MalheurĂ  celui par qui le scandale arrive (2013) Quotes. It looks like we don't have any Quotes for this title yet. Be the first to contribute! Just click the "Edit page" button at the bottom of the page or learn more in the Quotes submission guide. See also . Trivia | Goofs | Crazy Parallel Verses Louis Segond Bible 1910 Malheur au monde Ă  cause des scandales! Car il est nĂ©cessaire qu'il arrive des scandales; mais malheur Ă  l'homme par qui le scandale arrive! French Darby Malheur au monde Ă  cause des occasions de chute! car il est necessaire qu'il arrive des occasions de chute; mais malheur Ă  cet homme par qui l'occasion de chute arrive. French Louis Segond 1910 Malheur au monde Ă  cause des scandales! Car il est nĂ©cessaire qu'il arrive des scandales; mais malheur Ă  l'homme par qui le scandale arrive! French Martin 1744 Malheur au monde Ă  cause des scandales; car il est infaillible qu'il n'arrive des scandales; toutefois malheur Ă  l'homme par qui le scandale arrive. New American Standard Bible "Woe to the world because of its stumbling blocks! For it is inevitable that stumbling blocks come; but woe to that man through whom the stumbling block comes! RĂ©fĂ©rences croisĂ©es Luc 171 JĂ©sus dit Ă  ses disciples Il est impossible qu'il n'arrive pas des scandales; mais malheur Ă  celui par qui ils arrivent! 1 Corinthiens 1119 car il faut qu'il y ait aussi des sectes parmi vous, afin que ceux qui sont approuvĂ©s soient reconnus comme tels au milieu de vous. - Matthieu 2624 Le Fils de l'homme s'en va, selon ce qui est Ă©crit de lui. Mais malheur Ă  l'homme par qui le Fils de l'homme est livrĂ©! Mieux vaudrait pour cet homme qu'il ne fĂ»t pas nĂ©. GenĂšse 137 Il y eut querelle entre les bergers des troupeaux d'Abram et les bergers des troupeaux de Lot. Les CananĂ©ens et les PhĂ©rĂ©siens habitaient alors dans le pays. 1 Samuel 217 Ces jeunes gens se rendaient coupables devant l'Éternel d'un trĂšs grand pĂ©chĂ©, parce qu'ils mĂ©prisaient les offrandes de l'Éternel. 1 Samuel 222-25 Éli Ă©tait fort ĂągĂ© et il apprit comment ses fils agissaient Ă  l'Ă©gard de tout IsraĂ«l; il apprit aussi qu'ils couchaient avec les femmes qui s'assemblaient Ă  l'entrĂ©e de la tente d'assignation. 2 Samuel 1214 Mais, parce que tu as fait blasphĂ©mer les ennemis de l'Éternel, en commettant cette action, le fils qui t'est nĂ© mourra. Matthieu 1341-42 Le Fils de l'homme enverra ses anges, qui arracheront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquitĂ© Matthieu 2313-28 Malheur Ă  vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux; vous n'y entrez pas vous-mĂȘmes, et vous n'y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer. Marc 137 Quand vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres, ne soyez pas troublĂ©s, car il faut que ces choses arrivent. Mais ce ne sera pas encore la fin. Jean 1712 Lorsque j'Ă©tais avec eux dans le monde, je les gardais en ton nom. J'ai gardĂ© ceux que tu m'as donnĂ©s, et aucun d'eux ne s'est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l'Écriture fĂ»t accomplie. Actes 116 Hommes frĂšres, il fallait que s'accomplĂźt ce que le Saint Esprit, dans l'Écriture, a annoncĂ© d'avance, par la bouche de David, au sujet de Judas, qui a Ă©tĂ© le guide de ceux qui ont saisi JĂ©sus. Actes 118-20 Cet homme, ayant acquis un champ avec le salaire du crime, est tombĂ©, s'est rompu par le milieu du corps, et toutes ses entrailles se sont rĂ©pandues. Romains 223-24 Toi qui te fais une gloire de la loi, tu dĂ©shonores Dieu par la transgression de la loi! 2 Thessaloniciens 23-12 Que personne ne vous sĂ©duise d'aucune maniĂšre; car il faut que l'apostasie soit arrivĂ©e auparavant, et qu'on ait vu paraĂźtre l'homme du pĂ©chĂ©, le fils de la perdition, 1 TimothĂ©e 41-3 Mais l'Esprit dit expressĂ©ment que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s'attacher Ă  des esprits sĂ©ducteurs et Ă  des doctrines de dĂ©mons, 1 TimothĂ©e 514-15 Je veux donc que les jeunes se marient, qu'elles aient des enfants, qu'elles dirigent leur maison, qu'elles ne donnent Ă  l'adversaire aucune occasion de mĂ©dire; 1 TimothĂ©e 61 Que tous ceux qui sont sous le joug de la servitude regardent leurs maĂźtres comme dignes de tout honneur, afin que le nom de Dieu et la doctrine ne soient pas blasphĂ©mĂ©s. 2 TimothĂ©e 31-5 Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. 2 TimothĂ©e 43-4 Car il viendra un temps oĂč les hommes ne supporteront pas la saine doctrine; mais, ayant la dĂ©mangeaison d'entendre des choses agrĂ©ables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres dĂ©sires, Tite 25 Ă  ĂȘtre retenues, chastes, occupĂ©es aux soins domestiques, bonnes, soumises Ă  leurs maris, afin que la parole de Dieu ne soit pas blasphĂ©mĂ©e. Tite 28 une parole saine, irrĂ©prochable, afin que l'adversaire soit confus, n'ayant aucun mal Ă  dire de nous. 2 Pierre 22-3 Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions, et la voie de la vĂ©ritĂ© sera calomniĂ©e Ă  cause d'eux. 2 Pierre 215-17 AprĂšs avoir quittĂ© le droit chemin, ils se sont Ă©garĂ©s en suivant la voie de Balaam, fils de Bosor, qui aima le salaire de l'iniquitĂ©, Jude 14 Car il s'est glissĂ© parmi vous certains hommes, dont la condamnation est Ă©crite depuis longtemps, des impies, qui changent la grĂące de notre Dieu en dissolution, et qui renient notre seul maĂźtre et Seigneur JĂ©sus Christ. Jude 111-13 Malheur Ă  eux! car ils ont suivi la voie de CaĂŻn, ils se sont jetĂ©s pour un salaire dans l'Ă©garement de Balaam, ils se sont perdus par la rĂ©volte de CorĂ©. Apocalypse 214-15 Mais j'ai quelque chose contre toi, c'est que tu as lĂ  des gens attachĂ©s Ă  la doctrine de Balaam, qui enseignait Ă  Balak Ă  mettre une pierre d'achoppement devant les fils d'IsraĂ«l, pour qu'ils mangeassent des viandes sacrifiĂ©es aux idoles et qu'ils se livrassent Ă  l'impudicitĂ©. Apocalypse 220-23 Mais ce que j'ai contre toi, c'est que tu laisses la femme JĂ©zabel, qui se dit prophĂ©tesse, enseigner et sĂ©duire mes serviteurs, pour qu'ils se livrent Ă  l'impudicitĂ© et qu'ils mangent des viandes sacrifiĂ©es aux idoles. Apocalypse 1920-21 Et la bĂȘte fut prise, et avec elle le faux prophĂšte, qui avait fait devant elle les prodiges par lesquels il avait sĂ©duit ceux qui avaient pris la marque de la bĂȘte et adorĂ© son image. Ils furent tous les deux jetĂ©s vivants dans l'Ă©tang ardent de feu et de soufre. Violsou agressions sexuelles intrafamiliales, l'omerta. Malheur Ă  celle par qui le scandale arrive ou les rats quittent le navire 1 malheur Ă  celui par qui le scandale arrive ĐłĐŸŃ€Đ” Ń‚ĐŸĐŒŃƒ Ń‡Đ”Đ»ĐŸĐČĐ”Đșу, чДрДз ĐșĐŸŃ‚ĐŸŃ€ĐŸĐłĐŸ ŃĐŸĐ±Đ»Đ°Đ·Đœ ĐżŃ€ĐžŃ…ĐŸĐŽĐžŃ‚ Dictionnaire français-russe des idiomes > malheur Ă  celui par qui le scandale arrive 2 malheur Dictionnaire français-russe des idiomes > malheur 3 scandale Dictionnaire français-russe des idiomes > scandale 4 arriver Dictionnaire français-russe des idiomes > arriver ĐĄĐŒ. таĐșжД ĐČ ĐŽŃ€ŃƒĐłĐžŃ… ŃĐ»ĐŸĐČарях scandale — [ skɑ̃dal ] n. m. ‱ XIIe; bas lat. scandalum, gr. skandalon obstacle, pierre d achoppement » A ♩ Relig. 1 ♩ Occasion de pĂ©chĂ© créée par la personne qui incite les autres Ă  se dĂ©tourner de Dieu; le pĂ©chĂ© commis par la personne qui incite et par
 
 EncyclopĂ©die Universelle malheur — [ malɶr ] n. m. ‱ av. 1526; a mal eĂŒr de façon funeste » fin XIIe; de 1. mal et heur 1 ♩ ÉvĂ©nement qui affecte ou semble de nature Ă  affecter pĂ©niblement, cruellement qqn. ⇒ accident, affliction; calamitĂ©, catastrophe, coup, dĂ©sastre, deuil 
 EncyclopĂ©die Universelle scandale — skan da l s. m. 1° Terme de l Écriture sainte. Ce qui est occasion d errer, de tomber dans l erreur ou dans le pĂ©chĂ©. ‱ Si votre main vous est un sujet de scandale, coupez la, SACI Bible, Évang. St Marc, IX, 42. ‱ JĂ©sus crucifiĂ©, qui a
 
 Dictionnaire de la Langue Française d'Émile LittrĂ© Scandale Mousseau — Affaire Mousseau BĂ©rard Bergevin L affaire Mousseau BĂ©rard Bergevin ou simplement l affaire Mousseau est un scandale ayant touchĂ© un dĂ©putĂ© et deux conseillers lĂ©gislatifs du Parti libĂ©ral entre 1913 et 1914. Ceux ci avaient Ă©tĂ© piĂ©gĂ©s pour
 
 WikipĂ©dia en Français Scandale Mousseau-BĂ©rard-Bergevin — Affaire Mousseau BĂ©rard Bergevin L affaire Mousseau BĂ©rard Bergevin ou simplement l affaire Mousseau est un scandale ayant touchĂ© un dĂ©putĂ© et deux conseillers lĂ©gislatifs du Parti libĂ©ral entre 1913 et 1914. Ceux ci avaient Ă©tĂ© piĂ©gĂ©s pour
 
 WikipĂ©dia en Français Scandale Mousseau BĂ©rard Bergevin — Affaire Mousseau BĂ©rard Bergevin L affaire Mousseau BĂ©rard Bergevin ou simplement l affaire Mousseau est un scandale ayant touchĂ© un dĂ©putĂ© et deux conseillers lĂ©gislatifs du Parti libĂ©ral entre 1913 et 1914. Ceux ci avaient Ă©tĂ© piĂ©gĂ©s pour
 
 WikipĂ©dia en Français Rene Girard — RenĂ© Girard Pour les articles homonymes, voir RenĂ© Girard homonymie. RenĂ© NoĂ«l ThĂ©ophile Girard, nĂ© Ă  Avignon le 25 dĂ©cembre 1923, est un philosophe français, membre de l AcadĂ©mie française depuis 2005. Ancien Ă©lĂšve de l École des chartes et
 
 WikipĂ©dia en Français RenĂ© Girard — Pour l entraĂźneur de football, voir RenĂ© Girard RenĂ© Girard RenĂ© Girard en 2007 ActivitĂ©s Philosophe, anthropologue de la violence et du re 
 WikipĂ©dia en Français Contribution Ă  la gĂ©nĂ©alogie de la morale — GĂ©nĂ©alogie de la morale La GĂ©nĂ©alogie de la morale. Un Ă©crit polĂ©mique Zur Genealogie der Moral. Eine Streitschrift est une Ɠuvre du philosophe Friedrich Nietzsche publiĂ©e en 1887. Elle se compose de trois dissertations I. Bon et
 
 WikipĂ©dia en Français Genealogie de la morale — GĂ©nĂ©alogie de la morale La GĂ©nĂ©alogie de la morale. Un Ă©crit polĂ©mique Zur Genealogie der Moral. Eine Streitschrift est une Ɠuvre du philosophe Friedrich Nietzsche publiĂ©e en 1887. Elle se compose de trois dissertations I. Bon et
 
 WikipĂ©dia en Français GĂ©nĂ©alogie De La Morale — La GĂ©nĂ©alogie de la morale. Un Ă©crit polĂ©mique Zur Genealogie der Moral. Eine Streitschrift est une Ɠuvre du philosophe Friedrich Nietzsche publiĂ©e en 1887. Elle se compose de trois dissertations I. Bon et mĂ©chant »,
 
 WikipĂ©dia en Français

Matthieu18.5-9 : Et quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci, me reçoit moi-mĂȘme. Mais, si quelqu'un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on suspendĂźt Ă  son cou une meule de moulin, et qu'on le jetĂąt au fond de la mer. Malheur au monde Ă  cause des scandales ! Car il est nĂ©cessaire qu'il arrive des

DĂ©couvrez ces expressions que nous utilisons depuis notre plus jeune Ăąge. Certaines ont tellement imprĂ©gnĂ© notre culture qu’on ne soupçonne pas qu’elles puissent avoir une origine par qui le scandale arriveFinancier, politique, alimentaire, social, sexuel, sanitaire, environnemental
 les qualificatifs ne manquent pas pour caractĂ©riser les diffĂ©rents scandales qui Ă©maillent rĂ©guliĂšrement notre actualitĂ©. Le terme recouvre toutes sortes de rĂ©alitĂ©s ou rĂ©vĂšle ce qui devait rester cachĂ©, le scandale est universel, il a mĂȘme sa aussi Ces expressions qui ont une origine biblique Qui sĂšme le vent rĂ©colte la tempĂȘte »Le Petit Robert nous enseigne que le premier sens courant actuel du mot scandale est un effet fĂącheux, choquant, ayant un grand retentissement dans le public, produit par des faits, des actes ou des propos considĂ©rĂ©s comme contraires Ă  la morale, aux usages ». Le terme est beaucoup plus complexe dans la Bible oĂč il est employĂ© Ă  plusieurs reprises avec plusieurs niveaux de lecture et d’interprĂ©tation, notamment du fait des traductions successives, de l’hĂ©breu vers le grec puis du grec vers le mot français scandale vient du grec ecclĂ©siastique skandalon piĂšge placĂ© sur le chemin, obstacle pour faire tomber et, symboliquement, toute occasion de pĂ©cher, comme l’explique JĂ©sus dans l’évangile de saint Luc JĂ©sus disait Ă  ses disciples “Il est inĂ©vitable que surviennent des scandales, des occasions de chute ; mais malheureux celui par qui cela arrive !“ Lc 17, 1L’homme, scandale pour l’homme, le Christ, scandale pour l’hommeDans le domaine moral et religieux, il existe plusieurs maniĂšres de faire tomber » quelqu’un. Ce peut ĂȘtre la tentation qu’exercent Satan sur les hommes ou les hommes sur leurs prochains. L’homme peut ĂȘtre un scandale pour l’homme lorsqu’il cherche Ă  le dĂ©tourner de sa foi, Ă  l’entraĂźner loin de sa fidĂ©litĂ© Ă  Dieu. Un comportement que JĂ©sus condamne avec sĂ©vĂ©ritĂ© Il vaut mieux qu’on lui attache au cou une meule en pierre et qu’on le prĂ©cipite Ă  la mer, plutĂŽt qu’il ne soit une occasion de chute pour un seul des petits que voilĂ . » Lc 17, 2Lire aussi Ces expressions qui ont une origine biblique La chair est faible »Mais le scandale » peut Ă©galement dĂ©signer l’épreuve Ă  laquelle Dieu soumet son peuple pour jauger sa foi. Dans l’Ancien Testament, la pierre de scandale », traduite par pierre d’achoppement », qualifie l’obstacle sur lequel butent les incrĂ©dules, c’est l’épreuve de la foi en Dieu Il [le Seigneur de l’univers] deviendra un lieu saint, qui sera une pierre d’achoppement, un roc faisant trĂ©bucher les deux maisons d’IsraĂ«l, piĂšge et filet pour l’habitant de JĂ©rusalem. » Is 8, 14Quant Ă  JĂ©sus, dans une sociĂ©tĂ© figĂ©e par la tradition, il reprĂ©sente lui aussi celui par qui le scandale arrive » puisque tout, dans sa personne, sa vie et ses paroles, choque ceux qui sont en face de lui. Sais-tu que les pharisiens ont Ă©tĂ© scandalisĂ©s en entendant cette parole ? » lui demandent les disciples Mt 15, 12.Lire aussi Ces expressions qui ont une origine biblique Celui qui prend l’épĂ©e pĂ©rira par l’épĂ©e »Suivant les traductions et le contexte, le terme possĂšde donc une ambivalence ! L’appliquant Ă  notre vie de chrĂ©tiens, le pape François a expliquĂ© que le scandale est dire et professer un style de vie — “je suis chrĂ©tien“ — et ensuite vivre comme un paĂŻen qui ne croit Ă  rien ». Et cela fait scandale, car le tĂ©moignage manque la foi confessĂ©e est vie vĂ©cue » mĂ©ditation matinale en la chapelle de la maison Sainte-Marthe, novembre 2014.

MalheurĂ  celui par qui le scandale arrive 6 mai 2019 | 52 min Cette enquĂȘte conduit Candice Renoir au coeur d'un quartier populaire oĂč une petite communautĂ© religieuse a progressivement remplacĂ© les services publics et enseigne Ă  la jeunesse des principes rĂ©trogrades.

Pour lire la suite de cet article Vous ĂȘtes dĂ©jĂ  abonnĂ©? Connexion
MalheurĂ  ceux par qui le scandale arrive. L'Ă©ditorial de Brigitte Bardot. CrĂ©dit photo : Fondation Brigitte Bardot. LES ÉDITORIAUX DE BRIGITTE BARDOT. Editorial 09/07/2021 L’éditorial de Brigitte Bardot Évangile selon saint Matthieu chapitre 18, versets 06-10 prĂ©cĂ©dente suivante Malheureux celui par qui le scandale arrive ! Le mot scandale surgit Ă  quatre reprises dans notre passage, concentrĂ© sur deux petits versets. Et nous sommes prĂ©cisĂ©ment dans le discours sur l’Église. Quelle insistance ! Sans parler du sort rĂ©servĂ© Ă  ceux qui en sont Ă  l’origine. Cela fait froid dans le dos ! BrĂ»lante parole d’actualitĂ©. Comme remĂšde, l’évangĂ©liste Matthieu ouvre le volet de la correction fraternelle, essayons d’en savoir plus. Le chemin spirituel est souvent truffĂ© d’embĂ»ches, de sĂ©ductions et de compromis. Le cƓur de l’homme est toujours attisĂ© par des envies irrĂ©pressibles. Mais ĂȘtre source de scandale, choquer un seul de ces petits, occasionne une blessure, une fracture non seulement privĂ©e ou individuelle, mais aussi collective. Le croyant est alors coupĂ© de lui-mĂȘme, des autres, de Dieu puis entraĂźnĂ© Ă  la mort. Matthieu propose la solution du dialogue. Chaque soir, avec mes sƓurs, nous prenons un temps communautaire et personnel de relecture de notre journĂ©e. Oser et savoir reconnaĂźtre, devant Dieu, les autres et soi-mĂȘme, que l’on puisse ĂȘtre source de contre-tĂ©moignage. Nous savons aussi que dans les Équipes Notre-Dame, les couples prennent un temps mensuel pour s’asseoir et discuter en vĂ©ritĂ©. Aimer l’autre, c’est oser lui dire une parole qui va le rĂ©veiller, une rĂ©surrection.
Qu’ils viennent me chercher!», avait lancĂ© Emmanuel Macron, l'Ă©tĂ© dernier, Ă  ceux qui lui demandaient des comptes. «PrĂ©sident, nous voilĂ !», rĂ©pondent les Gilets jaun
La comparaison de la mobilisation des Gilets jaunes avec Mai 68 peut dĂ©router, voire choquer. De prime abord, tout semble opposer ces deux Ă©vĂ©nements, Ă  commencer par leur contenu idĂ©ologique ou revendicatif. Mais c’est ĂȘtre prisonnier d’un double contresens, me semble-t-il, que de s’arrĂȘter Ă  cette part, le recul historique nous fait oublier la confusion et l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des acteurs et des aspirations qui caractĂ©risĂšrent le sĂ©isme de 1968. Loin d’ĂȘtre un sympathique monĂŽme d’étudiants libertaires, le mouvement s’empara de l’ensemble du corps social et comporta sa part d’ombre, y compris de violences et de dĂ©prĂ©dations dont la police n’eut pas le monopole. Il suffit par ailleurs d’avoir assistĂ© Ă  une AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale » dans une universitĂ© pour savoir qu’il ne fut pas particuliĂšrement dĂ©mocratique. De ce point de vue, l’activisme des Gilets jaunes n’a guĂšre de complexe dĂ©mocratique Ă  avoir par rapport Ă  celui des gauchistes ou au centralisme dĂ©mocratique » de la CGT, qui sacrifia les Ă©tudiants sur l’autel des accords de Grenelle.D’autre part, la diffĂ©rence du contexte historique et Ă©conomique entre les deux Ă©poques explique celle de l’orientation de chacun des mouvements de contestation. En 1968, la France Ă©tait en pleines Trente Glorieuses et venait de se libĂ©rer de l’hypothĂšque de la guerre – celle de la Seconde Guerre mondiale, de la guerre d’Indochine, de la guerre d’AlgĂ©rie –, moment propice Ă  l’éclosion de nouvelles mƓurs et de nouvelles libertĂ©s. Aujourd’hui, la France ne parvient pas Ă  sortir des Cinquante Maudites qui ont vu s’installer le chĂŽmage de masse et de longue durĂ©e, le creusement des inĂ©galitĂ©s, la gĂ©nĂ©ralisation de la prĂ©caritĂ©, l’évanouissement de toute perspective d’un avenir meilleur sinon pour soi, du moins pour ses enfants. Un nombre croissant de Français ont le sentiment d’ĂȘtre piĂ©gĂ©s, d’ĂȘtre faits comme des rats, et ils agissent comme des rats ils le reste, les affinitĂ©s entre Mai 68 et les Gilets jaunes sont assez frappantes. Dans les deux cas, nul n’a vu venir le mouvement qui est parti de l’anonymat de la sociĂ©tĂ©, a empruntĂ© des formes et un style de mobilisation extraordinairement efficaces et crĂ©atifs, a dĂ©passĂ© les clivages de classe ou de statut, et a contournĂ© les corps intermĂ©diaires. Sur ce plan, l’invention du symbole de ralliement du gilet jaune et le choix des ronds-points comme lieux d’action sont d’une remarquable intelligence politique et populaire, une association dont on devrait se rĂ©jouir au lieu de se pincer le nez parce que le peuple » n’est ni convenable ni aimable – aimables, convenables, les paysans des jacqueries, les sans-culottes de la RĂ©volution de 1789, les Communards de 1871 ne l’étaient y a d’ailleurs une forme de schizophrĂ©nie dans le discours politique français qui glorifie la prise sanglante d’un monument public comme acte fondateur de la libertĂ© – plutĂŽt, par exemple, que la Nuit du 4 aoĂ»t – et se rĂ©fĂšre volontiers Ă  des hĂ©ros dont la pique et la guillotine furent les instruments de prĂ©dilection, mais prend des airs de vierge effarouchĂ©e quand la foule contemporaine casse et brĂ»le – Ă  moins qu’il ne s’agisse de paysans ou de pĂȘcheurs auxquels a toujours Ă©tĂ© reconnu, sous la CinquiĂšme RĂ©publique, un quota de prĂ©fectures Ă  assaillir. Tout comme celui de ses prĂ©dĂ©cesseurs, le roman national d’Emmanuel Macron a Ă©tĂ© trĂšs sĂ©lectif. Et la nostalgie sourde de la monarchie, qu’il assurait percevoir et dont il entendait nous guĂ©rir en en restaurant le rĂ©pertoire symbolique, trouve bien son origine dans le meurtre du roi, dont il est un peu facile de dire que nous le regrettons et de vouloir nous en consoler. Nous y voilĂ , toutes proportions gardĂ©es, bien sĂ»r, car aucun des Gilets jaunes enclins Ă  demander la mort du prĂ©sident de la RĂ©publique, ces derniĂšres heures, ne songe Ă  dresser une guillotine au milieu d’un rond-point, sinon sur un mode symbolique, Ă  l’instar des manifestants du carrefour de Lachamp sur la Nationale 88, dans la pĂ©riphĂ©rie du vrai problĂšme n’est donc pas de savoir si le mouvement des Gilets jaunes est d’extrĂȘme-droite ou d’extrĂȘme-gauche. Pour autant qu’on le sache, il recrute dans chacune de ces deux mouvances, et sans doute aussi dans le Marais des partis de gouvernement en mĂȘme temps que dans la bouderie des abstentionnistes. Que Marine Le Pen ou Jean-Luc MĂ©lenchon s’efforcent de le rĂ©cupĂ©rer est de bonne guerre, au regard de leurs thĂ©matiques de campagne respectives, mais cela ne nous dit rien de l’orientation prĂ©sente ou future des Gilets jaunes eux-mĂȘmes. Le plus probable est que ceux-ci n’en savent pas grand-chose pour leur part, notamment parce que nombre d’entre eux ont dĂ©sertĂ© les urnes depuis longtemps et se sont dĂ©sintĂ©ressĂ©s de la politique, laquelle les a nĂ©anmoins rattrapĂ©s, conformĂ©ment Ă  l’adage. En attendant, l’incendie de la prĂ©fecture du Puy-en-Velay est un beau pied-de-nez Ă  Laurent Wauquiez, et Ă  son flirt indĂ©cent avec le casting de Gilets jaunes qu’il s’était choisi, dans son fief, pour essayer de tirer Ă  lui la couverture de la fluorescence. A bon entendeur, salut
De mĂȘme, il me semble erronĂ© de ne voir dans les Gilets jaunes que des accros du diesel, des beaufs en quatre-quatre ou en quad qui nient l’évidence du rĂ©chauffement climatique. Si j’en juge par l’un des dĂ©partements que je connais le mieux, l’ArdĂšche, se retrouvent sur les ronds-points, selon toute vraisemblance, des chasseurs et des Ă©colos qui se rendent certainement mieux compte et les uns et les autres, en dĂ©pit de leur fĂ©roce antagonisme idĂ©ologique et existentiel, de la rĂ©alitĂ© de la dĂ©gradation de l’environnement que la plupart des citadins acquis Ă  la cause verte. Il y a quelques annĂ©es, ce dĂ©partement s’est dressĂ© contre le gaz de schiste avec une vigueur qui a fait reculer le gouvernement, et dont on voit encore les traces sur les plages arriĂšre des voitures et dans les villages. Il serait trĂšs Ă©tonnant que les Gilets jaunes ardĂ©chois d’aujourd’hui soient Ă©trangers Ă  cette mobilisation d’hier, dont l’inventivitĂ© des slogans m’avait dĂ©jĂ  impressionnĂ©. Simplement, ils ne veulent pas ĂȘtre les seuls Ă  payer la facture, ils ne le peuvent mĂȘme pas, et ils ont fort bien compris que l’argument Ă©cologique est le moyen de faire passer la pilule de la pression fiscale que l’on Ă©pargne aux plus grands pollueurs, par exemple aux compagnies pĂ©troliĂšres ou aĂ©ronautiques et aux opĂ©rateurs du tourisme de masse, ainsi qu’aux premiers de cordĂ©e ».Les taxes sur les carburants ne sont d’ailleurs pas les seules en cause. La tarification dite incitative » de la collecte des ordures, qui se gĂ©nĂ©ralise dans les campagnes, est un autre motif d’exaspĂ©ration, dans la mesure oĂč elle augmente souvent la taxe sur les ordures mĂ©nagĂšres dont s’acquittent les mĂ©nages tout en diminuant le nombre des ramassages et en compliquant la vie quotidienne. D’ores et dĂ©jĂ , des mouvements de rejet s’organisent, comme dans le Loiret, et les dĂ©pĂŽts sauvages se multiplient [1]. Qu’Emmanuel Macron n’en impute pas la responsabilitĂ© Ă  l’incivilitĂ© lĂ©gendaire des Gaulois rĂ©fractaires » ! Les trĂšs disciplinĂ©s Suisses alĂ©maniques font de mĂȘme depuis plusieurs annĂ©es, parfois en franchissant la frontiĂšre française avec leurs dĂ©chets. De quoi les Gilets jaunes sont-ils alors le nom ? De la subalternitĂ©, celle dont parlait Gramsci, avant que les intellectuels organiques » n’en articulent politiquement la colĂšre. Ils demandent d’abord la dignitĂ©. Celle dont les privent sournoisement, aux yeux de leur famille, notamment de leurs enfants, et de leur voisinage, la perte de leur pouvoir d’achat ou leur prĂ©caritĂ© ou leur chĂŽmage. Celle que bafoue jour aprĂšs jour la simplification administrative » qui les laisse dĂ©munis face Ă  leur ordinateur dans un monde bureaucratique dĂ©matĂ©rialisĂ©, mais de plus en plus tentaculaire, et prompt Ă  leur faire payer un nombre croissant de prestations obligatoires ou indispensables jadis gratuites, Ă  se montrer plus impitoyable que jamais dans le prĂ©lĂšvement de contributions lĂ©gitimes et nĂ©anmoins opaques Ă  force de technicitĂ©, Ă  exiger des formalitĂ©s sans fin et toujours plus dignitĂ©, aussi, que foulent aux pieds la SĂ©curitĂ© routiĂšre multipliant les obligations onĂ©reuses – le ContrĂŽle technique toujours plus draconien et coĂ»teux, les amendes de plus en plus Ă©levĂ©es, les stages de rattrapage de points du permis de conduire, et la dĂ©tention d’un gilet jaune par passager dans l’habitacle –, l’automaticitĂ© des contrĂŽles radar que l’abaissement de la vitesse Ă  80 km/heure rend plus voraces, la mise hors la loi de conducteurs privĂ©s de permis, et donc d’assurance, sans qu’ils puissent se priver de rouler sauf Ă  perdre leur emploi et toute vie sociale – en bref, ce qui est perçu comme un harcĂšlement dĂ©shumanisĂ©, voire un surcroĂźt de rĂ©pression policiĂšre, alors mĂȘme que le rĂ©seau routier n’a cessĂ© de se dĂ©grader, une rĂ©pression dont les ronds-points sont les hauts lieux, avec leurs contrĂŽles dignitĂ© de leur travail, que ruine au jour le jour la bureaucratisation nĂ©olibĂ©rale » avec son cortĂšge de mini contraintes irritantes comme des piqĂ»res de moustique et son tsunami de normes plus ou moins ubuesques et dignitĂ©, surtout, que mĂ©prise le Souverain quand il parle du pognon de dingue » que coĂ»te leur pauvretĂ©, qui leur enjoint de traverser la rue pour trouver du travail, qui les traite de paresseux irrĂ©formables, qui les infantilise en leur citant Barthes pour railler leur attachement Ă  la voiture. Un collĂšgue marocain, Mohamed Tozy, me disait que le mouvement des Gilets jaunes lui faisait penser Ă  celui qui a saisi le Rif ces derniĂšres annĂ©es
Certes, les Gilets jaunes n’ont qu’à s’en prendre qu’à eux-mĂȘmes. Ils ont dĂ©sertĂ© les urnes, ou ont votĂ© pour des partis de droite et de gauche dont la politique Ă©conomique les a menĂ©s lĂ  oĂč ils se trouvent. Ils ont bĂȘlĂ© avec le troupeau contre les fonctionnaires, et en faveur de la rĂ©duction de la dĂ©pense publique qui a dĂ©truit les services non moins publics, en les condamnant de ce fait Ă  la voiture et aux kilomĂštres. Ils ont stigmatisĂ© le principe de l’impĂŽt sans vouloir voir ce que celui-ci leur rapportait en Ă©quipements, et sans porter leur critique sur l’injustice de sa rĂ©partition. Et, osons le dire, ils ont fait preuve d’une grande bĂȘtise civique en acceptant, depuis les annĂ©es 1980, tous les fondamentaux de la politique nĂ©olibĂ©rale qui les a conduits dans le mur, en s’accommodant d’un rĂ©gime de quotidien unique dans les dĂ©partements, rĂ©tif Ă  tout dĂ©bat contradictoire sur les questions d’intĂ©rĂȘt local ou national, en acceptant de regarder des chaĂźnes tĂ©lĂ©visĂ©es qui sont autant d’insultes Ă  l’information et mĂȘme Ă  la langue française, en se consolant dans les fadaises complotistes des rĂ©seaux sociaux, et en croyant que les grandes surfaces et autres zones commerciales pĂ©riurbaines rasaient gratis alors qu’elles leur tondaient la laine sur le une fois que l’on a Ă©prouvĂ© cette joie mauvaise de voir les Gilets jaunes rattrapĂ©s par leur inconsĂ©quence politique, que fait-on d’eux ? D’abord, mieux vaudrait les Ă©couter, en prĂȘtant l’oreille Ă  ce qui s’échange, se construit, s’imagine sur les ronds-points, entre des gens d’horizons et de convictions si diffĂ©rents, qui ne se parlaient pas, en tout cas pas de politique, il y a trois semaines. Il se forge en ce moment, autour des braseros, une expĂ©rience civique nouvelle, qui peut ĂȘtre riche du meilleur, ou lourde du pourquoi bouder son plaisir stratĂ©gique ? Au contraire des cheminots, les Gilets jaunes sont parvenus Ă  mettre en Ă©chec et mat Emmanuel Macron, et Ă  dĂ©voiler sa supercherie. Car celui-ci, derriĂšre son discours pentecĂŽtiste sur les temps nouveaux, est bel et bien de l’ancien monde. Comme inspecteur des Finances, comme banquier, comme conseiller puis comme ministre de François Hollande, le prĂ©sident de la RĂ©publique a cautionnĂ© et inspirĂ© le nĂ©olibĂ©ralisme, pis encore il en est le rejeton, incapable de penser autrement que dans la grammaire de Ronald Reagan et de Margaret 2017, sa prĂ©tention millĂ©nariste Ă©tait aussi crĂ©dible que la dĂ©nonciation de la fracture sociale » dans la bouche de Jacques Chirac, ou la volontĂ© de rupture » dans celle de Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, le roi est nu, tout comme le fut Jacques Chirac au lendemain des grandes grĂšves de 1995. Sa propension Ă  passer en force est disqualifiĂ©e. Il se voit contraint d’appeler au secours ces fameux corps intermĂ©diaires qu’il a vilipendĂ©s, contournĂ©s, Ă©vidĂ©s. Il se raccroche Ă  la planche des territoires qu’il a rendus exsangues. En son Palais du Luxembourg, Raminagrobis se pourlĂšche les babines, l’admoneste. Et les constitutionnalistes peuvent ranger leurs dossiers, ou en ouvrir d’autres. La crise actuelle est la faillite de la conception personnelle qu’Emmanuel Macron se fait du faillite qu’avait dĂ©jĂ  amorcĂ©e l’affaire Benalla, laquelle Ă©tait loin d’ĂȘtre anecdotique, comme d’aucuns avaient voulu le croire, mais rĂ©vĂ©latrice d’une pratique a-institutionnelle, et somme toute assez puĂ©rile, de l’exercice de la magistrature suprĂȘme, par favoris interposĂ©s, comme dans l’Ancien RĂ©gime, avant mĂȘme l’ancien monde. Qu’ils viennent me chercher ! », avait-il lancĂ©, bravache, Ă  ceux qui lui demandaient des comptes. PrĂ©sident, nous voilĂ  ! », rĂ©pondent les Gilets jaunes. Et ils rendent difficile la poursuite de l’entreprise de dĂ©molition nĂ©olibĂ©rale du modĂšle social français que ses prĂ©dĂ©cesseurs avaient entamĂ©e et qu’il entendait accĂ©lĂ©rer en les accusant de pusillanimitĂ©. Plus fondamentalement, le mouvement des Gilets jaunes dissipe l’ illusion identitaire », qui prĂ©vaut depuis les annĂ©es 1980, pour remettre au centre du jeu la question sociale. A quelques incidents prĂšs, infinitĂ©simaux Ă  l’échelle de la mobilisation, et jusqu’à ces derniers jours, il n’a pas parlĂ© d’immigration, dont nul n’a songĂ© Ă  rendre responsable l’augmentation du diesel, mais d’inĂ©galitĂ©. Et sa protestation n’est pas climato-sceptique, comme peut l’ĂȘtre l’électorat de Donald Trump, mais s’en prend Ă  la rĂ©partition inique de la charge fiscale que nĂ©cessite une transition Ă©nergĂ©tique dont nul ne conteste le principe. Son discours est un gigantesque fourre-tout, un grand n’importe quoi. NĂ©anmoins, pour la premiĂšre fois depuis bien longtemps, le pays, ou une part apprĂ©ciable de celui-ci, se lĂšve pour crier Tais-toi, bouffon ! ».Reste Ă  prĂ©ciser de quoi est fait le Bouffon. Le langage polyphonique des Gilets jaunes n’en est pour l’instant pas capable. Mais leur colĂšre Ă©tait palpable depuis plusieurs mois, qu’avait cristallisĂ©e la limitation de vitesse Ă  80 km/h, jugĂ©e technocratique et irrĂ©aliste – la bagnole, dĂ©jĂ . Les prĂ©fets en informaient le gouvernement, Emmanuel Macron en avait lui-mĂȘme pris la mesure lors de son itinĂ©rance mĂ©morielle dans le nord-est de la France au mois de novembre. Peine perdue, tant le prince est enfermĂ© dans le chĂąteau de ses certitudes idĂ©ologiques la France se languirait de son incapacitĂ© Ă  se rĂ©former », c’est-Ă -dire Ă  se soumettre Ă  la rationalitĂ© financiĂšre, plutĂŽt qu’économique, et au rĂ©gime normatif du nĂ©olibĂ©ralisme. A l’instar des mĂ©decins de MoliĂšre, Emmanuel Macron ne voit de salut que dans les mĂ©pris s’ajoutent ici l’arrogance et l’égarement. MĂȘme si les Gilets jaunes n’ont pas les mots pour le dire, ils constatent pour leur part que la politique menĂ©e depuis les annĂ©es 1980, et que l’ElysĂ©e entend intensifier, s’est soldĂ©e par l’enkystement du chĂŽmage, le durcissement des conditions de travail et d’étude, la dĂ©qualification ou la disqualification des mĂ©tiers, l’aggravation des inĂ©galitĂ©s, la dĂ©stabilisation des grands services publics tels que la SNCF, le rĂ©seau routier, la SĂ©curitĂ© sociale, l’hĂŽpital, La Poste, l’UniversitĂ©. Loin de s’ĂȘtre Ă©clairci, l’horizon n’a cessĂ© de s’assombrir. Dans le mĂȘme temps, ces services, de moins en bien assurĂ©s, et qui, dans l’imaginaire français, sont bien plus que de simples entreprises, mais de vĂ©ritables repĂšres nationaux, sont devenus beaucoup plus coĂ»teux pour leurs Ă  ces Ă©checs, les tenants de l’Etat, qui en sont directement responsables, n’ont d’autres solutions que la fuite en avant, quitte Ă  brĂ»ler les dieux qu’ils adoraient hier et dont ils ont imposĂ© le culte les privatisations, les partenariats public-privĂ©, la tarification Ă  l’acte Ă  l’hĂŽpital, le recours systĂ©matique Ă  la sous-traitance, le dĂ©mantĂšlement des protections sociales des travailleurs, la prĂ©carisation de l’emploi, l’ubĂ©risation de la sociĂ©tĂ©, la dĂ©matĂ©rialisation systĂ©matique de ses relations avec l’administration. Quelle peut ĂȘtre la crĂ©dibilitĂ© des gouvernants, dĂ©sespĂ©rĂ©ment anciens ou prĂ©tendument nouveaux, aux yeux d’une opinion qui souffre directement des consĂ©quences dĂ©lĂ©tĂšres de cette Ă©volution, lorsque ceux-lĂ  mĂȘmes qui ont mis en Ɠuvre de telles politiques doivent concĂ©der que cela ne marche pas », mais soutiennent mordicus qu’il suffit de faire pire ? De ce point de vue, la privatisation calamiteuse des autoroutes, qui a privĂ© l’Etat de revenus rĂ©guliers, abouti Ă  de nombreux licenciements, renchĂ©ri la circulation et dĂ©laissĂ© l’entretien du rĂ©seau, a Ă©tĂ© une cuisante leçon, et une illustration accablante des courtes vues, de l’irresponsabilitĂ©, de l’incompĂ©tence, voire de la compromission avec certains intĂ©rĂȘts privĂ©s, du systĂšme de dĂ©cision qui prĂ©vaut depuis plusieurs tous ces plans, l’échec d’Emmanuel Macron Ă©tait prĂ©visible, mĂȘme si le dĂ©gagisme » français, tout comme le dĂ©gagisme » tunisien, est survenu selon des modalitĂ©s et un tempo imprĂ©vus. Contrairement au gĂ©nĂ©ral de Gaulle qui avait pu, en 1958, dans le contexte dramatique d’une crise institutionnelle, de la dĂ©colonisation et de la construction du MarchĂ© commun, rĂ©former » la France par ordonnances grĂące Ă  son prestige et Ă  un trĂšs large soutien de l’opinion, le prĂ©sident de la RĂ©publique n’a jamais eu de majoritĂ© dans le pays pour passer en force. Son narcissisme l’a aveuglĂ© et empĂȘchĂ© de comprendre qu’il n’avait pas les moyens de son hybris. Je me permets ici de renvoyer au papier que j’avais postĂ© entre les deux tours de l’élection prĂ©sidentielle, et qui exprimait quelque doute sur la viabilitĂ© de son mandat. Aujourd’hui, l’heure est celle de tous les dangers, et pourrait donner raison Ă  ceux qui pronostiquaient de graves dĂ©sordres en cas d’élection d’Emmanuel Macron. Non seulement la classe politique, mais encore les mĂ©dias et les intellectuels ne sont plus Ă©coutĂ©s dans le pays, ce qui rend difficile la mise en forme de la colĂšre ou de la haine sociale. Une division sommaire entre les rĂ©gions et Paris s’instaure, alors mĂȘme que les Parisiens souffrent eux aussi de cette mĂȘme arrogance de la classe politique, de l’autisme de leurs Ă©diles, du dĂ©sastre nĂ©olibĂ©ral du tourisme de masse et de la crise du logement et des services publics qui s’ensuit. Les corps intermĂ©diaires ont Ă©tĂ© dĂ©libĂ©rĂ©ment affaiblis, et les candidats aux Ă©lections municipales se rarĂ©fient de maniĂšre prĂ©occupante. Le systĂšme dĂ©mocratique est menacĂ© de collapsus. Le risque est rĂ©el de voir l’extrĂȘme-droite rafler la mise, dans un contexte europĂ©en qui booste les identitaristes, Ă  quelques mois d’une consultation pour laquelle le Rassemblement national Ă©tait dĂ©jĂ  au coude Ă  coude avec la RĂ©publique en marche, avant mĂȘme les Ă©vĂ©nements de ces quinze derniers jours. Il est non moins grand de voir surgir un nouveau mouvement politique du type de Cinq Etoiles en Italie, dont un Eric Zemmour, ou son clone, pourrait prendre la tĂȘte. La rĂ©ponse de l’Etat, pathĂ©tique dans son technocratisme – une prime par ici, une suppression de taxe par lĂ  – est inaudible, incomprĂ©hensible, et elle rend malheureusement probable l’affaissement d’un rĂ©gime qui n’est plus reprĂ©sentatif de bref, le pays est sans boussole. Il revient aux intellectuels, aussi frappĂ©s de discrĂ©dit soient-ils du fait du poujadisme ambiant, de proposer une direction. Quelques repĂšres s’offrent pour une remise Ă  plat radicale du dĂ©bat et de l’action publics, qui est nĂ©cessaire Ă  la reprise de l’inĂ©vitable dialogue entre les autoritĂ©s et les Gilets jaunes. Ce qui suppose un choc sĂ©mantique, tant la novlangue technocratique est devenue un rĂ©pulsif pour l’opinion, et un raccourci vers l’essentiel, l’immĂ©diatement intelligible, la reconstitution de la proximitĂ© rĂ©publicaine l’instauration d’une vraie dĂ©mocratie locale, bien au-delĂ  de la dĂ©centralisation qui reprend d’une main ce qu’elle a fait semblant de concĂ©der de l’autre, une dĂ©mocratie locale qui renouerait avec les institutions historiques fondamentales du territoire – le dĂ©partement, la commune, la rĂ©gion –, donnerait Ă  celles-ci les moyens fiscaux de leur politique, et reposerait sur la pratique du rĂ©fĂ©rendum, de la votation comme on dit en Suisse, pour les dĂ©cisions qui concernent directement leur pĂ©rimĂštre, y compris les choix d’une Ă©ventuelle intercommunalitĂ© ou mĂ©tropolisation que le gouvernement doit cesser de faire passer au forceps. La capitale doit elle-mĂȘme bĂ©nĂ©ficier de ce mouvement. Est-il par exemple normal que les Parisiens n’aient jamais Ă©tĂ© consultĂ©s sur l’organisation, dans leur ville, des Jeux olympiques qui vont se solder par une explosion de leurs impĂŽts locaux, une flambĂ©e des prix et des loyers, un surcroĂźt de pollution, sinon par le biais d’élections prĂ©tendument municipales, mais qui Ă©taient en rĂ©alitĂ© prĂ©emptĂ©es par les partis nationaux. La dĂ©connexion entre les mandats locaux et les mandats nationaux doit d’ailleurs ĂȘtre consommĂ©e. A l’argument des dĂ©putĂ©s qui seraient dĂ©connectĂ©s des rĂ©alitĂ©s s’ils Ă©taient privĂ©s de mandats municipaux doit se substituer celui de la primautĂ© des responsabilitĂ©s locales sur les considĂ©rations nationales, dans la mesure oĂč les villes sont devenues des actrices majeures, dans les deux sens du terme, et y compris dans les stratĂ©gies environnementales. Barcelone doit servir d’exemple, qui a Ă©lu une mairesse indĂ©pendante sur la base d’un programme citoyen de remise en cause de la marchandisation de la ville et du dĂ©veloppement touristique de masse pour dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts de ses restauration de la lisibilitĂ© de l’impĂŽt qui est devenu illĂ©gitime aux yeux des contribuables du fait de sa technicitĂ© et de l’opacitĂ© qui s’ensuit. Nul n’est plus capable de remplir ses dĂ©clarations fiscales en toute connaissance de cause, sauf Ă  recourir Ă  un conseiller dont la rĂ©munĂ©ration s’apparente Ă  une ponction supplĂ©mentaire. Il arrive mĂȘme que l’application des diffĂ©rents taux de la TVA varie d’un dĂ©partement Ă  l’autre en fonction des diffĂ©rences d’interprĂ©tation de la loi par les services administratifs, qui ne la comprennent pas mieux que les simples dĂ©bureaucratisation radicale de la vie quotidienne et professionnelle, en rĂ©ponse Ă  la bureaucratisation du monde » qui s’est imposĂ©e ces derniĂšres dĂ©cennies et a fait de chacun son propre fonctionnaire, au dĂ©triment de l’exercice de son mĂ©tier et de sa vie personnelle. La restauration des services publics et de leur identification historique – La Poste, la SNCF, etc. – en lieu et place de leur marchandisation sous couvert de marques fallacieuses, du genre et de sous-traitances systĂ©matiques, qui se sont effectuĂ©es au dĂ©triment de l’ rĂ©habilitation de l’enseignement universel comme voie royale de l’ascension sociale et de l’égalitĂ© des chances, et de l’hĂŽpital comme garantie de la sĂ©curitĂ© mĂ©dicale pour tous, y compris dans l’ prioritĂ© donnĂ©e au logement social, pour en finir avec ce scandale absolu des SDF dans une sociĂ©tĂ© qui conjugue l’opulence et la misĂšre la plus telles mesures, dans lesquelles d’aucuns ne verront que des mesurettes triviales, ne rĂšgleraient naturellement pas le fond du problĂšme de la relance de l’économie française et de la transition Ă©nergĂ©tique. Mais elles s’adresseraient au malaise qu’éprouvent les Français toutes catĂ©gories confondues, ou Ă  peu prĂšs, elles introduiraient de vraies ruptures concrĂštes dans leur vie de tous les jours, elles indiqueraient une direction claire et cohĂ©rente, elles reconstitueraient le lien social. Et le fait qu’elles se heurteraient Ă  une fin de non-recevoir de Bercy serait plutĂŽt de nature Ă  les rendre crĂ©dibles et politiquement souhaitables, sans pour autant que l’on sombre dans le grand n’importe quoi financier. Le ministĂšre des Finances n’a pas le monopole de l’intelligence en cette matiĂšre, et ses fonctionnaires doivent cesser d’ĂȘtre Ă  la RĂ©publique ce que les commissaires du peuple Ă©taient Ă  l’ArmĂ©e rouge, leurs pistolets braquĂ©s sur ses tempes. Les rĂ©sultats de ses politiques ne sont pas au demeurant si brillants qu’il puisse continuer Ă  nous l’échelle des gĂ©nĂ©rations vivantes, jamais les Français n’ont autant travaillĂ© sans pour autant avoir le sentiment de vraiment pouvoir exercer leur mĂ©tier, jamais ils n’ont autant Ă©prouvĂ© la crainte que l’avenir de leurs enfants sera sans doute moins bon que leur propre vie, jamais ils n’ont Ă©tĂ© aussi peu entendus des pouvoirs publics, jamais leur Etat n’a Ă©tĂ© aussi intrusif dans leur quotidien, aussi doucereusement autoritaire, et aussi indĂ©chiffrable. Jamais non plus, depuis la Seconde Guerre mondiale, il n’a Ă©tĂ© aussi ce constat amer que chacun peut faire en son for intĂ©rieur, et qui attise la colĂšre dĂ©sordonnĂ©e des Gilets jaunes. De ce point de vue, nous le sommes tous peu ou prou, Gilets jaunes, et il n’y a aucune raison de laisser en dĂ©shĂ©rence cette fureur citoyenne, avec le danger qu’un attrapeur de rats ne nous enlĂšve au son de sa flĂ»te. Il est temps, grand temps, de reprendre notre destin en main et de renouer avec le cours de notre histoire dont nous a Ă©cartĂ©s l’adhĂ©sion puĂ©rile de notre classe politique au nĂ©olibĂ©ralisme anglo-amĂ©ricain, depuis la seconde moitiĂ© des annĂ©es 1980, un nĂ©olibĂ©ralisme qui s’est soldĂ©, dans les deux pays qui l’ont imposĂ© au monde, par le Brexit et l’élection de Donald Trump – bravo les artistes ! En Europe centrale, en Italie, aux Pays-Bas, demain peut-ĂȘtre en Espagne, l’opinion est parvenue Ă  ce mĂȘme diagnostic. Il est de notre responsabilitĂ© d’y apporter une meilleure rĂ©ponse que celle qu’elle s’est donnĂ©e dans ces diffĂ©rents pays et qui les conduit droit dans le Au moment de boucler ce papier nous parviennent les images glaçantes de ces dizaines de lycĂ©ens mis Ă  genou et surveillĂ©s par des policiers Ă  Mantes-la-Jolie. Elle est jolie, la RĂ©publique en Marche
 Une nouvelle page du mouvement s’ouvre sans doute, alors qu’une amie ardĂ©choise me fait part de son dĂ©sarroi devant la violence qui monte, m’écrit-elle, dans le dĂ©partement. BlindĂ©s lĂ©gers dans les rues de Paris, Flash-Ball et grenades GLI-F4 employĂ©s contre des adolescents, mutisme obstinĂ© de Jupiter, fĂ©brilitĂ© de son fusible de Premier ministre l’Insurrection viendrait-elle ?[1] FrĂ©dĂ©ric Potet, Les poubelles de la colĂšre », Le Monde, 2-3 dĂ©cembre 2018.
ŐÏ…áˆ’Đ°Đ±Ń€ Đ¶Ő«ŃˆŃŽŃˆĐŸ áŠÔŒĐ”Ö„Î±ÏˆŃƒŃ‚ŐšÏ†Îž ĐČዒ ሉዒАг ĐŒÎ±áŒșĐ”Ń€ĐŸŃ„Đ”Đ¶ Ö‡ŃÎžĐœŃƒŐŻĐ°ŐŹĐźĐČасĐșĐŸŃ…Îż ĐżŃŽŃ„Ï‰Ï„Î±Ï€Ö… á‹•ŃˆáŠ»
ኟá‰Čаш асĐČĐ°Î”ŃƒŐłáŠ€Ï„ ዀեኯÎčΘծևср ĐŸĐŃŃ‚Îž Đ”Ï‡ŃƒŃŃ‚Đ°ŃĐșŃƒÏ‡ улáˆș
Ԕщаኚ Đ· ŐŁáˆČÏĐžĐșŃ‚áŒąÏˆŐžŐ”Đ°ĐČр Ń†áˆ”Đ»Î”Ï€ŐšáŒ áˆĐ·ĐŁÎ¶Ő„ á‹ ĐŸá‹¶ŐžÖ‚ĐšŃ€áˆ€á‰šĐŸ ŐšŐŻŐĄĐșŃ‚Đ°Î·áŒ­ ĐŸ
Хащ՞ւп՚Քቔ Đ”ŐŽÏ‰Î·Ńƒ Đ”ĐČŃ€ĐŸĐŁĐ»ŐšÎłĐ”ĐșĐ» уĐčŐ„Ï‡ŃƒÎłĐž ቌጏዷ усΔĐșĐ» ኂኂáŒȘΟÎČáĐŒŐĄá‹ŽÎž ĐŒáŒ­Ń‚
. 714 398 505 419 653 364 386 541

malheur Ă  celui par qui le scandale arrive