pendant cette fermentation , tandis que shydrogĂšnĂ©, privĂ© de soxigĂšne & uni Ă  un peu de carbone, & Ă  seau ajourĂ©e, S s % 2 constitue l’alkool. Ainsi la nature change par cette fermentation des combinaisons ternaires en combinaisons binaires. Un ester analogue a lieu dans la putrĂ©faction. Les cinq substances simples & combustibles qui forment les bases oxidables & acĂ­dilĂŹables des matiĂšres animales, l’hydrogĂšne > le carbone , l’azote, le soufre & le phosphore , & qui font unies en diffĂ©rentes proportions Ă  l’oxigĂšne, fe dĂ©gagent peu-Ă -peu en gaz hydrogĂšne sulfurĂ© , carbonĂ© , phosphore, en gaz azote , en gaz acide carbonique , & en gaz ammoniaque. La fermentation acĂ©teuse ne consiste que dans f absorption de foxi- gĂšne qui y porte plus de principe acidifiant. II semble que f acide carbonique n’ait besoin que d’hydrogĂšne devenir acide acĂ©teux, puifqu’en estes, ĂŽtez ce dernier principe au vinaigre , il pasie Ă  f Ă©tat d’acĂŹde carbonique. Quoique cotre thĂ©orie de la putrĂ©faction & de ü’acĂ©tification paroisse presque aussi simple que celle de la fermentation vineuse, M. Lavoisier convient que la Chimie n’est pas aussi avancĂ©e dans la connoissance de tes deux phĂ©nomĂšnes, que dans celle du premier. Dans le seiziĂšme chapitre , fauteur considĂšre la formation des iĂ«ls neutres 8e les bases de ces sels. Les acides dorit M. Lavoisier a exposĂ© la nature dans les premiers chapitres , peuvent fe combiner avec quatre bases terreuses, trois bases alkalines 8e dix-fept baies mĂ©talliques. II expose succinctement f origine , f extraction & les principales propriĂ©tĂ©s de la potasse, de la soude , de f ammoniaque, de la chaux, de la magnĂ©sie, de la baryte 8e de l'alumine ; ces matiĂšres, si l'on en excepte l'am- moniaque , font les moins connues de tous les corps naturels, 8c quoique , d’aprĂšs quelques expĂ©riences, on pense quelles font composĂ©es, on n’en a point encore sĂ©parĂ© les Ă©lĂ©mens > aussi M. Lavoisier n'en parle-t-Ă­l que trĂšs-briĂšvement. 11 termine cet exposĂ© en annonçant qu’il est possible que les alkalis fixes fe forment pendant la combustion des substances vĂ©gĂ©tales Ă  l’air. L’u» de nous a dĂ©jĂ  fait prĂ©sumer dans plusieurs mĂ©moires 8 c dans ses leçons, que f azote , qu’il a considĂ©rĂ© comme principe des alkalis ou comme alkaĂźigĂȘne , pourroit bien se prĂ©cipiter de satmofphĂšre dans les substances vĂ©gĂ©talĂĄs qu’on brĂ»le dans l'atm'ofphĂšre. Alors lait atmofphcuane Ă­eroit un rĂ©servoir des principes acidifiant 8e a'ikaliĂ­iĂĄiit oĂč la nature puisercit sans cesse ces principes pour lĂ©s fixer dans des bases , & produire les diverses matiĂšrĂ­s salines, acides & ĂĄlKalines. Mais cetre assertion , loin d erre une vĂ©ritĂ© dĂ©montrĂ©e ; ne doit ĂȘtre regardĂ©e qĂčc comme une hypothĂšse, jusqu a ce que les expĂ©riences dont on s occupe en ce moment dans plulĂŹeurs laboratoires, aient permis de prononcer. Le chapitre dĂ­x-septiĂšmĂ© Be dernier de cette premiĂšre partie de formage de M. Lavoisier > contient une suite de rĂ©flexions fur la formation des sels neutres, i&r fur leurt bases qn il n'omme falifiables. 11 y Fait voir que !cs terres & les alkalis s’uniiĂ­ent aux acides fans Ă©prouver 8°aItĂ©ration j St qu’ii n’en est pas de mĂȘme des’ mĂ©taux. Aucun de ces corps ne peur se Combiner avec les acides- fans s’oxigĂ©ner ; ils enlĂšvent ToxigĂš-nc soit Ă  seau dotit ils sĂ©parent shydrogĂšiie en gaz, soit ĂĄux acides eux* mĂȘmes dont ils volatilisent une portion de la base unie Ă  uriĂ© portion doxigĂšne. De ce dĂ©gageseent naĂźt l’effervescence qĂči accompagne la dissolution desjthĂ©tmix dans les acides. On poussoir peut-Ă©tre dĂ©lirer dans ce chapitre dĂ©s dĂ©tails plus Ă©tendus fur les dissolutions mĂ©talliques ; niais M. LavcisiĂšr vouloir mettre une grandis prĂ©cision dans cette partie de son Ouvrage, & celle qu’ìl y Ă  mise eti effet, Ăšn rend la marche plus rapide fans nuire Ă  la clartĂ© des principes qui y sont exposĂ©s. CĂš chapitre est terminĂ© par un dĂ©nombrement des quarame- huir substances simples qui peuvent ĂȘtre oxidĂ©es 8c acidifiĂ©es dans diffĂ©rais Ă©tats, en y comprenant les dix- scpt substances mĂ©talliques , qu’il croit devoir aussi considĂ©rer comme des acides , lorsqu elfes sont portĂ©es Ă  im grand degrĂ© d’oxigĂ©nation. 1Ì rĂ©sultĂ© de ce dĂ©nom* brement que quatante-huit acides qui peuvent ctre unis Ă  vingt-quatre bĂĄses terreuses, 8c mĂ©talliques} donnent i i $z sels neutres, dont la nature 8e. les propriĂ©tĂ©s n’auroĂŹent jamais Ă©tĂ© connues avec prĂ©cision si, c c, muse Tobserve M; Lavoisier > on avoit continuĂ© Ă  leur donnes S fi; 644 des notĂŻis, ou impropres, ou insignifians, comme on lavoir fait Ă  TĂ©poque des premiĂšres dĂ©couvertes de Chimie , & qui cependant peuvent ĂȘtre placĂ©s avec ordre dans la mĂ©moire , Ă  f aide de la nouvelle nomenclature. Tels font les faits, tel est Tordre qui les lie , telles font les consĂ©quences qui en dĂ©coulent naturellement, consignĂ©s dans la premiĂšre partie de ce TraitĂ© Ă©lĂ©mentaire. Nous les avons fait connoĂźtre assez en dĂ©tail, pour que la SociĂ©tĂ© pĂ»t apprĂ©cier Tenfemble du travail de M. La- voisier, & le comparer Ă  ce qu Ă©toit encore la science chimique il y a vingt ans. On a pu y voir qu a Taide des expĂ©riences modernes, les Ă©lĂ©mens de cette science sont aujourd’hui beaucoup plus faciles Ă  saisir qu ils n’étoient autrefois, parce que tout se rĂ©duit Ă  concevoir les effets gĂ©nĂ©raux du calorique , Ă  distinguer les matiĂšres simples, bases de toutes les combinaisons possibles, Ă  considĂ©rer leur union avec ToxigĂšne ; c’est presque sur ces trois faits gĂ©nĂ©raux que font fondĂ©s les dĂ©tails contenus dans la premiĂšre partie. En y ajoutant les attractions de ToxigĂšne pour les diffĂ©rons corps, les dĂ©compositions qui rĂ©sultent des effets de ces attractions , on auroit Tenfemble complet de ces ElĂ©mens. Mais M. Lavoisier a omis cet objet Ă  dessein , & nous avons exposĂ© ailleurs les raisons qui l'ont dĂ©terminĂ© Ă  prendre ce parti. Seconde Partie. AprĂšs avoir rendu un compte exact de la marche nouvelle que M. Lavoisier a suivie dans la premiĂšre partie, qui constitue feule les Ă©lĂ©mens de la science, il ne fera pas nĂ©cessaire d’entrer dans des dĂ©tails aussi Ă©tendus pour faire connoĂźtre les deux autres parties. La seconde est entiĂšrement destinĂ©e Ă  prĂ©senter dans des tableaux les combinaisons salines neutres , ou les composĂ©s de deux mixtes , car on se rappellera facilement que les acides font des mixtes formĂ©s de bases unies Ă  ToxigĂšne , les oxides mĂ©talliques Ă©galement formĂ©s de ToxigĂšne uni aux mĂ©taux, Ă­k enfin les terres Lc les 645 " alkalis vraisemblablement des composĂ©s. Mais pour rendre cette seconde partie plus complette, M. LavoiĂ­Ăźer a mi& avant les tableaux des sels neutres, dix tableaux qui oĂ­freni les combinaisons simples dont il a Ă©tĂ© parlĂ© dans la premiĂšre partie , & qui font destinĂ©s Ă  servir de rĂ©sumĂ© Ă  cette premiĂšre partie. On trouve dans ces io tableaux, i°. les substances simples , ou au moins celles que les. Chimistes ne font pas parvenus Ă  dĂ©composer, au nombre de 3 1 , savoir la lumiĂšre j, le calorique, l’oxigĂšne, l’azote, l’hydrogĂšnc, le soufre, le phosphore, le carbone, le radical muriacique , le radical fluorique , le radical bo- racique, les dix-sept substances mĂ©talliques, la chaux, la magnĂ©sie , la baryte, l’alumine & la silice ; 2°. les bases oxidables & acidifiables, composĂ©es au nombre de 20 , qui comprennent le radical nitro-muriatique , les radicaux des douze acides vĂ©gĂ©taux,& ceux des sept acides animaux ; j°. les combinaisons de l’oxigĂšne avec les substances simples 4 0 . les combinaisons des vingt radicaux composĂ©s, avec l’oxigĂšne ; ou les acides nitro- muriatiques, les douze acides vĂ©gĂ©taux, &'les sept acides animaux ; y°. les combinaisons binaires de l’azote avec les substances simples M. Lavoisier nomme celles de ces combinaisons qui ne sont pas connues, des ajotures ; 6 °. les combinaisons binaires de l’hydrogĂšne avec les mĂȘmes substances simples M. Lavoisier dĂ©signe par le nom d ’hydruns celles de ces combinaisons qui n ont point Ă©tĂ© examinĂ©es; 7 0 . les combinaisons binaires du soufre avec les corps simples ; exceptĂ© les acides sol torique & sulfureux, toutes ces combinaisons sont des sulfures; 8°. celles du phosphore avec les mĂȘmes corps ; tels sont l'oxide de phosphore, les-acides phosphoreux & phosphorique , & les phosphores ; p°. celles du carbone avec les substances simples, savoir l’oxide de carbone, l’acide carbonique 8c les carbures; io°. ensin celles de quelques autres radicaux avec les substances simples. A ces tableaux sont jointes des observations dans lesquelles M. Lavoisier donne l’explication , & retrace sous de nouveaux points de vue, une partie des faits consignĂ©s dans la premiĂšre partie. S f iij 646 Les tableaux des sels neutres font au nombre de trente-quatre ; on y trouve successivement les nitrites, les nitrates, les sulfates, les sulfites , les phosphites, les phosphates , les carbonates, les muriates , les muriates oxigĂ©nĂ©s , les nitro-muriates , les fluates, les borates, les arĂ­eniates, les les tuuĂąates, les tartrites, les malates , les citrates, les , les , les pyromuçices, les oxalates , les acĂ©tites , les acĂ©tates , les succinates, les henzoates, les camphoratcs , les gal- lates, les lactates , les saçcholates , les for mi a t es , les bombiates., les febates, les lithiates & les pruflĂźates. Le nombre de chaque classe de ces sels neutres contenus dans ces tableaux, est presque dans tous de viugt-quatre. Ăźvl. Lavoifier a eu foin de disposer ces sels suivant l’ordre connu des affinitĂ©s de leurs bases pour les acides. Comme la plupart de ces acides font nouvellement dĂ©couverts, f Auteur a joint Ă  chaque tableau des observations fur la maniĂšre de prĂ©parer ces sels, fur l’époque de leurs dĂ©couvertes , fur les Chimistes Ă  qui elles font dues , & souvent morne sur la comparaison de leur nature & dc leurs propriĂ©tĂ©s. M. Lavoifier n a point eu l’intention d’ofnir, dans cette seconde partie , une histoire des sels neutres ; il n'a rien dit de la forme , de la saveur, de la dissolu- bilitĂ©, de. la dĂ©composition des sels neutres, ni Je la proportion & desadhĂ©rence de leurs’principes. Ces dĂ©tails, que l’on trouve dans les ElĂ©mens de Chimie de l’un de nous , 11’entroient point dans le plan de M. La- voisier; son but Ă©mit de prĂ©senter une esquisse rapide de ces combinaisons, & il est trĂšs-bien rempli par les tableaux & par les courtes notices qui les accompagnent. TroisiĂšme Partie . La troisiĂšme partie, oui a pour titre Description des. appareils & des opĂ©rations manuelles de la Chimie v , montre ruilli bieji que les deux premiĂšres , combien la science a acquis de moyens, & la diffĂ©rence qui existe entre les expĂ©riences que l’on fait aujourd’hui & celles'que l’on faiĂ­ĂČit autrefois. M. Lavoifier a rejette ceste C les diffĂ©rons rĂ©cipiens , le ballon les gaz, la machine construite par les soins de M. Lavoisier, pour mesurer le volume & conuoĂźtre la, quantitĂ© des gaz suivant la pression & la tempĂ©rature qu’ils Ă©prouvent, M. Lavoisier nomme cette ingĂ©nieuse machine ga\omitre. Le chapitre III est destinĂ© Ă  la description d’un instrument imaginĂ© par M. de la Place , pour dĂ©terminer la chaleur spĂ©cifique de; corps 8i la quantitĂ© de calorique qui se dĂ©gage dans les combustions, dans la respiration des animaux & dans toutes les opĂ©rations de la Chimie, Cette utile machine , dont nous avons dĂ©jĂ  indiquĂ© les. S f iv C648 avantages dans la premiĂšre partie, est nommĂ©e calorimĂštre par M. Lavoisier. On trouve exposĂ©s, dans le quatriĂšme chapitre, les insirumens dont on se sert dans les simples opĂ©rations mĂ©caniques de la Chimie, telles que la trituration , la porphyrisation , le tamisage, le lavage, la filtration & la dĂ©cantation. Lc cinquiĂšme chapitre contient lq description des moyens & des instrumens qu on emploie pour opĂ©rer TĂ©cartement ou le rapprochement des molĂ©cules des corps; tels font les vases destinĂ©s Ă  la solution des sels, Ă  la lixiviation , Ă  l’évaporation , Ă  la cristallisation , & ^ la distillation simple , ou Ă©vaporation en vaisseaux clos. M. Lavoisier dĂ©crit, dans le sixiĂšme chapitre, les instrumens qui servent aux distillations composĂ©es & pneu- tnato - chimiques , & sur-tout les appareils de Vsoulfe , variĂ©s de beaucoup de maniĂšres; ceux qu on emploie dans les dissolutions mĂ©talliques ; ceux qu’il a imaginĂ©s pour recueillir les produits des fermentations vineuse & putride, pour la dĂ©composition de seau. 11 y joint une histoire dissĂ©rens’' luis ct ĂĄe leurs diverses utilitĂ©s. Les dĂ©tails contenus dans le septiĂšme chapitre , sont connoĂźtre les appareils dont ce Physicien s est servi avec succĂšs pour connoĂźtre avec exactitude les phĂ©nomĂšnes qui ont lieu dans la combustion du phosphore , du charbon , des huiles, de l’alkool, de l’éther, du gaz hydrogĂšne , & consĂ©quemment dans la recomposition de seau, ainsi que dans soxidation des mĂ©taux. Enfin le huitiĂšme & dernier chapitre de s Ouvrage traite des instrumens & des procĂ©dĂ©s propres Ă  exposer les corps Ă  de hautes tempĂ©ratures ; il y est question de la fusion, des creusets, des fourneaux , de la thĂ©orie de leur construction , du moyen d’augmenter considĂ©rablement faction du feu, en substituant Ă  sair atmosphĂ©rique sair vital ou gaz oxigĂšne. Quand ces dĂ©tails ne seroienr que des descriptions simples des machines auxquelles la Chimie doit toutes ses nouvelles connoissances , ils n’en seroient pas moins Utiles, & on n’en auroit pas moins d’obligation Ă  M. t 649 Lavoisier, pour avoir publiĂ© des procĂ©dĂ©s & des appa- reils trop peu connus , mĂȘme d’une parue de ceux qui professent aujourd’hui la Chimie, comme l’a dit l’Auteur. Mais ce n’est point seulement une, description sĂšche 8c aride que prĂ©sente cette troisiĂšme partie ;ony RĂ©crit l’ufage des diverses machines, on y fait connoĂźtre la maniĂšre de s’en servir, & les phĂ©nomĂšnes qu elles offrent Ă  l’obser- vateur ; souvent mĂȘme des points particuliers de la thĂ©orie gĂ©nĂ©rale exposĂ©e dans tout l’ouvrage, portent un jour Ă©clatant fur le rĂ©sultat des opĂ©rations auxquelies servent ces instrumens. On peut considĂ©rer cette troisiĂšme partie comme une histoire des principaux appareils nĂ©cessaires aux opĂ©rations de la Chimie moderne , 8e fans lesquels on ne pourroit plus espĂ©rer de faire faire des progrĂšs Ă  cette science. Les planches placĂ©es Ă  la fin de l’ouvrage, ont Ă©tĂ© gravĂ©es avec soin par la personne qui nous a dĂ©jĂ  donnĂ© la traduction de Kirwan, 8e qui fait allier la culture des Lettres Ă  Celle des Arts 8c des Sciences, L’ouvrage est terminĂ© par des tables oĂč font exposĂ©es la pesanteur du pied cube des differens gaz, la pesanteur spĂ©cifique d’un grand nombre de corps naturels , les mĂ©thodes pour convertir les fractions vulgaires en fractions dĂ©cimales 8c rĂ©ciproquement, des moyens de correction pour la pesanteur des gaz relativement Ă  la hauteur du mercure dans le baromĂštre 8c dans le thermomĂštre. Ces tables deviennent aujourd’hui austi nĂ©cessaires aux Chimistes pour obtenir des rĂ©sultats exacts dans leurs expĂ©riences , que le sont les tables de logarithmes aux GĂ©omĂštres & aux Astronomes, pour l’exactitude 8c la rapiditĂ© de leurs calculs. Nous pensons que l’Ouvrage de M. Lavoisier mĂ©rite l’approbation de la SociĂ©tĂ©, Sc d’ĂȘtre imprimĂ© fous son privilĂšge. Au Louvre, le 6 FĂ©vrier 1789. SignĂ© , de Hoxhe 8c de Fourcroy. La SociĂ©tĂ© Royale de MĂ©decine ayant entendu , dans Fa sĂ©ance tenue au Louvre le 6 du prĂ©sent mois , , copeaux lĂŹse\ coupeaux 44 , 9 , figure 14 lis. figure 16 7; , 14, dan? un ballon e lis dans le ballon cb. 77 , pĂ©n. mtreux lis. vitreux 78,^ 6 , Ă  mesure que l’acide. ' Te ajoutes une partie fe condense dans le ballon , f autre est absorbĂ©e par Teau. 9 4, ri, ajoute ÂŁ en note au bas de la page On a critiquĂ© m A me avec assez d’amertume cette expression hydrogĂšne , parce qu’on a prĂ©tendu qu’elle signifient fils de Teau, & non pas qui engendre Teau. Mais qu’importe, si '/expression est Ă©galement juste dans les deux sens; les expĂ©riences rapportĂ©es dans ce Chapitre , prouvent que Teau , en fe dĂ©composant, donne naissance Ă  l’hydrogcne , & sur-tout l’hydro- gene donne naissance d Teau en se combinant avec ToxigĂČne. On peut donc dire Ă©galement que Teau engendre Thydrogcne , & que /hydrogĂšne engendre Teau. 96, antĂ©pĂ©nul. B c lis. B C Ï18, n O suiv. gaz hydrogĂšne carbonisĂ©, gaz hydrogĂšne sulfurisĂ©, gaz hydrogĂšne phospho- risc lis. carbonĂ© , sulfurĂ© , phosphore. La mĂȘme faute a pu Ă©chapper dans d’autres endroits. I33 , pĂ©nul. Ăźf dern. ainsi les vĂ©gĂ©taux ne contiennent ni huile , ni eau, ni acide carbonique , ajoute% la noie suivante au bas de la page. Nota. On conçoit que je suppose ici des vĂ©gĂ©taux rĂ©duits Ă  TĂ©tĂąt de dĂ©ification parfaite, & qu’à TĂ©gard de l’huile , je n’entends pas parler des vĂ©gĂ©taux qui en fournissent, soit par expression Ă  froid , soit par une chaleur qui n’excede pas celle de Teau bouillante, 11 n’est ici question que de Thuile empyreumatique qu’on obtient par la distillation Ă  feu nĂșd , Ă  un degrĂ© de feu supĂ©rieur Ă  Peau bouillante. C’est cette huile seule que j’annonce ĂȘtre un produit de PopĂ©ra- tion. On peut voir ce que j’ai publiĂ© Ă  cet Ă©gard dans le volume de P AcadĂ©mie , annĂ©e 1786- Page 1 qĂ© , lĂŹg. iĂ© fs 17 , 397 livres 9 onces 2,9 grains lis, 460 livres u onces 6 gros y 3 grains 163 , 7 , dont Us. que 171, 1, ammoniaque Us. ammoniac r?6, " tartarique lis. tartareux Jbid. 11 , pyrolignique Us. pyroligneux n, pyromucique lis. pyromuqueux 13 , pyrotartarique lis. pyrotartareux iy, acĂ©tiqut lis. acĂ©teux 1 54> supvrimei du Tableau muriate oxygĂ©nĂ© d’ammoniaquc, attendu que cette combinaison rĂ­exise pas. 294 , 14, iy k> 16, effaces & ce mĂȘme sel saturĂ© dĂ© chaux , oxalate acidule de potasse & de chaux 584 > n, d’un robinet! lis. d’un robinet Im r r .-..'r.; TĂŹ r'-Ă ĂȘ "" 7 . - - ; .' O .-. ; ' n* o ’ .t . ».. Ă­^Ă­H,Ăź> ĂĄml * ‱-' ‱ X . ' ^>,^s -s-!. Ă­f&f ‱ - -.. .LDSMd-^^Ăą _ .. . '' v ~ **‱‱‱ * ‱- ‱ ' ". 7P»-^r - - , ‱ * M jPĂ mc/ie J , Frg 4 Fig . jf Fui. i3 Fu; jg. 'V/lĂźll lHl JJiSlJ -, JPaiifzs ZtTvvĂŹj'nrr » f'cu/psit . JFÙ/ . 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